Chaouis

Chaouis
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le peuple chaoui. Pour sa langue, voir chaoui.
Chaoui
Populations
Population totale plus de 3 085 500[1]
Autre
Région d'origine Drapeau de l'Algérie Algérie (Aurès)
Langue(s) Chaoui, Arabe algérien[2]
Religion(s) islam[3]
Groupe(s) relié(s) Berbères, Rifains, Mozabites, Chenouis, Tlemçanis

Les Chaouis (Arabe algérien: شاويه, tachawit: Ichawiyen) sont un groupe ethnique berbère d'Algérie. Géographiquement, ces Berbères habitent principalement dans les Aurès, mais aussi les régions attenantes : les monts et les plaines de Belezma, la région des Chotts et les hautes plaines constantinoises, soit une grande partie de l'est algérien. Étymologiquement, le terme chaouis sera introduit par les historiens arabes au Moyen Âge et désigne juste les Zénètes. Ce terme sera généralisé par la suite à toutes les tribus des Aurès et de ses environs.

Politiquement, pendant l'Antiquité, les habitants de cette région faisaient partie de la Numidie des Massyles. Pendant le Moyen Âge, les Chaouis seront régis par les différents chefs locaux désignés par les chefs des dynasties berbères musulmanes et étaient éparpillés dans le Maghreb.

Historiquement, la région des Chaouis sera très convoitée durant l'Antiquité et elle sera le théâtre de nombreux affrontements pendant les guerres puniques, l'arrivée des Romains, les Invasion Vandales, les Byzantins, les musulmans venus d'Arabie, les dynasties berbères, l'empire ottoman et enfin la colonisation française. Au moment de l'indépendance de l'Algérie, les Chaouis restent localisés principalement dans les Aurès et sont le second groupe berbérophone algérien en termes de nombre de locuteurs, le premier étant les kabyles. La culture et la langue seront préservées. Socialement, le mode de vie des Chaouis est tribal. Chaque tribu a son territoire spécifique ou son village, sauf dans les villes importantes des Aurès.

Sommaire

Géographie et territoire

Ces Berbères habitent principalement la région des Aurès, ainsi que les régions attenantes : les monts et les plaines de Belezma, la région des Chotts et les hautes plaines constantinoises, soit une grande partie de l'Est algérien.

Plusieurs villes ou wilaya de l'est ou du centre algérien abritent quelques communautés chaouies Batna, Khenchela, Oum-El-Bouaghi, Ain Beida, Souk Ahras, Biskra, Constantine, Aïn M'lila, Tebessa, M'Sila, Guelma, Sétif, Wilaya de Bordj-Bou-Arreridj, Annaba, Skikda, Mila, etc. Dans le Mont Aurès, plusieurs petites villes ou villages ou Douars sont habitées par les chaouis, par exemple : Aïn Touta, Aïn Touila, Arris, Timgad, Merouana, Seriana, Menaa, T'kout, Meskiana, Ain Fakroun, Sedrata, Ain Kercha, Roknia, Babar, berriche, berririche, sedrata, fkirina, dalaa, sidi reghiss, etc.

Étymologie

À l'origine, le terme chaouis aurait été utilisé par les Arabes à l'époque médiévale pour désigner, les «payeurs d'impôts», les Berbères Zénètes[4].


De plus, d'après Slane, le traducteur des livres d'Ibn Khaldoun, le mot chaouia veut dire berger et désigne directement les Zénètes[5] et ajoute que ce sont ces pasteurs, plutôt que les Arabes désignés, qui ont fondé les plus importantes dynasties musulmanes au Maghreb et en Andalousie (Ifrenides, Maghraouides, Zianides, Mérinides, Almohades et c'est par eux que les dynasties arabes se sont effondrées en partie au Maghreb et en Andalousie).

Les Zénètes de l'Aurès alimentaient les dynasties Amazighs Zénètes ou autres durant toute la période de règne des grandes dynasties musulmanes au Maghreb. À force de rivalités, ils se sont affaiblis au fil du temps. La dégradation des conditions de vie et les vacuités du pouvoir provoquent l'effondrement et le désordre dans la région. Aussi, le mot chaouis pouvait aussi bien désigner les Berbères Chaouis des Aurès, les Berbères de l'Ouest algérien, et même ceux du Maroc ou autres.

Les Européens utilisaient le mot Kabyles pour désigner tous les montagnards qui portaient des noms différents en fonction des tribus auxquelles ils appartenaient, sans distinction. On parlait alors de Kabylie de l'Ouarsenis, ou encore des Kabylies du Maroc. Le terme chaoui se serait ensuite étendu seulement à toute la population des Aurès. Cependant, il existe une population au Maroc qui porte le même nom Chaouia-Ouardigha, mais cette dernière n'a pas les mêmes caractéristiques de la population des Aurès.

Les Européens utilisaient le mot Kabyles pour désigner tous les montagnards qui portaient des noms différents en fonction des tribus auxquelles ils appartenaient, sans distinction. Sauf pour l'adjectif chaouis pour désigner la population berbèrphones des Aurès. De plus, les mots mozabites ou chenouis ou touareg sont spécifique à une population, c'est le cas des chaouis.

Kateb Yacine considère le terme chaouis comme péjoratif, tout comme kabyle et berbère. Il opte pour le mot imazighen pour désigner toute la population algérienne[6].

Actuellement, la population chaoui se désigne sans aucun problème comme Chaouis. Sauf dans certains contexte, Chaouis est vu comme péjoratif par certains, il est employé dans le sens têtu dans l'expression Têtu comme un Chaoui[7]. Avant la conquête française, les autochtones n'employaient pas le mot chaouis pour toute la population, car ils se nommaient par nom de tribu. Par contre, le mot chaouis désignait uniquement un homme fort et brave au sein des Chaouis.

Problématique des noms

Les historiens en langue arabe ont nommé la majorité des tribus mères sans ajouter le terme Banou. Par exemple Sanhadja, Zénète, Lemtouna, Zwawas, etc. Le terme chaouis étant un qualifiant, il ne constitue pas une tribu-mère[4]. Les termes abou (le père) et ibn (fils de) ont été introduits par les historiens en langue arabe pour désigner quelqu'un de spécifique. Le terme banou (les fils, au pluriel) a été introduit par les historiens en langue arabe pour décrire l'appartenance généalogique des tribus berbères célèbres.

