- Dieu
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Dans les religions monothéistes, Dieu est une entité suprême, unique, immatérielle, transcendante, créatrice unique de toute chose et d'une perfection absolue. Ces religions lui attribuent les caractères d'infini, d'omniscience, d'éternité, d'omnipotence et de démiurgie.
Considéré comme un nom propre dans la langue française[1], le nom « Dieu » avec une majuscule[2], désigne « un être suprême, transcendant, unique et universel, créateur et auteur de toutes choses, principe de salut pour l'humanité qui se révèle dans le déroulement de l'histoire »[3],[4],[5].
Étymologies
- Origine latine
Le terme français « Dieu » et ses équivalents dans les autres langues romanes (Dio, Dios, etc.) viennent du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne reconstituée *deiwos [6]. Cette racine signifie « lumière du ciel ou du jour » et provient de la base linguistique dei-, « luire, briller » [7],[8]. On la retrouve dans le mot grec « Θεός » (Theόs) et dans le nom du dieu Zeus. Ce mot « Θεός » est lui-même soumis à de multiples flexions ou variantes dialectales [9], tout comme le nom « Zeus » [10]. L'équivalent latin de Zeus, « Jupiter », provient également de ce radical pour sa première syllabe, Ju. La racine pater (« père ») s'y est ensuite ajoutée [11]. Le mot « Deus » est attesté dès le tout premier texte français, les Serments de Strasbourg, en 842 (Deo au cas régime et Deus au cas sujet)[12],[13], puis Deu et Dieu (XIe et XIIe siècles)[14]. Dans le tout premier texte composé en français, ce terme désigne avec une majuscule la divinité du monothéisme chrétien. Avec cette même graphie, il indique également une divinité du polythéisme à partir du XIIe siècle[15]. En français, les métonymies ou les pronoms comme Son Nom ou Lui qui sont mis à la place du mot « Dieu » prennent aussi une majuscule comme si ils étaient des noms propres.
- Langues germaniques
Les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques ( Guþ en gotique, Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, Guð en islandais), ont une autre origine, elle aussi indo-européenne [16], liée à la notion d'appel ou d'invocation [17]. Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, au VIe siècle. Ce Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée selon l'alphabet inventé par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt. Il semble qu'à l'origine ce mot ait appartenu au genre neutre, avant de devenir masculin sous l'influence de la christianisation[18].
- Langues slaves
Les termes qui désignent Dieu dans les langues slaves (Бог en biélorusse, bulgare, macédonien russe, serbe, ukrainien, Bog en croate, Bóg en polonais, Bůh en tchèque) sont issus du proto-slave bogъ lui-même issu de l'indo-européen commun bhag-.[réf. nécessaire]
- Arabe
Le nom de « Dieu » en arabe est « Allah » (الله) issu du proto-sémitique ʾilāh-.[réf. nécessaire]
Calendrier
Le nom Dieu a été donné en français à un jour de la semaine qui lui est consacré et qui est légalement férié, le Dimanche[19], et indirectement au Jeudi qui fut celui consacré à Jupiter[20].
Élaboration de Dieu
La naissance des dieux
Aspect philosophique et sociologique
Abordée au XIXe siècle, l'étude de l'évolution religieuse de l'humanité est un champ de recherches longtemps délaissé, victime d'une part de conceptions souvent « évolutionnistes » sous-tendant la démarche — présupposant un « sens » de l'histoire jalonné d'étapes précises, ou fondé sur l'idée de l'accomplissement d’une rationalité immanente — et, paradoxalement, victime de la spécialisation de la recherche au fil de l'accroissement de la connaissance des religions elles-mêmes. Certains grands noms de la sociologie des religions, parmi lesquels Émile Durkheim, Marcel Mauss, Georg Simmel et Max Weber[21], ont cependant jeté les bases de cette étude. Le sociologue des religions Yves Lambert, développant une grille d'analyse avancée par Karl Jaspers, a proposé la poursuite de cette approche par la sociologie historique et comparée des religions afin de présenter des clefs d'analyse pour l'appréhension du « fait » religieux, sans éluder la singularité de chacun des grands ensembles religieux. Jaspers a souligné la contemporanéité de changements radicaux intervenus à travers de grandes aires civilisationnelles — en Iran, en Israël, en Grèce, en Inde ou en Chine — entre le VIIIe et le IIIe siècle av. J.‑C. — particulièrement au VIe siècle av. J.‑C. —, permettant l'apparition d'innovations culturelles fondamentales — parmi lesquelles l'unicité et universalité de Dieu — dans un processus qualifié par Jaspers de « période axiale »[22].
Suivant Yves Lambert[23], une religion est à considérer comme une « organisation supposant l'existence d'une réalité supra-empirique avec laquelle il est possible de communiquer par des moyens symboliques (prière, rites, méditations, etc.) afin de procurer une maîtrise et un accomplissement dépassant les limites de la réalité objective »[24]. Cinq types de religions peuvent être distingués, qui correspondent à autant de moments « nouveaux » de l'histoire humaine, sans qu'il faille y voir pour autant une forme « évolutive », les modèles émergents n'étant pas exclusifs des précédents : aux premières religions connues — celles des peuples de chasseurs-cueilleurs — succèdent les religions orales agraires corrélatives à la sédentarisation, au développement de l'agriculture et de l'élevage. L'apparition des grandes civilisations antiques s'accompagne de l'émergence des polythéismes après lesquels apparaissent les religions du salut et enfin la transformation de celles-ci à partir de l'époque moderne, au XVIe siècle. L'apparition du concept de « Dieu » s'opère à l'époque de l'« âge axial » qui, suivant Jaspers correspond à « la naissance spirituelle de l'homme »[25].
Apparition des dieux
La religion mésopotamienne se distingue des religions orales agraires par différentes caractéristiques telles que l'apparition d'un panthéon, d'épopées, d'une caste sacerdotale nombreuse et hiérarchisée, de grands édifices religieux, de théodicée, etc. La plus ancienne liste de dieux connue figure sur des tablettes datant du XXVIIe siècle av. J.‑C. et compte les noms de 560 dieux[26].
Les dieux locaux perdent peu à peu de leur prestige au fil de la domination étrangère pour constituer progressivement un « polythéisme au seuil du monothéisme »[25]. C'est à cette époque, vers le VIe siècle av. J.‑C. qu'apparaît au sein du peuple hébreu la mutation d'une monolâtrie — caractérisée par un aniconisme inédit — au monothéisme[27] et qu'émergent « l'Unicité et la Transcendance absolues de Dieu »[28].
Vers le(s) monothéisme(s)
Dès le XIVe siècle av. J.‑C., le règne d'Akhénaton est le cadre d'une brève révolution monothéiste fondée sur le culte solaire d'Aton dont la portée réelle est discutée[29] et qui s'effondre dès la disparition de ce pharaon[30]. On a longtemps voulu y puiser l'origine du monothéisme biblique, ce qui est contesté par les historiens actuels[31] : le monothéisme juif n'apparaît que huit siècles plus tard et ne revêt sa forme « exclusive » actuelle qu'au cours du VIe siècle av. J.‑C.[32], au retour du peuple juif de l'exil de Babylone[33],[31].
Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[34]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ».
L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand — considéré lui-même comme un messie de Yahvé — influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahura Mazda le dieu officiel de l'empire[35].
Du Dieu national au Dieu exclusif
Quand un monothéisme accepte la coexistence avec le polythéisme ou conçoit sa divinité « nationale »[31],[36] comme simplement « supérieure » à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme »[37], termes de création récente[31].
Le Deutéronome — qui ne nie pas encore les autres dieux — semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul Dieu de Juda et empêcher qu'il ne soit vénéré sous différentes manifestations comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[38], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[39].
L'émergence du monothéisme judaïque « exclusif » est liée à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale et les classes supérieures. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple ; s'ensuit alors une deuxième déportation. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrés par cette succession de catastrophes[40].
Non seulement la défaite n'est pas due à l'abandon par YHWH, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique Dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de YHWH, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. YHWH devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[41].
Ainsi les rédacteurs du Deutéronome articulent leur réflexion théologique sur le thème de l’« élection » qui permet de répondre à la question que pose la conception d'un dieu unique de l'univers entier et de sa relation spéciale avec le peuple d'Israël : c'est alors tout le peuple — se substituant au roi — qui devient l'élu de Dieu sur un mode d'exclusion, interdisant parfois le contact avec les peuples idolâtres[42].
Le Dieu premier des philosophes grecs
Article détaillé : Le problème du Dieu unique et la philosophie.Suivant Wilfred Monod, « le Dieu des philosophes grecs ne prétend pas rendre raison de l'origine de l'Univers, mais seulement de l'ordre et de la hiérarchie qui s'y découvrent, au-dessus des choses soumises à la génération et à la corruption[43] ».
La philosophie antique, si elle a largement influencé les réflexions classiques et modernes sur Dieu, ne s'est paradoxalement qu'assez peu intéressée aux questions divines, considérant que le nombre important de dieux — les Grecs nourrissent le sentiment d'un monde tout entier habité par le divin[44] — ne méritait pas un chapitre singulier de la philosophie[45]. Par exemple, dans l'œuvre d'Aristote, qui alimente de manière considérable les réflexions théologiques tant juives que chrétiennes ou musulmanes[46], seule une portion ténue est consacrée à la question du divin[47]. Ainsi, contrairement à la plupart des lectures rétrospectives qui en seront faites, lorsque Aristote évoque le dieu, il s'agit d'un « universel abstrait », un être primordial, autosuffisant mais qui n'est nullement un « Dieu » unique et transcendant au monde[44].
