Guerre Froide

Guerre Froide

Guerre froide

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Guerre froide
Cold War Map 1959.svg

La confrontation des blocs en 1959      Pays membres de l'OTAN      Autres pays alliés des États-Unis      Pays colonisés      Pays membres du pacte de Varsovie      Autres pays alliés de l'URSS      Pays non-alignés


Informations générales
Date De 1947
à 1991
Lieu Cuba, Berlin, Prague, Afghanistan, Angola, etc. (lieux de tensions et des guerres d'influence)
Issue - Chute du bloc soviétique en Europe de l'Est
Fin du monde bipôlaire - Les États-Unis deviennent la seule hyperpuissance dominant le monde
- Dissolution de l'URSS
Belligérants
OTAN Pacte de Varsovie

Le terme Guerre froide désigne la période de tensions et de confrontations idéologiques et politiques entre les deux superpuissances que furent les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et leurs alliés entre 1947 et 1991, année de l'implosion de l'URSS et de la dissolution du Pacte de Varsovie.

C’est sous la plume de l’homme d’État américain Bernard Baruch, en 1947, que l’expression « guerre froide », déjà utilisée au XIVe siècle, fait son apparition pour la première fois dans l'Occident moderne. Elle est vite popularisée par le journaliste Walter Lippmann[1]. D'après Raymond Aron, il s'agissait d'une « guerre limitée » ou « paix belliqueuse » dans un monde bipolaire où les belligérants évitaient l’affrontement direct[2], d'où l'expression « Paix impossible, guerre improbable ».

De nombreux conflits, depuis la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam jusqu’à la guerre d'Afghanistan, ont illustré l'opposition indirecte entre Soviétiques et Américains, avec la participation de leurs alliés respectifs. Les pays du tiers-monde tels que l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito formèrent pour un temps le mouvement des non-alignés, proclamant leur neutralité et jouant de la rivalité entre les blocs pour obtenir des concessions.

Sommaire

Désignation

Le terme « froide » apposé en oxymore indique qu’il ne s’agit pas d’une guerre au sens habituel du terme, mais d’une confrontation qui proscrit l'affrontement armé direct entre les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ; elle fut également marquée par la course aux armements, la menace nucléaire (équilibre de la terreur) et la compétition technologique dans le domaine de la conquête de l'espace.

Il existe une autre définition  : si on retient généralement les dates de l’affrontement idéologique entre les deux blocs est-ouest (1947-1989), André Fontaine, ancien rédacteur en chef du journal Le Monde, quant à lui, fait remonter cet affrontement à la révolution russe de 1917. Certains historiens[Qui ?] estiment que la Guerre froide aurait déjà commencé lors de la bataille de Berlin en 1945 suite aux tensions américano-soviétiques pour s'emparer des recherches nazies.

Volonté de reconstruction et de paix au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

L'Europe au temps du rideau de fer.
     Bloc de l'Ouest, pays de l'OTAN      Bloc de l'Est, pays du pacte de Varsovie

      Rideau de fer

     Pays Neutre      Mouvement des non-alignésL'Albanie finira par rompre avec l'URSS pour s'aligner sur la Chine Populaire.

En 1945, face aux États européens ruinés par la Seconde Guerre mondiale, deux superpuissances émergent dans le contexte géopolitique mondial. Les États-Unis détiennent le monopole nucléaire depuis les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki en août 1945 et disposent d’une puissance économique et financière inégalée. L’Union soviétique possède une force militaire décisive en Europe centrale et orientale, et un prestige politique considérable.

Une reconstruction économique

Un nouvel ordre monétaire et financier mondial est créé autour du dollar américain, pour éviter l’instabilité économique qui existait pendant l’entre-deux-guerres et relancer les échanges internationaux. Instituée le 22 juillet 1944 par les accords de Bretton Woods, à l’issue d’une conférence qui réunit 44 pays, cette nouvelle organisation de l’économie mondiale fut négociée en fait entre la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Les accords établirent un Fonds monétaire international (FMI), ainsi qu’une Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), appelée communément « Banque mondiale ». Le FMI et la BIRD auraient pour mission notamment d’assurer la stabilité des devises nationales et d’accorder des prêts à la reconstruction et au développement.

Par ailleurs, les accords instituaient un système de parités fixes par rapport au dollar US, seule monnaie entièrement convertible en or. Comme les États-Unis avaient une réserve d’or avoisinant les trois quarts des réserves mondiales, le dollar US s’imposa forcément comme monnaie de réserve internationale, au même titre que l’or. En effet, pour financer la guerre, les puissances européennes avaient dû vendre leurs stocks d’or aux États-Unis. Ainsi donc, le nouveau système monétaire ne reposait plus uniquement sur le métal fin détenu par les banques centrales, mais sur le dollar US, as good as gold, dont la valeur était garantie par la Réserve fédérale des États-Unis, de même que par la formidable puissance économique des États-Unis.

En juin 1947, dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, le secrétaire d'État George Marshall offrit à l’Europe « une aide fraternelle » afin de vaincre « la faim, le désespoir et le chaos » qui régnaient. Le plan Marshall ou « plan de Reconstruction européenne » ((en) European Recovery Program) était proposé à toute l’Europe, y compris les pays de l’Est et l’Union soviétique elle-même. Il était toutefois assorti de deux conditions : l’aide américaine serait gérée par des institutions européennes communes et le gouvernement fédéral américain aurait un droit de regard sur sa répartition. Staline hésita, puis, fin juin, fit part de son refus. La Pologne et la Tchécoslovaquie, qui, dans un premier temps, avaient donné une réponse favorable à la proposition américaine, se virent obligées de la refuser à leur tour.

Finalement, seize pays, rejoints en 1949 par l'Allemagne de l'Ouest (RFA), acceptèrent le plan Marshall : la France et le Royaume-Uni, qui en seront les principaux bénéficiaires, l’Autriche, le Benelux, la Grèce, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, les pays scandinaves, le Portugal, la Suisse et la Turquie. En avril 1948, ces seize pays fondèrent l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), qui deviendra l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 1960, organisme supranational dont la fonction première était de gérer et de répartir l’aide américaine entre les pays membres.

De 1948 à 1952, plus de treize milliards de dollars US, 5/6 sous forme de dons, 1/6 sous forme de prêts, furent fournis par les États-Unis. Cette aide à la reconstruction se composait d’une partie financière (subventions et prêts) et d’une autre en produits et équipements divers (denrées alimentaires, tracteurs, outils de production, etc.).

Dans un espace économique « dollarisé » par les accords de Bretton Woods, le plan Marshall fut conçu pour combler le « dollar gap », permettant ainsi aux Européens d’acheter aux États-Unis approvisionnements et équipements tout en assurant un débouché aux produits américains. En effet, en 1946, 42 % des exportations américaines ayant pris le chemin de l’Europe occidentale, un effondrement économique de l’Europe » se serait répercuté sur l’économie américaine elle-même. Le secrétaire adjoint à l’économie, Will Clayton, l’exprimait ouvertement : « Disons, sans tourner autour du pot, que nos objectifs ont pour arrière-plan les besoins et les intérêts des États-Unis. Nous avons besoin de marchés, de gros marchés, pour y acheter et pour y vendre. »[3]

Cependant, l’objectif du plan Marshall n’était pas uniquement économique. Le gouvernement fédéral américain à Washington avait compris que la détresse des populations européennes faisait le jeu des partis marxistes alignés sur Moscou, en France et en Italie notamment où plus d’un quart de l’électorat votait communiste. Dès lors, l’injection de capitaux américains fut le complément économique de la doctrine du containment : endiguer l’influence soviétique par la création d’un espace de prospérité en Europe.

Les Soviétiques ne tardèrent pas à s’en rendre compte et, en octobre 1947, lors de la conférence fondatrice du Kominform, Andreï Jdanov, secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), réunit avec les délégués des neuf partis communistes européens, dénonça l’« impérialisme américain » qui, d’après lui, vassalisait les économies européennes en les plaçant sous la tutelle de Washington. Selon la doctrine Jdanov, le monde était désormais divisé en deux camps antagonistes : un « camp impérialiste et anti-démocratique » dont les États-Unis sont « la principale force dirigeante » et « un camp anti-impérialiste et démocratique », placé sous l’égide de Moscou.

Une volonté de paix

En août 1941, Churchill et Roosevelt avaient signé la charte de l’Atlantique, une déclaration commune s’inspirant des principes wilsoniens, dans laquelle les deux chefs d’État prévoyaient la mise en place d’un « système étendu et permanent de sécurité générale ». En février 1945, les accords de Yalta reprirent ce propos et annoncèrent la convocation d’« une conférence des Nations unies sur l’organisation mondiale (…) le 25 avril 1945, aux États-Unis. »[4]

Le 26 juin 1945, portés par le mouvement d’une opinion publique choquée par les exactions nazies et la cruauté des combats, les délégués de 51 pays approuvèrent à San Francisco la Charte des Nations unies, le texte fondateur de l’Organisation des Nations unies (ONU), dont l’objectif le plus important serait de « préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances. »

Les débuts

Article détaillé : chronologie de la Guerre froide.

Causes

Après la Seconde Guerre mondiale, les relations entre les Américains et les Soviétiques se dégradent. L'URSS affirme vouloir garantir sa sécurité en s'entourant de pays alliés le long de ses frontières. L'Armée rouge ne se retire pas des pays qu'elle a libérés du nazisme et, contrairement aux engagements pris à la conférence de Yalta, elle n'y organise pas d'élections libres. Une « guerre » d’un nouveau genre oppose les États-Unis à l'expansionnisme soviétique, et la guerre des influences concerne rapidement le tiers monde, stabilisée par un équilibre nucléaire, dit l'« équilibre de la terreur », dès 1949, année où l'URSS possède à son tour la bombe nucléaire.

