- Iles Canaries
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Îles Canaries
Communauté autonome des Canaries (fr)
Comunidad Autónoma de Canarias (es)Drapeau Escudo Devise : Pays Espagne Capitale Las Palmas de Gran Canaria
Santa Cruz de TenerifeSuperficie
– total
– % de l'Espagne13e rang
7 447 km²
1,5 %Population
– Totale (2007)
– % de l'Espagne
– Densité8er rang
2 025 951 hab.
4,48 %
272,0 hab./km²Gentilé
– Français
– Espagnol
Canarien(ne)
canario/aStatut d'autonomie 16 août 1982 ISO 3166-2:ES ES-CN Sièges au Parlement 15 députés
13 sénateursPrésident Paulino Rivero (CC/PP) Indicatif téléphonique {{{indicatif}}} Localisation Les îles Canaries (en espagnol Islas Canarias) sont un archipel africain situé dans l'océan Atlantique au nord-ouest du continent africain et une des dix-sept communautés autonomes d'Espagne. Elles sont divisées en deux provinces : Las Palmas et Santa Cruz de Tenerife. Elles font partie des régions ultrapériphériques de l'Union européenne.
Sommaire
Étymologie
Les îles Canaries tirent leur nom du latin Canariae Insulae (îles aux chiens) ; ce nom s'appliquait initialement à la seule Grande Canarie (Canaria Insula). Il vient des grands chiens sauvages (canes) que les premiers explorateurs ont découverts sur l'île[1].
Géographie
L'archipel comprend :
- Sept îles principales réparties en trois groupes :
- à l'est
- Lanzarote, capitale Arrecife
- Fuerteventura, capitale Puerto del Rosario
- au centre
- Grande Canarie (Gran Canaria), capitale Las Palmas de Gran Canaria
- Ténérife, capitale Santa Cruz de Tenerife
- La Gomera, capitale San Sebastián de La Gomera
- à l'ouest
- La Palma, capitale Santa Cruz de La Palma
- El Hierro, capitale Valverde.
- à l'est
- des îles secondaires moyennes:
- des îlots et rochers:
- Anaga
- Garachico
- Salmor
- ...
Lanzarote, Fuerteventura et Grande Canarie forment la province de Las Palmas. Tenerife, La Gomera, La Palma et El Hierro forment la province de Santa Cruz. Ces îles présentent des caractères géologiques et des configurations très différents :
- Lanzarote a un relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif ;
- Fuerteventura est assez plate et surtout, très aride : elle est la plus proche du Sahara ;
- Grande Canarie est une île massive, de forme arrondie avec un relief montagneux marqué et assez confus ;
- Tenerife est la plus grande île ; elle est dominée par un volcan actif situé en son centre, le Teide, qui est le plus haut sommet d'Espagne ;
- Gomera, proche de Tenerife, est une petite île au relief très morcelé, avec des vallées sans communications faciles entre elles, à tel point que ses habitants ont inventé un extraordinaire langage sifflé, le silbo, pour communiquer ;
- La Palma est montagneuse, c'est la plus humide et la plus boisée des îles de l'archipel ;
- El Hierro est la plus petite, la plus lointaine et la moins connue.
Les îles secondaires La Graciosa, Alegranza, Montaña Clara, Roque del Este et Roque del Oeste forment l'archipel de Chinijo.
La population est concentrée principalement dans les deux grandes îles de l'archipel : Tenerife et Grande Canarie.
Pendant l'été 2007, l'archipel a connu d'importants incendies : au 31 juillet 2007, 35 000 hectares avaient déjà brûlé et 13 000 personnes étaient évacuées[2].
Histoire
Durant l'Antiquité
La mythologie gréco-romaine situe aux îles les limites du monde connu (l'« Écoumène »). L'imagination des classiques situe sur les îles les Champs Elysées, le jardin des Héspérides et l'Atlantide de Platon. Les îles Canaries sont connues depuis l'antiquité sous le nom d'« îles Fortunées » ou « îles des bienheureux » . Elles seront redécouvertes par les Européens au XIIe siècle.
Les îles Canaries étaient connues des Phéniciens et des Carthaginois. Cependant, dans les écrits phéniciens, pas un mot ne traite des aborigènes des îles Canaries, si ce n'est pour décrire les exactions perpétrées par les explorateurs sur les Guanches.
