- Datte
-
La datte est le fruit comestible du palmier-dattier (Phœnix dactylifera, L.). C'est un fruit charnu, oblong, de 4 à 6 cm de long, contenant un « noyau » allongé, marqué d'un sillon longitudinal. C'est un fruit très énergétique.
Sommaire
Botanique
Sur le plan botanique, la datte est une baie. Ce que l'on appelle familièrement le « noyau » de la datte, enveloppé dans l'endocarpe membraneux, est en fait la graine très dure, à albumen corné. Le fruit n'est donc pas une drupe.
Lors de la récolte, elle se présente en régime (issu de l'inflorescence femelle) pouvant regrouper une centaine de rameaux et plusieurs centaines de dattes.
Qualités nutritionnelles
La datte fraîche, quand elle arrive à maturité, est un fruit fragile et délicat à transporter. C'est en partie pour cette raison qu'elle est séchée (de 70 % d'eau pour la datte fraîche elle passe à 20 %). Sa valeur énergétique est de 287 kcal par 100 grammes. Elle est très riche en sucres (glucose, fructose et saccharose). Elle contient également des vitamines (B2, B3, B5 et B6), une faible quantité de vitamine C ainsi que des sels minéraux (potassium et calcium). Elle est également riche en chrome (faisant passer l'envie de sucre), ainsi qu'en fibres.
Les dattes étaient l'ingrédient de base du diaphoenix, remède de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[1].
Datte des Aurès
Les dattes des Aurès (Sud des Aurès) plus précisément du Ghoufi jusqu'à El Kantara étaient jadis très réputées mais depuis que le site a une vocation touristique , les dattes qui y sont produites sont destinées à la consommation locale[2].
Production
En moyenne plus de 5 millions de tonnes de dattes sont récoltées dans le monde chaque année[3]. L'Égypte est le plus gros producteur, mais les dattes voyageant peu – 90% de la production est consommée dans son pays d'origine, notamment comme aliment pour le bétail –, l'Europe est surtout approvisionnée par l'Afrique du Nord (principalement Tunisie et Algérie).
Alors que l'on en a recensé plus de trois cents, la variété (le cultivar en fait) la plus répandue sur les marchés européens est la Deglet Nour, déjà favorisée par les administrations coloniales, puis étatiques.
L'Algérie et la Tunisie sont connues par la production de la Deglet nour[4], une sorte de dattes originaire des régions de Biskra et de Tozeur[5].
Le Maroc a longtemps produit une autre variété, charnue et moelleuse, jugée plus raffinée par les connaisseurs, la Mejhoul ( ou Medjool)[réf. nécessaire]. Mais au XIXe siècle une épidémie a ravagé la plupart des palmeraies marocaines. Quelques plants ont néanmoins pu être sauvés et réinstallés dans le sud de la Californie. C'est pourquoi le marché européen est aussi approvisionné en dattes américaines[6].
Répartition de la production mondiale
Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)Égypte 1100000 19 % 1100000 19 % Iran 875000 15 % 880000 15 % Arabie saoudite 830000 14 % 830000 14 % Émirats arabes unis 760000 13 % 760000 13 % Pakistan 650000 11 % 650000 11 % Algérie 492200 8 % 450000 8 % Soudan 330000 6 % 330000 6 % Oman 238611 4 % 238611 4 % Libye 140000 2 % 140000 2 % Chine 120000 2 % 125000 2 % Tunisie 111000 2 % 110000 2 % Autres pays 237893 4 % 237457 4 % Total 5884704 100 % 5851068 100 % Commerce international
La Tunisie est le premier pays exportateur de dattes (en valeur). Le premier importateur est la France (en valeur)[7].
Aspects culturels
Le terme « datte » dérive du grec ancien δάκτυλος / dáktylos, doigt, en référence à la forme de ce fruit[8].
Traditionnellement, le musulman rompt le jeûne du Ramadan avec des dattes[9].
Différentes variétés de Dattes
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- E.-L. Bertherand, Le noyau de dattes au point de vue des propriétés alimentaires, thérapeutiques et industrielles notamment de la falsification du café, P. Fontana, 1882
- Guillaume Crouzet, « La délicate datte "Mejhoul" », Le Monde, 29 mai 2002
- Jean-Henri Fabre, Un voyage au pays des dattes : monographie du palmier-dattier dans l'extrême-sud constantinois avec quelques considérations économiques sur la maturation artificielle des dattes, B. Sirven, 1920
- N. Kechaou, M. Bagane, M. Maalej et C. Kapseu, « Approche empirique de la cinétique du séchage des dattes » , Sciences des aliments, 1996, vol. 16, n° 6, p. 593-606
- Odette du Puigaudeau, La grande foire des dattes. Adrar mauritanien (avec 61 photographies de l'auteur, 1 dessin et 2 cartes), Plon, 1937
- I. Booij, G. Piombo, A. M. Risterucci, M. Coupé, D. Thomas et M. Ferry, « Étude de la composition chimique de dattes à différents stades de maturité pour la caractérisation variétale de divers cultivars de palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) », Fruits, 1992, n° 47 (6), p. 667-678.