Les causes immédiates : la situation de l’après-guerre

Staline cherche à mettre l’URSS à l’abri d’une nouvelle attaque par la création d’un « glacis » territorial et idéologique, c’est-à-dire d’un espace protecteur qui éloigne la menace des frontières soviétiques :

  • en repoussant plus à l’Ouest les frontières de l’URSS par l’annexion des pays baltes et d’une partie de la Pologne, alors que les territoires allemands situés à l’est de l’Oder et de la Neisse de Görlitz sont placés sous administration polonaise (partage effectué lors de la conférence de Potsdam) ;
  • en imposant des gouvernements pro-soviétiques dans les pays d’Europe centrale et orientale occupés par l’Armée rouge (à l'exception de l'Autriche), pays qui deviendront plus tard des « démocraties populaires ». Le coup de Prague en Tchécoslovaquie, une des rares réelles démocraties d’avant-guerre en Europe de l’Est, fut l’expression la plus visible pour l’Ouest de cette politique et fut perçu comme la manifestation de la volonté hégémonique de l’URSS.

Avant même la fin des hostilités avec l’Allemagne, l’Union soviétique établit sa domination dans les territoires libérés par l’Armée rouge :

  • arrestation de seize dirigeants de l’Armée secrète polonaise, formellement conviés à Moscou pour des « entretiens politiques », les deux principaux leaders de la résistance polonaise mourant en prison quelques mois plus tard. Le gouvernement polonais en exil à Londres, abandonné par les Occidentaux, se voit dénier peu à peu toute responsabilité et le comité de Lublin, formé par les Soviétiques, prend le contrôle du pays ;
  • attribution de la province tchécoslovaque de Ruthénie subcarpatique à l’Ukraine, ce qui procure à l’Union soviétique une frontière commune avec la Hongrie ;
  • installation au pouvoir des partis communistes tant à Bucarest qu’à Sofia, et élimination de toute autre formation politique ;
  • mise en place à Vienne, sans consulter les Occidentaux, d’un gouvernement provisoire pro-soviétique dont le chef a approuvé l’Anschluss en 1938 ;
  • enfin, le maréchal Tito, maintenant établi à Belgrade, refuse, contrairement à ce que le Kremlin avait promis aux Alliés, de laisser le roi Pierre II rentrer de son exil.

De plus en plus inquiet de ces violations répétées de la charte de l'Atlantique et de la Déclaration sur l'Europe libérée de Yalta, Churchill s’alarme dans un télégramme du 12 mai 1945 à Truman des risques de voir les forces soviétiques s’avancer jusqu’aux rives de l’Atlantique et utilise déjà l’expression « Rideau de fer », qui deviendra célèbre. En mars 1946, dans un discours retentissant, il dénonce ouvertement cette mainmise soviétique sur l’Europe centrale et orientale. « De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est tombé sur le continent. (…) Les partis communistes, qui étaient très faibles dans tous ces États de l’Est de l’Europe, ont obtenu un pouvoir qui dépasse de beaucoup leur importance et ils cherchent partout à exercer un contrôle totalitaire. Des gouvernements policiers s’installent un peu partout, au point qu’à l’exception de la Tchécoslovaquie, il n’y a pas de vraie démocratie. »

En Allemagne, dans leur zone d’occupation, les Soviétiques mènent avec vigueur la dénazification décidée à la conférence de Potsdam. Plus de 120 000 personnes sont internées dans des « camps spéciaux », qui existeront jusqu’en 1950. 42 000 détenus y seraient morts de privations et de sévices[5]. Cette politique d’épuration va de pair avec la nomination de cadres communistes aux postes-clés de l’administration, de la police et de la justice, plusieurs milliers d’agents ayant travaillé sous le IIIe Reich sont « recyclés » par les nouveaux services de sécurité d’Allemagne de l’Est ou maintenus dans l'administration[6] et de nombreux fonctionnaires de l'ancien régime serviront le nouveau pouvoir jusqu'aux années 1960.

Les alliés occidentaux, en revanche, misent davantage sur une « rééducation » (Umerziehung) du peuple allemand[7], associée à une politique d’indulgence à l’égard des « suiveurs » (Mitläufer) et sympathisants du régime. Des scientifiques allemands sont ainsi récupérés par la Joint Intelligence Objectives Agency (JIOA) afin de travailler pour les États-Unis (opération Paperclip), tandis qu’il est permis à d’anciens fonctionnaires ou militaires du Troisième Reich, s’ils n’ont pas été condamnés par la justice, d’exercer à nouveau leurs fonctions. Dès la fin de la guerre, l’Office of Strategic Services (OSS), embryon de la Central Intelligence Agency (CIA), confie à l’ex-major-général de la Wehrmacht Reinhard Gehlen, chef de l’Abwehr pour le front est (Abteilung Fremde Heere Ost), le soin de créer un service de renseignements couvrant l’ensemble des territoires naguère occupés par l’Allemagne[8]. Pour justifier son budget – qui est en partie utilisé pour exfiltrer, en collaboration avec l’ODESSA, d’anciens collaborateurs ou des criminels de guerre nazis –, ce réseau d’espionnage nouvellement créé, précurseur du Bundesnachrichtendienst (BND) et baptisé Gehlen Org par la Défense américaine, transmet parfois des informations entièrement fabriquées et de plus en plus inquiétantes sur la puissance de l’Armée soviétique et sur la stratégie expansionniste de l’URSS. Dès 1947, les États-Unis en font un élément de leur propagande, alors qu’en réalité l’Union soviétique n’a pas encore commencé à se remettre du conflit mondial[9].

Il faut préciser toutefois que, même si Staline n’avait sans doute pas l’intention d’étendre la sphère de domination soviétique par les armes, l’URSS n’en vassalisa pas moins les pays qu’occupait son armée par la mise en place progressive de « démocraties populaires » et entreprit plusieurs tentatives d’accroître par intimidation sa sphère d’influence en Iran (voir crise irano-soviétique), en Grèce et en Turquie. Comme le disait Staline lui-même, il savait ne pas aller trop loin si la résistance à ses ambitions se crispait.

Opposition idéologique

Dès le XIXe siècle, Alexis de Tocqueville prédit que les États-Unis et la Russie impériale ont tous deux vocation à devenir un empire à l’échelle mondiale et qu’ils s’opposeront pour la domination globale dès qu’ils entreront en contact. Il écrit que « chacun d'entre eux [États-Unis et Russie] semble être appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde »[10]. La « destinée manifeste » des États-Unis d’un côté, la volonté d’expansion de la Russie de l’autre, entraîne la rivalité des deux principaux États impérialistes.

Les deux systèmes socioéconomiques sont différents, voire opposés sur plusieurs points :

Système du bloc de l'Est Système du bloc de l'Ouest
Politique Régime dit de « démocratie populaire » * Démocratie libérale
Société Officiellement, société sans classe dominante**, en réalité société dotée d'une nomenklatura privilégiée Importance de la bourgeoisie
Économie Planification centralisée (plans quinquennaux) Économie capitaliste reposant sur l’initiative individuelle et le libre marché
Conception de l’individu L'individu est soumis aux objectifs politiques fixés par le parti qui réforme la société. La liberté individuelle est le moteur de la société et de l’économie.
Conception du progrès La progression de la société entraîne le progrès des individus dans leur ensemble. La progression personnelle de l’individu entraîne le progrès de la société.
* En réalité dictature d'un parti unique. Certains pays de l'Est (comme la Pologne) disposaient de plusieurs partis politiques mais tous ont été sous le diktat d’un parti inféodé à l’URSS.

** De 1918 jusqu'à l'adoption de la Constitution de 1936 l'URSS se définissait officiellement comme « dictature du prolétariat » avec les ouvriers comme classe dominante.

Les origines de la Guerre froide dépassent toutefois le cadre socioéconomique.

Le fait que l'Union soviétique fût une société « fermée », surtout sous Staline, où il fut extrêmement difficile de savoir qui avait de l'influence sur quoi, quelles étaient ses vraies ressources et ses réelles intentions fut un des traits marquants de la Guerre froide, alimentant les doutes et les craintes réelles ou imaginaires de l'Ouest qui, de son coté, avec ses changements de gouvernement et de politique en fonction des élections rendait souvent perplexes les analystes soviétiques.

La mise en place des blocs et la question des armes nucléaires

Au centre de la Guerre froide se situent les questions nucléaires. Il semble que celles-ci, grâce à leur capacité de destruction inégalée, sont en grande partie responsables de l’absence de conflit à grande échelle entre les deux blocs, ce qu'on appelle l'« équilibre de la terreur » par la dissuasion, une peur du nouveau conflit mondial sous peine de la « destruction mutuelle assurée » (DMA), à partir du moment où les superpuissances ont admis que l’usage des armes nucléaires doit être restreint au maximum (admission faite au moment de la guerre de Corée)[11]. Ainsi la menace de conflit nucléaire aura désamorcé la crise des missiles de Cuba, ainsi que la crise du canal de Suez, limitant les conflits aux théâtres régionaux ou locaux.

Les deux blocs (1947-1953)

Alliances militaires
Alliances économiques

La formation des blocs s’explique en partie par l’arme nucléaire que les États-Unis possèdent, mais pas l’URSS (qui l’aura bientôt cependant : la bombe A RDS-1 explosant en 1949). Chaque État se range donc sous la protection de l’une ou l’autre des superpuissances : c’est le « parapluie nucléaire ». Le ralliement des États se fait par une série de pactes : c’est la « pactomanie », expliquant la rapide mise en place des blocs durant la Guerre froide. Un bloc se définit donc comme un ensemble de pays sous le parapluie nucléaire d’une superpuissance. Très vite, le monde se divise en deux blocs[12].

Le bloc de l’Ouest

La formation des démocraties populaires est ressentie par les pays occidentaux comme une menace. Ils réagissent :

  • économiquement : à partir de 1947, les États-Unis mettent en œuvre le plan Marshall, aide économique pour la reconstruction de l’Europe, en tant que complément à la doctrine Truman[13].

Le bloc de l’Est

Article détaillé : Bloc de l'Est.

