Mahomet

Mahomet
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Mahomet[1] (en arabe محمّد - Moḥammad -) ou Muhammad, est un chef religieux, politique et militaire arabe (de la tribu de Quraych). Fondateur de l'islam[2], il en est considéré comme le prophète majeur. Selon la tradition islamique, il serait né à La Mecque en 570, le 12 du mois de Rabî`a al Awal, et mort à Médine en 632.

Les musulmans le considèrent comme le dernier des prophètes du monothéisme, au sens où il termine et scelle le cycle de la révélation monothéique abrahamique[3]. Ses biographies rapportent qu'il récitait à ses premiers compagnons (sahabas) les versets du Coran qu'il présentait comme la parole même de Dieu (Allah en arabe), transmise à lui par l'archange Gabriel. Le Coran aurait été compilé après la mort de Mahomet, à partir de transcriptions sur des supports divers, par ses disciples. Par ailleurs, certaines de ses actions et de ses paroles forment la sunna qui est la seconde source à la base du droit musulman.

La fondation de l'islam, l'importance de la culture islamique transmis par les différentes confessions musulmanes, l'impact de son message et les interprétations auxquelles il a donné lieu, ont influencé différentes cultures et civilisations au cours de l'histoire, faisant de Mahomet un personnage historique de premier plan.

Sommaire

Ses noms

En arabe

Article connexe : Nom arabe.

Son nom est en arabe : محمّد (Moḥammad), que l'on peut traduire par « digne de louanges [4] », et de façon plus complète Abou l-Qâsim Mohammed ibn `Abd Allâh ibn `Abd al-Mouttalib ibn Hâchim (أبو القاسم محمّد بن عبد الله بن عبد المطلب بن هاشم) soit « père de Qasim, Mohammed, fils de `Abdallah, fils de `Abd al-Mouttalib, fils de Hachim ».

De nombreux autres noms lui ont été attribués, soit de son vivant, soit par la tradition islamique. On en compte deux cent un, dont Al-Mustafâ et Al-Mukhtâr qui signifient « l'élu », Al-Amine qui signifie « le loyal », Ahmad et Mahmoud qui sont dérivés de la même racine que Mohammed.

Dans le Coran et les hadiths, Mahomet est habituellement appelé « le messager de Dieu » (rasoul) (الرَّسول, ar-rasūl, « le messager », « l'envoyé »), plus de deux cents fois dans le Coran. Il est également désigné par l'expression (Nabi) (النَّبيّ, an-nabīy, traduit « le Prophète »). Ces deux appellations renvoient à une distinction faite en islam entre deux catégories de personnes investies d'une mission apostolique ; les messagers de Dieu, appelés aussi envoyés de Dieu, sont, d’après la terminologie islamique, les personnages qui auraient reçu la révélation de lois abrogeant les lois des messagers précédents, avec l'ordre de le transmettre aux hommes, tandis que les prophètes auraient reçu une révélation par les mêmes voies et l'ordre de transmettre aux hommes un message du messager précédent. Selon cette classification, tout messager est un prophète, mais tout prophète n'est pas messager. Les uns comme les autres auraient reçu la révélation, mais seuls les messagers amèneraient un livre ou une loi nouvelle. Selon la tradition musulmane il y aurait cent vingt-quatre mille prophètes et trois cent treize messagers, le premier d'entre eux étant Adam, le premier des humains, et le dernier, Mahomet, l'un comme l'autre étant considérés comme des prophètes messagers [5].

Lorsque les musulmans pieux prononcent ou écrivent son nom, ils emploient la forme arabe et ajoutent généralement une bénédiction, « le salut soit sur lui » [6].

Le nom propre Mahomet dans la langue française

Mahomet est le nom propre français qui désigne habituellement le fondateur de l'Islam. Il est aussi utilisé pour désigner certains personnages historiques de l'Islam comme les anciens califes, mais jamais pour les personnes ordinaires ou contemporaines[7]. Cette forme courante, qui est l'aboutissement d'une longue tradition écrite et orale, est assez éloignée de la prononciation originale arabe (محمد, mʊˈħæmmæd cliquer ici) mais il existe désormais une forme alternative qui est une romanisation plus récente de la forme arabe, qui, suivant la translittération scientifique plus moderne, s'orthographie en français Mohammed[8]. On rencontre également souvent la forme Muhammad, la plus courante en anglais contemporain (cf. infra).

Si on trouve la forme brève Mahum dans la Chanson de Roland, dès le XIe siècle, le nom du prophète de l'islam est connu depuis le VIIIe siècle dans le monde romanophone, au fil des contacts générés par l'expansion musulmane[9]. Toutefois dans les chansons de geste qui popularisent son nom sous diverses formes (par exemple Mahon ou Mahom[10]) à la suite de la prise de Jérusalem par les Turcs Seldjoukides (1078) et la prédication des croisades en Occident, Mahomet est assimilé à une divinité faisant partie d'un panthéon idolâtre des sarrasins, en compagnie de Tervagant, Apollin, Jupiter, Noiron, Cahu et d'autres[11]. Cette présentation adressée à un public laïc relève à l'époque soit de l'ignorance, soit d'une volonté de présenter l'adversaire sous un jour ridicule[12].

Le nom français « Mahomet » serait, selon l'historienne Jaqueline Chabbi, la traduction de la forme latine « Mahometus »[13] que l'on retrouve déjà au XIIIe siècle dans un ouvrage en latin de Raymond Lulle[14][15] dont la première version - aujourd'hui perdue - était rédigée en arabe[16]. Un peu plus d'un siècle auparavant, c'est la forme « Machumet »[17] qui apparait dans la traduction du Coran faite en latin à la demande de l'abbé de Cluny Pierre le Vénérable en 1142[18]. Ce dernier, contempteur des ennemis du christianisme[19], présente Mahomet comme une créature satanique à mi-chemin entre Arius et l'Antéchrist[20] mais fait montre de respect envers les musulmans[21]. Cette traduction latine servira pendant des siècles de matrice à toutes les autres en langue européenne[22]. Elle est publiée en 1543 puis 1550 à Bâle par le philologue protestant Theodor Bibliander[23], constituant le premier volume de son fameux « Machumetis Saracenorum principis, ejusque successorum vitae et doctrina, ipseque Alcoran »[24], ouvrage à connotation polémique[25] qui rencontre un grand succès[26] et sert à la première version française considérablement révisée par André Du Ryer, publiée en 1647[27]sous le titre « l'Alcoran de Mahomet »[28].

« Mahomet » ne serait donc pas une transcription ou une francisation fautive des formes arabes, turques ou persanes actuelles, mais un nom propre ancien, ainsi qu'en latin au XIIe siècle, et en grec auparavant. C'est pourquoi elle est commune à d'autres langues européennes comme l'anglais traditionnel, et reste assez proche des formes conservées dans d'autres langues romanes : Mahoma en espagnol, Maomé en portugais, Maometto en italien, Mahomed en roumain. Dans l'introduction que Daniel de Larroque donne à sa traduction depuis l'anglais de la Vie de Mahomet d'Humphrey Prideaux, il signale que le mot Mahomet ne correspondait pas à sa prononciation au XVIIe siècle aux Échelles du Levant. Il en indique la phonétique par l'orthographe Mohammed qui figure dans l'index du livre où il renvoie à Mahomet, mot consacré par l'usage[29].

Le linguiste Michel Masson[30] émet l'hypothèse, à l'aide de sources linguistiques et historiques prises dans des contextes et des époques variées, que « Mahomet » serait la transcription volontairement fautive de « Muhammad » et que cette déformation dénoterait un rejet du prophète de l'islam en Occident[31]. Il mentionne dans une note l'existence antérieure d'une forme grecque, « Maometos »[32].

Évolution de l'usage

Mahomet est la forme française la plus communément attestée dans les encyclopédies et dictionnaires depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours[33], tandis que la forme arabe est en général orthographiée Mohammed. Les nouvelles transcriptions contemporaines du nom, Mohamed ou Mohammed ou Muhammad, ont parfois conduit à proposer l'adoption d'un nouveau terme en français. Cette question n'a toutefois pas été évoquée à l'Académie française. Cependant, l'Encyclopædia Universalis fait usage de la graphie Muhammad dans son article consacré au prophète de l'islam[34], sous la signature de l'historien Maxime Rodinson[35] et le dictionnaires Larousse titre son article Mahomet ou Muhammad[36]. Parmi les chercheurs et à titre d'exemples, Abdurrahmân Badawî, traducteur d'Ibn Ishaq, écrit Muhammad, Hermann Zotenberg, traducteur de Tabarî, utilise Mohammed[37], Vincent Monteil, traducteur d'Ibn Khaldoun, utilise Muhammad[38]. À l'instar de ces derniers, nombre de spécialistes de l'Islam, n'utilisent plus la forme « Mahomet » dans leurs travaux en français[39] quand d'autres restent attachés à cette forme savante[40],[41],[42]

Certains auteurs préfèrent par ailleurs user d'autres formes vernaculaires : Mohamed, Mouhammad ou encore Mamadou[33].

Variantes dans d'autres langues

Il existe différentes variantes et usages du nom et de ses dérivés. Mohamed est une forme rencontrée dans le Maghreb[43]. Elle est traditionnellement utilisée en français pour le prénom des personnes vivantes, la forme Mahomet étant réservée aux personnages historiques[44].

Mouhammed est une version arabe qui s'écrit avec les quatre consonnes mîm, hâ', mîm et dâl. En turc, on trouve Muhammet ou Mehmet, Mohand en langue berbère ou encore Mamadou dans certains pays d'Afrique noire, par déformation de la forme déclinée au nominatif : Mouhammadou.

Mahound est une manière péjorative dont Mahomet a été désigné en anglo-normand pendant le Moyen Âge, par exemple dans la chanson de Roland[45],[46], au point de devenir un nom commun[47]. Ce nom a été utilisé à une époque où Mahomet a pu être décrit comme une déité que les musulmans auraient adorée ou encore comme un démon ou un cardinal romain qui avait inspiré une fausse religion aux musulmans. Mahound en est alors venu à simplement désigner le diable dans l'Occident chrétien[48],[49]. Plus récemment, Salman Rushdie dans les Versets sataniques utilise ce terme pour désigner Mahomet. En Andalousie orientale, dans la comédie baroque, le personnage d'un bouffon nommé el Mahoma, très libre dans la construction de son jeu de scène, représente avec humour « une altérité négative »[50].

Contexte historique

Le contexte en Arabie

Au sud

Mahomet recevant le Coran de Gabriel. Tiré du Jami' al-Tawarikh (Histoire du Monde) de Rashid al-Din, Tabriz, Perse, 1307.

La langue du Sud est différente de celle du Nord de la péninsule d'Arabie. Le Sud était en plein déclin, après la chute du royaume de Saba, qui avait duré des millénaires. Les Himyarites sont les derniers souverains de cette région. Dhu Nuwas fut le dernier roi de la dynastie à la fin du Ve siècle, il se convertit au judaïsme et punit les chrétiens à cause de la persécution des Byzantins. Les Éthiopiens, majoritairement chrétiens, prennent la région. Vers 575, les Perses font une incursion. La domination des deux est éphémère.

Les habitants étaient sédentaires et habiles dans la construction de digues ; ils étaient bons agriculteurs. Ils produisaient et exportaient les épices, la myrrhe, l'encens, les aromates, etc., à une partie du monde. Les routes étaient prospères en temps de paix (voir l'accord signé entre les Arabes et les Romains à l'époque de l'empereur Philippe l'Arabe, à la fois arabe et romain).

Le Yémen était une société monarchique et ses habitants étaient polythéistes. La découverte de plusieurs inscriptions laisse penser qu'une partie de la population savait écrire[51].

Le centre et le nord

Les régions plus au nord étaient influencées par la culture araméenne hellénisée. Les voies commerciales étaient établies. Les Nabatéens fondent leur royaume dont la ville de Pétra fut la capitale. Trajan concrétise une province romaine au nord de la Nabatène. De 244 à 249, Philippe l'Arabe dirigeait toute la province. Au sud la Syrie était connue sous le nom de Palmyre, Odénat (Udhayna) était le premier souverain puis sa femme Zénobie (Zayneb) le remplaça. Aurélien prend la région puisque presque la totalité de la population était semi-nomade ou nomade. L’histoire demeure obscure au sujet des autres dynasties Lihyan et Thamud. Des inscriptions relèvent l'existence des deux pays. Le peuple de Thamud est cité de nombreuses fois dans le Coran, comme un peuple rebelle n’ayant pas voulu écouter son prophète Sâlih. Voir par exemple Le Coran, « El-Araf », VII, 73-79 ; (ar) الأعراف, Le Coran, « L’Immunité ou le Repentir », IX, 70 ; (ar) التوبة, Le Coran, « Houd », XI, 61-68 ; (ar) هود, Le Coran, « Abraham, la paix soit avec lui », XIV, 9 ; (ar) إبراهيم, Le Coran, « Le Voyage nocturne », XVII, 59 ; (ar) الإسراء, Le Coran, « Le Pèlerinage de La Mecque », XXII, 42 ; (ar) الحج, Le Coran, « Alforkan ou Distinction », XXV, 38 ; (ar) الفرقان, etc. En 384, le traité de paix entre les Sassanides et les Romains fait arrêter les guerres dans la région. Cette paix durera jusqu'en 502. Les Byzantins et les Perses pratiquaient les routes de la région qui étaient sûres[51].

Entre les IVe et VIe siècles, La région se dégrade par la suite. Les Byzantins et les Sassanides se sont désintéressés de cette région. La société arabe demeure tribale. L'élevage était important pour la survie, parfois les Bédouins attaquent les caravanes des arabes qui habitent les contrées sédentaires. Les tribus arabes avaient un chef élu et avaient un conseil formé de membre de la même famille (Ahl al-Bayt) (les gens de la maison). La religion des tribus était polydémonisme[51].

La Mecque

La Mecque réunissait les grands marchands dont ceux de la tribu des Quraychites. Ces derniers concluaient des traités avec les Byzantins, les Éthiopiens, les Sassanides, etc. Les notables de la ville dirigeaient tout par l'intermédiaire d'un conseil (madjles)[51].

La littérature

La poésie arabe tenait une place importante dans La Mecque. Les premiers écrits seront compilés deux siècles plus tard dans deux recueils de poèmes : les Mu'allaqât et les Mufaddaliyat. Ces ouvrages de synthèse donnent une vision partielle de ce que pouvait être la littérature de l'époque. Il est probable que seules les meilleures parties de poèmes aient été conservées.

Rites et religions

Les hommes de la tribu de Mahomet, les Quraychites avaient la réputation d'enterrer leurs filles vivantes avant l'apparition de l'islam[52]. Cette tribu a été celle la plus hostile à la nouvelle religion.