À l'instar des autres régions amazighs, on trouve les mêmes vocables dans la région des Aurès, le radical aït ou ayth (fils au singulier) est très fréquemment utilisé : Ayth Busliman, Ayt Abdi, Ayt Daoud (David), etc. Ce sont des noms de tribus.

Si certains noms ont une signification berbère, surtout en référence aux tribus matrices anciennes, d'autres noms désignent des lieux ou sont des emprunts à l'arabe. Cependant, plusieurs noms de tribus et de personnes n'ont pas de signification apparente[8].

Durant la Colonisation française, vers le XIXe siècle, les Français ont fixé les noms des individus pour établir les dossiers de l'état civil et l'identification personnelle. Pendant l'Indépendance, les prénoms arabes étaient imposés par les instances du régime[9].

Origine des tribus chaouis

Medghassen la sépulture des rois Numide[10]

Le patriarche des Chaouis serait Medghassen ancêtre des Zénètes et des Botrs[4].

Ibn Hazm déclare que les berbères sont du Yemen, Mais Ibn Khaldoun les classes dans la catégorie des Canaan (patriarche) versus Ham (fils de Noé). Les Historiens modernes classent les berbères de la région dans le groupe des Gétules formés par les Zénètes( principalement les habitants des Aurès au Moyen Âge)[11], Sanhadja, etc. Les Chaouis font partie des Zénètes (Ifren, Maghraoua, Djerawa, Abdalwadides[4]), des Houaras[4] et des Awarbas[12]. Il faut ajouter à cette liste les Wassin des Aurès (Mérinides) qui sont Zénètes[13].

Les Sanhadjas et les Kutama[14] occupent les villes comme Jijel et le nord Sétif[15].

Les Sanhadja sont sédentaires à l'époque des Zirides et des Hammadides. Les Zwawas et les Djerawas étaient alliés aux Fatimides (Sanhadja).

Plusieurs tribus comme les Ouled Soltane, les Bou Aoun, les Oucines vivent en Tunisie et l'auteur les classe parmi les Ouderna[16]. Plusieurs tribus sont venus soit de l'Ifriqiya ou de la Libye et aussi plusieurs tribus ont immigré vers l'Ouest au Moyen Âge[17]

Selon Delartigue et Pierre Marin

Dans son étude, Delartigue écrit que les Chaouis se divisent en deux parties : les Bourch (nom venant de Borch, origine romaine et pères des Rejemis) ou Maïou (Bourch se nomme également Marius) et les Zénètes. Selon Jean-Pierre Marin[18], Borch est romain est s'est marié avec deux autochtones. Les Zénètes l'appellent Maoui. Touba, sa première femme, a eu quatre enfants : Ali, Abdellah, Saâda et Youcef. La deuxième femme, Aicha Tahbaloultt, a eu cinq enfants : Daoud, Abdi, Hamachi, Abderahamen et Yub (Yoube).

Plusieurs tribus se disent venir de l'Ouest du Maghreb Seguia el-Hamra située dans l'actuel Sahara Occidental et appartiennent aux Berbères.

Langue

Pour consulter des articles plus généraux, voir : chaoui et berbère.

Les Chaouis parlent le chaoui, cependant il existe aussi des arabophones, cela est dû au contexte historique de la région des Aurès et de ses environs. La langue française est enseignée dans les écoles. Le chaoui fait partie du parler Zénète[19]. Il existe plusieurs variantes selon les tribus. Le nombre de locuteurs de la langue chaoui est estimé à 2 870 000 de locuteurs du chaouia actuellement[20]

Histoire et rétrospective

Pour consulter des articles plus généraux, voir : Algérie et Aurès.
Massinissa roi des Massyles 206- 203, puis roi de Numidie 203-148. Il aida les Romains à battre Carthage

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Durant la période préhistorique, les habitants étaient troglodytes[21]. Plusieurs grottes ou Ifrens (caverne en berbère, nom propre d'une tribu, etc.) se trouvent dans les territoires chaouis comme Ghoufi.

Pendant l'Antiquité, la Maurétanie première[22], laNumidie[23] avaient le siège de la région des Aurès (Massinissa allié de Rome fut le roi de la Numidie). Cirta, Timgad, Lambèse, Sétif, Biskra, Tobna, Baghaï, Tebessa, Zama (actuellement connue sous le nom de Zana)[24], etc., elles étaient des capitales et des villes de la population locale berbère anciennement appelée Libyens[25], Gétules[26], Zénète[27], Maures, Massyles, Numides, etc.

Plusieurs conquêtes d'étrangers ont envahi la population : les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, etc.

Les Berbères vont connaitre des relations culturelles avec les Phéniciens (ce qui donnera la civilisation carthaginoise), avec les Romains en Numidie ou encore avec leurs voisins égyptiens aux frontières de la Libye. La civilisation berbère est à son apogée, plusieurs grandes villes sont construites au Nord au Sud dans le désert (Timgad, Lambèse, Dougga, etc.), sauf Carthage, elle va être reconstruite. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Afrique du Nord.

Durant l'ère pré-romaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massaesyles, Massyles, Numides, Maures, etc.). Plusieurs provinces connues sous les noms : la province romaine d’Afrique correspondait au territoire naturel de Carthage et la côte ouest de la Libye (l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, sera divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l'Afrique Proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.), La Numidie, La Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le Nord-ouest et central de l'actuelle Algérie, et une partie du nord marocain. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces : Maurétanie Césarienne, qui correspond à l'Algérie centrale et occidentale. La capitale était Caesarea (actuelle Cherchel ou Cherchell). Maurétanie Sitifienne, créée par Dioclétien pour la partie orientale de la Maurétanie Césarienne avec Sitifis (actuelle Sétif en Algérie) comme capitale. Maurétanie Tingitane, qui correspond à peu près au nord du Maroc actuel. Les villes principales sont Volubilis, Sala, Lixus, Banasa, Ceuta, Melilla et Tingis (actuelle Tanger) qui en était le chef-lieu. Elle fut attachée administrativement à la province d'Espagne (la Bétique).

Le roi Massinissa[28] unifie la Numidie[29],[30],[31]. Il transfère la capitale Timgad à Cirta. Au cours de la Deuxième guerre punique, les Massaesyles, commandés par Syphax, sont alliés à Carthage, tandis que les Massyles, commandés par Massinissa, s'allient à Rome, après avoir été spoliés par Syphax. À la fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau territoire entoure désormais celui de Carthage, sauf du côté de la mer.

