- Portugais
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Portugais
PortuguêsParlée en/au Angola
Brésil
Cap-Vert
Guinée-Bissau
Inde (Daman et Diu, Goa)
Macao
Mozambique
Portugal
Sao Tomé-et-Principe
Timor orientalNombre de locuteurs 240 millions Typologie SVO flexionnelle Classification par famille - - langues indo-européennes
- - langues romanes
- - langues ibéro-romanes
- - portugais
- - langues ibéro-romanes
- - langues romanes
Statut officiel Langue officielle de Régi par Instituto Internacional de Língua Portuguesa, Comunidade dos Países de Língua Portuguesa Codes de langue ISO 639-1 pt ISO 639-2 por ISO 639-3 por Linguasphere 51-AAA-a IETF pt Échantillon article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (voir le texte en français)
Artigo 1°
Todos os seres humanos nascem livres e iguais em dignidade e em direitos. Dotados de razão e de consciência, devem agir uns para com os outros em espírito de fraternidade.
modifier Le portugais est une langue appartenant à la branche romane de la famille des langues indo-européennes. Les locuteurs du portugais s'appellent les lusophones.
Le portugais occupe la sixième place au monde si on considère le nombre de personnes dont c'est la langue maternelle. Il est la seconde langue parlée en Amérique latine, après l'espagnol (plus du tiers de l'Amérique latine parle le portugais), mais la langue la plus parlée sur le continent sud-américain et de l'hémisphère sud. En Afrique, le portugais se présente comme une importante lingua franca dans les anciennes colonies portugaises. Il représente au total 240 millions de locuteurs dans le monde.
Il est parlé au Brésil, au Portugal, à Madère, aux Açores, en Angola, au Mozambique, au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, à Sao Tomé-et-Principe, au Timor oriental, à Goa (Inde), à Daman et Diu (Inde) et à Macao (Chine).
Dans la péninsule Ibérique, avec le galicien, il appartient à la famille des langues ibéro-romanes.
Les normes de la langue portugaise sont régies par l’Instituto Internacional de Língua Portuguesa et la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa.
Des créoles à base portugaise sont parlés au Cap-Vert, en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe.
Sommaire
Histoire
Articles connexes : Latin vulgaire et Galaïco-portugais.Arrivant dans la péninsule Ibérique en 218 av. J.-C.[1], les Romains apportent le latin vulgaire d'où descendent toutes les langues romanes. La langue est répandue par les soldats romains, les colons et les commerçants qui construisent des villes romaines principalement près des colonies des civilisations antérieures.
Entre 409[2] et 711[3] après J.-C., l'Empire romain s'effondre et la péninsule Ibérique est conquise par les peuples germaniques (Invasions barbares). Les occupants, essentiellement Suèves et Wisigoths, adoptent la culture romaine et les dialectes en latin vulgaire de la péninsule.
Après l'invasion mauresque de 711, l'arabe devient la langue administrative des régions conquises, mais la population continue à parler essentiellement une forme de roman communément appelé mozarabe. L'influence de l'arabe sur les dialectes romans parlés dans les royaumes chrétiens européens a été faible affectant principalement leur lexique.
Poésie Médiévale Das que vejo nom desejo outra senhor se vós nom, e desejo tam sobejo, mataria um leon senhor do meu coraçom: fim roseta, bela sobre toda fror, fim roseta, nom me meta em tal coita voss'amor! João de Lobeira
(1270–1330)Les documents les plus anciens en langue portugaise, entrecoupée de nombreuses phrases latines, sont des documents notariaux du IXe siècle. Cette phase est connue sous le nom de proto-portugais (entre le IXe et le XIIe siècle). Le Portugal devient un royaume indépendant avec le Royaume de León en 1139, sous le roi Alphonse Ier de Portugal. Dans la première période du vieux-portugais — période galaïco-portugaise (du XIIe au XIVe siècle) — la langue devient progressivement d'usage général. Pendant quelque temps, le galaïco-portugais est la langue de prédilection pour la poésie lyrique en Hispania chrétienne[4], comme l'occitan est la langue de la littérature occitane pour les troubadours. En 1290, le roi Denis Ier de Portugal crée la première université portugaise à Lisbonne (Estudos Gerais, déplacée plus tard à Coimbra), et décrète que le portugais, jusque là simplement appelé « langage commun » devient la langue officielle.
