Economie de l'Algerie

Economie de l'Algerie

Économie de l'Algérie

L'Algérie

Cet article résume les principales caractéristiques de l'économie de l'Algérie.

L’Algérie est un pays d’Afrique du Nord faisant partie du Maghreb. Deuxième pays d’Afrique de par sa superficie, l’Algérie est bordée au nord par la mer Méditerranée sur une distance de 1 280 km. Elle partage également sept frontières terrestres avec les pays suivants : la Tunisie au nord-est, la Libye à l’est, le Niger au sud-est, le territoire du Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali au sud-ouest, et enfin le Maroc à l’ouest.


Indicateurs de l'économie algérienne
Sources : ¹ : CIA, ² : FMI
Monnaie DZD
Organisations régionales Union du Maghreb arabe
Statistiques
Rang pour le produit national brut (2006) [1] 47e
Produit intérieur brut (2007)¹ 135,8 Md $ (taux de change),
270 Md $ (PPA)
Croissance du PIB¹ (2007) 5,3%¹
PIB par habitant¹(2007) 8 050 $ (PPA)
Produit par secteur¹ (2006) agriculture (8,4%), industrie (60,6%), services (31%)
Taux d'inflation¹ (2006) 2,6%
Population vivant sous le seuil de pauvreté¹ (2005) 25%
IDH (2007) 0.733
Population active (2006)¹ 9,31 millions
Population active par secteur agriculture 14%, industrie 13,4%, travaux publics 10%, commerce 14,6%, administration 32%, autres 16%
Taux de chômage (2006)¹ 15,7%
Commerce
Importations¹ 26,13 milliards de dollars FOB (2007)
Principaux pays exportateurs¹(2006) France 22,1%, Italie 8,6%, Chine 8,6%, Allemagne 5,9%, Espagne 5,6%, États-Unis 4,8%, Turquie 4,5%
Exportations¹ 63,3 milliards de dollars (2007)
Principaux pays importateurs¹ (2006) États-Unis 27,3%, Italie 17,1%, Espagne 9,4%, France 8,8%, Canada 8,2%, Belgique 4,3%
Finances publiques
Dette publique¹ (2006) 12,8% du PIB
Dette externe¹ (2006) 4,413 Md $

Sommaire

Énergie

L'Algérie est troisième producteur pétrolier d'Afrique derrière le Nigéria et la Libye et est le premier producteur africain de gaz (Plus de 50% de la production de gaz en Afrique). Le pays est membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et du Forum des pays exportateurs de gaz.

L'Algérie possède la première entreprise africaine dans l'énergie, 12e au rang mondial de son domaine, la Sonatrach qui s'occupe de la distribution de l'électricité et du gaz. La Sonelgaz n'a plus l'exclusivité de l'exploitation et de la distribution de l'électricité, un décret venant de supprimer ce monopole.

Transports

Maritime

La quasi totalité du commerce international est réalisé par la voie maritime, via onze ports de commerce : Alger, Oran, Annaba, Skikda, Arzew/Béthioua, Béjaïa, Mostaganem, Ghazaouet, Jijel, Ténes et Dellys. À l'exception des terminaux gaziers et pétroliers, il y eut très peu de travaux d'aménagements des infrastructures portuaires. Il n'y a pas de transport maritime en cabotage ni pour les marchandises (à l'exception du gaz) ni pour les passagers (malgré quelques tentatives de courtes durées et des projets inachevés).

En 1964 est créée la CNAN, Compagnie nationale algérienne de navigation, qui se voit attribuer le monopole du transport maritime (marchandises, passagers et hydrocarbures) ainsi que le remorquage, la manutention portuaire et les activités annexes au transport maritime (consignation maritime, avitaillement de navires, etc.). À cette époque les ports sont gérés par un organisme d'État unique : l'ONP, Office National des Ports. Au milieu des années 1980, la CNAN est divisée en trois compagnies : la SNTM/CNAN (chargée du transport des marchandises), l'ENTMV (Entreprise nationale de transport maritime de passagers qui prendra plus tard le label d’Algérie Ferries) et la SNTM/HYPROC (Société nationale de transport maritime des hydrocarbures et produits chimiques). Quant au remorquage, il est attribué aux ports. La manutention et l'accostage portuaire de tous les ports sont dévolus à la SONAMA (Société nationale de manutention). Les ports deviennent des SPA (Société par actions) autonomes qui prendront aussi en charge la manutention et le remorquage. La Consignation maritime est dévolue quant à elle à l'ENCAATM (Entreprise nationale de consignation et d'activités annexes au transport maritime) qui prendra plus tard le nom de GEMA (Générale Maritime) et qui gardera le monopole de son activité jusqu'en 1997. La SONATMAG (Société nationale de transit et de magasinage) dont l'activité est clairement définie dans son appellation prendra plus tard le nom de MTA (Maghrébine de transport et auxiliaire).

Aérien

Secteur en pleine expansion grâce aux toutes nouvelles infrastructures faites grâce aux plans de développement du président. Air Algérie est aussi en pleine phase de modernisation. Actuellement le transport arien est assuré par deux compagnies Air Algérie et Tassili Airlines, qui est une filiale de Sonatrach.

Routier

Le plus important du Maghreb et d'Afrique, d'une longueur de 108 302 km, répartie sur 76 028 km de routes nationales/départementales et 32 274 km de routes secondaires, le réseau routier est en plein développement grâce au programme de modernisation des transports routier et ferroviaire (16 milliards de dollars d'investissement public) qui prévoit la réalisation de l'autoroute est-ouest de (1 216 km) et la réalisation de 19 000 km de route.