En -148, à la mort de Massinissa, Scipion Émilien partage la Numidie entre les trois fils du roi. De même, Rome oblige Micipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils et le fils naturel de son frère, Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait assassiner ses cousins, et, en -113, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de -111 à -105. Incapables de remporter une victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En -105, à la faveur d'un guet-apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, à Sylla qui avait soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.

Sous l'empereur Trajan en 100, Timgad est dotée du statut de colonie. Dans les Aurès, la nationalité romaine est offerte aux Berbères. Ceci facilite l'intégration des nomades au monde romain. Plusieurs mariages mixtes entre Romains et Berbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique des cultes berbères (Croyances berbères) est représentée dans les fresques romaines ; de même, pour les jeux, ils sont sources de distraction et de joie pour la plupart des Berbères. Un amphithéâtre, pouvait accueillir jusqu'à 4000 personnes, est construit à Timgad. La population globale de l'Aurès était estimée entre huit à dix mille habitants pendant les premières années de l'Empire romain en Afrique du Nord. De plus, les bains publics étaient accessibles à tous ; ainsi, Timgad compta jusqu'à 27 bains thermaux.

Il n'y avait pas de remparts autour de la ville pour faciliter les relations entre les nomades berbères et les Romains. Les arts sont développés par les artisans berbères (la céramique, la mosaïque, la poterie, etc.).

Les Berbères deviennent autonomes.

Plusieurs révoltent sont signalées dans la région des Aurès comme la révolte de Tacfarinas de la première moitié du Ier siècle après J.-C.), contre l'Empire romain sous le règne de l'empereur Tibère.

Après 193, sous Septime Sévère, la Numidie est officiellement détachée de la province d'Afrique.

En l'an 256, Le christianisme fait son apparition dans la région des Aurès. Plusieurs évêques sont nommés. Augustin d'Hippone natif de Thagaste, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du christianisme occidental.

Ensuite, en 384, la révolte religieuse et politique se manifeste dans le culte donatiste à Baghaï. En 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Et les Byzantins conquièrent l'Afrique à partir de 533. Au VIIe siècle les Omeyades pénètre au Maghreb.

Au Moyen Âge, l'appellation chaouis a vu le jour avec les historiens de l'époque comme Ibn Khaldoun[4]. Les Chaouis sont formés par plusieurs confédérations berbères. Les plus importantes sont les Houaras, les Aurébas, les Zénètes, etc. La première révolte des Chaouis sera dirigée par Koceila de la tribu des Aurébas, puis par Dihya, dite "la reine Kahina", de la tribu des Djerawas appartient à la confédération Zénètes. La Dihya gouvernera la province de l'Ifriqiya pendant cinq années. Les Chaouis ont démontré leur détermination pour acquérir le pouvoir et participèrent à établir ou à faire tomber plusieurs dynasties arabes Omeyades, Fatimides et Abbassides[4].

La victoire des Zirides et des Hammadides sur les Zénètes entrainera un grand changement dans les Aurès. Les Banou Ifren et les Maghraoua vont perdre beaucoup d'hommes lors de la révolte d'Abu Yazid dit « l'homme à l'âne » et appartenant aux Banou Ifren[32]. Les deux dynasties Zénètes n'auront aucun rôle depuis dans les Aurès. À l'ouest de l'Algérie les mêmes tribus seront éliminées par les Almoravides. Ils n'ont restera qu'une fine partie en Algérie. Mais, les tribus chaouis vont alimenter les dynasties berbères en envoyant leurs hommes, dans la conquête de l'Andalousie. Plusieurs dynasties chaouis auront des États indépendants (Taïfa) en Andalousie. Une lutte infernale s'engage entre les tribus pour le pouvoir et la religion.

Plusieurs tribus arabes vinrent pour s'installer chez les Berbères lors de l'invasion des Hilaliens. L'alliance hamadides- Hilalien détruira le reste des Maghraoua et des Banou Ifren. Ensuite, les Almohades détruisent les Zirides et prennent la région des Aurès. Par la suite, les Oussin, fraction des Zénètes, restent maitres des Aurès, perchés dans leurs montagnes, ainsi que les Zianides (les abd EL Oued)[33]. Ces derniers fondent une grande dynastie grâce à Yghomracen Ibn Zyan. Le roi Zianide déclare la guerre aux Maghraouas, aux Almohades et aux Hafsides[33].

Après l'effondrement des Zianides, des Mérinides et des Hafsides, les Ottomans prennent une partie des Aurès. Ils désignent des hommes pour contrôler les tribus et pour percevoir l'impôt. Cependant, plusieurs révoltes se sont opposées aux Ottomans.

À l'arrivée de l'Armée française et après avoir évincé Ahmed Bey, les tribus des Aurès feront leurs soumissions en dépit de quelques révoltes importantes comme la Bataille de Zaatcha. En 1916, les Ouled Soltane, les Bou Aoun, les tribus de la Hodna oriental, Les Saharis, tribu de Lakhder Halfaoui, Les Ouled Zian, les tribus de la montagne de Cherchar, les Seguias, les Maadid, etc., organisent une grande révolte contre l'occupation française, mais ils seront réprimés par l'Armée française[34].

L'Armée française désigne des caïds religieux pour commander les tribus dans les Aurès. Le mouvement nationaliste s'organise dans les Aurès au début du XXe siècle. Plusieurs Chaouis vont participer aux côtés des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1954, le Mouvement nationaliste algérien se mobilise et déclenche par la suite la révolution algérienne. Les Aurès seront au premier plan dans la guerre d'Algérie. Mostefa Ben Boulaïd fut l'un des six chefs qui ont déclenché la révolution algérienne, il appartenait à la grande confédération des Touabas. Parmi ces chefs Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi, les tois sont originaires de l'est de l'Algérie et ont des origines berbères chaouis. En 1962, l'indépendance est proclamée. Les Aurès font partie de l'État algérien indépendant.

Organisation sociale

Relief du Nord de l'Afrique
Image prise à partir du village d'Ighz'ar n Taqqa ou Oued taga dans les Aurès
Artisanat berbère du Maroc ayant des points de ressemblance avec l'artisanat chaoui

Les Chaouis sont en majorité des farouches[35] et des rudes montagnards[36].