Dans la seconde période du vieux-portugais, du XIVe au XVIe siècle, avec les explorations portugaises, la langue se répand dans de nombreuses régions d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. Au XVIe siècle, il devient une lingua franca en Asie et en Afrique, utilisée pour l'administration coloniale et le commerce mais aussi pour les communications entre les responsables locaux et les Européens de toutes nationalités. Sa diffusion est facilitée par les mariages mixtes entre Portugais et les populations autochtones et son association avec les efforts des missionnaires catholiques conduit à l'appelation « kristang » (du mot cristão : chrétien) de certains créoles et pidgins portugais dans de nombreuses régions d'Asie. La langue continue à être populaire dans certaines parties d'Asie jusqu'au XIXe siècle dans les communautés chrétiennes lusophones d'Inde, de Ceylan, de Malaisie et d'Indonésie.
La fin de la période du vieux-portugais est marquée par la publication du Cancioneiro Geral de Garcia de Resende en 1516. Le début du portugais moderne au XVIe siècle est caractérisé par une augmentation du nombre de mots empruntés au latin et au grec classique, enrichissant le lexique.
Classification
Le portugais appartient au groupe ibéro-roman des langues romanes. Son ancêtre est le galaïco-portugais d'où sont issus également le galicien et le fala.
Répartition géographique
Le portugais est la langue maternelle de la majorité de la population du Portugal (100 %, 11,6 millions[5],[6]), du Brésil (190,6 millions[7]), de Sao Tomé-et-Principe (95 %[8] à 99,8 %[9]) et de l'Angola (80 %[10]) et est la langue la plus parlée au Mozambique (40 % selon le recensement de 1997[11]). Il est parlé par 11,5 % de la population de la Guinée-Bissau[12]. Aucune donnée n'est disponible pour les îles du Cap-Vert dont presque toute la population est bilingue, la population monolingue parlant le créole du Cap-Vert.
De petites communautés lusophones subsistent dans d'anciennes colonies portugaises telles que Macao, où il est parlé par 2,4 % de la population[13], au Timor oriental (25 %[14]) et dans certaines parties de l'Inde, telles que Goa[15] et Daman et Diu[16].
Il est également parlé par des communautés immigrées en Afrique du Sud (entre 300 000 et 600 000 personnes[17]), en Andorre (15.4 %[18]), en Australie (0,13 % soit 25 779 personnes le parlent chez eux d'après le recensement de 2006[19]), aux Bermudes (3,6 %[20]), au Canada (0,72% soit 219 275 personnes d'après le recensement de 2006[21],[22] mais entre 400 000 et 500 000 d'après Nancy Gomes[23]), en France[24], au Japon[25], à Jersey (4,6 %[26]), au Luxembourg (9 %[6]), en Namibie[27], au Paraguay (10,7 % soit 636 000 personnes[28]), en Suisse (196 000 nationaux en 2008[29]), au Venezuela (1 à 2 %, soit 254 000 à 480 000 personnes[30],[23]) et aux États-Unis (0,24 % soit 687 126 personnes selon le American Community Survey de 2007[31]) principalement en Floride[32], au Massachusetts[33], au New Jersey[34], dans l'État de New York[34],[35] et à Rhode Island[36].
Statut officiel
Articles détaillés : liste des pays où le portugais est langue officielle et Lusophonie.Actuellement, le portugais est la langue officielle de l'Angola, du Brésil, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Portugal, de Sao Tomé-et-Principe et du Mozambique[37]. Il est également l'une des langues officielles de la région administrative spéciale de Macao (avec le chinois) et du Timor oriental, (avec le tétoum).
Le portugais est la langue officielle de plusieurs organisations internationales. La Communauté des pays de langue portugaise[37] se compose de huit pays indépendants dont la langue officielle est le portugais. C'est également une langue officielle de l'Union européenne, représentant 3 % de sa population[38], et majoritaire dans le Mercosur, de l'Organisation des États américains, de l'Organisation des États ibéro-américains, de l'Union des Nations sud-américaines, et de l'Union africaine (une des langues de travail) et l'une des langues officielles d'autres organisations.
Deuxième langue
L'Uruguay a conféré au portugais un statut égal à l'espagnol dans son système éducatif le long de la frontière nord avec le Brésil. Dans le reste du pays, il est enseigné comme matière obligatoire à partir de la 6e depuis 2008[39].