Quelques chiffres clès de l'autoroute Est-Ouest

  • Longueur  : 1216 km (Normes européennes en 3 voies et parasismique)
  • Début des travaux 2005, achèvement des travaux 2009
  • Coût des travaux : 1130 milliards de dinars (11,3 milliards d'euros)
  • Composée de : 90 viaducs, 6 tunnels, 524 ponts
  • Péage : -

Projet d'autoroute des hauts plateaux

  • Longueur : 1330 km
  • Début des travaux 2009, achèvement en 2012 (?)
  • Coût du projet : quelque 11 milliards de dollars

Réseau ferroviaire

Le réseau ferroviaire s'étend sur 3 973 km et doté de plus de 200 gares couvrant surtout le nord du pays. Il est constitué de 2 888 km de voies normales dont :

  • 299 km de voies électrifiées
  • 305 km de voies doubles.
  • 1 085 km de voies étroites.

et sera developpé davantage pour atteindre 10 000 km en 2014

Industrie

Acier et métallurgie

L'Algérie possède d'importantes réserves en minerai de fer, à Gara Djebilet, près de Tindouf, dans le sud du pays. Ces réserves sont estimées à 1,7 milliard de tonnes exploitables, dont la teneur en métal est de 57%. Investir en Algérie est un projet qui intéresse le géant indien ArcelorMittal, le leader mondial de l'acier a pris 70% du capital du groupe publique de sidérurgie Sider El Hadjar le plus grand complexe sidérurgique d'Afrique. Les projets, pour un investissement de 1,5 milliard de dollars par le groupe égyptien Elezz Steel, porteraient sur l'édification d'une aciérie moderne dans la région de Jijel, à 360 km à l'est d'Alger. Des études de faisabilité du lancement de l'exploitation du gisement de Gara Djebilet seraient menées, à la demande de l'État algérien.[1]

Armement

L'Algérie produit plusieurs équipements militaire pour fournir ses forces armées :

  • des fusils d'assaut AK-47
  • différents équipement légers
  • un véhicule blindé de transport de troupes (le BCL M-5,...)

Elle modernise également ses chars T-72 et a conçu un système de guidage de missiles courte et moyenne portée.

Aéronautique

L'Algérie produit deux types de petits avions, le Firnas-142 et le Safir-43, avion léger utilisé pour l'épandage agricole et l'apprentissage rudimentaire du pilotage.

Navale

L'Algérie construit des corvettes de classe Djebel Chenoua spécialisées dans la lutte anti-navires et dans les opérations SAR.

Pharmaceutique

Le monopôle algérien dans l'industrie pharmaceutique est le Groupe Saïdal (ANTIBIOTICAL, BIOTIC, PHARMAL), et la société TABUK (El-Kendi), ansi Isopharm, et bien d'autres. La production des médicaments couvre 30% des besoins nationaux. 70 unités de production relevant des secteurs privé et public en plus de 21 unités opèrent en Algérie.

Projet (2006 et 2007) :

  • 79 projets industriels pharmaceutiques sont en cours de réalisation, 43 sont en phase de lancement, tandis que 29 usines ont fait des progrès importants, alors que 7 autres sont en période de production expérimentale.
  • Pour ce qui est de la production de l'insuline, l'usine de Constantine qu'on peut qualifier de réalisation majeure et sa production dépassera les 100% des besoins nationaux. Avec une capacité de production de cinq millions d'unités par an, Saïdal pourrait certainement prétendre à l'exportation. l'Algérie importe actuellement 2,5 millions d'unités par an (insuline).(source : ministre de la Santé, octobre 2006, journal La Tribune)
  • le groupe compte investir 230 millions d'euros durant la periode 2007-2015 pour construire huit nouvelle unite de fabrication qui permettront de realiser un chiffre d'affaire de 2.4 milliards de dinards en 2015.(source:pdg de saidal;elwatan).

Agro-alimentaire

Listes des entreprises algériennes :

Agro-alimentaire

Industrie automobile

SONACOM (Société Nationale de Construction Mécanique) qui fabrique, produit et exporte à travers tout le Maghreb, l'Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient, elle possède plusieurs divisons (SNVI, ENMTP, CMT, PMA):

1) SNVI (Entreprise Nationale des Véhicules Industriels) à Rouiba: constructeur de véhicule industriel, Bus et camion, véhicules spéciaux…....

2) L'ENMTP (Entreprise Nationale de production de Matériels de Travaux Publics) est une Entreprise de production de matériels de travaux publics et est constituée de: l’unité de production de dumpers et bétonnières (UMBH)située à El-Harrach, Alger, érigée en filiale 100% ENMTP depuis juillet 2007 (SOMABE), l’unité de production de Grues distributrices située à Bejaia. De deux (02) unités de production à fort potentiel technologique situées sur le même site de Ain Smara à Constantine : l’unité de production de pelles et grues (CPG), l’unité de production de compresseurs compacteurs(CCA). de quatre (04) unités commerciales et de distributions situées respectivement à : Alger, Oran, Annaba (Berrahal) et Constantine (Ain Smara).

3) CMT (Complexe moteurs tracteurs) de Oued Hamimime (près de Constantine): complexe des fabrications des tracteurs et machines agricoles et moteurs..., et la PMA Trading (entreprise publique des matériels agricoles).

Bâtiment, travaux publics

L'Algérie est en plein développement et en pleine reconstruction après plus de dix ans de terrorisme. De nombreuses sociétés ont ainsi émergé comme ETRHB mais également le grand groupe de construction algérien COSIDER qui travaille actuellement sur le métro d'Alger en collaboration avec d'autres entreprises. À noter que ce secteur est beaucoup investi par des sociétés chinoises. En effet 97 000 Chinois vivent en Algérie pour travailler dans le bâtiment .

Chimie

L'ENIP filiale de la Sonatrach est la société de fabrication de produits chimiques. Cette dernière est cantonnée dans la fabrication de produits tel que le méthanol ou la soude. Récemment privatisée, la société Asmidal produit de l'ammoniaque. l'Algérie dispose aussi d'une zone pétrochimique et d'un terminal gazier (zone d'Arzew) pour la purification et liquéfaction du gaz.

Logements

L'Algérie compte 553 000 logements précaires. Le chiffre représente 8% du parc de logements en Algérie. Comment le gouvernement compte-il procéder pour trouver une solution à ce problème ?