Le polythéisme arabe existait depuis longtemps. Il y avait plusieurs religions préislamiques chez les Arabes[53]. Les spécialistes soulignent trois groupes importants dans l'Arabie méridionale, centrale et septentrionale. Le Coran révèle plusieurs divinités de cette époque (Houbal, Quzeh, Lât, Al-Ozzâ, Wadd (Amour), Amm, Yagût, Nasr, etc[53]). Le culte des morts existait chez les Arabes, mais il est mal connu. Le culte des anciens était assez répandu, davantage chez les Arabes sédentaires que les nomades. Les Arabes faisaient des visites aux tombeaux et faisaient des rites[53].

La Ka'ba faisait partie des visites et des rites sacrés chez les Arabes avant Mahomet[53]. Certains chercheurs parlent d'animisme arabe[54]. Il existait des communautés d'Arabes chrétiens. Les Arabes judaïsés étaient éparpillés dans la région, ils étaient à Yathrib (Médine) et étaient des agriculteurs et des artisans[51].

Quelques décennies avant la naissance de Mahomet, le mouvement des hanifs naît en Arabie d'une frustration vis-à-vis des religions existantes et aspire à la restauration de la religion d'Ibrahim (Abraham). Les adeptes de ce mouvement s'écartent de ce qu'ils considèrent comme des turpitudes (beuveries et luxure) dont les Arabes seraient devenus coutumiers au fil des siècles et du culte des divinités. La venue annoncée de l'ultime prophète occupe les cercles religieux et fait l'objet de surenchères entre les différentes communautés religieuses qui espèrent le soutien victorieux de « l’envoyé du ciel »[55].

Le Coran affirme que la venue de Mahomet comme prophète de l'islam pour toute l'humanité est annoncée dans la Torah et dans l'Injil (l'Évangile) sous le nom de Ahmed : «  Et quand Jésus fils de Marie dit : ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager de Dieu [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Torah, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera Ahmad. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : C’est là une magie manifeste[56]. »

Le terme ahmadu utilisé dans le Coran peut aussi se traduire simplement par « très loué » ou « dont le nom sera très loué[57]. »

Contexte étranger

Le chroniqueur médiéval Tabari énumère des signes censés annoncer sa venue :

  • Le premier signe a été l'effondrement de la voûte du palais de Madâin (Ctésiphon)[58].
  • Les habitants de l'Empire byzantin se rebellent, tuent Maurice[58] en 602 et mettent sur le trône Phocas.
  • Le roi de Perse Parwiz[59] a failli tomber dans l'eau alors qu'il franchissait un pont emporté par le fleuve[58]. Parwis a demandé à ses astrologues la signification du mauvais sort qui le poursuit. L'astrologue lui répond qu'une nouvelle religion va voir le jour[58].
  • Parwis a envoyé un général du nom de Sadran pour exterminer tous les chrétiens de Jérusalem avec pour résultat trois mille morts[58].
  • La guerre entre les Grecs et les Perses. Kesra[59] (Kesra-Parwîs) a perdu la guerre[60].
  • La bataille de Dhi Qar. Kesra a perdu la bataille contre les Lakhmides, Arabes christianisés, en révolte contre leurs suzerains sassanides[60] en 611.

Biographie

Frontispice d'une vie de Mahomet publiée en anglais au XVIIIe siècle.
Article détaillé : Sira.

Selon les chroniqueurs musulmans de la Sira comme Ibn Ishaq, Tabari, Ibn Kathir, Ibn Hicham, etc., Mahomet nait à la Mecque, alors importante ville, au carrefour de plusieurs routes caravanières. Avant sa mission prophétique, Mahomet est un marchand. Après le début de sa mission prophétique, il est perçu comme une menace pour les intérêts économiques des tribus arabes en charge de l'administration de la ville, craignant que le discours du monothéisme ne fasse fuir les caravaniers aux diverses croyances, dont certains faisaient le déplacement à la Mecque en pèlerinage. Mahomet est contraint de fuir la Mecque à la mort de son oncle, marquant l'Hégire, l'an un de l'ère musulmane. Il se rend à Yathrib, qui sera connu plus tard sous le nom de Madinat el Nabi, ou ville du prophète, qui deviendra par la suite simplement Médine. Là, il continue sa mission et devient un chef politique et militaire. Il mène sa première bataille à Badr, où il attaque les caravanes mecquoises chargées des avoirs pillés dans les maisons de tous ceux ayant suivi Mahomet à Médine. C'est à l'issue de cette bataille que l’islam sera fondé politiquement. De bataille en traité, et devant le nombre important de convertis, La Mecque dépose finalement les armes devant les troupes de Mahomet. Mahomet rentre triomphant à la Mecque. Il devient alors homme d’État pour unifier l’Arabie sous une seule idéologie, religieuse : l’Arabie, avec une langue unique, une culture unique, des valeurs uniques, pouvait ainsi trouver son unité.

Sources

Sur la première partie de sa vie

Jusqu'à l'âge de 40 ans, on ne sait pas grand chose de sa vie. Elle est reconstituée d'après la tradition orale, mise par écrit 140 ans après sa mort, grâce aux témoignages indirects de ceux qui avaient connu ses premiers compagnons. « C'est dire combien l'imagination [a] pu travailler pendant ce laps de temps », explique l'historien Maxime Rodinson[61].

Cependant, selon les sources écrites disponibles, des biographies de Mahomet ont été déjà écrites par les enfants de compagnons de Mahomet. La première biographie écrite sur Mahomet est celle d'Urwah ibn al-Zubayr (en) (mort en 713 - H/92) petit-fils d'Abu Bakr, fils d'Asmaa bint Abu Bakr et Zubayr ibn al-Awwam, deux compagnons de Mahomet. Il rédigea cette biographie se basant sur les témoignages de plusieurs compagnons de Mahomet. Son ouvrage, dont nous ne disposons plus, a inspiré les biographes tels que Tabari, Al-Waqidi et ibn Ishaq[62]. De même le fils du troisième calife, Abân ibn Uthmân (mort en 724 - H/105) compte parmi les premiers auteurs de sira chez qui puiseront les biographes ultérieurs. Citons également le manuscrit qui décrit les batailles de Mahomet qui se trouve à Heidelberg en Allemagne, écrit par Wahb ibn Munabbih (en) (mort en 728 - H/110) fils d'un autre compagnon de Mahomet nommé Munabbih ibn Kamil (en) comme une autre source primitive en la matière. Il existait encore les biographies selon Churahbîl ibn Sa'd (mort en 741 - H/123), Âsim ibn Umar ibn Qatida (mort en 738 - H/120) et Abdallah ibn abi Bakr ibn Hazm (mort en 753 - H/135) disparus, mais qui ont tous servi de sources écrites aux biographies rédigées après 758 (H/140) dont nous disposons encore[62].

Selon ces biographies, Mahomet est d'abord berger puis caravanier avant d'entrer au service de Khadija, une riche veuve à la tête d'un commerce caravanier. Au moment de leur mariage, elle avait 40 ans (ou 28 selon ibn Habîb et al-Balâdhurî)[63]. Ils eurent deux fils (ou trois, selon les sources) qui mourront en bas âge : Al-Qâsim et Tayeb, ainsi que quatre filles, Zaynab, Ruqayyah, Umm Kulthûm et Fatima Zahra, la future épouse d'Ali ibn Abi Talib.

Certains disent que Mahomet ne savait ni lire, ni écrire. Dans le Coran, il est qualifié de « ummî », c'est-à-dire « illettré », ce qui est confirmé par le verset 48 de la sourate 29 : « Avant (la révélation du Coran), tu ne récitais aucun livre, ni n'en écrivais aucun de ta dextre ». Toutefois, le terme ummî peut aussi vouloir dire qu'il appartenait à un peuple ne sachant ni lire ni écrire. Il est possible qu'il savait écrire et lire un peu ou pas du tout, cela ne change pas sa situation d'ummî[64]. Selon l'historien Mohamed Talbi, le Prophète était de ceux qui maîtrisaient parfaitement la lecture et l'écriture et était d'une grande culture[65].

Les hadiths

Pour le reste de sa vie, on dispose de quelques sources écrites. Des enseignements de Mahomet, ainsi que certains de ses faits et gestes, ses attitudes lors de telle ou telle bataille, furent mis par écrit très tôt. Voici une liste d'ouvrages rédigés déjà du vivant de Mahomet ou par ses compagnons : Abu Bakr, premier calife, aurait compilé 500 hadiths qu’il aurait détruits par crainte d’insérer des fautes[66]. Amr bin Hazm, gouverneur du Yémen du temps de Mahomet, a compilé tout un opuscule qui nous est parvenu intégralement[67]. Jâbir bin Abdallah a rédigé plusieurs ouvrages[68]. Samurah bin Jundab composa également un grand volume de hadiths[69]. Sa’d bin Ubadah rédigea également un important ouvrage de hadiths que sa descendance conserva[70]. Abdallah bin Abbas, fils de l’oncle de Mahomet, a laissé de nombreux livres de hadiths à sa mort[71]. Abu Huraira rédigea la Sahifah as-Sahihah avec son disciple Hammam bin Munabbih. Il avait mis par écrit de nombreux rouleaux remplissant un grand coffre en bois qu'il consultait fréquemment[72]. Salmân'ul Fârisî (m. 32) a rédigé des hadiths qu'il communiqua à Abu'd-Dardâ[73]. Abu Ayyûb al Ansârî rédigea un manuscrit contenant 122 hadiths qu'il transmit à ses enfants[74].

Les ouvrages qui regroupent la quasi totalité des hadiths certifiés sont Sahih al-Boukhari et Sahih muslim.

Naissance et enfance

Empreinte présentée comme celle du pied de Mahomet au musée d'Istanbul
Article détaillé : Enfance de Mahomet.

Mahomet est né à la fin du VIe siècle, la tradition retient la date de 570[75], à La Mecque, cité caravanière vivant du commerce de marchandises transitant de l'Inde vers l'Occident via Aden puis la Syrie, en traversant le désert de la péninsule Arabique. Il serait né précisément un lundi soir, le douzième jour du rabî`a premier[76], troisième mois lunaire du calendrier arabe[77].

L'année de naissance de Mahomet est appelée traditionnellement « année de l’éléphant » en référence aux évènements qui s'y seraient déroulés[77]. Le général chrétien éthiopien et vice-roi du Yémen, Abraha, aurait attaqué en vain La Mecque avec une troupe d’éléphants pour démolir le sanctuaire vénéré par les Arabes (la Kaaba ou Ka`ba). Le Coran rapporte ce récit (Le Coran, « L’Éléphant », CV ; (ar) الفيل), et il est dit que l'attaque fut repoussée par la riposte miraculeuse d'oiseaux jetant des pierres brûlantes. La tradition musulmane dit que des témoins oculaires de cette attaque étaient encore en vie lors de la révélation de cette sourate. Plusieurs textes éthiopiens mentionnent l'apparition de ces mystérieux oiseaux[réf. nécessaire]. D'après Ikrima ibn abî Jahl, un compagnon de Mahomet, les oiseaux avaient la tête comme celles des oiseaux voraces, et personne n'a plus observé des oiseaux de cette espèce dans la région, avant ou après l'évènement. Les chroniqueurs rapportent toujours d'après le récit d'Ikrima, que ces oiseaux auraient occasionné aux soldats des blessures superficielles et qu'ils auraient été achevés par la vérole[78].

Mahomet appartient à la tribu de Quraych (ou Koreish), une ancienne tribu arabe. Il descend de Ghâlib, fils de Fihr, surnommé Quraych, guerrier puissant et redouté. Son père `Abd Allâh ibn `Abd Al-Muttalib est fils de `Abd Al-Muttalib, fils de Hâchim, prince des Quraychites, gouverneur de La Mecque et intendant de la Ka`ba.

La famille de Mahomet est hachémite par référence à son arrière-grand-père Hâchim ibn `Abd Manaf. Les Quraychites se réclament de descendances de Ismaël, fils d'Abraham et ont la garde de la Ka'ba, sanctuaire qu'auraient reconstruit Abraham et son fils Ismaël, selon la tradition musulmane, et désigné par le père des trois monothéismes comme un lieu de pèlerinage.

Mahomet est issu du mariage de `Abd Allâh ibn `Abd Al-Muttalib et Amina (Amina ou Amina bint Wahb) fille de Wahb, chef du clan médinois des Banû Zahrah. Elle accouche de lui à La Mecque dans la maison de son oncle paternel Abû Tâlib du clan des Banû Hâchim, le lundi 12 rabî`al-awwal. Son accoucheuse est Ash-Shifâ', la mère de `Abd Ar-Rahmân ibn `Awf[79].

La mort de son père `Abd Allâh survient avant la naissance de Mahomet à Yathrib, qui depuis a pris le nom de Médine. Le septième jour après sa naissance, son grand-père `Abd Al-Muttalib donne un nom à son petit-fils : Mahomet, ce qui signifie « Le Loué ».

D'après l'historien médiéval Tabari, le lendemain de sa naissance, Abdou'l-Mottalib lui donna le nom de Mohammed, car son père était mort depuis quatre mois. Mahomet a été gardé par Halîma, fille d'Abou Dsouwaib appelé Abdellah ben al Harith et son mari était Harith fils d'abdou l Ozza fls e Rifa. Les deux personnes faisaient partie de la famille des Beni Sa`d[80]. C'était une famille pauvre qui devait élever Mahomet[81]. La coutume arabe préconisait que les enfants soient élevés à la campagne[81].

Conformément à la coutume des familles nobles de Quraych, sa mère Amina le confie à une nourrice, d'abord à Thuwaybah, la servante de son oncle Abû Lahab, puis à Halîma bint Al-Hârith As-Sa`diyyah[82] (de la tribu des Saadites, Banû Sa`d), qui emporte le nourrisson dans le désert où son mari vit avec la tribu des Saadites à l'écart du reste de la population. La vie dans le désert, au milieu des Bédouins réputés pour la pureté de leur langue, était censée prodiguer aux enfants santé et force d'expression.

La tradition islamique raconte qu'alors que Mahomet et l'un de ses frères de lait avaient la garde de quelques bêtes à proximité des habitations, Halîma et son mari Abû Kabshah auraient été alertés par leur fils de lait qu'il aurait été pris à partie par deux hommes de blanc vêtus. Ces deux personnes l'auraient couché sur le sol et lui auraient ouvert le torse. Accourant sur les lieux, Halîma et son mari auraient trouvé leur enfant debout tout pâle. Le jeune Mahomet leur aurait donné la même version que celle du fils de lait. Les deux hommes vêtus de blanc auraient été deux anges, envoyés pour purifier le cœur de l'enfant, destiné à être prophète de l'islam, et pour apposer le sceau de la prophétie entre ses épaules.