La Kahina était la reine des Berbères. La place de la femme est importante dans la société chaoui. Plusieurs hommes ont été des rois et des princes à différentes époques.

Durant l'ère musulmane, la plupart des Chaouis sont semi-sédentaires, ils habitent des maisons en pierre et terre. La famille est patrilinéaire et matrilinéaire, selon les tribus ou les familles. Les Chaouis ont une organisation tribale et familiale. En général, il y a un chef de tribu qui prend les décisions importantes politiques et civiles du clan ou à l'occasion de guerre contre une autre tribu. Les individus du même clan ont le droit à la parole. Et la décision est prise par les plus anciens du clan et les plus courageux. De plus, chaque région a son modèle de fonctionnement[37].

La femme a le droit de parole et partage l’avis de l'homme. Cependant, la femme n'avait pas le droit à l'héritage au XIXe siècle dans certaines tribus[37]. Les anciennes tribus chaouis qui étaient alliées aux kharidjites sufrites berbères avaient une conception différente de l'islam. Les sunnites et les chiites berbères ne partagent pas cette conception des faits. Anciennement, Les Zénètes donnaient le pouvoir aux femmes comme le cas de la Kahina. Actuellement, le sunnisme est pratiqué par toutes les tribus de la région des Aurès.

Chaque tribu a ses us et coutumes dans les Aurès. Plusieurs conflits entre tribus ont été signalés par quelques historiens au XIXe siècle. Les causes principales des conflits entre les tribus sont l'eau et la terre[37]. Les mœurs étaient dégradées, les crimes, les razzias, les guerres tribales, etc. Le divorce ou la répudiation était un acte courant chez certaines tribus Chaouis. Les confréries religieuses se sont mobilisées pour contrôler les tribus[38].

Les habits sont confectionnés par les femmes, ils sont fabriqués en laine (kachabia (genre de burnous), tapis, couverture (haouili), Tricot, robe, burnous, chèche, etc. L'argent sert à faire des bijoux qui sont différents de ceux des Kabyles[39]. Le cuir et les peaux sont utilisées pour confectionner les chaussures, les montures, les sacs, les outres (guerba). L'art est présent dans la poterie, les femmes fabriquent les ustensiles de cuisine pour l'usage et la décoration. Le bois est utilisé aussi pour les ustensiles de cuisine. Les femmes éduquent les enfants pour leur apprendre la langue berbère orale. L'éducation est inspirée des principes de l'islam. Les enfants apprennent la langue arabe en premier puis le français dès leur jeune âge à l'école. Avant, les hommes étaient en majorité des bergers et d'autres faisaient du commerce. À l'époque actuelle, les hommes exercent plusieurs métiers, ainsi que les femmes.

Les hommes et les femmes prennent leurs repas dans des salles à manger séparées lors des fêtes.

Dans les douars et dans les régions montagnardes, la femme s'occupe de toutes les grandes tâches ménagères de la maison. Elle s'occupe du budget et du travail de la terre. Les jeunes Chaouies s'occupent également des animaux domestiques (chèvres, poules, traite des vaches, etc.)[40].

Avant les années 1990, Les femmes ramassaient le bois pour faire du feu et apportaient l'eau à la maison. La plupart des douars étaient dépourvus d'électricité et d'eau courante. Le lavage des vêtements s'effectue en rivière en été[40].

La femme se marie à condition que le futur mari puisse donner une forte somme d'argent et offrir une grande quantité d'or (plusieurs bijoux)[40]. La cérémonie de mariage est particulière dans les familles Chaouies, mais elle diffère d'une famille à l'autre. Une des coutumes de mariage : dès que le mari entre dans la maison de ses beaux-parents, la mariée s'échappe et est remplacée par sa cousine...

Les femmes n'ont pas le droit de se marier avec un étranger en général. Elle doivent se cacher à la vue d'un homme étranger ou mettre une écharpe. Cependant, les us et costumes sont différents pour chaque tribu Chaouie en général.

La médecine traditionnelle chaouie utilise des plantes pour la guérison de certaines maladies. Le beurre salé (dhane) est très utilisé contre la toux, ainsi que le miel et l'huile d'olive. Les femmes des régions montagnardes consultent souvent les marabouts pour prendre le pouvoir aux hommes[40]. Et la superstition est monnaie courante.

Le henné (hanna)est utilisé comme un produit cosmétique et de beauté pour les femmes et les enfants.

L'aspect communautaire est important chez les Chaouis. Plusieurs greniers utilisés comme garde-manger sont aménagés par la population locale dans des abris montagneux.

Plusieurs rites sont célébrés (le jour de l'an, la fête de l'automne, les rogations, les fêtes musulmanes, etc.)[41] dans la région des Aurès et selon les tribus. Chaque tribu a sa manière de fêter et selon un calendrier propre à chaque tribu et à chaque région. À Menaa, la fête de Bou Ini qui était célébrée peu avant la colonisation française consiste à faire un changement d'une pierre de la maison et à changer la terre qui entoure le foyer. Le rite se déroule huit jours avant la fin de l'année et est pratiqué par les femmes[42]. Les Ouled Abdi ne célébraient pas cette fête de Bou Ini.

Avec la mondialisation et la modernité, plusieurs changements ont affecté les Chaouis dans leur mode social. Il existe une forte diaspora de Chaouis en Europe et en Amérique du Nord. En France, la sénatrice française Samia Ghali a des parents chaouis[43].

La femme chaouie à travers la littérature

Bijoux chaouis, musée de l'Homme, lors d'une exposition dédiée à Germaine Tillion

Liliane Amri s'est mariée à un Chaoui et elle est auteure du roman La Vie à tout prix. Son livre est une autobiographie et elle livre une description de la vie des Aurès, surtout des femmes, pendant les années 1960 à 1990. Elle parle parfaitement le chaoui et elle a contribué au développement de la région des Aurès.

Germaine Tillion a séjourné dans les Aurès pendant des années. Elle a fait un grand travail scientifique sur la région des Aurès[44],[45]. Elle a envoyé des lettres au gouvernement français pour défendre la cause des Algériens pendant la guerre d'Algérie.

Dans son ouvrage, Mathéa Gaudry décrit la vie des femmes Chaouis de la partie des Aurès. Elle trace l'historique de la glorieuse Kahina. Elle décrit les us et coutumes de cette région et des jeunes Chaouies en particulier dans la période coloniale en 1929. L'auteure présente aussi la vie quotidienne de ces femmes[46].