L’URSS adopte une stratégie strictement parallèle. Elle réagit :

  • politiquement : en septembre 1947, en réponse à la doctrine Truman et au plan Marshall, qui d’après eux vise « à l’asservissement économique et politique de l’Europe », les Soviétiques mettent en place le Comité d’information des partis communistes (Kominform). Le but officiel de cet organisme est « l’échange des expériences et la coordination de l’activité des partis communistes ». Lors de la réunion constitutive, Jdanov, dans la même perspective manichéenne que Truman, formule la doctrine soviétique en matière de politique internationale : le monde serait désormais divisé en deux camps hostiles, le camp anti-impérialiste et démocratique et le camp impérialiste et antidémocratique ; l’URSS serait le leader du camp démocratique, alors que les États-Unis seraient à la tête du camp impérialiste.
  • économiquement : en janvier 1949, suite à la création de l’OECE, l’URSS fonde le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM, en anglais COMECON), qui est chargé de coordonner les économies des démocraties populaires et de planifier les échanges commerciaux entre elles[17].
  • militairement : en mai 1955, suite à l’admission de la RFA dans l’OTAN, l’URSS crée le pacte de Varsovie, qui officialise l’autorité soviétique sur les armées des démocraties populaires[17].

Les tentatives de négociation

À partir de 1947, plusieurs conférences internationales réunissent les grandes puissances afin de dégager un consensus sur les problèmes qui les divisent : le sort et le statut de l’Allemagne, les conflits internationaux, le désarmement général, etc. Bien qu’elles constituent une espèce d’armistice en pleine Guerre froide, ces réunions se soldent par des échecs ou aboutissent à des résultats insignifiants.

Les premières crises (1948-1953)

La crise irano-soviétique

Article détaillé : Crise irano-soviétique.

La crise irano-soviétique fut la toute première épreuve de force de ce qui allait devenir la Guerre froide, et a pour objet l’Iran. À l’été 1941, l’URSS et la Grande-Bretagne, à la recherche d’une voie d’acheminement des armes et du ravitaillement à destination du front russe, s’étaient entendus pour en occuper chacune une moitié et déposer le chah Reza Pahlevi, coupable de trop de sympathie avec l’Axe.

Son fils, Mohammed Reza, qui lui a succédé, a conclu avec ces puissances un traité prévoyant le retrait de leurs troupes au plus tard le 2 mars 1946.

Très vite cependant, l’URSS soutient deux mouvements indépendantistes dans le nord du pays afin de constituer un glacis protecteur au sud comme elle l’a fait en Europe. Ceci conduit à des négociations iraniennes et des pressions occidentales qui conduisirent finalement l’Armée rouge à se retirer.

La première crise de Berlin (1948-1949)

Article détaillé : Blocus de Berlin.

En juillet 1945, à la conférence de Potsdam, les trois dirigeants des principales puissances alliées, Churchill (puis son successeur, le travailliste Attlee), Staline et Truman s’accordent sur le partage de l’Allemagne et de l’Autriche en quatre zones d’occupation : américaine, britannique, française et soviétique. De même, Berlin, l’ancienne capitale du Reich, est divisée en quatre secteurs d’occupation. Enclavée dans la zone soviétique, des voies d’accès aériennes, autoroutières et ferroviaires permettent de la raccorder aux zones occidentales.

Après le coup de Prague, en février 1948, les Occidentaux décident de transformer à brève échéance leur trizone en un État souverain ouest-allemand (conférence de Londres, en avril-juin 1948). La première phase du processus est la création du Deutsche Mark, qui devient le 20 juin la monnaie commune aux trois zones occidentales. Staline proteste contre cette division de fait de l’Allemagne et, le 23 juin 1948, il profite de l’isolement géographique de Berlin pour bloquer tous les accès terrestres et fluviaux des secteurs occidentaux. Plus de deux millions d’habitants et 30 000 soldats alliés se retrouvent pris en otage derrière le rideau de fer[17].

Dans un premier temps, les Alliés envisagent de forcer le blocus, selon la proposition du général Clay. Mais ils ne veulent pas prendre le risque de provoquer un conflit armé dont ils auraient pris l’initiative. Ils ne peuvent pas non plus ne pas réagir, puisque cela aurait impliqué l’échec de la politique du containment.

Pour sauver la ville de l’asphyxie, Britanniques et Américains décident finalement de mettre en place un pont aérien, c’est-à-dire d’assurer le ravitaillement (vivres, carburant, charbon) par avion. Durant les onze mois que dure le blocus, un transporteur atterrit en moyenne toutes les trente secondes à Berlin-Ouest, sur les aéroports de Tempelhof, Gatow et Tegel. Au total, deux millions et demi de tonnes de fret (dont le charbon constitue les deux tiers) sont acheminés par 275 000 vols. On estime que moins de 5 % des Berlinois de l’Ouest ont préféré se ravitailler auprès des autorités soviétiques. Le 12 mai 1949, conscient de son échec, Staline décide de lever le blocus.

Pendant la crise, les États-Unis déploient trois escadrilles de bombardiers stratégiques B-29 de l’United States Air Force (USAF) au Royaume-Uni pour signifier qu’ils sont prêts à riposter à une éventuelle invasion de l’Europe de l'Ouest. Cependant, ils n’envisagent à aucun moment de recourir à la menace d’un ultimatum atomique (ils disposent alors du monopole nucléaire) pour faire cesser le blocus de Berlin et contraindre l’Union soviétique à se retirer également de tous les pays où elle avait refusé de « former des gouvernements intérimaires largement représentatifs de tous les éléments démocratiques de la population, qui s’engageraient à faire établir aussitôt que possible, par des élections libres, des gouvernements répondant à la volonté du peuple. ». En effet, l’Europe de l’Ouest est en pleine reconstruction et la puissance militaire conventionnelle du bloc de l'Est est de loin supérieure à celle des Occidentaux. Par là, les États-Unis entérinent de facto le partage de l’Europe que Staline avait voulu voir dans les accords de Yalta.

Le 23 mai 1949, la division de l’Allemagne devient officielle, par la promulgation de la loi fondamentale (Grundgesetz), acte de naissance de la République fédérale d’Allemagne (RFA, Bundesrepublik Deutschland), dont la capitale fédérale est Bonn. Le 12 octobre, la zone soviétique à son tour se constitue en un État souverain, la République démocratique allemande (RDA, Deutsche Demokratische Republik), dont la capitale est Berlin-Est. Les deux entités refusent de se reconnaître juridiquement. En 1955, la doctrine Hallstein, élaborée par la RFA, énonce que quiconque reconnaîtrait la RDA couperait, de fait, ses relations diplomatiques avec Bonn, qui s'affirme comme seule représentante légitime de l'Allemagne.

Désormais, l’Allemagne se trouve au cœur de la Guerre froide[18].

Cette crise diminuera le prestige de l'URSS dans le monde, d'une part à cause de ces images de Berlinois affamés résistant à sa politique de force et d'autre part l'humiliation militaire, et augmentera parallèlement celui des États-Unis aux yeux des Allemands de l'Ouest, leur statut passant de celui d'occupant à celui de protecteur.

La guerre de Corée (1950-1953)

Article détaillé : Guerre de Corée.
Des Marines à Séoul, en septembre 1950

La guerre de Corée[19],[20] a pour contexte la victoire de Mao Zedong sur le nationaliste Tchang Kaï-chek en Chine: la République Populaire de Chine est proclamée par Mao le 1er octobre 1949. Les États-Unis appliquent leur doctrine d'endiguement, qui s'oppose à l'expansion du communisme par la force, au bénéfice de la Corée du Sud, pays attaqué par une puissance communiste. La réaction américaine a aussi une explication stratégique : laisser la Corée du nord accomplir impunément son agression contre un allié américain augmenterait le risque d'un basculement d'allégeance du Japon parce que trop isolé face aux puissances communistes.

Après la défaite japonaise en août 1945, la Corée est coupée en deux au niveau du 38e parallèle : au Sud, la République de Corée, proaméricaine, dirigée par Syngman Rhee, au Nord, la République populaire de Corée, prosoviétique, dirigée par Kim Il Sung.

En 1948 et en 1949, les armées soviétiques et américaines quittent leurs zones d’occupation respectives, de part et d’autre du 38e parallèle.

Le 12 janvier 1950, le secrétaire d’État américain Dean Acheson déclare devant des journalistes que le périmètre de défense des États-Unis comprend les îles Aléoutiennes, les îles Ryūkyū, le Japon et les Philippines. En d’autres termes, la Corée n’en fait apparemment pas partie.

Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle, avec l’accord de Staline, encouragé peut-être par les déclarations américaines.

Le 27 juin, les Nations unies condamnent l’agression nord-coréenne et décident de venir en aide à la Corée du Sud. Depuis février 1950, afin de protester contre la présence de Taïwan et non de la Chine populaire, l’URSS boycotte les séances du Conseil de sécurité et n’a donc pas pu mettre son veto à cette résolution. Le général Mac Arthur, le vainqueur du Pacifique, est nommé commandant en chef des forces de l’ONU, formées en majeure partie de contingents américains, mais aussi de troupes britanniques, françaises, australiennes, canadiennes entre autres.

Fin septembre 1950, MacArthur atteint la frontière chinoise.

En octobre, devant l’intervention de 850 000 « volontaires du peuple chinois », en fait des troupes régulières, il doit se replier sur le 38e parallèle, où le front finit par se stabiliser en mars 1951.

Pour remporter la victoire, MacArthur propose alors un plan d'escalade du conflit à Truman : bombardement de la Mandchourie, blocus naval des côtes chinoises, débarquement des forces du général Tchang Kaï-chek en Chine du Sud et, le cas échéant, emploi de l’arme atomique. Truman, qui est convaincu qu’une telle initiative provoquera une intervention soviétique, limoge Mac Arthur et le remplaça par le général Matthew Ridgway.

Le 27 juillet 1953, après la mort de Staline et deux ans de pourparlers, l’armistice est signé à Panmunjeom, mais ne sera suivi d’aucun traité de paix.

« Guerre » idéologique

En Union soviétique et dans le bloc de l’Est

Progressivement, les leaders des partis non-communistes sont écartés, soit par discréditation ou intimidation, soit par des procès politiques suivis d’emprisonnement voire d’exécution.

