République algérienne

République algérienne

Algérie

الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية (ar)
Tagduda tazzayrit tamagdayt taγerfant (kab)
République algérienne démocratique et populaire (fr)
Drapeau de l'Algérie Armoiries de l'Algérie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : La révolution par le peuple et pour le peuple
carte
Langue officielle Arabe classique[1]
Le tamazight est langue nationale depuis 2002[2].
L'algérien est la langue utilisée par la majorité de la population. L'Algérie est le pays où il y a le plus grand nombre de francophones dans les États où le français n'a pas de statut officiel[3]. L'espagnol est répandu dans l'Oranie.
Capitale Alger
36°46' N, 03°03' E
Plus grande ville Alger
Forme de l’État
 - Président de la République
 - Premier ministre
République
Abdelaziz Bouteflika
Ahmed Ouyahia
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 11e
2 381 741 km²
Chiffre inconnu. L'Algérie mise sur les stations de dessalement d'eau de mer
Population
 - Totale (Janvier 2009)
 - Densité
Classé 35e
35 157 029(2) hab.
14,0 hab./km²
Indépendance
 - Date
De la France
5 juillet 1962


Gentilé Algérien(ne)


IDH (2007) Augmentation 0,761 (moyen) ( 79e[4])
Monnaie Dinar algérien (DZD)
Fuseau horaire UTC +1
Hymne national Kassaman
Domaine internet .dz
Indicatif
téléphonique
+213


L’Algérie (arabe : الجزائر, tamazight: Dzayer), officiellement la République algérienne démocratique et populaire, est un État d’Afrique du Nord qui fait partie du Maghreb. Sa capitale, Alger, est située au nord, sur la côte méditerranéenne. Avec une superficie de 2 381 741 km², c'est le plus grand pays bordant la Méditerranée et le deuxième plus étendu d'Afrique après le Soudan. Il partage des frontières terrestres au nord-est avec la Tunisie, à l'est avec la Libye, au sud avec le Niger et le Mali, au sud-ouest avec la Mauritanie et le territoire contesté du Sahara occidental, et à l’ouest avec le Maroc.

L’Algérie est membre de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes pratiquement depuis son indépendance, en 1962. Elle a intégré l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1969. En février 1989, l'Algérie a pris part, avec les autres États maghrébins, à la création de l'organisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

La Constitution algérienne définit « l'islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d’Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain »[5].

Sommaire

Toponymie

Vue sur le port de la capitale Alger (Icosium, puis Al Jazair qui donnera le nom Algérie) avec le boulevard du front de mer (boulevard Che Guevara) et la Casbah en arrière plan.

L'appellation Algérie provient du nom de la ville d'Alger. Étendu pour désigner l'ensemble du pays conquis depuis Alger, le nom Algérie, utilisé pour la première fois en 1686 par Fontenelle dans Entretiens sur la pluralité des mondes, est officiellement adopté le 14 octobre 1839 par Antoine Virgile Schneider, ministre de la Guerre[6]. Selon l'historien Eugène Guernier[7] : « Il n'est pas sans intérêt de noter que cette appellation consacrait la conquête arabe et on peut se demander pourquoi les hommes politiques français du moment, tenant mieux compte du passé, n'ont pas adopté les noms de Numidie ou de Kabylie. ».

Le nom d'Alger est une déformation française du catalan Alguère[8], lui-même tiré de Djezaïr du nom donné par Bologhine ibn Ziri[8], fondateur de la dynastie ziride, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville romaine Icosium ; Djezaïr Beni Mezghanna[9]. Plusieurs explications cependant sont données quant à la signification du nom donné par Bologhine ibn Ziri.

Une étymologie rattache le nom aux iles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir (الجزائر), « Les Îles »[8], en français "Les Îles des Mezghanna" (Djezaïr Beni Mezghanna). Le terme d'ile pourrait selon des géographes musulmans du Moyen Âge désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir.

Une autre étymologie situe son origine dans le nom du père de Bologhine, Ziri ibn Menad : Djezaïr alors de Dziri, du berbère Tiziri qui signifie « clair de lune »[10]. Les Algérois se désignent eux-mêmes sous le vocable de Dziri, et le langage populaire a conservé par ailleurs la formule Dzayer pour désigner Alger et l'Algérie.

Enfin, le nom Djazaïre est formé de deux mots arabes : Dja-Zaïre qui signifient « venu se recueillir » ou « venu en pèlerin » ou « venu en visiteur » ou « il est venu rendre visite à un saint mort et enterré dans son mausolée pour demander bénédiction » ou « il est venu voir un saint pour solliciter la réalisation d'un vœu ou tout autre bénéfice (chasser le mauvais sort, avoir de la richesse, retrouver sa santé, trouver mari à sa fille, avoir de la chance...) ».

En ce qui concerne Mezghanna, Tassadit Yacine rapporte l'hypothèse d'une forme arabisée d'Imazighen, ou « Berbères », donnant au pays le nom originel Tiziri n At Imezghan, « Ziri des Berbères »[10]. Et, selon Ibn Khaldoun, les Beni Mezghenna est une tribu berbère qui appartient aux Sanhadjas.

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Algérie.
Le Medracen, à Batna, l'un des plus ancien monument d'Algérie (300 av. J.-C.) ; il porte le nom de l'ancêtre de tous les Berbères.

L’Algérie, de par sa tradition de terre d’accueil et les multiples civilisations qui l’ont traversée, a hérité d’une histoire très riche qui s’exprime par des vestiges d'époques variées. C’est ainsi que l'Afrique, la Méditerranée, l’Europe et l’Orient marquèrent de leurs influences spécifiques le cheminement historique de l’Algérie.

Les Berbères ont laissé les premiers vestiges archéologiques notables, comme le parc national du Tassili, que l'on considère comme le plus grand musée naturel au monde. Plus tard, ils ont construit plusieurs sites berbères comme Medracen, Mausolée royal de Maurétanie, Mausolée de Béni Rehnane à Siga dans la Wilaya d'Aïn Témouchent, ou encore le site de Sauma (El-Khroub) près de Cirta qui se trouve dans la ville de Constantine, etc. De plus, plusieurs Tumuli, Dolmens, grottes, Djedars à Frenda, etc., attestent les pratiques funéraires berbères[11].

L’époque romaine a laissé un nombre impressionnant de vestiges, dont les plus importants se trouvent à Tipaza, Timgad, Lambèse, N'Gaous, Zana, Calama, M'daourouch, Thagaste, Djemila, Cherchell, Tamentfoust, Djemila, Tiddis, Tigzirt, Hippone, Tébessa, Biskra, Tlemcen, etc.

L'influence de la religion en Algérie a bouleversé la région pendant l'Antiquité et au Moyen Âge. Plusieurs villes importantes en Algérie comme Hippone, Baghaï, Tobna, Tlemcen, Béjaïa, Alger, etc., se sont développées. Ainsi que plusieurs dynasties se sont succédé, à travers le temps, pour prendre le pouvoir dans les divers régions de l'Algérie.

Enfin, l'Algérie est prise par les Ottomans et ensuite par la France. Elle devient indépendante en 1962.

Préhistoire

Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne

Des sites archéologiques révélèrent des ossements d’hominidés dont les dates obtenues par archéomagnétisme remontent jusqu’à 2 millions d’années. Les chercheurs y ont vu la présence de l’Homo habilis et de l’Homo erectus (appelé auparavant Atlanthrope) au début du Paléolithique. Le site de Aïn El Ahnech (la source du Serpent) à El Eulma dans la Wilaya de Sétif, ex Saint-Arnaud fut découvert le premier homo habilis[12].

Au Paléolithique moyen, les industries lithiques caractéristiques de l'Atérien sont reconnaissables par la présence de pièces à pédoncule. L'évolution des formes humaines depuis l’Homo erectus a abouti à l'apparition de l'Homo sapiens de type archaïque, ancêtre de la forme humaine actuelle.

Le Paléolithique finit avec l'Ibéromaurusien, connu en particulier par les fouilles menées dans la grotte d'Afalou, en Kabylie, qui ont révélé l'existence à cette période (il y a 20 000 ans à 10 000 ans environ) d'un art mobilier (petites statuettes zoomorphes) et d'enterrements.

Les derniers chasseurs-cueilleurs sont représentés dans le nord de l'Algérie par les Capsiens, attestés jusqu'à il y a 8 000 ans. Les modalités de passage à l'économie de production (et donc au Néolithique) sont très mal connues dans le nord.

Dans le sud Sahara, le Néolithique est une période florissante en raison d'un climat globalement plus humide que l'actuel et donc d'une flore et d'une faune beaucoup plus riche. Les êtres humains de cette période ont gravé et peint les parois de leurs abris. La chronologie exacte de cet art est très discutée et notamment la date de son apparition (il n'existe pas de moyen de le dater directement). Certains chercheurs pensent qu'il est apparu dès la fin du Pléniglaciaire, au Paléolithique, tandis que d'autres ne le pensent pas antérieur au Néolithique.

Les Aurès comprennent plusieurs sites datant de l'ère préhistorique à la période protohistorique[13]. Plusieurs recherches anthropologiques ont été entreprises dans les régions des Aurès dont l'ouvrage les Chaouis de l'Aurès par Barret en 1938.

La découverte des escargotières près de Tebessa et de l'homme ibéromaurusien (voir Atérien, Mecheta Aflou), qui ressemble bien à l'homme des Aurès et qui est du type protoméditarrénien[14]. Plusieurs grottes étaient habitées par les hommes troglodytes à Maafa, Takarbourst dans les Aurès[15] et Ghoufi[16].

Antiquité

Extension du territoire carthaginois avant la Première Guerre punique vers 264 av. J.-C.

Les Berbères, formés de plusieurs confédérations dont les Gétules, les Garamantes, les Lybiens, etc., dispersés dans le vaste territoire de l'actuelle Algérie depuis les temps anciens, vont connaitre des relations culturelles avec les Phéniciens ( ce qui donnera la civilisation carthaginoise), l' Afrique noire, l'Égypte ancienne, la Grèce antique, etc. Le monument Madracen date de 300 av.J-C[17]. Il appartiendrait donc à la grande archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique, manifestant un goût archaïsant, mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne[18].

Timgad, vue d'ensemble, construite en 100 ap. J.-C par les Romains

Sous les Phéniciens, plusieurs ports sont construits dont Icosium (Alger), Cherchell, Ténès, etc.

Durant l'ère préromaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massaesyles, Massyles, Maures, etc.). La rivalité entre Rome et la ville phénicienne de Carthage se traduit par trois guerres puniques. C'est alors que Massinissa forme le premier État dont le nom est la Numidie. La Maurétanie désigne le territoire des Maures (Berbères nomades) dans l'Antiquité. Elle s'étendait sur le nord-ouest et central de l'actuelle Algérie. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces :

Ensuite, les Romains pénètrent dans l'actuelle Algérie. Lambèse fut la première capitale romaine, avant Timgad construite au temps de Trajan. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Algérie. La civilisation berbère est à son apogée, plusieurs grandes villes sont construites au Nord au Sud dans le désert. La nationalité romaine est offerte aux Berbères, ce qui facilite leur intégration dans le monde romain[19]. Des mariages mixtes entre Romains et Berbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique des cultes berbères est représentée dans les fresques romaines. De même, les jeux romains sont source de distraction et de joie pour la plupart des Berbères et les bains publics sont un luxe pour tout le monde. À Timgad, il y avait vingt-sept bains[19]. Il n'y avait pas de remparts autour des villes. Les arts sont développés par les artisans berbères (la céramique, la poterie, etc). Plusieurs amphithéâtres sont construits. Le théâtre de Timgad pouvait contenir 4000 personnes de l' Aurès[19]. La population globale de l'Aurès était estimée entre huit à dix-mille habitants, pendant les premières années de l'Empire romain en Afrique du Nord[19].

Par la suite les Vandales et les Byzantins pénètrent en Algérie.

La Numidie

Article détaillé : Numidie.

Références aussi en liens externes

Les État indépendants
Carte représentant la Numidie Occidentale (en vert) et la Numidie Orientale (en jaune) gouvernées respectivement par Syphax et Gaïa en -220 avant notre ère
Maurétanie Tingitane (à l'ouest), Maurétanie Césarienne (au centre-ouest), Numidie (au centre-est), et Africa (à l'est) au premier siècle de notre ère

L’histoire de la Numidie commence avec l’émergence des tribus massyles, massaessyles, Maures[20] (Gétules, Garamante, Libyens et Musulames). La première est à l’origine de la Numidie Orientale et la seconde de l’Occidentale. Ces deux tribus s'affrontèrent durant la seconde guerre punique, où Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain sur Carthage.

Règne de Massinissa
Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.-C.)
Syphax reçoit Scipion l'Africain. Fresque d'Alessandro Allori

Massinissa parvint à unifier la Numidie, qui s'étendit alors du fleuve Moulouya à l'Ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'Est[21]. Après avoir capturé et vaincu Syphax, il réussit sous sa[Qui ?] conduite à préserver l'indépendance de son royaume en jouant habilement de la rivalité régionale qui prévalait à l'époque, tout en lui garantissant une prospérité économique certaine, grâce au remarquable développement de l'agriculture et de l'élevage.

Ensuite, Hannibal s'allia à Vermina, le fils et successeur de Syphax pour envahir le royaume des Massyles. Massinissa et Scipion les rejoignirent à Zama, où ils les vainquirent dans une grande bataille (202 av. J.-C.).

Sur le plan de l'organisation politique, Massinissa plaça à la tête de chaque province un gouverneur et à la tête de chaque tribu un « Amokrane » (le chef). Son conseil, formé de dix personnes, le seconda efficacement dans sa politique et son administration générale. Au nombre de ces dix conseillers il avait trois de ses fils : Micipsa qui le suppléait en plusieurs affaires, Gulussa, chargé de la conduite des armées et Mastanabal chargé du trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers, un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais, des cheveux abondants et bouclés, une barbe allongée et bien taillée ». Massinissa régna jusqu'à sa mort en 148 av. J.-C..

Après Massinissa
L'effigie de Jugurtha

Après la mort de Massinissa, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome, provoqua des troubles en Numidie. Micipsa, fils de Massinissa, succèda finalement à son père sur le trône 148 av. J.-C.. Pour l'éloigner du pouvoir, Micipsa fit envoyer le très populaire Jugurtha, petit-fils de Massinissa[22], comme représentant en Ibérie, où il se distingua aux côtés des romains au siège de Numance. Après le règne de Micipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal anéantirent le travail d'unification de leur grand-père en divisant à nouveau la Numidie en Numidie orientale et occidentale. La crise politique larvée entre Rome et la Numidie finit par éclater lorsque Jugurtha revint en Numidie et se saisit du pouvoir en 117 av. J.-C. en tuant Hiempsal et en expulsant Adherbal, qui s'enfuit à Rome. La Numidie était à nouveau unifiée.

Article détaillé : Jugurtha.

Rome, qui ne voit pas d'un bon œil la reconstitution d'un état puissant, lui offre la reconnaissance diplomatique sur la Numidie occidentale, à condition de remettre Adherbal sur le trône de Numidie orientale. Jugurtha accepte cet arrangement, mais envahit à nouveau la Numidie orientale en 112 av. J.-C., faisant exécuter plusieurs commerçants romains qui y opéraient. Après l'exécution d'Adherbal, Rome engage finalement les hostilités en envoyant le consul Quintus Caecilius Metellus Numidicus en Numidie à la tête de plusieurs légions. Jugurtha parvint à résister plusieurs années, en combinant des manœuvres et politiques avec son beau-père, le roi BocchusIer de Maurétanie, jusqu'au remplacement de Metellus par son adjoint, Caius Marius, élu consul à sa place. Le questeur de celui-ci, Lucius Cornelius Sulla, réussit à convaincre Bocchus Ier de trahir Jugurtha[23] : il aide les Romains à le capturer dans un guet-apens. Envoyé à Rome, Jugurtha est enfermé dans le Tullianum, où il est exécuté tout de suite après la cérémonie du triomphe en 104 av. J.-C.. Dès lors, la Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste étant laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.

Juba et Rome
Buste du roi érudit Juba II exposé au musée de Cherchell.

La situation dure jusqu'à la guerre civile entre Jules César et Pompée. Juba Ier, partisan de Pompée[24], perd son royaume en -46 après la défaite de Thapsus contre César. César accorde à Sittius un territoire vaste autour de Cirta (Constantine). La Numidie devient alors la province d’Africa nova, jusqu'à ce qu'Auguste réunisse les deux provinces en un seul ensemble, l'Afrique proconsulaire. Cette dernière est dirigée par un proconsul, qui conduisit un moment l'armée d'Afrique. Auguste rend son royaume à Juba II, fils du précédent, après la bataille d'Actium (-31). En -25, Juba II reçoit le trône de Maurétanie, et la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la province d'Afrique. La partie intégrée à la province d'Afrique en constitue une région et, en théorie, n'a pas d'autonomie administrative, puisqu'elle dépend du proconsul assisté de légats.

Les révoltes contre Rome
Articles détaillés : Berbères et Romains.

Les populations se rebellent de nombreuses fois, surtout les Zénètes, vers le début du premier siècle. Les Maghraoua auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger)et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir. Il fait transférer une partie des Maghraoua vers le chlef [25], ce qui provoque une succession d'actions militaires de Rome, soldées parfois par de graves défaites romaines. Sept ans durant, Tacfarinas résiste aux Romains, malgré Tibère qui transfère une seconde légion pour appuyer la troisième légion Auguste (seule ensuite). Dès 39 apr. J.-C., Caligula confie la conduite de la région de Numidie à un représentant personnel — « légat de l'empereur » — chargé de commander la troisième légion Auguste. C'est ainsi qu'il met fin à une exception politique : celle d'une armée importante placée sous les ordres d'un proconsul et non d'un légat. Le Sénat perd la dernière légion qui était sous ses ordres.

