- Garamantes
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Les Garamantes étaient un ancien peuple libyco-berbère qui nomadisait, depuis le IIIe millénaire avant notre ère, entre la Libye et l'Atlas plus particulièrement autour des oasis de Djerma (nom moderne de leur capitale, Garama) et de Mourzouk. Leur nom signifierait « les gens de la cité ». Ils faisaient partie de cet ensemble de populations à peau sombre qui se distinguent des négroïdes soudanais et des blancs méditerranéens. Il est probable qu'ils auraient été encore plus au Sud, jusqu'au fleuve Niger et la région de Gao.
Hérodote, dans le chapitre IV.183 mentionne le peuple des Garamantes, habitant l'intérieur de la Libye, en situant leur pays à trente jours de la Méditerranée.
Ils étaient en relation avec le Soudan et le Niger et faisaient le commerce d'ivoire, de métaux précieux et d'esclaves à destination de Carthage. Ce furent des cavaliers de l'armée carthaginoise. Les Garamantes avaient des chariots attelés à quatre chevaux, sur lesquels ils pourchassaient les Éthiopiens Troglodytes.
Cornelius Balbus mène une expédition contre eux et les écrase en -21/-20. Ils s’allient ensuite à Tacfarinas et aux Musulames. Enfin, en 70 ils participent au pillage de Leptis Magna, et en 69, la victoire remportée par Valerus Festus permet d’établir un protectorat romain.
Tite-Live et Strabon localisent vaguement les Garamantes entre les Gétules au Nord et les Éthiopiens au Sud.
Dans l’Énéide (VI, 794-795), Virgile cite les Garamantes comme l'un des peuples conquis représentant l'étendue de la domination future (car encore à venir dans le temps du récit, aux temps mythiques d'Enée) d'Auguste : "super et Garamantas et Indos / proferet imperium" (sur les Garamantes et les Indiens, il étendra l'empire).
Gustave Flaubert, dans Salammbô, montre le rôle que tenaient les Garamantes dans les armées carthaginoises de mercenaires, éventuellement anthropophages en cas de nécessité (Chapitre XIV : Le défilé de la hache) :
"Le soir du neuvième jour, trois Ibériens moururent. Leurs compagnons, effrayés, quittèrent la place. On les dépouilla ; et ces corps nus et blancs restèrent sur le sable, au soleil. Alors des Garamantes se mirent lentement à rôder tout autour. C’étaient des hommes accoutumés à l’existence des solitudes et qui ne respectaient aucun dieu. Enfin le plus vieux de la troupe fit un signe, et se baissant vers les cadavres, avec leurs couteaux ils en prirent des lanières ; puis, accroupis sur les talons, ils mangeaient. Les autres regardaient de loin ; on poussa des cris d’horreur ; – beaucoup cependant, au fond de l’âme, jalousaient leur courage."
Courant 2011, des observations satellites ont permis de découvrir un grand nombre de constructions appartenant à la civilisation Garamante[1] prouvant que leur culture était bien plus avancée et historiquement plus importante que ce qui était supposé par les premiers historiens.
Références
- Théodore Monod, L'Émeraude des Garamantes - souvenirs d'un Saharien, Actes Sud, 1992, (ISBN 2-86869-825-5)
- Gabriel Camps, article Garamantes in Jean Leclant dir. Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, Paris, 2005, collection Quadrige, 2464 pages, (ISBN 2-13-055018-5).
- Gabriel Camps, Salem Chaker, Encyclopédie berbère, 1985-2001
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