Ce n'est qu'au IIIe siècle, avec le néoplatonisme, lorsqu'une concurrence intellectuelle et morale se produit avec le christianisme émergent, que des philosophes comme Plotin, Porphyre ou Proclus font des questions théologiques l'objet principal de leur réflexion intellectuelle. Plotin (207-270) promeut l'idée du « Un » (en grec : to en), un principe premier transcendant qui domine la réalité[44] et qui n'est connaissable qu'au travers de ses attributs.
Typologie
Dieu unique
Les religions abrahamiques[note 1] voient Dieu comme le principe créateur, selon l'analyse de Mireille Hadas-Lebel :
« Chez les Grecs, l’idée d’un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n’y avait peut-être pas de philosophes, mais cette idée de principe unique, cette intuition que l’on appelle monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s’accompagnait de l’interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde.
Ce Dieu n’était cependant pas un principe abstrait, mais une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les Hommes et exigeait d’eux un comportement moral dont aucune divinité de l’Olympe ni de l’Orient antique ne pouvait donner l’exemple. Tel est le Dieu que prient encore aujourd’hui les Juifs[48]. »Il est même utile de se demander s'il y a une notion de « Dieu » véritablement commune aux « monothéismes ». Dans la théologie de Calvin, par exemple, il y a une distance infinie entre l'homme et Dieu, au point que toute analogie, toute comparaison est impossible. Les sens humains ne peuvent enclore Dieu, à cause de sa transcendance absolue. Les sens ne se font qu'une image fausse qui attente à la gloire de Dieu[49]. Au-delà des élans œcuméniques[note 2] et du rêve de la philosophia perennis, demeurent des différences irréconciliables. On peut également se demander quel sens aurait cette question avant les débats unitariens du XVIe siècle européen où le mot « monothéisme » apparaît dans son acception moderne et qui naît d'une manœuvre théologique pour isoler radicalement le judaïsme, le christianisme et l'islam du reste de l'humanité « idolâtre », « polythéiste », bref, païenne qui, dépourvue de toute vérité primordiale, peut être objet de colonisation voire d'évangélisation.
Dieu d'Israël
Certains chercheurs suggèrent que le culte monolâtrique de YHWH était peut-être prédominant parmi les Hébreux dès le Xe siècle av. J.‑C.[50], opposé à un polythéisme dès lors minoritaire, en se fondant notamment sur des études statistiques des occurrences des noms yahvistes[51]. Toutefois, suivant une partie de l'exégèse moderne du début du XXIe siècle, l'idée de YHWH comme étant le Dieu unique apparaît pendant la période perse à la suite d'une réflexion monothéiste qui aboutit à l'affirmation — dans une polémique anti-idolâtrique — de cette unicité que l'on retrouve dans le Livre d'Isaïe[52] rédigé dans une période comprise entre la moitié du VIe et le début du Ve siècle av. J.‑C.[53], le seul parmi les livres prophétiques bibliques à affirmer cette unicité[54]. Probablement influencée par les conceptions religieuses des Achéménides[55], cette conception doit également beaucoup à l'approfondissement de la tradition aniconique, le rejet des images étant un trait fondamental du judaïsme qui semble remonter aux origines de celui-ci[56].
Dieu dans le judaïsme
Au Moyen Âge, sous l'impulsion de la pensée arabe et grecque, la pensée juive élabore une théologie d'où ressort, entre autre, un principe énoncé par Saadia Gaon : « la pensée humaine, don de Dieu, est valide et source de vérité à l'égal de la Révélation ». Dès lors, la rationalité pour appréhender Dieu est légitimée comme devoir religieux, ce qui trouve un meilleur accueil, à l'époque, que la seule foi. Toutefois des désaccords apparaissent sur la question de savoir si la réflexion rationnelle concernant Dieu constitue ou non une forme suprême d'expérience religieuse. Juda Halevi apporte une réponse négative, affirmant que les preuves logiques ne permettent pas d'aboutir au Dieu d'Abraham, seule une « communication immédiate », une « Révélation divine » le permet[57].
Dans la Bible, Dieu est décrit en termes psychologiques : coléreux, content, triste, déçu, ayant de la pitié, aimant ou haïssant. Depuis Maimonïde, la tradition théologique hébraïque insiste sur la distinction entre le sens littéral des expressions parlant de Dieu et ses qualités : une manière d'en parler convenablement serait de lui attribuer des œuvres et des actions, et non des intentions ou des émotions car l'essence de Dieu est inconnaissable et dépasse l'entendement humain. Toutefois il parait assuré que Dieu et ses « attributs essentiels » ne forment qu'un[57].
La théologie judaïque s'attache à « fonder la croyance qu'il [Dieu] agit dans la nature et dans l'histoire, ce qui le met en relation avec l'homme de telle sorte que celui-ci se sente tenu de répondre »[57].
La Kabbale distingue le « Dieu en soi, caché dans la profondeur de son être » et le Dieu révélé qui se manifeste à travers sa création et de qui, seulement, on peut dire quelque chose, tout en mettant l'accent sur l'unité de ces deux aspects. Dans cette tradition, on insiste sur la présence de Dieu dans l'ensemble de sa création, disant que la Torah est l'incarnation vivante de la sagesse divine. La question « comment le monde peut-il exister si Dieu est partout ? » s'est alors posée. Pour y répondre, Isaac Louria a développé la doctrine du tsimtsoum[57].
Suite aux œuvres de Hume et de Kant, les théologies judaïques se sont tournées vers la raison pratique et l'idéalisme moral pour parler de Dieu. Au XXe siècle, ont été développé des problématiques déistes modernes : Samson Raphaël Hirsch, Mordecai Kaplan, Franz Rosenzweig, Abraham Joshua Heschel, etc[57].
Dieu dans le christianisme
Article détaillé : Dieu (christianisme).Dieu un
Articles détaillés : Christologies empiriques et Unitarisme (théologie).Dieu trinitaire
Articles détaillés : Christologie et Trinité chrétienne.La dogmatique trinitaire, qui est propre au christianisme se construit du IVe au Ve siècle, entre le concile de Nicée et le concile de Chalcédoine[note 3].
Cette construction, au fil des conciles, s'exprime dans les termes de la philosophie disponible à l'époque, celle de Plotin[58]. Certains chercheurs voient dans cette expression ternaire un fruit de la triade indo-européenne [59] tandis que d'autres voient dans cette triade un fossile à l'époque romaine[60][réf. nécessaire].
Dieu dans l'islam
Dans l'islam, Dieu porte le nom d'Allah et constitue le cœur de la foi et de la pratique des croyants musulmans dont chaque aspect de la vie lui est ainsi relié à travers la religion[61]. Traditionnellement dépourvu de genre, c'est un créateur omnipotent, omniscient et omniprésent qui transcende toute sa création. Divinité centrale d'un monothéïsme intégral et intransigeant, un et unique, maître des mondes et des destinées, juge du Jugement dernier, il s'est révélé à chaque prophète depuis Adam jusqu'à Mahomet. La sourate 112 — al-ikhlas — rassemble l'essentiel de la conception musulmane de Dieu : « Lui est Allah un, Allah l'impénétrable, Il n'engendre pas, il n'est pas engendré, et nul n'est égal à Lui »[62]. Le Coran affirme également le caractère absolument transcendant de Dieu qui est pourtant tout à la fois d'une grande proximité avec l'homme[63] et sa création dans et par laquelle il se manifeste[61].
De nature indivisible, insécable, irréductible à une interprétation en termes de trinité à l'instar du christianisme trinitaire, Allah constitue une monade, seule vérité et seule réalité. L'islam insiste très fortement sur la foi en l'unicité d'Allah[64] — le tawhid — et condamne vivement toute atteinte à cette unicité en lui adjoignant des associés. Ainsi, dans l'islam, l'associationnisme (shirk) est la seule faute catégoriquement impardonnable[65].
Allah mène les hommes dans une destinée dont ils ignorent et le sens et l'issue ; il peut à la fois les guider et les égarer, les punir et les pardonner. Connaissant leur moindres pensées, c'est le juge du Jugement dernier qui châtie les pécheurs et les incrédules et récompense les fidèles. Si sa fureur est régulièrement affirmée — il est parfois surnommé « le Terrible »[66] ou « le Redoutable »[67] — sa dimension la plus importante est la miséricorde dont il fait preuve, un trait caractéristique d'une grande intensité et universelle qui est rappelée au début de chaque sourate du Coran[61].
Le texte coranique donne 99 noms différents à Dieu[68] qui sont parfois répartis en deux catégories par la tradition entre ceux qui décrivent un Dieu proche de l'homme ou de la création et, d'autre part, ceux qui soulignent sa transcendance et son incompatibilité avec cette création[69].
Le Coran rapporte en outre des descriptions ou attributs anthropomorphiques de Dieu dont la portée sera disputée dès le début de l'islam[69] : le Coran mentionne sa face[70], ses yeux[71], ses mains [72] ou encore le trône sur lequel il siège[73]. Pour la révélation du texte sacré de l'islam, Dieu s'exprime à travers l'ange Gabriel et le prophète Mahomet qui entend la parole divine mais pas sa voix. Dès le Xe siècle, le théologien sunnite Al Ash'ari considère qu'avec la puissance, la science, la vie, la volonté, la vue, l'ouïe et la durée, cette parole fait partie des éléments anthropomorphiques attributs de l'essence divine là où les premiers mutazilites ne voyaient que des métaphores[74]. A la fois proche et lointain, humain et impénétrable, le Dieu de l'islam est — suivant le texte coranique — essentiellement un « mystère » (« ghayb »[75]) qui ne saurait être ramené ou comparé à rien de semblable dans la création. C'est la « matrice exclusive de tous les univers »[69] qui enjoint aux croyants, à travers Mahomet, de concentrer sur l'unicité de Dieu dans une affirmation qui devient le dogme fondamental de l’islam[69].