Bien que toujours officiellement intégrée à la province d'Afrique proconsulaire, la Numidie en constitue une région à part, placée sous l'autorité de son légat qui dirige la troisième légion Auguste et ne rend de compte qu'à l'empereur. C'est une province de fait, mais non de droit, statut relativement unique dans l'empire. Après 193, sous Septime Sévère, la Numidie est officiellement détachée de la province d'Afrique et constitue une province à part entière, gouvernée par un légat impérial. Sous Dioclétien, elle constitue une simple province dans la réorganisation tétrarchique, puis est brièvement divisée en deux : Numidie militaire et Numidie cirtéenne.

De 256 à 640, christianisme, invasion vandale

Articles détaillés : Saint Augustin, Vandale et Baghaï.
Le philosophe et théologien Saint Augustin
Invasion Vandales

Le christianisme fait son entrée en l'an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient l'alibi religieux d'une nouvelle révolte qui sera encore une fois Amazigh. En effet, le culte donatiste se développa en Algérie à Baghaï[26] dans les Aurès et en Tunisie comme un défi politique à Rome. Les Donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, et exigeant la séparation de l'État et de la religion, finiront par déclarer que l'empereur est le diable en personne, à l'opposé de Jésus. Ils rejetèrent aussi le rite catholique. L'Empereur envoie ses troupes pour les réduire, dans ce qui est communément appelé la première persécution des Chrétiens par d’autres Chrétiens. La répression ne fit qu'accroître le soutien populaire des Donatistes. Et en 321, les légions romaines venues réprimer les Donatistes se retirèrent.

Toutefois, vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle des Circoncellions, littéralement ceux qui encerclent les fermes. Comme le culte donatiste célébrait les vertus du martyre, les Circoncellions devinrent des extrémistes qui considéraient le martyre comme étant la véritable vertu chrétienne et laissèrent de côté toutes les autres valeurs de leur religion telles que l'humilité, la charité, etc. Ils se munirent de matraques de bois, refusant de porter des armes en fer, car dans les Évangiles Jésus avait dit à Pierre de poser son épée. Ainsi, munis de leurs matraques, ils se mirent à attaquer les voyageurs sur les routes du pays, puis les fermes des propriétaires terriens. Le but des Circoncellions était de mourir au combat en martyrs. Ces extrémistes tuèrent, violèrent, volèrent plusieurs propriétaires terriens, ainsi que les voyageurs, et lorsqu'ils n'arrivaient pas à se faire tuer, ils finissaient par se suicider en sautant du haut des falaises. La secte des Circoncellions, violemment réprimée, finit par disparaître vers le IVe siècle. Ce dérapage du culte donatiste eut pour conséquence de noircir encore plus leur réputation à Rome.

Alors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu’exerçait Rome sur l'Afrique du Nord, les Donatistes saisissent cette conjoncture favorable pour tenter à nouveau de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé, l'empereur les déclare hérétiques en 409 et leur enjoint de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale. Saint Augustin, qui était alors l'évêque catholique d'Annaba, essaya de calmer la colère de l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des Donatistes. Malgré les appels pressants de plusieurs parties, les Donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse, une minuscule communauté survivant seule dans la clandestinité jusqu'au VIe siècle. Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Le 28 août 430, Saint Augustin, l'un des derniers symboles de l'intégration de la population au sein de l'Empire romain, trouve la mort durant le siège d'Annaba par les Vandales.

Les Byzantins

Articles détaillés : Byzantins et Berbères.
L'apogée de l'Empire byzantin avec les conquêtes de Justinien.

En 544, les Byzantins exerceront un pouvoir jusque dans la province de Constantine. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs États puissants dont les Dejrawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awarbas, et les Zénètes[27].

À la veille de la conquête musulmane du Maghreb, quelques tribus berbères pratiquaient le judaïsme [28], ainsi que le christianisme. Le reste de la population demeure Païen comme le cas des Banou Ifren[29].

Moyen Âge

Islamisation de l’Algérie

Article détaillé : Conquête musulmane du Maghreb.
Entrée de la ville de Sidi Okba à Biskra (1962) où Oqba Ibn Nafaa est enterré
La ville de Tlemcen fut fondée par les Banou Ifren au VIIIe siècle[30]

La chute de Rome, puis des Vandales, et l’instabilité durant la période byzantine entraine la reconstitution de plusieurs principautés berbères. Certaines, notamment dans les Aurès, vont résister à l’arrivée des musulmans entre 665 et 708.

De 644 à 656, la première tribu berbère algérienne à se convertir à l'islam fut les Maghraoua. Leur chef, Ouezmar Ibn Saclab, fut sollicité par le calife Uthman ben Affan à embrasser la religion musulmane[31],[32]. Les Maghraouas se convertissent en masse à la nouvelle religion lors du retour de leur chef. En 665, les Omeyades lancent leur première attaque sur le Maghreb. C’est en 683 que Oqba Ibn Nafaa entreprend la conquête. Si la résistance des Byzantins les arrête peu, il en va différemment de celle des Berbères. Par contre, les Maghraoua s'allient au tour des Omeyades dès le début.

L'unité politique et administrative de la Berbérie orientale et centrale les Aurès était en grande partie réalisée par Kusayla et allié des Omeyades. Le conflit entre Kusayla et Oqba Ibn Nafaa amène une autre guerre. Et au décès de Kusayla en 688, Dihya, dites la Kahina, prend la tête de la résistance. Elle venge Kusayla en donnant l'ordre de tuer Oqba Ibn Nafaa[33]. Dihya est issue de la tribu des Dejrawa, une tribu zénète implantée dans les Aurès, elle a été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus.

De 688 à 708, Dihya procéda ainsi à la réunification de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud. Dihya défait par deux fois la grande armée des Omeyades grâce à l'apport des cavaliers Banou Ifren. Elle règnera sur tout l'Ifriqiya pendant cinq années. Dihia sera vaincue dans la dernière bataille contre les Omeyyades. Elle sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent, en contrepartie, aux différentes tribus alliées à Dihia de fournir 12 000 hommes de combat. Les fils de la Kahina réunissent ces 12 mille hommes [34] . Après avoir réislamisé ou islamisé les diverses tribus berbères situées à l'Ouest (ou à l'occident) de sa province (l'Ifriqiya), Musa ben Nusayr nomma son affranchi Tariq ibn Ziyad gouverneur de Tanger et le plaça à la tête de l'armée berbère. Tariq était selon un auteur inconnu cité par Ibn Idhari dans son ouvrage " Al Bayan Al Moghrib" ,un berbère de la branche des Ulhasa de la tribu des Nefzaouas (information reprise par Ibn Khaldoun) [35].

Ibn Khaldoun écrit que le commandant Musa ben Nusayr augmenta son contingent militaire en exigeant 12 000 Berbères de l'Ifriqiya (dont les Aurès faisait partie intégrante) pour réislamiser les autres populations situées à l'Ouest de sa province (Ifriqiya); Il faut préciser qu'en arabe l'Ouest ou Occident ou Pays du soleil couchant se disent Maghreb comme cela est indiqué dans la traduction des écrits de Ibn Khaldoun par le Baron de Slane. Il est également nécessaire de rappeler d'une part que l'islamisation du Maghreb avait déjà débuté sous son prédécesseur Oqba et que, d'autre part, il y a des milliers de kilomètres entre les Aurès du Moyen Âge ou Kairouan (capitale de la province d'Ifriqiya de Musa ben Nusayr) et Tanger, ce qui implique pour cette époque des mois de marche (à pied ou à cheval) et de nombreuses autres tribus berbères à convertir ou à reconvertir comme le mentionne Ibn Khaldoun [36]. Ibn Khaldoun n'écrit à aucun moment que les 12 000 hommes exigés ont servis à la conquête de l'Andalousie, de l'Espagne ou de l'occident chrétien. Ibn Khaldoun écrit qu'après la conquête du Maghreb par les troupes de Musa ben Nusayr, Tariq (écrit Tarec dans l'ouvrage), gouverneur de Tanger, y stationna avec 12 000 berbères fraîchement convertis accompagnés de 27 Arabes chargés de leur formation coranique, sans aucune autre précision, en particulier sur l'origine des ethnies présentes[37].

En 708, les Omeyyades restent les maîtres de l’Algérie. La période préislamique se termine. L'Algérie s’islamise, tandis que les langues latine et punique disparaissent. Après la conquête musulmane, les citadins adoptèrent progressivement la langue arabe. Berbère, phénicien, latin, arabe, espagnol, turc, français : le brassage des langues, le « métissage linguistique », est intense, donnant lieu à un arabe algérien très hétérogène, variant sensiblement d'une région à une autre, et qui s’est perpétué jusqu’à nos jours.
En 711, la première partie de la conquête musulmane de l’Espagne fut menée par un contingent arabo-berbère sous la commande de Tariq ibn Ziyad, d'où le nom de la colline de Gibraltar (جبل طارق, « Djebel Tariq »).

Dynasties islamiques

Article détaillé : Histoire de l'Algérie.

Vers le VIIIe siècle, les Omeyyades étendront leur empire jusqu'au Maghreb. Il s'en suit une importante révolte des sufrites berbères sous le commandement d'Abou Qurra[38]. Cette révolte durera presque un siècle, plusieurs dynasties Kharidjites( Nakarites, Ibadites, rostémides, etc.) berbères se rassemblent pour se rebeller contre le pouvoir Arabe.

‎Minaret de la Kalâa des Béni Hammad près de M'Sila

Ibn Rustom fonde en 761[39] un royaume ibadite dans le nord du Maghreb avec Tahert pour capitale[40]. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création en 756[41], conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires[39]. Par la suite, les Idrissides prennent le pouvoir sur une partie de l'Algérie de l'ouest. Au IXe siècle, les Aghlabides alliés des Abbassides, prendront le pouvoir sur une partie de l'Algérie. Au Xe siècle, le dai ismaélien Ubayd Allah al-Mahdi fonda la dynastie Fatimide, en Basse Kabylie où il trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes. Les Fatimides établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad. Leur règne est marqué par de nombreuses révoltes Kharijites, notamment celle d’Abu Yezid de la tribu Banou Ifren, en 944, à la tête de tribus berbères Zénètes, qui infligèrent la plus sévère défaite à l’armée Fatimide, affaiblie et rendue vulnérable, en prenant Kairouan. Les Fatimides transfèreront alors leur capitale de Kairouan à Mahdia puis vers l' Égypte. Les Zirides s'allient avec les Fatimides et lancent une attaque contre les Zénètes. Mais, les Omeyades les repoussent, ainsi les Zénètes regagnent leurs territoires. Les Hammadides fondent une dynastie après une divergence entre les souverains Zirides. Ainsi, la révolte kharidjite fut vaincue par Ziri ibn Manad, à la tête de tribus Sanhadjas, qui en sauvant l’empire reçut le poste de gouverneur du Maghreb central. Ainsi en 972, lorsque les Fatimides, après l’annexion égyptienne, eurent moins d’intérêt pour le Maghreb, c’est son fils, Bologhine ibn Ziri, qui hérita du contrôle de l’Ifriqiya. Les Zirides y règneront pendant environ deux siècles
. Hammad Ibn Bologhine, le fils de Bologhine, gouvernera indépendamment des Zirides. Son État comprend la ville d'Achir, le nord-est de l’actuelle Algérie. À partir de 1014, les Hammadides reconnaissent comme califes légitimes les Abbassides sunnites de Bagdad, ils fondent ainsi la dynastie des Hammadides. Les Zirides reconnaîtront, à leur tour, en 1046, les califes Abbassides, montrant ouvertement aux Fatimides leur abandon du chiisme. Alors que les Ifrenides et les Maghraouides gouverneront dans l'Ouest algérien et sur une partie du sud d'Algérie et au Maroc actuel. Ces derniers rejettent l'autorité des Fatimides et des Omeyyades à la fois [42] , [43].

C’est à partir de 1048, dans certaines régions du Sud, que des tribus arabes, principalement les Banû Hilâl et les Banu Sulaym, immigrent en Afrique du Nord. Ces « terribles bédouins » hilaliens furent envoyés par le pouvoir fatimide afin de réprimer les Zirides et les Hammadides. Par vagues successives, Les Hilaliens menaient des incursions et des batailles dans les grandes villes, pillant puis détruisant tout sur leur passage. À la fin, ils s'imposeront. Pour l’Algérie, leur nombre ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes, l’immigration arabe en Afrique du Nord fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l’Algérie, celles de Kairouan et de Tanger. Si bien qu’au total, le peuplement de l’Algérie n’a reçu qu’une contribution démographique arabe limitée, et qu’une grande partie des populations arabophones est berbère. L’Algérie est alors, sur une petite partie à l’ouest, sous le contrôle des Almoravides, après avoir évincé les Banou Ifren et les Maghraouas. Les Hammadides sont au centre et seront évincés partiellement au sud par les Hilaliens. Les Zirides restent en Ifriqiya et sont cernés par les Hilaliens au sud.

En 1152, toutes les forces locales sont définitivement vaincues par une nouvelle dynastie berbère, les Almohades, dirigés par Abdelmoumen Ibn Ali et dont le chef spirituel est Muhammad ibn Tumart. Les Almohades formeront un des plus puissants empires méditerranéens, unifiants le Maghreb et le pays d’Al-Andalus jusqu’en 1269. Avec les grandes villes du littoral (Béjaïa, Annaba, Alger, etc.), le Maghreb central s'ouvre à l'Occident chrétien en entretenant un commerce actif, apportant notamment les fameux chevaux barbes, de la cire[44] ou encore du cuir de qualité.

Mosquée Zianide à Tlemcen

La chute des Almohades marque un tournant dans les relations avec les puissances chrétiennes du nord, qui s'organisent pour la Reconquista alors que le mythe de l'invincibilité musulmane prend fin. Au Maghreb, des dynasties Zénètes s'imposent, comme les Mérinides de Fès dans le Maghreb occidental, les Abdelwadides de Tlemcen du Maghreb central. Les Hafsides s'imposent en Tunisie et à l'est de l'Algérie. Ces dynasties, qui rayonnent sur l'Afrique du Nord d'abord entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle, subissent de plus en plus, vers la fin du XVe siècle, la pression de l'essor des puissances espagnole et portugaise, ce qui, conjugué aux luttes intestines pour l'accès au trône, conduit alors à des reculs successifs de leur pouvoir et à l'émiettement de leur empire.

Les Mérinides prennent la Tunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen souverain Mérinides de Constantine et de Béjaïa s'empare de la Tunisie. Ibrahim abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie[45].

Plusieurs juifs de l'Andalousie sont envoyés vers l'Algérie en 1492. Dans cet état de fait, la dynastie Zianides résiste fortement jusqu'à l'attaque décisive des ottomans. Ces derniers prennent la ville de Tlemcen en 1554[46]. Ainsi s'achèvent les dynasties autochtones en Algérie.

L'arrivée des Andalous et des Morisques

Boabdil remettant les clés de Grenade à Ferdinand et Isabelle (tableau de Francisco Pradilla y Ortiz)

Les musulmans ont régné près de huit siècles (de 711 à 1492) en Andalousie, une tête de pont musulmane s'est maintenue durant une période en Provence dans le massif des Maures et à Ramatuelle, dans le Sud de la France, jusqu'à la fin du Xe siècle[54]. La Sicile fut également sous domination musulmane pendant près de 250 ans, et l’islam y devint la religion majoritaire principalement à cause de l’immigration musulmane jusqu’à ce que les armées chrétiennes et normandes ne récupèrent l’île, fondant le royaume de Sicile[55].

Plusieurs dynasties Nord Africaines sont intervenues dans l'histoire d'Al-Andalus: Ifrenides, Zirides, Hammadides, Almoravides, Almohades, Zianides et Mérinides.

Les Rois Catholiques vont achever la Reconquista en 1492, suite à cela, une partie des Juifs sera refoulés vers l'Afrique du Nord. À partir de cette date, les Espagnols vont diffuser des éléments de la culture maure qu'ils ont intégrés en Amérique comme les techniques d'irrigation, le sucre et le café[56]

Débarquement des Morisques au port d'Oran (1613, Vicente Mestre), Fundación Bancaja de Valencia

L'arrivée des Andalous et des Mudéjars coïncidera avec la progression de la Reconquista jusqu'à son achèvement. Après 1502, tous les musulmans qui arriveront en Algérie seront appelés Morisques, ces derniers seront définitivement expulsés de la péninsule Ibérique à partir de 1609 sous Philippe III, suite au décret d'expulsion des Morisques[57]. Une partie d'entre eux s'installera ailleurs en Europe, plusieurs se convertirent aux christianisme, le reste se réfugiera en Afrique du Nord[57].

Ainsi, des milliers de familles d'Espagne et de Sicile partent en Afrique du Nord, dont la majeure partie s'installe en Algérie. Ils viennent en masse dans les villes de nord du pays, dont : Oran, Tlemcen, Nedroma, Blida, Alger, etc[58]. Ces grandes familles, qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour rester dans leur pays d'origine, sont forcées à vivre dans une terre qui leur est tout à fait inconnue. Leur apport sera très important dans la société, la culture sera en premier plan, ainsi que la construction des villes et l'économie. Ces familles vont changer pour beaucoup le décor de la scène sociale de l'époque[59].

Époque moderne

La présence espagnole au XVIe siècle

Article détaillé : Histoire de l'Espagne.

