- Chadli Bendjedid
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Colonel Chadli Bendjedid Origine Algérie Allégeance Armée de libération nationale
AlgérieGrade Colonel Conflits Guerre d'Algérie Commandement Chef maquisard de la base de l'est
Chef de la 5e région militaire
Chef de la 2e région militaireAutres fonctions Homme politique, Homme d'État modifier Chadli Bendjedid (en arabe : شاذلي بن جديد, Shâdhlî Bin Jadîd), né le 1er juillet 1929 à Seba'a, dans la commune de Bouteldja, dans la région d'El-Taref au nord-est de l'Algérie, est un colonel et un homme d’État algérien.
Militaire de carrière, membre du conseil de la Révolution de juin à juillet 1965, son accession à la magistrature suprême sera décidée par un conclave militaire : il fut le troisième Président de la République algérienne démocratique et populaire, du 7 février 1979 jusqu'à sa démission le 11 janvier 1992 sous la contrainte d'un coup d'État militaire. Il fut aussi ministre de la défense du 8 mars 1979 au 25 juillet 1990.
De plus, il a été président du Front de libération nationale durant son mandat à la Présidence de la république.
Sommaire
Guerre d'Algérie
Chadli Bendjedid rejoint le Front de libération nationale (FLN) en 1955, durant la Guerre de Libération nationale algérienne (Guerre d'Algérie, 1954-1962), au sein duquel il exerce plusieurs fonctions et responsabilités. Il sera ainsi chef de bataillon puis chef d'un sous-groupement de 6 000 hommes. En mission pour le compte de l'État-major du colonel Houari Boumedienne, il est fait prisonnier en juillet 1962 par le commandement ALN de la wilaya II (Nord Constantinois), dirigé alors par le colonel Salah Boubnider dit "Sawt el-Arab", le 5 juillet 1962, date de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie. Il est ligoté dans une casemate dans les djebels de Jijel et il a pour geôlier un moudjahid ex-capitaine de l'Armée française, Brahim Chibout, qui deviendra durant le mandat de Président de Chadli ministre des Moudjahidines.[réf. nécessaire].
Carrière militaire
À l’indépendance de l'Algérie en 1962, Chadli Bendjedid est nommé commandant de la région militaire de Constantine jusqu'en 1964. Il prend ensuite en charge la seconde région militaire, celle d'Oran où il a la mission de permettre l'évacuation des forces militaires françaises stationnées à Mers el-Kebir conformément aux Accords d'Évian et la surveillance de la frontière entre l'Algérie et le Maroc sujette à de multiples tensions avec le Maroc. Il reste à ce poste pendant quinze années, jusqu'à sa nomination à Alger par le colonel Houari Boumedienne comme coordonnateur de l'ensemble des services de sécurité.
Houari Boumedienne nomme Chadli Bendjedid membre du conseil de la révolution à la suite de son coup d'État militaire du 19 juin 1965. Il conserve ce poste jusqu'à la mort de Boumedienne, attribué préférence[réf. nécessaire] à Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères et à Mohamed-Salah Yahiaoui, chef du FLN.
Chadli Bendjedid est promu au grade de colonel en 1969. Il accède à la présidence de la République, de par son grade le plus élevé et parce qu'il est le plus ancien dans la hiérarchie militaire. Son accession au pouvoir a été facilitée par un conclave de militaires[1].
Présidence
Chadli Bendjedid a été élu trois fois en tant que président de la République, cumulant treize ans d'exercice. Il est le seul président algérien resté aussi longtemps dans ses fonctions par voie électorale. Boumedienne a atteint le même nombre d'années d'exercice, dont quatre en tant qu'élu (les années précédentes suivaient le coup d'État de 1965).
Chadli Bendjedid fait libérer le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, emprisonné par Boumedienne depuis le coup d'État de 1965. Il autorise le retour en Algérie des opposants historiques tels que Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumaza. Il se débarrasse très vite des tous les membres du Conseil de la Révolution, et plus tard de certaines autres personnes gênantes[évasif].
Chadli Bendjedid a dirigé l'Algérie avec beaucoup d'amateurisme. Il était également connu pour travailler très peu tout en étant très mal entouré.
Durant la présidence de Chadli Bendjedid, de nombreux militaires algériens se sont vu prendre du pouvoir[évasif], tels que Larbi Belkheir, Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Mohammed Touati. Ils figurent tous dans la liste de sous-officiers promus sous-lieutenants par l'armée française et qui ont fait l’objet de vagues successives de "désertion" de l'armée française pour rejoindre le FLN en Tunisie en 1958, 1959 et 1961[réf. nécessaire].
Il a été accusé de la faillite du pays[réf. nécessaire].