Dieu du New Age
Un trait commun aux divers courants du New Age est le rejet du dualisme au profit d'une recherche de l'harmonie. Ainsi les adeptes n'opposent pas la matière à l'esprit ou le visible à l'invisible et considèrent que l'ensemble de l'univers est constitué de la même essence divine. Selon ce mouvement, il n'y a pas de véritable séparation entre la Création et son Créateur, dans une approche qui ne correspond pas avec celle du Dieu personnel et transcendant des monothéismes : au contraire, cette vision immanente de la divinité se rapproche des conceptions panthéistes. Ainsi, pour certaines franges du New Age « Dieu est en tout et tout est en Dieu » ; Dieu s'apparente alors à un « Grand Être universel » qui n'appartient à aucune religion et qui vibre au plus profond des êtres, le salut passant essentiellement par la transformation de soi[76].
Attitudes spirituelles
Dieu des mystiques
Le Dieu des mystiques transcende les barrières confessionnelles[77]. Pour les mystiques chrétiens, voir notamment Charles André Bernard, Le Dieu des mystiques : Mystique et action[78].
Dieu du déisme
Le déisme — forgé sur le terme latin deus — désigne l'affirmation rationnelle de l'existence de Dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive des religions révélées[79], proposant d'arriver à Dieu par des voie exclusivement humaines[80], sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs[81]. C'est un Dieu du raisonnement plutôt qu'un Dieu de foi ou de culte, bien que Kant ait proposé « culte de Dieu » ramené à la pratique morale « en esprit et en vérité »[82]. Le concept se développe essentiellement en Angleterre et en France à partir du XVIIe siècle mais est difficile d'accès et ambigu car il réfère à plusieurs systèmes distincts[79]. On ne l'utilise plus guère en dehors de ses applications historiques[81].
À l'instar du terme « théisme » dont il est assez proche, le mot apparaît en France dans les violentes luttes théologique et religieuses du XVIe siècle dans un usage péjoratif cherchant à discréditer l'adversaire. Il apparait en relation avec les antitrinitaires sociniens[83] et est attesté pour la première fois sous la plume du pasteur Pierre Viret en 1534 qui y voit des blasphémateurs, des « athéistes » qui s'ignorent. À partir du XVIIe siècle, lorsque, sous l'influence de la science nouvelle et de l'émergence de nouvelles manières de penser, la perception du concept de nature — fondamentale en théologie et en philosophie — se modifie, le déisme évolue vers une forme de religion naturelle[79].
Pour leurs critiques apologètes chrétiens, les déistes, prétendant arriver à Dieu sans l'aide de Dieu, en se passant de la Révélation, sont impies et pêcheurs. Les déistes ne forment cependant pas un groupe homogène et il existe un grande variété de positions, suivant les auteurs déistes, par rapport à ce qui à trait tant à la nature de Dieu, qu'à la providence ou encore à l'immortalité de l'âme. John Locke développe ainsi un « christianisme raisonnable », tandis que Spinoza est classé ou non, selon les époques, dans leurs rangs. La question centrale est, plutôt que celle de l'existence de Dieu, celle de sa Révélation que les déistes rejettent avec l'immortalité de l'âme, à la différence des théistes[79].
Le XVIIIe siècle voit l'apparition d'une nouvelle logique des questions philosophiques qui amène à l'effacement de Dieu comme le personnage central autour duquel s'articule la métaphysique : la question de son existence et de sa nature est désormais disputée, passant du stade de vérité première à celui d'hypothèse bientôt dispensable[84]. Rousseau, suivant lequel la nature est plus éloquente sur Dieu que les subtilités scolastiques, propose le Dieu de la foi déiste comme volontaire et intelligent, mouvant l'univers et animant la nature, tandis que l'homme est libre dans ses actions et doté d'une âme immatérielle. À la différence de Kant, il associe la nature à l'ordre divin tandis que ce dernier établit une différence ontologique entre les deux. Pour Kant, le déisme envisage Dieu comme la « cause du monde », un principe régulateur qui ne peut satisfaire complètement les attentes de l'homme ; pour le philosophe, le déisme « recourt à Dieu pour penser la science en tant qu'elle progresse »[85]. Plus tôt, Voltaire, admirateur de Newton et sa mécanique rationnelle du monde, voit en Dieu l'« horloger de l'Univers » et tourne la providence en dérision[86].
La difficulté de donner des contours clairs au concept de Dieu et la fragilité et l’ambiguïté de celui-ci dans le déisme ont empêché ce dernier d'avoir une postérité réellement significative en tant que courant religieux. « Effort pour penser sans préjuger et sans dogmatisme le concept de Dieu », des éléments du déisme peuvent cependant être reconnus dans le cadre du renouveau de la théologie naturelle depuis la fin du XXe siècle[86]. Certaines enquêtes montrent d'ailleurs qu'en France, la religion naturelle est une option philosophique — souvent inconsciente — de certains croyants non pratiquants qui envisagent Dieu comme le créateur et le gouverneur du monde, jugeant les individus sur leur conduite morale et rétribuant les mérites, dans une attitude assez proche du déisme[79].
Dieu du théisme
Athéisme
Article détaillé : Athéisme.Monisme et dualisme
La philosophie et Dieu
Dieu et les philosophes
Les représentations des dieux, sinon leur existence, ont été très tôt critiquées par les philosophes : « Les Éthiopiens disent que leurs dieux ont le nez camus et le teint foncé, les Thraces voient leurs dieux avec des yeux clairs et une chevelure rousse » (Xénophane de Colophon, VIe siècle avant JC) ; « C'est d'abord sur terre la crainte qui a créé les dieux » (Pétrone, Ie siècle). Les thèses chrétiennes pour expliquer les « faux dieux » païens (sont-ils des personnifications de phénomènes naturels, des grands hommes divinisés, ont-ils des origines linguistiques, etc) se sont retournées contre le monothéisme à partir du XVIIIe siècle[87].
Les philosophes ont conçu le ou les dieux de manières très diverses. Chez certains le polythéisme n'exclut pas un principe divin suprême : par exemple le logos ou raison immanente de l'univers chez les stoïciens. Platon voyait un Dieu comme une cause première, créatrice ou Démiurge ordonnateur d'une matière qu'il n'a pas créée, et Aristote comme la fin de toutes choses, Descartes le voit comme transcendant infiniment le monde qu'il a créé, Spinoza le pense immanent, une tradition néoplatonicienne avance que Dieu n'est pas car il est au-delà de l’Être (théologie négative), etc.[87]
Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie (édition 1980), sous la direction d'André Lalande, Dieu est analysé suivant deux axes principaux :
- Dieu considéré comme un principe explicatif :
- Au point de vue ontologique : principe unique et suprême de l'existence et de l'activité universelle, résumé par la phrase « Dieu est l'être des êtres, la cause des causes, la Fin des fins : voilà comment il est le véritable absolu ».
- Au point de vue logique : principe suprême de l'ordre dans le monde, de la raison dans l'homme et de la correspondance entre la pensée et les choses.
- Dieu considéré comme un être actif :
- Au point de vue physique : être personnel, supérieur à l'humanité, qui donne des ordres et fait des promesses, auquel on adresse des prières et qui les exauce s'il le juge bon. Généralement allié et protecteur d'un groupe social, il peut être un dieu parmi d'autres avec lesquels il entre en conflit, dans la mythologie.
- Au point de vue moral : être personnel tel qu'il soit, par son intelligence et sa volonté, le principe suprême et la garantie de la moralité.
Kant est alors un exemple d'une vision de Dieu principalement comme principe explicatif : Dieu existe comme « Idéal de la Raison pure ». La définition de Dieu par Descartes, « Dieu est l'être parfait », malgré son équivoque peut être comprise comme une identification de l'ordre ontologique et de l'ordre moral. La monadologie de Leibnitz est un effort de synthèse de toutes ces facettes[88].
Selon le philosophe catholique Xavier Tilliette[89], « de délicats équilibres, souvent rompus », maintiennent la philosophie chrétienne « entre foi et raison, Révélation et philosophie ». À ce titre, « le christianisme raisonnable des Lumières s'efforce de sublimer les contenus de foi et de leur donner un équivalent rationnel ». Ainsi a-t-on pu « qualifier alternativement la philosophie de Hegel de strictement athée et celle de Kant d'imprégnée de christianisme, et la philosophie de Kant de totalement agnostique et celle de Hegel de largement chrétienne ». Il conclut : « Kant et Hegel provoquent un véritable chassé-croisé herméneutique. »
Il juge « élusive » la formule employée par Wiebke Schrader à propos de Teilhard de Chardin : « Le Dieu des philosophes est, en tant que Christ des théologiens, le Dieu d'Abraham et d'Isaac. » En d'autres termes, le lien entre raison et Révélation ne serait autre que le Christ lui-même, la philosophie s'étant « reconnue dans ce Dieu en forme d'homme », qui est « plus accessible, Merleau-Ponty l'a souligné[90] ».
La question de l'existence de Dieu
Article détaillé : Arguments sur l'existence de Dieu.Au cours de l'histoire de la philosophie de nombreux arguments ont été fournis en faveur et en défaveur de l'existence de Dieu ou de la croyance en cette existence. Les arguments sur l'existence même de Dieu peuvent être des arguments métaphysiques ou empiriques, ceux portant sur la croyance en Dieu sont dits arguments épistémiques.
De nombreuses positions existent aussi bien chez les défenseurs de l'existence de Dieu que chez leurs adversaires. On peut les regrouper et distinguer schématiquement les grandes positions suivantes :
- L'athéisme fort « Dieu n'existe pas » ou « Il est presque certain que Dieu n'existe pas »[91]
- L'agnosticisme « on ne peut pas savoir si Dieu existe »
- Le théisme faible « Dieu existe, mais cela ne peut être prouvé ni réfuté » (L'« existence » qui suppose une insertion dans l'immanence n'appartient pas aux attributs de Dieu[92][réf. incomplète].)
