Iberie

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Ibérie

Page d'aide sur l'homonymie Il ne faut pas confondre l'Ibérie avec: 1.le territoire occidental des peuples, peut-être celtes, nommés Ibères, habitant la péninsule Ibérique ; 2. le duché d'Ibérie, une province de l'est de l'Empire Byzantin (nord-est Turquie).
Royaume d'Ibérie

იბერია (ka)


299 av. J.-C. — 600

Ge 14f.gif BagrationCOA.JPG
Drapeau Armoiries

Développement du Royaume d'Ibérie
Développement du Royaume d'Ibérie

Informations générales
 Statut Monarchie absolue
 Capitale Mtskheta
Tbilissi
 Langue(s) Géorgien, araméen, grec
 Religion(s) Polythéisme, Orthodoxie
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Population
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Superficie
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Histoire et événements
 299 av. J.-C. Unification de la Géorgie orientale
 1 Arrivée des Artaxiades au pouvoir
 55 Division de Mtskheta et d'Armaz
 130 Réunification
 189 Arrivée des Arsacides au pouvoir
 284 Fondation de la dynastie chosroïde
 337 Évangélisation de l'Ibérie
 600 Abolition de la monarchie
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Pouvoir exécutif
   Roi
 299 - 234 av. J.-C. Pharnabaze Ier
 116 - 132 Pharasman II
 189 - 216 Rev Ier
 284 - 361 Mirvan III
 447 - 522 Vakhtang Gorgassal
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Pouvoir législatif
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Entités précédentes Entités suivantes
Royaume d'Aryan-Kartli Royaume d'Aryan-Kartli
Egrissi Egrissi
Empire sassanide Empire sassanide
Royaume de Kakhétie Royaume de Kakhétie

L'histoire de l'Ibérie en termes de chronologie est très mitigée. Ici, les principales sources sont les Chroniques Géorgiennes.

L'Ibérie (en géorgien : იბერია, en latin : Iberia, en grec : Ἰβηρία), aussi connue sous le nom d'Ivérie (en géorgien : ივერია), est le nom donné par les Grecs et les Romains à l'ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties orientales et sud de l'actuelle République de Géorgie.

Le terme « Ibérie caucasienne » (ou Ibérie orientale) est utilisé pour distinguer la région caucasienne de la péninsule ibérique, où se situent les actuels Espagne, Portugal et Andorre. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide (autre ancien État géorgien, situé sur la côte orientale de la mer Noire), le noyau de la population géorgienne actuelle.

Sommaire

Histoire

Premiers temps

La région n'était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères » (les Ibères orientaux) par les anciens auteurs. Plus tard, les indigènes nommèrent leur propre pays la « Karthlie », d'après le chef mythique des Ibères, Karthlos, fils de Targamos, qui vint s'installer dans le Caucase avec sa famille après l'épisode de la Tour de Babel.

Les Meskhètes, mentionnés par différents historiens classiques, et leurs possibles descendants, les Saspères (qui étaient mentionnés par Hérodote), purent jouer un rôle crucial dans la consolidation des tribus habitant la région. Les Meskhètes s'établirent petit-à-petit vers le nord-est, fondant par la même occasion des colonies. La principale colonie était Mtskheta, la future capitale du royaume d'Ibérie. La tribu habitant Mtskheta était dirigée par un mamasakhlissi (« Chef de la Maison », en géorgien).

La source médiévale géorgienne Moktsevay Karthlisay (Conversion de la Karthlie) parle d'un certain Azon et de son peuple, qui venait de l'Aryan-Karthlie (la Karthlie persane), le lieu des origines des proto-Ibères qui fut dominé par les Achéménides jusqu'à la chute de l'empire perse. Azon se serait établi à Mtskheta. Mais une autre source géorgienne, la Karthlis Tskhovréba (Vie de la Karthlie) prétend qu'Azon était un officier d'Alexandre le Grand, qui massacra la famille régnante de Mtskheta et qui conquit la région, avant de se faire vaincre à son tour par le prince Pharnabaze, neveu du défunt mamasakhlissi, aux alentours des années 300 av. J.-C.

L'histoire de l'invasion d'Alexandre le Grand en Ibérie, même si entièrement inventée par les historiens médiévaux, fait toutefois réfléchir sur la vérité de la légende selon laquelle la monarchie ibère se serait établie durant la période hellénistique et le désir de la littérature géorgienne de créer une relation entre Alexandre le Grand et la Géorgie.