Le bloc de l’Est est le théâtre de nombreux procès politiques contre des personnes accusés d’être « titistes » (terme qui vient de Tito, chef de la Yougoslavie), accusés de dévier de la politique de Moscou, (donc d'être « déviationnistes »), de « cosmopolitisme » ou de « sionisme », ou de travailler pour l'Occident.

De très nombreuses personnes sont emprisonnées ou exécutées, l’immense majorité tout simplement car ils gênent les régimes alors en place alors que plusieurs d’entre eux sont d’authentiques communistes comme László Rajk qui en Hongrie est l’une des premières victimes avec 19 autres hommes de ces grandes purges en 1949.

Aux États-Unis

Article détaillé : Maccarthisme.

Aux États-Unis, à partir de 1947 les artistes suspectés de sympathies communistes sont placés sur la « liste noire », et empêchés de travailler. Les « Dix d'Hollywood », refusant de répondre aux questions en invoquant le premier amendement, sont emprisonnés. La Commission d’enquête de la Chambre des représentants sur les activités antiaméricaines (House Un-American Activities Committee ou HUAC) enquête sur la propagande communiste et fait boycotter 300 artistes par les studios. Des artistes comme Bertolt Brecht, Charlie Chaplin, Jules Dassin et Orson Welles doivent quitter les États-Unis.

Entre 1950 et 1954, le sénateur républicain du Wisconsin, Joseph McCarthy, mène une véritable chasse aux « Rouges ». Il fait mettre en accusation pêle-mêle tous ceux qu’il soupçonne d’être des membres du Parti communiste, des « compagnons de route » ou de simples sympathisants : des fonctionnaires, des artistes, des intellectuels, des savants et des hommes politiques.

Le secrétaire d’État Dean Acheson est suspecté d’être « mou dans la lutte contre le communisme » (soft on communism) et George Marshall, l’ancien secrétaire d’État, accusé d’avoir lâché Tchang Kaï-chek en 1946. Ethel et Julius Rosenberg, un couple de juifs communistes américains, sont arrêtés, condamnés à mort et exécutés pour espionnage au profit des Soviétiques. Cette affaire suscite une vive émotion en Europe, et tout particulièrement en France, où l’on dénonce le climat d’hystérie collective qui a entouré le procès. Cependant, il est établi aujourd’hui, selon différentes archives et témoignages, que les Rosenberg, en particulier l’époux, sont bien des espions qui ont transféré aux Soviétiques des documents relatifs au radar et à des armements. Ce sont les seuls espions exécutés, suite à une procédure judiciaire, durant la Guerre froide, aux États-Unis.[21]

Finalement, en 1954, McCarthy dépasse les bornes et met en doute la loyauté de l’armée. Il est alors l’objet d’un blâme de la part de ses collègues du Sénat : c’est la fin du maccarthysme. La liste noire restera cependant en activité pendant plusieurs années.

Coexistence pacifique et nouvelles crises (1953-1962)

La coexistence pacifique

Le 5 mars 1953, Staline meurt. Il est remplacé par le nouveau numéro un soviétique Nikita Khrouchtchev, dit « Mr K », qui condamne les crimes de Staline et commence le processus de déstalinisation. Commence la coexistence pacifique (1956).

La théorie des dominos formulée le 7 avril 1954 par le président Eisenhower, justifie l'intervention des États-Unis dans le monde, qui abandonnent ainsi définitivement l'isolationnisme. La même année, la doctrine Dulles prévoie des « représailles massives » en cas d'attaque de l'URSS : la coexistence pacifique est fondée sur l'« équilibre de la terreur ». Enfin, en 1957, Eisenhower énonce la doctrine Eisenhower, qui promet des aides économiques et militaires aux États du Moyen-Orient pour faire front à l'influence soviétique. La doctrine est appliquée lors de la crise de 1958 au Liban, durant laquelle 14 000 militaires américains débarquent au Liban (opération Blue Bat).

De l'autre côté, la doctrine Sokolovski, énoncée par Khrouchtchev en 1960, réaffirme l'usage soviétique de l'arme nucléaire en cas d'attaque.

Dès 1950, un PB4Y Privateer est abattu par la chasse soviétique. À partir de 1956, les Américains utilisent des U2 volant à plus de 20 000 mètres d’altitude. Mais, lors de l'incident de l'U-2 de mai 1960, l’un d’eux est abattu et son pilote, Francis Gary Powers, est emprisonné à la suite d’un procès très médiatisé. Les Américains créeront alors des avions espions de plus en plus perfectionnés, avant de développer un programme de satellites de surveillance (Corona et KH-6).

Durant cette période, il y a un dialogue plus ouvert entre les dirigeants des deux blocs. Khrouchtchev rencontre Eisenhower en 1956 au Royaume-Uni, en 1959 aux États-Unis, en 1960 en France et Kennedy en 1961 à Vienne[22]. En effet, le jeune démocrate John F. Kennedy a gagné les élections de 1960.

Il préfère une coexistence pacifique avec l’URSS, mais veut en même temps empêcher le communisme de se répandre dans le tiers monde. Dans le cadre de la doctrine Kennedy, il appelle ainsi à ce que la « force et l'unité militaire requise dans la lutte contre le communisme soient contrebalancées par des espoirs de désarmements et de coopération globale ». Dans ce cadre, il crée « l’Alliance pour le Progrès » (1961), un programme d'aide économique pour aider l’Amérique latine et contrer l'influence de Cuba. Celle-ci se révèle néanmoins plutôt décevante.

De plus, il accroît l’aide américaine au Congo-Kinshasa et envoie des « conseillers militaires » au Laos et au Viêt Nam. Dans le même temps, la doctrine MacNamara de riposte graduée remplace, en 1962, la doctrine Dulles de représailles massives.

L’insurrection de Budapest (1956)

Article détaillé : Insurrection de Budapest.

Le bloc soviétique vit une importante crise cristallisée par la révolte hongroise à Budapest, laquelle mène à une répression soviétique au moment des Jeux olympiques d’été de 1956.

Le mouvement hongrois d’octobre 1956 fut une insurrection, voire une révolution. Ce fut un soulèvement spontané, sans dirigeant, authentique mouvement de masse uni par la haine du régime stalinien et par une volonté d’améliorer la situation sociale. L’enquête menée par le Comité spécial de l’ONU sur la Hongrie en 1957 conclut son rapport en disant que le « soulèvement hongrois a eu un caractère non seulement national, mais aussi spontané ». L’agitation des écrivains, des étudiants et des journalistes prouve une émancipation progressive vis-à-vis du Parti des travailleurs hongrois (le parti unique), ainsi qu’une désagrégation du système totalitaire. Mais l’insurrection hongroise est rapidement écrasée par les chars soviétiques, ceci sans réelle réaction du bloc de l'Ouest.[23]

La crise de Suez (1956)

Article détaillé : Crise de Suez.

Cette crise[24] fait parti de la Guerre froide car c'est le propre de ce conflit que de n'assister à aucune bataille directe entre les deux Grands, puisqu’elle est un conflit opposant de manière indirecte les États-Unis et l’URSS.

En 1956, le monde assiste à une guerre entre l’Égypte d’une part, la France, le Royaume-Uni et Israël d’autre part. La France et le Royaume-Uni subissent les pressions des deux superpuissances, lesquelles n’apprécient pas de ne pas avoir été mis au courant de l’opération autour du canal de Suez. L’URSS menace d’utiliser l’arme atomique, car elle y voit une guerre coloniale. Dans ce dossier, les deux grandes puissances adoptent la même position.

La deuxième crise de Berlin (1961)

Rencontre de Kennedy et Khrouchtchev à Vienne, 1961
Article détaillé : Mur de Berlin.

Entre 1949 et 1961, 3,6 millions d’Allemands de l’Est transitèrent par Berlin pour passer en RFA. Cette hémorragie démographique était un désastre économique pour la RDA, car c’étaient surtout des ingénieurs, des médecins et des ouvriers spécialisés qui commirent le « délit de fuite » (Republikflucht). En même temps, elle était une catastrophe politique en ce qu’elle portait atteinte à l’image de marque officielle de la RDA.

En novembre 1958, cette situation donna lieu à une crise diplomatique connue sous le nom d'« ultimatum de Khrouchtchev » et dans laquelle furent impliquées toutes les puissances occidentales. En juin 1961, Kennedy et Khrouchtchev se rencontrent à Vienne. Khrouchtchev annonce qu'il va signer un traité de paix avec la RDA, ce qui priverait les États-Unis de leur accès à Berlin-Ouest. Kennedy juge la situation inacceptable et la conférence ne mène à rien. Khrouchtchev envoie son armée devant Berlin-Ouest. Kennedy riposte en étalant les chars américains devant les forces soviétiques et en augmentant le budget militaire américain. Khrouchtchev recule son armée sous la pression.

Le Mur de Berlin est l’un des symboles majeurs de la Guerre froide.

Le 13 août 1961, la construction du mur de Berlin entre le secteur soviétique et les trois secteurs occidentaux met fin à ce « débauchage systématique de citoyens de la République démocratique allemande ».[25] Mais, étant donné que les autorités est-allemandes et soviétiques ne firent aucune tentative pour bloquer les voies de communication entre la RFA et Berlin-Ouest et que, par ailleurs, Khrouchtchev ne mit pas en question le statut quadripartite de la ville, la réaction des Occidentaux se limita à des protestations verbales et à des gestes symboliques : la visite à Berlin-Ouest du général Lucius D. Clay, l’organisateur du pont aérien, et le renforcement de la garnison américaine par 1 500 hommes. En effet, aux yeux des Occidentaux, la construction du mur ne constituait qu’une agression à l’égard des Allemands de l’Est et ne menaçait pas les three essentials (c’est-à-dire les intérêts essentiels) du bloc de l’Ouest.[26]

Conflit Indonésie/Pays-Bas (1962)

En 1962, un conflit peu médiatisé opposant l'Indonésie à son ancienne puissance coloniale, les Pays-Bas au sujet du statut de la Nouvelle-Guinée néerlandaise faillit voir l'entrée en guerre de la marine soviétique au côté de l'Indonésie le 5 août 1962[27]. Cette région fut finalement transféré à l'Indonésie aprés l'accord de New York.

