- Gouvernement provisoire de la République algérienne
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Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est le bras politique du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d'Algérie. Le GPRA a négocié les accords de paix (accords d'Évian) avec la France en 1962.
Sommaire
Histoire
L'annonce officielle de la constitution du GPRA eut lieu au Caire le 19 septembre 1958. Le même jour, fut rendue publique la première déclaration du président du GPRA, Ferhat Abbas, définissant les circonstances de la naissance de celui-ci et les objectifs visés par sa création.
Ce gouvernement est intervenu en exécution des décisions prises par le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) lors de sa réunion tenue au Caire du 22 au 28 août 1958, au cours de laquelle le Comité de coordination et d'exécution (CCE) fut chargé d'annoncer la création d'un gouvernement provisoire, pour parachever la mise en place des institutions de la « Révolution » et la reconstruction d'un État algérien moderne.
Le Gouvernement provisoire avait mis les autorités françaises devant le fait accompli alors que celles-ci prétendaient ne pas avoir d'interlocuteur pour négocier.
Près d'un demi-siècle après l'indépendance, la célébration de la fête nationale fait encore débat. A la place du 5-juillet 1962, date de la proclamation officielle de cette indépendance, Abdelhamid Mehri, grande figure du FLN, propose celle du 19-septembre 1958 correspondant à la naissance du GPRA . Dans l'histoire nationale, le 5 juillet n'a, en réalité, jamais recueilli l'unanimité. L'indépendance a été acquise dans les faits le 19 mars, et confirmée par la voie d'un référendum populaire le 3 juillet 1962. Quant au 5-juillet, c'est une mauvaise étape de la colonisation. La date correspond à la prise d'Alger par les troupes du général de Bourmont débarquées une vingtaine de jours plus tôt, le 14 juin 1830, à Sidi Ferruch. La prise d'Alger a révélé les desseins de l'entreprise coloniale. Mal en point, la monarchie voulait faire main basse sur les trésors de la Régence afin de pouvoir corrompre les électeurs lors d'un scrutin majeur qui se préparait. Selon l'écrivain/enquêteur Pierre Péan, le trésor accaparé équivalait à 4,5 milliards d'euros. On imagine ce que pouvait représenter cette somme il y a près de deux siècles… Pour M. Abdelhamid Mehri, la restauration de l’Etat algérien, correspond bien à la naissance du GPRA, le 19 septembre 1958 Le Parlement, de son point de vue, est habilitée à trancher cette question de manière définitive. Le GPRA avait été reconnu par 35 Etats dans le monde et avait pu, en ce qui le concerne, signer des Traités internationaux pour le compte de l’Etat algérien que préfigurait la guerre d'indépendance.
Entre 1958 et 1962, il y eut trois formations du Gouvernement provisoire de la République algérienne.Composition des gouvernements
1e Gouvernement du GPRA
- Président du GPRA : Ferhat Abbas
- Vice-président, Ministre des forces armées : Krim Belkacem
- Vice-président, Ministre d'Etat : Ahmed Ben Bella (en prison)
- Ministre d'Etat : Hocine Aït Ahmed (en prison)
- Ministre d'Etat : Mohamed Boudiaf (en prison)
- Ministre d'Etat : Mohamed Khider (en prison)
- Ministre d'Etat : Rabah Bitat (en prison)
- Ministre des affaires extérieures : Lamine Debaghine
- démissionne le 15 mars 1959[3]
- Ministre de l'armement et du ravitaillement : Mahmoud Cherif
- Ministre de l'intérieur : Lakhdar Bentobal
- Ministre des liaisons générales et communications : Abdelhafid Boussouf
- Ministre des affaires nord-africaines : Abdelhamid Mehri
- Ministre des affaires économiques et des finances : Ahmed Francis
- Ministre de l'information : M'Hamed Yazid
- Ministre des affaires sociales : Benyoucef Benkhedda
- Ministre des affaires culturelles : Ahmed Taoufik El Madani
- Secrétaire d'Etat : Lamine Khane
- Secrétaire d'Etat : Omar Oussedik
- Secrétaire d'Etat : Mostefa Stambouli
2e Gouvernement du GPRA
- Président du GPRA : Ferhat Abbas
- Vice-président, Ministre des affaires étrangères : Krim Belkacem
- Vice-président, Ministre d'Etat : Ahmed Ben Bella (en prison)
- Ministre d'Etat : Hocine Aït Ahmed (en prison)
- Ministre d'Etat : Mohamed Boudiaf (en prison)
- Ministre d'Etat : Mohamed Khider (en prison)
- Ministre d'Etat : Rabah Bitat (en prison)
- Ministre d'Etat : Saïd Mohammedi
- Ministre des affaires sociales : Abdelhamid Mehri
- Ministre de l'intérieur : Lakhdar Bentobal
- Ministre des liaisons générales et communications : Abdelhafid Boussouf
- Ministre des affaires économiques et des finances : Ahmed Francis
- Ministre de l'information : M'Hamed Yazid
3e Gouvernement du GPRA
- Président du GPRA : Benyoucef Benkhedda
- Vice-président, Ministre de l'intérieur : Krim Belkacem
- Vice-président, Ministre d'Etat : Ahmed Ben Bella (en prison)
- Vice-président, Ministre d'Etat : Mohamed Boudiaf (en prison)
- Ministre d'Etat : Hocine Aït Ahmed (en prison)
- Ministre d'Etat : Mohamed Khider (en prison)
- démissionne le 1e juillet 1962
- Ministre d'Etat : Rabah Bitat (en prison)
- Ministre d'Etat : Saïd Mohammedi
- Ministre d'Etat : Lakhdar Bentobal
- Ministre des affaires étrangères : Saâd Dahlab
- Ministre des liaisons générales et communications : Abdelhafid Boussouf
- Ministre de l'information : M'Hamed Yazid
Notes et références
- Autopsie de la guerre d'algérie" de Philippe Tripier, éditions France-empire, 1972
- http://guerredalgerie.pagesperso-orange.fr/GPRA_1958.htm
- La réunion du GPRA du 29 juin au 10 juillet 1959 L'année 1959 a été très difficile pour la Révolution - Quotidien d'Oran, 28/06/2007
- Mohamed Harbi, «FLN, mirage et réalité»
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