- Cuir
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Le cuir est de la peau animale tannée (généralement de la peau de grands mammifères tels le bœuf et le porc), c'est-à-dire une substance morte, imputrescible, souple et insoluble dans l’eau.
Sommaire
Typologie
On distingue :
- cuir brut, bleu ou mou : parler de cuir brut ou vert est un abus de langage. Lorsque le cuir est brut ou vert, il s'agit de la dépouille de l'animal, issue de l'abattoir, non traitée (tannée). De ce fait, il serait plus correct de parler de peau brute ;
- cuir de Russie : cuir de vache préparé et teint en Russie avec le santal odorant ;
- cuir bouilli : cuir que l'on fait bouillir avec diverses substances pour fabriquer notamment des tabatières ;
- cuir tanné aux tanins végétaux ou aux sels de chrome ;
- cuir corroyé : obtenu en immergeant les peaux dans l'eau, en les foulant avec les pieds pour les assouplir et en les enduisant ensuite d'un corps gras, plus utilisé pour la cordonnerie ;
- maroquins : peaux de chèvre ou de mouton tannées au sumac ou à la noix de galle ; les relieurs l'utilisent beaucoup ;
- peaux mégissées : peaux de chevreau, de mouton ou d'agneau rendues imputrescibles au moyen de sels marins et d'alun, employées dans la ganterie ;
- cuirs vernis : peaux corroyées auxquelles on applique plusieurs couches d'un mélange de craie en poudre, de noir de fumée et d'huile siccative ; après quoi on les enduit au pinceau avec un vernis ;
- nubuck : cuir gratté réalisé à partir d'un cuir pleine fleur ou d'un cuir fleur sciée ;
- cuir pleine fleur : cuir gardant son épaisseur d'origine, le plus résistant ;
- cuir fleur sciée : cuir dont on a diminué l'épaisseur tout en gardant le côté fleur ;
- croûte de cuir : épaisseur de peau obtenue lorsque l'on refend le cuir pour obtenir l'épaisseur désirée (d'où le terme « refente » de cuir). Le morceau de peau obtenu, généralement de la taille (surface) de la peau d'origine, ne possède pas de fleur (c’est-à-dire de côté lisse). Elle est le plus souvent enduite de vernis ou de polyuréthane et « imprimée » pour simuler un cuir pleine fleur. Elle peut aussi être transformée en suède ;
- peau de chamois : autrefois fabriquée avec de véritables peaux de chamois traitées à l'huile de poisson[1], elle est aujourd'hui produite par traitement de peaux d'ovins ou caprins domestiques, sous le nom de « peau chamoisée », la technique associée est appelée le « chamoisage » ;
- cuirs exotiques.
De la peau au cuir
Composition de la peau
La peau est constituée de 3 couches :
- l'épiderme, qui est en contact avec l'extérieur et qui subit les agressions ;
- le derme, qui est la couche de cellules vivantes, organisées en un tissu très serré. C'est le lieu de naissance des poils et où sont présentes les terminaisons nerveuses ;
- l'hypoderme, c'est une couche de cellules graisseuses, c'est un tissu lâche, et qui est directement en contact avec les muscles.
Le salage
Les peaux fraîches vont être salées afin d’être conservées. Le salage a pour but d’éliminer l’eau des tissus et ainsi de ralentir le développement des micro-organismes présents et leur action de putréfaction. On utilise du sel de mine grossier de granulométrie de 2 à 3 mm de diamètre auquel on peut additionner des agents antiseptiques. Lors du salage, les peaux peuvent perdre jusqu'à 10 % de leur poids en eau. Les peaux sont empilées de façon à faciliter l’écoulement de la saumure dans un local avec une humidité relative de 70 % à 90 %. La température est maintenue aux alentours de 10 °C pour améliorer la conservation des peaux.
Le dessalage
Au bout de quinze jours, les peaux sont dessalées, examinées une à une et triées en fonction de leur épaisseur, du nombre de défauts de dépouille, de la présence de cicatrices ou encore en fonction de leur poids et de leur surface.
Le « travail de rivière »
Une fois la peau arrivée à la tannerie, elle subit le « travail de rivière » qui est une succession de cinq opérations :
- le trempage (ou reverdissage) : la peau est réhumidifiée pour retirer les impuretés et les souillures ;
- le pelanage : cette opération consiste au retrait chimique des poils grâce au pelains ;
- l’écharnage : à cette étape, on retire le tissu sous-cutané mécaniquement ;
- le confitage : les résidus de tissu sous-cutané sont éliminés ;
- le picklage : à ce stade, la peau est putrescible, pour la préparer à l’étape suivante et pour la conserver, elle est acidifiée et salée pour lui retirer de l’eau.
Le tannage
Le tannage est l'opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures (végétale, minérale comme les sels de chrome, organique) qui permettent de passer d’une peau putrescible, sensible à l’eau chaude et très hydratée à une matière imputrescible, résistante à l’eau chaude et peu hydratée.
Le corroyage finissage
Le cuir obtenu va subir les traitements nécessaires à sa commercialisation, il subit l’essorage pour lui supprimer l’eau encore présente, son épaisseur lui est conférée par le dérayage et la mise au vent permet de l’étirer et de corriger les défauts dus aux plis.
La finition
À cette étape, le cuir va acquérir des propriétés spécifiques, notamment sur la texture et son aspect. Ces propriétés permettront d’uniformiser les cuirs issus de la production. Selon les utilisations, on distingue le finissage aniline, semi-aniline et le finissage pigmenté.
Le finissage aniline met en valeur la surface du cuir en le recouvrant d’un produit transparent. C’est un cuir qui a un très bel aspect, mais dont l’entretien demande une attention particulière. Le cuir semi-aniline est couvert d’une couche de pigment légèrement opaque et d’une couche de produit translucide, ce qui permet de cacher de petits défauts. Le cuir pigmenté est recouvert uniquement d’une couche de pigments opaque. Il est facile d’entretien et peu sensible à l’eau.
Utilisations
Cette matière est utilisée dans différents domaines :
- sellerie ;
- maroquinerie ;
- cordonnerie ;
- bourrellerie ;
- fabrication de vêtements ;
- ganterie ;
- gainerie ;
- reliure ;
- sculpture ;
- fabrication de meubles ;
- armurerie.
Éthique
Le cuir est critiqué, notamment par les végans, comme représentant le plus lucratif des sous-produits de l'élevage industriel. Il concentrerait 10 à 60 % de la valeur de l'animal utilisé.
Le cuir d'animaux exotiques (kangourous, crocodiles, serpents, bisons, etc.) est généralement le plus dénoncé par les associations animalistes et écologistes pour les souffrances que l'élevage ou la capture impliquent[2],[3].
Imitations
Il existe différents similis dont les plus utilisés sont :
L'un des plus récents est le Lorica®.
Le cuir phonétique
En phonétique, le mot cuir désigne un « vice de langage » qui consiste à prononcer un T pour un S ou réciproquement, ou à intercaler l'une ou l'autre de ces lettres entre deux mots sans nécessité, au mépris des règles de liaison, comme Brassens le fit volontairement dans la bouche de la « Cendrillon » de sa chasse aux papillons (« qu'on va-t-à la chasse au papillon… »).
Symbolique
- Les noces de cuir symbolisent les deux ans de mariage dans le folklore français.
- Le cuir est le 2e niveau dans la progression de la sarbacane sportive.
Notes et références
- en ligne sur Google Livres Encyclopédie méthodique - Commerce Tome 1er, Panckoucke, 1783, p. 397 - consultable
- [1]
- [2]
Articles connexes
Catégories :- Matériau
- Produit d'élevage
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