- Bijoux
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Bijou
Pour les articles homonymes, voir Bijou (homonymie).Un bijou est un élément de parure corporelle qui peut être porté sur le vêtement, sur le corps ou même dans le corps. Outre ses fonctions décoratives, le bijou est au service de multiples autre fonctions ou intentions[1].
Ces fonctions sont très variables selon les époques et les cultures, mais aussi selon les "croyances" ou perceptions propres à l'individu qui porte le bijou. Il est néanmoins possible de distinguer quelques fonctions spécifiques[2].
- Fonction sociale : l'objet va être signifiant du statut social spécifique du porteur (ainsi l'alliance qui signifie que le porteur est marié, l'anneau du Pêcheur qui indique que son porteur est le Pape ...). On pourrait aussi y classer toute la tradition de la bijouterie de deuil (objets noirs conçus en jais ou verroterie)
- Fonction identitaire : l'objet signe l'appartenance du porteur à un groupe spécifique (qu'il soit religieux, professionnel, politique, ethnique, sexuel ou autre). Ainsi,c'est le cas du "joint", anneau d'oreille en or porté par les Compagnons du Tour de France qui permet au porteur d'être reconnu par ses pairs. Cette fonction peut permettre une identification du porteur soit exclusivement par son groupe soit par une population élargie, selon que la codification est plus ou moins largement connue.
- Fonction magico-religieuse : Les objets sont alors des amulettes, gris-gris, talismans, objets "thérapeutiques" qui protègent leur porteur ou parfois même "le soigne". Ils s'inscrivent tant dans leur conception (couleur, matière, symboles ornementaux..) que dans leur port (emplacement sur le corps, manière de le porter et de l'ôter...) dans des jeux de croyances spécifiques qui sont le gage (pour le porteur ou le concepteur) de leur efficacité.
- Fonction utilitaire : L'objet joue alors un rôle spécifique dans la vie quotidienne du porteur. Sous cette fonction peuvent se grouper des objets aussi multiples que les peignes, attaches de capes, ceintures, pics à chapeaux ou à coiffes ... mais aussi bagues-sceaux, bagues-clefs, châtelaines...
- Fonction sentimentale : L'objet devient un vecteur du souvenir, relatif à une personne, une chose, un lieu ... ayant une importance particulière dans la vie du porteur. Son port active alors le souvenir. La bijouterie a ainsi développé un vocabulaire sentimental au travers de rébus (+ qu'hier - que demain), d'initiales entrelacées, de représentations symboliques ou allégoriques (les mains entrelacées qui disent l'indéfectibilité d'une amitié ou d'un amour des bagues foi, les fleurs de pensée qui signifie combien "on pense à vous"...). L'objet sentimental peut aussi devenir u véritable reliquaire qui contient une photographe (image de l'être aimé), une mèche de cheveux, une dent de lait ou encore quelques cendres crématoires... Loin de preuve d'amour éternel, on peut voir apparaître des bijoux de fonction sentimental plus cocasses; ainsi, la bague "Aie", fragile anneau de pâte de verre vendu sur la Foire de Beaucaire au 18 et 19ème siècle(Gard-France) signait les amours éphémères le temps d'une foire. Elle devait son nom au petit cri qu'elle arrachait à son porteur lorsqu'elle se brisait[3].
- Fonction érotique : cette fonction est illustrée par le texte de Charles Baudelaire, les Bijoux ou encore au sein du roman "Des Bijoux indiscrets" de Richard Klein. L'objet soulignant telle ou telle partie du corps va attirer l'attention du "regardant", faisant appel à ses sens (vision, ouïe, toucher...) et érotisant le corps porteur.
Bien entendu, un même objet peut "répondre" à plusieurs fonctions. Par ailleurs, un bijou est également un témoin de vie inscrit au cœur de multiples rituels sociaux(offert lors d'un événement marquant comme une communion, un mariage, un passage à la majorité par exemple dans les cultures occidentales...) ou plus personnels. Il portera toujours le souvenir de cet événement qu'il soit ou non porté.
Sommaire
Historique
L'usage d'ornements afin d'accessoiriser la tenue est un usage aussi ancien que le vêtement. Les ornements se sont sophistiqués en termes de matières et de techniques de fixation au point de devenir des bijoux au fur et à mesure des avancées technologiques.