Au mois de juillet 1501, les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses. Il faudra attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran. La cité comptait alors environ 25 000 habitants. La prise de la ville par l'armée du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, commandée par Pedro Navarro, eut lieu le 17 mai 1509. Après l’occupation du port de Mers-el-Kébir (1505), et celui de la ville d’Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupes Espagnoles. Dès 1509, le Cardinal Ximenes entreprit la construiction sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar de l'église Saint Louis, qui domine la vieille ville des deux côtés. En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocain Mohammed ech-Cheikh contre les Turcs alors installés à Alger, et parvint à maintenir encore la présence espagnole. Les Espagnols procédèrent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon »[60]. Longues de plus de deux kilomètres et demi, ces fortifications comprenaient de nombreux forts, bastions et tours-vigies. Au XVIe siècle, les Espagnols font ainsi d’Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade de Mers El Kebir. Ce lieu était peuplé par de nombreux singes (los monos en espagnol) qui donnèrent son nom à la forteresse. Les déportés espagnols enfermés à La Mona pouvaient apercevoir leur famille une fois par an, le dimanche de Pâques. La mona était le nom du gâteau qu’emportaient avec eux les pèlerins à la Vierge et les visiteurs au Murdjajo. En 1563, Don Álvarez de Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz, fit construire au sommet du pic de l'Aïdour le fort de Santa-Cruz. En 1568, Don Juan d’Autriche visita Mers-el-Kébir puis Oran. Les juifs d’Oran n’eurent pas la vie facile avec les Espagnols, considérés comme des ennemis de la religion. Les juifs qui habitaient Ras El Ain et le Ravin Blanc furent expulsés hors d’Oran par les Espagnols à partir de 1669 et durent habiter la montagne de La Corniche Supérieure (Misserghin). Malgré ces fortifications, la ville était l'objet d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1701, Le Rozalcazar, ou Bordj Lahmar, ou encore Château Neuf, était considéré comme la plus grande des fortifications de la ville d’Oran. C'est ainsi qu'en 1707, Moulay Ismaïl, sultan du Maroc ayant tenté d'en forcer la défense, vit son armée décimée. La ville, dès lors, connaît une croissance continue : il lui faut gagner de l'espace et de l'air au-delà des remparts. La démolition des murailles est menée à bien sur plusieurs années. C`était en cette période que les espagnols s'enferment à l’intérieur du fort, par manque de ravitaillement, ils se nourrissaient pour la première fois de la fameuse calentica (en Espagnols caliente veut dire chaud) ou Garantita.En 1770, Oran est une ville de 532 maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 bourgeois et 2 821 déportés libres se livrent au négoce. Sous le roi d’Espagne, Carlos III et les partisans de la conservation de la ville s’affrontent. Entre 1780 et 1783, le ministre Floridablanca proposa a l’Angleterre d’échanger Oran contre Gibraltar.

En 1510, Ferdinant le Catholique attaque la ville d'Alger. Les Espagnols l'assiégèrent et bâtirent sur un îlot de la baie d'Alger une forteresse, le Peñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher son approvisionnement. Salem ben Toumi chef des Beni Mezghenna demande l'aide des Turques[61].

Pedro Navarro prend Béjaia en 1510[62] à 1555. Il y arrive le 5 janvier 1510 avec 5 000 hommes et attaque la ville. Abderrahmane oppose 10 000 soldats, qu'il lance immédiatement contre les Espagnols en cours de débarquement. En même temps, il les bombarde de la ville. L'assaut est néanmoins repoussé, grâce notamment à l'artillerie de marine. La riposte espagnole commence immédiatement, avec des bombardements maritimes et terrestres. L'essentiel de la bataille se déroule dans la ville. À la fin, Abderrahmane réussit à prendre la fuite et il y aura plusieurs morts. La renommée de Navarro et le récit de ses exploits militaires incitent les rois d'Alger, de Tunis et de Tlemcen à prêter l'hommage au roi d'Espagne et à libérer tous leurs prisonniers chrétiens.Cependant en 1514, grâce a une attaque combinée des Kabyles menée par Sidi Ahmed ou el Kadhi à la tête de 20 000 hommes et des Turcs par la mer la ville de Bejaia sera libérée de la présence espagnole temporairement. Les Espagnols en seront ensuite définitivement expulsé en 1555 par les ottomans dirigé par Salah Raïs pacha.

Selon d'autres sources, Abdel Aziz fils du Saint Sidi Abderhamen (maître de la Kalaâ des Béni Abbès et fondateur de la Zaouia et descendant des Idrissides) fait sa soummision aux Espagnols et il était opposé aux Zwawas (allié au royaume Koukou) par le passé[63]. Pedro Navarro fait construire le Fort Moussa à l'Est de Béjaia[64].

Période ottomane (1515 à 1830)

Progression de l’Empire Ottoman
Le corsaire Arudj Barberousse, aîné de Khayr ad-Din, qui chassa les Espagnols d'Alger en 1518.

Après les tensions entre chrétiens et musulmans en Europe, les Portugais partent en expédition en Afrique du Nord occidentale, suivis des Espagnols qui occupent des ports méditerranéens (Mers el Kebir, Oran, Béjaïa, etc). L'Espagne décide d'assiéger le port d'Alger. Les Algérois font alors appel aux corsaires turcs. Les frères Barberousse, forts de plusieurs succès dans la navigation, parviennent en 1518, après plusieurs échecs, à chasser les Espagnols d'Alger (en partie avec l'appui des tribus kabyles) et a étendre progressivement leur état sur le reste du pays (Cherchell, Ténès, Tlemcen, etc.).

En 1556, les Ottomans attaquent les Zianides et prennent Tlemcen [65]. Le frère aîné de Khayr ad-Din Barberousse tue les derniers rois Zianides en les noyant dans l'eau au XVIe siècle[66]. Enuite, les Espagnols lancèrent depuis leur possession d’Oran une offensive victorieuse contre les troupes Barberousse à Tlemcen dans laquelle Aroudj perdit la vie.

C’est dans ce contexte que Khayr ad-Din Barberousse, qui se trouvait à Alger lorsqu’il apprit la mort de son frère, sollicita le soutien du Sultan Soliman le Magnifique et plaça son nouvel État sous la protection de l'empire Ottoman, recevant de la Sublime Porte le titre de beylerbey (gouverneur de province) ainsi qu'un contingent de 2 000 janissaires.

Cet état nouvellement fondé prendra le nom de: Régence d'Alger. La régence fut successivement gouvernée - pour le compte de l'Empire ottoman - par des beylerbeys de 1518 à 1587, des pachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et des deys de 1671 à 1830. En 1609, les musulmans d'Andalousie sont envoyés vers les côtes algériennes.

Au fil des siècles la Régence d’Alger, comme sa voisine tunisienne, finit par prendre une large indépendance vis-à-vis du Sultan Ottoman. Si bien qu’en 1711, sur insistance du Dey Ali-Chaouch, le Sultan Ottoman renonce définitivement à y envoyer les Pachas que la Sublime Porte imposait jusqu’à cette date pour représenter son autorité à Alger[67].

La région de l’Algérois, appelée Dar el Sultan, était placée sous autorité directe du chef de la Régence. Le reste du pays était divisé en 3 provinces nommées « beylics » administrées chacune de manière autonome par un bey nommé par le Dey d'Alger. On distinguait:

  • Le Beylic de l’Ouest (capitales successives basées à Mazouna, Mascara puis déplacée à Oran après le départ des Espagnols).
  • Le Beylic du Titeri au centre (capitale basée à Médéa).
  • Le Beylic de l‘Est (capitale basée à Constantine), le plus puissant des trois.

Chaque Beylic était divisé en « outan » (cantons) avec à sa tête un kaïd, relevant directement du bey.

Pour administrer l’intérieur du pays, les Turcs s’appuyaient sur les tribus Makhzen, tribus indigènes au service de l’État et dotées de larges prérogatives militaires. Ces tribus étaient chargées d’assurer l’ordre au nom de l’autorité beylicale et de lever l’impôt sur les régions tributaires du pays[68].

C’est par ce système que durant 3 siècles l’État ottoman d’Alger étendit son autorité sur le nord de l’Algérie actuelle. Mais dans les faits, plusieurs régions du pays bravaient de manière régulière l’autorité des Beys. Ainsi à l'est du pays, dans les Aurès, plusieurs tribus s'unissent et déclenchent des luttes contre les Ottomans. Cependant, plusieurs luttes internes entre fractions Chaouis s'enflamment dans les zones montagneuses des Aurès. Les Ouled Daoud ainsi que plusieurs tribus empêcheront les Ottomans à pénétrer dans leurs territoires [69].Saleh Bey tenta sans y parvenir de les soumettre en dirigeant contre eux une expédition [69]. En somme, la grande union des Chabias se divise, cela provoque l'indépendance de plusieurs tribus à l'égard des Ottomans entre XVIIe siècle et XVIIIe siècle[70]..

En Kabylie, le contrôle territorial direct des gouverneurs d’Alger était limité aux grands centres urbains de la région (Tizi Ouzou, Bouira, Boghni, etc.) dans lesquels ils y édifièrent des bordjs (forts) et y stationnaient en permanence un nombre limité de troupes. L’administration de l'arrière-pays se faisait donc indirectement par le biais d’alliés, personnages ou tribus[71].

Cependant, deux royaumes tribaux s'opposeront régulièrement aux Turcs: Ceux de Koukou et des Ait Abbas. Dans la Haute Kabylie, le royaume de Koukou est fondé au XVIe siècle par Sidi Ahmed ou el Kadhi. Ce dernier, d'abord allié au Turcs notamment lors de la résistance face aux Espagnols, deviendra ensuite un rival pour le contrôle du nord de l'Algérie. En 1520, Khayr ad-Din Barberousse décide de mener une expédition contre Sidi Ahmed ou el Kadhi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire des Kabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Khayr ad-Din Barberousse aura la vie sauve en ayant pris la fuite au bon moment. Victorieux, Sidi Ahmed ou el Kadhi s’empare d’Alger et règnera sans difficulté jusqu’en 1527, date à laquelle Khayr ad-Din Barberousse le défait et rétablit son autorité à Alger avec l'aide Abd-el-Aziz, chef kabyle des Aït Abbas et rival de Sidi Ahmed ou el Kadhi. Le royaume de Koukou perdurera plus de deux siècles, jusqu'à son extinction vers 1750[72].

En Basse Kabylie, les Aït Abbas, eux aussi se soulevèrent fréquemment contre l'autorité Ottomane. En 1823, ils entrèrent en révolte contre l'autorité de la Régence et coupèrent les voies de communication entre Alger et Constantine. Ce n'est qu'après plusieurs mois de combats que l'agha Yahia put négocier la soumission des tribus révoltées[73]. Le royaume de Aït Abbas survivra à l'époque ottomane et ne tombera qu'en 1871 lors de la conquête française.

Dans ces régions, les beys connurent d'énormes difficultés à gouverner et à faire rentrer les impôts, certains d'entre eux qui osèrent pénétrer dans ces massifs montagneux ou à travers le désert y laissèrent leur vie[74].

Partie méridionale de l'Algérie (1515 à 1830)

cérémonie religieuse à Adrar

Les Ottomans n'étaient pas en mesure d'étendre leur autorité aux régions sahariennes du pays. Le Sahara était l'axe principal aux échanges commerciaux entre l'Afrique noire et le Nord.

La relation entre les Saadiens et les Ottomans se dégrade, cela amène Ahmad al Mansour à contrôler Gourara et Touat (région)[75]. Ensuite, Mulay M'hammed prend le pays de la Gourara avec l'aide des tribus locale. Par la suite, il rattache Tlemcen, Laghouat et plusieurs villes de l'Ouest et du Sahara à son autorité[75]. Et, il se déclare indépendant. Mais, par la suite Tlemcen et plusieurs villes furent rattachées à la Régence d'Alger. À l'arrivée du pouvoir des Alaouites, ces derniers abandonnent les régions du Sahara Gourara, Touat, etc. Alors, les émirs locaux prennent en charge la gouvernance de leurs territoires. L'impôt était prélevé par les Caïds envoyés par les Alaouites, et celui qui ne voulait pas payer était emmené comme esclave[75].

À Ouargla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité des Zaouïas [75]. Les mouvements des Marabouts étaient fort implantés dans toutes les régions du sud et dans une partie des Aurès.

Au sud le Sultanat de Touggourt pris son indépendance en 1414. À la constitution du Beylic de Constantine, Touggourt devient rapidement tributaire de celui-ci. Les refus récurrents des Sultans de Touggourt de s'acquitter du tribut imposé par les turcs provoqua de nombreuses expéditions des autorités de la Régence à leur encontre (Salah Raïs en 1552, Salah-Bey 1788, Ahmed el Mamlouk en 1821) [76].

Enfin dans l'extrême sud, une confédération targuie, les Kel Ahaggar, fut formée dans le Sahara algérien vers l'année 1750.

Contemporain

Conquête française

Article détaillé : Conquête de l'Algérie.
Abd-El-Kader à Damas, portant le grand cordon de la Légion d'honneur, 1860.
Lalla Fatma N’Soumer, figure de la résistance à l’armée coloniale française

La conquête de l’Algérie fut longue et particulièrement violente puisqu’elle s’est traduite par la disparition de près du tiers de la population algérienne[77]. Des méthodes singulières ont été utilisées, telles que les enfumades, les massacres de prisonniers et de civiles, les razzias, les destructions de cultures et de villages - couramment employées par les militaires français[78]. L’armée française l’a conquise village après village, mais il faut préciser que ce qui caractérise la colonisation de l’Algérie et tient lieu de particularité est qu’il s’agit d’une colonie de peuplement.

Tout d'abord, ce qu'il faut savoir c'est que les relations franco-algériennes étaient bonnes, puisque l'on peut lire en juin 1793 "tandis que l'Europe se coalise contre la France libre, une puissance africaine (Alger) plus loyale et fidèle; reconnait la république et lui jure amitié." Comment appréhender la dégradations des rapports franco-algériens ?

En 1794, la France révolutionnaire est attaquée par les puissances européennes coalisées, et éprouve des difficultés à nourrir sa population et ses soldats. Le dey d’Alger Hussein offre alors à la Convention toutes facilités pour faire ses achats de blé, consentant aussi par la suite sous le directoire un prêt d’argent sans intérêts. La guerre terminée, les régimes qui se succèdent n’honorent pas la dette, et quand la France redevient royaliste la dette est revue à la baisse et payée, mais à Paris, à la Caisse des Dépôts et Consignations. Cependant, un nombre important de créanciers vrais ou supposés, des commerçants livournais qui avaient servi d’intermédiaires se manifestent alors. Ainsi, sous couvert de satisfaire leurs réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation »[79]. Le dey est donc en froid avec le consul de France car il comprend qu’il ne récupérera pas son argent, et que les livraisons de blé ne lui seront jamais payées.

En 1827, le dey d’Alger découvre que la France avait fortifié à l’extrémité est de la Régence à La Calle un entrepôt dont elle avait la concession pour faire du commerce, et qu’elle s'était engagée à ne pas fortifier[79]. N’obtenant pas d’explications de la part du gouvernement français, le 30 avril 1827 le dey en demanda verbalement au consul de France. Le consul ignorant ouvertement sa demande, celui-ci s’emporta alors, injuria, et finalement donna au « représentant de la France » un coup de son éventail. Si l’on s’en réfère à Robert Louzon, militant anticolonialiste engagé, c’est donc bien l’affaire des fortifications de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger[80],[81]. Le gouvernement de la Restauration et Charles X, soucieux de redorer l’image de la France à l’étranger et de renforcer l’autorité royale en France, trouvèrent alors dans cet incident – un outrage à la France par le biais de son « représentant », le consul – un prétexte pour intervenir militairement[82].

Entre le 11 et le 18 mai 1830, quelque 37 000 hommes répartis dans 675 bâtiments affrétés par l’entreprise Seillière, c’est-à-dire toute la marine française de l’époque, embarquèrent pour conquérir la bande côtière de l’ancienne régence, par la suite unifiée sous le nom d’Algérie. Le débarquement eut lieu le 14 juin 1830 à Sidi-Ferruch et, le 5 juillet, les troupes françaises commandées par Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont, général en chef de l'expédition, firent leur entrée dans la forteresse d’Alger, le dey capitula le jour même.

Mais la France se heurte à l’ouest à l’émir Abd el-Kader et à l’est aux tribus berbères dont celles de Kabylie menées par Lalla Fatma N’Soumer. La France entame des négociations avec l’émir Abd el-Kader en 1834 et en 1837, date à laquelle est signé le traité de Tafna. Mais en 1839, Abd el-Kader déclare la guerre à la France, considérant l’expédition aux "Portes de fer" (dans la chaîne des Bibans en Kabylie) par l’armée française comme une violation de traité. En mai 1843, la smala et le fameux trésor d’Abd el-Kader sont aux mains des Français.

En 1847, Abd el-Kader déposa les armes et se rendit. L’armée française d’Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l’Algérie. À l’issue de la bataille de Zaatcha, dans les Aurès, en 1848, le Constantinois est conquis. Entre 1849 et 1852, la domination s’étend à la Petite Kabylie. En juillet 1857, les tribus de Grande Kabylie se rendent, et la capture de Lalla Fatma N’Soumer met un terme à la résistance; mais les Kabyles se soulèveront encore jusqu’au début des années 1870. La conquête du nord de l’Algérie est alors achevée. Dans le sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la capitulation des Beni-M’zab du Mzab (1852) et celle du Souf reculent les limites de l’Algérie jusqu’au grand désert.

Ce n’est qu’après un ultime soulèvement, en 1871, des tribus de Kabylie, lors de la Révolte des Mokrani, que la mission de « pacification » s’achève. Elle a fait près d’un million de morts, civils pour la plupart, la perte démographique se concentrant en particulier sur les six dernières années de la conquête comme le fait remarquer le démographe R. Ricoux[83].