Il est aussi offert obligatoirement par les écoles secondaires en Argentine[40] et comme option au Venezuela[41], en Zambie[42], au Congo[43], au Sénégal[43], en Namibie[43], au Swaziland[43], en Côte d'Ivoire[43] et en Afrique du Sud[43].
Futur
Selon les estimations de l'UNESCO, la langue portugaise a le plus fort potentiel de croissance en tant que langue internationale en Afrique du Sud et en Amérique du Sud[44]. Les pays lusophones d'Afrique devraient compter une population s'élevant à 83 millions de locuteurs d'ici 2050. Au total, les pays de langue portugaise compteront 335 millions de locuteurs cette même année[44].
Depuis que le Brésil a signé, en 1991, le traité du marché économique de l'Amérique du Sud (Mercosur) avec d'autres nations, comme l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, il y a un regain d'intérêt pour l'étude du portugais dans les pays d'Amérique du Sud. Le poids démographique du Brésil dans le continent continuera de renforcer la présence de la langue dans la région.
Même si après la cession de Macao à la Chine en 1999, l'utilisation du portugais était en baisse en Asie, il redevient une langue d'avenir, principalement parce que le Timor oriental a augmenté le nombre de ses locuteurs au cours des cinq dernières années, mais aussi en raison de l'augmentation des liens financiers et diplomatiques chinois avec les pays lusophones[45].
En juillet 2007, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a annoncé la décision du gouvernement de faire du portugais la troisième langue officielle de la Guinée équatoriale, afin de respecter les exigences pour devenir membre à part entière de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Son application est actuellement en cours d'évaluation par les autres membres de la CPLP[46].
En mars 1994, le Bosque de Portugal est créé dans la ville brésilienne de Curitiba. Le parc abrite le Mémorial de langue portugaise, qui honore les immigrants portugais et les pays qui ont adopté la langue portugaise. À l'origine, il y avait sept nations représentées par des piliers, mais avec l'indépendance du Timor oriental, un autre pilier est ajouté pour ce pays en 2007[47]. En mars 2006, le Musée de la langue portugaise, musée interactif sur la langue portugaise, est fondé à São Paulo, au Brésil, la ville comptant le plus grand nombre de lusophones dans le monde[48].
Dialectes
Les dialectes portugais sont des variantes de la langue n'ayant pas suffisamment d'écarts par rapport à la norme officielle pour être considérés comme des langues distinctes. Les différences entre les dialectes portugais sont pour la plupart la phonologie, la fréquence d'utilisation de certaines formes grammaticales et la distance entre les niveaux formels et informels.
Ces dialectes se répartissent en deux groupes, ceux apparentés au portugais du Brésil et ceux apparentés au portugais du Portugal. Pour des raisons historiques, les dialectes d'Afrique et d'Asie font partie du deuxième groupe, même si certains aspects phonétiques, en particulier la pronociation des voyelles atones, ressemblent plus au « brésilien » qu'au portugais. Les différences ne nuisent cependant pas trop à la compréhension entre locuteurs de différents dialectes.
Angola
- Benguelense — Province de Benguela.
- Luandense — Province de Luanda.
- Sulista — Sud de l'Angola.
- Huambese — Province de Huambo et centre de l'Angola (pas indiqué sur la carte).
Brésil
Les tentatives de classification des dialectes du Brésil sont peu nombreuses et la plus importante a été faite en 1922 (et revue en 1953) par le philologue Antenor Nascentes[49] :
- Falares do Norte (dialectes septentrionaux) :
- Nordestino :
- 2. Cearense — Ceará.
- 7. Nordestino — Nordeste (Alagoas, Sergipe, Ceará, Pernambuco, Paraíba et Rio Grande do Norte ont une façon particulière de parler)[50].
- Amazônico :
- 8. Nortista — Bassin amazonien.
- Baiano :
- 3. Baiano — Bahia.
- Nordestino :
- Falares do Sul (dialectes méridionaux) :
- Fluminense :
- 4. Fluminense — État de Rio de Janeiro et sud de Espírito Santo.
- Carioca — Ville de Rio de Janeiro.
- Mineiro :
- 6. Mineiro — Centre de Minas Gerais (la ville de Belo Horizonte a son propre accent).
- Sulista :
- 1. Caipira — Intérieur de l'État de São Paulo ; sud de Minas Gerais et de Goiás, nord du Paraná, et est de Mato Grosso do Sul.
- 5. Gaúcho — Rio Grande do Sul (nombreux accents distincts en raison de l'afflux d'immigrants européens d'origines diverses.)