Une des nombreuses cités de Bab Ezzouar

Pour le ministre de l'Habitat, « l'Etat a pris les mesures nécessaires à même de permettre l'éradication des constructions précaires», comme le prouve la loi de finances 2008. Cette dernière consacre en effet une enveloppe financière à la réalisation de 70 000 logements. En termes de répartition géographique, Noureddine Moussa a indiqué que 15% de ces logements sont concentrés dans quatre villes principales : Alger, Annaba, Oran et Constantine. Ces quatre villes réunissent environ 85 000 logements précaires.

Bab El Oued vue depuis les hauteurs de Notre Dame d'Afrique

Le ministre ajoute que «le nombre des logements programmés dans ce cadre est de 164 000, dont 70 000 inscrits dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2007. En plus des 24 000 logements inscrits auparavant, 70 000 autres sont également inscrits au titre du budget 2008». Dans l'explication des contours du programme du gouvernement visant à l'éradication des habitations précaires, le premier responsable du secteur note que «des solutions progressives seront apportées. Il comporte 149 000 logements de type "socio-locatif" financés entièrement par l'État». Noureddine Moussa ajoute qu'une moyenne de 70 000 logements seront réalisés chaque année et ce, jusqu'à l'éradication totale de ce phénomène. Un objectif a priori très difficile à concrétiser quand on constate la prolifération de ces constructions à travers le territoire national. À propos des vieilles constructions ou de celles menaçant ruine, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a annoncé que les pouvoirs publics ont réservé 840 millions de dinars pour effectuer des opérations d'expertise avant de passer à la phase de la restauration. La question liée à l'opération de distribution des logements a été également abordée par le ministre. Il a indiqué à ce sujet que «les présidents d'APC sont membres à part entière de ces commissions et de celles de recours et aucun membre n'a été mis à l'écart». La réponse de Noureddine Moussa fait suite au bruit ayant couru ces derniers temps quant à la mainmise des membres des daïras sur le dossier. La question est d'autant plus sensible que des mouvements de protestation sont signalés à chaque affichage des listes des bénéficiaires de logements. Le ministre de l'Habitat a rappelé par ailleurs que «le programme quinquennal 2005-2009 englobe toutes les catégories sociales», précisant que «480 000 logements locatifs ont été affectés aux citoyens dont le revenu ne dépasse pas 24 000 DA, dont 200 000 sont destinés à la résorption graduelle de l'habitat précaire. Quelque 980 000 logements ont été subventionnés par l'État, y compris ceux de type socio-participatif, location-vente et rural.

Industrie électrique et électronique

L'industrie électronique a enregistré une croissance rapide ces dernières années de 5 à 10 % par an. Selon le ministère de l’industrie, le chiffre d’affaires du secteur de l’électricité et de l’électronique a atteint en 2001 environ 33 millions de dollars

Parmi les entreprises les plus actives dans ce secteur il y a :

  • Bya Electronic (SPA)(Privé), société par actions de droit algérien, sise à Ain el Bia dont le capital est de 180 millions de dinars (1,8 million d'euro).
  • HB-Technologies: spécialisé en Microélectronique - Conception et Développement (carte à puce, carte SIM, ...)
  • ZALA Computer: production PC, carte mémoire, ...
  • Condor
  • Crystor
  • Cobra
  • Maghreb Vision (Privé); FRIGOR (Tizi-Ouzou).
  • Les grandes entreprises lancées par l'état il y a bien longtemps ont su garder une très large part de marché comme ENIE (Sidi-Bel-Abes), ENIEM (Tizi Ouzou) pour l'électroménager, ainsi que l'ENEL (Tizi Ouzou) qui possède encore à ce jour le plus grand complexe industriel d'Afrique dans la fabrication de condensateurs et de produits pour le transport d'énergie électrique.
  • Plusieurs géants mondiaux de l'électronique (Samsung, LG, Condor...) ont implanté leur usine en Algérie.

Entreprises

Article détaillé : Liste d'entreprises algériennes.

Éducation

L'Algérie possède une expérience unique dans le domaine de l'éducation. Après le départ massif des français au lendemain de l'indépendance, le pays s'est retrouvé avec un grand déficit en enseignants augmenté par un taux de natalité des plus forts du monde.

Pour faire face à cette situation, les autorités ont adopté un système de recrutement de "moniteurs" avec un niveau requis modeste, à savoir, celui de la 7e année primaire et plus. De nombreux enseignants ont été recrutés ainsi après avoir réussi à des concours organisés en langue arabe et française.

Si en langue française, il était difficile de trouver des candidats répondant aux critères de niveau, en langue arabe par contre, on recrutait un grand nombre parmi les lettrés des écoles coraniques où il était exigé seulement de savoir lire et écrire. Les éléments enseignants du corps des moniteurs ainsi créé devaient suivre obligatoirement des cours du soir en pédagogie et en culture générale avec des niveaux I, II, III et IV et avec des examens à passer sous peine de voir leur salaire diminuer. Les cours étaient dispensés par des professeurs nationaux et étrangers recrutés sous contrats notamment parmi les Égyptiens, les Syriens, les Irakiens et parfois les Libanais pour ce qui est de la langue arabe, ainsi que du personnel français parmi les appelés sous les drapeaux en France choisissant d'enseigner plutôt que de passer leur service militaire, ceci suivant une convention signée entre l'Algérie et la France.

En 2001 le gouvernement algérien a décidé aussi de mettre la langue amazigh (le berbère) comme une langue nationale, son intégration en 1995 dans les lycées pour études avec une obligation de passage à l'examen.

Cette décision a été suivie par d'autre pays du Maghreb comme le Maroc et la Libye.

Grâce à cette méthode, l'Algérie dispose actuellement d'une pléthore de cadres enseignant à tous les niveaux avec l'arrivée des universitaires grâce à la priorité accordée par les autorités à l'éducation. En dehors du secteur public, de nombreuses écoles privées et instituts voient le jour aujourd'hui en Algérie pour la formation de techniciens supérieurs et de cadres hautement qualifiés.