Il s'en suit une grande guerre entre l'Armée française et les troupes du Cheikh Bouamama et des Ouled Sidi Cheikh.

Époque coloniale

Article détaillé : Algérie française.

Après la conquête, l'Algérie connut un afflux important de colons européens (essentiellement français) que l'on appellera bientôt Pieds noirs et qui contribuèrent à mettre en valeur le pays : par la construction d'infrastructures (routes, ponts, chemins de fer, ports, aéroports,...), par l'aménagement et la création de villes modernes, par le développement de l'agriculture et l'industrie, par l'instauration de systèmes sanitaires et éducatifs performants, etc ... tout ceci à tel point que le territoire algérien fut presque assimilé à la métropole, disposant d'une organisation administrative et judiciaire calquée sur cette dernière (départements français d'Algérie, arrondissements, communes, tribunaux,...).
Cependant, ce développement ne profita guère aux autochtones musulmans (les israélites bénéficièrent des dispositions du Décret Crémieux dès 1870) qui furent victimes d'une certaine discrimination et qui ne tardèrent pas revendiquer leurs droits.

Naissance du mouvement national

Au début du XXe siècle, plusieurs leaders algériens revendique à la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance . plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit pour les algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveiller de près par les services policiers français, d'autres seront exilés vers d'autres pays comme l' a été l'émir Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi en Égypte puis en Syrie.

Messali Hadj[84], Malek Bennabi[85], Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Ben Badis[86], Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Chérif Saâdane[87], Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger entre-eux sur la question algérienne, cela provoquera l'émergeance de plusieurs associations et partis algérien: Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l' Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés fondé par Ferhat Abbas et dont Chérif Saâdane est membre du comité directeur, [88] Parti communiste algérien, etc.

Les Algériens pendant la Première Guerre mondiale

Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis algériens ont mené, avec courage, les mêmes combats que les soldats français. Les Algériens ont laissé 26000 des leurs sur les champs de bataille d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale. De la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette aux champs de bataille de l'Hartmannswillerkopf, en passant par l'ossuaire de Douaumont, le sacrifice consenti par les troupes d'Afrique du Nord et plus particulièrement par les Algériens, est encore de nos jours perceptible. Les Algériens ont été de toutes les grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment dans l'enfer de Verdun, sur la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917. De par leur ardeur au combat, ils ont toujours suscité l'admiration. Les tirailleurs et spahis algériens ont été, pendant ces quatre années de guerre, mêlés à toutes les batailles de l'armée française. La devise du 2e régiment de tirailleurs algériens résume bien, à elle seule, l'esprit des Algériens de 1914, soldats de la liberté «Dieu est avec nous, pour notre drapeau et pour la France». L' émir Khaled participera à la Première Guerre mondiale au côté des Français[89].

la Seconde Guerre mondiale

Articles détaillés : Seconde Guerre mondiale et opération Torch.
La prise d'Alger par les alliées se fait en un jour
Carte des opération

Après le coup d'État du 8 novembre 1942 à Alger, dans le cadre de l'opération Torch(débarquement des alliés à Oran, à Alger et à Annaba[90]), de nombreux algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l'armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français. En Algérie, la conscription engagea environ autant d'Algériens que de pieds-noirs (européens) dans l'armée française. Les futurs présidents de l'Algérie Ahmed Ben Bella[91] et Mohammed Boudiaf, engagés volontaires et décorés. Mostefa Ben Boulaïd, l'artisan du déclenchement de la révolution algérienne 1954, fut, pendant la campagne d'Italie, en 1944, distingué par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre. Krim Belkacem se retrouve mobilisé en 1943 dans le 1er Régiment des Tirailleurs Algériens où il est promu caporal-chef.

En revanche, durant l'Occupation en France métropolitaine, plusieurs centaines de Nord-Africains s'engagèrent dans la Milice française, constituant la Légion nord-africaine.

Le massacre du 8 mai 1945

Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.
George Marshall son plan prévoit l'indépendance algerienne

Après la fin de la seconde Guerre Mondiale, le plan Marshall prévoit l'indépendance de l'Algérie. Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : une centaine trouveront la mort dans les jours suivants[92]. La répression de l’armée française est brutale.

Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les autochtones, chiffre potentiellement sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts[93]. De par la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie[94].

A la suite de ce massacre, le jour même et alors qu'ils venaient présenter leurs vœux à Yves Chataigneau à l'occasion de la défaite de l'Allemagne Nazie ; Mohammed Bachir, Ferhat Abbas et Hadj Ahmed Chérif Saâdane seront arrétés à 10h30 car accusés d'avoir " port[é] atteinte à la souveraineté française " par fomentation des sanglants événements de Sétif du jour même. Il seront incarcérés à la maison d'arrêt d'Alger puis transférés à celle de Constantine[95].

La révolte algérienne de 1945 à 1954

Suite à la mort de Ben Badis en 1940 et à l'emprisonnement de Messali Hadj et l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique après le statut de l'égalité ou de l'indépendance des Algériens en 1948. Aussi, l'Association des oulémas musulmans algériens fut interdite. Alors, l'Organisation spéciale (Algérie) apparait et elle a pour but de rassembler les armes pour le combat. Mohamed Belouizdad fut le premier chef de l'organisation clandestine. Ensuite, Hocine Aït Ahmed prend la tête de l'Organisation et continua à œuvrer pour l'achat des armes. La poste d'Oran fut attaquée par les membres de l'OS.

Ferhat Abbas et Chérif Saadane, à leur sortie de prison en avril 1946 de Constantine, créent l'UDMA ( Union Démocratique du Manifeste Algérien )[87]

Ahmed Ben Bella [96] prend la place de Hocine Aït Ahmed en 1949. Le plan de l'organisation est dévoilé et une chaine d'arrestation est entamée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques niait tout relation avec l'Organisation spéciale pour arrêter les arrestations.

Le CRUA est fondé en mars 1954, il organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes[97]. Par la suite, le Front de libération nationale (Algérie) est fondé en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action).

Le Front de libération nationale (Algérie) et le Mouvement national algérien seront rivaux pour le contrôle du pouvoir de la révolution. Messali hadj sera libéré de la prison en 1958 et il sera assigné à une résidence surveillée en France.

De 1954 à 1962

Remarque historiographique

Les archives officielles ne sont encore que partiellement disponibles et accessibles aux chercheurs. Une loi devrait permettre en France l'accès aux archives classifiées « secret défense » postérieure à 1948 à l'horizon 2012, malgré la proposition d'un amendement par le sénat français visant à prescrire un délai de 75 ans concernant les pièces « susceptibles de porter atteinte à la vie privée »[98]. Cet amendement vivement critiqué par les historiens amène le Parlement français à se prononcer à nouveau pour un délais réduit à cinquante ans[99], texte qui doit à nouveau passer au Sénat[100].

La guerre d'Algérie
Article détaillé : Guerre d'Algérie.
Rassemblement de troupes (ALN)
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf.Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.

En 1954, l’Algérie compte huit millions d'autochtones et un million de « Français d'Algérie » (Pieds-Noirs et Juifs d'Algérie naturalisés).

La Guerre d'Algérie commence ainsi le 1er novembre 1954 dans les Aurès, dans un village près de Arris appelé Ouled Moussa non loin de Batna, et s'étendra rapidement à tout le pays. Le déclenchement de la guerre est connu sous le nom de Toussaint Rouge par les historiens[101].

À partir de 1954, le combat armé pour l’indépendance de l’Algérie se traduit par des exactions répétées contre les populations civiles d’origine musulmane et européenne. Il s'ensuit une guérilla, des maquis et des affrontements avec l’armée française, qui comprend également des unités de supplétifs "musulmans" appelés « Harkis ». Le FLN organise son combat sur deux fronts. Sur le plan interne, il met en place une résistance à travers sa branche armée, l’ALN, tandis que sur le front diplomatique, il chapeaute ses activités sous la bannière du GPRA, qui orchestre une campagne tous azimuts en vue de plaider la cause algérienne ; il réussit en 1958 à introduire pour la première fois dans l’agenda des Nations unies la question algérienne, ce qui représenta un franc succès pour la diplomatie algérienne. Ce conflit fut inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres l’Indochine française, Madagascar, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Afrique Équatoriale Française et l’Afrique Occidentale Française. Le cas de l’Algérie se différencie des autres en ce sens qu’elle appartenait officiellement au territoire français, avec un million de citoyens dits "du Premier Collège" (les « Pieds-Noirs »), dont certains, les Juifs d'Algérie et de huit millions de citoyens du Deuxième Collège (dit les musulmans), avant l'arrivée du général de Gaulle. Ce dernier négociera directement avec les chefs du FLN dans les Accords d'Évian et le général de Gaulle organise le référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Cette fois-ci les Algériens voteront massivement pour l'indépendance de l'Algérie.

Le bilan de la guerre d’Algérie[102] fait état de 25 000 tués chez les soldats français et 2 000 morts de la légion étrangère, un millier de disparus, et 1 300 soldats morts des suites de leurs blessures. Environ 450 000 Algériens sont morts durant le conflit (les historiens algériens avancent le chiffre de 1,5 million de morts), mais c’est sans compter les 8 000 villages incendiés, un million d’hectares de forêts incendiés avec le napalm, 2,1 millions de musulmans déplacés dans des camps de regroupement et les dizaines de milliers de harkis massacrés, au lendemain de la proclamation de l'indépendance. C'est sans compter non plus la torture pendant la guerre d'Algérie qui a laissé de profonds traumatismes, l'armée française l'ayant pratiquée dans des proportions qui concerneraient des centaines de milliers d'Algériens[103].

Les évènements de la guerre d'Algérie, la déclaration d'indépendance - qui consomme la décolonisation -, le climat de violence générale qui régnait dans les derniers mois de la guerre[104] ou encore des évènements traumatisants comme le massacre d'Oran[105] amèneront la plupart des pieds-noirs à quitter le pays : sur près d'un million[106], cent cinquante mille partent avant 1962, six cent cinquante et un mille au cours de cette année. L'histoire des deux cent mille pieds noirs encore présents après 1962 reste à écrire, selon l'historien Benjamin Stora[107].

Algérie indépendante (depuis 1962)

Article détaillé : Histoire de l'Algérie depuis 1962.
Population en liesse après la proclamation officielle de l’indépendance (5 juillet 1962)
carte d'Algérie

Après la guerre d'indépendance et la négociation des accords d'Evian, le Front de libération nationale (FLN) prend le pouvoir et devient parti unique. Il engage l'Algérie vers une voie socialiste sous Houari Boumedienne. Puis,confronté à d'importants mouvements de protestation et à la crise économique, le pouvoir engage la démocratisation du régime à la fin des années 1980, sous la direction de Chadli Bendjedid. Le processus est toutefois interrompu suite à la démission du président, l'Algérie plongeant alors dans une guerre civile brutale qui dure plus d'une décennie. En 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président, et entame alors une politique de réconciliation nationale. Il est critiqué pour ses manières autocratiques, tandis que le chômage affecte encore plus d'un tiers de la population. En 2009, il est ré-élu pour un troisième mandat après avoir fait amender la Constitution.

Le processus est toutefois interrompu suite à la démission du président, l'Algérie plongeant alors dans une guerre civile brutale qui dure plus d'une décennie. En 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président, et entame alors une politique de réconciliation nationale. Il est critiqué pour ses manières autocratiques, tandis que le chômage affecte encore plus d'un tiers de la population. En 2009, il est ré-élu pour un troisième mandat après avoir fait amender la Constitution.

Géographie

Article détaillé : Géographie de l'Algérie.
Carte de l’Algérie
Relief du Nord de l'Afrique
Données synthétiques
Indicateur Valeur
Superficie 2 381 741 km²
Extrémités d’altitude −40 m < +3 003 m
Littoral 1 622 km
Longueur des frontières terrestres 6 343 km
Liste des frontières terrestres 1 559 km avec le Maroc
1 376 km avec le Mali
982 km avec la Libye
965 km avec la Tunisie
956 km avec le Niger
463 km avec la Mauritanie
42 km avec le Sahara Occidental
Source : CIA World Factbook[108][109].

L’Algérie est de par sa superficie, le plus grand pays du pourtour méditerranéen et le second au niveau africain, après le Soudan. Dans sa partie sud, il comprend une part notable du Sahara.

Au nord, l'Atlas tellien forme avec l’Atlas saharien, plus au sud, deux ensembles de relief parallèles se rapprochant en allant vers l’est, et entre lesquels s'intercalent de vastes plaines et hauts plateaux. Les deux Atlas tendent à se confondre dans l'est de l'Algérie. Vers l'intérieur de l'est algérien. les vastes chaines montagneuses des (Aurès)( Batna, Khenchela, Oum-El-Bouaghi, Aïn M'lila, Souk-Ahras, Guelma, Biskra, etc.) et de la Nememcha (Tebessa) occupent la totalité de l'est algérien et elles sont délimitées par la fontière tunisienne. Les Aurès occupent une surface 500 000 km2. Le point culiminant est le mont Chélia 2 328 mètres d'altitude.

Montagnes enneigées de Kabylie

La bande du Tell, large de 80 km à 190 km, s'étend sur près de 1 622 km de côte méditerranéenne. Elle est formée de chaînes de montagnes (l'Ouarsenis, le Chenoua, le Djurdjura, les Babors et les Bibans, …) longeant le littoral et souvent séparées par des vallées, riches par leur flore et leur faune, abritant des cours d'eau comme la vallée du Chelif ou la vallée de la Soummam. Le mont Lalla-Khadîdja, en Kabylie où les montagnes sont recouvertes de neige en hiver, en est le point culminant et s'élève à 2 308 mètres d'altitude. Les plaines du Tell abritent avec les vallées adjacentes la grande majorité des terres fertiles du pays.

Entre les massifs de Tell et l'Atlas saharien, un grand ensemble de plaines et de hauts plateaux semi-arides sont creusés par de nombreuses étendues d'eau salée, les chotts, asséchées en fonction des saisons. Le point le plus bas d'Algérie, atteint au Chott Melrhir, descend à –40 m. L'ensemble court depuis les frontières marocaines à l'Ouest jusque dans la vallée du Hodna dont les monts relient parfois les Atlas tellien et saharien.
L’Atlas saharien, relie le Haut Atlas marocain jusqu'à la frontière tunisienne en passant, d'Ouest en Est, par les massifs du Ksour, Djebel Amour, des Ouled-Naïl, des Zibans et les monts Hodna, qui rejoint la bande du Tell, et continue dans les Aurès culminant à plus de 2 300 m. Il est limité au sud par plusieurs oasis constituant ce qui est souvent appelé La porte du désert.

La partie saharienne qui couvre plus de 80 % de la superficie de l’Algérie soit environ 2 millions de km², est constitué principalement de regs, d'ergs, d'oasis et de massif montagneux.

Cirque dunaire de Moul n'Aga, dans la Tadrart (Parc national du Tassili)

Au nord du Sahara algérien, les grand ergs, Occidental à l'ouest, et Oriental à l'est, séparés par des plateaux rocheux telle que la région du Mzab et bordés au sud par le plateau de Tademaït, constituent d'immenses mers de sable ponctuées d'oasis donnant parfois vie à d'importantes palmerais. Au sud-ouest, s’étendent les ergs Iguidi et Chech, immensité de dunes sableuses linéaires largement espacées les unes des autres.
Plus au sud, au cœur du Sahara, le massif du Hoggar, dont le point culminant est le plus haut sommet de l'Algérie avec 3 003 mètres au mont Tahat[110], est constitué de roches volcaniques formant des pics, des « aiguilles volcaniques » et de hauts plateaux désertiques. À l'est du Hoggar, le Tassili n'Ajjer, haut plateau aride perché à plus de 1 000 mètres d'altitude, dressent des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes de sables, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.

Climat

(température et précipitation de l'année)

Le centre de climatologie de l'Algérie est sous la responsabilité de l'Office national de météorologie [111].

Un climat méditerranéen couvre le Nord, tandis qu’un climat désertique règne sur le Sud. Durant l’été, le mois le plus chaud, à Alger, est août[112].

Températures

Les températures sont variables entre le jour et la nuit dans le Sahara au Sud. Le baromètre indique des variables entre 40° le jour et 5° la nuit. Par contre, le Nord a un climat méditerranéen. En été, les températures sont élevées[112].

Au nord, dans les villes côtières, les températures hivernales varient entre 8°C et 15°C. Elles grimpent à 25°C au mois de mai pour atteindre une moyenne de 28°C à 30°C en juillet et août (28°C à Skikda, 29,5°C à Alger). Toujours au Nord, dans les montagnes de Kabylie, la température avoisine les 3°C voire −7°C en hiver. La neige y est fréquente en hiver.

Au centre, dans les Aurès ainsi que dans les hauts plateaux de la région de Djelfa, la température estivale varie de 30 °C à 38 °C.

Quant au sud, dans le Sahara, la température est de 15 à 28 °C en hiver, pour atteindre 40 à 45 °C, voire plus en été.

La forêt de Bouhmama (Chélia), Aurès

Précipitations

Les régions du Sahara sont caractérisées par un climat aride et sec. Au Nord, la quantité de pluie indique 100 mm de moyenne annuelle et au Sud, elle est de 20 mm. Dans les régions côtières, la moyenne annuelle est 200 mm. Cependant, des pluies diluviennes sont constatées en Algérie dans plusieurs villes. Les dégâts sont considérables. En 2008, la ville de Ghardaïa, qui fait partie du patrimoine mondial, a été inondée par une grande quantité de pluie diluvienne[113].

Facteur vent

Très variable au Nord et au Sud. Les forces éoliennes ne dépassent pas les 120 km/h. Au Sud, Ils déplacent chaque année entre 60 et 200 millions de tonnes de poussières dans l'air. ils soulèvent de 10 à 20 millions de tonnes de sable[114].