Craignant pour la santé de l'enfant, Halîma se serait empressée de rendre l'enfant à sa mère Amina qui serait morte trois ans plus tard. Mahomet n'a alors que six ans. Son grand-père paternel `Abd Al-Muttalib le prend alors dans sa maison. Deux ans après, sur son lit de mort, `Abd Al-Muttalib charge Abû Tâlib, l'aîné de ses enfants, frère utérin de `Abd Allâh, de prendre soin de Mahomet. Son oncle Abû Tâlib — le père d'Ali — l'élève comme ses propres enfants[83].

Jeunesse

Coffret présenté comme contenant des poils de la barbe de Mahomet dans le mausolée de Djalâl ad-Dîn Rûmî à Konya
Article détaillé : Jeunesse de Mahomet.

Alors que Mahomet a douze ans, Abu Talib décide de tenter sa chance dans le commerce caravanier avec la Syrie. Son neveu insiste pour l'accompagner.

À La Mecque, d'après les deux biographies (Sîra Ibn Hichâm et Sîra Ibn Kathir), Mahomet se serait distingué des gens de son âge. Une tradition, avec ses exagérations selon l'historien Maxime Rodinson, « en fait dès cette époque un modèle de perfection physique, intellectuelle et morale »[84] : il aurait été fort, judicieux dans ses propos, énergique dans ses expressions, fidèle à ses amis et plus encore à ses promesses. Il aurait évité avec un soin extrême tout ce qui peut faire soupçonner en lui quelque goût pour le vice.

Les Quraychites ayant déclaré la guerre (connue sous le nom d'al-Fijâr[85], (l'impie) vers 590) aux Tribus de Kénan (Canaan) et de Hawazan[86], ils marchèrent contre elles commandés par Abu Talib. Mahomet, âgé de vingt ans (ou de quatorze ans[87]) se serait distingué par son intrépidité. Les deux Tribus sont battues et dispersées[88].

Quelque temps plus tard, les fondations de la Kaaba sont gravement touchées par des pluies torrentielles[88]. Menaçant de s'effondrer, le sanctuaire doit être démoli et reconstruit par les Quraychites. Quand il s'agit d'y reloger la Pierre noire, une météorite qui serait vénérée par les Arabes depuis le temps d'Abraham, les tribus ne s'accordent pas sur le choix de celui qui aura l'honneur de replacer la pierre sacrée. Elles conviennent qu'il reviendra au premier qui se présentera le lendemain à la porte du temple. Selon cette tradition, cela aurait été Mahomet. Pour ménager les susceptibilités, il aurait enlevé sa cape et y aurait placé la pierre noire, qu'il aurait fait élever ensuite par deux Arabes de chaque tribu et la prenant alors, il l'aurait placée lui-même, sous le regard approbateur de tous les habitants de La Mecque, enchantés de la noblesse de cette action, pour démêler l'orgueil qui en avait été le motif[89].

Naissance d'une religion

Premiers pas de l'islam

La caverne de Hira, l'endroit où Mahomet aurait reçu le premier verset du Coran
Article détaillé : Islam.

Mahomet effectue de nombreuses retraites spirituelles. La tradition musulmane affirme que c'est en 610 que, pour la première fois, l'archange Gabriel (Jibril) lui serait apparu dans la grotte de Hira où il avait coutume de se recueillir et lui aurait transmis, selon les croyances musulmanes, la révélation, la parole de Dieu. Mahomet, qui a alors 40 ans, commence à transmettre des versets qu'il déclare être révélé par Allah et dicté en arabe par Gabriel, cette dictée aurait duré vingt-trois ans. Les révélations se seraient accomplies ponctuellement ou régulièrement selon les péripéties de sa vie et de la communauté musulmane. Selon le dogme musulman, c'est là l'origine du Coran, que Mahomet aurait pris soin d'enseigner oralement dès le début.

La tradition rapporte que, effrayé par la première visite de Gabriel, Mahomet se serait réfugié auprès de son épouse et lui aurait raconté cette vision. Khadija aurait couvert Mahomet, à sa demande (d'où l'intitulé de la sourate : al-Muzzammil, « l'Enveloppé ») et se serait enquise auprès de son cousin, Waraqah ibn Nawfal, qui lui aurait annoncé la nature prophétique de son époux. Plus tard, Khadija serait retournée voir son cousin, en compagnie de Mahomet. Waraqah lui aurait réaffirmé qu'il était un prophète de Dieu et que l'apparition de la grotte de Hira aurait été l'archange Gabriel. Il aurait annoncé à Mahomet des difficultés dans l'accomplissement de sa mission, notamment un bannissement de sa tribu. D'emblée, Khadija aurait cru en son époux et lui aurait apporté un soutien inconditionnel ; elle est, de ce fait, considérée par les musulmans comme la première croyante. Mahomet aurait fait part secrètement de son message à ses proches, et avec eux il fonde, une sorte de « secte »[90], un groupe de croyants qui seront appelés plus tard les musulmans : nommés ainsi en référence à Abraham (muslim, celui qui se donne, qui se soumet volontairement à Allah (Dieu)). Puis, la prédication devient publique et s'étend à l'ensemble des Quraychites[91].

Selon l'historien médiéval Tabari, Khadija, la femme de Mahomet, aurait été la première à se convertir à l'islam. Le deuxième homme qui a connu l'histoire de Mahomet, aurait été un savant chrétien du nom de Waraqah, il aurait été le premier homme à suivre Mahomet parce qu'il savait que certains Juifs et certains judéo-chrétiens attendaient la naissance d'un prophète et de deux Messies[92],[93]. Après sa femme Khadija et Waraqah, les premiers convertis à l'islam seraient par ordre chronologique : Abou-Bakr; puis Zayd ibn Harithah (esclave de khadija et donné à Mahomet pour l'affranchir et même le considérer comme son fils)[94];|زيد بن حارثة</ref>;]] Bilal ibn Rabah (esclave de Omayyah Ibn Khalaf. Ce dernier l'a torturé parce qu'il s'est converti à l'islam. Il a donc été acheté par le plus riche des compagnons de Mahomet Abou Bakr pour être affranchi). Par la suite, plusieurs se convertiront à l'islam[95]. Au départ, les compagnons de Mahomet auraient été au nombre de trente-sept qui gardaient secret leur confession[96]

Lettre attribuée à Mahomet, adressée à Muqawqis, gouverneur d'Égypte.
La première mosquée de Médine fut édifiée par Mahomet[81], puis elle a été modifiée par les dynasties musulmanes à travers les siècles.

Bien que ses contemporains acceptent difficilement d'abandonner leurs croyances et leurs pratiques ancestrales[97], en trois ans, il réussit à s'entourer d'une petite cinquantaine de disciples. Ils sont une centaine au bout de cinq ans. La croissance du groupe inquiète les Mecquois et les persécutions contre Mahomet et les siens se font de plus en plus vives après la mort de Khadija et d'Abû Tâlib. Une première vague d'immigration emmène une partie des musulmans en Éthiopie où ils vivent quelque temps sous la protection du négus ou roi d'Éthiopie. Mahomet profite de la saison du pèlerinage qui voyait affluer vers La Mecque les Arabes de toutes les régions de la péninsule d'Arabie pour prêcher le message de l'islam. Il conclut un pacte avec un groupe de Médinois qui acceptent son message. L'année suivante, la communauté musulmane médinoise est plus nombreuse. 70 hommes se rendent en pèlerinage à La Mecque pour prêter allégeance à Mahomet et lui proposer leur protection s'il s'installait à Médine[98]. L'ordre est donné aux musulmans mecquois d'émigrer (hégire) à Yathrib (future Médine) en 622, an 0 du calendrier musulman.

Selon la tradition, Mahomet aurait été le dernier à partir, en compagnie de son fidèle ami et futur calife Abou Bakr. Ali, quant à lui, reste sur place avec pour mission de restituer les dépôts, dont Mahomet avait la garde, à leurs propriétaires.

Chef de guerre et fondateur politique de l'oumma

Mahomet en chef de guerre. Frontispice d'une édition française clandestine de l'ouvrage anti-islamique La Vie de Mahomet par M. Prideaux. 1609
Article détaillé : Batailles de Mahomet.

Mahomet réorganise Yathrib, où il est en même temps chef religieux, politique et militaire. Il s'appuie à la fois sur les deux tribus arabes et les trois tribus juives qui y vivent (voir l'article Tribus musulmanes et juives de Yathrib). Un pacte-constitution dit aussi charte de Médine, en fait huit documents rédigés à des dates différentes, régit les relations entre les différentes communautés religieuses qui habitent la ville, garantissant notamment à tous les citoyens la liberté de conscience. Néanmoins, ce nouvel ordre est venu contrarier les intérêts des notables de la ville, dont Abd Allah ibn Ubayy ibn Salul et ceux des tribus juives de Médine.

Quelques juifs, par conviction, reconnaissant en Mahomet le prophète tant attendu à l'instar du rabbin `Abdullah ibn Salam, ou par opportunisme, embrassent l'islam[99],[100]. Mais les Juifs de Médine ne se convertissent pas pour autant en masse. Au fil du temps, les musulmans déchantent et prennent leurs distances avec les « gens du livre ». La rupture est marquée lorsque la direction de la prière devient la Ka'ba à La Mecque et non plus Jérusalem.

Les musulmans font l'objet d'attaques de la part des Mecquois et ripostent :

Pendant le mois de ramadan en l'an 624, la bataille de Badr éclate. Il s'agit du premier conflit mené par une armée musulmane stricto sensu. Elle aurait opposé 317 soldats musulmans à un millier de soldats mecquois. La victoire contre les Mecquois assoit l'Empire musulman naissant et constitue un atout psychologique pour les musulmans. Le mois de jeûne, Ramadan, est par la suite fixé le mois anniversaire où aurait commencé la révélation du Coran ou, selon une autre version, pour commémorer la bataille de Badr.

Les Mecquois prennent leur revanche lors de la bataille de Uhud, en l'an 625. Supportant mal la mainmise des musulmans sur Médine, certains notables juifs, à l'instar de Salam ibn Abi Al-Haqiq, auraient profité de cette défaite pour se rendre à la Mecque et inciter les Mecquois à revenir à la charge. Afin d'en finir avec la menace que constituait à leurs yeux ce nouvel état, les Mecquois forment une coalition regroupant plusieurs tribus arabes dont Gatafan, Banu Sulaym, Banu Asad, Fazarah et Ashja. En l'an 627, une armée de dix mille soldats marche sur Médine, qui se retranche derrière un fossé creusé sur la proposition du compagnon de Mahomet, le Persan Salman Al-Farisi. Le siège de la ville s'installe dans la durée. Quelques escarmouches opposent les deux parties. La diplomatie mecquoise a tenté secrètement et a réussi à soudoyer la tribu juive des Banu Qurayza qui avait la charge d'une partie du front. Mahomet envoie quatre émissaires aux Banu Qurayza pour s'assurer de la réalité de leur soutien, mais les émissaires sont mal reçus et constatent la défection des Banu Qurayza. En parallèle, un homme de Ghatafan nommé Nuaym ibn Masud se convertit secrètement à l'islam et reçoit l'ordre de semer la zizanie entre les coalisés. Il réussit à faire douter les Banu Qurayza de la solidarité des coalisés en cas de défaite et fait douter les premiers de la sincérité de leurs alliés médinois. Exténués par le siège et les intempéries, les coalisés décident de lever le siège laissant les Banu Qurayza à leur sort. Après un siège de 25 jours, ces derniers sont soumis au jugement de leur allié de jadis, Saad ibn Muadh : les hommes de la tribu sont tués, leurs biens confisqués et leurs femmes et enfants sont asservis.

En 628, Mahomet part en pèlerinage à La Mecque à la tête d'un convoi de 1 400 pèlerins et multiplie les signes de ses intentions pacifiques. Les Mecquois leur refusent l'accès au sanctuaire, mais signent avec les musulmans la trêve dite d'Al-Hudaybiyya. En 632, la trêve est rompue lorsqu’une tribu alliée de La Mecque agresse une tribu alliée de Médine. Mahomet marche secrètement sur La Mecque à la tête de dix mille soldats. Aux portes de la ville, il garantit la sécurité de toute personne non combattante et déclare une amnistie générale. La Mecque se rend alors sans opposition.

À partir de l'hégire, il aura fallu neuf ans pour que toute l'Arabie embrasse l'islam. Mahomet ordonne l'arrêt des razzias entre tribus arabes déclarant lors de son Sermon d'Adieu : « Le musulman est intégralement sacré pour le musulman, son sang est sacré, ses biens sont sacrés, son honneur est sacré. »

L'unification de la péninsule arabe sous la bannière de l'islam n'est pas de nature à laisser ses puissants voisins indifférents. Mahomet décide donc d'envoyer ses ambassadeurs en Égypte, en Perse et à Byzance, entre autres destinations, pour transmettre son message. L'ère de la conquête au-delà de la péninsule va alors commencer.

Mort de Mahomet

Après avoir réorganisé l'administration et assis l'influence de l'islam à La Mecque, il retourne à Médine, où il meurt le 8 juin 632 âgé de soixante-deux ans après une courte maladie. Il est enterré dans son appartement mitoyen de la « mosquée prophétique ». Un agrandissement de la mosquée de Médine sous la dynastie omeyyade se fait autour de son tombeau, dorénavant à l'intérieur de la mosquée, isolé par un triple mur.

La tradition musulmane rapporte aussi qu'il est mort sans rien laisser en héritage[101], il ne possédait au moment de sa mort qu’une tunique, un pagne de tissu grossier[102] et avait gagé son armure contre un gallon d’orge chez un juif[103].

Par la suite, ses disciples continueront de se transmettre oralement et sous forme d'écrits les sourates, avant qu'elles ne soient rassemblées définitivement en un seul livre, le Coran, par le troisième calife Uthman moins de vingt ans après la disparition de Mahomet[104].

Diplomatie et batailles internes

Article détaillé : Batailles de Mahomet.

Mahomet aurait participé à trente-cinq expéditions, selon les uns, à quarante-huit selon d'autres[105]. Mahomet aurait envoyé huit ambassadeurs vers huit rois ou gouverneurs, pour les appeler à Allah[106].

Il s'agirait :

La lettre aurait contenu : « Au nom d'Allah clément et miséricordieux. Dis : Ô humain, je suis l'apôtre d'Allah, envoyé vers vous tous, de celui qui possède les cieux et la terre. Il n'y a pas de dieu en dehors de lui, qui donne la vie et fait mourir, etc. »[109] La lettre finissait par « Salut à celui qui suit la droite voie. Mets-toi à l’abri du châtiment de Dieu si tu ne le fais pas, eh bien, moi je t'ai fait parvenir ce message ! »[106].

