Étienne Dinet

Étienne Dinet
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Étienne Dinet
Autoportrait de l'artiste réalisé en 1891, musée Nasreddine-Dinet, Bou-Saâda.
Autoportrait de l'artiste réalisé en 1891, musée Nasreddine-Dinet, Bou-Saâda.

Naissance 28 mars 1861
Paris, 1er arrondissement
Décès 24 décembre 1929
Paris, 14e arrondissement
Nationalité Drapeau de France France
Activité(s) Peintre
Maître William Bouguereau
Mouvement artistique Peinture orientaliste
Influencé par Eugène Delacroix
Esclave d'amour et Lumière des yeux, 1895 (musée d'Orsay).
Raoucha, 1901, 46 x 45 cm, musée des Beaux-Arts d'Alger.
La Lutte des baigneuses (1909, coll. particulière) illustre la veine érotique dans l'œuvre d'Étienne Dinet[1].
La qubba funéraire de Dinet à Bou-Saâda.

Alphonse-Étienne Dinet, devenu plus tard Nasreddine Dinet après sa conversion à l'Islam, né le 28 mars 1861 à Paris dans le 1er arrondissement et mort le 24 décembre 1929 à Paris dans le 14e arrondissement, est un peintre orientaliste français.

Sommaire

Biographie

1861 : 28 mars Naissance à Paris dans une famille d'avoués.

1865 : Naissance de sa sœur Jeanne qui sera plus tard sa biographe[2].

1871 : Internat au lycée Henri-IV, à Paris, où il a pour condisciple Alexandre Millerand, futur président de la République française.

1881 : Après avoir obtenu son baccalauréat, il s'inscrit à l'École des beaux-arts de Paris et entre dans l'atelier de Victor Galland.

1882 : Élève de William Bouguereau et Tony Robert-Fleury à l'Académie Julian, il expose pour la première fois au Salon des artistes français.

1884 : Dinet fait son premier voyage dans le Sud algérien avec une équipe de savants entomologistes, dans la région de Bou-Saâda. L'année suivante un second voyage le conduit à Laghouat et au Mzab. Il peint ses deux premiers tableaux algériens, Les Terrasses de Laghouat et L'Oued M'Sila après l'orage.

1886 : L'État français lui achète une toile pour l'ancien musée du Luxembourg et il se met à apprendre l'arabe pour mieux comprendre la culture islamique.

1887 : Troisième voyage en Algérie. Dorénavant il y passe six mois par an. Création officieuse de la Société des peintres orientalistes.

1888 : Il expose avec les impressionnistes : c'est le « groupe des Trente-Trois ».

1889 : Il obtient la médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris et, avec Meissonier, Puvis de Chavannes, Rodin, Carolus-Duran et Charles Cottet, fonde la Société nationale des beaux-arts.

1893 : Les orientalistes font leur première exposition officielle au Palais de l'Industrie à Paris.

1894 : Il participe à l'Exposition universelle d'Anvers.

1896 : Il est fait chevalier de la Légion d'honneur[3].

1898 : Antar, « poème héroïque arabe des temps antéislamiques d'après la traduction de M. Devic », illustré par 132 planches d'Étienne Dinet, publié par L'Édition d'art H. Piazza et Cie.

1900 : Il installe son premier atelier algérien à Biskra et obtient la médaille d'or à l'exposition universelle de Munich.

1902 : Publication chez Piazza de Rabia el Kouloub ou le Printemps des cœurs, recueil de trois légendes sahariennes. Son tableau L'Arabe en prière amorce le mouvement qui l'amènera à se convertir.

1904 : Publication des Fléaux de la peinture chez l'éditeur Laurens, œuvre préfacée par le conservateur du musée du Louvre.

1905 : Il achète une maison à Bou-Saâda pour y passer les trois quarts de l'année. L'artiste est fait officier de la Légion d'honneur[3].

1906 : Publication chez Piazza de Mirages, illustré de 24 scènes de la vie arabe, dédié à Léonce Bénédite. Ce livre sera réédité en édition populaire sous le titre Tableaux de la vie arabe.

1907 : Sur ses conseils est créée à Alger la Villa Abd-el-Tif, sur le modèle de la Villa Médicis à Rome.

1908 : Étienne Dinet annonce par lettre à un ami qu'il s'est converti à l'islam depuis plusieurs années.

1910 : Publication d'un roman, Khadra, danseuse Ouled Naïl. Participe à l'Exposition universelle de Bruxelles.

1911 : Publication de contes sahariens, El Fiafi oua el Kifar ou le Désert.

1912 : Participation à l'Exposition universelle d'Amsterdam. Par ses interventions, il obtient des autorités que Bou-Saâda soit territoire civil et non militaire.

1913 : Il annonce à ses amis le choix de son nouveau prénom musulman : Nasr-Eddine. Il participe à l'exposition universelle de Gand.

1914 : Mort de son père.

1915-1918 : Nasr-Eddine Dinet transforme le château familial d'Héricy en hôpital pour recevoir les blessés de guerre. Il s'inquiète du moral des troupes musulmanes et esquisse des projets de stèles mortuaires pour les combattants musulmans tombés au combat. Après l'armistice, en collaboration avec son ami Sliman ben Ibrahim, il écrit La Vie de Mohammed, Prophète d'Allah chez Piazza. Les illustrations sont de Dinet et les enluminures de Mohammed Racim.