Ensoleillement

3 650 heures de soleil par année [115].

Faune et flore

Article détaillé : Liste de la faune algérienne.
Dromadaire en déplacement
Cartographie des parcs

Il y a plusieurs parcs protégés en Algérie dont Chréa, Parc national de Belzma, Parc national de l’Ahaggar, Parc national de Chréa, Parc national du Tassili, Parc national de Gouraya, Parc national du Djurdjura, etc. Aussi, le pays dispose d’énormes variétés animales et végétales.

L'espèce végétale est formée en 313 catégorie dont 314 genre assez rares, 30 rares, 330 très rares et 600 endémiqes, dont 64 vivent au Sahara. En tout, 226 espèces sont menacées d’extinction[116].

L’Algérie compte 107 espèces de mammifères dont 47 sont protégés et 30 menacés de disparition. Elle dénombre aussi 336 oiseaux dont 107 sont protégés[116].

Le Sud algérien, abrite une faune composée pour l'essentiel de fennecs, gazelles, gerboises, chats des sables, guépards, porcs-épics et lézards. Sur les hauteurs, dans les escarpements du Hoggar, on peut retrouver le mouflon à manchette. Au Nord du pays, les campagnes sont peuplées de hyènes rayées, de renards, de belettes, de chats sauvages, de lièvres, de chacals et de sangliers. Le singe macaque préfère quant à lui les zones forestières. En hiver, l'Algérie devient la terre d'accueil de certains oiseaux migrateurs européens, dont les cigognes. Enfin, les animaux que l'on croise le plus souvent en Algérie sont le dromadaire, localement appelé baâir ou maheri, le mouton, la chèvre et le cheval.

Villes principales

Le taux d'urbanisation de l'Algérie avoisine les 60 %[117], et continue d'augmenter (avec une croissance plus soutenue dans le sud algérien) en dépit des efforts du gouvernement pour freiner la migration vers les villes. L'Algérie compte plus d'une trentaine d'agglomérations urbaines de plus de 100 000 habitants, presque toutes concentrées dans le nord du pays. La plus grande ville est Alger, mégapole de plus de six millions d'habitants[118], soit plus du dixième de la population globale, ce qui en fait la première agglomération du Maghreb.

Il y a également parmi les principales villes algériennes, en termes de population, d'influence culturelle ou d'importance économique : Oran, sur la côte ouest, deuxième ville du pays et capitale de l'Oranie ; Constantine, important pôle culturel, industriel et universitaire ; Annaba à l'Est, pole touristique et economique abritant ArcelorMittal qui est le plus grand complexe sidérurgique d'Afrique ; Béjaïa, important port pétrolier et commercial méditerranéen ; Batna, centre culturel, touristique et ville universitaire, elle est capitale des Aurès ; Tlemcen, pôle culturel et artistique; Sétif, ville industrielle et universitaire, capitale des Hauts plateaux; Sidi-Bel-Abbes, pole économique et industrielle ; Ghardaia, capitale du Mzab, pôle commerciale et touristique ; Tizi-Ouzou, capitale de la haute Kabylie, pôle économique, industrielle et touristique ; Skikda a un important port et c'est une ville touristique ; Chlef, ville culturelle et industrielle ; Mostaganem, ville industrielle abritant le premier port d'Algérie ; Biskra, ville culturelle et industrielle, capitale du Ziban; Blida, ville industrielle.

Politique

Politique intérieure

Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne.

Sur le plan politique, l’Algérie a adopté un régime républicain depuis l’avènement de son indépendance en 1962[119]. La Constitution actuelle confère au chef de l’État un rôle central dans la gestion des affaires du pays, c’est ainsi qu’en vertu de ses articles, le président de la République est le chef de l’exécutif, chef suprême des forces armées et ministre de la Défense. Le chef de l’État détient également le pouvoir de nommer son premier ministre et les membres du gouvernement sur proposition de ce dernier[119]. L’élection du président de la République se fait au suffrage universel direct, tous les cinq ans. L'actuel président en exercice est Abdelaziz Bouteflika. Élu pour un premier mandat de 1999 à 2004, il est réélu la même année pour un second mandat qui s'achèvera en 2009.En 2008 les parlementaires algériens ont voté massivement pour la révision de la loi ils ont dit oui à 5 modifications de la loi fondamentale, la principale étant bien sur, la levée de la limitation du nombre de mandats présidentiels[119].

Par ailleurs, le pouvoir législatif est de type bicaméral depuis la réforme constitutionnelle de 1996[119]. Il est à noter cependant que les pouvoirs qui lui sont attribués sont fortement diminués par la prééminence du pouvoir exécutif. La répartition des différents élus au niveau des deux chambres du Parlement révèle la composition suivante: le Conseil de la Nation (Chambre haute) : composé de 144 membres dont le tiers est désigné par le président de la République[119]; l’Assemblée populaire nationale (Chambre basse) : Composée de 389 membres élus au suffrage universel direct pour une mandature de cinq ans[119].

La Constitution algérienne a été adoptée le 10 septembre 1963[119]. Elle a par la suite été révisée à trois reprises. D'abord en 1976, cette première révision constitutionnelle fut initiée sous l'impulsion de Houari Boumediène, elle visait en premier lieu le parachèvement des institutions de l'État algérien en le dotant d'une Assemblée législative, et en créant également le poste de Président de la République, soumis au suffrage universel direct et ce, en remplacement de la fonction de Président du Conseil de la Révolution. La deuxième révision de la Constitution fut menée le 28 février 1989[119], date à laquelle le multipartisme et la liberté d’expression furent instaurés, c’est donc dans le sillage de cette réforme que le régime du parti unique fut dissous et que beaucoup de partis politiques furent créés par la même occasion. La troisième et dernière révision constitutionnelle fut menée en 1996 avec comme principal objectif l'instauration d'un Parlement bicaméral. Ces institutions furent élues le 5 juin 1997, et constituent le premier Parlement pluraliste de l’Algérie indépendante. Le Conseil constitutionnel (Algérie) est la magistrature suprême de la république, il est composé d'un président et de membres[119].

Actuellement l'Algérie compte plus de 40 partis politiques en activité[119]. Cependant, ces mêmes partis ne peuvent en vertu de l'article 42 de la Constitution « être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale »[119], ils doivent aussi recevoir l'agrément du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales pour être en mesure de se présenter aux différentes échéances électorales. Les plus importants d'entre eux demeurent ceux de l’alliance présidentielle qui est composée de trois partis majoritaires à l’Assemblée et au Sénat, il s’agit du Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP)[120] , [121]. Les principaux partis d'opposition sont le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Mouvement pour la réforme nationale (MRN), le Parti des Travailleurs (PT) et le Front des forces socialistes (FFS).

Politique extérieure

Sur le plan extérieur, l’Algérie inscrit son positionnement par rapport aux différentes questions internationales sur la base de la doctrine qu’elle a puisée du combat libérateur qui a permis à son peuple de recouvrer sa pleine souveraineté. C’est aussi au nom de cette morale que ce pays soutint durant les années soixante et soixante-dix un nombre important de mouvements révolutionnaires de par le monde, ce qui lui valut d’être considéré comme « le phare du tiers monde » et au même « Le phare de tiers monde arabe » [122] notamment en diplomatie lorsqu'ils ont échangé les otages américains à Téhéran[123]. Par extension et grâce à ses richesses sur le plan énergétique ainsi qu’à sa position particulièrement privilégiée dans le flanc sud de la Méditerranée, l’Algérie jouit d’une influence certaine au niveau des ensembles régionaux auxquels elle appartient (Union africaine, Ligue arabe, dialogue euro-méditerranéen, etc.). Aussi, l'Algérie a su montrer son importante puissance d'influence parfois supérieure à son « potentiel propre » (économique, militaire, population)[124]. Elle a en effet contribué avec succès au règlement d’un certain nombre de crises comme la libération des otages américains en 1981, et plus récemment en 2000 avec la signature de l’accord de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie.

Les organisations internationales auxquelles participe l’Algérie sont recensées dans le tableau ci-dessous :


Drapeau algérien Relations internationales de l'Algérie Drapeau algérien

AIEA · APPA · BAD · BADEA · BAFD · BIRD · BIsD · CCD · CIO · CMT · CNUCED · CICR · FADES · FAO · FMA · FMI · FIDA · G-15 · G-19 · G-24 · G-77 · HCR · IFRCS · ISO · Inmarsat · Intelsat · Interpol · LA · MNA · MONUC · OACI · OCI · OEA (observateur) · OIAC · OIM (observateur) · OHI · OIT · OMC (candidat) · OMI · OMM · OMPI · OMS · OMT · OPAEP · OUA · ONU · ONUDI · OPEP · OSCE (partenaire) · UA · UIT · UMA · UPU · UNESCO

Puissance militaire

Article détaillé : Armée nationale populaire.
Insigne de l'armée nationale populaire
Corvette lance-missiles de fabrication algérienne

L’Armée algérienne est appelée Armée nationale populaire (ANP). Elle est composée des commandements des forces terrestres, navales, aériennes et de la Défense aérienne du territoire (DAT). Le sommet de la hiérarchie militaire aboutit au chef de l'État, constitutionnellement chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale. La composition de l'armée algérienne révèle un effectif d'environ 150 000 hommes (appelés au service militaire) et d'actifs [125]. Elle est également assistée par le corps de la Gendarmerie nationale composé de 60 000 membres, ainsi que d'un corps d'élite de 5 000 gardes républicains, dépendant du ministère de la Défense.

En 2006, le budget algérien de la défense occupait 3,3 % du PIB, soit environ 3,8 milliards USD. Son principal fournisseur d'armes depuis l'indépendance a été l’Union soviétique. Cependant, depuis la chute de cette dernière à l'issue de la guerre froide, l’Algérie a procédé à une diversification de ses approvisionnements en armes, en se tournant notamment vers des pays comme les États-Unis d’Amérique, la Chine et l’Afrique du Sud. Mais il reste que le matériel russe occupe toujours une place prépondérante au sein du parc militaire algérien, cette position a été davantage renforcée par la signature en 2006 d’un contrat très important de livraisons militaires[126].

Par ailleurs, l’armée algérienne construit certains types d’armements, cela va des patrouilleurs et corvettes pour la Marine de guerre, jusqu’aux véhicules blindés de transport de troupes pour l’armée de Terre. Elle s’est en outre lancée depuis l'année 2000 dans un processus de professionnalisation, qui vise à terme à adapter l’organisation de cette institution aux standards internationaux (notamment ceux de l’OTAN), le corollaire de cette transformation étant l’intégration de l’Algérie au sein du dispositif de l’OTAN en Méditerranée.

Découpage administratif

Article détaillé : Wilayas d'Algérie.

L'Algérie est divisée sur le plan administratif en 48 wilayas. La wilaya constitue une circonscription administrative, sorte de préfecture, dotée d'une assemblée élue, l' APW (« Assemblée populaire de wilaya ») et placée sous l'autorité d'un wali (préfet)[127] nommé par le président de la République. Elles sont divisées en daïras, lesquelles sont divisées à leur tour, en communes (1541). Chaque commune possède sa propre instance délibérante, l'APC (« Assemblée populaire communale ») qui élit elle-même son président, faisant office de maire. Chaque wilaya et daïras porte le nom de son chef-lieu et a un budget indépendant récolté au niveau local. Le dernier découpage administratif algérien date de 1985. Les wilayas, classées par leur indicatif, sont :

Carte des wilaya d'Algérie
Carte des wilayas d'Algérie


1 Adrar
2 Chlef
3 Laghouat
4 Oum El-Bouaghi
5 Batna
6 Béjaïa
7 Biskra
8 Béchar
9 Blida
10 Bouira
11 Tamanrasset
12 Tébessa


13 Tlemcen
14 Tiaret
15 Tizi-Ouzou
16 Alger
17 Djelfa
18 Jijel
19 Sétif
20 Saida
21 Skikda
22 Sidi Bel Abbes
23 Annaba
24 Guelma


25 Constantine
26 Médéa
27 Mostaganem
28 M'Sila
29 Mascara
30 Ouargla
31 Oran
32 El-Bayadh
33 Illizi
34 Bord-Bou-Arréridj
35 Boumerdès
36 El-Taref


37 Tindouf
38 Tissemsilt
39 El Oued
40 Khenchela
41 Souk Ahras
42 Tipaza
43 Mila
44 Aïn Defla
45 Naâma
46 Aïn Témouchent
47 Ghardaïa
48 Relizane

Économie

Présentation

À partir de 1962, le gouvernement algérien a opté pour une économie planifiée fortement centralisée, les premiers objectifs consistaient à donner à l’Algérie une indépendance sur le plan économique par la récupération notamment des richesses nationales. Une série de nationalisations est menée à ce titre, touchant notamment des entreprises étrangères. Par la suite un effort considérable d’industrialisation est déployé. Mais cette politique est aussitôt contredite par la nouvelle donne qu'introduit le choc pétrolier de 1986, l’État ne pouvant plus supporter durant cette période l’investissement financier qu’il consentait au profit des entreprises nationales, et n’était pas non plus en mesure de répondre favorablement à la nouvelle vague des demandes d'emploi qui ont largement crû avec l’augmentation démographique, que le pays a connue depuis l’indépendance. L’Algérie recourt à partir de 1988 au FMI afin de réaliser un ajustement structurel, un vaste programme de réformes est engagé afin d’assurer une transition de l’économie socialiste vers une économie de marché.

Ministère des Finances à Alger

Aujourd’hui l’Algérie présente une situation économique extrêmement favorable tant sur le plan interne qu’au niveau externe, suite notamment à l’augmentation très soutenue des prix du pétrole, la croissance économique du pays a suivi une progression constante et stable, passant de 2,1 % en 2001 à 5,3 % en 2005, avec un pic de 6,8 % en 2003, les projections pluriannuelles associées à la loi de finances 2005 tablent sur un taux moyen de croissance de 5,3 % par an pour la période 2005-2009. Malgré la présence de surliquidités liée à l’abondance des ressources pétrolières, l’inflation est maîtrisée grâce au strict contrôle qu’exerce la Banque d’Algérie, le taux d’inflation à la fin 2005 était de 1,5 % contre 3,6 % pour 2004. Sur le plan externe, l'Algérie est la troisième puissance économique du continent africain avec un PIB de 171,3 milliards USD, derrière l'Afrique du Sud avec 300,4 milliards USD et le Nigeria avec 220,3 milliards USD, le montant du PIB par tête d'habitant est estimé en 2008 à 5,073 USD. D’après The World Factbook, le classement de 2008 par produit intérieur brut (PIB) des principales puissances économiques du continent africain révèle l'ordre suivant :

État PIB
Afrique du Sud Afrique du Sud 300,4 milliards de dollars US
Nigeria Nigeria 220,3 milliards de dollars US
Algérie Algérie 171,3 milliards de dollars US
Égypte Égypte 158,3 milliards de dollars US
drapeau de la Libye Libye 108,5 milliards de dollars US
Maroc Maroc 90,497 milliards de dollars US
Source: Dernier classement The World Factbook des pays par PIB (2008).

Production et investissement

L’Algérie est un important producteur et exportateur de gaz naturel (5e producteur et 4e exportateur[128]) et de pétrole (13e producteur et 9e exportateur[129]), et dispose aussi de réserves importantes de fer au Sud-Ouest, ainsi que d’or, d’uranium et de zinc à l’extrême Sud. Le pétrole et le gaz naturel, exploités par la société nationale Sonatrach, sont les principales sources de revenus. L’Algérie a su diversifier son économie en réformant son système agraire et en modernisant son industrie lourde, mais les hydrocarbures constituent encore la quasi-totalité des exportations. En outre, même si parmi les productions agricoles de l'Algérie, le pays est dans le monde le 1er producteur de fève verte, 5e de figue, 6e de datte, 9e d'abricot ou encore 10e d'amande[130], il est le 5e pays qui exporte le moins sa production agricole[131]. La dette extérieure de l’Algérie s’élevait en décembre 2007 à 880 millions USD contre 4,7 milliards USD en 2006 – le pays est en train de rembourser par anticipation de vastes parts de ses dettes, utilisant ainsi l’afflux de devises inattendues liées à la hausse du prix du pétrole avant la chute de fin 2008 (voir : Pic pétrolier).

Parts des différents secteurs dans le PIB (2006)

Avec la libéralisation progressive de son économie[132], l’Algérie commence à séduire de plus en plus d’investisseurs étrangers, notamment après la promulgation de la loi n° 02-01 du 5 février 2002 qui pose les principes de base de la libéralisation des marchés de l’électricité et de la distribution du gaz par canalisations et la création de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG).

L’Algérie vient en tête de la région MEDA en termes de « flux d’investissements », souligne une étude sur l’investissement direct étranger en 2004 dans la région MEDA, du réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements (Anima)[133]. Le document précise que la reprise « très nette » observée en 2004 est largement due au secteur de l’énergie. Les IDE commencent cependant à s’élargir à d’autres domaines que les hydrocarbures tels que les télécommunications, le tourisme, l’industrie, etc. Autant de projets qui font qu’aujourd’hui, note le document d’Anima, l’Algérie devient une destination pour les IDE, malgré un climat d’investissement qui reste à améliorer. Le montant des investissements annoncé par le Mediterranean Investiment Project Observatory (MIPO) pour l’Algérie est de 5,857 milliards d’euros pour 59 projets contre 2,519 milliards d’euros en 2003 pour 31 projets.

La croissance économique a été obtenue en premier lieu par le secteur du bâtiment et des travaux publics (+7,1 %), suivi de celui des hydrocarbures (+5,8 %) et des services (+5,6 %), alors que l’agriculture n’a progressé que de 1,9 %.