Le récit de l'intervention des chrétiens qui ont défendu les troupes de Mahomet face aux Mecquois a été soulevé par la tradition. Mahomet aurait demandé le refuge d'une partie des musulmans en Abyssinie, chez les chrétiens éthiopiens après avoir subi le mécontentement des Mecquois[110]. Le roi éthiopien aurait accepté d'aider le groupe de réfugiés après avoir vérifié le contenu du Coran et la lettre de Mahomet.

Mahomet trouve refuge chez la population de Yathrib après avoir quitté la Mecque. Il aurait recherché l'appui des juifs[111].

Aspects de la psychologie de Mahomet

L'historien Maxime Rodinson tente une approche psychologique du personnage de « Mohammad », en précisant : « Nous ignorerons toujours sa psychologie profonde dans ses détails. Sans prétendre recourir à une psychanalyse impossible et d'ailleurs douteuse, mais en tenant compte des tendances humaines sur lesquelles Freud a attiré notre attention, on peut faire quelques constatations et bâtir là-dessus des hypothèses psychologiques[112]. »

Selon Maxime Rodinson, « Mohammad donnait en général l'impression d'un homme sage, pondéré, équilibré. Toute sa vie nous le voyons réfléchir avant de prendre une décision, mener ses affaires publiques et privées de façon habile, sachant attendre quand il faut, reculer le cas échéant. »[112].

« Et pourtant, derrière toute cette façade, il y a un tempérament nerveux, passionné, inquiet, fiévreux, plein d'aspirations impatientes ». Selon le même auteur, cela peut aller « jusqu'à des crises nerveuses d'une nature tout à fait pathologiques »[113]. Bref, « Mohammad », qui a réussi sur le plan matériel et politique, ne semble pas heureux. C'est un « insatisfait ». Une des raisons semble être « si étrange que cela puisse nous paraître »[114],qu'il soit privé d'« héritiers mâles »[114]. « C'était là une honte chez les Arabes[115] comme chez les Sémites en général, et on désignait les hommes qui en souffraient par le nom d'"abtar" (Coran, CVIII.)[116]. »[114]. « Cette incapacité de Khadîja de lui donner une descendance mâle viable devait servir de prétexte supplémentaire à une certaine insatisfaction (érotique, charnelle) envers cette femme irréprochable. »[114].

Maxime Rodinson poursuit : « Une autre cause d'insatisfaction est sans doute à rechercher dans son ambition, « une ambition légitime, due à une nette conscience de sa valeur. » On aurait affaire à un « malaise d'homme ridiculisé pour sa stérilité en mâles, frustration de l'homme de tempérament érotique que sa propre conscience morale empêche de réaliser ses désirs, colère rentrée de l'homme intimement sûr de lui, méprisé par les réalistes de la politique ».

L'ensemble de ces frustrations s'ajoute, selon Maxime Rodinson, à une « constitution pathologique ». C'est ainsi qu'il explique l'épisode des anges venus "lui ouvrir le cœur" quand il était enfant : Mahomet avait alors 6 ans et son père nourricier inquiet avait dit « Halima, j'ai peur que ce garçon n'ait eu une attaque, ramène le à sa famille, avant que cela ne se déclare »[117]. « Mohammad », sujet à des crises nerveuses, était aussi de ces personnalités exceptionnelles « aptes à voir, à écouter, à ressentir des choses inaccessibles aux sens des autres êtres humains ». Maxime Rodinson rapproche cette personnalité de celle des poètes arabes illuminés de la période préislamique, les kohhân (au singulier kâhin) qui avaient des visions et se sentaient accompagnés d'esprits familiers, sortes de génies qui leur inspiraient un texte saccadé, murmuré à toute vitesse pour impressionner le public. Ils étaient capables de retrouver les chameaux perdus et d'expliquer les songes[118].

« Mais comme il était doué d'une personnalité singulièrement plus riche et plus puissante que celle des Kâhin ordinaires, cette insatisfaction le poussait aussi à réfléchir. Toute une élaboration intellectuelle se déroulait parallèlement aux répercutions de son tempérament inné de son histoire personnelle sur le plan nerveux. Et cette élaboration intellectuelle était d'une rare qualité... Petit à petit, son esprit s'avançait sur une voie qui devait le mener à dépasser l'horizon de son pays et de son temps. » [119]. Après une longue comparaison, sur une quarantaine de pages, de « Mohammad » avec certains mystiques comme Thérèse d'Ávila et appuyé l'idée que l« Mohammad » et croyait sincèrement à la Voix qui lui dictait des choses[120], Rodinson conclut : « Mohammad dut aussi éliminer, trier, inconsciemment sans doute, et ne retenir que ce qui édifiait, exhortait, consolait. Ses plus beaux poèmes n'ont sans doute jamais été écrits. Il attendait de Dieu des messages dans un sens donné et son attente modelait le verbe qui cherchait, en vain, à se montrer plus fort que lui. Au-delà des glossalistes chrétiens, il découvrait la démarche des grands prophètes d'Israël »[121].

  • Selon d'autres sources, à six ans, Mahomet éprouvera son premier deuil en quittant sa nourrice et son milieu bédouin[122].

Des psychologues[Qui ?] disent que cette période fut importante pour son mental. Aussi, Mahomet a vécu une vie d'orphelin. Une situation familiale et sociale semblable provoque en général un caractère faible et un déséquilibre mental grave. « Mais, Mahomet sera au contraire équilibré , fort, ouvert, loyal, créatif et équilibré , même dans les moments les plus difficiles. Il défendra toujours les orphelins et condamnera les égoïstes et les prévaricateurs[123]. »

  • L’historien du XVIIIe siècle Edward Gibbon affirme au sujet de l'insatisfaction érotique présumé et souvent cité par ses adversaires « Mahomet ne s'est marié que pour des raisons d'unification des Arabes », et il ajoute : « Sa fidélité pour Cadijah pourrait fournir un moyen de défense plus sérieux et plus durant les vingt-quatre années de leur mariage, il ne fût malgré sa jeunesse aucun usage de son droit de polygamie, et de l’orgueil ou la tendresse de la respectable matrone n’eut jamais à souffrir l’association d’une rivale »[124]. En effet Mahomet ne se maria que 2 ans après la mort de Khadija, il était âgé de plus de 50 ans, la plupart de ses épouses était veuves, son épouse Aicha, fille de Abou Bakr, était la seule à ne pas avoir été mariée auparavant.
  • Selon William Montgomery Watt plusieurs raisons pour lesquelles Mahomet doit être considéré comme quelqu'un de droit et sincère : « Depuis l'étude de Clarlyle sur Mahomet dans "Heroes and Heroworship", l'Occident s'est rendu compte qu'il existait de bons arguments pour être convaincu de la sincérité de Mahomet. Sa volonté de supporter d'être persécuté pour sa foi, la caractère élevé des hommes qui croyaient en lui et pour qui il était le chef, enfin la grandeur de son œuvre dans ses dernières réalisations, tout témoigne de sa foncière droiture. »

Par ailleurs, il certifie de manière catégorique que le Prophète de l'islam était un prophète totalement semblable aux prophètes du peuple juif[125].

  • Selon une approche phénoménologique et neuropsychique des "révélations" de Mahomet, Malek Bennabi s'oppose à la thèse de la schizophrénie chez Mahomet dans "Le Phénomène Coranique"[126]. Selon lui, il convient d'analyser le phénomène du prophétisme d'un point de vue phénoménologique et neuropsychique. « Par son témoin unique; le Prophète, le prophétisme se donne comme un phénomène objectif indépendant du "Moi" humain qui l'exprime[127]. »

Bennabi écrit : « En effet, le prophète est un sujet qui peut nous parler de cet "état interne" qui le raisonne même, d'abord pour sa conviction personnelle et ensuite pour l'économie extérieure de sa mission. (...) Si prophétisme il y a, il doit tout d'abord être considéré comme la cause perturbatrice qui engendre dans un "Moi" humain l'irrésistible attraction d'une mission dont les mobiles et les buts ne s'expliquent pas comme données de ce "Moi". (...) Jonas, Jérémie, Mohammed sont ainsi autant d'individus qui ont voulu tout d'abord se soustraire volontairement à la vocation prophétique. Ils résistent mais sont finalement emportés par leur vocation[128]. »

Bennabi décrit ainsi ce qui lui semble caractériser le prophétisme chez « Mohammed » :

« 1) Un absolu psychologique élimine tous les autres facteurs du "Moi" dans la détermination finale du prophète pour son comportement.
…2) Un jugement paradoxal sur des faits de l'avenir dicté par une sorte d'absolu qui n'a aucune base logique.
…3) La continuité de la manifestation prophétique et sa similitude apparente et interne chez tous les prophètes[129].  »

Ainsi Bennabi réfute-t-il la thèse de la schizophrénie, et traite le prophétisme d'une manière qu'il estime plus neutre par la phénoménologie. Il réfute également l'hypothèse de l'épilepsie de « Mohammad ». « En effet, chaque révélation s'accompagnera, chez lui, de symptômes particuliers. Par la suite, il confiera à ses compagnons, qu'au moment où le phénomène va se manifester, il entend un bourdonnement annonciateur : parfois semblable à celui d'un essaim d'abeilles se ruant hors de la ruche et parfois plus métallique comme un tintement de cloche. (...) D'autre part, ses compagnons pouvaient remarquer chaque fois, que la "révélation" se manifestait, la soudaine pâleur suivie d'une rougeur congestionnée du visage chez Mohammed. D'ailleurs, lui-même s'en rendait compte puisqu'il ordonnait qu'on lui couvrît la tête d'un voile, chaque fois que le phénomène avait lieu. (...) Cette précaution ne signifie-t-il pas que ce phénomène était indépendant de la volonté de l'homme puisque celui-ci se trouvait momentanément paralysé, incapable de se couvrir la face lui-même et gémissant dans un état extrêmement douloureux comme l'a noté la tradition ? (...) S'emparant de ces indices physiologiques, certains critiques se hâtent d'y reconnaître les symptômes de l'épilepsie. (...) Les symptômes physiologiques eux-mêmes ne sont pas propres à un diagnostic de l'épilepsie, laquelle déclenche une paralysie convulsive chez le sujet, privé momentanément de ses facultés intellectuelles[130] et notamment physique. Or chez Mohammed seul le visage est congestionné : l'homme gardant par ailleurs une attitude normale, et de toute façon, une liberté intellectuelle bien marquée, au point de vue psychologique, par le fait que Mohammed utilise parfaitement sa mémoire pendant la crise même. Or chez un épileptique, la crise abolit notamment la mémoire et la conscience[131]. »

Un autre point sur lequel s'arrête Bennabi est que, selon les chroniqueurs, plusieurs événements historiques du phénomène de prophétie chez « Mohammad » semblent échapper complètement à son propre contrôle, ce en quoi Bennabi décèle certaines oppositions du "Moi Mohamédien" au phénomène prophétique[132].

  • L'historien Mohamed Talbi affirme que tous les chercheurs, orientalistes, chrétiens ou autres attestent de la sincérité du Prophète aujourd'hui ; tous disent qu'il avait cru de bonne foi qu'il était un prophète et un envoyé annonçant un message, ils ne lui attribue plus la qualificatif de charlatan d'une manière délibérée et consciente[133].

Autour de Mahomet

Mahomet considéré comme intercesseur

Plusieurs hadiths donnent à Mahomet le rôle d'intercesseur[57], de même certains passages du Coran[134].

« Il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu » correspond bien à l'idée selon laquelle Mahomet, qui est illettré, retransmet ce que lui dicte l'archange Gabriel.

Annonce de la venue de Mahomet

Article détaillé : Annonce de la venue de Mahomet.

Le Coran affirme que la venue de Mahomet comme prophète de l'islam pour toute l'humanité est annoncée dans la Torah et dans l'Évangile. Plusieurs passages de la Bible sont interprétés en ce sens[135],[136]

« Et quand Jésus fils de Marie dit : “ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera “Ahmad”. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : “C’est là une magie manifeste”. »

— Sourate 61.6

« Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu'ils trouvent écrit mentionné chez eux dans la Torah et l'Évangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui ; ceux-là seront les gagnants. »

— Coran VII, Al-A'raf : 157[137],[138],[139]

Miracles

Mahomet aurait dit que « le Coran est un miracle »[140].

Selon le Coran et des hadiths, Mahomet aurait fait une série de miracles :

  • La scission de la Lune a eu lieu, lorsque les gens de La Mecque auraient demandé à Mahomet de faire un miracle. Les Mecquois auraient vu le miracle se réaliser devant leurs yeux[141]. Le verset du Coran de la sourate de la Lune rapporte aussi qu'elle se serait fendue[142].
  • La pluie tombe quelque instants après par l'invocation du Prophète, et ce à plusieurs reprises[143].
  • La bénédiction de l'eau ; quand les compagnons ont eu soif, et sont allés demander à Mahomet de l'eau pour boire et pour faire les ablutions. Alors, Mahomet fit jaillir entre ses doigts l'eau comme des fontaines en mettant sa main dans son récipient, pour un nombre de compagnons estimé à mille cinq cents hommes en tout[144],[145]. L'eau jaillit de la source de Tabuk ainsi que du puits d'al Hudhaybiyya grâce à l'invocation du Prophète [146].
  • La bénédiction de la nourriture ; en l'honneur de son mariage avec Zaynab, Um Sulaym prépara une bouillie sucrée dans un récipient que mangèrent quelque trois cents invités par groupe de dix. A la fin du repas, Anas constata que le récipient était resté tel qu'il était au début[147]. Une autre fois, lors de l'expedition de Tabuk, les gens souffrirent de grande disette et demandèrent la permission d'immoler des chameaux pour se nourrir. Mais sous le conseil de Omar, le Prophète ordonna de rassembler ce qui reste de nourriture composé d'une poignée de maïs, de dattes et de galette, ils rassemblèrent ainsi une petite quantité de nourriture qu'ils mirent sur un voile étendu par terre. Il invoqua ensuite la bénédiction de Dieu. Les musulmans étaient composés de 30000 hommes, remplirent tous leurs ustensiles de cette nourriture et mangèrent jusqu'à satiété en laissant une grande quantité[148].
  • Différents malades auraient été guéris[149],[150].
  • La toile d'araignée et le nid de pigeon devant l'entrée de la caverne, lors de la venue des troupes mecquoises qui voulaient entrer dans la grotte où Mahomet et ses compagnons se sont cachés. Ce récit a inspiré François Coppée pour L’Araignée du Prophète.
  • La docilité des arbres ; à plusieurs reprises le Prophète saisit une branche de l'arbre pour que celui-ci le suive aussi docilement qu'un chameau quand le maître le tire par une bride[151].
  • Une brebis aurait parlé à Mahomet[152].
  • Un rocher aurait parlé à Mahomet[153].