Santé

En Algérie, la santé reste un problème qui se résout petit à petit grâce à la création de nombreux hôpitaux, et de réformes sanitaires (du type sécurité sociale).

Agriculture et pêche

Le secteur de la pêche est en plein essor car de nombreux port de pêche sont modernisés ou en cours de modernisation sur le littoral algérien ce qui accélère la dynamique économique dans ces régions. Le secteur de l'agriculture est en plein développement car l'Algérie dispose d'énormes potentiels en termes de parcelles agricoles (Mitidja, Sebousse, Soumame, les haut plataux, tadmait, biskra etc.).

Histoire de l’économie de l'Algérie

Depuis l’indépendance l’Algérie a lancé de grands projets économiques qui ont permis la mise en place d’une assise industrielle dense. Ce qui lui a permis de tirer profit de la rente pétrolière dont une bonne partie a été réinvestie dans les projets de développement économique.

Aux années 1980, l’économie algérienne a connu des difficultés importantes. En effet, le contre choc pétrolier de 1986 a porté un coup dur à une économie quasiment rentière. C’est la période des plans anti-pénurie et de stabilisation. Aux débuts des années 1990, l’Algérie se rapproche des institutions de Bretton Woods en vue de conclure un premier accord d’ajustement structurel. Accord en vertu duquel, l’Algérie engage des réformes structurelles concrétisant ainsi le passage à l’économie de marché dont les résultats dépendent des mutations actuelles et futures de l’économie mondiale dans le contexte du libre échange et de la mondialisation.

Une économie planifiée et centralisée axée sur la rente pétrolière et l’investissement public

La période 1962 – 1971 de l’économie algérienne est marquée principalement par la nationalisation des secteurs clés de l’économie et la création d’entreprises publiques ainsi que la mise en place d’un processus de planification centralisé. De ce fait une série de mesures ont été entreprises dans le but de permettre à l’économie algérienne une extension au-delà du secteur des hydrocarbures qui représentait jusque-là, le secteur générateur des ressources financières pour l’Algérie.

En effet, l’état algérien a opté pour la nationalisation du secteur minier et bancaire (1966), la nationalisation du secteur de distribution des produits pétroliers (1967), le lancement du pré-plan triennal (1967 –1969) en vu de la mise en place des moyens matériels pour la réalisation des futurs plans, et la nationalisation du secteur amont des hydrocarbures (1971).

Ainsi l’État algérien a mené une politique de développement ayant pour objectifs : « la consolidation de l’indépendance nationale, l’instauration d’une société affranchie de l’exploitation de l’homme par l’homme, la promotion de l’homme et son libre épanouissement ». L’État visait à travers cette stratégie à mettre en place une structure industrielle ainsi que le parachèvement des institutions publiques. Ainsi l’économie algérienne s’est caractérisée par une évolution importante du secteur public dans la Production Intérieur Brut (PIB) qui passe, selon le ministère des Finances, de 34,07% en 1969 à 65,42 % en 1978, l’investissement s’est multiplié par 15 durant la même période. Cette croissance est parfois constituée de 50% de la PIB. Cet état de fait est dû au fait qu’en 1962 l’Algérie était principalement un pays agricole où l’industrie était peu développée et dés 1967, avec le pré- plan triennal, un modèle de croissance socialiste a été mis en œuvre, il se caractérise par un développement autocentré, privilégiant les politiques de substitution à l’importation et la mise en valeur des hydrocarbures afin de disposer de ressources financières pour financer les grands projets l’investissement.

Les entreprises algériennes étaient chargées de réaliser les infrastructures dont elles avaient besoin pour leur développement et aider aussi les collectivités locales qui, à cette époque, disposaient de peu de moyens humains et matériels. En effet, le rôle de l’entreprise algérienne ne se limitait pas à une activité économique bien précise, créatrice de richesse. Une centaine d’entreprises publiques économiques (nationales) et 1200 entreprises publiques régionales et locales mises en place dans le cadre de la planification globale coordonnée par un secrétariat d’État au Plan. Chaque entreprise publique avait son propre plan annuel, les ministères concernés approuvaient ces plans, contrôlaient les importations, la fixation des prix de vente et les programmes d’investissement sur des périodes pluriannuelles étaient étudiés, approuvés et mis en œuvre.

Le Trésor public finançait directement (100%) ces investissements sous forme de prêts à moyen et long terme et garantissent tous les crédits extérieurs mobilisés pour l’investissement. Ceci a permis à l’état un meilleur contrôle sur les investissements, une plus grande mobilisation des ressources financières et leur canalisation vers « les secteurs socialement les plus rentables ». Les entreprises bénéficiaires de ce mode de financement devraient, en contrepartie, participer au budget de l’État et convertir les dotations aux amortissements en bons d’équipement (bons de Trésor). Néanmoins, cette contribution ne les dispensait pas le remboursement de la dette d’investissement.

Ces deux mesures ont été vite abrogées, étant donné que la majeure partie des entreprises publiques devait faire face à de nombreux problèmes financiers et étaient incapables de dégager des cash-flows positifs nécessaires au remboursement de la dette, encore moins de participer au budget de l’état et acheter des bons de trésor.

Avant la possession des contrats de réalisation, un projet est soumis à trois niveaux de décision :

• L’approbation du ministère de la tutelle sur la base d’une étude technico-économique présentée par l’entreprise ;

• La décision d’individualisation du ministère de la planification sur la base d’une demande établie par l’entreprise et le ministère de tutelle ;

• La décision de financement du ministère des finances sur la base du financement proposé par l’entreprise et discuté au niveau du conseil de direction de la Banque algérienne du développement (BAD). Cette institution financière fait partie du Système bancaire algérien de l’époque, qui est composé également de la banque Centrale, du Trésor et des banques commerciales.