C'est sous sa présidence qu'ont lieu les manifestations d'octobre 1988, durement réprimées (de nombreux morts). A la suite de celles-ci, il annonce l'instauration du pluralisme politique lorsque les citoyens lui demandaient du travail, des logements et des produits de première nécessité. Dans ce contexte le Front Islamique du Salut (FIS), fondé en 1989, est apparu comme incarnant le mécontentement populaire à l'égard du parti unique. Cela lui permit de construire sa campagne électorale et bâtir un programme politique basé sur la charia islamique face à un peuple miséreux qui a massivement voté pour le F.I.S. en 1990 et 1991.
Il a été le père de l’affaiblissement volontaire des appareils répressifs de l’Etat. Il a affaibli le pouvoir de la DGSN (la Police), qui était aussi important que celui de la Sécurité militaire pendant l’ère Boumedienne. Il a souvent appliqué le principe consistant à « Diviser pour mieux régner », en divisant la fameuse Sécurité militaire en trois, ce qui a amoindri fortement le pouvoir de cette structure.
Il est présenté aussi comme étant le père de l'initiative démocratique en l'Algérie dans les années 1980 : il met fin ainsi au système du parti unique, engage le pays dans le multipartisme (quoique toujours dépendant de l'État), libère la société de la police politique ou du moins c'est ce qu'il a essayé de faire, met fin à toute autorisation de quitter le territoire, une allocation devise est même fixée à tout citoyen voulant partir à l'étranger en touriste.
Sur le plan économico-social, il a réalisé quelques infrastructures comme la construction des autoroutes, mais qui ont rendu beaucoup de services aux usagers; les barrages; les logements, et le monument du martyr, etc. D'un autre côté, il a accompli un changement radical de la politique de son prédécesseur, Boumedienne. Deux des six projets de zone industrielle ont été annulés. Il favorisa les importations au détriment du développement local national. Beaucoup de secteurs productifs se sont effondrés.
La chute des prix du pétrole à partir de 1986 mettra fin à cette politique socio-économique;
En diplomatie, il nomme Mohammed-Seddik Benyahia comme ministre des affaires étrangères, avec comme objectif la mise en œuvre d'un dispositif pour rééquilibrer les relations extérieures de l'Algérie, notamment en matière d'armement. Ainsi, les États-Unis vont être au centre de cette nouvelle politique extérieure. Il sera même le premier président de l'Algérie à se rendre en visite officielle aux États-Unis du temps du président Reagan; les relations avec ce grand pays ne cesseront de se renforcer, notamment depuis le rôle remarquable qu'avait joué l'Algérie dans le dénouement des otages américains à Téhéran (Iran). Après les événements d'octobre 1988, il sera affaibli; cela a permis d'engager le pays sur une nouvelle expérience politique – "la voie démocratique".
Il fut réélu pour une troisième fois à la tête de l'État le 22 décembre 1988. Adoption par référendum de la quatrième constitution le 23 février 1989. Le 5 juin 1991 proclamation de l'état de siège.
Chadli Bendjedid annonce sa démission le 12 janvier 1992 et déploiement de l'armée dans Alger. Ce coup de force militaire est dirigé par les généraux Khaled Nezzar, Mohammed Touati, Larbi Belkheir, Toufik et Mohamed Lamari.
Legs
Après les événements de janvier 1992, il fut assigné à résidence.
Les militaires, qu'il a lui-même placés, décident d'interrompre le processus électoral qui a permis au FIS de gagner aux élections législatives. Cette opération a entraîné la société dans des affrontements qui mèneront le pays à la guerre civile, qui durera dix ans. La montée du FIS s'est faite grâce à Chadli, qui voulait cohabiter avec le FIS dans le cadre des lois de la République[réf. nécessaire].
L'approche politique dégagée avec son Premier ministre Mouloud Hamrouche, tient toujours : les développements politiques de la crise algérienne au lendemain de l'annulation du second tour des élections législatives de janvier 1992, confirment la tendance voulue par le tandem Chadli-Hamrouche pour la construction d'une "autre" Algérie ouverte et moderne...[évasif]
Chadli reste un homme politique très important pour comprendre l’Algérie d’aujourd’hui[évasif]. Il est le seul et unique maquisard à avoir exercé les de hautes responsabilités sans discontinuer de février 1955 à janvier 1992 : chef maquisard de la base de l'est, chef de la 5e région militaire, chef de la 2e région militaire regroupant les plus importantes forces de l'ANP, coordinateur des services de sécurité, et président de la République.
Notes et références
- Benjamin Stora, Algeria, 1830-2000: A Short History, Cornell University Press, Ithaca, NY, 2004 (ISBN 0801489164) - (ISBN 9780801489167)
Catégories :- Naissance en 1929
- Président de l'Algérie
- Personnalité politique algérienne
- Membre du Front de libération nationale (Algérie)
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