- IXe Siècle
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IXe siècle
Ier millénaire av. J.-C. | Ier millénaire | IIe millénaire ../.. | VIIe siècle | VIIIe siècle | IXe siècle | Xe siècle | XIe siècle | ../.. Années 800 | Années 810 | Années 820 | Années 830 | Années 840
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Le IXe siècle commence le 1er janvier 801 et finit le 31 décembre 900.
Sommaire
Événements
Afrique
- Entre le IXe et le XIIIe siècle, des peuplades d’origine shona (Bantou) s’installent sur le territoire occupé par les mineurs batonga, en Rhodésie. Ces Shonas auraient soumis les mineurs et seraient les premiers constructeurs de la ville de Zimbabwe.
- Constitution du royaume Tekrour au Sénégal par le peuple Toucouleur (mélange de Peuls et de négrides).
- Les rois du Kanem (Tchad) fondent la ville de Njimi, qui devient leur capitale. Les premiers souverains du Kanem auraient été chrétiens jusqu’en 1085, année où le roi Oumé se convertit à l’islam.
- La civilisation d'Igbo-Ukwu se développe au Nigeria oriental aux IXe et Xe siècles.
- La ville de Djenné-Djenno au Mali, la plus vieille cité d’Afrique de l’ouest (cf. -250), atteint 10 000 habitants environ vers l’an 800.
- Les Arabes s’installent sur les côtes somaliennes et convertissent à l’islam la population (d’origine hamitique).
- Les comptoirs commerciaux fondés à partir du VIIIe siècle entre Mogadiscio et Sofala par des musulmans originaires d’Arabie et de Perse, sont concurrents et vivent indépendamment les uns des autres.
- Des sources arabes notent la présence, dans les ports qu'ils contrôlent, de marchands et marins originaires des îles d'Asie du Sud-Est, qu'ils appellent "Waq-Waq".
- Au IXe siècle, les Bejas envahissent le nord de l’Éthiopie. Selon l’historien arabe Yaqoubi, ils créent entre Assouan et l’Éthiopie les royaumes de Naqiq, de Baclin, de Bazèn, de Giarin et de Cata’ah. Ils laissent des traces dans les poésies du nord de l’Éthiopie, où la tribu des Rom se distingue particulièrement. Elle semble s’être éteinte après une certaine période de puissance. Elle laisse des tombes curieuses et le souvenir de leurs richesses.
Asie
- Construction du temple de Prambanan dans le centre de l'île de Java.
- Le royaume tibétain, contenu par les Indiens, les Arabes et les Chinois, entre au IXe siècle dans une période obscure. L’unité du pays se désagrège. Le bouddhisme, pratiquement annihilé, ne connaît un nouvel élan qu’au XIe siècle.
- Le Bhoutan est à partir du IXe siècle dominé par les Bhotias.
Proche-Orient
- En Géorgie, la dynastie des Bagratides reconquiert progressivement des territoires sur les occupants arabes.
- Compilation du Hadith, ensemble des « dits » du Prophète et de ses proches, qui forme l’essentiel de la tradition (sunna).
Europe
- Invasions vikings, sarrasines et hongroises, qui provoquent la désagrégation de l'empire carolingien.
- Les Polanes sont mentionnés par le Géographe bavarois dans la première moitié du IXe siècle.
- Les Petchenègues sont chassés par les Turcs Oghuz vers l’ouest, entre l’Oural et la Volga, puis entre la Volga et le Don et au nord de la mer d'Azov. Ils se heurtent aux Magyars qu’ils repoussent au-delà du bas Dniepr et du Danube. À la fin du siècle, ils dominent toute la côte de la mer Noire, du Don à la Moldavie.
Personnages significatifs
Chefs politiques
- Charlemagne, empereur d'occident,
- Basile Ier (811 - 886) dit le Macédonien, empereur byzantin de 867 à 886,
- Louis Ier le Pieux (Chasseneuil, 778 - près d'Ingelheim, 20 juin 840), roi des Francs et empereur d'Occident (814 - 840).
Scientifiques
- Al-Khuwarizmi (783-850) mathématicien et astronome persan.
Philosophes et théologiens
- Benoît d'Aniane (750-821), réformateur religieux,
- Al-Kindi (801-873), philosophe et scientifique arabe, auteur de très nombreux traités (philosophie, médecine, mathématiques, musique, ...).
Voir : Philosophes et théologiens du IXe siècle.
Religieux
- Cyrille (ou Constantin le Philosophe) (827 ou 828 - 869) et Méthode (815 ou 820 - 6 avril 885), évangélisateurs des peuples slaves, inventeurs de l'alphabet cyrillique, patrons de l'Europe.
Écrivain
Inventions, découvertes, introductions
- Cyrille et Méthode, deux moines byzantins, inventent un nouvel alphabet adapté à la langue slave : l'alphabet cyrillique.
- Première mention de l'existence des Mille et une nuits, compilation de contes du Proche-Orient et du Moyen-Orient.
- Développement des cultures de canne, de riz et de coton en Irak.
- Invention de la herse au tout début du IXe siècle (vers 800).
- Apparition en Chine à la fin de la dynastie Tang de guildes d’artisans, de l’usage du papier-monnaie et de la centralisation commerciale.