Les entreprises publiques avaient la particularité de bâtir la totalité de leurs infrastructures de production de biens et de services sur l’endettement interne et externe, comme elles avaient la particularité de ne pouvoir accepter de partenariat étranger dans leur capital ou dans le montage de nouveaux projets industriels ou autres. Les programmes de réalisation et de travaux étaient tellement nombreux et complexes et les potentialités locales totalement mobilisées, une exemption : la création d’entreprises mixtes de travaux avec des partenaires étrangers. De plus, chaque entreprise publique ne peut traiter qu’avec une seule des cinq banques d’état, qui leur fournissent de façon systématique des fonds de roulement sous forme de découvert bancaire à un taux très bas fixé par le gouvernement.

Cette stratégie a été assez fructueuse puisqu’elle a permis, selon la Banque d’Algérie, un ratio (taux d’investissement) : investissement/PIB d’environ 45% durant la période 1968-1980, un taux nettement supérieur à celui des pays à revenu moyen qui se situe à 26%. Selon la même source, durant la même période, le taux de croissance annuel moyen était de 6%. Le développement de l’infrastructure économique et sociale a connu le même type de croissance et c’est ainsi, par exemple, que, selon la société SONELGAZ, l’électrification des foyers est passée de 20% à l’indépendance à plus de 96% en l’an 2000 et ce malgré un triplement de la population et que plus de 1,5 million de foyers est raccordé par canalisation au gaz naturel.

Le secteur des entreprises publiques a connu une forte croissance bien que ces dernières ont connu des déficits d’opérations. En effet, l’administration couvre dans une large mesure, leur déficit. Les entreprises publiques étaient hautement capitalistiques, dépendaient de l’importation d’intrants, étaient peu actives sur le développement de l’emploi, jouissaient d’une protection totale de leur marché intérieur et n’étaient pas tenues d’exporter pour satisfaire une certaine partie de leurs besoins en monnaie étrangère. Pour le secteur privé et jusqu’à 1973, sa part dans la production était supérieure à celle des entreprises publiques. Période au cours de laquelle, les entreprises privées ont pu tirer profit des effets de la valorisation des recettes des hydrocarbures en répondant à une demande induite.

Pour l’agriculture, dès l’indépendance, il a été mis en place le système des Comités Autogérés dans le cadre de l’autogestion des exploitations auparavant aux mains des colons. L’expérience tourne court, avant ma mise en place de «la Révolution Agraire» où les propriétaires terriens algériens ont été expropriés de leurs terres et plantations fruitières au profit du Fonds national de la révolution agraire (FNRA).

Mais l’indépendance alimentaire, un des grands objectifs de la révolution agraire, était une chimère. En effet, les produits agricoles et le lait concentré faisaient cruellement défaut. L’Algérie ne produisait pas la moitié de ces besoins en produits agricoles et utilisait une bonne partie de ces recettes d’hydrocarbures au moment du premier choc pétrolier (1973) pour sa facture alimentaire qui ne faisait qu’augmenter année après année.

La précarité de l’agriculture et de l’industrie légère a engendré l’augmentation des importations de biens de consommation. Pour y remédier, l’État a opté pour le financement extérieur, en profitant d’une situation favorable des marchés financiers et pétroliers pour financer les importations par les exportations d'hydrocarbures et par l’endettement extérieur.

La forte ambition du développement et la situation favorable des marchés financiers internationaux ont, par ailleurs, conduit les pouvoirs publics à envisager la réalisation de plusieurs projets. Les coûts des investissements et l’incapacité des entreprises à dégager des cash flows positifs ont conduit à l’installation du système d’économie d’endettement. La planification n’étant pas maîtrisée, on a assisté à une adéquation entre le développement des secteurs de l’industrie, de l’agriculture, de l’hydraulique, des travaux publics, de distribution des produits pétroliers et du bâtiment ainsi qu’entre les différentes régions du pays.

Restructuration des entreprises publiques et crise de l’économie algérienne

Au début des années 1980, la centaine de sociétés nationales a été restructurée en plus de cinq cents entreprises publiques, et le mode d’intégration vertical de chaque société nationale était cassé, voir transformer en concentration horizontale ou plutôt en séparation des fonctions de l’amont et de l’aval. Comme nous avons souligné au premier chapitre, la société NAFTAL est née de cette restructuration de SONATRACH en 1982 puis la séparation de raffinage et de la distribution en 1987.

Au cours de cette période, la dynamique de l’investissement productif étant ralentie et les ressources de l’État étaient en grande partie détournées vers la consommation. Les prix à la production étaient fixés par la loi et un très grand nombre de biens et de services continuent d’être subventionnés par le Trésor public.

De plus, l’établissement du monopole sur commerce extérieur, son exercice attribué à de grandes entreprises commerciales ainsi que l’expansion monétaire ont entraîné une forte demande impossible à satisfaire et, ses corollaires, la pénurie et le développement de la corruption. Cette rigidité de la planification centrale et la politique laxiste en termes d’aides et de subvention à la consommation sont apparus pleinement au contre choc pétrolier de 1986 : une baisse de 50% des recettes budgétaires provenant des hydrocarbures, croyant à une conjoncture limitée dans le temps, l’État a poursuivi sa politique économique laxiste en augmentant le déficit budgétaire et en encourant massivement à l’endettement extérieur à court terme pour financer les inputs de l’industrie et de grands chantiers d’infrastructure. L’endettement du pays s’est aggravé en valeur et pour une structure très défavorable.

Pour l’agriculture, et sous l’impulsion des propriétaires fonciers expropriés dans le cadre de la révolution agraire, on a assisté à la fin de cette expérience agraire qui avait pourtant, sur le plan social, beaucoup d’aspects positifs comme la construction de villages agricoles et la fixation de la population rurale comme solution à l’exode rurale. En 1982, quatre années avant le contre choc pétrolier, la révolution agraire est abandonnée en tant que philosophie de relance de l’agriculture et en revient au système des Domaines Autogérés avec les DAS (Domaines agricoles socialistes).