L'Algérie possède les plus importantes réserves de lithium au monde. Cette matière étant le combustible indispensable à la composition des moteurs de voitures électriques futures. Les réserves sont situées dans le Bassin sédimentaire Méditerranéen et risque de poser des problèmes de concurrences et de conflits entre les différents pays avoisinants pendant l'après-pétrole[134]. , [135][136]. De plus, l'Algérie possède également de nombreux grands lacs salés.

Principaux indicateurs économiques
Indicateur valeur
PIB 171,3 milliards USD (2008)
PIB/habitant nominal 5,073 USD (2008)
PIB/habitant PPA 7,952 USD (2008)
Croissance hors hydrocarbure 6,5 % (2007)
Inflation 3,5 % (2007)
Chômage 11.3% (quatrième trimestre 2008)[137]
Réserves de change 150 milliards USD (fin mars 2009)[137]
Dette extérieure 700 millions USD (juin 2007)[138]
Solde budgétaire +3,9 % du PIB (2003)
Exportations 63,3 milliards USD (2007) )[139]
Importations 26,13 milliards USD (2007)
Production pétrolière 1,450 million de barils par jour (2004)
Réserves pétrolières 43 milliards bep (2006)
Réserves de gaz 4 500 milliards de mètres cubes
Investissements directs étrangers : 5,25 milliard USD (2008)
Source : Présidence de la République Algérienne[140]

Commerce extérieur

Évolution du commerce extérieur de l'Algérie de 1999 à 2006

La balance commerciale de l’Algérie demeure fortement tributaire des revenus que génère la vente du pétrole et du gaz qui constituent à eux seuls plus de 97 % du volume global des exportations en 2007[141] - . Ainsi, à la faveur de l’envolée des prix des matières premières depuis le début du XXIe siècle, l’Algérie et à l’instar des autres pays producteurs de pétrole et de gaz, a dû enregistrer un renflouement exceptionnel de ses recettes en devises, permettant ainsi une très nette amélioration des indicateurs macro-économiques. En 2007, le volume des exportations s’élève à 63,3 milliards de dollars contre 26,13 milliards pour les importations, permettant ainsi de totaliser un excédent commercial record de 37,17 milliards $. Le principal partenaire commercial de l’Algérie est l’Union européenne, avec qui elle réalise plus de la moitié de son commerce extérieur; Au niveau des clients, les États-Unis viennent en tête avec un volume d'échanges de 19 milliards $, suivis par l'Italie et l'Espagne.

Les échanges entre la Chine et l'Algérie s'élèvent à plus de 3.8 millirads de dollars[142].

L’Alliance d’Affaires Canada-Algérie (AACA) s'occupe des investissements. Le taux d'échange dépasse les 3 millirads de dollars[143].

Finances

Évolution des réserves de change de 1999 à 2007

À partir de 1966, toutes les banques ont été nationalisées. Les fonctions monétaires et bancaires du gouvernement algérien sont centralisées dans le cadre de la Banque d’Algérie, qui procède à partir de 1986, à la libéralisation du secteur bancaire ainsi qu’à la constitution de banques privées. Soutenu dans cette entreprise par le FMI et la Banque mondiale, l’État algérien a entrepris des efforts d’assainissement de ses finances et a vu sa dette extérieure diminuer à partir de la fin des années 1990. L’Algérie a achevé à ce titre le remboursement anticipé de la totalité de sa dette rééchelonnée. En effet, des accords ont été signés sur le remboursement par anticipation de dettes notamment avec la Pologne, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Inde, la Slovénie et le Portugal, selon la presse locale. Avec ses créanciers publics du Club de Paris, l’Algérie a clos à la mi-novembre tout le processus de remboursement anticipé pour un montant global de 7,75 milliards de dollars. Elle avait également remboursé par anticipation sa dette rééchelonnée avec le Club de Londres en septembre dernier pour un montant de 800 millions de dollars.L’encours de la dette extérieure est passé de plus de 33 milliards de dollars en 1996 à moins de 4,5 milliards de dollars en 2007. Le service de la dette en pourcentage des exportations de biens et de services est en outre passé de 73,9 % en 1991 contre seulement 500 millions de dollars sur un volume global de 63,3 milliards de dollars. Les réserves en devises sont passées quant à elles de moins de 5 milliards de dollars en 1999 à plus de 110,18 milliards de dollars en 2007[144].

Télécommunication

Le réseau des télécommunications en Algérie était peu développé, et l'inégalité des services en fonction des régions était très importante. En dehors des zones urbanisées du nord de l'Algérie, le réseau était encore largement sous-développé, et les téléphones fixes et les ordinateurs y étaient très limités. Mais, depuis 2000 avec la privatisation du marché des télécommunications, le secteur est cependant en nette amélioration[145]. Dans le cadre de cette libéralisation des marchés, une Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), assurant la régulation du secteur, a été créée. Le gouvernement a engagé en outre de nombreuses mesures dans le but de développer et d'améliorer les technologies et le réseau des télécommunications. Mais, les problèmes de surfacturation demeurent en Algérie[146].

Ainsi, le secteur de la téléphonie mobile est passé pour la période 2001-2006 de 100 000 à plus de 20 millions d'abonnées, et connaît de 2005 à 2006 un taux de pénétration de 67,8 %[147]. L'évolution du marché de téléphone fixe est toutefois relativement stagnante et l'accès à Internet est encore peu répandu malgré l'important déploiement de nouvelles technologies (dont le réseau de fibre optique de 23 457 km). Selon la Banque mondiale, en 2005, l'Algérie avait en moyenne 494 lignes téléphoniques pour 1 000 personnes et environ 58 pour les utilisateurs Internet. En Algérie, l'opérateur privé Djezzy, en partenariat avec RIM, a lancé en avant-première au Maghreb, le 15 novembre 2006, la première offre BlackBerry. L'opérateur Djezzy (Orascom Télécom Algérie) a lancé le BlackBerry en 2007 suivi par l'opérateur historique Mobilis(Algérie Télécom).

Indicateur Valeur
Téléphonie mobile 28 millions d’abonnés (février 2008)
Lignes de téléphone 5 millions (2007)
Connexions Internet 6,80 millions d’utilisateurs (2006)
Source : Autorité de régulation (ARPT) (Algérie)[145].

Transport

Article détaillé : Transport en Algérie.
Boeing 737-800 de la compagnie Air Algérie
métro d'Alger

Même si quelques régions algériennes demeurent encore isolées en raison de l'absence d'infrastructure routière, le réseau routier algérien est de qualité généralement satisfaisante, même si les routes sont etroites et surchargées, sa longueur est estimée à 108 302 km de routes (dont 76 028 km goudronnées) et plus de 3 756 ouvrages d'art. Ce réseau devrait être complété par un important tronçon de 1 216 km qui est en voie de réalisation, et qui devrait à terme relier la ville d'Annaba de l'extrême Est jusqu'à la ville de Tlemcen à l'extrême Ouest [148]. Le réseau ferroviaire est quant à lui estimé à 4 200 km, il connaît depuis peu une électrification au niveau de certains tronçons, ce qui doit conduire incessamment à l'installation de trains à grande vitesse qui devraient relier les villes les plus importantes du pays [149]. L'ouverture attendue pour fin 2009 du métro d'Alger, d'une longueur de 14 km et desservant 16 stations, fera d'Alger la première ville du Maghreb à être équipée d'un métro souterrain (Tunis disposant depuis 1985 d'un métro léger). Pour l'activité portuaire, elle est principalement dominée par les exportations d'hydrocarbures. Le premier port d'Algérie est de loin celui d'Arzew, par lequel transite la plus grande part des exportations de pétrole brut d'Algérie, et avec un trafic annuel de 40 millions de tonnes de cargaisons.
L'Algérie compte 35 aéroports, dont 13 internationaux. Le plus important est l'Aéroport d'Alger avec une capacité, depuis 2006, de 6 millions de passagers par an. Air Algérie, la compagnie aérienne nationale, domine quant à elle le marché du transport aérien qui compte depuis son ouverture à la concurrence 8 autres compagnies privées. Elle s'occupe de plusieurs lignes vers l'Europe, l'Afrique, le Canada, la Chine, le Moyen-Orient. Plusieurs compagnies aériennes étrangères ont des vols vers l'Algérie(Tunisair, Royal Air Maroc, Air France, Air Italy, Aigle Azur, Lufthansa, Turkish Airlines, British Airways, etc.).

L'Algérie est traversée du Nord au Sud par la route transsaharienne, qui est maintenant goudronnée sur sa quasi-totalité et est même une autoroute sur le début de sa partie Nord. Cette route est poussée en avant par le gouvernement pour accroître le commerce entre les six pays traversés par la route transsaharienne (Algérie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad et Tunisie).

La Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) et l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs sont des acteurs du transport maritime en Algérie. Plusieurs transbordeurs (navire traversier) font la liaison des passagers vers les côtes européennes ainsi que le transport de marchandises à travers le monde[150].

Plusieurs villes (Alger, Batna, Constantine, Oran, etc.) se doteront du tramway [151].

Dans la majorité des villes, les bus privés et de l'État possèdent des lignes qui deservent la plupart des quartiers. Ainsi à Alger la compagnie nationale Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger éprouve des difficultés face à la demande des citoyens[152]. Les mégabus ont été ajouté au transport pour améliorer les servicesAlgérie dz. Mais, la modernisation des trains de banlieue et l'ouverture de nouveau téléfériques faciliteront le déplacement des gens dans la capitale et aussi dans certaines villes.

Rocade Sud d'Alger au niveau de la sortie d'El Harrach
Autoroute est ouest


Indicateur Valeur
Routes 108 302 km (dont 76 028 km goudronnées) (2004)
Nombre d’aéroports 35 (dont 13 internationaux) (2005)
Voies ferrées 4 200 km (dont 283 km électrifiées) (2005)
Nombre de ports 40 ports, 11 mixtes, 2 destinés aux hydrocarbures
Source : Présidence de la République algérienne[153] et CIA World Factbook.

Sciences

Université Abderrahmane Mira de Béjaïa

L'Algérie est avancé dans la recherche dans le domaine énergétique et spatial. L'énergie solaire et éolienne a fait un bon en avant depuis les dernières années. En effet, l'Algérie possède le potentiel solaire le plus important de tout le pourtour du bassin méditerranéen. Ce potentiel est ainsi estimé à 169, 440 térawatts heure/an (TWH/an) pour le solaire thermique, et de 13,9 TWH/an pour le solaire photovoltaïque. l’Algérie lance plusieurs projets dans la création d’un technopôle solaire à Hassi R'Mel, doué d’une capacité de 150 MW/an, et opérationnel à la fin de l’année 2008. Ce projet aura une capacité de production 6000 MW d'électricité d’ici 2015, soit 5% de la production globale d’électricité d’ici 2010. L’Algérie se classe comme le futur premier fournisseur de l’Europe en énergie solaire[154]. Dans le domaine spatial et satellitaire, l'Agence spatiale algérienne s'occupe de tous les programmes pour satisfaire la demande de la population notamment dans les télécommunications. Le plus important projet fut le Programme Alsat. Le nucléaire algérien a un but pacifique. Depuis les années 1980, le Réacteur de Aïn Oussara et de Draria produisent de l'énergie atomique. Le réacteur nucléaire NUR (lumière) situé à Draria près d'Alger, est d'une puissance de 1 mégawatt, fonctionnant à l'eau légère. Il s'agit d'un réacteur de recherche. Construit en collaboration avec l'Argentine, il a été inauguré officiellement en 1989 [155]. Mais la première centrale nucléaire verra le jour en 2020, un accord a été signé avec la France, les États-Unis, etc [156] , [157]. Actuellement, l'Algérie développe l'énergie durable après le pétrole et le gaz.

Société

La société algérienne est en majorité composée de jeunes. Plusieurs associations caritatives et organismes sont présidés par des femmes, elles travaillent pour donner des soins et pour aider les gens surtout dans les régions rurales et dans les hôpitaux [158]. Le cas de Mounib atteint de spinabifida a fait intervenir toute la communauté algérienne de l'extérieur(diaspora algérienne) et de l'intérieurs pour qu'il ait des soins d'urgence aux États-Unis en 2008[159]. , [160]

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Algérie.
Jeunes Algérois dans les rues de la Casbah
Plage du Club des pins à Alger

L'Algérie comptait 33,8 millions d'habitants en janvier 2007 avec un taux de croissance annuel de 1,21 % contre 7,4 %[161] durant les années 1970. Cette baisse sensible de la natalité s'explique en partie par le recul de l'âge du mariage et à l'amélioration du niveau d'instruction des filles. Cependant, avec 50 millions d'habitants en 2050, les prévisions démographiques placent l'Algérie parmi les 40 pays les plus peuplés du monde[162]. Environ 90 % des Algériens vivent sur un peu plus de 10 % du territoire, concentrés le long des côtes méditerranéennes. La densité de la population moyenne du pays est de 14 habitants/km². Cependant, ce chiffre reflète mal une répartition inégale, elle dépasse en effet les 100 habitants/km² pour les régions du nord, principales régions peuplées de l'Algérie. Près de la moitié des Algériens a moins de 19 ans. Le pays connaît aussi un taux important d’émigration. La France abrite la plus importante communauté algérienne à l'étranger, estimée à 900 000 personnes, dont près de 450 000 binationaux[163]. Le taux de migration est négatif (-0,33‰), car le taux d'émigration n'est qu'en partie compensé par l'immigration de populations venues des pays du sud. L'Algérie abrite notamment dans la région de Tindouf près de 165 000 réfugiés sahraouis[164] ayant fui le Sahara Occidental suite à l'invasion marocaine de 1975.

Les Algériens sont principalement de souches berbère (amazigh), et les différentes vagues de peuplement composées de Phéniciens, de Romains, de Vandales, de Byzantins et enfin d'Arabes qui se sont succédé jusqu'au premier millénaire de notre ère ont peu modifié la composition ethnique de la population.
Les musulmans orientaux ont converti l’ensemble du Maghreb à l’islam au VIIe siècle et y ont établi leur religion et la langue arabe, langue liturgique. L’apport démographique arabe n’a été significatif en Algérie qu’à partir du XIe siècle, notamment par l’arrivée de tribus d’Hilaliens, estimées cependant à quelques dizaines de milliers[165] et environ 250 000 sur l’ensemble de l’Ifriqiya[166]. Aussi d'après ces estimations, la principale souche très majoritaire des Algériens est berbère[167],[168]. Les « invasions hilaliennes » furent donc un facteur principalement important dans l’arabisation linguistique de la Berbérie[169]. Selon l'historien Charles-Robert Ageron[170], en 1886, l'Algérie comptait environ 1,2 million de berbérophones (Chaouis, Kabyles, Touaregs...) contre environ 1,1 million d'« Arabes ». L'arabisation plus massive de l'Algérie est donc relativement récente et s'est surtout accélérée, paradoxalement, durant la colonisation française entre 1850 et 1950. Parmi les régions restées berbérophones, notamment en raison de leur enclavement géographique (montagnes, oasis) ou religieux[171], les Kabyles et les Chaouis sont les plus nombreux.

Structure de la population de l'Algérie
Évolution démographique
Population 33 800 000 habitants
Densité de la population 13,8 hab./km²
Taux de croissance de la population 1,69 %
Âge médian (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
24,9 ans
24,7 ans
25,1 ans
Structure par âge
 - 0-14 ans
 - 15-64 ans
 - 65 ans et plus

28,1 %
67,1 %
4,8 %
Rapport de masculinité (population totale)
 - À la naissance
- Moins de 15 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus
1,02 homme/femme
1,05 homme/femme
1,04 homme/femme
1,02 homme/femme
0,88 homme/femme
Part de la population urbaine 59 %
Sources: The World Factbook, CIA[172]; ONU[173]; FAO; Office National des Statistiques algeriennes
Natalité en Algérie
Taux brut de natalité 21,36 
Indice synthétique de fécondité 1,90 enfant(s)/femme
Source: Statistiques Algérie[174]; The World Factbook, CIA[172]; INED


Mortalité en Algérie
Taux brut de mortalité 4,61 
Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes
29,87 
33,62 
25,94 
Espérance de vie à la naissance (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
73.26 ans
71.68 ans
74.92 ans
Source: The World Factbook, CIA[172]


Autres indicateurs sociaux
 en Algérie
Taux d'alphabétisation (population totale)
- Hommes
- Femmes
70,0 %
78,8 %
61,0 %
Nombre moyen d'années passées à l'école 11 ans
Taux de séropositivité au VIH/SIDA
(chez les adultes)
0,1 %
Taux d'accès à l'eau potable 89 %
Taux de chômage 17,1 %
Sources: The World Factbook, CIA[172]; ONU[175],[176]

Fêtes

Fêtes légales
Date Nom Indication
1er janvier Jour de l'an Premier jour de l'année du calendrier grégorien
1er mai Fête du Travail Jour férié à l’occasion duquel plusieurs manifestations syndicales sont organisées, notamment par l’UGTA.
5 juillet Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse Proclamée le jeudi 5 juillet 1962
1er novembre Anniversaire de la Révolution algérienne Déclenchement de la Révolution le lundi 1er novembre 1954
Fêtes religieuses pour l'année 2007[177]
Date Nom Indication
20 janvier Awal muharram Premier jour de l’année musulmane (Hégire)
29 janvier Achoura Fête
31 mars al-Mawlid an-nabaoui Jour de la naissance du prophète Mahomet (cette fête est considérée comme d'essence non-religieuse par la majorité des théologiens)
13 octobre Aïd el-Fitr (ou Aïd es-Seghir) Fin du ramadan, mois de jeûne et de prières pour les musulmans (2 jours)
20 décembre Aïd El Adha (ou Aïd el-Kebir) « la fête du sacrifice », commémoration de la soumission d’Abraham à Dieu, marque la fin du pèlerinage à La Mecque (2 jours)

L'Algérie a adopté le week-end semi-universel (vendredi/samedi) en août 2009 pour s'adapter à l'économie des pays occidentaux. Le repos hebdomadaire était fixé depuis 1976 au jeudi et vendredi, à la différence de la plupart des pays de tradition islamique qui avaient déjà choisi le week-end universel (samedi/dimanche) ou semi-universel. Les jours fériés algériens sont inscrits dans la loi no 63/278 du 26 juillet 1963, modifiée et complétée des ordonnances no 66/153 et no 68/149[178]. Cependant, d'autres fêtes non-officielles, islamiques, berbères ou nationalistes, sont également célébrées. Les quatre principales fêtes berbères sont : Yennayer (Nouvel an du calendrier berbère, 12-13 janvier), Tafsut Imazighen (« Printemps berbère », 20 avril), Amenzu n tfsut (27 juillet), et Amenzu n tyerza (29 octobre). Parmi les fêtes nationalistes sont commémorées les massacres de Sétif du 8 mai 1945 ou encore la date anniversaire du Congrès de la Soummam, tenu en 1956 et qui organisa la lutte des Algériens pour leur indépendance.