Mahomet, la médecine, la sorcellerie et les démons

Le livre At-Tib an-Nabawi[154] d'Ibn Qayyim al-Jawziyya renferme presque tous les dits du prophète Mahomet pour traiter les maladies. Cette médecine est appelée la « médecine prophétique ». Les mêmes s'intéressent de près au « mauvais œil »[155] et à la sorcellerie, au commerce avec les démons[156] ou aux jinns : « Une autre race habitant la terre, des esprits qui habitent les endroits déserts, les points d'eau, les cimetières et les forêts[157]. ». La même source indique 129 hadiths sur la médecine sont rapportés dans le Sahih al-Bukhari. Et, par la suite, quelques médecins musulmans ont prétendu établir des essais cliniques pour attester les dits de Mahomet. Les plus anciens sont Abu Nu`aym, Ibn Qayyim al-Jawziyya et Jalal ad-Din as-Suyuti[158].

Armes

Le professeur Hamidullah écrit[159] que toutes les batailles livrées par « Muhammad » étaient défensives. Les raisons de chacune sont systématiquement expliquées dans la biographies de Mahomet d'Ibn Ishaq connue par la version d'Ibn Hicham. Mahomet dira sur le combat et les armes « Le vrai combat ne se livre pas au sabre, mais dans l'âme de l'homme »[160].

Selon les traditions musulmanes médiévales, Mahomet aurait possédé sept épées[161].

  • La première aurait porté le nom d'Adhbâ. Il l'aurait eue avant la fuite de Médine (hégire), et aurait combattu avec cette épée lors de la bataille de Badr.
  • La deuxième se serait appelée Dsou'l Feqâr. Elle aurait appartenu à Monabbih, fils de Hadjâdj, et Mahomet l'aurait trouvée au cours de la bataille de Badr[162].
  • Trois autres aurait été un butin de guerre contre les Béni Qainoqâ. Elles portent les noms suivants : Khaif, Battar et Qoaite.
  • Enfin, Ali lui aurait offert deux autres épées qu'il aurait trouvées dans le temple des Bani Tayy. Les noms de ces épées sont Mikhdsam et Rosoub[162].

Mahomet aurait eu trois arcs, trois cuirasses, trois lances et un bouclier[163].

Ses secrétaires

Mahomet aurait choisi dix secrétaires pour écrire ses révélations et pour gérer l'argent et les revenus[164].

Ses affranchis

Mahomet aurait dit à une personne qui voulait avoir le paradis: « Délivrez vos frères des chaînes de l'esclavage[165]. » Mahomet a acheté 17 esclaves pour leur rendre la liberté[166]. Bilal fut un des premiers Noirs à jouir de la liberté pour devenir le premier muezzin de l'islam[167].

« Rédigez un contrat d'affranchissement pour ceux de vos esclaves qui le désirent, si vous reconnaissez en eux des qualités et donnez-leur des biens que Dieu vous a accordés[168]. »

— Le Coran, « La Lumière », XXIV, 33 ; (ar) النور

Son pèlerinage

Mahomet a accompli trois fois le rituel du pèlerinage. Deux fois avant sa fuite et une fois lorsqu'il était à Médine. Le dernier pèlerinage s'appelle Hadjetou el Wadâ (« le pèlerinage de l'adieu » ou « de la perfection »). Mahomet a fait quatre fois la visite de l'Accomplissement[105].

Sa vie maritale

Article détaillé : Épouses de Mahomet.

Selon ses biographes, Mahomet aurait eu en tout quinze épouses[169] tout au long de sa vie. Dans son livre La chronique, l'historien médiéval Tabari signale que Mahomet aurait convoité cinq femmes et qu'il avait deux esclaves dont l'une « Maria fille de Siméon le Copte »[170], lui donna un fils, Ibrahîm, qui mourut à l'âge de deux ans. « Il avait parfois en même temps onze femmes, parfois neuf et parfois dix. Quand il mourut, il laissa neuf veuves. » [169]. Un peu plus loin, Tabari signale que selon d'autres traditions, Mahomet aurait épousé vingt femmes et qu'« il y a en outre cinq femmes que le prophète a convoitées, mais qu'il n'a pas épousées »[171].

Après la mort de Khadija, sa première épouse, il épouse la veuve Saouda, puis, pratique conforme aux normes et aux valeurs de l'Arabie de l'époque[172],[173] et toujours actuelle dans certains pays[174], âgé d'environ 50 ans, il épouse Aïcha fille d'Abu Bakr et âgée de 6 ans[175]. Trois ans plus tard, il consomme le mariage ; elle a 9 ans[176]. Cependant, l'âge d'Aïcha lors de son mariage est sujet à controverse pour des raisons d'incohérences chronologiques multiples, étant donné qu'il n'existait pas de véritable calendrier à l'époque chez les Arabes de la péninsule arabique avec une date de référence claire[177],[178]. Aussi, l'historien Maxime Rodinson émet une certaine réserve au sujet de ce hadith[179]. D'après la chercheuse britannique Ruqayyah Waris Maqsood  (en), Aïcha avait probablement 19 ans lorsqu'elle s'est mariée au Prophète Mahomet[180]. En 627, il se marie avec Rayhana une juive, puis Myriam en 629 une chrétienne ; la même année, il se marie avec Safiyya une juive, en accord avec les règles de mariage de l'islam.

À la fin de sa vie, Mahomet aurait eu neuf femmes[181], dont une esclave chrétienne copte qui lui avait été donnée par le roi d’Égypte. Selon le Coran[182],[183], ce statut spécial de Mahomet lui autorisant d'avoir plus de quatre épouses lui aurait été révélé par l'archange Gabriel :

« Ô prophète ! il t'est permis d'épouser les femmes que tu auras dotées, les captives que Dieu a fait tomber entre tes mains, les filles de tes oncles et de tes tantes maternels et paternels qui ont pris la fuite avec toi, et toute femme fidèle qui aura donné son âme au prophète, si le prophète veut l'épouser. C'est une prérogative que nous t'accordons sur les autres croyants ».
« Nous connaissons les lois du mariage que nous avons établies pour les croyants. Ne crains point de te rendre coupable en usant de tes droits. Dieu est indulgent et miséricordieux. » (sourate al Ahzab, versets 49-51)

La plupart de ses unions avaient un caractère politique et accompagnait le ralliement de tel notable ou tel clan[184]. Au Moyen Âge la polygamie est fréquente en Arabie, Mahomet la limite à quatre épouses[185]. À part Aycha, toutes les autres épouses de Mahomet étaient veuves, pour certaines plusieurs fois. L'une de ses épouses perdait continuellement du sang. Les mariages sont tous liés à un intérêt diplomatique comme le veut la tradition arabe de l'époque. Chaque mariage établissait un lien de sympathie avec la tribu de la mariée[186],[187].

Description physique et représentations

Tableau qui résume les différents groupes musulmans
Mort de Mahomet, Istanbul, 1595
Mahomet selon une illustration persane (Bibliothèque nationale de France)
Portrait de Mahomet, tiré de l'Histoire générale de la religion des Turcs de Michel Baudier. Paris, 1625.
Mahomet lors de l'épisode du Voyage nocturne, chevauchant le cheval Bouraq, est entouré d'anges, dont l'archange Gabriel, à gauche. Mahomet, comme il est de tradition dans la peinture persane, est auréolé de flammes et son visage est représenté couvert d'un voile. Peinture issue d'un Khamseh de Nizami, attribuée à Sultan Muhammad et datée 1539-43[188].

Après la mort de Mahomet, il y a eu la naissance de plusieurs branches philosophiques et religieuses qui ne partagent pas une vision commune de sa vie. Les plus importantes sont le sunnisme et le chiisme[189].

Le sunnisme réprouve la représentation de tout être possédant une âme, d'autant plus s'il s'agit de Mahomet, ce qui pourrait alors être considéré comme un blasphème. Cette règle n'existe pas chez les chiites duodécimains, habitués au contraire à afficher de grands portraits.

Mahomet aurait donné l'ordre d'enlever une image d'un portrait humain, qui était représenté sur un bouclier. Cette image aurait disparu sans que personne n'y touche[163].

L'art s'est développé au début de l'islam. Plusieurs travaux artistiques sur la céramique, sur le bois, sur la pierre, sur le métal, etc., ont été gardés dans les monuments musulmans historiques. Ils font partie du trésor artistique laissé par les musulmans. La calligraphie, la miniature, la cartographie, etc., tous les genres et modèles techniques témoignent de l'habilité artistique des musulmans au Moyen Âge. Plusieurs artistes persans ont élaboré des chefs-d’œuvre en produisant des portraits de personnages célèbres et de Mahomet[190].

L'interdiction sunnite n'est pas respectée de façon absolue. Mahomet est ainsi parfois représenté chez les Turcs, avec différentes variantes : visage vide ou caché par un voile, etc.

La publication de caricatures dans un journal danois, puis dans des médias internationaux, a soulevé quelques mois plus tard un tollé dans plusieurs pays de tradition et de culture islamiques et certaines communautés musulmanes des pays occidentaux. En fait, trois phénomènes se superposent dans cette affaire de caricatures :

  • la représentation de Mahomet, en tant que telle
  • l'emploi de la dérision ou de la critique
  • les amalgames qui leur étaient imputés
  1. entre islam et terrorisme d'une part,
  2. entre islam et obscurantisme de l'autre.

En France, seul le troisième point autorisait une action judiciaire, qui fut menée. Malgré le déboutement des plaignants, le jugement contenait des attendus généraux dont le Conseil français du culte musulman (CFCM) se déclara officiellement satisfait, et ne fit donc pas appel.

Cependant, l'islam permet la description d'un personnage. L'historien médiéval Tabari dans son livre La Chronique fait une longue description de Mahomet d'après Ali. Ali dira qu'il était de taille moyenne. La couleur de la peau était blanc rosée. Les yeux étaient noirs et sa chevelure longue. Mahomet nouait des fois ses cheveux en deux ou quatre boucles. Et parfois, ses cheveux tombent sur sa tête[191]. Son nez était droit et les dents écartées. La barbe était bien fournie[191].

D'après les témoignages de ses compagnons[192],[193], il n'était ni longiligne ni trapu, sa peau n'était ni d'une blancheur éclatante ni foncée, sa chevelure n'était ni crépue ni outrancièrement longue. Il avait les paumes et les pieds épais, sa tête était grosse et ses articulations imposantes. Les poils qui descendaient de sa poitrine à son nombril formaient une longue ligne. Quand il marchait, il s'inclinait vers le devant comme s'il descendait d'une pente. Sa barbe était ample et ne paraissait que la moitié de son âge[194].

Reliques

De nombreuses reliques du prophète de l'islam sont aujourd'hui conservées à Istanbul, ainsi qu'à Médine, entre autres. Une paire de chaussures de Mahomet, très sacrée pour les pèlerins musulmans, qui se trouvaient à Lahore au Pakistan ont été volées en 2002 [195].

Ses descendants

Princes arabes

Après la mort de Mahomet, de nombreux musulmans se réclament de sa descendance. Ils sont alors qualifiés de chérif, littéralement « noble » ou sayyid « seigneur ». Leur lignée remonterait à Mahomet par l'intermédiaire d'al-Hasan ou d'Al-Husayn, les enfants de Ali ibn Abi Talib et de Fatima Az-Zahra, la fille de Mahomet. Ces considérations généalogiques peuvent revêtir une dimension politique importante lorsque certaines familles régnantes la font valoir pour asseoir leur légitimité, à l'instar des Hachémites en Jordanie et de la famille royale du Maroc, les Alaouites. Néanmoins il n'y a rien à ce sujet dans le Coran ; le fait d'être descendant de Mahomet ne donne aucun privilège particulier[196].

Noblesse européenne

Article détaillé : Descendance mahométane.

Par les Omeyyades :

  • Rucyade Hachémite (vers 605 - 624), fille de Mahomet et de Khadija, épouse Ottman Ben Affan, dont :
  • Aïcha Ben Affan, qui épouse Marouan Ier, calife de Damas, qui a pour petit-fils :
  • Abd el Aziz ibn Musa Omeyyade, père de :
  • Aïcha Omeyyade, est mère de :
  • Musea Ibn Al-Qâsî Borja, gouverneur de Saragosse environ 740-789, père de :
  • Musa ibn Musa Ibn Al-Qâsî Borja (788 - 863), gouverneur de Tolède, père de :
  • Loup ibn Musa Banu Borja (Banu Qüsa), converti au christianisme, seigneur de l'Èbre, gouverneur de Tolède, de Saragose, environ 805-842, épouse Ayab Al Bulatiya, qui lui donne un fils, Mahomet, gouverneur de Saragosse, et une fille :
  • Auriane Borja ca 828, mariée vers 847 avec Fortunin de Pampelune, roi de Navarre, dont trois enfants, parmi lesquels :
  • Oneca Iniga de Pampelone, (847 -) épouse en premières noces en (863 Abdallah Omeyade, calife de Cordoue, et lui donne une fille Zyad, et en secondes noces vers (878 Aznar Sanchez de Castille, seigneur de Larron, dont deux filles : Toda et Sancha.
  • Toda Asnarez de Larron, épouse Sanche Ier Garcès de Pampelune (865 - 925), roi de Pampelune et de Navarre. On leur connaît cinq enfants : Sancha, Garcie III roi de Pampelune et de Navarre, Urruca, mariée à Ramire des Asturies, et Velasquita.
  • Sancha de Navarre, épouse en secondes noces en 932 Fernand II Gonzales, comte de Lara, grand-père d'Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, dont une très nombreuse descendance estimée à 20 000 personnes vivantes.

Autre branche ommeyade :

  • Zaïda, devenue Isabelle, belle-fille de Mahomet II Al Mutamid, roi de Grenade, et arrière petit-fil de Ismaël ben Abbdad Al Mutamid, cadi de Séville, considéré comme descendant de Mahomet, épouse en 1098 Alphonse VI de Castille, roi de Leon de Castille, de Tolède, dont elle aurait :
  • Sancha, princesse de Castille, qui épouse en 1122 Rodrigue, fils de Gonzalo III de Lara, et dont les enfants sont :
    • Rodrigue II de Lara, seigneur de Penalva, dont on ignore la descendance,
    • Elvire de Lara, mariée à Ermenghol VI, comte d'Urgel, aïeule des rois du Portugal et de Louis XIV.