En 1987, au plus fort des manifestations des agriculteurs expropriés qui demandaient leurs terres, le ministère de l’Agriculture de l’époque a mis en place les Exploitations Agricoles Collectives (EAC), un autre projet collectiviste voué à l’échec. C’est en fait le troisième grand Choc de l’agriculture algérienne. Dès lors, le secteur souffre de problèmes fonciers qu’auparavant. Si les propriétaires terriens expropriés dans le cadre de la révolution agraire ont repris leurs terres et leurs plantations fruitières, d’autres intervenants sont intervenus dans le secteur en créant un vaste marché de foncier agricole que l’État ne contrôle pas. Les problèmes depuis 1990 ont, cependant, commencé à s’estamper, mais relativement.

Commencée en 1983/1984, la crise économique en Algérie a été aggravée, dés 1986, par les chutes des prix du pétrole et du dollar qui ont réduit les revenus des exportations, fondés à 95% sur les hydrocarbures. Jusque la, conforté par ses excédents en devises, le pays dépensait (en empruntant) pour importer principalement, 80% de sa consommation alimentaire. L’Algérie avait accès sans problèmes jusqu’à 1988, au marché internationale des capitaux. Les recettes pétrolières ont commencé à chuter, la croissance annuelle chute, les réserves de change diminuent et la paupérisation s’aggrave.

Crise d’endettement, intervention des institutions de Bretton Woods et début de la libéralisation

En 1988 les premiers contacts de l’Algérie avec la Banque mondiale (BIRD) ont été entrepris. L’Algérie avait préféré alors négocier avec la banque mondiale un financement destiné à l’ajustement structurel devant toucher l’ensemble des secteurs économiques. En ce moment, et selon la Banque d’Algérie, les recettes des exportations avaient encore chuté en 1988 de 12% par rapport à 1987 après avoir déjà reculé de 35% entre 1985 et 1986 passant de 13,08 M$ à 8,06M$. Les importations qui étaient pour une grande partie incompressibles ont été ramenés de 8,8 M$ en 1985 à hauteur de 7,88 M$ en 1986. Au moment où les exportations et les importations ont baissé, le montant de la dette arrivée à échéance passe de 4,93 M$ en 1985 à 4,95 M$ en 1986, portant ainsi le ratio : service de la dette / exportation de 35% à 54,3%, contre 27,6% en 1979 ; 29,63% en 1982 et environ 33 à 35 % entre 1982 et 1984.

En fin de l’année 1988 ce ratio a fait une montée dramatique à 78,2% des recettes des exportations. Dans une telle situation, il n’était pas surprenant d‘arriver à un niveau de déficit de la balance des comptes courants de plus de 2,09 M$ soit l’équivalent de 30% des importations. Les prévisions pour l’année 1989 ne prêtaient pas non plus à l’optimum. L’instabilité du marché pétrolier mondial duquel dépendait fortement l’économie nationale était telle qu’était difficile de voir clairement l’avenir. C’est ainsi que le gouvernement a été contraint de relancer les discussions de Bretton Woods.

La possibilité d’élargir les négociations au FMI, sans aller toutefois jusqu’à solliciter un programme de stabilisation tel que connu et conçu par cette institution, n’étant pas écartée. Ce qui a été fait par la suite puisqu’un premier accord Stand Bay été signé entre l’Algérie et le FMI le 31 mai 1989. Cet accord a été accompagné d’une Facilité de financement compensatoire (FFC) pour un montant de 560 m $. Un second accord similaire a été signé en juin 1991 pour un financement de 400 m$. La consommation de ce crédit n’était pas totale, car la quatrième tranche a été bloquée par le créancier en raison de non respect par l’Algérie, de certaines closes en relation avec le critère de performance. Un troisième accord Stand Bay a été signé en mai 1993.

Le gouvernement algérien avait bénéficié conformément aux dispositions de cet accord, d’un financement compensatoire de l’ordre de 1M$. L’engagement de négociation avec le FMI (Fonds monétaire international) dans le but de soutenir le programme de relance économique a amené l’État à accepter en 1989 une libéralisation partielle du commerce extérieur. Un mécanisme plus souple d’allocation de devises aux entreprises est venu ainsi remplacer le système de contrôle centralisé des importations. Désormais, seules les importations financées sur crédits de plus de 90 jours étaient soumises à l’autorisation de la Banque centrale. Pour les importations d’un montant de moins de 2 millions de $, la loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit a été complétée en août de la même année par une loi de finances respectives prévoyant, entre autres l’ouverture du marché algérien à l’installation de concessionnaires et de grossistes qui ont contribué par la suite d’une façon très significative au démantèlement progressif des monopoles d’importation. Ces concessionnaires qui jouissent de droits exclusifs de distribution des produits de fournisseurs étrangers devaient néanmoins obtenir au préalable du Conseil de la Monnaie et du Crédit l’autorisation nécessaire à l’importation ou l’acceptation des investissements étrangers. Les importateurs agrées sont autorisés également à importer certains biens sans restriction aucune, à condition qu’ils soient financés sur leurs propres ressources en devise. De plus, les importations inférieures à 10 000 $ ne sont nullement réglementées. La réforme du régime du commerce extérieur a permis surtout de ramener l’obligation de rétrocession des devises provenant des exportations à 50% pour les produits agricoles, à 20% pour les rentrées au titre du tourisme et du vin, et à 10% pour le transport, les assurances et les services financiers.

L’élargissement des mesures de démonopolisation du commerce extérieur à partir de 1991 a permis à toute personne physique ou morale inscrite au registre de commerce de l’Algérie d’avoir facilement accès à l’importation de biens soit pour son propre usage ou en vue de les revendre à titre de grossistes, à l’exception des produits dont l’importation est interdite par la loi. L’accès des importateurs aux devises au taux de change officiel était totalement libre. Cette flexibilité dans le financement des importations a été quelque peu modérée en 1992, suite à la complication de la situation des équilibres financiers de l’économie nationale. La liste des biens interdits à importer a été élargie à de nouveaux produits et les banques commerciales n’étaient pas obligées de faire approuver par la banque centrale leurs avoirs en devises provenant d’emprunt à l’étranger ou l’exportation des hydrocarbures.