La crise des missiles cubains (1962)

Photographie aérienne de missiles nucléaires soviétiques installés à Cuba, le 1er novembre 1962
Article détaillé : Crise des missiles de Cuba.

La crise des missiles cubains[28] mit plus nettement en évidence la menace d’une guerre nucléaire. En janvier 1959, les guérilleros de Fidel Castro avaient renversé le dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis. Le nouveau régime prit une série de mesures qui lui valurent l’hostilité croissante de Washington : en 1959, démantèlement des latifundia ; signature d’un accord commercial avec l’Union soviétique en mai 1960, après la réduction des achats de sucre cubain par les États-Unis ; en juin et juillet, confiscation des entreprises nord-américaines, qui contrôlaient, outre la totalité des raffineries de pétrole, 40 % de l’industrie sucrière, 80 % du tabac et 90 % des mines.[29]

À titre de représailles, le gouvernement américain, soumis entre autres à la pression des milieux d’affaires, mit en place un embargo économique de l’île en octobre 1960 et, le 2 janvier 1961, il rompit les relations diplomatiques avec La Havane. En même temps, la CIA recrutait des « forces anticastristes » parmi les réfugiés cubains. Au début du mois d’avril, Kennedy donna son accord à un projet d’invasion de l’île, tout en refusant d’engager des troupes américaines et en limitant les effectifs à 1 200 Cubains. Le débarquement, qui eut lieu le 17 avril 1961 dans la Baie des Cochons, fut un désastre. Kennedy se déclare seul responsable, mais, en privé, accuse la CIA de lui avoir menti et de l'avoir manipulé. Le président se brouille avec l'agence. La CIA œuvre désormais clandestinement contre Castro, en collaborant avec la Mafia, ce qui frustra Kennedy.

En juillet 1961, Cuba signifie son appartenance au « bloc socialiste ». Le 4 septembre 1962, le pays conclut un accord d’assistance militaire avec l’Union soviétique et, une semaine plus tard, Moscou déclare que toute attaque contre Cuba provoquerait une riposte nucléaire. Le Congrès américain pour sa part vote le 3 octobre une résolution qui met en demeure contre toute « action subversive dans l’hémisphère occidental ». Kennedy interdit cependant l’opération Northwoods mise au point et proposée par l’état-major, laquelle prévoyait d’orchestrer une série d’attentats contre les États-Unis, puis d’en accuser Cuba afin de mobiliser l’opinion publique contre Castro.

Le 14 octobre 1962, un avion américain Lockheed U-2 photographie sur l’île de Cuba des rampes de lancement pour missiles nucléaires à moyenne portée (IRBM et MRBM), capables d’atteindre le territoire américain. En même temps, la Maison Blanche apprend que 24 cargos soviétiques transportant des fusées et des bombardiers Iliouchine font route vers Cuba (opération Anadyr).

Dans la journée du 22, Kennedy, après avoir hésité entre l’inaction et le bombardement des rampes de lancement, se décide pour le blocus maritime de l’île. Cette « riposte graduée », proportionnée à la menace, laisse à Khrouchtchev le choix entre l’escalade ou la négociation. Mais Kennedy utilise la plus grande fermeté, afin de forcer Khrouchtchev à reculer. Le 24 octobre, les premiers cargos soviétiques font demi-tour. Moscou ne peut contacter immédiatement les sous-marins armés de torpilles à tête nucléaire (opération Kama) qui accompagnent le convoi avec mission de le protéger (fait qui ne sera révélé qu’en 2001). Entre-temps, un arrangement permettant à Khrouchtchev de sauver la face est négocié en coulisse entre émissaires officieux. Le 26 et le 27 octobre, dans deux messages, le Kremlin propose le retrait des armes offensives ; en contrepartie, les Américains devraient s’engager à ne pas renverser le régime cubain et à retirer leurs missiles nucléaires installées en Turquie, et pointées vers l’URSS. Le 28 octobre, Kennedy accepte ce compromis in extremis. Il demande toutefois de cacher le fait que les États-Unis retiraient leurs missiles de Turquie. Khrouchtchev accepta, et il crut avoir gagné la partie. Or, il avait été dupé. Kennedy avait décidé de retirer les missiles de Turquie bien avant la crise. De plus, la reculade de Khrouchtchev l'a humilié devant Castro, Mao Zedong et les autres chefs communistes. C'est décidément Kennedy qui a gagné la partie, en plus il voit sa popularité et son prestige mondial monter en flèche. Kennedy dira néanmoins après cette crise diplomatique qu'il a « négocié au bord du gouffre ».

Le dénouement de la crise fut un succès politique pour les États-Unis, quoiqu’ils doivent tolérer un pays communiste à l’intérieur de leur « périmètre de défense ». D’autre part, cette « diplomatie au bord du gouffre » avait effrayé « jusqu’aux plus hauts décideurs, au point de les rappeler à un comportement rationnel. »[30] L’installation d’un téléphone rouge, ligne directe entre Moscou et Washington, et l’ouverture de négociations sur la limitation des armements concrétisèrent ce retour à la rationalité. Kennedy, devenu encore plus populaire, change la politique de son pays vers un plan un peu plus pacifique. Mais il n'a pas le temps de mettre en place toutes ses idées : le 22 novembre 1963, en voyage à Dallas, Texas, Kennedy parade dans les rues de la ville en limousine décapotable. Lors du défilé, il est assassiné en pleine gloire par un tireur d'élite embusqué, et ce devant les yeux horrifiés de la foule. Khrouchtchev, quant à lui, sort très affaibli de la crise. En 1964, il fut remplacé par Brejnev.

La « détente » (1963 - 1974)

Les accords nucléaires

Malgré leurs accords de non-prolifération, le stock d'armement nucléaire des deux grands est resté très important

Au lendemain de la crise des missiles cubains, les États-Unis et l’URSS décident de se rapprocher pour maîtriser, dans un esprit de transparence, un équilibre désormais fondé sur une « destruction mutuelle assurée » (MAD en anglais).

Dès juin 1963, un « téléphone rouge », liaison permanente par téléscripteur entre le Kremlin et la Maison Blanche, leur permet de se concerter immédiatement et d’éviter ainsi une diplomatie « au bord du gouffre ».

En août 1963, ils signent le traité de Moscou, qui interdit les essais nucléaires atmosphériques et sous-marins.

L'assassinat de John F. Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963 bouleverse la planète, partout les gens pleurent ce jeune président, URSS comprise. Le successeur de Kennedy, Lyndon Johnson, s'engage à poursuivre la détente. Johnson va engager son pays dans la guerre du Viêt Nam.

En janvier 1968, par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), issu d’un projet conjoint américano-soviétique présenté à la Commission du désarmement à Genève, ils s’engagent, ensemble avec le Royaume-Uni, à ne transférer ni armes ni technologie nucléaires aux États non dotés d’armes nucléaires (ENDAN).

En mai 1972, les accords SALT I (Strategic Armements Limitation Talks), signés par Nixon et Brejnev, limitent les armements défensifs anti-missiles (ABM) à deux sites pour chacun des deux pays et gèlent pour une durée de cinq ans les armes nucléaires offensives, c’est-à-dire les rampes de lancement fixes pour missiles intercontinentaux (ICBM) et les missiles installés sur sous-marins (SLBM)[31].

En juin 1979, Carter et Brejnev signent les accords SALT II, négociés depuis 1974 dans le prolongement de SALT I. Ces accords prévoient un gel des lanceurs à ogives multiples (MIRV) et un contrôle réciproque des armes nucléaires. Ils ne furent pas ratifiés par le Sénat américain en raison de l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique, les deux parties déclarant toutefois qu’elles en respecteraient les clauses[32].

Les mobiles de ce rapprochement sont multiples. Il y a d’abord à l’évidence la volonté de se dégager d’une course aux armements de plus en plus coûteuse, et absurde en raison de la « capacité de surextermination » (overkill) des arsenaux nucléaires ; par ailleurs, l’URSS est contestée par la République populaire de Chine, la rupture sino-soviétique permettant, dans le cadre d’une diplomatie désormais triangulaire, un rapprochement sino-américain ; en même temps, en raison d’une économie qui stagne, l’URSS a besoin d’une aide extérieure que les États-Unis lient à des accords politiques (le linkage de Henry Kissinger) ; et enfin, les États-Unis, de leur côté, sont engagés dans la guerre du Viêt Nam qui absorbe une part excessive du budget américain : d’où le désir des deux « adversaires-partenaires » (Raymond Aron) d’aboutir à une gestion raisonnable de la Guerre froide.

La « détente » en Europe (1962 - 1975)

Dans chacun des deux blocs, pro-soviétique et pro-américain, les deux superpuissances sont contestées. Le modèle soviétique est contesté en Europe de l’Est. En 1968 la Tchécoslovaquie est envahie par les troupes du pacte de Varsovie : le Printemps de Prague touche à sa fin, la doctrine Brejnev de 1968 énonçant une « souveraineté limitée » pour les pays du bloc de l'Est, justifiant ainsi l'intervention de Moscou.

À l’Ouest, De Gaulle prend ses distances avec les États-Unis et l’OTAN, en se retirant du commandement intégré de l'Alliance atlantique en 1966. La France continue néanmoins à être membre de l'OTAN mais le siège de l'organisation quitte le pays.

En 1969, Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage une politique de rapprochement et d’ouverture à l’Est, l'« Ostpolitik », rompant ainsi avec la doctrine Hallstein de non-reconnaissance de la RDA. Les deux États se reconnaissent mutuellement en 1972 et entrent à l’ONU en 1973.