- 9. Paulistano — Ville de São Paulo et zones orientales de l'État de São Paulo.
- 10. Sertanejo — Goiás et Mato Grosso.
- 11. Sulista — Paraná et Santa Catarina (les villes de Curitiba, Florianópolis et Itapetininga ont des accents distinctes).
- Fluminense :
Portugal
La classification généralement acceptée suit celle de Luís Filipe Lindley Cintra de 1971[51],[52] :
- Dialectes transmontano et alto-minhoto :
- Dialectes baixo-minhotos-durienses-beirões :
- 5. Baixo-Beirão ; Alto-Alentejano — Districts de Castelo Branco et de Portalegre.
- 6. Beirão — Districts de Viseu et de Guarda.
- 9. Nortenho — Districts de Braga et de Porto.
- Dialectes du centre litoral :
- 7. Estremenho — Régions de Coimbra et de Lisbonne (le dialecte de Lisbonne a des caractéristiques particulières non partagées avec celui de Coimbra).
- Dialectes du centre interieur et du sud :
- 2. Alentejano — Alentejo.
- 3. Algarvio — Algarve (il y a un dialecte particulier dans une petite partie de l'ouest de l'Algarve).
- Dialectes insulaires :
- 1. Açoriano — Açores.
- 8. Madeirense — Madère.
Langues dérivées
Article détaillé : liste des langues créoles dont la base lexicale est principalement la langue portugaise.- Crioulo cabo-verdiano — Créole du Cap-Vert.
- Damaense — Daman et Diu, Inde.
- Timorense — Portugais du Timor oriental.
- Goês — Goa, Inde.
- Guineense — Créole de Guinée-Bissau.
- Macaísta ou patuá — Patois macanais (Macao, Chine).
- Moçambicano — Portugais du Mozambique.
- Santomense — Sao Tomé-et-Principe.
- Dialectes portugais de l'Uruguay.
Pour le cas particulier du galicien, il forme avec le portugais le diasystème galaïco-portugais car il partage la même base structurelle et est mutuellement compréhensible. Il y a cependant deux courants idéologiques qui s'opposent pour dire que le galicien est un dialecte du portugais ou une langue différente.
Le courant officiel et majoritaire prône la différenciation, le galicien écrit suivant des normes proches de l'espagnol, rompant ainsi avec l'orthographe traditionnel du galaïco-portugais médiéval.
Le courant minoritaire appelé « réintégrationniste » défend en raison de l'origine commune et de la grande similitude des deux langues, un rapprochement grammatical et orthographique avec le reste du monde lusophone aux fins d'éviter que le galicien ne finisse par être absorbé par le castillan, langue dominante dans l'espace espagnol. Le galicien est ainsi parfois appelé :galego-português, português da Galiza ou encore portugalego.
Écriture
Article détaillé : Orthographe portugaise.Le portugais s'écrit au moyen de l'alphabet latin complété par des diacritiques (le tilde sur les voyelles a et o, qui est l'ancien signe médiéval marquant l'abrègement du "n", par exemple pan (pain) est devenu pão; cédille; accent circonflexe; accent aigu; accent grave) et des digrammes ; nh (équivalent au ñ espagnol ou au gn français), lh (équivalent au ll espagnol ou au gl(i) italien), ch — dont les deux premiers, nh et lh, sont des conventions graphiques qui se retrouvent en occitan. Il existe quelques différences entre l'orthographe du Brésil et celle d'autres pays lusophones. Le portugais du Portugal n'utilisait pas, jusqu'à la réforme de 1990 les lettres k, w et y.
Réforme du portugais
Un projet d'uniformisation de la langue portugaise, visant à modifier l'orthographe de plusieurs centaines de mots, a vu le jour en 1990 sous le nom officiel de « accord orthographique de la langue portugaise ». Ce traité international a été ratifié par le Portugal (1991), le Brésil (1995), Cap-Vert (1998), Sao Tomé-et-Principe (2006), le Timor oriental (2009)[53] et la Guiné-Bissau (2009)[54]. Un « second protocole modificatif » permettant son utilisation dès la ratification par trois pays a été ratifié par le Brésil (2004), Cap-Vert (2005), Sao Tomé-et-Principe (2006) et le Portugal (2008). Il est donc techniquement en vigueur suivant le droit international depuis le 1er janvier 2007[55]. Le parlement portugais a voté en 2008 pour un délai de 6 ans pour son implémentation tandis que le Brésil a légiféré en 2008, maintenant les deux orthographes valides jusqu'en 2012.
