- Arzew
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Administration Nom algérien أرزيو Pays Algérie Région Oranie Wilaya Oran Daïra Arzew Code ONS 3106 Préfixe tel. 041 Culture et démographie Population 85 658 hab. (2009[1]) Densité 1 191 hab./km2 Géographie Coordonnées Altitude 0 m Superficie 71,90 km2 Localisation de la commune dans la wilaya d'Oran. Arzew ou Arzeu (prononcé 'arzə) (arabe : أرزيو) est une commune d'Algérie de la wilaya d'Oran.
Sommaire
Géographie
Toponymie
Le nom Arzew aurait été évoqué pour la première fois en l'an 1068, sous le nom de Arzao, par le géographe de Cordoue, EL Bekri, dans sa description de l'Afrique Septentrionale[2], mais il ne faisait pas référence à l'Arzew actuel, créé au XIXe siècle, mais aux ruines romaines de « Portus Magnus », c'est-à-dire Bethioua aujourd'hui.
En 1743 Thomas Shaw évoque un « port d'Arzew », comme lieu favorable au mouillage des bateaux, sorte de prémisse du port actuel[3].
Dans les année 1945 les habitants locaux distinguaient « أرزيو القديم » (Arziu al-qdim, Arzew le vieux) ou « أرزيو آلمسلم » (Arziu al-meslem, Arzew des musulmans) et « أرزيو ألنَّصراني » (Arziu n-nesrani, Azew des chrétiens) [4]. L'étymologie du nom d'Arzew n'a pas été clairement déterminée. On pourrait rapprocher ce nom de celui de la montagne qui domine la ville et qui s'appelle « djebel Ourouze ». Azieu aurait le sens de « broche, forte pointe » et se rattacherait à la racine berbère « RZI » et du verbe « erzi » (embrocher)[5]
D'autre part, l'orthographe a varié en fonction de la langue de transcription :- Arzew (avec « w » final) est due à Thomas Shaw voyageur anglais qui a publié « Voyages dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant, » à Londres en 1743,
- Arzeu (avec « u » final) a été celui adopté par l'administration coloniale française.
Histoire
Antiquité
Arzew était le port de l'ancienne ville antique Portus Magnus fondée par les Romains dans l'Antiquité et qui s'étendait de l'actuelle Arzew jusqu'à Bethioua en passant par Ain el Bia.
Époque coloniale
Quand Arzew fut occupée par les Français le 4 juillet 1833, ils appelèrent la ville antique le Vieil Arzeu, puis Saint-Leu lorsque le centre de population se forma à l'ouest près des ruines de la cité romaine, à partir de 1846.
Ue ordonnance du 12 août 1845 décide qu’il serait créé à Arzew un centre de population de 200 familles[6].Le développement d'Arzew, comme ville, est dû à l'intelligente initiative d'un général français qui avait compris l'avenir réservé à une telle position maritime[7]. Dans les premiers temps du colonialisme, le développement est lent et Arzew ne compte que 1 800 habitants. La spéculation, le départ de la garnison arrivée en 1848 et des ouvriers venus bâtir la ville, et la concurrence des autres villes font que très longtemps la ville stagne au niveau économique et donc démographique[évasif]. Le manque d'eau potable est un frein à la mise en culture des terres fertiles et fait fuir les Européens envoyés là par le pouvoir colonial[8].
Le nom de la ville était prononcé "Arzeu", "eu" comme dans « heureux ». On écrivait parfois "Arzeu", mais plus généralement "Arzew", orthographe que l'on pourrait expliquer ainsi : port de pêche, Arzew était aussi le principal port d'exportation de l'alfa exploité sur les hauts plateaux oranais, à 100 ou 150 km plus au sud.
Cueilli par une main-d'œuvre arabe en grande partie féminine et pressé en énormes balles sur les centres d'exploitation, cet alfa était transporté jusqu'à la mer, jadis par chariots que conduisaient des carreteros espagnols, plus tard par des camionneurs, souvent leurs enfants ou petits-enfants. Longtemps (la première papeterie d'alfa algérienne ne fut construite près d'Alger qu'au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale), l'importation de cet alfa fut l'exclusivité des papetiers anglais. La prononciation anglaise de Arzew respecte de plus près le nom arabe que la nôtre. Le nom arabe est en effet "Rziou" : / rä' zä' yä' wäw /[9].
Deuxième Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, la marine alliée débarqua à Arzew en 1942 au cours de l'opération Torch, s'ensuivit la bataille d'Arzew face aux troupes vichystes.
Guerre d'Algérie
Durant la guerre d'Algérie, l'école de guerre psychologique d’Arzew nommée Centre d'Instruction à la Pacification et à la Contre-Guérilla (CIPCG) était l'une des deux écoles de formation des cadres sur la guerre psychologique[réf. nécessaire].
Créée en 1957 par Marcel Bigeard, ses instructeurs étaient pour la plupart eux aussi des vétérans de la guerre d’Indochine. Comme Bigeard, vétéran de la bataille de Dien Biên Phu, beaucoup avaient été fait prisonniers, et avaient subi le travail psychologique des commissaires politiques Viet Minh et des communistes français comme Georges Boudarel. Forts de leur expérience, ils l'ont mise en pratique contre les fellaghas du FLN.
De 1957 à 1960, plus de 8 000 officiers et sous-officiers l'ont fréquenté. Ouverte à l'international, des stagiaires belges et portugais y furent instruits afin d'apprendre à lutter contre les mouvement indépendantistes apparaissant au Congo, en Angola et au Mozambique.
La République algérienne
Durant la tentative d'économie auto-centrée des années 1960 et 1970, ce port, avec celui de Skikda, étaient de grands ports de commerce[évasif].
Population
En 2009, la population d'Arzew est de 85 658 habitants.
Évolution démographique 1901 1954 1966 1977 1987 1998 2009 5 600 10 500 11 500 20 970 40 473 53 327 85 658 Économie
Arzew possède un important port industriel.
Arzew se développe rapidement grâce à la pêche et à l'attrait de son port, mais subit la concurrence des ports voisins de Mostaganem et Oran. Elle dispose d'une raffinerie de pétrole.
Vie quotidienne
Sport
L'Olympic Moustakbel Arzew (OMA) est le club de football de la ville d'Arzew.
Anecdote
Le jeu vidéo Medal Of Honor s’inspire de cette ville. Lors du Débarquement Allié, les combats se passent à l’intérieur d’Arzew avec une unité de Rangers.
Notes et références
- Population de la wilaya d'Oran sur le site internet de la DPAT.Consulté le 14/02/2011.
- Arzew la grande, 10/12/2007, p. 37-38. Consulté le 15 mars 2011
- Thomas Shaw, « Voyages de M. Shaw,... dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant », 1743. Consulté le 31 mars 2011
- Emile Janier, « Les Bettiwa de Saint-Leu », dans Revue Africaine, Société Historique Algérienne, Of. Pub. Univ. Alger, vol. 89, no 402-403, 1945, p. 245 [texte intégral (page consultée le 28/03/2011)]
- G. Marcy in Emile Janier op. cit. page 248
- E.Pellissier de Reynaud, Annales Algériennes, t. 3, Paris, Librairie Militaire, octobre 1854, 535 p. [lire en ligne (page consultée le 19 mars 2011)], p. 257
- Études sur la province d'Oran, de L. Lacretelle, Marius Olive, 1865, p.54
- William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, p.96
- (Dictionnaire français-arabe d'Abdelkader Nouredinne, éd.Carbonnel, Alger, 1954)
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) La bataille d'Arzew
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