- Le théisme fort « Dieu existe, et cela peut être prouvé »
Une discussion détaillée des arguments soutenant ses différentes positions se trouve dans l'article arguments sur l'existence de Dieu. Voici une présentation volontairement limitée des principaux arguments en faveur de l'existence de Dieu et de leur réfutation par Emmanuel Kant.
Les arguments classiques en faveur de l'existence de Dieu
Trois arguments classiques sont a posteriori : partant de l'expérience prise comme conséquence pour remonter à son principe[93].
- L'argument ontologique a notamment été formulé par Saint Anselme[94], Descartes[95], et réécrite par Gödel[96], il se présente sous la forme générale du syllogisme suivant :
- Dieu est un être parfait.
- L'existence est une perfection.
- Dieu a pour propriété l'existence
- L'argument cosmologique. Proposé par Aristote[97], et surtout réutilisé par les théologiens chrétiens[98], il peut se présenter ainsi :
- Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite.
- Or Si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible (ce qui viole la première prémisse)
- Donc la suite n'est pas infinie. Il existe une cause ultime ou cause première qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu.
- L'argument téléologique peut se formuler sous la forme du syllogisme suivant :
- Il existe de l'ordre dans la nature
- Or la matière ne produit pas spontanément de l'ordre
- Donc la cause de l'ordre de la nature est intentionnelle
Ces trois arguments sont, comme tous les autres, l'objet d'une vive controverse depuis leur premier énoncé, et de l'avis de la majeure partie des commentateurs aucun ne peut emporter l'adhésion à lui seul. Pascal qui n'acceptait comme arguments en faveur de l'existence de Dieu que les prophéties et les miracles (le pari pascalien n'étant pas présenté comme un preuve)[87], en parle en ses termes :
« Les preuves de Dieu métaphysique sont si éloignées du raisonnement des hommes et si compliquées, qu’elles frappent peu, et quand cela servirait à quelques-uns, cela ne servirait que pendant l’instant qu’ils voient cette démonstration, mais une heure après, ils craignent de s’être trompés »[99].
Anselme de Cantorbéry, le premier[93] proposa un argument a priori : l'idée de Dieu, et ses conséquences, rend nécessaire l'existence de Dieu sans qui il ne saurait y avoir d'idée de Dieu. Cet argument se retrouve aussi chez Descartes et Leibniz[93].
Kant (dans Critique de la raison pratique) et Nédoncelle ont développé des preuves, dites morales, où l'existence de Dieu est seule capable d'expliquer la conscience morale, chez le premier, ou l'ordre des personnes humaines, chez le second[93].
La position des grandes religions
L'Église catholique romaine depuis l'encyclique Æterni Patris (1879) affirme la validité des Quinquae viae, les 5 preuves de Thomas d'Aquin qui utilisent l'argument cosmologique et l'appel au dessein. Ce point de doctrine a été rappelé par le pape Jean-Paul II dans l'encyclique Fides et Ratio et plusieurs déclarations[100],[101].
Dans le judaïsme, la question ne se pose pas, non par tabou mais du fait même de la conception de la transcendance : Dieu dépasse totalement l'entendement humain. Vouloir cerner son concept de manière analytique est voué à l'échec par sa nature même. Certains auteurs juifs n'hésitent pas à nier toute possibilité de « parler » de Dieu[102].
Les preuves de l'existence de Dieu données par le théisme brahmanique tiennent à la fois d'Aristote et de sa cause efficiente d'un système complexe. La coordination des phénomènes comme agrégation des atomes requiert un « agent particulier », créateur doué d'omniscience[note 4],[103].
La critique de Kant
Au livre II de la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant montre que l'argument cosmologique et l'argument téléologique (qu'il nomme argument physico-théologique) se fonde sur l'argument ontologique. En effet, après avoir observé la contingence du monde, l'argument cosmologique doit poser l'existence d'un être nécessaire ; il est alors obligé de recourir à l'argument ontologique, qui déduit du concept de Dieu qu'il existe. Quant à l'argument physico-théologique, à partir de l'observation de fins dans la nature, en conclut qu'il a fallu un créateur pour que le monde existe (argument cosmologique), et que ce créateur doit exister nécessairement (argument ontologique).
Si l'argument ontologique est réfuté, l'argument cosmologique et l'argument téléologique tombe avec d'après Kant. Kant propose donc une réfutation de l'argument ontologique dans l'espoir de ruiner toutes preuves de l'existence de Dieu. Pour Kant, l'existence n'est pas une propriété intrinsèque, on ne peut pas légitimement dire que l'existence appartienne au concept de Dieu : c'est confondre le contenu conceptuel et le prédicat existentiel d'une chose. Ainsi pour Kant, le concept de Dieu demeure le même, qu'il existe ou pas : ce « concept de Dieu » ne prouve rien n'indiquant qu'une possibilité[104],[105]. Afin de l'illustrer, Kant prend l'exemple suivant : « Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles. Car, comme les thalers possibles expriment le concept et les thalers réels, l'objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n'en serait pas le concept adéquat. Mais je suis plus riche avec cent thalers réels qu'avec leur simple concept (c'est-à-dire avec leur possibilité). »
En bref : la conséquence du raisonnement ontologique est que l'« idée de Dieu » existe, mais l'existence elle-même de Dieu n'est pas une idée[93].
Une question repensée à nouveaux frais
La philosophie de religion, et la questions des preuves de l'existence de Dieu, a connue un grand renouveau dans le sillage de la tradition analytique. Des auteurs tels que Peter Geach, Richard Swinburne[106], Alvin Plantinga, Antony Flew, John Leslie Mackie[107], et Jordan Howard Sobel se demandent quelles raisons nous avons d'affirmer ou de contester l'existence d'un être surnaturel dont dépendrait l'existence du monde.
Tandis que les autres philosophes sont soit catholiques, soit protestants, soit anglicans, la caractéristique d'Antony Flew, qui lui a assuré un surcroit de notoriété ces cinq dernières années, consiste à avoir été, des années durant, un éminent philosophe des religions et d'avoir revendiqué son athéisme. Il a fini par considérer, autour de sa 81e année, que non seulement la question de l'existence de Dieu était importante mais encore que l'existence de Dieu[108] était possible selon une variante de l'argument téléologique, que les anglo-saxons nomment fine tuning [note 5], en quelque sorte, l'argument du meilleur des mondes possibles[109]. Il considère que, plus la complexité du monde apparaît dans les connaissances humaines, plus cet argument est puissant pour fonder le théisme [note 6],[110]. Quelques militants de la cause de l'athéisme s'en sont trouvés gênés et ont déclaré pour les uns, que cette conversion était un voeu pieux des croyants, en dépit de la lettre de Flew à Philosophy Now et pour les autres que l'auteur était déjà âgé.[réf. nécessaire]
Philosophies contemporaines
Phénoménologie chrétienne
Pour le philosophe chrétien Michel Henry, Dieu n’est rien d’autre que la vie phénoménologique absolue qui donne en permanence chaque ego à lui-même et qui se révèle à nous dans la souffrance comme dans la jouissance de soi[111],[112] :
« Dieu est Vie, il est l’essence de la Vie, ou, si l’on préfère, l’essence de la vie est Dieu. Disant cela nous savons déjà ce qu’est Dieu, nous ne le savons pas par l’effet d’un savoir ou d’une connaissance quelconque, nous ne le savons pas par la pensée, sur le fond de la vérité du monde ; nous le savons et ne pouvons le savoir que dans et par la Vie elle-même. Nous ne pouvons le savoir qu’en Dieu[113]. »
Les maîtres du soupçon et la « mort de Dieu »
Depuis Paul Ricoeur[114], on nomme habituellement « maîtres du soupçon »[115] les penseurs Marx, Nietzsche et Freud[116].
En Occident, à partir de Descartes, Pascal et Grotius notamment, l'existence de Dieu est devenue sujette à la démonstration, et de plus en plus exposée à la critique, concomittante à la crise de la religion chrétienne et l'apparition du protestantisme. Les philosophes du 18e siècle sont critiques mais pas athée[note 7].
On doit à Friedrich Nietzsche la formule célèbre « Dieu est mort », mais c'est Feuerbach qui ouvre le feu. Les théologies de la Mort de Dieu le prendront au mot[117] Ce courant de pensée n'est, d'ailleurs, étranger ni à l'islam[118] ni au judaïsme[119]
Feuerbach, l'essence du christianisme, 1841
Ludwig Feuerbach fait écho aux mutations de la société occidentale moderne que sont le scientisme, la théorie de l'évolution de Darwin, le socialisme, partageant, entre autres, une critique des dogmes religieux[note 8], qui ouvre la voie a l'athéisme en considèrant la notion de Dieu comme un construct social étranger à la réalité. Le concept principalement développé dans l'Essence du christianisme[120] peut se résumer en 2 points : Dieu comme aliénation, l'athéisme comme religion de l'homme.