Thérèse Rivière et Fanny Colonna dans leur livre illustré Aurès/Algérie, 1935-1936: photographies présentent un nombre considérable de photos de la société chaouis[47].

Gastronomie chaouis

Assiette de couscous avec pois chiches et légumes.

« Imensi n yennayer » ou la fête de l'année de Yennayer, les femmes chaouies préparent des repas spéciaux lors des fêtes et des cérémonies de mariages. Le couscous chaoui, dit Barboucha, est différent de celui des Kabyles. La chakhchoukha, le tletli, l'aiche, l'Ousbane, la Kesra, la Harchaia, El Mergua ou djari, Zehraoui, zrir, etc., en général, la cuisine de l'Est de l'Algérie représente la tradition culinaire des Chaouis. Fatima Zohra a écrit un livre sur la cuisine de l'Est d'Algérie. Elle décrit quelques recettes chaouies[48].

Dans les régions montagnardes, les femmes conservent les aliments grâce à la technique du séchage. Les Chaouis ne connaissaient pas la conservation au moyen du vinaigre. Vers 1980, la vie des Chaouis, qui vivent dans les zones difficiles, a commencé graduellement à changer. Parmi les produits qui devaient être conservés on trouve le poivron, les tomates, la viande, le beurre salé, les figues, l'huile d'olive, le miel, etc.

On peut citer la Berboucha (couscous en chaoui) qui est typiquement Berbère, chakhchoukha, Trida, le refis, etc.

Les plats typiques de la ville de Batna et sa région sont :

  • Bounarine : gratin à base de viande d'agneau hachée et d'œuf. Préparation très particulière.
  • Bouadane : boyau d'agneau (boudin) farci de viande d'agneau hachée et de condiments. Se fait à l'Aid El Adha.
  • Boulfaf : foie d'agneau aux aromates enveloppé de graisse d'epiploon. Se fait à l'Aid El Adha.
  • Berboucha bel'hemm (ettam, couskssi) : couscous au gigot d'agneau et aux légumes.
  • Berboucha bel hlib, guedid oul kabouya : couscous à la sauce lactée aux légumes (potiron) et à la viande salée séchée. Plat hivernal typique des familles modestes.
  • Laïch el Har bel gueddid : gros grains de semoule à la sauce rouge pimentée et à la viande salée séchée. Plat hivernal.
  • chakhchoukha : feuilles de pâte cuite à la sauce rouge, au bœuf et poulet.
  • Variétés de Galettes : El Qassra (au levant), Rekhsiss (sans levain), Laghrayef (Baghrir), El Msemnettes (Msemen), Errougag
  • El Mahjouba : feuilles de pâte cuite farcies aux condiments, ail, oignon, tomate et piment.
  • Achourchour ou Oum Erzayem : Rekhsiss émietté à la sauce aux légumes (tomate, oignons, pommes de terre) et arrosée de beurre fondu ou smen. Jadis plat du pauvre, aujourd'hui plat de luxe car peu de jeunes Batnéennes savent encore le faire. C'est un plat de festivité.
  • Kessra oudchicha : feuilles de pâte cuite émiettées noyées dans une sauce rouge à base de blé concassé. Jadis plat du pauvre, aujourd'hui plat couru par les connaisseurs.
  • Zirawi ou Erfis Ezziraoui : c'est une spécialité locale fort prisée par les batnéens. C'est un agrégat fait de semoule cuite en galette dure, écrasée pour en faire une fine pâte imbibée de miel, de smen et saupoudrée de noix concassées. Le principe veut que ce produit soit mis en jarre pendant six mois pour que le miel imbibe totalement la pâte et que le smen descende au plus bas de la jarre. De nos jours, la préparation est plus rapide et le produit étant tellement bon que personne ne résiste à en manger avant la fin de la préparation. Un peu de petit lait ou de lait cru accompagne Erfis Ezziraoui.
  • Pâtisserie traditionnelle : Erfiss, Lebradj Erbii, Tamina ou Rouina (se sert soit au miel et au beurre, soit au lben, soit à l'eau).
  • plats importés de Constantine et adaptés localement : Trida, Tadjine lahmar (lahlou), ljéri.

La musique traditionnelle chaouie

Pour consulter un article plus général, voir : Musique algérienne.

Le folklore est diversifié dans les régions des Aurès. La musique traditionnelle est bien représentée par nombreux chanteurs aurassiens. Le premiers chanteurs qui ont connu un succès international sont Aissa Jermouni et Ali Khencheli[49]. Le style de musique Rahaba est propre à toute la région des Aurès. De plus, plusieurs styles de musique existent comme le style arabo-andalous, l'un des chanteurs chaouis Salim Hallali. Plusieurs chanteurs des Aurès se sont inspirés de ce style comme Youcef Boukhantech.

Les femmes ont pu avoir leur place sur la scène nationale. La télévision algérienne diffusait les chansons de Thelja (Ya Saleh) et de Beggar Hadda dans les années 1970. Aussi, Houria Aïchi a enregistré plusieurs albums en France.

Un autre genre de musique moderne chaouie s'est imposé dans la région. Cette musique est un mélange de rock, de blues, de folk et de raï en langue chaouie et en arabe. Quelques chanteurs et musiciens s'inspirent de la musique arabe. Les genre Zorna, musique sétifienne, Diwan, etc. sont joués par quelques musiciens aurassiens.

Économie

Aurès les Gorges du Rhouffi.jpg

Économie traditionnelle

L'élevage et l'agriculture et le commerce font partie des traditions Chaouis. Dans les zones agricoles, la femme aide l'homme dans l'élevage et dans l'agriculture. Le commerce est lié aux domaines des hommes exclusivement. Il existe des greniers appartenant à une tribu. Le grenier, c'est un lieu où sont entreposés des aliments naturels. La tribu des IHaddaden a construit un grenier de huit étages. Des cérémonies sont organisées chaque mois de mai dans ce lieu[50]. Les tribus construisent des maisons dans les auteurs des vallées des Aurès et choisissent un endroit pour bâtir les greniers. En général, il y avait toujours des gardiens pour empêcher la dilapidation du stock par les brigands des autres tribus voisines. Dans les greniers, plusieurs denrées sont gardées pendant plusieurs années. Aussi, l'eau est bien préservée en cas de sècheresse.