Les partisans de la réforme soulignent ses multiples avantages, parmi lesquels la simplification des recherches sur Internet et un jargon juridique uniformisé pour les contrats internationaux. Cette réforme ne concerne que 2 000 des quelque 110 000 mots que comprend le vocabulaire portugais[56] ; cependant, 75 % des changements doivent être effectués par le Portugal affectant 1,6 % du vocabulaire utilisé contre 0,5 % du vocabulaire du Brésil[57]. Les autorités portugaises y voient un argument supplémentaire en faveur de leur vieille ambition de faire adopter le portugais comme langue officielle aux Nations-Unies, qui en comptent actuellement six (anglais, espagnol, français, chinois, arabe, russe).
Les changements au Portugal visent à rendre l'orthographe plus proche de la façon dont les mots sont prononcés en supprimant les consonnes silencieuses, comme le faisaient déjà les Brésiliens. Ainsi óptimo (très bon ou génial) devient ótimo et acção (action) devient ação. Le nouvel alphabet comporte 26 lettres grâce à l'ajout du k, du w et du y, pour accueillir des mots comme kilometro et kwanza, la monnaie angolaise. Au Brésil, le tréma disparait sauf pour les adjectifs dérivés de noms propres d'origine étrangère (mülleriano pour « de Müller »).
Lexique
La plus grande partie du lexique portugais vient du latin. Il y a cependant des mots empruntés d'origine arabe, suite à l'occupation maure durant cinq siècles, et d'origine africaine et asiatique, adoptés durant les découvertes portugaises.
Très peu de mots tracent leur origine jusqu'aux habitants autochtones de la région (Celtibères, Lusitaniens et Gallaeci) avant l'arrivée des Romains. Quelques exemples sont : abóbora (citrouille) et bezerro (veau de moins de un an), du celtibère et cerveja (bière), du celte.
Quelques mots proviennent des peuples germaniques ayant occupé la péninsule Ibérique à partir du Ve siècle. La plupart de ces mots sont liés à la guerre : espora (éperon), estaca (pieu) et guerra (guerre), du gotique spaúra, stakka et wirro, respectivement. Des traces sont aussi trouvées dans des toponymes tels que Ermesinde, Esposende et Resende où « sinde » et « sende » viennent du germanique sinths (expédition militaire) et dans le cas de Resende, le préfixe re vient du germanique reths (assemblée).
Environ 800 mots d'origine arabe entrent dans le lexique portugais entre le IXe et XIIIe siècles. Ceux-ci sont souvent reconnaissables à l'utilisation de l'article arabe a(l)- en début de mot, et incluent beaucoup de mots communs comme aldeia (village) de الضيعة alḍai`a, alface (laitue) de الخس alkhass, armazém (entrepôt) de المخزن almakhzan et azeite (huile d'olive) de الزيت azzait. L’expression arabe Inch Allah (إن شاء الله, in chā' Allāh), transformé en oxalá, fait toujours partie du lexique portugais avec le sens originel : « si Dieu le veut », même si le Dieu auxquels les Portugais modernes font appel n'est plus Allah.
À partir du XVe siècle et de l'expansion maritime du Portugal, des mots japonais, tel katana qui donna catana (machette), et cantonais, tel chá qui donna chá (thé) furent adoptés. Ce fut aussi le cas de certains mots des langues amérindiennes comme le taino (batata pour pomme de terre), les langues tupi-guarani (naná et le tupi ibá cati, respectivement deux espèces d'ananas, donnent ananás et abacaxi) et le guarani (tucan qui donne tucano "toucan"). Plus tard, d'autres mots d'origine africaine intègrent le lexique portugais comme cafuné (caresse de la tête), caçula (benjamin) et bungular (danser comme un serpent), qui viennent du kimbundu, respectivement kifumate, kusula et kubungula.
Finalement, un flux constant de mots d'autres langues européennes vient compléter le vocabulaire. Par exemple, melena (boucle de cheveu) et fiambre (jambon) viennent de l'espagnol ; crochê, paletó, batom (rouge à lèvres) et filete du français crochet, paletot, bâton et filet ; macarrão (macaroni), piloto (pilote), carroça (charrette) et barraca (baraque) de l'italien maccherone, pilota, carrozza, baracca ; et bife (steak), futebol, revólver, estoque, folclore, de l'anglais beef, football, revolver, stock, folklore.