Mahomet dans la littérature

Moyen Âge

Mahomet apparait tout d'abord dans la littérature populaire occidentale, sous le nom de Mahound (entre autres corruptions comme Mahowne, Mahon...) en tant que divinité païenne ou démon[197] : il est parfois identifié comme l'une des principales divinités des Sarrasins au sein d'un panthéon variant d'une œuvre à l'autre (par exemple, aux côtés d'Apollyon et Termagant dans la chanson de Roland, voire comme une divinité païenne générique d'autres peuples « infidèles » : ainsi, dans les mystères du cycle de York, Pharaon à l'orée de la mort, appelle son armée à adresser ses prières à la divinité « Mahowe»[198].

Sous l'influence de sources espagnoles comme les chroniques d'Euloge de Cordoue ou de récits de pèlerins revenant de Terre Sainte comme celui de Dithmar, le Mahomet de la littérature se rapproche aux XIIe et XIIIe siècles de celui de la tradition musulmane, sa vie est enrichie de nombreuses histoires fabuleuses et calomnieuses. Des biographies occidentales fleurissent, essentiellement en latin, telles la Vita Mahumeti de Embricon de Mayence, les Otia de Machomete de Gautier de Compiègne dont le Roman de Mahomet (1258) d'Alexandre du Pont est une adaptation qui constitue la première œuvre de littérature française à son sujet. Mahomet y est présenté comme un schismatique de la chrétienté, brutal et perfide, souvent comme un sorcier malfaisant[199].

Fresque de la Basilique San Petronio de Bologne en Italie, où Mahomet est tourmenté par un diable.

Au XIIIe siècle, Dante, dans La Divine comédie, présente Mahomet en compagnie de son cousin ʿAlī ibn Abī T̩ālib dans son neuvième cercle des enfers, celui qu'il réserve aux "schismatiques", les entrailles sortant de son ventre ouvert. Cette description sera utilisée par plusieurs artistes, comme récemment Salvador Dali, pour représenter Mahomet les entrailles exposées ou encore Gustave Doré dans son illustration de la Divine Comédie. On rencontre aussi le Mahomet éventré de Dante dans certaines églises, telles la Basilique San Petronio de Bologne en Italie, où il est représenté tourmenté par un diable.

XVIIIe siècle

Dans la littérature occidentale du XVIIIe siècle, Mahomet est souvent considéré comme l'auteur du Coran[200].

L'ouvrage de Voltaire

Selon le critique littéraire François Busnel, parlant de la pièce de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet, « Le fanatisme ou Mahomet le prophète est une charge contre l'islam et, plus largement, contre toute religion monothéiste »[201]. Dans cette pièce, Voltaire fait dire à l'un de ses personnages que Mahomet est un « imposteur », un « faux prophète », un « fanatique » et un « hypocrite »[202],[203].

C'est pourtant « l'intolérance de l'Église catholique et les crimes commis au nom du Christ » qui étaient les premiers visés par le philosophe des Lumières[204]. C'est ce qu'écrit Voltaire dans une lettre de 1742 : « Ma pièce représente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobins mettant le poignard à la main de Jacques Clément »[205]. Ce double sens de la pièce est confirmé par le critique littéraire Julien Louis Geoffroy : « Mahomet est donc un mauvais charlatan, un caffard imprudent et téméraire : à travers son costume éblouissant, on reconnaît toujours le capuchon du révérend père Bourgoing »[206]. Les dévots qui n'ont pas été dupes l'ont attaqué immédiatement en justice pour impiété et scélératesse, et Voltaire a dû retirer sa pièce. Par ailleurs selon Emmanuel Leroy-Ladurie, « le philosophe tenant du Déisme attribue d’abord au Coran l’immense mérite d’avoir affirmé avec plus de rigueur et de raison que le christianisme l’unicité de Dieu. “Il a retiré toute l’Asie de l’Idolâtrie…” »[207]

Le Marquis de Sade fait émettre par son personnage du moribond des critiques violentes contre l'ensemble des chefs religieux, dont évidemment Mahomet : « Ton Jésus ne vaut pas mieux que Mahomet, Mahomet pas mieux que Moïse, et tous trois pas mieux que Confucius qui pourtant dicta quelques bons principes pendant que les trois autres déraisonnaient; mais en général tous ces gens-là ne sont que des imposteurs, dont le philosophe s'est moqué, que la canaille a crus et que la justice aurait dû faire pendre. »[208]

XIXe siècle

Alphonse de Lamartine écrit une Vie de Mahomet en 1854[209], dont on peut dire que c'est la première biographie écrite par un Occidental qui ne soit pas à charge. Il y dit : « Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : Saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l'homme et l'homme à Dieu, restaurer l'idée rationnelle et sainte de la divinité dans ce chaos de dieux materiels et défigurés de l'idolatrie... Jamais homme n'accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècle après sa prédication, l' islamisme, préché et armé, régnait sur les trois Arabies, conquérait à l'Unité de Dieu la Perse, le Khorassan, la Transoxiane, l'Inde occidentale, la Syrie, l'Egypte, l'Ethiopie, tout le continent connu de l'Afrique septentrionale, plusieurs iles de la méditerranée, l'Espagne et une partie de la Gaule.

Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet ? Les plus fameux n'ont remués que des armes, des lois, des empires; ils n'ont fondé, quand ils ont fondés quelque chose, que des puissances materielles, écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des armées, des legislations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d'hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélèbile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immateriel...

Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. À toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? »[210]

De même, Victor Hugo, dans un poème de La Légende des siècles (1858), L'an neuf de l'Hégire, présente de façon romantique la mort de Mahomet :

Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
“Qu’il entre.” On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;
Et l’Ange lui dit : “Dieu désire ta présence.”
- “Bien”, dit-il. Un frisson sur les tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut[211].

Mahomet est aussi une pièce théâtrale de Johann Wolfgang Von Goethe[212]. Selon le spécialiste de la littérature allemande du XIXe siècle, Adolphe Bossert[213], « Le Mahomet de Goethe n’est pas, comme celui de Voltaire, un imposteur ; c’est un croyant, possédé du besoin de répandre sa foi. Il commence par adorer les étoiles ; mais bientôt, au-dessus des étoiles, il découvre celui qui leur a donné l’existence et qui a formé l’univers. « Élève-toi, cœur aimant, vers l’auteur de toutes choses ! Sois mon seigneur et mon dieu, toi qui as créé le soleil, et la lune et les étoiles, et la terre et le ciel, et moi-même ! » La foi de Mahomet reste pure, aussi longtemps qu’elle est renfermée en lui-même, qu’elle demeure un colloque entre son dieu et lui ; elle se rabaisse et se corrompt, dès qu’il cherche à la faire pénétrer dans les âmes grossières. Il est obligé d’employer la force, même la ruse, pour fonder sa religion ; il suscite des inimitiés légitimes, et, à la fin, il meurt empoisonné. »[214]. Johann Wolfgang Von Goethe a appris l'arabe et il est allé en Arabie pour comprendre le personnage principal de sa pièce théâtrale Mahomet[215]. Il dira après que «  Si c'est ça l'Islam, alors nous sommes nous tous musulmans »[216].

Pour Ernest Renan, parlant de la pièce de Voltaire, « Mahomet nous apparaît comme un homme doux, sensible, fidèle, exempt de haine. Ses affections étaient sincères; son caractère, en général, porté à la bienveillance... Rien de moins ressemblant à cet ambitieux machiavélique et sans cœur qui explique en inflexibles alexandrins ses projets à Zopyre » mais « ses précautions dans les batailles étaient peu dignes d'un prophète[217] ».

XXe siècle

  • Annie Besant écrit « Quiconque ayant étudié la vie et la personnalité du grand prophète d'Arabie, connaissant son enseignement et sa manière de vivre, ne peut que ressentir de la vénération pour cet éminent prophète, l'un des grands messagers de Dieu. Quoique insignifiants que puissent être mes dires pour un lecteur familiarisé aux paroles du prophète chaque fois que je les relis, je ressens une admiration et une vénération nouvelles pour cet incommensurable maître arabe[218]. »
  • En 1988, Salman Rushdie évoque Mahomet dans les Versets sataniques qui provoquent une vaste polémique, assortie d'une fatwa réclamant l’exécution de l'auteur, en 1989. D'après al-Tabari, Satan aurait tenté de dicter des enseignements hérétiques à Mahomet. Cet incident aurait eu lieu à La Mecque, huit ans avant l'hégire, alors que Mahomet récitait la sourate de l'Étoile, dans laquelle sont mentionnées trois déesses considérées par les Koraïchites païens, comme des " filles de Dieu ". D'après Maxime Rodinson, al-Lat, al-`Uzzâ, et Manât étaient, des déesses préislamiques appelées les « filles d'Allah ». Mahomet aurait, dans une première version, recommandé qu'on leur rendît un culte, ces versets prononcés puis abrogés, sont les fameux « versets sataniques » évoqués dans le roman de Rushdie.
Article détaillé : Les Versets sataniques.

Annexes

Bibliographie

Chroniqueurs musulmans médiévaux

  • Sira de référence (texte de Ibn Ishaq cité par Ibn Hicham), édition critique par Ferdinand Wüstenfeld, parue en 1858-1859 (tome 1 contenant le texte arabe) et 1860 (tome 2 contenant une introduction, des notes critiques et des indices).
  • Ibn Ishaq, Muhammad, traduction française de la Sira de référence par Abdurrahmân Badawî, introduction et notes par Abdurrahmân Badawî, éditions Al Bouraq (28 septembre 2001) : tome 1, 654 pages, (ISBN 978-2-84161-153-9) ; tome 2, 608 pages, (ISBN 978-2-84161-154-6)
  • Tabari (trad. Herman Zotenberg), La chronique, Histoire des prophètes et des rois, vol. I, Actes-Sud/Sindbad, coll. « Thésaurus », 2001 (ISBN 978-2742-733170), « De Salomon à la chute des Sassanides » 
  • Tabari (trad. Herman Zotenberg), La chronique, Histoire des prophètes et des rois, vol. II, Actes-Sud/Sindbad, coll. « Thésaurus », 2001 (ISBN 978-2742-733187), « Mohammed, sceau des prophètes » 
  • La biographie du Prophète Mahomet, Ibn Hichâm, Texte traduit et annoté par Wahib Attalah, Fayard 2004, 432 pages
  • (ar)/(tr)Muhammed bin Sâlih ed-Dimeşkî (mort en 1537) Peygamber Külliyâtı; édition : Ocak Yayıncılık. İstanbul, 2004. (12 tomes + Indexe). (ISBN 978-975-97992-6-7 : Code bar : 9789759799267) Traduction : Yusuf Özbek, Hüseyin Kaya. Traduction de l'original en arabe dont le titre en caractères latins est : Subul al-hudâ war-rashâd fî sîrati Khayr il-ibâd.

Travaux universitaires

Biographies dans l'ordre chronologique

Théologie

  • Rahmatoullah Al Hindi, "Manifestation de la Vérité". Éditions:IQRA. (1996) (ISBN 2-911509-03-X)
  • Edouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, Aux origines de l’Islam 2 tomes, Tome 1. De Qumran à Muhammad, Tome 2. Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire, Versailles, Éditions de Paris (un résumé sur le lien suivant : http://www.ict-toulouse.asso.fr/ble/site/659.html) cette publication a constitué la thèse de doctorat en théologie / histoire des religions qu’Edouard-Marie Gallez a soutenue à l’Université de Strasbourg II en 2004.

Pièces de théâtre et œuvres de fiction

Actualité de Mahomet

Autres

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

  1. Mahomet est le nom propre français qui désigne habituellement le fondateur de l'Islam ; voir la section Ses noms.
  2. Maxime Rodinson, article Mahomet, Encyclopaedia Universalis, éd. 2011, extrait en ligne
  3. C'est pourquoi il est appelé « sceau des prophètes » dans le Coran et les hadiths (Sourate XXXIII, verset 40).
  4. Selon le dictionnaire Larousse arabe-français : « comblé/digne d'éloges/de louanges ; loué ». Le nom dérive de la racine arabe : ح م د de même que Ahmed, M'Hamed, Mahmoud, Hamid, dont le sens est proche.
  5. Musnad Ibn Hanbal, hadith no 21257
  6. Nassima Dris, Sylvia Ostrowetsky, La ville mouvementée espace public, centralité, mémoire urbaine à Alger, L'Harmattan, 2002, 435 p. (ISBN 9782747518123) [présentation en ligne], p. 309 
  7.  :

    « C'est Mohammad (le glorifié) qu'on devrait dire ; les Turcs prononcent Méhémet, quand il est question d'un personnage vivant du nom de Mohammed, c'est au contraire l'usage en français de se servir de la forme Mohamed, lorsqu'on parle des Arabes vivants qui portent ce même nom. »