Économie moderne

Pendant la colonisation française, le taux de scolarisation de la région des Aurès était l'un des plus bas de l'Algérie française. Et après l'indépendance, la majorité des douars ne disposaient pas de l'électricité ni de l'eau courante. L'exode rural dans les années 1970, L'État algérien va relancer plusieurs projets pour freiner cet exode. Une forte immigration vers la France, la majorité des Chaouis travailleront sur les chantiers de construction dans les années 1960. Le projet de la réforme agraire, la construction d'établissements scolaires (écoles, centres de formation, université), la scolarisation obligatoire, etc. Tout cela va améliorer graduellement la situation économique de la région des Aurès. Plusieurs artisans dans plusieurs domaines vont investir dans les villes. Le début de l'industrialisation dans les villes de l'Aurès à l'époque du président Boumedienne. L'assainissement des routes et des ponts, la construction de l'aéroport de Batna, l'installation du réseau électrique et du gaz naturel dans les zones éloignées, la construction d'un barrage hydraulique, etc., dans les années 1990, Tout cela facilitera les investissements[51]. La Guerre civile algérienne, le banditisme et le tribalisme vont freiner l'économie dans la région dans les années 1990 et au 21e siècle[52]. Les compagnies Chinoise viennent pour investir dans la région des Aurès[53].

Religions

Articles détaillés : Croyances berbères et berbères.


Pendant l'Antiquité, les cultes berbères étaient pratiqués librement au début de la présence romaine. Au musée de Timgad, plusieurs fresques représentent les divers cultes Berbères.

Hérodote mentionne que les Berbères antiques vénéraient la Lune et le Soleil, auxquels ils offraient des sacrifices. Ifri, déesse de la guerre, très influente en Afrique du Nord, était considérée comme la protectrice des marchands et figurait à ce titre sur les pièces de monnaie berbères. Pline l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquer Africa (nom latin d'Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.

Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête de taureau, fils d'Ammon. Corippus mentionne un certain Laguatan (la tribu des Luwata et sont Zénète), grand prêtre de Gurzil, combattant les Byzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil[54]. Parmi les ruines de Ghirza, en Libye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.

Pendant la Numidie, à N'Gaous dans les Aurès, plusieurs stèles africaines (Molchornor " sacrifice d'un agneau"[55] ou stèles de Saturne avec mention d'un sacrifice particulier)[56] ont été trouvées par les chercheurs et signalées par les historiens.

Koceila était de confession chrétienne et il y avait plusieurs églises dans les régions chaouis. L'influence de l'Église était considérable au temps de saint Augustin et pendant les donatistes près de Khenchela à Baghaï, et aussi lors des Byzantins.

Avant l'islamisation, certains berbères également étaient païens[57].

Au Moyen Âge, selon l'historien Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le judaïsme[58].

Il rapporte : « Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu'ils avaient reçus de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle appartenait la Kahena, reine qui a résisté à l'invasion musulmane et fut tuée au cours d'un des nombreux combats qu'elle avait livrés. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l'Ifrikïa, les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa[59] ».

Ibn Khaldoun distinguait donc :

  • les Djeraoua (ou Djerawa), tribu qui habitait les Aurès et à laquelle appartenait la Kahena, qui est une reine guerrière berbère, tuée par les Arabes à l'époque des premières invasions
  • les Nefousas (ou Nefzaouas), les berbères de l'Ifriqiya
  • les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa (nom arabe correspondant au Maroc).

Les tribus citées sont donc originaires de l'actuelle Tunisie (ancienne Ifriqiya), des Aurès et de l'actuel Maroc. Mais Ibn Khaldoun ne donne pas plus de précisions sur ces tribus. Dans d'autres chapitres de son "Histoire des Berbères", Ibn Khaldoun traite de la résistance de la Kahena à la conquête arabe ou de l'histoire des tribus citées mais sans plus mentionner leur religion.

Mais d'après Gabriel Camps, les deux tribus berbères, Djerawa et Nefzaouas, étaient de confession chrétienne avant l'arrivée de l'islam[60].

Pendant l'islamisation, la population chaouis était Kharidjites en opposition au régime totalitaire, mais l'arrivée des fatimides changera la donnée des régions chaouis. Plusieurs conflits éclatent. La région bascule dans le dogme chiite pendant plusieurs années jusqu'à ce que les Hammadides se détachent du régime chiite et font allégeance aux régimes des Abbasides contrairement aux Zirides. Le mouvement almohade est fondé, au début du XIIe siècle, par Muhammad ibn Tumart. Il s’oppose au rite malikite pratiqué par les Almoravides, il était influencé par le chiisme. Par la suite, Abd al-Mumin (Almohades) et sa famille prennent tout le Mahgreb jusqu'à l'arrivée au pouvoir du dogme sunnites des Hafsides et des Zianides . Les Mérinides avait le pouvoir dans le Constantinois. Les Zianides n'imposeront pas une doctrine quelconque, mais la population imposera le malékisme[61]. La construction des mosquées importante était seulement dans les villes à forte concentration jusqu'à l'arrivée des mouvements des zaouia ou des marabouts qui ont joué un rôle dans la société. Dans les montagnes, chaque tribu ou confédération construisait une mosquée en pierre destinée seulement au clan de la famille.


Tribu chaouies

Article détaillé : Tribus Chaouis.

Les tribus chaouies ont été recensées par Mohamed Nadir Sebaâ. D'autres historiens français ont réalisé quelques études sur les tribus chaouies. Les historiens du Moyen Âge ont également pu établir toute la liste des tribus de la région des Aurès et du Maghreb.

Une forte communauté de Kabyles vit dans les Aurès venant de (petite Kabylie) ou de la grande Kabylie. Ceux-ci vivent principalement dans les villes dans les Aurès. Les Mozabites tribu zénète vivent aussi dans la ville de Batna depuis le début du XXe siècle.

Les tribus chaouies sont actuellement concentrées dans les grande villes des Aurès, un important exode rural a débuté au 19e siècle. Cependant, quelques-uns restent dans les douars d'origine.

Les gens fuient les conditions difficiles des zones montagneuses et rurales. Les déplacements sont facilités grâce aux réseaux routiers et aux transports en commun déployés par des compagnies privées aux 20 et 21 e siècles.

La ville de Batna est une métropole qui rassemble toutes les tribus chaouies et les tribus des autres Wilayas d'Algérie.