Phonologie
Il y a un maximum de neuf voyelles orales et dix-neuf consonnes, bien que certaines variétés de la langue aient moins de phonèmes (le portugais brésilien comporte huit voyelles orales). Il y a également cinq voyelles nasales, que certains linguistes regardent comme allophones des voyelles orales, dix diphtongues orales et cinq diphtongues nasales. En tout, le portugais brésilien a treize voyelles[58],[59].
Voyelles
Aux sept voyelles du latin vulgaire, le portugais européen a ajouté deux voyelles moyennes centrales, dont l'une tend à être élidée quand on parle rapidement, ainsi que l'e caduc du français (représenté sous la forme /ɯ̽/ ou /ɨ/ ou /ə/). Les voyelles mi-fermées /e o/ et les voyelles mi-ouvertes /ɛ ɔ/ sont quatre phonèmes distincts, qui se déclinent en diverses formes d'alternance vocalique. Comme le catalan, le portugais utilise l'articulation des voyelles pour faire un contraste entre les syllabes toniques et les syllabes atones : les voyelles isolées tendent à être fermées et parfois centralisées quand elles sont atones. Les diphtongues nasales se trouvent surtout à la fin des mots.
Consonnes
Consonnes du portugais[60],[61] Bilabiale Labio-
dentaleDentale Alvéolaire Post-
alvéolairePalatale Vélaire Uvulaire Nasale m n ɲ Occlusive p b t̪ d̪ k ɡ Fricative f v s z ʃ ʒ ʁ Spirante[62] j w Latérale l ʎ Battue ɾ L'ensemble des consonnes du portugais est assez conservatif. Les affriquées médiévales /ts/, /dz/, /tʃ/, /dʒ/ sont fondues avec les fricatives /s/, /z/, /ʃ/, /ʒ/, respectivement, mais pas les unes avec les autres, et il n'y a pas d'autres modifications significatives de cet ensemble depuis lors. Cependant, certaines variétés dialectales et allophones notables ont surgi, parmi lesquelles :
- Dans plusieurs régions du Brésil, /t/ et /d/ ont les allophones affriqués [tʃ] et [dʒ], respectivement, devant /i/ et /ĩ/. (Le français québécois connaît un phénomène similaire, avec des affriquées alvéolaires au lieu de post-alvéolaires. Le japonais est un autre exemple).
- À la fin d'une syllabe, le phonème /l/ a l'allophone [u̯] en portugais brésilien (vocalisation du L).
- Dans plusieurs régions du Brésil et de l'Angola, l'intervocalique /ɲ/ est prononcé comme une spirante palatale nasalisé [ȷ̃] qui nasalise la voyelle précédente, de sorte que, par exemple, /ˈniɲu/ est prononcé comme [ˈnĩȷ̃u].
- Dans presque tout le Brésil, les alvéolaires sifflantes /s/ et /z/ se produisent en distribution complémentaire à la fin des syllabes, et changent selon que la consonne qui suit est sourde ou voisée, comme en anglais. Mais dans presque tout le Portugal et dans certaines régions du Brésil (en particulier Rio de Janeiro), ces consonnes sibilantes sont postalvéolaire à la fin des syllabes : /ʃ/ devant des consonnes sourdes, et /ʒ/ devant des consonnes voisées (en judéo-espagnol, /s/ est également souvent remplacé par /ʃ/ à la fin des syllabes).
- Il y a un nombre considérable de variations dialectales de la réalisation du phonème rhotique /ʁ/, tels que /r/, [ʀ], [x], [χ], [h] et [ɹ].