Confronté à une intense agitation intérieure (Convention nationale démocratique de 1968, mouvement hippie, etc.), Nixon énonce la doctrine Nixon en 1968, qui décide une réduction de l'engagement militaire direct du Pentagone dans le monde, celui-ci optant de plus en plus pour un interventionnisme discret, via les forces spéciales, et des « guerres proxy » (par intermédiaire). Dans le même temps, la Realpolitik de Kissinger admet l'existence de l'URSS et le dialogue nécessaire, en même temps de l'usage de la carotte et du bâton. En 1971, la publication des Pentagon Papers choque les Américains, qui découvrent les opérations secrètes de la CIA. Le « Credibility gap » (manque de crédibilité), bien réel celui-là, vient remplacer le « Missile gap » et le « Bomber gap » fortement exagérés par les forces armées américaines [33].

En 1975, les accords d’Helsinki[34] sont signés par 33 États européens, URSS comprise dans la somme, le Canada et les États-Unis. Les accords doivent permettre la coopération entre les États, la libre circulation des personnes et le respect des droits de l’homme.

La République populaire de Chine, le 3e acteur

La cohésion apparente du « bloc communiste » se fissure à partir de la rupture sino-soviétique, qui voit ces deux régimes s'affronter sur le terrain idéologique et diplomatique.

Le risque d'une guerre entre ces deux géants fut pris très au sérieux lors du conflit frontalier sino-soviétique de 1969. Constatant que Pékin ne pouvait affronter à la fois Moscou et Washington, Mao choisit de se rapprocher des États-Unis. La proximité géographique de l’URSS posait en effet selon lui une menace autrement plus grande que les États-Unis.

Afin d’affaiblir l’Union soviétique, les États-Unis saisissent la balle au bond et se rapprochent de la République populaire de Chine alors qu’elle se lance dans une course aux armements (bombe A le 16 octobre 1964, bombe H le 14 juin 1967). Nixon cherche à isoler davantage l’Union soviétique, surtout dans le tiers Monde.

L’équipe de ping-pong des États-Unis fait un voyage en Chine le 10 avril 1971 : c’est la « ping pong diplomacy ». Le 25 octobre 1971, sous la pression des États-Unis, l’ONU reconnaît la Chine populaire qui siège désormais au Conseil de sécurité (76 voix pour, 35 contre, 17 abstentions) et au Conseil de Sécurité à la place de Taïwan, qui quitte l’ONU en signe de protestation. Enfin, le président Nixon, invité par Mao Zedong, se rend en Chine (février 1972).

Malgré l'anti-américanisme d'une grande partie de l'administration chinoise, les relations stratégiques et économiques avec les États-Unis prennent de plus en plus d'ampleur. Le conseiller à la sécurité nationale du président Carter, Zbigniew Brzezinski, négocie avec Deng Xiaoping pour installer des bases servant au renseignement d'origine électromagnétique (SIGINT) en Chine, afin d'écouter l'URSS[35]. La répression des manifestations de la place Tian'anmen, en 1989, a conduit à freiner cette collaboration.

Les limites de la « détente »

Les deux Grands sont impliqués dans des conflits importants. Tous deux mènent une lutte d’influence dans les pays du tiers monde : c'est ce que l'on nomme les conflits périphériques.

De 1964 à 1975, la guerre du Viêt Nam oppose indirectement les grandes puissances. Les États-Unis s’engagent militairement au Viêt Nam à partir de 1962[36].

Les États-Unis soutiennent de nombreux pays indépendamment de leur type de gouvernement (y compris des dictatures), dans le cadre de la doctrine de l'endiguement envers l’URSS, et provoquent ou favorisent plusieurs coups d’État à travers les opérations Ajax, PBSUCCESS et FUBELT. En Amérique latine, le régime castriste soutient des guérillas révolutionnaires, qui se soldent par des échecs.

La guerre du Viêt Nam

Article détaillé : Guerre du Viêt Nam.

La guerre du Viêt Nam (aussi appelée deuxième guerre d'Indochine) est une guerre qui a opposé de 1959 à 1975, d'une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt Nam) et son armée populaire vietnamienne - soutenue matériellement par le bloc de l'Est et la Chine - et le Front national pour la libération du Viêt Nam (ou Viet Cong), face à, d'autre part, la République du Viêt Nam (ou Sud-Viêt Nam), militairement soutenue par l'armée des États-Unis à partir de 1964, à la suite des incidents du golfe du Tonkin appuyé par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines).

Tensions dans le monde

De nombreux pays trouvent la tutelle soviétique ou américaine lourde et veulent s'en séparer.

-Distance avec les États-Unis
-Distance avec l'OTAN
-Développement de l'anti-américanisme
-Rapprochement avec Mao
-Renversement du dictateur pro-américain Fulgencio Batista
-Distance puis conflit avec les États-Unis
-Renversement du gouvernement installé et maintenu par les États-Unis
-Mise en place d'une république islamiste
  • Par rapport à l'URSS :
-Elle s'éloigne de plus en plus de l'URSS
-Elle se rapproche des États-Unis
-Le printemps de Prague
-L’insurrection de Budapest
-Tito s'oppose à la mainmise de l'URSS sur son pays et tente un socialisme non-aligné
-S'éloigne de l'URSS à partir de la déstalinisation et se rapproche de la Chine de Mao

La seconde Guerre froide ou « guerre fraîche » (1975 - 1985)

L'expansionnisme de l'Union soviétique

Situation de l’alignement des pays du Monde sur les deux blocs en 1980; les guérillas liées à la Guerre froide sont mentionnées.

Profitant du déclin des États-Unis sur la scène internationale du fait de l’humiliation subie au Viêt Nam et de la politique relativement pacifiste du président Carter, l’Union soviétique en profite pour s’engager davantage, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, mais aussi en Europe (crise des euromissiles).

L’Union soviétique se met à déployer de plus en plus d'armes de nouvelle génération inquiétant l'avance technologique de l'Ouest. Carter négocie cependant le traité SALT II avec Brejnev, signés en 1979.

Le 3 juillet 1979, Carter signe l'autorisation mettant en place l'opération Cyclone d'aide militaire et financière aux moudjahidins afghans, escomptant ainsi, sur les conseils de Brzezinski, provoquer l'URSS à envahir l'Afghanistan[37][38]. Le 1er octobre 1979, il annonce la formation des United States Rapid Deployment Forces (RDF, Forces de déploiement rapide, qui deviendront CENTCOM en 1983). Plus de deux mois plus tard, à la fin décembre 1979, les troupes soviétiques entrent en Afghanistan.

Quelques jours après l'invasion de l'Afghanistan, Carter rétorque en exposant la doctrine Carter lors de son discours sur l'état de l'Union de janvier 1980: la Maison-Blanche déclare alors qu'elle n'hésitera pas à intervenir militairement dans le golfe Persique pour défendre ses intérêts nationaux. Il déclare en outre le boycott des Jeux olympiques de 1980, à Moscou, tandis que les accords SALT II ne sont pas ratifiés. La crise iranienne des otages l'affecte néanmoins durement, et Ronald Reagan gagne les élections, les otages étant libérés immédiatement après.

« L'Amérique est de retour » (1981)

Aux États-Unis, discrédité par sa politique internationale jugée désastreuse et malgré une bonne gestion de la crise économique, Carter est battu aux élections par Ronald Reagan. Sous les présidences de Reagan (1981-1989), puis de George Herbert Walker Bush (1989-1993), les valeurs conservatrices sont remises à l'honneur, comme la morale puritaine. En économie, Reagan suit un programme néolibéral, inspiré en particulier par l'École de Chicago (monétarisme de Milton Friedman), tempéré par un creusement considérable des déficits publics.

Les interventions extérieures se développent : à l’extérieur, ils abandonnent la détente, dénoncent l’Union soviétique comme « l’empire du mal » (lors d'une convention nationale d’évangélistes) et donnent aux États-Unis les moyens militaires de « défendre la liberté et la démocratie ». Les interventions directes et indirectes augmentent dans le monde : reprise en main de l'Opération Charly menée dans toute l'Amérique latine par la junte argentine, aide aux Contras contre le Nicaragua en 1981-1986 (débouchant sur l'Irangate) et invasion de la Grenade en 1983.

La course aux armements, l’équilibre de la terreur et sa rupture

Dans un but militaire, plusieurs pays s’équipent de matériel, souvent au-delà de ce qui est en pratique nécessaire pour assurer leur survie et leur domination, qu’elle soit géopolitique ou économique. A la fin des années 1970, la Guerre froide reprend de la vigueur dans le sillage, notamment, de l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques et d'une nouvelle affaire de missiles. Après que l'Union soviétique ait stationné des missiles nucléaires moyenne portée SS-20 en Europe de l'Est, l'OTAN répond par sa « double décision ». Celle-ci prévoit l'installation progressive de Pershings et de missiles de croisière américains sur le territoire de cinq pays membres de l'OTAN. Les missiles sont déployés malgré l'opposition de l'opinion publique. Les États-Unis et l’URSS ont acquis de façon frénétique du matériel de destruction où chacun a tenté de démontrer sa supériorité sur l’autre. Cependant, à l’usure, cette course aux armements, les progrès techniques étant continus, ce fut le poids trop important du complexe militaro-industriel sur l'économie de l'URSS qui mit fin à cette course.

Le résultat de la course aux armements en 1982[39]
OTAN Pacte de Varsovie
Fusées intercontinentales 1 646 2 348
Avions de combat 11 900 12 000
Sous-marins 224 258
Missiles de moyenne portée 0 600
Navires de guerre 368 207
Têtes nucléaires 14 587 9 000
Chars d'assaut 25 000 60 000
Soldats 5 200 000 5 700 000

Pendant cette course, ces deux pays ont créé un climat de terreur chez leurs ennemis. Chemin faisant, ils ont démontré qu’ils possédaient un arsenal nucléaire suffisant pour détruire quiconque s’opposerait de façon notable à leurs plans. Étant assuré de leur destruction mutuelle, ils ont maintenu ce qui est appelé l'équilibre de la terreur, c’est-à-dire une situation où personne ne peut gagner suite à un conflit nucléaire[40].

Le 23 mars 1983, Ronald Reagan annonce le projet Initiative de défense stratégique (IDS) ou « Guerre des étoiles » : les États-Unis seraient protégés des armes nucléaires par un « bouclier spatial » très coûteux qui les dévierait. L’Union soviétique ne peut pas suivre, abandonne la course aux armements et consent à négocier. Clinton renoncera à l’IDS en 1993 et c’est George W. Bush qui le réalisera (décembre 2001).