Sports

Football

L'entraineur algérien Rabah Saadane est natif des Aurès, à Batna.

L'US Chaouia est le seul club Chaoui à avoir remporté jusqu'à présent le championnat algérien . Ce fut en 1994 . Malgré le nombre de clubs dits Chaoui ou des Aurès tels que le CA Batna, l'AB Merouana, le MSP Batna pour ne citer qu'eux ; et malgré la présence constante des clubs Chaouis sur le devant de la scène footballistique, les clubs des Aurès peinent à reporter des titres . Cela étant du essentiellement au fait que les talents formés dans ces clubs s'expatrient très rapidement dans les Clubs alentours pour des raisons sportives mais aussi financières. Ainsi, Lazhar Hadj Aïssa joue à l'ES Sétif. Depuis deux trois ans, les clubs de football auressiens semblent connaître une certaine stabilité dans leurs résultats ce qui augure un bel optimisme.

Plusieurs joueurs de football chaouis expatriés brillent actuellement de par leur résultats tels que Antar Yahia et Ryad Boudebouz ou chez les jeunes Nadjem Lens Annab[62], Salem Mabrouk[63], Najib Ammari[64], Yanis Abbès[65]

Autres Sports

Le boxeur algérien Fodil Madani est né à Batna et est Chaoui. Jeune et déjà assez expérimenté. Récemment, en août 2009, il a combattu pour la ceinture WBA catégorie 52 kg face au Burkinabé Alexis Kaboré mais a été injustement disqualifié par l'arbitre pendant le combat[66],[67],[68].


Maison traditionnelle chaouie

Berbères au pluriel

Plusieurs nations sont venues partager le mode de vie des Berbères dans l'Aurès. Selon Salluste, les Maures faisaient partie de l'armée d'Hercule venus d'Espagne[69] composé des Perses, d'Arméniens, et de Mèdes[70]. Ils se sont mêlés aux populations autochtones Gétules du Maghreb actuel. Ils se sont installés dans les montagnes du Maroc et aux Aurès en Algérie et en Libye.

Les principales tribus berbères dans les Aurès:

  1. Ayth Aâdi originaire des environs de la ville de Batna.
  2. Ayth Ghouata se confond avec la grande tribu berbère Laâwawta ou Luwata ou Louwa au singulier au pluriel Ilwaten (fractions de B. Badis et B. Rihan de N'gaous et la tribu de B. Séada qui sont tous berbère dans les Aurès) [71].
  3. Ayth Khoudhrane, ils sont originaire de Aïn Touta
  4. Haraktas c'est une fraction de la grande tribu des Houaras ils se situent principalement à Ain el Baida
  5. El Souamaâ originaire de Lazrou
  6. Chaanba tribu qui descend des Banu Sulaym nomade, mais ils habitent les régions du Sud et non les Aurès. Ils viennent juste faire du pâturage au Nord[72]
  7. Srahna origine Kimmel[73]. Ils sont formés par les Ben Ganah et les Bou Akkaz.
  8. Cheurfa origine du village de Kimmel et qui ont été en partie arabisé[73].
  9. Ayth Zian (Zyan sont d'origine berbères, ils font partie des Banou Zian Zénètes), Ils sont formés par les tribus: les Houamed, les Fizara, les Amra, les Zerara, les Sebgag, les Said et les Arif. Ils sont dans Djemorah, Branis, Beni Souik et Guedila, Ain Touta, El Ksour, Tilatou et N’Gaous.
  10. Righa groupe important qui appartient aux Maghraouas, installé principalement dans les plaines et qui a eu un rôle important dans l'histoire de la région des Aurès et ses alentours
  11. Sindjas tribu appartenant aux Maghraouas et prirent les montagnes et était en conflit avec les Righa continuellement.

Etc.

Les grands personnages historiques

Les personnages historiques les plus important issus du peuple Chaoui ou des populations qui l'ont précédé :

Parmi les autres grandes figures de l'histoire du territoire des chaouis, il y a : Antalas, Apulée, Medghassen, Yabdas, Koceila, Kahina ou Dihya, Fatma Tazouguerth, Zaatcha, Ben Badis, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'hidi, Mohammed Boudiaf, Si El Haouès, Rabah Bitat, Abdelhamid Ababsa Kateb Yacine, Slimane Benaïssa, Aissa Jermouni, Beggar Hadda, Dahmane El Harrachi, Liamine Zeroual, Bourabou, Hamma Melakhsou, Ali Benflis, Rabah Saadane, Ali Khencheli, Abbas Laghrour, Tahar Ouettar, Rachid Boudjedra, Mohamed Lakhdar Maougal, Abdelhak Brerhi, Larbi Tebessi, Ammar Talbi, Mohamed Tahar Abidi, Khaled Nezzar, Nouari Nezzar, Mériem Bouatoura, Ziza Massika, Merarda Mostefa Bennoui, med nadhir sebaa, rabah saadane, khoukha boudjenit, lala aicha brahimi ziqoun, zbida boudjenit, mehand el fatmi:sifi mokdad;cheriet lazhar ; hamaidia abderrahmane;zebiri tahar;cherif mahmoud ;

Liens externes

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Voir aussi

Bibliographie

  • Mohamed Nadir Sebaâ, L'Histoire, les Aurès et les Hommes. Édition Numidia, Alger.
  • Ibn Khladoun, Histoire des Berbères, Slane, Édition Berti, 2003 Alger
  • Histoire de l'Afrique septentrionale depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française, 1830, p. 188, Enest Mercier, tome 1
  • Monographie de l'Aurès, Delartigue.