Prononciation
u = ou français o = ou français quand il n'est pas accentué, o français quand il est accentué ou = o nh = gn français, ñ espagnol lh = ll espagnol et li français (comme dans « lion ») s = s dur en début de mot ou après consonne z entre deux voyelles. Avec l'accent du Portugal et de Rio de Janeiro j du je français en fin de mot, exemple : os Portugueses (ouj Pourtouguezej) = les Portugais, ou ch français devant c, f, p, t, q, exemple casca (cachca) = coquille, ou costa (cochta) = côte (mer) ch = ch français j = j français ã = in/ain/ein français (exemple: irmã (irmain) = sœur) ão = in+ou (rapide) (exemple: pão (pain+ou) = pain) ãe = in+i (rapide) (exemple: mãe (main+i) = mère) õe = on+i (rapide) (exemple: lições (liçon+ije) = leçons) x = le plus souvent comme ch français (exemple: puxar (pouchar) = tirer) et en début de mot (exemple: xadrez (chadrej) = jeu d’échecs). Aussi ks (exemple: tóxico (toksicou) = toxique), s (exemple: máximo (massimou) = maximum) ou z (exemple: exame (ézame) = examen) z = z français. Avec l'accent du Portugal et de Rio de Janeiro j du je français en fin de mot, exemple paz (page) = paix, ou raiz (rahije) = racine Grammaire
Grammaticalement, le portugais se distingue de la plupart des autres langues romanes par l'existence d'un subjonctif futur servant à exprimer l'éventuel du futur (Se tiveres dúvidas, liga-me. : « Au cas où tu aurais une question, appelle-moi. ») et par la conjugaison de l'infinitif avec son sujet dans les propositions infinitives. Consulter l'article détaillé sur la conjugaison portugaise pour plus de détails.
Exemples
Mot Traduction Prononciation terre terra [ˈtɛ.rɐ] ciel céu [ˈsɛw] eau água [ˈag.wɐ] feu fogo [ˈfo.gu] homme homem [ˈɔ.mẽj] femme mulher [mu.ˈʎɛɾ] manger comer [ku.ˈmeɾ] boire beber [bɨ.ˈbeɾ] grand grande [ˈgɾɐ̃.dɨ] petit pequeno [pɨ.ˈke.nu] nuit noite [ˈnoj.tɨ] jour dia [ˈdi.ɐ] maison casa [ˈka.zɐ] - Je suis perdu(e). Je cherche la gare. : (Eu)[65] estou perdido(a). (Eu)[65] estou à procura da estação de comboio.(Portugal) / (Eu)[65] estou perdido(a). (Eu)[65] estou procurando a estação de trem. ou estação ferroviária (Brésil)
- Je suis de France. : (Eu)[65] sou da França.
- Cent un : Cento e um
- Mon cousin vient d'arriver. : O meu primo acabou de chegar.
- J'aime les pâtes.: Gosto de massa.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Portuguese language » (voir la liste des auteurs)
- François Cadiou, Hibera in terra miles : Les armées romaines et la conquête de l'Hispanie sous la République (218 – 45 av. J.-C.), Madrid, Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », 2008, 852 p. (ISBN 9-788496-820074)
- royaume suève dans la péninsule Ibérique. Établissement du
- Début de l'invasion de l'Espagne par l'armée berbère.
- Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes : Introduction aux études de linguistique romane, Bruxelles, De Boeck Supérieur, coll. « Champs linguistiques », août 1999, 2e éd., 313 p. (ISBN 2-8011-1227-5) [présentation en ligne]
- (pt)(en)Instituto Nacional de Estatística Site officiel
- (en)Eurobaromètre Spécial 243 "Les européens et leurs langues", Commission européenne, 2006, p. 6. Consulté le 3 juin 2011, ou le résumé en français.
- (pt)(en)(es)Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística Site officiel
- Rosalba Sterzi, Análise dos Dados do Recenseamento de 1981, cité sur le site de Jacques Leclerc, « São Tomé-et-Príncipe » D'après
- Interferências linguísticas: um contributo para o ensino da língua portuguesa em S.Tomé e Príncipe », 2009, p. 52. Consulté le 9 juin 2011 Résultat du dernier recensement incluant la question des langues, en 1991, voir en portugais (résumé en français) : Helena Lima Afonso, «
- (pt)Adelardo Medeiros, « A língua portuguesa — Angola ».
- A língua portuguesa — Moçambique ». Mais seulement 6,5 % dont c'est la langue maternelle, voir en portugais : Adelardo Medeiros, «
- (pt)Adelardo Medeiros, « A língua portuguesa — Guiné-Bissau ».
- (pt)(en)(zh)Bureau des statistiques et recensement de la RASM, « Résultats globaux du recensement intercalaire de 2006 », 2007. Consulté le 26 avril 2011
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- Georges Kersaudy Langues sans frontières. À la découverte des langues de l'Europe p. 60
- Paul Teyssier Manuel de langue portugaise Portugal-Brésil pp. 35-36, Éd. Kilncksieck
- L'usage des pronoms personnels sujets est facultatif en portugais : la personne est le plus souvent déterminée par la conjugaison. Cependant, leur omission peut être source de malentendus.
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