  8. on trouve chez Daniel de Larroque, dans sa traduction du XVIIe siècle de la Vie de Mahomet d'Humphrey, le remarque et propose en index la graphie Mohammed, Biographie universelle, V° Mahomet (Mohammed)[réf. nécessaire]
  9. Michel Masson, À propos de la forme du nom de Mahomet, in Bulletin de la SELEFA, n°2, 2003, p. 8, article en ligne
  10. Jean-Pierre Martin, « Les Sarrasins, l'idolâtrie et l'imaginaire de l'antiquité dans les chansons de geste », in Jean-Claude Vallecalle et Pascale Blum-Cuny, Littérature et religion au Moyen Âge et à la Renaissance, éd. Presses Universitaires de Lyon, 1997, pp. 39-40, extraits en ligne
  11. Jean-Pierre Martin, « Les Sarrasins, l'idolâtrie et l'imaginaire de l'antiquité dans les chansons de geste », op. cit., pp. 33-34, extrait en ligne
  12. Jean-Pierre Martin, « Les Sarrasins, l'idolâtrie et l'imaginaire de l'antiquité dans les chansons de geste », op. cit., p. 27, extrait en ligne
  13. Jacqueline Chabbi, Une approche historico-critique de l'islam des origines, in Le Monde de Clio, 2010, article en ligne
  14. "Le livre des gentils et des trois sages", édition de l' Éclat, 1992[réf. insuffisante]
  15. Raymond Lulle, Opera omnia, Mayer, 1722, pages 74-82
  16. Présentation de l'œuvre par Dominique de Courcelles dans la page officielle de la maison d'éditions l'éclat., Présentation de la page principale.
  17. Vers 1140, lettre de Pierre le Vénérable à Bernard de Clairvaux : « Mitto vobis, carissime, novam translationem contra pessimum nequam Machumet haeresim disputandem. »[réf. insuffisante]
  18. Ce dernier sollicite les travaux de quatre traducteurs : principalement Robert de Ketton, ainsi que Hermann de Dalmatie, le juif converti Pierre de Tolède et un Sarrasin nommé Mohammed ; cf. Françoise Labalette, Pierre le Vénérable, le glorieux abbé de Cluny, in Historia, n° 721, 01/01/2007, article en ligne. Le manuscrit original de Robert de Ketton se trouve à la Bibliothèque de l'Arsenal.
  19. Outre les hérétiques, Pierre le vénérable dénonce violemment les juifs dans son Adversus judaeos (Contre les juifs, vers 1143); cf. Françoise Labalette, Pierre le Vénérable, ..., op. cit.
  20. Françoise Labalette, Pierre le Vénérable, ..;, op. cit.
  21. Dans son traité Contra sectam sive haeresium Sarracenorum, il entend convertir ces derniers au christianisme par « la parole, (...) la raison, (...) et l'amour ». cf. François Bérriot, Spiritualités, hétérodoxies et imaginaires : études sur le Moyen Âge et la Renaissance, éd. Université de Saint-Étienne, 1994, pp. 133, 134 extrait en ligne
  22. André Chouraqui, La Bible et le Coran, introduction historique.
  23. François Bérriot, Spiritualités, hétérodoxies et imaginaires : études sur le Moyen Âge et la Renaissance, éd. Université de Saint-Étienne, 1994, p. 140, extrait en ligne
  24. Ce premier volume est augmenté de la Doctrina Machumet constituée d'extraits de hadits rassemblés par Hermann de Dalmatie, et d'une biographie du prophète de l'islam, la De generatione et nutritura Machumet. Un deuxième volume présente une série de refutations de l'islam à l'attention des théologiens et un dernier présente de la documentation destinée aux princes chrétiens dans l'optique de vaincre les musulmans dans une prochaine croisade. Cf. François Bérriot, op. cit. pp. 136-141
  25. Ainsi qu'en atteste le titre complet de la première édition de l'ouvrage ; cf. Henri Lamarque, Le coran à la renaissance : plaidoyer pour une traduction, éd. Presses Universitaires du Mirail, 2007, p. 25, version intégrale latine et traduction française en ligne
  26. elle connait de nombreuses contrefaçons à l'instar d'une Mehemetis Abdallae fillii theologia imprimée à Nurenberg dès 1543 ; cf François Bérriot, op. cit., p. 141
  27. Marek Chebel, L'islam expliqué, éd. Perrin, 2007, p. 32
  28. Après les versions en italien, Alcorano di Macometto, en 1547 par Andrea Arrivabene, puis en allemand en 1616, en hollandais en 1641 ; cf François Bérriot, op. cit., p. 141
  29. Il faut noter que Daniel de Larroque n'est pas orientaliste et qu'il rapporte des connaissance établies à l'époque, mais que sa traduction a obtenu un privilège royal. La vie de l'imposteur Mahomet, recueillie des auteurs arabes, persans, hébreux, caladaïques, grecs et latins, Paris, 1699, traduction avec privilège du roi.
  30. Professeur émérite (linguistique de l'hébreu et linguistique sémitique) à l'université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
  31. À propos de la forme du nom de Mahomet ; Michel Masson. Université de Paris III- Sorbonne Nouvelle, p.  7
  32. Voyez: Evangelinos Apostolidès Sophoclès, Greek Lexikon of the Roman and Byzantine Periods, New-York, Leipzig: C. Scrinbner’s sons, ed. 1904. Toutes les formes, citées par le dictionnaire de Sophoclès, datent des VIIIe et IXe siècle. (note de Michel Masson)
  33. a et b Tidiane N'Diaye, Le génocide voilé, Gallimard, 2008, p. 44 
  34. Maxime Rodinson, Muhammad (titre en français), Encyclopædia Universalis, article de 1971, t.15 p. 660-662. (réédition août 2002). (ISBN 978-2-85229-550-6)
  35. Celui-ci utilise déjà le nom Mohammadau sein de son Mahomet (livre abondamment cité dans le paragraphe « Aspects de la psychologie de Mahomet », cf. infra)
  36. article du Larousse en ligne
  37. éditions de Thesaurus, de Al-Bustane et de La Ruche
  38. éditions de Thesaurus et de Beyrouth en trois volumes
  39. Maxime Rodinson, Dominique Chevallier, André Miquel, Mohamed El Aziz Ben Achour, Haïm Zafrani, Hichem Djaït, Dominique et Janine Sourdel, Robert Mantran, Marc Bergé, Pierre Lory, tout comme le philosophe Mohammed Arkoun, écrivent tous « Muhammad » ou « Mohammad » ou « Mohammed » dans leurs textes en français. Il en est de même des penseur Malek Bennabi et Martin Lings, du juriste théologien Muhammad Hamidullah
  40. Jacqueline Chabbi, Une approche historico-critique de l'islam des origines, in Le Monde de Clio, 2010, article en ligne
  41. Christian Robin,Les tribus de l'Arabie déserte, L'Histoire, n°272, janvier 2003; Au temps de l'Arabie heureuse, L'Histoire, n°354, Juin 2010.
  42. Julien Loiseau, Le lieu le plus sacré de l'Islam, L'Histoire, n° 354, Juin 2010.
  43. Fawzie Abdel Rechid, La vie du Prophète Mohamed A. S.
  44. En 1869, dans l'introduction à la traduction du Koran par Albin de Kazimirski Biberstein intitulée Notice biographique sur Mahomet, on trouve la note suivante :

    « C'est au contraire l'usage en français de se servir de la forme Mohammed, lorsqu'on parle des Arabes vivants qui portent ce même nom. »