« le progrès historique des religions consiste en ceci : ce qui dans la religion plus ancienne valait comme objectif , est reconnu comme subjectif, c'est-à-dire, ce qui était contemplé et adoré comme Dieu, est à présent reconnu comme humain […]. Ce que l'homme affirme de Dieu, il l'affirme en vérité de lui-même »
— Feuerbach, Das Wesen der Religion[121],
Feuerbach voit la théologie comme une anthropologie renversée et dieu comme une sorte de surmoi social, relevant de la sociologie des religions ou de la psychologie individuelle ou collective en aucun cas de la philosophie [122];
Friedrich Nietzsche
Article détaillé : Dieu est mort (Friedrich Nietzsche).« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
— Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir[123]
La psychanalyse et Dieu
Sigmund Freud
Freud considère que la foi est un symptôme qui exprime un besoin d'être protégé et la détresse qui prolonge celle de l'enfant : Dieu représente un père transfiguré, supérieur au vrai père et meilleur que lui[124] : Dieu a été inventé par l'homme comme « substitut [psychotique] de la protection parentale qu[e l'homme] perçoit comme défaillante », inventant un Dieu bon ainsi que la croyance en la vie éternelle[125]. Même s'il considère que la religion a rendu de grands services à la civilisation[126], Freud ne pense pas qu'il faille croire à ce qu'il estime être une « névrose obsessionnelle universelle », croire en Dieu revenant par ailleurs à prendre ses désirs pour des réalités[124]. En 1927, dans L'Avenir d'une illusion, Freud écrit :
« Il serait certes très beau qu'il y eût un Dieu créateur du monde et une providence pleine de bonté, un ordre moral de l'univers et une vie après la mort; mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-même[127]. »
Carl Gustav Jung
Carl Gustav Jung, pour qui un symbole est quelque chose qui « renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident »[128], dit de Dieu qu'il est « le symbole des symboles »[129]. C'est une expression qui ne se veut pas révolutionnaire, mais au contraire dans la continuité des diverses expressions du divin. Les recherches de Jung, dans l'alchimie ou la philosophie chinoise, tentent de relier ce qui est universel dans le ressenti de Dieu[130]. Ces archétypes communs (qui constituent l'inconscient collectif), seraient exprimés par chaque religion de façon différente mais toujours pour exprimer cette même symbolisation.
Philosophie et Théologies du Process
La théologie du Process est le nom sous lequel on rassemble les œuvres de cette métaphysique sur la nature de Dieu[131]. Cette métaphysique, au contraire des précédentes, transcende les frontières des dénominations religieuses. Même si les penseurs chrétiens (protestants avec John B. Cobb ou catholiques avec, d'une certaine façon, Pierre Teilhard de Chardin et Jean-Luc Marion[132], ou encore laïcs avec Henri Bergson) ont publié plus d'ouvrages, on trouve aussi des penseurs du Process dans le judaïsme[133], dans l'hindouisme et dans une moindre mesure dans l'islam. Elle s'est développée autour de deux pôles :
- la critique du cataphatisme[134] par une distinction entre la représentation du Dieu et sa nature ontologique. Ainsi Paul Tillich invite à penser la distance entre les représentations de Dieu (transcendant, donc au-delà des possibilités d'expressions humaines) et la réalité de Dieu. La maxime qui résumerait cet aspect de la pensée de Tillich serait « Dieu est autre chose que ce qu'on en dit ». Dans Dieu au-delà de Dieu[135], il invite donc à une extrême prudence dans l'affirmation que telle doctrine serait la vérité ultime et, par là, poursuit une réflexion déjà entamée par Maïmonide dans son Guide des Égarés, et dans une moindre mesure sous certains aspects par Ibn Arabi.
- la critique du thomisme[136] des sept attributs, en particulier l'omnipotence, l'omniscience, l'immuabilité, l'ubiquité qui a fait la célébrité dans le monde anglo-saxon du livre de Charles Hartrshorne Omnipotence and other theological mistakes[137]. Quoique ce livre date des années 1980, la version anglaise n'a pas été traduite en français ; on trouve des échos à cette critique chez un théologien français bien antérieur Wilfred Monod, dans ses conférences « aux croyants et aux athées »[138] données autour de 1926.
Toutefois, le chef de file de cette théologie est le mathématicien Alfred North Whitehead dont le livre Procès et Réalité[note 9],[139] semble constituer la théologie systématique qui demeure peu connu en Europe[140] faute de traduction de son œuvre théologique alors qu'aux États-Unis, ses textes sont au programme des études secondaires.
Si la théologie du Process est plus particulièrement développée aux États-Unis, elle trouve néanmoins un certain écho en Europe grâce aux travaux d’André Gounelle qui a donné une introduction aux diverses théologies du Process sous le titre Le Dynamisme créateur de Dieu[141].
Whitehead ne donne aucune définition[note 10] de Dieu. Il en décrit les 3 fonctionnalités[142] :
- injecter du possible dans le réel et, par là, lui ouvrir des potentialités, du devenir[note 11],
- trier entre le potentiel et le possible et, par là permettre efficacement le libre arbitre,
- A défaut de donner un sens, donner une direction au possible. En cela les philosophies du process apportent une relecture de la prédestination chère à Augustin d'Hippone puis aux théologiens protestants. Cette direction est proposée (et non imposée) en sorte de favoriser la meilleure réalisation de chaque entité actuelle[143] et de tendre vers un monde harmonieux[144].
L'analyse scientifique et Dieu
Article détaillé : Relation entre science et religion.L'impossibilité d'associer Dieu et la science
Les progrès de la science ne peuvent se réaliser qu'à partir de données observables. Cette observation ne saurait remonter avant le premier moment de l'univers matériel, ni aller au delà de son dernier instant. Par conséquent, la cause de l'univers et des formes de vie qui le compose, y compris l'existence humaine, ne peut pas entrer dans le cadre de l'analyse scientifique[145].
L'impossibilité d'associer Dieu et la science est développée par l'agnostique Stephen Jay Gould dans son concept de non-recouvrement des magistères [146]. Des théologiens, tels que Alister Edgar McGrath, font également valoir que l'existence de Dieu ne peut être statuée sur le pour ou le contre à l'aide de la méthode scientifique[147].
La possibilité d'associer Dieu et la science
Selon le biologiste athée Richard Dawkins, un scientifique peut porter un regard scientifique sur l'éventuelle gouvernance d'un dieu sur la nature en ce sens qu'un astronome est plus qualifié qu'un théologien à propos des questions cosmologiques[148]. A l'argument qu'on lui oppose de n'être pas suffisamment formé dans les matières qu'il critique, il explique qu'il n'est pas besoin d'étudier la théologie pastafarienne pour ne pas croire au Monstre en Spaghettis volant ni d'être dépositaire d'une particulière érudition pour désavouer les contes de fée ou l'astrologie[149]. Son ouvrage a suscité une controverse nourrissant des critiques souvent issues de milieux confessionnels chrétiens[150] tandis que certains estiment que les publications de Dawkins ouvre l'ère d'un fondamentalisme athée[151].
Exposant son approche de l'argument cosmologique au cours d'un débat sur la science et Dieu avec John Lennox au Musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford en octobre 2008[152], Dawkins explique que selon lui il existe un aspect « inconnaissable » à la création de l'univers que l'on pourrait attribuer à un dieu si on entend par là une « singularité qui aurait donné naissance à son existence ». Selon lui, s'opposant à la vision théiste des miracles auxquels croit John Lennox, un plaidoyer sérieux pourrait être élaboré en faveur d’une explication déiste de l'univers, auquel lui-même ne souscrirait cependant pas[153]. Explicitant Stephen Hawking et la notion d'« esprit de Dieu » qu'il rapproche de la conception d'Albert Einstein, Dawkins voit le terme comme une métaphore, une manière poétique d'exprimer un état ou un moment où les physiciens auraient unifiés leurs théories et auraient l'explication et la compréhension de tout. Dieu est ainsi une manière de désigner « ce que nous ne comprenons pas »[154]. Néanmoins, pas plus Hawking qu'Einstein n'ont foi en un Dieu personnel : suivant Dawkins qui partage le même point de vue, ce qu'Einstein appelle « Dieu » correspond aux lois de la nature dont le mystère inspire un sentiment de révérence, que Dawkins se refuse pour sa part à nommer de la sorte[155].
À côté du renouveau de la philosophie thomiste (le néothomisme) il s'est développé au tout début du XXe siècle une métaphysique contemporaine qui tient compte du progrès scientifique tel que le représentent la physique quantique, les théories de l'évolution, la psychanalyse[réf. nécessaire].
Théologies
Concevoir Dieu
Dieu est un
Un est multiple
Le sexe de Dieu
Sur les attributs féminins du Dieu judaïque, voir Thomas Römer, Dieu obscur : le sexe, la cruauté et la violence dans l'Ancien Testament[156]
Si Dieu est souvent représenté comme un homme, cette question est objet de débats, notamment chez les philosophes, voir, par exemple, sous la direction de Jacques Maître, Religion et sexualité[157].
Nommer Dieu
C'est une difficulté si le Dieu dont on parle relève de la transcendance et si l'on souhaite dépasser le cadre confessionnel.
Selon John Hick :
- « Au premier cercle, nous rencontrons un problème de terminologie auquel aucune solution satisfaisante ne peut être proposée. Comment devons-nous nommer cette réalité transcendante à laquelle nous supposons que la religion constitue la réponse humaine ? On peut pencher initialement pour le rejet de « Dieu », parce que trop théiste - si l'on retient que l'éventail des religions inclut les plus grandes traditions non-théistes comme les théistes - et considérer des alternatives telles que « Le Transcendant », « Le Divin », « Le Dharma », « l'Absolu », « Le Tao », « L'Être en soi-même », « Brahman », « L'ultime réalité divine ». Le fait est que nous ne disposons pas d'un terme parfaitement libre vis à vis d'une quelconque tradition ou susceptible de les transcender. C'est pourquoi on en vient à utiliser le terme fourni par l'une de ces traditions, toutefois l'utilisant (ou ayant conscience de mal l'utiliser) d'une façon qui force ses frontières. Comme chrétien, je serais assez d'accord pour utiliser « Dieu » mais je ne l'utiliserais pas dans son sens absolument théiste. C'est donc un danger pour l'auteur comme pour le lecteur de passer sans l'avoir remarqué et de régresser au sens strict et standard de ce terme ; tous deux doivent demeurer vigilants contre cela. Je parlerai donc de Dieu dans ce qui suit, avec cette restriction importante que c'est une question ouverte de savoir à ce moment du propos, si Dieu est personnel. Nous serons conduits, je le présume, à distinguer Dieu de « Dieu comme il est conçu et perçu par les hommes ». Dieu n'est ni une personne ni un objet mais la réalité transcendante telle qu'elle est conçue et expérimentée par diverses mentalités humaines, notamment soit de façon personnelle, soit de façon non-personnelle[158]. »
Dieu peut avoir un nom défini, comme YHWH[note 12] ou Allah, nom que les croyants énoncent souvent avec réserve et déférence, préférant l'usage de ses surnoms ou attributs, qui tendent à approximer son ineffabilité foncière. Certaines religions demandent ou édictent qu'on ne prononce jamais son nom hors d'un contexte rituel et sacré[note 13].