Guerres en Afrique

En Afrique, des guerilleros communistes prennent le pouvoir après 1975 dans les pays nouvellement indépendants de l'ancien empire colonial portugais (Angola, Mozambique…) et entament des actions militaires en direction de l'Afrique du Sud avec l'appui de l'armée cubaine, ce qui entraîne de véritables batailles rangées notamment en Namibie. En Éthiopie, l'armée soviétique et les forces cubaines interviennent contre les mouvements luttant contre la dictature de Mengistu Haile Mariam à partir de 1976. Des actions de déstabilisations sont parfois contrecarrées, comme le sauvetage de Kolwezi par l'armée française.

La crise des missiles en Europe

Cette période est marquée par l’expansion de l’URSS et de son influence dans de nouveaux territoires, notamment en Europe, avec le renforcement du pacte de Varsovie. Cette expansion entraîne la crise des euromissiles de 1979 à 1985 : l’OTAN installe des missiles de croisière et des Pershing II pour faire contrepoids aux missiles SS-20 soviétiques.

Cela entraîna de grandes manifestations pacifiques, soutenues par les partis communistes dans les pays concernés dont un slogan « Plutôt rouge que mort » ((de) Lieber rot als tot) entraîna, en autres, cette phrase du président français François Mitterrand au Bundestag : « Le pacifisme est à l'Ouest, les missiles sont à l'Est. »

Malgré les pressions, ces missiles seront finalement installés à partir de 1985 et devant le fait accompli, l'URSS entama des négociations qui donneront lieu à l'accord américano-soviétique du 27 mai 1988 sur l'élimination des missiles nucléaires de portée intermédiaire des arsenaux des deux États.

Le problème de la Pologne

La Pologne joue un grand rôle dans l’affaiblissement de l’Union soviétique et la chute du bloc de l’Est :

La première guerre d’Afghanistan

Article détaillé : Première guerre d'Afghanistan.

En 1978, les communistes s'emparent du pouvoir en Afghanistan à la suite de l'assassinat du président Daoud Khan, qui avait lui-même déposé le roi Zaher Shah en 1973. Les islamistes afghans entrent en conflit avec le pouvoir en place. Le 27 décembre 1979, Moscou envoie son armée, inaugurant la première guerre d’Afghanistan. Les États-Unis s’impliquent dans ce conflit en alimentant sur place la résistance antisoviétique avec l'aide de la République populaire de Chine, de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et les services de renseignement de plusieurs pays ouest-européens, en finançant et en proposant une formation militaire à des groupes de moudjahiddin, « guerriers saints » islamistes résistant à l’occupant soviétique. Les armées de l’URSS se retirent de l’Afghanistan en février 1989.

L'œuvre de Gorbatchev : de la « nouvelle détente » à la fin du bloc soviétique

Le 11 mars 1985, après la mort de Konstantin Tchernenko, Mikhaïl Gorbatchev (âgé de 54 ans) arrive au pouvoir en URSS. Il lancera peu après les politiques de glasnost (transparence) et de perestroïka (restructuration).

  • La recherche du désarmement : Gorbatchev veut sortir son pays de la Guerre froide ruinant l’Union soviétique qui y consacre environ 16 % de son PNB contre 6,5 % pour les États-Unis (M. Vaïsse, 2004). La première rencontre officielle entre Gorbatchev et Ronald Reagan a lieu lors du sommet de Genève en octobre 1985. Les deux dirigeants conviennent de se rencontrer à l'avenir pour discuter du désarmement ; le sommet se caractérise par une détente manifeste entre les deux supergrands. Un accord écrit est signé à Genève en prévision d'une future réduction bilatérale de 50 % des arsenaux nucléaires, et certains évoquent dès à présent une nouvelle phase de Détente. Les 11 et 12 octobre 1986, Ronald Reagan et Gorbatchev se rencontrent à Reykjavik, ce qui inaugure une nouvelle « détente » marquée par la reprise du dialogue, interrompu en 1979 : les États-Unis refusent d’abandonner l’IDS, mais un accord est presque conclu sur la diminution des armes stratégiques, tandis que Gorbatchev évoque la « maison commune européenne », dénucléarisée et neutralisée. Ainsi, le 8 décembre 1987, à Washington, Reagan et Gorbatchev décident d’éliminer tous les missiles présents en Europe dans un délai de trois ans : c’est l’« option zéro », premier réel traité de désarmement :
    • L’Europe est vidée des missiles nucléaires des deux Grands ;
    • C’est la fin de la « crise des euromissiles » ;
    • C’est la fin de la course aux armements (même si 4 % des têtes nucléaires seulement ont disparu).
  • Chute du bloc communiste en Europe » (1988-1990) : Le 7 décembre 1988, à la tribune de l’ONU, Gorbatchev annonce la réduction des forces armées soviétiques en RDA, Hongrie et Tchécoslovaquie, ce qui signifie la fin de la « doctrine de souveraineté limitée » : l’Union soviétique se désengage de l’Europe de l’Est. Ce discours inaugure la « Révolution de velours », c’est-à-dire la transition douce des pays de l’Europe de l’Est entre un régime de type soviétique et un régime démocratique multipartiste par de nouvelles lois constitutionnelles de 1988 à 1990, avec des manifestations populaires, mais sans guère de combats ni de sang versé. En RDA, les habitants commencent à migrer vers la RFA par la Hongrie libre (été 1989). Puis, sous la pression de la population, le Mur de Berlin chute le 9 novembre 1989 et l’Allemagne sera réunifiée l’année suivante (3 octobre 1990). En Roumanie, le régime autocratique de Ceauşescu est le dernier à tomber, le 26 décembre 1989 et le dictateur est exécuté ainsi que sa femme. En 1990, Gorbatchev obtient le prix Nobel de la paix.
  • Un espoir au Moyen-Orient ? : Lors de la guerre Iran/Iraq (1980-1988), l’Occident arme officiellement l’Iraq, et fournit l’Iran en cachette. L’Union soviétique soutient les deux camps. Le 20 août 1988, l’ONU parvient à un cessez-le-feu sans qu’il n’y ait un réel vainqueur. Cependant, au Liban, les accord de Taëf soumettent le pays à la Syrie. Dans le conflit israélo-palestinien, alors que la première Intifada bat son plein, des négociations secrètes sont menées.

L’implosion de l’Union soviétique et la fin de la Guerre froide (1988-1991)

Dans le contexte de la glasnost (« transparence ») et de la perestroïka (« restructuration ») et d’une tentative de démocratisation de l’Union soviétique, son implosion se fait en cinq grandes étapes :

Dès août 1990, George Herbert Walker Bush, nouveau président des États-Unis, annonce la fin de l’affrontement Est/Ouest, c’est-à-dire de la Guerre froide et de la bipolarisation du monde[41]. L'OTAN et le Pacte de Varsovie entament le démantelement aussi bien de leur arsenal nucléaire que de leurs forces de frappe conventionnelles. Dès novembre 1991, le Conseil de coopération nord-atlantique est mis sur pied, un organe de concertation entre l'OTAN et les anciens pays membres du Pacte de Varsovie fraîchement dissolu. Six ans plus tard, l'OTAN et la Russie signe un Traité de Coopération et de Sécurité.

Chronologie indicative de la Guerre froide en Asie de l’Est

  • 1er octobre 1949 : le Parti communiste chinois gagne la guerre civile et proclame la création de la République populaire de Chine (RPC). Indépendance de facto de Taïwan où subsiste la République de Chine, évacuée du continent. La présence navale américaine neutralise la reprise du conflit.
  • 25 juin - août 1950 : offensive des troupes nord-coréennes en Corée du Sud.
  • 27 juin 1950 : le président américain Truman envoie l’armée américaine soutenir la Corée du Sud après l’appel de l’ONU.
  • Septembre - octobre 1950 : contre-offensive américaine en Corée
  • Novembre 1950 - janvier 1951 : riposte de la Corée du Nord, soutenue par la Chine
  • Mars 1951 : le front se stabilise.
  • 27 juillet 1953 : les deux Corées signent un armistice.
  • août 1954-mai 1955 : bombardement intensifs d’îles dépendant de Taïwan par la RPC.
  • Août-juillet 1958 : bombardement intensifs des îles de Quemoy et de Matsu et affrontements navals et aériens entre la RPC et Taïwan. La présence de l’US Navy empêche le débarquement de troupes chinoises.
  • 20 décembre 1960 : création du Front national pour la libération du Viêt Nam
  • 1961 : Kennedy envoie les premiers conseillers militaires en République du Viêt Nam.
  • Novembre 1963 : la CIA fomente un renversement du chef d'État sud-vietnamien, Ngo Dinh Diem. Kennedy ne veut pas faire tuer Diem, mais la CIA ignore ce point. Diem est blessé par balles, puis poignardé mortellement.
  • 22 novembre 1963 : John Kennedy est abattu au Texas.
  • 25 novembre 1963 : le nouveau chef de la Maison-Blanche, Lyndon Johnson, annule les décrets de Kennedy concernant le retrait du Viêt Nam.
  • août 1964 : accrochage entre les flottes américaines et nord-vietnamiennes dans le golfe du Tonkin.
  • Mars 1965 : les forces américaines décident d’intervenir au Viêt Nam
  • Janvier - février 1968 : les Nord-Vietnamiens font avancer 70 000 hommes sur le Sud-Viêt Nam
  • Mai 1968 : des négociations entre les différentes parties ont lieu
  • 1971 : la RPC est admise à l’ONU et obtient un siège permanent au Conseil de sécurité à la place de Taïwan, qui décide de quitter l’organisation. Aujourd'hui, Taïwan ne fait toujours pas partie de l'ONU et n'est en aucun cas reconnue par la Chine. Elle est appelée « la province rebelle ».
  • Février 1972 : visite de Richard Nixon en République populaire de Chine.
  • 27 janvier 1973 : accords de Paix de Paris. Retrait des troupes américaines
  • 17 avril : prise de Phnom Penh par les Khmers rouges.
  • 30 avril 1975 : Saigon est prise par les Nord-Vietnamiens.
  • 25 avril 1976 : élection d’une assemblée nationale vietnamienne.
  • Juin 1978 : 70 000 soldats Vietnamiens occupent une zone frontalière à l’intérieur du Cambodge
  • 1er janvier 1979 : les États-Unis reconnaissent Pékin en tant que capitale de la Chine et ferment leur ambassade à Taipei.
  • 7 janvier 1979 :Prise de Phnom Penh par le Viêt Nam. Début d'une guérilla antivietnaniemme.
  • Février 1979 : guerre sino-vietnamienne
  • Septembre 1989 : retrait des forces vietnamiennes du Cambodge