Religions

La mosquée et université islamique de la ville de Constantine
L'abside. Saint Augustin et les Cardinaux d'Alger

L’islam sunnite est la religion d'État[179] et celle de 97 % des Algériens. Ceux-ci sont majoritairement de rite malékite, mais on trouve également des communautés ibadites comme dans le Mzab.

Il existe aussi plusieurs confréries soufies ou autres, les zaouïas. Ces derniers ont un grand rôle dans la société algérienne.

Le ministère des Affaires religieuse et des Wakfs gére tout ce qui est relié à la religion (calendrier musulman, les horaires de prières, les jours de fêtes religieuses, l'annonce du ramadan, le pèlerinage à la Mecque, l'entretien des mosquées, etc)[180]. Le Haut conseil islamique s'occupe des affaires religieuse dans le pays et il est formé d'un président et de membres[181]. Son rôle est dicté par la constitution algérienne.

Plusieurs cérémonies religieuses célèbrent la naissance du prophète de l'islam Mahomet depuis des siècles. À ces occasions, l'usage de pétards provoque des hospitalisations chaque année.

Les récitants du Coran et les enfants circoncis reçoivent des cadeaux de la part des différents ministères et associations comme Ihssan lors des fêtes religieuses.

La constitution garantit à tous les citoyens une liberté du culte, et l'État en assure la protection. Les imams, les prêtres et les rabbins dépendent du ministère des Cultes et sont rémunérés par l’État. Le gouvernement contribue au financement des mosquées, des imams et de l'étude de l'islam dans les établissements scolaires. L’enseignement de la charia (les lois de la religion islamique) est devenu depuis septembre 2005 obligatoire dans toutes les filières du secondaire. En outre, le gouvernement a intensifié le contrôle de l'enseignement religieux scolaire, des prêches dans les établissements religieux et l'interdiction de la distribution d'ouvrages religieux faisant la promotion de la violence.

Les Églises protestantes d'Algérie avançant le chiffre de 50 000 fidèles en 2008[182], le ministère des Affaires religieuses reconnait 11 000 chrétiens dans le pays, essentiellement catholiques[183].

La liberté de culte, pleinement applicable à l'islam, s'accompagne de restrictions pour les autres religions, comme la prohibition du prosélytisme ou encore l'obligation pour toute prêche d'être effectuée par une personne agrée par les autorités [184]. L'ordonnance no 06.03 du 28 février 2006 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulman, approuvée par la loi no 06.09 du 17 avril 2006[185], prévoit la condamnation à une peine de 2 à 5 ans de prison et d’une amende de 500.000 à 1.000.000 DA quiconque utilise des « moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion » ou « qui visent à ébranler la foi d’un musulman »[184]. Ces changements juridiques ont conduit à de nombreux procès et condamnations[186]..

Média

Logo de l'ENTV

Dans l'audio visuel, l'État garde le monopole depuis 1962. La télévision algérienne s'est démocratisé pendant la nouvelle constitution de 89. Entreprise nationale de télévision (ENTV) est l'entreprise nationale algérienne qui assure le service public de télévision. Elle gère la chaîne de télévision du même nom, le Canal Algérie, l'Algérie 3, l' Amazigh tv 4 en tamazight et le Coran tv 5 qui diffuse le Coran[187]. Elle achète plusieurs émissions du privée pour les diffuser. Le Canal Algérie est diffusé sur le Web en direct sans interruption [188].

LA Radio Algérienne est l'organisme public algérien de radiodiffusion. Il dispose de trois stations nationales, de deux stations thématiques et de 32 stations régionales. Cet organisme, qui revendique 20 millions d'auditeurs en Algérie, diffuse en arabe, berbère et français.

La presse écrite algérienne comprend deux langues: l'arabe et le français. La majorité de la presse écrite est privée. Cette presse est publié sur le Net quotidiennement sauf pour le vendredi (jour férié).

Algérie Presse Service est l'agence de presse nationale algérienne. Elle est née le 1er décembre 1961, dans le sillage de la Guerre de libération nationale, pour en être le porte-drapeau sur la scène médiatique mondiale. Ses évolutions successives dès ses origines en font une agence de presse moderne proposant des services en ligne et par satellite.

La population en majorité préfère regarder les chaines satellitaires ( françaises ou arabes). Le nombre de paraboles serait de 20 millions[189]. Un projet de loi est en train d'être à l'étude pour interdir les paraboles sur les façades de maison qui donnent sur les rues et les boulvards[189]. Plusieurs opérateurs sont surplace, Camagraph, Stream System, Magenta, Condor, etc. Canal+ vient de signer un accord spécial avec l'Algérie[190]..

Les journalistes algériens sont représentés par le Syndicat national des journalistes algériens (SNJ) et travaillent dans plusieurs quotidiens Algériens. Aussi, plusieurs journalistes travaillent dans les chaînes arabes et ailleurs. Lors de la décennie noire, plus de 70 journalistes ont été assassinés et plusieurs arrestations dans le milieu journalistique[191].

Ali Dilem est un dessinateur de presse algérien. Il publie ses caricatures dans le quotidien privée algérien Liberté (Algérie) et dans l'émission de télévision Kiosque de TV5Monde sur la chaîne francophone TV5.

Langue

Article détaillé : Langues d'Algérie.
Pancarte de bienvenue multilingue de la commune d'Isser (Boumerdès) transcrit en arabe, en berbère (tifinagh), et en français.

L’arabe classique est la langue officielle du pays, et depuis avril 2002 le berbère est reconnu langue nationale[192]. Dans la vie courante, les Algériens arabophones parlent en général un arabe dialectal, le darija, proche de l’arabe classique de par son vocabulaire, il en est aussi assez proche syntaxiquement et grammaticalement. Le darija a conservé certains mots et structures syntaxiques berbères[193] et a emprunté certains termes au français.

Le berbère ou tamazight se décline en plusieurs variantes régionales : chaoui dans les Aurès, chenoui dans la région du Chenoua, kabyle en Kabylie, mozabit dans le Mzab, ainsi que le touareg au Sahara et le chleuh à la frontière marocaine. L'Algérie grâce aux populations touarègues a conservé aussi le système d'écriture du berbère:le tifinagh qui fut ensuite réintroduit chez les autres communautés berberophones.

Les recensements sur base linguistique, ethnique ou religieuse étant interdits en Algérie, il est difficile de connaître le nombre exact d’arabophones et de berbérophones. Cependant, d’après certaines estimations, le chiffre varie de 70 à 85 % pour les Algériens arabophones, et de 15 à 30 % pour les berbérophones[194],[193]. Le français est également extrêmement répandu : avec près de 22 millions de locuteurs francophones, l'Algérie est le troisième pays francophone au monde, en nombre de locuteurs mais le deuxième en nombre de niveau[195] après la France. Le français est considéré comme langue étrangère. L'état algérien n'adhère pas à la Francophonie, mais il assiste aux réunions organisés par les pays membres.

La colonisation française a eu une certaine influence linguistique. En effet, certains mots employés par les Algériens sont d’origine française, alors que ces mêmes mots ont leur équivalent berbère ou arabe, en usage avant la colonisation de l’Algérie par la France. Aussi depuis l’indépendance de l’Algérie, le gouvernement algérien a entamé une politique d’arabisation systématique du pays, consistant à imposer à la population, et dans tous les domaines, l'arabe classique au mépris du darija et du berbère.[196]

Système éducatif

La future faculté de médecine d'Alger à Châteauneuf

Depuis les années 1970, s'inscrivant dans un système centralisé qui avait pour objectif de réduire sensiblement le taux d'analphabétisme, le gouvernement algérien a instauré un décret par lequel l'enseignement à l’école est devenu obligatoire pour tous les enfants âgés entre 6 et 15 ans, qui ont la possibilité de suivre leur apprentissage scolaire à travers les 20 262 établissements construits depuis l'indépendance, à présent le taux d'alphabétisation avoisine les 78,7 % [197]. L’arabe est utilisé comme langue d’enseignement durant les neuf premières années d’école, et ce depuis 1972. À partir de la 3e année, le français est enseigné et c’est aussi la langue d’enseignement pour les cours de sciences. Les élèves peuvent par ailleurs apprendre à partir du moyen, l’anglais, l’italien, l’espagnol et l'allemand.

En dehors des établissements privés, l’apprentissage à l’école et à l’université de l’État se fait gratuitement. Après les neuf années de l'école primaire, les élèves peuvent aller au lycée (secondaire) ou dans une institution d’enseignement professionnel. Le lycée propose deux programmes : général ou technique. À la fin de la troisième année du secondaire, les élèves passent l’examen du baccalauréat, qui permet une fois qu’il est réussi de poursuivre les études supérieures au sein des universités et instituts.

L’Algérie dispose par ailleurs de 26 universités et de 67 établissements d'enseignement supérieur, qui doivent accueillir en 2008 un million d'étudiants algériens et 80 000 étudiants étrangers. L’université d’Alger, fondée en 1879 est la plus ancienne, elle offre un enseignement dans plusieurs disciplines (droit, médecine, sciences et lettres). 25 de ces universités et la quasi-totalité des établissements spécialisés de l’enseignement supérieur ont été fondés après l’indépendance du pays.

Même si un certain nombre d'entre elles proposent un enseignement en langue arabe à l'instar des filières du droit et de l'économie, La plupart des autres filières comme les sciences et la médecine continuent à être dispensées en langue française. Parmi les universités les plus importantes il y a l’Université d’Alger, l’Université de Constantine, l’Université d’Oran et l’Université des sciences et technologies d’Oran.

Culture

Article détaillé : Culture algérienne.
Toile de l'artiste peintre M'hamed Issiakhem

Riche des différents apports qui la composent, la culture algérienne aura été façonnée par les diverses influences inhérentes à l'espace géographique auquel l’Algérie appartient, et qui fait d'elle un véritable carrefour de rencontres entre les cultures berbère, arabo-islamique, méditerranéenne, africaine et occidentale. Cependant, bien qu'elle revendique l'ensemble de ces influences, la culture algérienne se démarque par une forte spécificité, qui trouve son ancrage dans le cheminement particulier qui caractérise l'histoire de l'Algérie par rapport à sa sous-région. Dans le rayonnement qu'elle a pu avoir sur le monde, sans doute il est possible de citer de grands noms tels que saint Augustin, Juba II, l'Émir Abdelkader, Ibn Badis, Malek Bennabi ou encore Kateb Yacine et Mohammed Dib.

Littérature

Article détaillé : Littérature algérienne.

L’Algérie recèle, au sein de son paysage littéraire, de grands noms ayant non seulement marqué la littérature algérienne mais également le patrimoine littéraire universel dans trois langues : l’arabe, le berbère et le français.

Dans un premier temps, la littérature algérienne est marquée par des ouvrages dont la préoccupation était l'affirmation de l'entité nationale algérienne par la description d'une réalité socioculturelle qui allait à l'encontre des clichés habituels de l'exotisme, c'est à ce titre qu'on assiste à la publication de romans tels que la trilogie de Mohammed Dib, avec ses trois volets que sont la Grande Maison, l'Incendie et le métier à tisser, ou encore le roman Nedjma de Kateb Yacine[198] qui est souvent considéré comme une œuvre monumentale et majeure. D'autres écrivains connus contribueront à l'émergence de la littérature algérienne parmi lesquels il y a Mouloud Feraoun[199] ,[200], Moufdi Zakaria, Mouloud Mammeri, Frantz Fanon, Jean Amrouche et Assia Djebar. Au lendemain de l'indépendance plusieurs nouveaux auteurs émergent sur la scène littéraire algérienne, ils s'imposeront notamment sur plusieurs registres comme la poésie, les essais ainsi que les nouvelles, ils tenteront par le biais de leurs œuvres de dénoncer un certain nombre de tabous sociaux et religieux, parmi eux il y a Rachid Boudjedra[201], Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Leila Sebbar, Abdelhamid Benhadouga, Yamina Mecharka et Tahar Ouettar.

Actuellement, une partie des auteurs algériens a tendance à se définir dans une littérature d’expression bouleversante, en raison notamment du terrorisme qui a sévi durant les années 1990, l'autre partie se définit dans un autre style de littérature qui met en scène une conception individualiste de l'aventure humaine. Parmi les œuvres récentes les plus remarquées il y a l’Écrivain, les hirondelles de Kaboul et l’attentat de Yasmina Khadra, Le serment des Barbares de Boualem Sansal, mémoire de la chair de l'écrivain d'expression arabe Ahlam Mosteghanemi et enfin le dernier roman d'Assia Djebar Nulle part dans la maison de mon père.

Théâtre

Article détaillé : Théâtre en Algérie.
Théâtre de la ville de Batna

Les origines du théâtre algérien remontent au début du XXe siècle. Selon Mahboub Stambouli, la première pièce fut jouée en 1910[202]. Les premières pièces algériennes, à cette époque étaient sans rayonnement important en raison de la censure qu’exerçait la tutelle coloniale, qui craignait notamment que les pièces ne dérivent vers des sujets d’ordre subversif, par conséquent les éternelles questions domestiques constituaient les thèmes principaux, mais qui étaient cependant loin de refléter la réalité socioculturelle des Algériens. À partir des années quarante, de grands noms du théâtre émergent tels que Mahiedine Bachtarzi, Rachid Ksentini[203], Bach Djarah, Mme Keltoum, ces figures allaient constituer le premier noyau de dramaturges algériens qui allaient accompagner de façon soutenue, le mouvement d’affranchissement qui s’est saisi du peuple algérien, puisque durant la Révolution algérienne, des troupes théâtrales faisaient des tournées à travers plusieurs pays du monde, dans le but de faire connaître le combat que menaient les Algériens contre la domination coloniale. Après l’indépendance, le théâtre va suivre la même trajectoire que le cinéma. Cependant, l’avantage du théâtre a été d’être plus critique à l’égard de certaines transformations sociales, politiques et culturelles que connaissait la société algérienne ; animées par des dramaturges de talent à l’image de Kateb Yacine, ces pièces avaient pour thèmes dominants les principales préoccupations des Algériens face au changement de statuts et de mœurs. Par la suite, une nouvelle vague de jeunes comédiens et de dramaturges font leur apparition sur la scène théâtrale, cette épopée fut menée par des figures telles que Abdelkader Alloula[204], Azeddine Madjoubi, Benguettaf et Slimane Benaïssa. Leurs créations ont été nombreuses et souvent de bonne qualité, parmi les pièces connues il y a Bab El-Foutouh brillamment interprétée par Madjoubi et Lejouad, écrite et interprétée par Alloula, . De nos jours, l’activité théâtrale est marquée par des programmes de création locale et d’adaptation de pièces de grande renommée, l’Algérie dispose à ce titre d’un théâtre national, de sept théâtres régionaux et de nombreuses troupes dites de « théâtre amateur ».

Cinéma

Article détaillé : Cinéma algérien.

La naissance du cinéma algérien remonte essentiellement à l’indépendance de l’Algérie en 1962, se voulant en rupture avec le cinéma colonial qui présentait souvent « l’indigène » comme un être muet et évoluant dans des décors exotiques, c’est tout naturellement que le cinéma algérien de l’après indépendance devait s’inscrire dans un registre où l’affirmation de l’existence de l’État nation, constituait le sujet principal des différentes productions cinématographiques de l’époque, de là on assiste à la réalisation de films tels que Le vent des Aurès[205](1965) de Lakhdar Hamina, Patrouilles à l’Est (1972) d’Amar Laskri, Zone interdite d'Ahmed Lallem, (1972), L'Opium et le bâton, d'Ahmed Rachedi, ou encore La bataille d'Alger (1966) qui est une production algéro-italienne qui fut à trois reprises nominée aux oscars à Hollywood, mais le film qui allait créer la plus grande consécration du cinéma algérien est sans doute celui du réalisateur Lakhdar Hamina dans Chronique des années de braise, qui obtient la palme d’or au festival de Cannes au courant de l’année 1975, l'Algérie demeure d'ailleurs à ce jour, la seule nation d'Afrique et du monde arabe à avoir obtenu une telle distinction. Par la suite d’autres thèmes seront explorés à l’occasion de films tels que Omar Guetlato du réalisateur Merzak Allouache, cette production qui a rencontré un succès appréciable, se veut comme une chronique des difficultés que peut rencontrer la jeunesse citadine. Sur le registre de la comédie, plusieurs acteurs émergent à l’image du très populaire Rouiched qui s’illustre dans plusieurs films comme Hassan terro ou Hassan Taxi, ou encore l’acteur Hadj Abderrahmane plus connu sous le pseudonyme de l'inspecteur Tahar qui s'impose grandement en 1973 dans une comédie délirante Les Vacances de l'inspecteur Tahar du réalisateur Moussa Haddad. À partir du milieu des années 1980, le cinéma algérien s’apprête à traverser une longue période de léthargie où les grandes productions se font rares, cette situation s’explique grandement par le désengagement progressif de l’État, qui trouve beaucoup de mal à subventionner les réalisations cinématographiques. Quelques productions enregistrent cependant un grand succès comme Carnaval fi Dachra produit par Mohamed Oukassi et Athmane Ariouat[206] l'acteur principal en 1994 ou comme Salut cousin (1996) du producteur Marzak Allouache ou plus récemment avec Rachida de la réalisatrice Yamina Bachir-Chouikh. Actuellement le cinéma algérien se trouve dans une phase de restructuration, à ce titre plusieurs films ont été tournés durant les années 2000, parmi lesquels il y a Viva Laldjérie du réalisateur Nadir Moknèche, En hammam de rêve du réalisateur Mohamed Chichi, Ayrouwen du réalisateur Brahim Tsaki ou encore Indigènes du réalisateur Rachid Bouchareb, le dernier succès du cinéma algérien revient au film Mascarades du réalisateur Lyes Salem.