Pendant les trois années 1990-91-92, la crise a été étouffée grâce à l’augmentation des cours de brut suite à l’éclatement, en janvier 1990, de la guerre du Golfe. Selon la Banque d’Algérie, le montant des exportations algériennes en hydrocarbures était de 12,384 M$ en 1990, contre 11,975 M$ en 1991, et 10,848 M$ en 1992, il a fallu que ce montant descend à 9,59 M$ en 1993, pour que le vase déborde et que la crise, reportée plusieurs fois, surgisse d’un seul coût. À la même année, l’Algérie avait remboursé, dans le cadre de service de la dette, quelques 9,05 M$, soit un ratio service de la dette/exportation de près de 83% et les réserves de change sont descendues à un niveau catastrophique ne pouvant couvrir plus d’un mois et demi d’importations. L’économie nationale a failli connaître la situation de cessation de paiement similaire à celle qu’a connue le Mexique au début des années 1980 ou l’Argentine à la fin de la décennie 90.

Les réformes 1989-1993 n’ont presque rien changé à la situation. À commencer par la restructuration des entreprises publiques qui a été commencée au début des années 1980 sans aboutir en fin à refondre de véritables secteurs économiques capables d’être producteurs de richesses au lieu d’en être consommateurs.

Bien au contraire la restructuration des entreprises publiques avait aggravé la situation de leur trésorerie dans la mesure où leur autonomie n’avait pas été précédée de l’assainissement de leurs déficit accumulés pendant plusieurs années d’économie dirigée et de prix administrés. Le gouvernement n’avait pas prévu également un système de compensation des pertes induites par une série de dévaluations du dinar qui a dopé les coûts des consommations intermédiaires importés pour la plupart et le volume de leurs dettes. Certaines entreprises se sont trouvées parfois avec une masse salariale dépassant leur chiffre d’affaires. D’autres n’arrivaient pas à payer leurs travailleurs que sur découvert bancaire…

En 2006 Vladmir Poutine, président russe était en visite officielle a Alger pour renforcer les liens entre Alger et Moscou: pari réussi, l'Algerie a efectué un achat d'armement russe a la pointe de la technologie pour la modique somme de 14 milliards de dollars. En echange Moscou a fait annulé la dette de l'Algerie qui était de 26 milliards de dollars. L'algerie est donc le seul et premier pays avec une dette à 0 dollar sans avoir eu recours aux aides de l'ONU

Programme d’ajustement structurel et passage à l’économie de marché

Cette crise a eu le mérite de mettre en évidence de façon définitive le dysfonctionnement de l’économie planifiée telle qu’elle était conçue et de s’orienter vers les réformes structurelles de façon décisive contrairement aux hésitations constatées de 1989 à 1993. Un accord de rééchelonnement de la dette a été signé avec le Club de Paris et le Club de Londres (BIRD), accompagné d’un Programme d’ajustement structurel (PAS) dont l’application par l’Algérie est strictement contrôlée par le FMI, la Banque mondiale (BIRD) et l’Union européenne. Conformément aux dispositions de cet accord, le gouvernement algérien avait bénéficié d’une Facilité de financement élargie (FFE) d’une valeur de 1,8 M$. Cet accord qui est étalé sur une période de 3 ans a permis, avec l’accord de mai 1993, de remédier aux déséquilibres de la balance des paiements fortement affectée par la chute des cours des hydrocarbures et du poids de la dette extérieure.

Le Programme d’ajustement structurel (PAS) est articulé autour de quatre objectifs :

• Favoriser une forte croissance de manière à absorber l’accroissement de la population active et à réduire progressivement le chômage. • Assurer une convergence rapide de l’inflation vers les taux en vigueur dans les pays industrialisés. • Atténuer les retombées provisoires de l’ajustement structurel sur les couches les plus démunies de la population. • Rétablir la viabilité de la position extérieure toute en constituant des réserves de change suffisantes.

Le PAS concerne la libéralisation du régime des changes, la libéralisation du commerce extérieur, la libéralisation des prix, la réformes des entreprises publiques et le développement du secteur privé, une politique financière orthodoxe et la réforme du système foncier, la modernisation et la réforme des finances publiques, un dispositif de protection sociale, le développement du marché du travail et en fin le secteur de l’agriculture par une limitation du soutien des prix des céréales, une réforme du régime foncier ainsi que la privatisation des terres et des activités agricoles.

Le PAS contient 76 actions bien définies et dont l’application programmée dans le temps a été strictement mise en œuvre entre avril 1994 et décembre 1997 par les autorités et les opérateurs économiques et sociaux algériens.

Le passage d’une économie dirigée à une économie de marché est conforté par la dévaluation du dinar de plus de 75%, la libéralisation du commerce extérieur, la liberté des prix, la promulgation d’une loi sur la concurrence semblable à ce qui existe dans les économies libérales (janvier 1995), la promulgation d’une loi sur la privatisation (août 1995) ainsi que la séparation de l’État puissance publique de l’État actionnaire à travers la loi sur la Gestion des Capitaux marchands de l’État (septembre 1995). Cela sans omettre bien entendu la réforme en 1995 du code du commerce et l’installation par la suite de la bourse d’Alger.

À l’issue de trois ans d’application, le PAS a produit des effets récessifs qui ont touché certains secteurs, dont celui de l’industrie. En effet, selon le ministère de l’Industrie l’indice de productivité a chuté d’un peu plus de 11 points entre 1994 et 1997. Ce sont surtout les industries manufacturières qui ont été le plus particulièrement affectées par la récession, puisque leur production a chuté de plus de 21 points entre les deux dates. En revanche, les seules industries ayant enregistré une croissance régulière sont bien logiquement les branches de l’énergie et des hydrocarbures. La branche des matériaux de construction a également connu une croissance de sa production, bien que moins régulière que les branches précédentes. Quant aux industries agroalimentaires elles semblent avoir mieux résisté, même si leur déclin est relativement important entre 1994 et 1997, puisque l’indice de leur production a chuté tout de même de 13 points.