Notes

  1. http://www.centrederechercheberbere.fr/chaouia.html
  2. http://www.centrederechercheberbere.fr/aures.html
  3. http://www.britannica.com/EBchecked/topic/539107/Shawia
  4. a, b, c, d, e, f et g Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères
  5. Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique ...
  6. Hommage à Kateb Yacine. De Collectif, page 195. Publié par L'Harmattan, 2006. (ISBN 2-296-01301-5) version en ligne du livre
  7. Vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires
  8. Histoire des berbères et des dynasties musulmanes, le baron de Slane
  9. De la question berbère au dilemme kabyle à l'aube du XXIe siècle, Maxime Ait Kaki
  10. Souvenirs d'une exploration scientifique dans le Nord de l'Afrique, Jules-René Bourguignat
  11. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province ... De Société archéologique, page 112 et 113 [1]
  12. Histoire de l'Afrique septentrionale depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française 1830, p 188, Enest Mercier, tome 1
  13. Les civilisations de l'Afrique du nord Berbères-Arabes Turcs De Victor Piquet
  14. Histoire du Maroc des origines à l'établissement du Protectorat français, Henri Terrasse
  15. Histoire du Maroc des origines à l'établissement du Protectorat français
  16. Tunisie, habiter sa différence : le bâti traditionnel du Sud-Est tunisien. De Mohamed-Habib Daghari-Ounissi. Publié par L'Harmattan, 2002. (ISBN 2-7475-2186-9) version du livre en ligne
  17. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province... De Société archéologique de la [2]
  18. Jean-Pierre Marin (préf. Jean Deleplanque), Au forgeron de Batna, Paris, L'Harmattan, coll. « Graveurs de mémoire », 2005, 493 p. (ISBN 2747593118) (OCLC 123475998) [lire en ligne], p. 181 
  19. INALCO
  20. Malek Boudjellal, « Le Chaouia », INALCO, 2007. Consulté le 8 septembre 2009
  21. L'Aurès, escalier du désert De Georges Rozet, Roger J. Irriéra
  22. Byzantion, revue internationale des études byzantines De Paul Graindor, Henri Grégoire, Société belge d'études byzantines [3]
  23. Genèse de l'Occident chrétien De Roland Tournaire
  24. Histoire des Romains De Victor Duruy
  25. Le passé de l'Afrique du Nord Les siècles obscurs. Avec 25 illustrations hors De Émile Félix Gautier [4]
  26. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province ... De Société archéologique [5]
  27. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province ... De Société archéologique de la [6]
  28. Histoire de l'émigration kabyle en France au XXe siècle réalités culturelles... De Karina Slimani-Direche [7]
  29. Dialogues d'histoire ancienne De Université de Besançon, Centre de recherches d'histoire ancienne
  30. Les cultures du Maghreb De Maria Angels Roque, Paul Balta, Mohammed Arkoun
  31. [8]
  32. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduction de William McGuckin de Slane, éd. Berti, Alger, 2003, p. 849 (ISBN 9961690277)
  33. a et b Les dons de la mer: Beni Haoua, de la tribu à la cité. De Djelloul Belhai. Publié par L'Harmattan, 2006. (ISBN 2-296-00171-8). P68 version du livre en ligne
  34. Au forgeron de Batna. De Jean-Pierre Marin, Jean-Pierre Marin - Préface de Jean Deleplanque. Publié par L'Harmattan, 2005. (ISBN 2-7475-9311-8). Page 81version en ligne
  35. Xavier Coppolani fils de Corse, homme d'Afrique : fondateur de la Mauritanie, Georges Coppolani[réf. incomplète]
  36. Encyclopædia universalis, Jacques Bersani, Claude Grégory, Encyclopaedia universalis France, Encyclopædia Universalis (Paryż, Francja)[réf. incomplète]
  37. a, b et c [9] Société géographique française]
  38. Monographie de l'Aurès, Delartigue
  39. bijoux
  40. a, b, c et d Liliane Amri, La Vie à tout prix, édition Presse de la renaissance
  41. Bulletin de la Société de géographie, Société de géographie (France)
  42. Bulletin de la Société de géographie De Société de géographie (France)
  43. Liberté Algérie presse
  44. Thérèse Rivière, Fanny Colonna, Aurès/Algérie, 1935-1936 photographies
  45. Germaine Tillion, Il était une fois l'ethnographie
  46. La femme Chaoui de l'Aurès, Mathéa Gaudry, édition Chihab- Awal
  47. livre en ligne
  48. La Cuisine algérienne, Fatima Zohra Bouayed, ENAG, Alger
  49. Algérie, Dominique Auzias
  50. Persée Journal de la société africaine,140 p
  51. Chambre du commerce et de l'industrie des Aurès
  52. Elwaten
  53. Elwaten
  54. John Morris, Arnold Hugh Martin Jones, John Robert, The prosopography of the later Roman Empire, p. 612
  55. L'Univers phénicien. De Michel Gras, Pierre Rouillard, Javier Teixidor. Collaborateur Pierre Rouillard, Javier Teixidor. Publié par Arthaud, 1989. ISBN 2-7003-0732-1. Page 178
  56. De Ségolène Demougin, École pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques. Publié par Droz, 2006.ISBN 2-600-01099-8. Page 92
  57. Le Christianisme en Afrique : déclin et extinction, J. Mesnage. Publié par Adolpe Jourdan, 1915. Notes sur l'article: v. 2. Page 150
  58. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction de William McGuckin de Slane, éd. Paul Geuthner, Paris, 1978, t.  1, p.  208-209
  59. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction de William McGuckin de Slane, éd. Paul Geuthner, Paris, 1978, tome 1, pp. 208-209
  60. [réf. incomplète]Gabriel Camps, Les Berbères – Aux marges de l'histoire.
  61. L'Algérie: histoire, société et culture. Par Hassan Remaoun. Publié par Casbah, 2000. ISBN 9961-64-189-2. page 22
  62. http://www.dzfoot.com/article-1642.php
  63. http://www.dailymotion.com/video/x73e8l_salem-mabrouk-interview-algeriafoot_sport
  64. http://www.dzfoot.com/news-4486/interview-a-la-decouverte-de-najib-ammari-om/
  65. http://www.dzfoot.com/news-4762/interview-a-la-decouverte-de-yanis-abbes-om/
  66. http://www.lefaso.net/spip.php?article32319
  67. http://www.elwatan.com/Huit-combats-le-29-mai-a-Bejaia
  68. http://ffboxe.com/pages/boxeprofessionnelle/news-5761-Resultats-a-Ait-RZine.html
  69. Histoire de la décadence et la chute de l'Empire romain Edward Gibbon, Jean Alexandre C. Buchon
  70. L'Univers histoire et description de tous les peuples, Ferd Hoefer
  71. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères p 173,174 Slane, Berti, Alger2003
  72. les parlers arabes de la région du mzab De Jacques Grand'Henry, p 3, Brill Archive, 1976 (ISBN 90-04-04533-3) version du livre en ligne
  73. a et b L'Aurès, ou, Le mythe de la montagne rebelle De Jean Morizot. L'Harmattan, 1991. (ISBN 2-7384-0965-2), page 228. version en ligne

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