André Chouraqui décrit Moïse au Buisson Ardent en face à face avec « Celui qui n’a pas de nom », également appelé El ou Allah[159].
Les lieux de Dieu
Dieu dans la culture
Dieu dans l'art
Articles détaillés : Iconoclasme et Querelle des images.Lors de la mutation du monolâtrisme — ou de l'hénotéisme — yahviste vers le début du VIe siècle, le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore » et par là frôle l'idolâtrie[160]. On en vient donc à ne pas le représenter, même au moyen d'un objet ou d'un symbole.
Cet interdit de la représentation de Dieu concerne surtout le judaïsme et l'islam sunnite, puis, plus tard, la Réforme protestante. Il s'étend aux personnages proches de Dieu : anges, prophètes...
Dieu dans la littérature
- G. K. Chesterton, Le Nommé Jeudi, Folio
- Pierre Daninos, Les Carnets du Bon Dieu, Livre de poche
- Fiodor Dostoïevski, Le Grand Inquisiteur
- Franco Ferrucci, La Création, Autobiographie de Dieu, rééd. Pocket
- Jean d'Ormesson, Dieu, sa vie, son œuvre, Gallimard, 1986 ; rééd. Folio
- Éric-Emmanuel Schmitt, Le Visiteur
Dieu au cinéma et à la télévision
Article détaillé : Liste d'acteurs et actrices ayant joué une divinité à l'écran.- La série télévisée Code Quantum (1993), 5e saison, épisode 22 (« Le grand voyage »)
Dieu dans la musique
Dieu et l'humour
Notes et références
Notes
- Abraham pour ancêtre symbolique. Ce sont le judaïsme, le christianisme et l'islam. On nomme depuis quelques années « religions abrahamiques » les religions qui se reconnaissent
- Et donc plus politiques que théologiques
- Bibliographie sur la christologie, Christologie et Dogmes catholiques. Pour une bibliographie exhaustive, on consultera la
- Uddyotakara (550-610) dans son Nyâyavârttika et par Udayna (vers 984-1025) dans son Nyâyakusumanjali(fr : la guirlande des fleurs de la logique)
- de la cohérence du monde et de la vie humaine
- Il ne s'agit pas d'une conversion à une religion, par exemple chrétienne, mais de la conviction que Dieu est possible
- André Comte-Sponville, les philosophes athées, Le Monde des religions, mars avril 2009 Cette section doit beaucoup à l'article de
- En cela, ils sont une critique des christianismes mais pas des autres religions. En effet, le christianisme est la seule religion qui s'est dotée d'un corpus de doctrines obligatoires
- André Gounelle dans sa préface au Dynamisme créateur de Dieu dans l'édition de 1975. Le titre exact est Process and Reality sa traduction par Procès et Réalité ne rend pas justice à la pensée de l'auteur, en ce sens que le mot procès en français s'est spécialisé dans le domaine juridique alors qu'en anglais il garde son sens de processus, comme l'indique
- dogme. parce que qui dit définition dit limites. il s'agirait d'enfermer Dieu dans la limite de paroles humaines comme le fait le
- se reporter la note concernant Exode 3:14
- Bible de Jérusalem, grande traduction dominicaine de 1956. YHWH est une simple translittération de l'hébreu, qui ne note pas les voyelles : « Je suis celui qui est », ou encore plus précisément אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה ce qui se traduit mot à mot, selon le théologien A. LaCocque, par « je serai qui serai » (Exode 3:14). L'inaccompli est un aspect qui donne au verbe l'expression de toutes les potentialités comme l'indique la grammaire Weingreen éditée chez Beauchesne ; il en résulte que d'autres traductions sont possibles aussi bien au conditionnel je serais qui je serais que dans une forme alliant le subjonctif au futur que je sois qui je serai. D'une manière pseudo hébraïsante, ce nom est introduit sous la forme Yahweh dans la
- Armand Abécassis, indiquent que cette interdiction de la Bible hébraïque ne concerne que le nom de YHWH (yod, he, waw, he), pas le mot vernaculaire d'une langue étrangère. Par ailleurs, la Bible n'interdit pas de prononcer le nom de Dieu, elle interdit seulement de le prononcer en vain : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:7). En revanche, l'usage, dans le judaïsme s'établit néanmoins autour de l'idée de préservation de la Loi qui consiste à aller un peu plus loin que l'exigence biblique, pour être certain de l'accomplir sans erreur. |(Marc-Alain Ouaknin, Dieu et l'art de la pêche à la ligne, éd. Bayard, 2001) On peut noter que la loi juive interdisant de prononcer le nom de Dieu en vain ou de blasphémer, certains religieux de cette confession (contestés par d'autres) écrivent le mot ainsi : D.ieu ou simplement D. Les contestaires de cet usage, comme
Références
- définition en ligne, cf. § B.2 Cf. Trésor de la Langue française informatisé,
- Cf. le Robert quotidien, éd. Dictionnaires Le Robert, 1996, p. 556
- (fr) Définition de l'encyclopédie Larousse sur http://www.larousse.fr/. Consulté le 24 avril 201
- Encyclopædia Universalis : « Le terme Dieu (au singulier et avec une majuscule) renvoie dans notre culture pénétrée de christianisme à l'affirmation monothéiste de l'Ancien et du Nouveau Testament (la Bible juive, plus les premiers écrits chrétiens que les Églises tiennent pour normatifs) ». Dans son article Dieu : voir le Site officiel (consulté le 23 octobre 2011), payant. Variante de l'
- religions abrahamiques et dans la religion naturelle des philosophes français du XVIIIe siècle (voir Déisme) », dans l'article Dieu de Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, sous la direction de Marie-Louise Morfaux et Jean Lefranc, éditions Armand Colin, édition originale de 1980, réédition de 2004, (ISBN 2-200-26981-1) « Dieu (sans article et avec une majuscule en français) est l'être suprême, unique, parfait, souverainement puissant et créateur dans les
- Félix Gaffiot, article « deus ». Dictionnaire illustré latin-français
- Webster's New World Dictionary.
- Étymologie de Dieu sur http://www.croixsens.net, extrait de R.Grandsaignes d'Hauterive, Dictionnaire des racines des langues indo-européennes, Paris, Larousse, 1949, p. 363
- Magnien-Lacroix, à l'article « Θεός », cite plusieurs de ces variantes, dont « θιός » (thiόs), « θεύς » (theús), « σιός » (siόs). Le Dictionnaire grec-français
- sanskrit *dyaύh (génitif *divάh), qui signifie « ciel ». Le Dictionnaire grec-francais Bailly indique la même origine : « Ζεύς repose sur *dyêus », avec pour base le terme sanskrit *dyâuh. La même racine signifie la lumière du jour. En particulier, selon le Magnien-Lacroix à l'article « Ζεύς », existent les variantes « Ζεῦ » (Zeû), « Δεύς » (Deús), « Διόϛ » (Diós), « Ζῆν » (Zễn), « Δάν » (Dán), « Τάν » (Tán). Selon le même dictionnaire, toutes proviennent du
- Pitar ou pitâ, en sanskrit, veut dire « père ». Magnien-Lacroix, ibid.
- Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse.
- TLFI/étymologie/dieu. Voir
- Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires le Robert, 2010, p. 647
- ibid
- Chambers Dictionary.
- Oxford English Dictionary. Selon la plupart des linguistes, cette viendrait du radical indo-européen reconstitué *ǵhu-tó-m, provenant lui-même de la base *ǵhau(ə)-, signifiant « appeler » ou « invoquer » ; cf.
- (en) Robert K. Barnhart, The Barnhart Concise Dictionary of Etymology: the Origins of American English Words, HarperCollins, 1995 (ISBN 978-0-06-270084-1), p. 323
- Albert Dauzat et alii, Nouveau dictionnaire étymologique, Paris, Larousse, 2e édition, V° Dimanche. "du latin chrétien dies dominica, jour du Seigneur, avec dissimulation entraînant la chute du second d."
- R.Grandsaignes d'Hauterive, Dictionnaire des racines des langues indo-européennes, Paris, Larousse, 1949, p. 35, V° dei-, II. thème dyew.
- cf. Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, éd. P.U.F., 1968 et « Religion, morale et anomie », in Textes, t. 2, éd. Minuit, 1975 ; Max Weber, La sociologie des religions, éd. Gallimard, 1996 ; Camille Tarot, De Durkheim à Mauss, l’invention du symbolique, éd. La Découverte, 1999
- Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 11-12, 17-18.
- Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2007, recension sur ASSR
- Yves Lambert, La naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 23
- Yves Lambert, La naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 180
- article en ligne Yves Lambert, Le Monde des religions n° 11, mai 2005,
- Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 309-310
- Jean Bottéro, Naissance de Dieu. La Bible et l’historien, , éd. Gallimard, 1986, p. 13-14, cité par Yves Lambert, op. cit., p. 423 Suivant
- L'archéologue Alain Zivie souligne que les changements radicaux n'ont peut-être atteint que les élites, la cour royale et les grands temples, « avec de nettes limites géographiques aussi bien que thématiques et conceptuelles » ; cf. Alain Zivie, « Akhenaton l'insaisissable », dans Ce que la Bible doit à l'Égypte, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2008, p. 69
- Jan Assmann, « Le traumatisme monothéiste », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 76 Dès la disparition du pharaon, « le refoulement d'Akhénaton a pris la forme d'un effacement total de toutes traces de la culture amarnienne... » ; cf.