  45. Voir page 78 in Reliques of Ancient English Poetry: Consisting of Old Heroic Ballads, Songs, and Other Pieces of Our Earlier Poets, Thomas Percy, 1839
  46. Voir page 294 in The Dublin University magazine, William Curry, 1865.
  47. « Mahound, nom de mépris pour Mahomet ; en normand : Mahon, terme de mépris ; une mère appelle son fils tête de Mahon, pour dire mauvaise tête, tête obstinée. »
    Édouard Le Héricher, Glossaire étymologique anglo-normand ; ou, L'anglais ramené à la française, Avranches, Durand, 1884 (réimpr. BiblioBazaar, LLC) (ISBN 9780554496535) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 104 
  48. Dictionnaire Webster, 1928
  49. Définition du Webster
  50. José Antonio González Alcantud, Structures parodiques des fêtes de maures et chrétiens, paru dans Marlène Albert-Llorca & José Antonio González Alcantud, Moros y Cristianos: representaciones del otro en las fiestas del Mediterráneo occidental, Granada, Diputación de Granada Centro de Investigaciones Etnológicas Ángel Ganivet / Toulouse, Presses universitaires du Mirail 2003.
  51. a, b, c, d et e Les Arabes dans l'histoire, Bernard Lewis, édition Flammarion, ISBN 978-2-08-081362-6.
  52. Femmes arabes avant et depuis l'islamisme. De Nicolas Perron, 1858, page 168 version en ligne
  53. a, b, c et d Laurent Chabry, Annie Chabry, Identités et stratégies politiques dans le monde arabo-musulman, L'Harmattan, 2001 (ISBN 2747509052) [lire en ligne], p. 32-33 
  54. Les structures du sacré chez les Arabes. De Joseph Chelhod, Publié par G. P. Maisonneuve et Larose, 1965.page 61
  55. Dans les manuscrits de la mer Morte (des grottes de Qumrân) il est écrit dans « le Manuel de Discipline » : « Seuls les fils d'Aaron décideront des questions de droit et de biens et leurs ordres fixeront le sort qui déterminera les règles des hommes de la communauté. Quant aux biens des hommes saints dont la conduite est parfaite, qu'on ne les mêle point aux biens des hommes de fraude qui n'ont pas purifié leur conduite en se séparant de l'erreur et en agissant sans commettre de faute. Et qu'eux-mêmes ne s'éloignent d'aucun conseil de la loi pour marcher dans l'obstination de leur cœur, mais qu'ils jugent d'après les premiers préceptes par lesquels les hommes de la communauté ont été d'abord disciplinés jusqu'à ce que viennent un prophète et les messies d'Aaron et d'Israël. » (Les Manuscrits de la Mer Morte, p. 345).
  56. Le Coran, « Ordre de bataille », LXI, 6 ; (ar) الصف
  57. a et b Didier Ali Hamoneau, Moïse, Jésus, Mohamed, La Ruche, 2003
  58. a, b, c, d et e Tabari (trad. Herman Zotenberg), La Chronique, Histoire des prophètes et des rois, vol. I, Actes-Sud, coll. « Sindbad », 2001 (ISBN 978-2742-733170), « De Salomon à la chute des Sassanides », p. 353 
  59. a et b Tabari, nomme ce souverain perse Parwîs, Kesra ou Kesra-Parwîs selon les passages, voir Tabari, op. cit., vol. I, « De Salomon à la chute des Sassanides », p. 353-386 
  60. a et b Tabari, op. cit., vol. I, « De Salomon à la chute des Sassanides », p. 355-368 
  61. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 67
  62. a et b Muhammed bin Sâlih ed-Dimeşkî (m.1537) Peygamber Külliyâtı; édition : Ocak Yayıncılık (12 tomes + Index), (ISBN 978-975-97992-6-7 ; Code bar : 9789759799267). Traduction : Yusuf Özbek, Hüseyin Kaya. İstanbul, 2004. tome I, p4.
  63. ibn Habîb al-Baghdâdî (m.245), Muhabbar p. 79. Haydarabad. / al-Balâdhurî (m.279),Ansâb'al achrâf tome I paragraphe 177 Caire 1959.
  64. Asmaa Godin, "Les sciences du Coran", éd. Al Qalam, 1999, p.220
  65. Mohamed Talbi, "Afin que mon coeur se rassure", éd. Nirvana, 2010, p.73
  66. Dhababi, Tadhkirat al-Huffaz, I : 5
  67. Imprimé dans I’lâm as-Salihin d’ibn Tulun, en tant qu’appendice.
  68. Tarikh al Kabir de Bukhari, Tahdhib at-Tahdhib, IV, 215, n°369, ibn Hajar.
  69. Tahdhib at-Tahdhib, IV, 198, 236 ; ibn Hajar.
  70. Tirmidhi, cité d’après Manazir Ahsan Gilâmi.
  71. Ibn Sa’d, V, 216.
  72. 1er éd. dans RAAD en 1953. Abu Hurayrah avait également écrit de nombreux livres de hadiths selon les sources diverses.Ibn ‘Abd al Barr, Jâm bayan al’ilm, I : 4 ; Fath’al Bari, I : 174.
  73. Hadyu's-Sârî, Muqaddimatu Fathi'l-Bârî, 2 tomes, Caire 1383 /1964. Tome II, page 185.
  74. Ahmad ibn Hanbal, al-Müsned, 6 tomes, Caire 1313/1912, Tome V, pages 413, 423.
  75. On connaît la date de sa mort : le lundi 8 juin 632 (lundi 13 rabî`al-awwal 11 A.H.), mais Tabari indique qu’on n’est pas sûr de son âge au moment de son décès (Voir Tabari (trad. Herman Zotenberg), La Chronique, Histoire des prophètes et des rois, vol. II, Actes-Sud, coll. « Sindbad », 2001 (ISBN 978-2742-733187), « Mohamed, sceau des prophètes », p. 354 ). Selon lui, Mahomet était alors âgé de 63 ans, ce qui rend possible la naissance en 570. Il rapporte que d'autres traditions lui donnent entre 60 et 65 ans, il n’est cependant pas précisé par Tabari s’il s’agit d’années solaires ou d’années de douze mois lunaires.
  76. Rabî`al-awwal en arabe : rabīʿ al-ʾawwal, ربيع الأول, premier (mois) du printemps, nom du troisième mois sur douze de l’année lunaire. Ce nom n’a plus de sens puisque ce type d'année, sans le mois intercalaire, (Le Coran, « L’Immunité ou le Repentir », IX, 36 ou 37 ; (ar) التوبة) instituée par Mahomet se décale par rapport à l’année solaire et par conséquent par rapport aux saisons.
  77. a et b Lundi 12 rabî`al-awwal / (dimanche 4 ou) lundi 5 mai 470, Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 25 
  78. (ar)/(tr)Muhammed bin Sâlih ed-Dimeşkî (m.1537) Peygamber Külliyâtı; édition : Ocak Yayıncılık. İstanbul 2004. (12 tomes + Indexe), (ISBN 978-975-97992-6-7). Traduction : Yusuf Özbek, Hüseyin Kaya. Tome I, partie II, 13e chapitre.
  79. (ar)/(tr)Muhammed bin Sâlih ed-Dimeşkî (m.1537) Peygamber Külliyâtı; édition : Ocak Yayıncılık. İstanbul 2004. (12 tomes + Indexe), (ISBN 978-975-97992-6-7). Traduction : Yusuf Özbek, Hüseyin Kaya. Tome I, partie V, 6e chapitre.
  80. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 29 
  81. a, b et c Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 30 
  82. Halîma as-Sa`diyya, en arabe : ḥalīma al-saʿdīya, حليمة السعدية
  83. Le Prophète Bien-Aimé, abu Baqr al-Jazâ'irî. Traduction : Mokhtar Chakroun. Edition spéciale de l'I.F.T.A., Médine 1992. p.90 (Existe également en français chez la maison d'édition Aslim, "La voie du musulman".)
  84. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais Seuil, 1994, p.73
  85. Al-Fijar en arabe : ḥarb al-fijār, حرب الفجار, la guerre impie, ce nom viendrait du fait que les combats se sont déroulés pendant les mois sacrés. Voir Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein, Le Koran, Librairie Charpentier, 1869 [[Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/546 lire en ligne]], « Notice biographique sur Mohammed », p. viii 
  86. Abū al-Fidāʼ Ismāʻīl ibn ʻAlī, Noël Desvergers, Vie de Mohammed, Impr. royale, 1837, 280 p. [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 10 
  87. Mahdi Rizqullah Ahmad, Mahdī Rizq Allāh Aḥmad, Syed Iqbal Zaheer, A Biography of the Prophet of Islam: In the Light of the Original Sources, an Analytical Study, Darussalam, 2005 (ISBN 9789960969022) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 124 
  88. a et b al-Sira, Ibn Ishaq
  89. Le Prophète de l'Islam, Sa vie son œuvre, Muhammed Hamidullah
  90. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, chapitre IV : Naissance d'une secte
  91. al Jâmi'us-Sahih, M. al-Bukhari
  92. Lire le livre intitulé Jésus de Nasareth de Pierre Marie Baude. des éditions desclée, Bibliothèque d'Histoire du christianisme, p.75.
  93. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 68 
  94. (ar) [[s:ar:زيد بن حارثة
  95. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 72-73 
  96. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 73 
  97. Le Coran, « L’Immunité ou le Repentir », IX, 96-97 ; (ar) التوبة : Les Arabes sont les plus durs dans la mécréance et l'hypocrisie...
  98. « le second hommage d'Akaba », (en) Martijn Theodoor Houtsma, E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936 (9 volumes), vol. I, BRILL, 1987 (ISBN 978-900408265-6) [lire en ligne] [présentation en ligne], « Akaba », p. 227-228 
  99. Voir page 212 in Encyclopaedia Judaica, Cecil Roth, Encyclopaedia Judaica Jerusalem, 1972
  100. Voir page 407 in Encyclopaedic Ethnography of Middle-East and Central Asia, R. Khanam, Global Vision Publishing House, 2005
  101. Bukhari,N°2534;Muhammad Hamidullah, Le Prophète de L’Islam sa vie son œuvre,§1912,§1939
  102. Abi Daoud,N°4036
  103. Bukhari,N°2700
  104. Initiation au Coran. Par Mohammad Abdallah Draz. Publié par éditions Beauchesne, 2005, (ISBN 978-2-7010-1451-7), pp 67 livre en ligne
  105. a et b Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 326 
  106. a et b Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 250 
  107. Personnage mal identifié, son nom arabe, al-muqawqis, المقوقس, serait l'arabisation d’un mot copte signifiant le caucasien.
  108. Négus ou nedjaschi (en arabe : an-najāšī, النجاشي) est le titre des rois d'Abyssinie.
  109. Le Coran, « El-Araf », VII, 157 et 158 ; (ar) الأعراف
  110. Le Coran, la dérive de l'Islam publié par Lulu.com. ISBN 978-2-9525046-1-4, page 107 Livre en ligne
  111. Le Coran, la dérive de l'Islam, publié par Lulu.com. ISBN 978-2-9525046-1-4, page 108
  112. a et b Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 77
  113. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 77
  114. a, b, c et d Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p.  78
  115. D'après l'historien moderne, Hassan Ibrahim Hassan, l'idée qu'il était honteux en Arabie préislamique d'avoir des filles mais pas de fils, est une idée préfaite et une exagération. De même, selon l'historien moderne, les passages du Coran qui condamnent l'enterrement des filles vivantes est le lieu d'extrapolations dans la littérature musulmane, alors que ces cas n'étaient pas aussi fréquents selon ses recherches d'historien. ((ar)/(tr) L'historien arabe Hassan Ibrahim Hassan, "Islam Tarihi", 14 tomes, Kayihan yayinlari (1964); traduction au turc par Dr. Ismail Yigit. t.1 pp. 85-89). Le Docteur H. I. Hassan est directeur de l'Université d'Assiout, et professeur d'histoire islamique à l'Université du Caire professeur d'études islamiques et de l'histoire du Proche-Orient et des universités de Pennsylvanie, en Californie, plus anciennement de Rabat.
  116. « Oui, nous t'avons donné l'abondance. Prie donc en l'honneur de ton Seigneur et sacrifie, C'est ton ennemi, lui qui est l'"abtar" (mutilé). » ; op. cit. p.  78.
  117. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 80-81
  118. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 82-83
  119. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p.  83
  120. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 81-122
  121. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 122.
  122. Mahomet, Gabriel Mandel Khân, p33, édition ACROPOLE, 2002
  123. Mahomet, Gabriel Mandel Khân, p33, édition ACROPOLE, 2002, chapitre un chamelier surnommé "l'honnête"
  124. Edward Gibbon, Histoire du déclin et de la chute de l’empire Romain, Éditions Robert Laffont, 1983, P.527
  125. Mohamed Talbi, "Afin que mon coeur se rassure", éd. Nirvana, 2010, p.59
  126. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709 - 3e trimestre 1976 Imprimerie BM (Paris)
  127. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709 - 3e trimestre 1976 Imprimerie BM (Paris) p.26)
  128. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709 - 3e trimestre 1976, Paris, Imprimerie BM, p.30
  129. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709 - 3e trimestre 1976 Imprimerie BM (Paris) p.35
  130. En réalité, l'épileptique ne perd pas complètement ses facultés intellectuelles lors de la crise selon les spécialistes.
  131. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709, 3e trimestre 1076, Paris, Imprimerie BM, p.77
  132. Malek Bennabi, Le Phénomène Coranique, Dépôt légal N° 67 B 1709, 3e trimestre 1976, Paris, Imprimerie BM, pp.172-176
  133. Mohamed Talbi, "Afin que mon coeur se rassure", éd. Nirvana, 2010, p.61
  134. 4.64 :et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Allah, très accueillant au repentir, miséricordieux. Et le verset 43.86 qui précise qui peut intercéder auprès d'Allah
  135. Manifestation de la Vérité, Auteur : Rahmatoullah Al Hindi - Editions : IQRA - Année : 1996-ISBN : 2-911509-03-X
  136. Mahomet, successeur naturel du Christ, Ahmed Deedat.
  137. Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî ; (Cor. VII, Al-A'raf : 157)
  138. Lire également : (Cor. LXI, Le rang : 5), (Cor. III : La Famille d'Imran : 75), (Cor. II, La Vache : 75)
  139. Traduction en ligne du Coran en français
  140. Vie de Mahomet. Par Washington Irving, Henry Georges Traduit par Henry Georges. Publié par A. Lacroix, Verboeckhoven et cie, 1865, pp83 Livre en ligne
  141. Rapporté dans Sahih Al-Boukhari, 637, et Sahih Mouslim, 2802
  142. Coran, 54.1,2
  143. Ibn kathir, Les miracles du Prophète, éd. Almadina, 2007, p.20-21
  144. Rapporté dans Sahih Al-Boukhari, 3576, et Sahih Mouslim, 1856
  145. I.A Ibrahim, A brief Illustrated Guide To Understanding Islam, Edition Darussalam, p. 36,Houston, 1997 A brief Illustrated Guide To Understanding Islam sur Google livre, Rapporté dans Sahih Al-Boukhari, 3576, et Sahih Mouslim, 1856
  146. Ibn kathir, Les miracles du Prophète, éd. Almadina, 2007, p.25 et 33
  147. Ibn Kathir, As-Sîra, éd. Universel, 2007, p.663
  148. Ibn Kathir, As-Sîra, éd. Universel, 2007, p.782
  149. Bukhari, Fada'l al-Sahaba, 9; Muslim, Fada'il al-Sahaba, 34
  150. Boukhari, hadith n°3916
  151. Ibn kathir, Les miracles du Prophète, éd. Almadina, 2007, p.26
  152. Muslim, salam, 45; Abu Dawud, diyat, 6
  153. Tirmidhi, hadith n° 3630; Hakim, 2.607
  154. At-Tib an-Nabawi, en arabe :at-ṭibb an-nabawīy (arabe : الطبّ النبويّ), la « médecine prophétique »
  155. Mauvais œil sur arshifaa
  156. Sorcellerie sur arshifaa
  157. Jinn sur arshifaa
  158. La médecine prophétique sur arshifaa
  159. dans son livre intitulé Le prophète d'Islam, sa vie, son œuvre
  160. Le féminisme n'a jamais tué personne. Par Florence Montreynaud. Page 24, 2004
  161. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 335 
  162. a et b Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 335-336 
  163. a et b Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 336 
  164. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 334 
  165. Malek Chebel,l'Esclavage en terre d'islam, édition Fayard, 2007,page17
  166. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 331 
  167. Le travail décent points de vue philosophiques et spirituels, Bureau international du travail, Dominique Peccoud, Sophie Dufour
  168. Dictionnaire élémentaire de l'Islam par Tahar Gaïd
  169. a et b Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 327 
  170. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 331 
  171. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 330 
  172. Maxime Rodinson, Mahomet. édition du Seuil (1994). (ISBN 978-2-02-022033-0). p.232 ; "13 ans, c'était un bel âge pour les femmes arabes, et le mariage était consommé depuis longtemps".
  173. Tabarî (m. 310), Tarih ar-Rusûl w'al Mulûk, Leyde, 1897 et après. I, pp. 1768-1769 : Mahomet épousa ainsi une fillette de 6 ans que lui proposa Abu Bakr. Pratique coutumière à l'époque dans la région le père de Aicha cherchait déjà une beau-fils et en avait un autre en vue, mais il refusa comme celui-ci refusait de devenir musulman. C'est ensuite que Mahomet épousa finalement Aïcha. Umar ibn al Khattab épousera pareillement une fille d'abu bark très jeune plus tard.
  174. [1], http://www.humanrights-geneva.info/Mariages-precoces-et-violences,2386]
  175. (en) Aḥmad ibn Aḥmad Zabīdī, Muhammad ibn Isma'il Bukhari, Muḥammad Muḥsin Khān, The translation of the meanings of Summarized Ṣaḥīḥ al-Bukhārī: Arabic-English, Darussalam, 1997, 1096 p. (ISBN 9960740803) [lire en ligne], p. 743 
  176. Hadith décrivant l'âge de Aïcha au moment de son mariage et de la consommation de celui-ci, sur le site hadith.al-islam.com édité par l'Arabie saoudite. Consulté le 4 avril 2008.
  177. Ali Amir Moezzi, Dictionnaire du Coran, éditions Robert Laffont (2007). ISBN 978-2-221-09956-8 ; (981 pages) p.145.
  178. Encyclopedia Iranica, Calendar. (Reza Abdollahy)
  179. Maxime Rodinson, Mahomet, éditions du Seuil, 1994 (ISBN 978-2-02-022033-0) p.182.
  180. Roqayyah Maqsood, Aishah - A study of her age at the time of her marriage - Islamic Vision, IPCI, (1996) : pp.1-3, 23-24.
  181. Femmes esclaves avec lesquelles une relation charnelle a lieu. Cela étant autorisé dans l'islam, mais pas appliqué forcément, ainsi un passage du Coran encourage à marier les esclaves femmes et hommes pour ne pas museler leurs besoins sexuels ; (ar)Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî ; (Cor. II, La Vache :221)ou Tafsir, ibn kathir (Cor. II, La Vache : 221
  182. (ar)Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî ; (Cor. XXXIII, Les Coalisés : 49-51)
  183. (ar)Tafsir, ibn kathir (Cor. XXXIII, Les Coalisés : 49-51
  184. Claude Cahen, L'Islam. Des origines au début de l'Empire ottoman, chapitre 2 Mahomet, éditions Hachette, 1995, p.23
  185. (ar)Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî ; (Cor.IV, Les Femmes : 3)
  186. Le Prophète Bien-Aimé, Abu Djaber el Djazâiri ; édition Aslim. 1992
  187. Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'islam, Sa vie, Son œuvre, 2 tomes, édition Association des étudiants islamiques en France, ASIN 2711681017
  188. Hunt for paradise, sourts art of safavid Iran 1501-1576 Skira, 2003, pl. 4.29
  189. L'Islam croyances et institutions, Henri Lammens
  190. L'art de l'Islam musée des Arts décoratifs, Raymond Koechlin, Paul Alfassa, musée des Arts décoratifs (France)
  191. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tabari-2-336.
  192. Tabari, op. cit., vol. II, « Mohamed, sceau des prophètes », p. 337-338 
  193. Voir aussi les hadiths rapportés par Bukhari (en) Compendium of Muslim Texts Volume 4, livre 56, n° 747 et suivants
  194. Le Prophète Muhammad - Martin Lings
  195. (en)BBC, « Pakistan police probe relic theft », 1er aout 2002. Consulté le 28 février 2010
  196. http://hadith.al-islam.com/Display/Display.asp?Doc=1&ID=63239&SearchText=فاطمة&SearchType=root&Scope=1&Offset=20&SearchLevel=Allword
  197. William Montgomery Watt, Muhammad: Prophet and Statesman, Oxford University Press, 1961, p. 229.
  198. Un relevé de nombreuses apparitions de Mahomet comme divinité ou démon dans les Mystères médiévaux figure dans Henry Stubbe, An account of the rise and progress of mahometanism, 1671
  199. Yvan G. Lepage et Robert B. C. Huygens (éds. sc.),Le Roman de Mahomet de Alexandre Du Pont, 1258 : édition critique,éd. C. Klincksieck, 1977, présentation en ligne
  200. « J’ai lu par ordre de Mgr le Chancelier l’ouvrage intitulé L'Alkoran, par le sieur Mahomet, et n’y ai rien trouvé de contraire à la religion, ni aux bonnes moeurs; signé Crébillon le fils, censeur royal, 1783. (privilèges royaux pour la traduction de Savary »
  201. Voltaire, le retour, dans le magazine Lire, juillet-août 2004.
  202. Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète (1741), Œuvres complètes, éd. Garnier, 1875, tome 4, p. 135
  203. Mahomet le fanatique, le cruel, le fourbe, et, à la honte des hommes, le grand, qui de garçon marchand devient prophète, législateur et monarque, Recueil des Lettres de Voltaire (1739-41), Voltaire, éd. Sanson et Compagnie, 1792, Lettre à M. De Cideville, conseiller honoraire du parlement (5 mai 1740), p. 163
  204. Pierre Milza, Voltaire p. 638, Librairie Académique Perrin, 2007
  205. Voltaire,Lettres inédites de Voltaire, Didier, 1856, t.1, Lettre à M. César De Missy, 1er septembre 1743, p.450
  206. Jean Humbert, Mahomet, tragédie de Voltaire, publiée avec un commentaire historique et critique, Genève, 1825, p.212
  207. Emmanuel Leroy-Ladurie, Introduction Historique au Dictionnaire de la pensée de Voltaire par lui-même, p.XXVII
  208. Marquis de Sade, Dialogue entre un Prêtre et un Moribond, vers 1782 [2]
  209. Alphonse de Lamartine, La vie de Mahomet, L'Harmattan, 2005 ISBN : 9782747594264
  210. Histoire de la Turquie: Par Alphonse de Lamartine. Publié par Delahaye, 1862. Notes sur l'article: Volume 1. Page 224 Version en ligne. Il écrit La vie de Mahommet en 1854.
  211. Wikisource : L’An neuf de l’Hégire
  212. Culture arabe - culture française Par Abdelaziz Kacem. Publié par L'Harmattan, 2002. ISBN 978-2-7475-2281-6
  213. Wikisource : Adolphe Bossert
  214. Adolphe Bossert, Le « Faust » de Goethe, ses origines et ses formes successives : [3]
  215. Culture arabe - culture française. Par Abdelaziz Kacem. Publié par L'Harmattan, 2002. ISBN 978-2-7475-2281-6
  216. La vie de Mahomet. Par Alphonse de Lamartine, Ali Kurhan, Osama Khalil. Publié par Editions L'Harmattan, 2005. ISBN 978-2-7475-9426-4, pp. 6
  217. Ernest Renan, Études d'histoire religieuse, M. Lévy frères, 1862, 432 p. [lire en ligne], p. 248-249 
  218. Annie Besant, The life and teachings of Muhammad, Madras,1932,P.4


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