- BELARBI, A. BOUAYAD, A.; DIAOU, M. ; KAASSIS, N. and TIDJANI MALIKI M. 2004. Agro-biodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss Errachidia – Maroc, expertise, ICRA, IPGRI, INRA-Maroc, C.R.R.A-Errachidia, ORMVA, 121, 160p.
- BELARBI, A. ; AYMARD, Ch. and HEBERT, J.-P. 2004. Deglet-Noor dates polyphenol-oxidase: peculiar aspects of the thermal inactivation kinetics. Food Biotechnology.17 (3), 193-202.
- BELARBI, A. 2001. "Stabilisation par séchage et qualité de la datte Deglet-Nour". Thèse, Génie des Procédés, ENSIA - Massy, France, 186p.
- BELARBI, A. ; AYMARD CH. and HEBERT J.P. 2001. Evolution of deglet-noor date quality on it heat treatments. I – color, II – texture. Second International Conference on Date Palms (Al-Ain, UAE, March 25-27, 2001). 861.
- BELARBI, A. ; AYMARD CH. and MEOT, J.M. 2001. A "true" bicompartimental model for dates thin-layer drying kinetics. Second International Conference on Date Palms (Al-Ain, UAE, March 25-27, 2001). 862.
- BELARBI, A. ; AYMARD CH. and HEBERT J.P. 2001. Points of caution in studying heat inactivation of enzymes, exemplified by the polyphenoloxidase from the deglet-nour date (Phoenix dactylifera L.). Second International Conference on Date Palms (Al-Ain, UAE, March 25-27, 2001). 863.
- BELARBI, A. ; AYMARD, Ch. ; MEOT, J.M. ; THEMELIN A. AND REYNES M. 2000. Water desorption isotherms for eleven varieties of dates. Journal of Food Engineering, 43 (2), 103-107.
- BELARBI, A. ; AYMARD, Ch. and HEBERT, J.-P. 2000. Évolution de la qualité de la datte Deglet-Nour lors de traitements thermiques. I – Couleur, poster, Rencontres du 12/09/00, GPSA- Montpellier, France.
- BELARBI, A. ; AYMARD, Ch. and HEBERT, J.-P. 2000. Évolution de la qualité de la datte Deglet-Nour lors de traitements thermiques. II – Texture, poster, Rencontres du 12/09/00, GPSA- Montpellier, France.
- BELARBI, A. 1999. Intérêt des méthodologies appropriées d’étude cinétique et analyse de données : cas de l ’inactivation thermique de la polyphénoloxydase de la datte Deglet-Nour, poster, La science en fête, du 21 au 23 octobre 1999, Montpellier, France.
Liens externes
- (fr)[PDF]Datte Importations UE, CIRAD, Revue FruiTrop
- (fr)[PDF]D. Greiner, « Les pays méditerranéens et les échanges internationaux de dattes », CIHEAM
- (fr)Abdelaziz Barrouhi, « Les dattes à l’heure de la biodynamie » sur Jeune Afrique, 22 juin 2008
Notes, références
- D'après Dorvault, dans l'ouvrage de Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
- http://www.alger-roi.net/Alger/documents_algeriens/monographies/pages/3_vie_economique_chaouia.htm
- « La délicate datte "Mejhoul" », Le Monde, 29 mai 2002
- www.afrik.com/article9879.html
- http://www.djemla.com/?p=view&fk_category_pk=all&fk_region_pk=7&ad_pk=1169
- « La délicate datte "Mejhoul" », loc. cit.
- ressources.ciheam.org/om/pdf/a28/96605884.pdf
- lexicographiques et étymologiques de « datte » du CNRTL. Définitions
- Jean-Claude Ribaut, « Les sucreries du ramadan », le Monde, 12 octobre 2006
- Portail de l’agriculture et l’agronomie
- Portail de la botanique
- Portail de l’alimentation et de la gastronomie
Wikimedia Foundation. 2010.