- Mireille Hadas-Lebel, Monothéisme et exil de Babylone : 5. De la monolâtrie au monothéisme ?, sur Massorti.com, 17 juillet 2008, article en ligne
- Thomas Römer, « Les monothéismes en question », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 11-15
- Pierre Gibert, « Le monothéisme est très difficile à penser ! », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 43.
- Mireille Hadas-Lebel, Monothéisme et exil de Babylone : 6. Le monothéisme philosophique, sur Massorti.com, 17 juillet 2008, article en ligne
- Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 111
- Cf. Bernhard Lang, « La nostalgie des dieux anciens », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 31
- Claude Geffré, « Monothéïsme », dans Encyclopaedia Universalis, éd. 2010
- Ainsi que l'exprime l'ouverture primitive du texte.
- Thomas Römer, « Yahvé l'Unique », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 35
- Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 107-113
- Thomas Römer, « Les monothéisme en question », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 35-36
- Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 15
- Wilfred Monod, Dieu dans l'Univers, Fischbader, Paris, 1933, p. 55-56
- Philippe Hoffmann, « Y a-t-il un monothéisme philosophique dans l'antiquité ? », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 145-153
- Francis Wolff, « Un démiurge moral », dans Le Monde des religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 28-32
- Alain de Libera, La Philosophie médiévale, Paris, PUF, coll. « Quadrige Manuels », 1993 (rééd. 2004) (ISBN 978-2-13-054319-0) ; voir aussi Rémi Brague, Au moyen du Moyen Âge, Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, Paris, Flammarion, Champs-Essais n° 856, 2008 (ISBN 978-2-0812-1785-0)
- À peine quelques pages, moins de 10, sur le corpus de 1 500 parvenues jusqu'à nous ; cf. Philippe Hoffmann, op. cit., p. 28
- Mireille Hadas-Lebel, « Pourquoi rester juif », sur Massorti.com, 11 novembre 2008
- Yves Krumenacker, Jean Calvin, Le Monde des religions, mars – avril 2009
- Bernard Renaud, « Est-ce Moïse qui inventa le dieu unique ? », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 103
- David, à celui de « YHWH ». En assimilant toutefois les noms théophores « El », le plus nombreux jusqu'à la période du roi
- Is 43. 10-11, Is 44. 6, Is 45. 5-7,18,21-22, citées par André Lemaire dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, op. cit., p. 99
- Thomas Römer, « Le Dieu de la bible hébraïque », dans Le Monde des Religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 33
- Francolino J. Gonçalves, « Monothéisme et idolâtrie chez les prophètes », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 114-115
- Thomas Römer, « Le Dieu de la bible hébraïque », dans Le Monde des Religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 36
- André Lemaire, « L'émergence du Dieu unique en Israël », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 97-100
- ISBN 2-221-08099-8) Article Dieu du Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, éditions Robert Laffont, 1989, (
- (en) John Hicks, Gos has many names, Birmingham University Press, 1988 Plotin, Ennéade, IX, et
- Georges Dumézil, Jupiter Mars, Quirinus
- Jacques Poucet, Autour de Georges Dumézil : Aspects de l'héritage indo-européen dans la religion romaine archaïque, en ligne sous le lien
- Paul Ballanfat, article « Allâh » in M.A. Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp. 40-43
- cité par Paul Ballanfat
- cf. Coran, sourate 50,16, cité par Paul Ballanfat
- cf. par ex. Coran, sourate 28,70 : « Il est Allâh qui est tel qu’il n'y a pas de divinité excepté Lui », cité par Paul Ballanfat.
- cf. Coran, sourate 4,48; cité par Paul Ballanfat
- al-Jabbâr
- al-Qahhâr
- dont, entre autres, « la Lumière », « le Vengeur », « le Très Sage, « le Très bien veillant », « Celui qui pardonne toujours », « Celui qui fait vivre », « Celui qui fait mourir », etc.
- Abdennour Bidar, « La Lumière des cieux et de la terre », in Le Monde des Religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors série no 11, septembre 2009, p. 44-47.
- Cf. Coran, sourate 55,27 ; cité par Paul Ballanfat.
- Cf. Coran, sourates 11,37; 52,48; 54,14 ; cité par Paul Ballanfat.
- Cf. Coran, sourate 48,10 ; cité par Paul Ballanfat.
- Cf. Coran, sourates 20,5 ; 57, 4 ; cité par Paul Ballanfat.
- présentation en ligne Henri Corbin, Histoire de la philosophie islamique, éd. Gallimard/Folio, 1999, cité par Abdennour Bidar, op. cit.,
- Cf. Coran, sourate 2,2 ; cité par Paul Ballanfat.
- Serge Lafitte, « Le Dieu du New Age », dans Le Monde des religions, Paris, no hors-série n° 11, 20 clés pour comprendre Dieu, 2010, p. 65-67
- cf. Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009
- en trois volumes, éditions Cerf, 1994, 1998 et 2000
- Jacqueline Lalouette, article « Déisme et théisme », in Dictionnaire des faits religieux, éd. Quadrige/P.U.F., 2010, p. 232
- Bernard Sève, « Le Dieu des philosophes déistes », in 20 clés pour comprendre Dieu, in Le Monde des Religions, h.-s. no 11, septembre 2009, p. 54
- Jacqueline Lalouette, op. cit., 2010, p. 233
- Bernard Sève, op. cit., 2009, p. 56
- Selon certains auteurs, il est utilisé par ces derniers pour se distinguer des « athées » — le mot, fort injurieux, n'avait pas la même signification qu'à présent — et, pour d'autre, il est appliqué aux sociniens par leurs détracteurs ; cf. Jacqueline Lalouette, op. cit., 2010, p. 232
- extrait en ligne Michel Puech, Kant et la causalité : étude sur la formation du système critique, éd. Vrin, 1990, p. 59,
- extrait en ligne Henri d'Aviau de Ternay, Traces bibliques dans la loi morale chez Kant, éd. Beauchesne, 1986, p. 143,
- Bernard Sève, op. cit. 2009,p. 57
- ISBN 2-200-26981-1) Article Dieu de Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, sous la direction de Marie-Louise Morfaux et Jean Lefranc, éditions Armand Colin, édition originale de 1980, réédition de 2004, (
- Vocabulaire technique et critique de la philosophie (édition 1980), sous la direction d'André Lalande. Article Dieu dans
- Xavier Tilliette, Le Christ de la philosophie, Cerf, 1990, p. 257 sqq.
- Maurice Merleau-Ponty, Sens et Non-Sens, p. 193 ; Signes, p. 307 (p. 189-192). Cité par Xavier Tilliette.
- Why There Almost Certainly Is No God, The Huffington Post. Consulté le 2007-01-10
- Point de vue apophatique qui affirme que Dieu est autre chose que ce qu'on en dit, voir par exemple Dieu au-delà de Dieu de Paul Tillich, 1955.
- ISBN 2-226 14361-0) Article Dieu, preuves de son existence, dans le Dictionnaire de la philosophie, éditions Universalis, juin 2009, (
- Proslogion, XIe siècle, chapitres 2 et suivants Anselme de Canterbury,
- accès en ligne Méditations Métaphysiques, René Descartes, Méditation cinquième : De l'essence des choses matérielles ; et, derechef de Dieu, qu'il existe
- preuve ontologique de Gödel Voir l'article
- lien en ligne Aristote, Métaphysique, Livre IV, chapitre 7, traduit par J. Barthélemy-Saint-Hilaire
- Thomas d'Aquin (1225-1274), héritier d'autres penseurs, dont Albert le Grand, chercha ainsi le Dieu chrétien dans le « premier moteur immobile » d'Aristote, en se débattant avec le dieu seulement moteur du monde éternel selon Aristote face au Dieu chrétien éternel et créateur d'un monde appelé à finir, et ainsi que la multitude des moteurs immobiles d'Aristote qui sont interprétés plus ou moins comme étant des anges, et autres difficultés. Le cœur du problème étant que le monde aristotélicien est composé d'êtres ayant chacun en soi le principe de ses mouvements, alors que le monde chrétien est fait d'êtres incomplets, hiérarchisés et déterminés par Dieu. L'ensemble de la doctrine de Thomas d'Aquin porte le nom de thomisme. Voir : tome I, p582-607 de Histoire de la philosophie par Émile Bréhier, Tomes I à III, Éditeur PUF, 1931, réédité en 1994 (7e édition), (ISBN 2-13044-378-8)
- Blaise Pascal, Pensées Pensée 543-190 Collection Le Monde de la Philiosophie Editions Flammarion p200
- texte en ligne sur le site du Vatican Une section entière de l'encyclique, intitulée « La constante nouveauté de la pensée de Thomas d'Aquin », est dédiée à la pensée de ce dernier,
- texte en ligne Audience générale de Jean-Paul II du 10 juillet 1985 reprenant les Quinquae viae,
- Marc-Alain Ouaknin, Dieu et l'art de la pêche à la ligne : « Dieu en cent pages. Voilà, j'ai accepté le défi. Mon premier mouvement est d'offrir à l'éditeur cent pages vides. Non par jeu mais par respect. La seule chose qu'on puisse vraiment dire sur Dieu, c'est rien. Ne rien dire ! Théologie négative radicale.
Ne rien dire mais le dire bien !