Pharnabaze et ses descendants

Colchis, Iberia, Albania sur une carte éditée à Londres vers 1770.

Pharnabaze Ier, victorieux et dominateur de toute l'Ibérie, prit le titre de roi, probablement entre -299 et -284. Grâce à de fructueuses invasions, il subjugua les États voisins et, à l'aide de traités d'amitié, réduisit à l'état de vassaux les royaumes d'Egrissi (Colchide orientale) et de Dzourdzoukétie (sud de la Tchétchénie). Il assura sa force en se reconnaissant vassal d'Antiochos Ier de Syrie, puis se focalisa sur l'intérieur du royaume. Pharnabaze Ier réforma l'administration chaotique d'Azon, divisa le royaume en saéristavos (grand-duchés), officialisa le panthéon ibère, créa un alphabet et fit construire le premier palais royal d'Ibérie sur la citadelle d'Armaz, palais qui durera jusqu'au VIe siècle. À la mort de Pharnabaze, celui-ci laissa à ses successeurs un royaume puissant et dominateur du Caucase. Ses descendants laisseront tomber les conquêtes dans le sud et se focaliseront sur la stabilité des Portes du Caucase, principale source de la puissance ibère.

La période suivant cette époque de prospérité fut une période de guerre incessante pour l'Ibérie qui dut subir plusieurs invasions des puissances voisines. Elle perdit plusieurs terres au profit de l'Arménie et les terres colches formèrent des principautés indépendantes. À la fin du IIe siècle av. J.-C., le roi Parnadjom Ier fut détrôné par son propre peuple qui plaça sur le trône vacant le prince arménien Artaxias, qui fonda la dynastie artaxiade d'Ibérie.

La période romaine

Cette proche association avec l'Arménie amena le pays à une invasion par le général romain Pompée le Grand, en -65, qui faisait la guerre contre Mithridate VI du Pont et qui étendit la guerre en Arménie. Mais Rome n'établit pas une administration permanente en Ibérie. Dix-neuf ans plus tard, en -36, les Romains marchèrent encore contre le faible royaume et forcèrent le roi Pharnabaze II à s'allier avec eux contre l'Aghbanie.

Pendant que l'autre royaume géorgien de Colchide était administré en tant que province romaine, l'Ibérie accepta librement la protection romaine. Une incription retrouvée à Mtskheta parle du roi Mihrdat Ier (58 - 106) en tant que « l'ami des Césars » et le roi « des pro-Romains Ibères ». L'empereur Vespasien fortifia en 75 pour le même roi la ville de Mtskheta et la citadelle d'Armaz.

Les deux siècles suivants virent une continuation de l'influence romaine sur la région, mais sous le règne de Pharasman II (116 - 132), l'Ibérie regagna quelque peu de son ancien pouvoir. Les relations entre le roi et l'empereur Hadrien étaient tendues. Toutefois, ces relations se détendirent sous le règne d'Antonin le Pieux, pendant lequel Pharasman visita Rome et eut l'honneur d'avoir une statue à son image sur le forum. Cette période amena un changement majeur dans le statut politique de l'Ibérie envers Rome qui la reconnaissait comme une alliée, et non plus comme un vassal, un statut qui restera le même durant les hostilités entre l'Empire et les Parthes.

Entre Byzance et la Perse

Décisive pour la future histoire de l'Ibérie était la fondation de l'Empire sassanide en 224. En remplaçant la faible et pauvre nation parthe par un État fort et centralisé, les Perses récupérèrent la Karthlie dans leur giron. L'Ibérie devint un État tributaire des Sassanides sous le règne de Shapur Ier (241 - 272). Les relations entre les deux pays semblent avoir été d'abord amicales, tant que l'Ibérie aidait la Perse durant ses campagnes contre l'Empire romain, et le roi ibère Amazap III (260 - 265) était listé dans les sources officiels persanes comme un vassal de Ctésiphon. L'Ibérie perdit alors son identité nationale et les Sassanides, grâce à leurs agressivité, réussirent à établir le zoroastrisme comme religion nationale, entre 260 et 290. Toutefois, la paix de Nisibe de 298 assura à Rome le contrôle du Caucase et le nouveau roi Mirian III fut reconnu par Rome en tant que premier roi de la dynastie chosroïde. La prédominance byzantine en Ibérie sera encore plus cruciale à partir de la conversion de Mirian III au christianisme, vers 317. Cet évènement se serait produit grâce à une missionnaire cappadocienne, sainte Nino, dont le père était un général romain qui combattait dans les armées de l'empereur Maximien Hercule.