Notes et références

  1. (en) Lippmann, Walter, Cold War, Harper, 1947 
  2. R. Aron, Les Conventions de la Guerre froide dans Une Histoire du XXe siècle, Plon, 1996, p. 255
  3. Le Monde diplomatique, février 1992, p. 4
  4. Communiqué final de la Conférence de Yalta
  5. Heinrich A. Winkler, Histoire de l’Allemagne, XIXe ‑ XXe siècle, Fayard, 2000, p. 565
  6. Christine Ockrent, Alexandre de Marenches, Dans le secret des princes, Stock, 1986, p. 86
  7. Avec un succès très limité : en novembre 1946, d’après un sondage en zone américaine, 37 % d’Allemands estimaient que « l’extermination des Juifs, des Polonais et d’autres « non-Aryens » était indispensable à la survie du peuple allemand » et, en 1952 25 % des Allemands de l’Ouest admettaient avoir « une opinion favorable » sur Hitler. (Voir Tony Judt, Postwar – A History of Europe since 1945, Pimlico, 2005, p. 58)
  8. J. Loftus, L’Affreux Secret : quand les Américains recrutaient des espions nazis. De Gehlen à Barbie, Plon, Paris, 1985
  9. Voir notamment E. J. Hobsbawm, L’Âge des extrêmes, Éditions Complexe, 1994.
  10. Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1er livre, 1835.
  11. Un des aspects les plus terrifiants de la Guerre froide fut la course aux armements entre les États-Unis et l’URSS ; Armement nucléaire
  12. À partir de 1948, les deux blocs s’organisent progressivement tant sur le plan militaire que sur le plan économique ; L’organisation des blocs
  13. L’organisation du bloc occidental sur le plan économique
  14. L’organisation du bloc occidental sur le plan militaire
  15. Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) publié pour le Parlement européen par le Bureau d'Evaluation des Options Techniques et Scientifiques (STOA), et publié et traduit in Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire, Editions Allia, Paris, 2005, p. 17-24 spécifiquement sur l'UKUSA et p. 37
  16. Duncan Campbell, op.cit., p. 42-45
  17. a , b  et c L’affrontement des grandes puissances et la dissolution des blocs, Georges COUMES
  18. Le blocus est levé par les Soviétiques le 12 mai 1949. L’Allemagne est durablement coupée en deux. Les Soviétiques créent à leur tour une nouvelle monnaie dans leur zone d’occupation : le Mark. Les occidentaux regroupent leur zone d’occupation le 8 mai 1949, d’où la création de la République fédérale allemande (RFA), alors que les soviétiques créent la République démocratique allemande (RDA) le 7 octobre 1949. L’Allemagne - les points de tension
  19. La Guerre froide, Les points de tension
  20. La Guerre froide a créé en Corée, comme en Allemagne, deux États. Le 38ème parallèle de latitude N sépare la Corée du Nord, dictature pro-soviétique, de la Corée du Sud démocratie pro-occidentale. La guerre qui s’y déroule entre 1950 et 1953 fait suite à la victoire, en Chine, de Mao, qui soutient le gouvernement nord-coréen. La Corée
  21. cf. S. Courtois, La Vérité sur l’affaire Rosenberg, L’Histoire, septembre 2004
  22. 1) Des éléments nouveaux dans les rapports est-ouest Un dialogue plus ouvert
  23. Johanna Granville, (Le Premier Domino)The First Domino: International Decision Making During the Hungarian Crisis of 1956, Texas A & M University Press, 2004. ISBN: 1585442984.
  24. La crise du canal Suez
  25. Déclaration du Conseil des ministres de la RDA, citée par Heinrich A. Winkler, Histoire de l’Allemagne, Fayard, 2000, p. 625
  26. ibid.
  27. Sous-marins soviétiques et US Navy, Alexandre Mozgovoï, Marines éditions, 2003, (ISBN 2909675947), p. 45-46
  28. Cuba - Castro, communisme et crise des missiles
  29. Bernard Droz et Anthony Rowley, Histoire générale du XXe siècle, Éditions du Seuil, 1987, Tome III, p. 218
  30. E. Hobsbawm, L’Âge des extrêmes, Éditions Complexe, 1994, p. 308
  31. En 1968, les États-Unis et l’URSS engagent des négociations sur la limite d’armes stratégiques (Strategic Arms Limitations Talks). Les accords S.A.L.T.
  32. Dès 1973, les négociations SALT II commencent en raison de l’apparition de nouvelles armes qui ne sont par répertoriées dans les catégories définies par SALT I, tels les armes chimiques, les bombes à neutron et les missiles sol-sol. Les accords S.A.L.T.
  33. Dwayne A. Day, Of myths and missiles: the truth about John F. Kennedy and the Missile Gap, The Space Review, 3 janvier 2006
  34. Le 30 octobre 1973, des pourparlers commencent à Vienne entre 12 pays de l’OTAN. et 7 du pacte de Varsovie en vue de la réduction mutuelle des forces et armes stationnées en Europe Centrale. Deux ans plus tard tous les pays d’Europe, sauf l’Albanie, participent à la conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe. Elle aboutit aux accords d’Helsinki, signé le 1er août 1975. Ils sont souvent considérés comme le point culminant de la détente. …Les accords d’Helsinki
  35. «Nous avons fait le choix de tout savoir», entretien avec Zbigniew Brzezinski, par Vincent Jauvert, dans Le Nouvel Observateur no 1779, 10 décembre 1998
  36. Le Viêt Nam du nord est un régime communiste qui possède l’aide de l’URSS. Le Viêt Nam du sud est à la base une démocratie, mais son gouvernement est dictatorial, il est appuyé par les États-UnisLa guerre du Viet-Nam
  37. « Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes... », entretien avec Brzezinski dans Le Nouvel Observateur, n°1732, 15 janvier 1998
  38. Chalmers Johnson, The Largest Covert Operation in CIA History, History News Network, 6 septembre 2003
  39. Manuel d'Histoire franco-allemand, Terminales L/ES/L, Nathan, 2006
  40. Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité avait le potentiel de se détruire. La peur régnait à travers le monde, autant dans les pays producteurs que les pays spectateurs Armement nucléaire - Destruction de l’environnement au profit de la défense
  41. Dans son discours sur l'état de l'Union du 28 janvier 1992, il déclare : « Grâce à Dieu, les États-Unis ont gagné la Guerre froide ; un monde jadis divisé en deux camps armés reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis ; cette constatation n’inspire aucune peur car le monde a confiance en notre nation et il a raison. »

Voir aussi

Bibliographie

  • Sophie Chautard, L'indispensable des conflits du XXe siècle, Levallois-Perret, Studyrama, 272 p.
  • Pierre du Bois de Dunilac, «Guerre froide, propagande et culture (1945-1953)», Relations internationales, n° 115, 2003, pp.437-454
  • Pierre du Bois de Dunilac, «Cold War, culture and propaganda, 1953 to 1975», in, Wilfried Loth and Georges-Henri Soutou (eds), The Making of détente, Eastern and Western Europe in the Cold War, 1965-75, London and New York, Routledge, 2008, p. 9 à 24.
  • André Fontaine, La Guerre froide, 1917-1991, Paris, La Martinière, 2006, 572 p.
  • René Girault, La Loi des géants, 1941-1964 : Histoire des relations internationales contemporaines, III, Paris, Payot et Rivages, 2005, 541 p.
  • Granville, Johanna (Le Premier Domino)The First Domino: International Decision Making During the Hungarian Crisis of 1956, Texas A & M University Press, 2004. ISBN: 1585442984.
  • Granville, Johanna (Imre Nagy autrement connu sous le nom de l'espion 'Volodya') "Imre Nagy aka 'Volodya' - A Dent in the Martyr's Halo?", Cold War International History Project Bulletin, no. 5 (Woodrow Wilson Center for International Scholars, Washington, DC), Spring, 1995, pp. 28, and 34-37.
  • Granville, Johanna, "Radio Europe Libre et la révolution hongroise" "Caught With Jam on Our Fingers”: Radio Free Europe and the Hungarian Revolution in 1956” Diplomatic History, vol. 29, no. 5 (2005): pp. 811-839.
  • Granville, Johanna, "Documents d'archives soviétiques sur la Hongrie" "Soviet Archival Documents on the Hungarian Revolution, 24 October - 4 November 1956", Cold War International History Project Bulletin, no. 5 (Woodrow Wilson Center for International Scholars, Washington, DC), Spring, 1995, pp. 22-23, 29-34.
  • Jeannesson, Stanislas, La Guerre froide, La Découverte, Paris, 2002, 123 p.
  • Lewkowicz, Nicolas, The German Question and the Origins of the Cold War, IPOC, Milan, 2008 ISBN: 8895145275
  • Lilly Marcou, La Guerre froide, l’engrenage, Bruxelles, Éditions Complexe, 1987, 275 p.
  • Georges-Henri Soutou, La Guerre de Cinquante ans, Fayard, 2001.
  • Maurice Vaïsse, Les relations internationales depuis 1945, Armand Colin, 3e éd., 2003, 257 p.
  • Michel Winock (éd.), Le temps de la Guerre froide. Du rideau de fer à l'effondrement du communisme. Paris, Seuil, 1994, collection Points-Seuil (Recueil d'articles publiés dans le magazine L'Histoire).

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