Biyouna, elle joue dans le dernier film de Nadir Moknèche, Délice Paloma, où elle tient le rôle principal (une mafieuse qui répond au nom de Madame Aldjeria) en 2006 et elle s'apprête à répéter le rôle du Coryphée dans Électre de Sophocle aux côtés de Jane Birkin dans une mise en scène de Philippe Calvario. Son tout récent film est la Célestine en 2009[207].

Peinture

Article détaillé : Peinture algérienne contemporaine.


L’Algérie aura toujours été une source d’inspiration intarissable pour les différents peintres qui ont tenté d’immortaliser la prodigieuse diversité des sites qu’elle offre et la profusion des facettes que transmet sa population, ce qui offre par exemple aux Orientalistes entre le XIXe et le XXe siècles, une saisissante inspiration pour une très riche création artistique à l’image d’Eugène Delacroix avec son fameux tableau Femmes d'Alger dans leur appartement ou Étienne Dinet[208] ou encore d’autres peintres de renommée mondiale à l’image de Pablo Picasso avec son tableau femmes d’Alger, ou des peintres dits de l'Ecole d'Alger tels ceux de la Villa Abd-el-Tif. De leur côté les peintres algériens à l’image de Mohamed Racim ou encore Baya ont tenté de faire revivre le prestigieux passé antérieur à la colonisation française, en même temps qu’ils ont contribué à la sauvegarde des valeurs authentiques de l’Algérie. Dans cette lignée, Mohamed Temam et Mohamed Ranem ont également restitué à travers cet art, des scènes de l’histoire du pays, les us et coutumes d’autrefois et la vie du terroir. De nouveaux courants artistiques emmenés notamment par M'hamed Issiakhem et Bachir Yellès[209] sont apparus également sur le paysage de la peinture algérienne, délaissant la peinture figurative classique pour aller à la recherche de nouvelles voies picturales, avec le souci d’adapter la peinture algérienne aux nouvelles réalités du pays à travers son combat et ses aspirations.

Artisanat

Article détaillé : Artisanat algérien.
Bijou de Kabylie
Bijoux Chaouis, Musée de l'Homme, lors d'une exposition dédiée à Germaine Tillion

Le ministère du Tourisme et de l'Artisanat s'occupe de gérer le budget lié à la promotion du secteur artisanal[210].

L’artisanat algérien, à l’instar des artisanats des autres pays, est d’une incontestable richesse et d’une étonnante variété[210], tant dans les formes, que dans les techniques et les décors. Cette richesse est rehaussée par la modestie des matériaux dont sont constituées les œuvres artisanales. Nécessaires à la vie quotidienne, elles sont conçues dans un but utilitaire et souvent comportent des motifs dont la signification, suivant les croyances locales, leur confère des vertus protectrices. La diversité des conditions climatiques, des ressources naturelles et les différentes civilisations de l’Algérie expliquent la présence d’une vaste gamme de spécialités artisanales.

Les tapis: points noués de Tébessa, Guelma, Annaba, Skikda, des Nemencha et du Hodna, du Guergour, de Laghouat, de Biskra, de El-Oued, du Mzab, de Cherchell, de Sour El-Ghozlane, de Mascara, de Tlemcen, du Djebel Amour des Aurès[211], tissés en poil de chèvre et laine, décorés de simples bandes transversales ou somptueusement parés de motifs losangiques en points multicolores, Dragga ou tapis tissés faits autour des Babors, servant de séparation à l'intérieur des Khaimas, étonnantes compositions issues de la conjonction des décors traditionnels berbères et des apports d'Orient.

Tapis Amazigh de Kabylie.

Vanneries: du Touat Ouest Saharien, du Hoggar, de Kabylie, délicates dans leurs gammes de verts et jaunes. blanche de Dellys, colorée d'Oued Rhiou. La Vannerie fine de raphia dont la décoration est souvent empruntée aux motifs relevés sur les poteries.

La poterie: modelées, dont la décoration surgie du fond des âges, la technique, la forme, le décor sont identiques à ceux extraits des dolmens, reliques vivantes des premières civilisations, poteries dont les plus modestes sont susceptibles d'être exposées dans les vitrines de collectionneurs.

Les bijoux: Kabylie, Aurès, Sud algérois, Ghardaïa, Tamanrasset, des techniques multiples sont à la disposition des artisans. En grande Kabylie, notamment, par dizaines et jusque dans les moindres villages, les bijoutiers produisent les bijoux faits de plans d'argent, cloisonnés de fils ou filigranes, sertis de corail ou émaillés dans les nuances bleu foncé, vert et jaune, dont les principaux sont les bracelets de bras ou de chevilles, les boîtes d'allumettes, bagues, colliers, broches, fibules, croix du Sud, etc.

La Broderie: à fil compté sur tissu, où les Arabesques se déroulent dans un mouvement sans fin, des volutes entrelacées de fleurs en constituent la décoration. Les Dentelles: délicates, finement travaillées, à l'aiguille, qu'on rencontre principalement à Alger, Miliana, Cherchell, Skikda et ailleurs.

La dinanderie: d'Alger, de Constantine, de Tlemcen, de Ghardaïa, avec, en particulier, ces plateaux artistement ouvragés, aux ciselures délicates, ou rehaussés de filigrane d'argent incrusté. La ferronnerie, la Céramique et l'Ébénisterie occupant une place non négligeable dans cette diversité d'objets tous exécutés à la main.

Musique

Article détaillé : Musique algérienne.

La musique algérienne est un parfait reflet de la grande diversité culturelle qui caractérise ce vaste pays, les répertoires musicaux se distinguent par une profusion de plusieurs styles.

La musique chaâbi est un genre musical typiquement algérois qu'on a dérivé de la musique andalouse durant les années 1920. Le style se caractérise par des rythmes spécifiques et des Kacidate en arabe dialectal qui sont de longs poèmes tirés du terroir algérien. Le maître incontesté de cette musique demeure El Hadj M'Hamed El Anka.

La musique classique algérienne dite andalouse est un style musical qui a été rapporté en Algérie par les réfugiés andalous ayant fui l'inquisition des rois chrétiens à partir du XIe siècle, elle se développera considérablement dans les villes du nord de l'Algérie. Cette musique se caractérise par une grande recherche technique et s'articule principalement sur 12 longues Noubate "suite", ses principaux instruments sont la mandoline, le violon, le Luth, la guitare, la Cithare, la flûte de roseau et le piano. Parmi les interprètes les plus remarqués il y a Bahdja Rahal, Cheikh El Hadj Mohamed El Ghafour, Nasserdine Chaouli, Cheikh Larbi Bensari, Nouri El Koufi ainsi que des troupes musicales comme El Mouahidia, El Mossilia, El Fakhardjia, Es Sendoussia et El-Andalous.

La musique folklorique se distingue principalement par trois styles :

  • La musique bédouine qui est caractérisée par les chants poétiques qu'interprètent les pasteurs nomades dans la région des hauts-plateaux, elle repose sur de longues kacida (Poèmes) à rime unique et au son monocorde de la flûte. En général cette musique s'articule sur des thèmes amoureux, religieux et épiques. Parmi les grands interprètes, il y a Khelifi Ahmed, Abdelhamid Ababsa et Rahab Tahar.

La musique moderne se décline sous plusieurs facettes : La musique raï est un style typiquement de l'ouest algérien avec ses deux fiefs que sont Oran et Sidi Bel Abbes, Son évolution moderne fut amorçée durant les années 1970 lorsqu'il s'enrichit d'une instrumentation moderne à l'image de la guitare électrique, du synthétiseur et de la batterie, ce style fut aussi infleuncé par des musiques occidentales telles que le rock, le reggae et la funk. Mais ce qui allait lui donner un essor particulier, c'était l'arrivée sur la scène musicale d'interprètes de talent tels que Hadj Brahim dit Cheb Khaled, Raïna Raï, Cheb Mami ou encore Cheba Zahouania. La musique rap, Style relativement récent en Algérie, il connaît un essor appréciable avec l'émergence de groupes tels que MBS, Double canon, Intik ou encore Hamma Boys, les thèmes de cette musique s'articulent généralement autour des fléaux sociaux et de l'amour. La musique kabyle qui présente aussi un répertoire chansons récentes.

Aussi, plusieurs chanteurs préfèrent le style classique arabe comme la vedette Warda Al Jazairia.

Gastronomie

Article détaillé : Cuisine algérienne.
Assiette de couscous.

La gastronomie algérienne est riche et diversifiée. Elle est intimement liée aux productions de la terre et de la mer. Le pays déjà considéré depuis, la plus haute antiquité « grenier de Rome », offre une composante de plats et de mets variés selon les régions et selon les saisons. Cette gastronomie qui fait appel à de nombreux produits, reste tout de même celle des céréales depuis toujours produits avec abondance dans le pays. Il n’existe pas un plat où ces derniers ne soient pas présents. La cuisine algérienne varie d’une région à une autre et selon les légumes de saison. Elle peut être préparée en utilisant la viande, le poisson, ou encore moins riche elle peut être végétarienne, parmi les plats les plus connus il y a le couscous, la chorba, la chekhechoukha[214], le berkoukes, le mthewem, la chtitha, le mderbel, la dolma, le brik ou bourek, etc., pour ce qui est de la pâtisserie, il y a: baghrir, khfaf, tcharek, dziriette, knidelette, kalb ellouz ou harissa, zlabia, aarayech, makroude, ghroubiya, mghergchette, etc.

La merguez est originaire de l'Algerie.

Sports et jeux

Article détaillé : Sport en Algérie.

Le jeu existait déjà pendant l'antiquité. Dans les Aurès, les gens jouent à plusieurs jeux dont (khardeba). Les jeux de cartes, ainsi que le jeu de dames et les jeux d'échecs font partie de la culture algérienne[215][216]. Les courses de chevaux (fantasia) et le tire de fusil font partie des loisirs culturels d'une partie des Algériens.

Le sport en Algérie le plus pratiqué et le plus populaire reste le football. Plusieurs club de football ont vu le jour durant les premières décennies du XXe siècle. l' Association des oulémas musulmans algériens encourageait fortement l'initiative de créer les Scouts musulmans algériens. Plusieurs activités sportives se sont déroulées au cours de la vie de cette association puis le parti populaire algérien s'engage à gérer les scouts et les clubs sportifs. Plusieurs Algériens ont participé dans diverses manifestations sportives au XXe siècle (Jeux olympiques, Jeux panafricains, jeux panarabes, Jeux méditerranéens, etc.). Pendant la Guerre d'Algérie. l'Équipe de football du FLN participe lors de la tenue de tournois. Plusieurs complexes sportifs algériens sont construits. Le stade de football en Algérie est tenu par les clubs de football algérien. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports en Algérie gère toutes les activités lié au sport. Plusieurs activités sportives nationales ou internationales sont organisées autour des divers disciplines sportives en Algérie. Il existe plusieurs fédérations de sport qui contribuent au développement des disciplines sportives. La plus importante est la Fédération algérienne de football (FAF). Cette dernière est une association regroupant les clubs de football d'Algérie et organisant les compétitions nationales et les matchs internationaux de la sélection d'Algérie (Équipe d'Algérie de football).

Le premier Algérien et Africain médaillé d'or, c'est El Ouafi Boughera en 1928 lors des Jeux olympiques d'Amsterdam au Marathon. Plusieurs hommes et femmes ont été des champions en Athlétisme dans les années 1990 tels que Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli, etc. Au football, plusieurs nons sont gravés dans l'histoire du sport en Algérie comme Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, etc. En boxe, il y a plusieurs noms comme Mohamed Bengasmia champion du Monde, catégorie mi-lourds, Loucif Hamani fut champion d'Afrique, etc.

Codes

« Corniche jijellienne » entre Béjaïa et Jijel en Algérie.

L'Algérie a pour codes :

Annexes

Liens externes

Notes et références

  1. Présentation de l’Algérie - ministère des Affaires étrangères
  2. http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2007/06/21/feature-01
  3. http://www.quid.fr/2003/39_29.htm
  4. L’Algérie classée 79e selon le CNES
  5. (fr) - « La Constitution du 28 novembre 1996 ». Les précédentes constitutions : 1963, 1976 et 1989
  6. « Le pays occupé par les Français dans le nord de l'Afrique sera, à l'avenir, désigné sous le nom d'Algérie » décrète-t-il le 14 octobre 1839.
  7. Dans son ouvrage La Berbérie, l'islam et la France, t.2 p. 53, éditions de l'Union française, Paris, 1952.
  8. a , b  et c « Origines d'Alger » par Louis Leschi, conférence faite le 16 juin 1941 publié dans Feuillets d'El-Djezair, juillet 1941 [(fr) lire en ligne].
  9. Beni, pluriel de Ben qui signifie « fils », et suivi du nom de la tribus, est la forme pour désigner les gens d'une même tribu. Les Mezranna étaient un ensemble de tribus berbères qui habitaient la région d'Alger.
  10. a  et b « Aux origines des cultures du peuple », par Tassadit Yacine, revue Awal, n°9.
  11. L'Algérie antique, Serge Lance, p. 33
  12. l'Algérie antique, Serge Lancel, éd Mengès, p. 18
  13. Émile Durkeim, L'Année sociologique
  14. José Garanger, Jean Chavaillon, André Leroi-Gourhan, La Préhistoire dans le monde, Presses universitaires de France, 1992, 837 p. (ISBN 978-2130444633) 
  15. Revue anthropologique de Institut international d'anthropologie, École d'anthropologie, Paris
  16. Georges Rozet, Roger J. Irriéra, L'Aurès, escalier du désert, Baconnier Frères, 1935 
  17. L'Algérie antique, Serge Lancel,éd Menges, p 53l
  18. Thébert et Coarelli, p. 776
  19. a , b , c  et d Documentaire : Timgad, la Rome africaine, réalisé par Serge Tignères
  20. Histoire ancienne de l'Afrique du Nord. Par Stéphane Gsell. Publié par Hachette, 1918 Notes sur l'article: v. 3, p. 175
  21. Histoire générale de la Tunisie: Tome 1, L'Antiquité. Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja, Abdelmajid Ennabli. Publié par Maisonneuve & Larose, 2003.(ISBN 2-7068-1695-3), p. 434
  22. Histoire romaine de Florus. Par Lucius Annaeus Florus, Charles Du Rozoir, publié par A. Belin, 1829, p. 508
  23. Histoire de la Mauritanie : des origines à l'indépendance. Par Geneviève Désiré-Vuillemin. Publié par Karthala, 1997.(ISBN 2-86537-788-1), p. 82
  24. L'Univers: histoire et description de tous les peuples. Publié par F. Didot fréres, 1844, p 47. livre en ligne
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  • Histoire de l’Afrique du Nord, Charles-André Julien, Payot et Rivages 1994 (ISBN 2228887897).
  • Histoire de l’Algérie coloniale : 1830-1954, Benjamin Stora, Découverte, réédition 2004 (ISBN 2707144665).
  • Histoire de l’Algérie contemporaine, Charles-Robert Ageron, Presses universitaires de France - PUF, 1990 (ISBN 2130421598).
  • Sites et monuments antiques de l’Algérie, Jean-Marie Blas de Roblès, Edisud, 2003 (ISBN 2744903833).
  • La Kabylie et les coutumes kabyles, A. Hanoteau et A. Letourneux, Bouchène, réedition de 1983, (ISBN 2912946433).
  • Protection, conservation and valorization of Algeria’s Cultural Patrimony, Fabio Maniscalco (ed.), collection monographique « Mediterraneum », no 3, Massa Publisher 2003.
  • Algérie: l’arabisation lieu de conflits multiples, Khamla Taleb Ibrahimi, Revue Maghreb-Machrek no 150, octobre-décembre 1995.
  • Historical Dictionary Of Algeria, Phillip Chiviges Naylor, Scarecrow Press, Inc., 2006 (ISBN 081085340X).
  • Sociologie de l’Algérie, Pierre Bourdieu, PUF 1958, réédition de 2001 (ISBN 2-13-052175-4).
  • Les Kabyles : éléments pour la compréhension de l’identité berbère en Algérie, Tassadit Yacine-Ttitouh, Groupement pour les droits des minorités (GDM), 1992 (ISBN 2-906589-13-6).
  • Berbères aujourd’hui, Salem Chaker, L’Harmattan, 1999 (ISBN 2738473512).
  • Demain l’Algérie, Gerard Ignasse, Syros 1995 (ISBN 2841462013).
  • Société et pouvoir en Algérie, écrit par le chercheur américain William Quandt, spécialiste de l’Algérie et du tiers monde, 1999, édité par Casbah.

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