La religion deviendra un lien puissant entre la Géorgie et Constantinople et aura un large impacte sur la culture et la société de l'État. Toutefois, après que l'empereur Julien fut défait par les troupes persanes en 363, Byzance céda à la Perse le contrôle de l'Ibérie, et le roi Varaz-Bakour Ier (363 - 365) devint un vassal de Ctésiphon, statut confirmé par la paix d'Acilisène en 387. Mais près d'un demi-siècle plus tard, le roi ibère Pharasman IV (406 - 409) préservera l'autonomie de son pays et cessa de payer tribut à la Perse. Cette indépendance ne durera pas bien longtemps car à la mort du roi, la Perse reprendra le contrôle de l'Ibérie et placera même un vice-roi pour la Karthlie, nommé pitiarkhe. Le pitiarkhe tenait sa fonction héréditairement et le vice-roi possédait de vastes domaines dans le sud de l'Ibérie. Cela inaugura la période de domination persane en Ibérie. Les Ibères assimileront petit-à-petit la culture persane et nombre de Géorgiens abandonnèrent le christianisme. Les Perses favorisèrent l'enseignement de la parole de Zoroastre et, vers les années 450, le zoroastrisme devint la seconde religion officielle de l'Ibérie, parallèlement avec le christianisme. Toutefois, les efforts faits pour convertir les paysans géorgiens étaient généralement infructueux.

Le début du règne du roi ibère Vakhtang Ier, plus tard nommé Gorgassal (447 - 502/22), fut marqué par la résurrection du royaume. Officiellement un vassal des Perse, il sécurisa la frontière nord en subjuguant les peuples caucasiens et réunit les États adjacents de l'Ibérie sous son contrôle. Il établit un patriarcat autocéphale à Mtskheta, et construisit la ville de Tbilissi, qui deviendra la capitale du royaume sous le règne suivant. En 482, il mena une révolte générale contre la Perse et débuta une guerre d'indépendance désespérée qui dura près de vingt ans. Il ne put recevoir un soutien de la part de Byzance et fut finalement vaincu par les Perses en 502.

Rois d'Ibérie

Article détaillé : Liste des rois d'Ibérie.

Les légendes

La légende de sainte Ninon

Elle aurait vécu en Colchide au IVe siècle et y aurait propagé la foi chrétienne. La légende veut qu'elle soit venue au chevet de l'épouse de Mirian III, la reine Nana, qui était mourante et qu'elle l'ait guérie. La reine lui proposa en récompense de l'or et de nombreux présents ; Nino refusa mais demanda en échange la conversion de la reine. Elle l'obtint, puis le roi fit de même, ainsi que tout le royaume.

La légende de Tbilissi

La légende de la création de la capitale, Tbilissi, perdure encore aujourd'hui : le roi Vakhtang Gorgasali chasse dans la forêt et son faucon attaque un faisan. L'oiseau tombe dans une source d'eau chaude et le roi voit de la vapeur sortir de l'eau. Étonné par l'abondance d'eau chaude, Vakhtang donne l'ordre de construire une ville sur cet emplacement et l'appelle Thbili (ou Tphilisi : Tbilissi en géorgien, « l'emplacement des sources chaudes »).


Bibliographie

  • Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie, l'Harmattan, Paris, 1997, 335 p. (ISBN 2-7384-6186-7) [détail des éditions] [présentation en ligne] .
  • (en) David Braund, Georgia in Antiquity: A History of Colchis and Transcaucasian Iberia 550 BC-AD 562, Clarendon Press, Oxford, 1994 (ISBN 0-19-814473-3).
  • Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie depuis l’Antiquité jusqu’ au XIXe siècle, v. 1-7, Saint-Pétersbourg, 1848-58 (lire ce livre avec Google Books : [1], [2]).
  • (en) Otar Lordkipanidze, « The River and City of Colchis », dans Geographica Historica 15, Franz Steiner, 2000 (ISBN 3-515-07271-3).
  • (en) Alexander Melamid, Colchis today, northeastern Turkey,The Geographical Review, American Geographical Society, 1993 (ISBN B000925IWE).
  • Cyrille Toumanoff, Manuel de Généalogie et de Chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie), Édition Aquila, Rome, 1976 [détail des éditions] .
  • (en) Gocha R. Tsetskhladze, « Pichvnari and Its Environs, 6th c BC-4th c AD », dans Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté, 659, Presses Universitaires Franc-Comtoises, Paris, 1999 (ISBN 2-913322-42-5).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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