Je renonce à cette possibilité. Non parce que cela aurait pu être interprété comme une facilité, mais parce que l'idée n'est pas originale. Je retrouve un livre sur les rayons de ma bibliothèque : “tout ce que les hommes savent sur les femmes”. 200 pages blanches ! Lucide ! » - cité dans Catégories de langue et catégories de pensée en Inde et en Occident, par François Chenet,Johannes Bronkhorst,Michel Hulin, l'Harmattan
- « Quand donc je pense une chose, si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j'ajoute que cette chose existe, je n'ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j'ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c'est exactement l'objet de mon concept qui existe. » Emmanuel Kant in Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale ch. III, 4e section
- article en ligne Pour une autre présentation, Mathieu Horeau, Emmanuel Kant et le concept de Dieu, in Philosophie Magazine no 5, décembre 2006
- Richard Swinburne, Is there a God?, Oxford University Press, 1996.
- John Leslie Mackie, The miracle of Theism, argument for and against the existence of God, Clarendon, 1982.
- Antony Flew , God and Philosophy, Paperback, 2005,
- Leibniz est exposée et évaluée dans le détail dans le support de cours de Jacques Bouveresse au Collège de France, texte en ligne (PDF) La théorie du Meilleur des mondes possibles de
- Préface à la dernière édition de God & Philosophy, celle de 2005
- Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Seuil, 1996, pp. 255-260
- Michel Henry, Paroles du Christ, éd. du Seuil, 2002 (p. 107)
- Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Seuil, 1996, p. 40
- Paul Ricoeur, « Démystification de l’accusation », in Démythisation et morale, éd. Montaigne, 1966, pp. 51-53 cf.
- présentation en ligne cf. André Lacroix et Jean-François Malherbe (dir.), L'éthique à l'ère du soupçon, éd. Liber, 2003,
- L'avenir d'une illusion, texte téléchargeable sur le site de l'UQUAM pour cet auteur, voir
- les théologiens de la mort de Dieu et surtout Théologie de la mort de Dieu. voir
- Abdennour Bidar "L'islam face à la mort de Dieu, Actualité de Mohamed Iqbal", Bourin éditeur, Paris 2010 ,
- Richard L. Rubenstein, After Auschwitz: Radical Theology and Contemporary Judaism (Indianapolis: Bobbs-Merrill, 1966)
- das Wesen des Christenthums, Leipzig 1841
- Leipzig 1845
- Paul Clavier, Le débat contemporain, entre éviction et renouveau, Le Monde des religions, mars – avril 2009
- Livre troisième, 125
- André Comte-Sponville, « Le dieu des penseurs athées. L'illusion aliénante », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série no 11, septembre 2009, p. 61
- Frédéric Lenoir, « Naissance de l'athéisme moderne. Les prophètes de la mort de Dieu », dans Le Monde des religions « Les athées », janvier 2006 [texte intégral]
- disponible en ligne in L'Avenir d'une illusion, 1927, cité par A. Comte-Sponville, cf. infra ; traduction française de 1932, éditions P.U.F., 1973,
- cité par André Comte-Sponville, op. cit., septembre 2009
- Carl G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964 (ISBN 2221027205), p. 20-21 :
« Un mot ou une image sont symboliques lorsqu'ils impliquent quelque chose de plus que leur sens évident et immédiat. Ce mot ou cette image ont un aspect "inconscient" plus vaste, qui n'est jamais défini avec précision, ni pleinement expliqué. Personne d'ailleurs ne peut espérer le faire. Lorsque l'esprit entreprend l'exploration d'un symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre raison peut saisir. »
- Carl G. Jung, La Vie symbolique : psychologie et vie religieuse, Albin Michel (ISBN 2226036687)[réf. incomplète]
- Carl G. Jung, Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or, Albin Michel (ISBN 222606883X)[réf. incomplète]
- John B. Cobb,David Ray Griffin Process theology: an introductory exposition, éd. Westminster John Knox Press, 1976, extraits en ligne ; Alfred North Whitehead, Process and Theology, version révisée par David Ray Griffin et Donald W. Sherburne, éd. Simon and Schuster, 1979 (éd. orig. 1925), extraits en ligne cf.
- Jean-Luc Marion, Dieu sans l'être, PUF, 1re édition 1999 et Jean-Luc Marion, L'idole et la distance, Grasset, 1989
- avec les penseurs et théologiens Samuel Alexander (1859–1938), les Rabbins Max Kaddushin, Milton Steinberg , Levi A. Olan, Harry Slominsky. Abraham Joshua Heschel peut aussi se rattacher à ce courant.
- théosophique) et l'apophatisme, voir cet article en espagnol Apofatico/catafatico(encore en ligne le 3-dec-2010) dans lequel un théologie jésuite catalan discute avec Mulot) Sur la distinction entre cataphatisme (une sorte d'énoncé
- ISBN 2853041271) ref. à préciser édition originale 1955, réédition en français: Les bergers et les mages, (1997) (
- Empachado de teología qui en montre u exemple simple Voir cet article en espagnol de Miquel SUNYOL S;J;
- ISBN 0873957709) State University of New York Pr (juin 1984) (
- ISBN 745806564) première édition chez Fishbacher en 1930, réédition chez Phenix Editions (2004) (
- ISBN 0029345707), traduit en français chez Gallimard sous le titre Procès et Réalité (ISBN 2070729079) dans les années 2000. Première édition en anglais en 1929 (
- recension Isabelle Stengers, Penser avec Whitehead, une libre et sauvage création de concepts, éd. Seuil, 2002,
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- (en) Richard Dawkins, God Delusion, éd. Houghton Mifflin Harcourt, 2006, pp. 14-15 extrait en ligne
- article en ligne et Alister McGrath, Alister, The Dawkins Delusion ?, SPCK, p. 20, lue le 3-dec-2010. Alvin Plantinga, The Dawkins Confusion - Naturalism ad absurdum, in Books & Culture, a Christian Review, mars/avril 2007, vol. 13, no . 2, p. 21,
- lue n en ligne le 3-dec 2010. Simon Watson (Spring 2010). "Richard Dawkins' The God Delusion and Atheist Fundamentalism". Anthropoetics: The Journal of Generative Anthropology 15, no. 2.
- Samuel Wilberforce au biologiste Thomas Huxley sur les théories de Darwin s'était tenu au même endroit ; cf. La science a-t-elle enterré Dieu ? (Has Science Buried God ?), 21 octobre 2008, enregistrement en ligne En juin 1860, un tel débat opposant alors l'évêque d'Oxford,
- « I contrasted his theistic beliefs in miracles with deistic beliefs, for which I said that a serious case could be made, although not a case that I would accept myself. » ; cf. Richard Dawkins and John Lennox at the Oxford University Museum, 21/10/2008
- (en)Richard Dawkins, Snake Oil and Holy Water, in Forbes, 10/04/99, article en ligne
- transcription en ligne de l'interview Entretien avec Richard Dawkins dans l'émission Belief de la BBC, 05/04/2004,
- extraits en ligne éd. Labor et Fides, 1996,
- extraits en ligne éd. L'harmattan, 2004,
- John Hick, God Has Many Names, Birmingham University Press, 1988, pp. 102, traduction Mulot
- A propos d'André Chouraqui et de Moïse
- idolâtrie dans tout théisme. Tout théisme qui s'exprime est une idolâtrie, car l'expression le signifie et, par là, le fige ; sauf si, d'une certaine façon, son discours se nie lui-même et devient donc athée. Autrement dit, les paradoxes du langage et de ses significations sont tels que le seul discours sur Dieu qui ne soit pas idolâtre ne peut être qu'un discours athée. Ou encore, que dans tout discours, le seul Dieu qui ne soit pas une idole est un Dieu qui ne soit pas un Dieu. » (Henri Atlan, Niveaux de signification et athéisme de l'écriture, La Bible au présent, Idées/Gallimard, 1982).</ >« Or il y a un danger d'
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- Thierry Fabre (dir.), Dieu, les monothéismes et le désenchantement du monde, éd. Parenthèse, 2005
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Théologiens contemporains
- Hans Urs von Balthasar, La Dramatique divine, 1973-1983
- Karl Barth, Dogmatique de l'Église, Labor et Fides, 1953-1974
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- Yves Congar, Les Voies du Dieu vivant, Théologie et vie spirituelle, Cerf, 1962
- André Gounelle, Après la mort de Dieu, edition revue, Van Dieren 2000
- André Gounelle, Le Dynamisme créateur de Dieu, 1re édition 1975, Fischbasher, édition revue et augmentée Van Dieren, 1998
- Henri de Lubac, La Révélation divine, Cerf, 1973
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- Karl Rahner, Dieu Trinité, fondement transcendant de l'histoire du salut, Cerf, 1999
- Pierre Teilhard de Chardin, le Milieu Divin, Seuil
- Paul Tillich, Théologie systématique, CERF
- Claude Tresmontant, Introduction à la pensée de Teilhard de Chardin, Seuil, 1956
- Charles Wagner, devant le Témoin invisible, Fischbasher
- Alfred North Whitehead, Procès et réalité (1929), Gallimard, 1995
Divers
- Régis Debray, Dieu, un itinéraire, Odile Jacob, coll. « Le Champ médiologique », 2001 (ISBN 2738110347)
- 20 clés pour comprendre Dieu, multiples auteurs, Le Monde des religions, hors série N°11, Paris, 2009.
Articles connexes
- Principaux noms de Dieu, ou du Divin
- Noms de Dieu
- Noms de Dieu dans le judaïsme, YHWH
- Dieu le Père, Jésus-Christ, Saint Esprit, Trinité chrétienne
- Allah, Noms de Dieu en islam, Attributs de Dieu en islam
- Être suprême, Grand Architecte de l'Univers
- Concepts connexes
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