1922 : Mort de la mère du peintre. Il publie chez Piazza et Geuthner L'Orient vu de l'Occident, essai sur l'orientalisme littéraire.

1923 : Il achète une villa à Saint-Eugène à Alger où il expose régulièrement. Vente du château d'Héricy.

1925 : Il fait ériger à Bou-Saâda la qubba devant abriter sa future tombe.

1926 : Inauguration en juillet de la mosquée de Paris à l'édification de laquelle il a œuvré.

1927 : Il réaffirme publiquement sa conversion à l'islam dans la Grande Mosquée d'Alger (Djamâa El Kébir).

1929 : Il effectue, en compagnie de Sliman ben Ibrahim, le pèlerinage à La Mecque. Le 24 décembre il décède d'une crise cardiaque devant son domicile parisien. Georges Leygues, ancien président du Conseil, et Maurice Viollette, ancien gouverneur de l'Algérie, prononcent des discours devant sa dépouille déposée à la mosquée de Paris.

1930 : 12 janvier. Funérailles officielles à Bou-Saâda en présence de Pierre Bordes, gouverneur général de l'Algérie, qui retrace la vie exemplaire de l'artiste. Éloge funèbre en arabe prononcé par une délégation des membres de Nadi Taraqi et des oulémas. Le Pèlerinage à la Maison sacrée d'Allah, écrit avec Sliman ben Ibrahim, paraît chez Hachette.

Œuvres

Ses œuvres s'inspirent des traditions, des histoires et de la vie à Bou-Saâda, considérée alors comme la « porte » du Sahara

  • Ouled Naïl, 1861, musée d'Orsay, Paris.
  • Terrasses de Laghouat, 1885, musée d'Orsay, Paris.
  • Une rue à Laghouat, 1887, musée d'Orsay, Paris.
  • Autoportrait de l'artiste, 1891, musée Nasr-Eddine-Dinet, Bou-Saâda, Algérie.
  • Jeune fille de Bou-Saâda, huile/carton, 1892, musée d'Orsay, Paris.
  • L'air était embrasé, 1894, musée d'Oran, Algérie.
  • Esclave d'amour et Lumière des yeux, 1895, musée d'Orsay, Paris.
  • Le Lendemain du ramadan, 1895, musée Henri-Boez, Maubeuge.
  • Raoucha 1901, musée des Beaux-Arts, Alger.
  • La Lutte des baigneuses, 1909, collection particulière.
  • Paysage de l'Eiger, ensemble 3 huiles/carton 33 x 20 cm, 33 x 22 cm, 33 x 24,5 cm, collection particulière[4].
  • Petites filles jouant et dansant, huile/toile, musée des Beaux-Arts, Alger.
  • Départ à La Mecque, huile/toile, musée des Beaux-Arts, Alger
  • La Voyante, huile/toile, Musée national de Cirta, Constantine.

L'Autoportrait de l'artiste, réalisé en 1891 (musée Nasr-Eddine-Dinet, Bou-Saâda), a été peint dans l'un des deux pavillons des bords de Seine du château d'Héricy, situé en Seine-et-Marne non loin de Fontainebleau. Le tableau est présenté l'année de sa création lors de l'Exposition internationale de peinture à la galerie Georges-Petit-Puis à Paris, puis en mai 1892 au Salon de la Société nationale des beaux-arts du Champ de Mars.

Le tableau, qui occupe une place de choix dans le hall d'accueil du château, reviendra aux acquéreurs lors de la vente de la propriété en 1923. Plus tard, ceux-ci l'offriront à Hadj Sliman ben Ibrahim au moment de la revente.

« Dinet s'est plu à s'y représenter dans son habitude familière (…) Il peint en fixant son modèle, son pinceau favori entre les dents, prêt pour une délicate retouche. Cette attitude, il la conserve sa vie durant », écrit sa sœur commentant cette œuvre.

Bénédite, son ami, conservateur du musée du Luxembourg, en fait cette description : « L'artiste se distingue par une figure fine et nerveuse au teint bronzé qu'allonge une courte barbe noire, argentée chaque année au-dessus de ses tempes ; ses yeux à la fois froids et décidés, farouches et doux sous les sourcils noirs qu'arrêtent son front nu, intelligent et volontaire. Vous croirez vraiment avoir en face de vous quelque chef arabe déguisé à l'européenne. »

Annexes

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Sources

  • Retrouvailles, Dinet à Bou-Saâda 2006, ministère de la Culture, musée national Nasr-Eddine-Dinet, Bou-Saâda, Algérie.
  • Denise Brahimi, Les Terrasses de Bou-Saâda : essai sur la vie et les écrits du peintre Étienne Nasreddine Dinet, éd. ENAG, Alger, 1986.

Bibliographie

  • François Pouillon, Les Deux Vies d'Étienne Dinet, éd. Balland, 1997.
  • Denise Brahimi et Koudir Benchikou, Les Orientalistes, volume 2 : Étienne Dinet, ACR Édition, 1998.

Notes et références

  1. Yacine Idjer, « De la spiritualité à l'érotisme », Info Soir, Alger, 23/12/2004.
  2. Jeanne Dinet Rollince, La Vie de E. Dinet, éd. G.P. Maisonneuve, Paris 1938.
  3. a et b Notice no LH/778/42, sur la base Léonore, ministère de la Culture
  4. 5 octobre 2007 Gazette de l'Hôtel Drouot, Massol s.a.

Lien externe


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Étienne Dinet de Wikipédia en français (auteurs)

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