Époque préhispanique
Il est pour le moment impossible de déterminer avec certitude quand et par qui furent découverts les Canariens. Mais les Amazighes (Berbère) sont sans doute les premiers a habiter les îles selon les données historiques, linguistiques et archéologiques connues à nos jours. Certains disent les Arabes, d'autres les Portugais, d'autres encore les Génois… Il paraît qu'en 1335 débarquèrent à Lisbonne 2 bateaux contenant 4 prisonniers guanches.[réf. nécessaire] Ces bateaux étaient affrétés par le roi du Portugal avec un équipage florentin, génois et espagnol. Ces bateaux auraient atteint les îles en juillet de l'année 1341 sous le commandement du Florentin Angiolino del Teggihia de Corbizzi, avec comme pilote le Génois Niccoloso da Recco. Ils y restèrent 5 mois et, à leur retour à Lisbonne, ils apportèrent tant de choses intéressantes que Boccace en personne prit sa plume pour écrire un portrait des Guanches en se fondant sur les données apportées par Recco. Selon ce que rapporte Boccace, les îles Canaries « sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d'hommes et de femmes dénudés s'apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s'habillent de peaux de chèvres teintes à l'aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l'air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d'animaux. […] Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l'italien ». Boccace posa le problème qui intrigue toujours ceux qui étudient les Guanches, c'est-à-dire comment est-il possible que dans les îles Canaries coexistent aux côtés de troglodytes, des gens de cultures supérieures qui ont des maisons avec potagers remplis de légumes ? Ces Guanches plus civilisés des îles orientales vivaient aussi dénudés ou presque. En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes. Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts. Les deux groupes, les troglodytes et les agriculteurs civilisés, étaient blonds aux yeux bleus et très grands, comme des individus de type germanique. Les Guanches étaient des hommes de plus de 2 mètres, à la peau claire, vivant de l'élevage et de l'agriculture avant la venue des colons espagnols.
Royaume des Canaries (1402-1479)
Dans les années qui suivirent, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d'esclaves de tous les horizons qui capturaient les grands blonds afin de les revendre aux seigneurs d'Afrique du Nord. Et ceci jusqu'en 1402 et l'arrivée du navigateur dieppois Jean de Béthencourt[3] accompagné d'émigrants français. Béthencourt, qui avait pour but la christianisation des îles, parvint à s'établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro. Il fut reconnu roi des Canaries par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers. Jean de Béthencourt est né en 1362 en pays de Caux, à Grainville-la-Teinturière. Les tisserands de Grainville-la-Teinturière tirent leur fortune d'un colorant issu d'un lichen (l'orseille Roccella tinctoria). Ce lichen est très présent sur les îles Canaries oû il est utilisé depuis les temps les plus reculés pour teindre la laine d'une couleur pourpre. Il est donc fort probable que Jean de Béthencourt avait également des visées lucratives lors de la conquête de Canaries
Pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se disputèrent la possession des terres. L'archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l'Afrique australe, l'Asie et l'Amérique, fut finalement attribué à l'Espagne en 1479 par le traité d’Alcáçovas.
Époque coloniale espagnole (1479-1978)
La conquête des dernières îles ne se fit qu'en 1491 pour La Palma et en 1496 pour Tenerife.
Massacrés, emmenés en esclavage ou assimilés par les colons, les différents peuples Guanches disparurent, ainsi que leurs langues et leur culture.
Christophe Colomb y vécut et y fit escale pendant son voyage de découverte de l'Amérique.
Les pyramides de Güímar
Les pyramides de Güímar se trouvent dans le village de Güímar situé sur la côte est de l’île de Ténérife, de l’archipel des Îles Canaries.
Elles ressemblent aux pyramides construites par les Mayas et les Aztèques au Mexique. Leur histoire est controversée, mais il semble établi que leur construction remonte seulement au XIXe siècle.Article détaillé : Pyramides de Güímar.Économie
Malgré une attraction touristique très forte, les travailleurs des îles Canaries sont les moins biens payés d'Espagne avec des salaires moyens inférieurs à 1325 € net mensuels.