Les contraintes structurelles de l’économie nationale ont contribué à l’aggravation de la situation des entreprises nationales. L’État s’est désengagé des sphères économiques, en décidant de ne pas protéger, comme par le passé, les sociétés nationales. Ces dernières devaient, sans y être préparées, faire face à un environnement issu des décisions macro-économiques. En effet on a pu remarquer une forte corrélation entre la dévaluation de dinar et le gonflement des découverts bancaires. Ce dernier passe, selon le ministère de l’Industrie, pour l’ensemble du secteur industriel, d’un peu plus de 90 M de dinars en 1995 à plus de 113 M de dinars à la fin de l’année 1996. Il représente 28% du chiffre d’affaires total, soit 3,4 moins de recettes en moyenne. Le découvert des entreprises publiques s’est fortement accru depuis 1993, passant de 10 M de dinars à la fin de décembre 1994 à 92 M de dinars à la fin de décembre 1995.

L’État, dont a été retirée la production aux entreprises publiques, s’est efforcé toutefois, d’assainir la situation dans laquelle évoluaient ses entités. Soumises à rude épreuve, les sociétés nationales n’ont pas réussi à s’adapter à la nouvelle donnée économique, et ce, malgré les sommes colossales dont elles ont bénéficié. Selon le CNES, près de 800 milliards de dinars ont été injectés dans le processus d’assainissement des entreprises dont les résultats se font toujours attendre. Présentés comme un programme ambitieux destiné à ranimer les unités de production, les plans de redressement ont été mis en application non sans difficultés. Des réformes qui ont produit des effets pervers dans le monde de l’entreprise : des centaines d’unités de production ont été dissoutes et des milliers de travailleurs ont été licenciés. En effet, plus de 800 entreprises ont été touchées par les mesures de dissolution entraînant, selon le ministère de l’Emploi, la suppression de 211 960 employés.

À cette dernière, il convient d’ajouter les départs volontaires au nombre de 50700 (financés par le Trésor public dans le cadre de l’assainissement financier des entreprises) et les personnels mis en chômage technique (100 840 agents) et pour des durées anormalement longues. Par ailleurs, selon l’UGTA (Union général des travailleurs algériens), le volume des personnels compressés équivaut à près de 5% de l’ensemble de la population occupée dans le secteur structuré en 1997 (4,7 millions de personnes) ; si l’on ajoute les départs en retraite anticipée aux effectifs compressés, on obtient le chiffre de 264 000 employés touchés, ce qui représente 6% de la population occupée. Les compressions massives par le biais du départ volontaire et de la retraite anticipée ont concerné les personnels les plus qualifiés et les plus expérimentés ; cela explique l’effondrement des industries manufacturières et des industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques, électrotechniques et électroniques où l’expérience, la dextérité individuelle et la formation collective constituent une part fondamental du capital et du patrimoine de l’entreprise.

L’amélioration en 1994 de la situation de la balance des paiements grâce à l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI) et le rééchelonnement de la dette publique avec le Club de Paris (juin 1994) qui a permis de dégager des liquidités supplémentaires de 12 M $, ont permis de lever de nouveaux les restrictions commerciales en vigueur entre 1992 et 1994. À commencer par l’obligation pour l’importateur de certains produits de consommation particuliers et les financer par ses fonds propres, l’importation de matériel industriel et professionnel d’occasion, jusqu’à l’échéance minimale applicable aux crédits à l’importation. Selon le ministère du Commerce, par souci de préparer l’intégration de l’économie algérienne dans la mondialisation, le taux maximum des droits de douane applicable aux importations a fait l’objet de deux réductions pour passer de 60% en 1994 à 50% en 1996 et à 45% en janvier 1997. Concernant les exportations, l’interdiction qui frappait une liste de 20 produits environ a été supprimée pour arriver en juin 1996 à un régime de commerce extérieur exempt de toutes restrictions quantitatives. La libéralisation des échanges avec l’extérieur a été sanctionnée par une augmentation dans la valeur des importations en 1994 et 1995 sans atteindre toutefois le niveau enregistré en 1990. Le recul du volume des importations en 1996 trouve son explication dans la contraction des importations agricoles grâce à des récoltes domestiques exceptionnelles, la rationalisation des entreprises de leurs consommations intermédiaires pour pouvoir affronter la concurrence qui commençait à faire son ancrage sur le marché local, et la contraction de la valeur réelle des revenus des ménages.

À la libéralisation du commerce extérieur accompagnée d’une baisse drastique du pouvoir d’achat de la population, les entreprises algériennes se sont trouvées face à une baisse de la demande, des produits inadéquats, difficiles à écouler car de mauvaise qualité et des stocks immenses de matières premières, biens intermédiaires et produits finis. Selon le ministère de l’industrie, le ratio stocks/chiffre d’affaires représente 29% en février 1995, 25% en 1996 et 22% à la fin du premier semestre de l’année 1998.

Les principaux résultats macro-économiques du PAS sont les suivants :

• L’inflation, après avoir atteint 39% en 1994, est tombée à 6% en 1997. • Les réserves de change sont passées de 1,5 M$ en 1993 à 2,1 M$ en 1995 puis 8 M$ en fin 1997 soit huit mois d’importations. • Le ratio du service de la dette extérieure a été ramené de 83% en 1993, à 30% en 1997

• Le PIB, après avoir régressé de 2% en 1993 n’a régressé que de 1% en 1994 pour afficher des taux de croissance de près de 4% en 1995 et 1996 et supérieur à 4,2% en 1997. • Un système de prix fondé sur le marché a été établi, le contrôle des prix et les subventions généralisés ayant été abolis.

Le désengagement de l’État des activités productives et commerciales est allé de pair avec l’établissement d’un système bancaire davantage axé sur le marché, qui a imposé des contraintes budgétaires à ses clients, y compris les entreprises publiques.

La recherche de la croissance après le PAS

Programme de soutien à la relance économique (PSRE) et consolidation des équilibres macroéconomiques

Références

  1. ArcelorMittal veut investir 1,5 milliard de dollars en Algérie, Les Echos, 05/09/08, p 21

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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