Les premiers bijoux identifiés sont des coquillages percés retrouvées à Skuhl en Israël datant de près de 100 000 ans<réf>Vanhaeren M, D'Errico F, Aux origines de la parure, Pour la Science, juillet 2008, p 58-64</réf>. D'autres coquillages du même type ont été retrouvé au Maroc et en Afrique du sud.
Les parures étaient en os ou en dents d'animaux, puis en pierre et en ambre.<réf name="costume">Jean-Louis Besson, Le livre des costumes, La mode à travers les siècles, Éditions Gallimard, coll. « découverte cadet », Paris, 1986 (réimpr. 1994), 75 p. (ISBN 2-07-039531-6)</ref>
En Europe, les Celtes seront le premier peuple à être réputé pour la qualité de leurs parures et de leur bijoux.<réf name="costume"/>
En Amérique, les peuples précolombiens étaient culturellement attachés aux bijoux en or.
En Afrique Antique, comme en Egypte ou dans de très nombreux peuples d'Afrique de l'Ouest, la bijouterie est déjà un art.
La mode des bijoux est restée relativement immuable pendant de nombreux siècles et réservée à certains usages codifiés. Ainsi avant la Première Guerre mondiale, en France, les bijoux et parures étaient ornés de pierres soigneusement choisies en fonction du rang de qui devait les porter. La révolution industrielle et l'apparition de la production en série ont permis de rendre accessibles des produits autrefois considérés comme luxueux.
En Europe, la Première Guerre mondiale est un tournant dans l'histoire du bijou car l'or est donné aux gouvernements pour participer à l'effort de guerre et les artisans sont mobilisés ou reconvertis dans l'industrie des armes. Les bijoux d'alors sont dans des métaux simples (fer, cuivre, aluminium) et prennent un signifiant plus grand du fait des séparations définitives ou non dues à l'époque.
Le choc de cette guerre et le nouveau rôle social des femmes dans ce contexte influent sur la mode en général et la conception des bijoux, qui deviennent plus stylisés sous l'impulsion de la mode Art déco. L'essor des nouveaux matériaux (bakélite, maillechort) et le retour de plus anciens (marcassite, étain) redonnent un nouvel élan où les faux bijoux ne sont plus des tentatives d'imitation mais bien des bijoux à part entière avec des formes et des couleurs propres.
La Seconde Guerre mondiale paralyse de nouveau l'industrie du bijou. Les bijoux simples réapparaissent ; des bijoux patriotiques, aux emblèmes des régiments ou des unités des soldats, sont même fabriqués.
Après la guerre, le niveau de vie s'améliore doucement avec le plein emploi et l'augmentation des salaires, et les bijoux reprennent leur place dans la vie quotidienne.
Depuis les années 1950, on peut distinguer clairement trois grands secteurs :
- la joaillerie, qui fabrique des pièces uniques ou en série limitée dans des matériaux prestigieux ;
- la bijouterie fantaisie, qui produit des pièces en série en profitant des nouveaux matériaux comme le plastique ;
- la bijouterie artisanale, qui fabrique des pièces uniques ou en série limitée.
Sortes de bijoux
- Alliance
- Anneau
- Badge
- Bague
- Boucle d'oreille ou pendant d'oreille
- Bouton de manchette
- Bracelet
- Broche
- Boucle de ceinture
- Cassolette
- Chaîne
- Chevalière
- Collier
- Diadème
- Épingle à cravate
- Épingle à chapeau
- Fibule
- Gourmette ou bracelet identité
- Je-ne-baise-plus
- La Belle Ferronière
- Médaillon
- Montre
- Montre-bracelet
- Montre-gousset
- Pendentif
- Piercing
- Pin's
- Pomander
- Sautoir
- Solitaire
- Tiare
- Torque
- Parure de main
Note
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Barbara Cartlidge, Les bijoux au XXe siècle, édition Payot, Paris, 1986, 239 p. (ISBN 2-228-00110-4)
- Claude Mazloum, Designer Jewellery. The word's top artists, Rome, Gremese International, ISBN 88-7301-021-0.
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Catégorie : Bijou
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