Koukou

Koukou
Koukou

Vue de Koukou depuis Tafrawt
Vue de Koukou depuis Tafrawt

Administration
Pays Drapeau d'Algérie Algérie
Wilaya Tizi-Ouzou
Commune Aït Yahia
Statut village
Culture et démographie
Population
Géographie
Coordonnées 36° 35′ 58″ N 4° 21′ 39″ E / 36.599439, 4.36071936° 35′ 58″ N 4° 21′ 39″ E / 36.599439, 4.360719
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Koukou
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Koukou

Koukou est un village kabyle de la commune algérienne d'Aït Yahia dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Algérie.

Sommaire

Géographie

Localisation

Koukou est situé sur la RN71 qui relie Ain El Hammam à Azazga et qui la traverse de part en part.

Koukou est délimité :

  • au nord et nord-est, par le village de Tagounits ;
  • à l'est, par la commune d'Imsouhal ;
  • au sud, par les villages d'At Jbara et d'At Antar (At Ɛenṭar),
  • à l'ouest par le village de Tafrawt.

Relief

Koukou est établi sur les hauteurs d’une colline abrupte. Le sommet de cette colline constituait autrefois un rempart naturel de protection du village. Le village est toujours très difficile d'accès.

Le pic qui domine toute la vallée de Messouya et de l'oued Sebaou, permet d'embrasser aisément la région qui va d'Illoula Oumalou à l'est, jusqu'à Ouaguenoun à l'ouest. C'est cette topographie qui conféra une importance militaire au lieu : un rempart qui protégeait de l'ennemi et qui permettait aux occupants des lieux de se défendre avec peu de moyens.

La dynastie des At-Lqadi, Ahmed et Amar les deux souverains successifs, fit de ce lieu le quartier général de son pouvoir au XVIe siècle.

Hameaux

Le village est constitué de plusieurs hameaux : At Harun (Ait Haroun), At Bali (Ait Bali), Bugeṭṭul, Iɣil-Ḥfaḍ, Tagemut-n-Kuku et Taddart Ufella qui culmine à 940 m d'altitude.

Histoire

L'établissement des Bel-Qadi dans l'arrière pays de Sebaou date de la fin du XIV siècle. Leur camp de retranchement fortifié se situait à Koukou dans la tribu de Aït Yahia. Durant tout le XVI siècle, les Bel-Kadi jouèrent un rôle politique régional important en s'alliant avec les Espagnols contre les Turcs ou avec les Turcs contre les Espagnols, selon les opportunités politiques et les enjeux du moment.
L'un des fils de Si Ahmed Tounsi, qu'on surnommait Ourkho, se sépara de lui "parce que, pour satisfaire une vengeance, Si Ahmed avait violé son anaya (protection accordée à un tiers). Or le simple fait que ce fils ait choisi d'accorder sa protection à quelqu'un qui pouvait tomber sous le coup de la vengeance de son père signifie déjà que père et fils avaient leur propre clientèle. Le fils quitta Aourir des Ait Ghobri pour aller s'établir à Ifnayen dans l'actuelle commune Ifenain Ilmathen (près de Béjaïa sur la rive gauche de la Soummam, où il fonda le sof des Ourkho, appelé At Ufella. Son propre frère, qui succéda à son père, rassembla le parti adverse sous le nom des At Wadda[1]. Si Ahmed Tounsi Ben Amar Bel-Qadi Bou khtouch, fils de l'ancien chef des Bel Qadi, Amar Bel Qadi, détrôné et assassiné par son frère, enterré à Taqerrabt, un cimetière de Tagounits, qui revint s'établir en Kabylie en supplantant à son tour la lignée de son oncle paternel. Celui-ci vit le jour en Tunisie, où sa mère était réfugiée après l'assassinat de son mari. Il disposait dans la famille de ses beaux-parents, qui étaient des descendants de la dynastie des Hafsides (débuts XII e-XV e siècle), de puissants alliés. À 16 ans, ses parents maternels lui aurait donné "une petite armée" afin de reconquérir le leadership de son fief en Kabylie. Cela se passait en 1632. Si Ahmed Tounsi Bou Khetouch (homme à la lance), après sa victoire, au lieu de s'installer dans l'ancienne citadelle familiale de Koukou, préféra aller s'établir à Aourir, dans la tribu de Ait Ghobri Après la déchéance des Bel-Qadi, les At Bou Khtouch finirent par s'imposer et firent éclipser définitivement les Bel-Qadi de la région mais les nouveaux "maitres" ne cessèrent jamais d'être tiraillés par des luttes intestines. Ces luttes générèrent des conflits, des oppositions et des affrontements entre tribus[2].

Période ottomane

Koukou est un royaume indépendant en Kabylie lors de la période des Ottomans et pendant l'occupation espagnole en Algérie.

Le roi de Koukou, ou Koukou était un roi berbère de Kabylie. Le fondateur du royaume fut Sidi Ahmed ou el Kadhi

«  Comme chef tributaire indépendant, le plus puissant était le Roi de Koukou, de la famille Ben-el-Kadi, maître de la Kabylie de Djerdjera, que nous avons vu successivement l'allié et l'adversaire de Barberousse, et qui avait fini par accepter la domination turque. C'est un feudataire absolument maître chez lui et n'ayant d'autre obligation que de servir une redevance, dont nous ignorons le chiffre, au pachalik d'Alger, et de lui fournir son concours militaire. Nous verrons les Turcs s'appliquer sans relâche à réduire son autonomie et à empiéter sur son territoire. »[3].

Royaumes de Koukou et d'Ait Abbas

Les victoires face aux Espagnols et le statut de libérateurs qu'ont ainsi acquis les Turcs en Afrique du nord vont les encourager à conquérir de plus en plus de territoires qui seront annexés à la Régence d'Alger. Cependant ils ne parviendront pas à dominer la Kabylie, en raison de la résistance de deux royaumes tribaux, celui de Koukou en Grande Kabylie et celui de la Medjana dans les Bibans et la Soummam.

Le royaume de Kouko[4] a duré pendant deux siècles[5]. Il a été fondé au XVIe siècle par Ahmed Belkadi, un des chefs kabyles qui ont participé avec les corsaires turcs à la reprise de Béjaïa sur les Espagnols. Sa capitale est Ait Ghabri. En 1520, Khayr ad-Din Barberousse décide de mener une expédition contre Ahmed Belkadi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire des Kabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Barberousse conservera la vie sauve en prenant la fuite au bon moment. Victorieux, Ahmed Belkadi s’empare d’Alger où il règnera sans difficulté jusqu’en 1527. En Petite Kabylie, c'est le royaume des Ait Abbas qui résistera aux Ottomans jusqu'à l'arrivée de l'armée française.

Références

  1. Alain Mahé: Histoire de la Grande Kabylie Editions Bouchène, 2000 (ISBN 2-912946-12-3)
  2. Alain Mahé, abbas Histoire de la Grande Kabylie p.59
  3. Ernest Mercier, Histoire de la Berbérie, tome II page 144, lisible en ligne sur le site Algérie-ancienne
  4. Lucien Leclerc, Une mission médicale en Kabylie, Baillière, 1864, en ligne sur Google Recherche de livres, p. 61.
  5. Camille Lacoste-Dujardin, Le voyage d'Idir et Djya en Kabylie : Initiation à la culture kabyle, Éditions L'Harmattan, 2003 (ISBN 2747540324), p. 70.

Voir aussi

Articles connexes


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