L'industrie est surtout développée dans les activités portuaires et le raffinage de pétrole (la "Refinería de Petróleo en Santa Cruz de Tenerife" est la plus grande raffinerie d'Espagne) et l'agro-alimentaire.
Seul 10 % de la surface des îles est cultivée avec des céréales, des vignes, du tabac, des bananes, des tomates et des fruits tropicaux (avocats, mangues et ananas). Ces produits sont exportés essentiellement vers l'Espagne et l'Union européenne.
Tourisme
Par leur climat tropical et ensoleillé, et par leurs paysages volcaniques, les Canaries sont une destination touristique de premier plan (principalement à Tenerife, Lanzarote, Grande Canarie) avec 10 000 000 de touristes par an. Le secteur tertiaire représente 75 % de l'économie des Canaries.
Courant migratoire des africains
Porte d'entrée de l'Union européenne, les îles Canaries ont reçu depuis le début de 2007 plus de 4 700 clandestins. En 2006, le nombre d'arrivées avait atteint 31 200 personnes débarquées illégalement. Environ 300 personnes auraient péri en mer en 2006 pendant la traversée en Cayuco, bateau traditionnel des pêcheurs du Sénégal, des 800 km séparant les côtes de la Mauritanie à l'île de Tenerife.
Cette nouvelle route maritime de l'immigration illégale s'est développé depuis le renforcement des contrôles dans le détroit de Gibraltar.
A Dakar, les bateaux de pêche déchargent du poisson le jour et embarquent la nuit des candidats au départ vers les îles Canaries, en attendant l'Europe. Bien que l'Espagne et le Sénégal aient renforcés les patrouilles aériennes et maritimes, l'exode se poursuit.
L'Union européenne a apporté son soutien financier et matériel à l'Espagne et au royaume du Maroc pour les encourager à lutter efficacement contre ce courant migratoire. Des missions de police de l'agence "Frontex") (agence européenne de contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne) sont régulièrement organisées, ainsi que sur les enclaves africaines espagnoles de Ceuta et Melilla.
Encore 2006, la grande majorité des immigrés subsahariens qui parvenaient aux Canaries étaient transportés vers des centres d'hébergement de la péninsule Ibérique, faute d'accord de rapatriement avec leurs pays d'origine. Après deux mois passés dans un centre d'hébergement et munis d'une carte d'expulsion inapplicable, ils étaient relâchés en Espagne. La plupart prenaient ensuite la route vers le nord de l'Europe. En 2007, l'Espagne a expulsé 500 immigrés subsahariens. Elle a légalisé environ 500 000 immigrés clandestins ces dernières années.
L’Ong Human Rights Watch (HRW) a publié le 26 juillet 2007 un rapport intitulé Unwelcome Responsibilities: Spain’s Failure to Protect the Rights of Unaccompanied Migrant Children in the Canary Islands (Responsabilités fâcheuses : L’incapacité de l’Espagne à protéger les droits des enfants migrants non accompagnés dans les îles Canaries) où elle dénonce les conditions de détention des enfants migrants africains arrivés clandestinement aux Canaries. Entre 400 et 500 enfants sont détenus dans des centres d’accueil surpeuplés, avec des conditions d’hygiènes déplorables[4].
Codes
Les îles Canaries ont pour code :
- IC, une extension exceptionnelle au code ISO 3166-1,
Notes et références
- ↑ Chrysti the Wordsmith, Verbivore's Feast, ISBN 1-56037-265-6, page 54
- ↑ « De violents incendies ont détruit 35 000 hectares de forêts aux Canaries », dans Le Monde du 31/07/2007, [lire en ligne]
- ↑ Jean de Béthencourt, Le Canarien : Histoire de la première descouverte et conqueste des Canaries, faite dés l'an 1402 escrite du temps mesme par Jean de Béthencourt, plus un Traicté de la navigation et des voyages de descouverte et conquestes modernes et principales des François (1402-1422), introduction et notes par Gabriel Gravier, Société de l'histoire de Normandie, Rouen, C. Métérie, 1874.
- ↑ Une solution concertée pour résoudre le problème des enfants migrants, Irin, 2 août 2007
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (es) Gouvernement des Canaries
- (es) Parlement des Canaries
- (fr) Site officiel de Tourisme des Îles Canaries
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