- Le géographe Jia Dan dresse une carte de la Chine.
- Invention de l'amalgame dentaire.
Économie et société
Empire carolingien
- L’empire carolingien s’étend sur 1,2 millions de km² et est peuplé de 15 millions d’habitants.
- L’empire est alors constitué d’environ 300 comtés, divisés en pagi ou en gau. Le comté (comitatus) est dirigé par un comte, le pagus par un vicaire, le gau par un centenier. Choisi par le roi, le comte peut être déplacé ou révoqué. Il est rémunéré par la jouissance de revenus impériaux (honor ou comitatus). Il exécute les ordres royaux, convoque les hommes libres pour l’expédition annuelle (l’ost), préside le tribunal royal (le mall public). Il est encadré de 10 à 12 personnes, ce qui fait que l’empire est sous-administré. Charlemagne groupe parfois ses comtés et les confient à un duc ou à un markgraf dans les territoires situés aux frontières.
- La charge comtale reste parfois dans la même famille pendant plusieurs générations : ainsi dans le comté de l’Oberrheingau (Haut-Rhin), elle est détenue par un certain Rupert, mort avant 764, puis par son fils Cancor jusqu’en 771 et son petit-fils Emmerich jusqu’en 785. En 795, elle passe à son cousin Rupert, qui la transmet à son fils nommé également Rupert en 807.
- La plus grande partie de la population de l'empire travaille dans les campagnes, sur les grandes propriétés (villae), dont les terres sont divisées en réserve (terra indominicata) et en manses, tenures libres ou serviles données à des tenanciers en échange de la corvée effectuée sur la réserve. L’esclave de type antique ne subsiste vraiment que dans le Midi où dans la maisonnée pour les services domestiques. Il est souvent casé sur un manse qu’il cultive. Sa condition économique se rapproche alors de celle du colon, homme libre, mais qui incapable de répondre aux convocations du mall comtal ou empêché par son maître, tombe sous son pouvoir de contrainte. Le passage de l’esclavage et du colonat à une nouvelle condition sociale, le servage, se fait insensiblement (le serf, non-libre, dépend totalement du seigneur). Les petits propriétaires libres, cultivant un alleu, existent mais nous ne les connaissons pas.
- Les armées royales scandinaves se constituent vers les IXe et Xe siècles avec les mêmes cadres et les mêmes chefs que les flottes royales. Les forces armées sont fournies par la levée militaire sur la base du recrutement territorial, le leidhangr (vieux norvégien), lethang (danois) ou lethungr (suédois). Chaque domaine ou groupe de fermes doit fournir au roi un bateau et son équipage armé, commandé par le styresmand, le chef de la petite communauté rurale devenu chef militaire. L’armement prévu par le leidhangr consiste en un bouclier rond, une épée ou une hache d’arme, une lance, un morion pour chaque homme. La loi prévoit une cote de maille par banc de nage, ainsi qu’un arc et des flèches. Au Danemark, un cheval et une arbalète sont prévus pour chaque bateau.
- Les batailles se déroulent le plus souvent sur terre. Les antagonistes se mettent en ligne face à face. Le chef et son escorte forment un noyau dur groupé autour de l’étendard (skjaldborg, forteresse formée par les boucliers). Après un cérémonial d’exhortation des troupes, les deux armées se jettent des projectiles (pierres, lances), puis les lignes se rapprochent et s’affrontent confusément en une juxtaposition de combats singuliers. La vaillance des chefs pèse lourd sur l’issue du combat. En situation de nette infériorité, il n’est pas déshonorant de demander quartier, et l’adversaire l’accorde souvent. Certains guerriers (berserkir, « cachés dans une peau d’ours »), se rendent insensibles à la douleur par des procédés magiques et entrent en transe.
Empire byzantin
- Dans l'empire byzantin, les soldats et les sous-officiers de l’armée centrale comme les soldats des thèmes se recrutent parmi les stratiôtes, paysans propriétaires soumis au service militaire en échange d’importantes mesures fiscales et de protection.
- L’État byzantin maintient l’unité fiscale du chôrion (village) par le droit de préemption des co-contribuables en cas de vente d’une terre et favorise la moyenne propriété par des contrats de métayage (de « moitié ») ou de location de terres à taux avantageux (10% des fruits).
Proche-Orient et monde arabe
- Le régime des terres dans l’empire abbasside est déterminé par la conquête, qui a fait de la communauté musulmane la propriétaire des terres. Le calife, qui la représente, peut en disposer à son gré. Il existe en fait plusieurs catégories de propriété : les terres privées des populations non musulmanes au moment de la conquête, qui peuvent être conservées contre le paiement du kharâdj et être vendues et léguées ; les terres privées des musulmans, terres libres (mulk), acquises par achat auprès des propriétaires autochtones, sont soumises à la dîme ; les domaines publics, provenant des confiscations qui ont suivi la conquête, sont soit exploités directement par les intendants du calife, soit concédés à des particuliers ou à des groupes (qataï : retranchement) ; les biens wafq sont cédés par des fidèles à des fondations pieuses (mosquées, écoles, hôpitaux…) et sont inaliénables.
- Les paysans sont le plus souvent des métayers. L’irrigation, héritée du monde antique (crue du Nil en Égypte, canaux en Mésopotamie, puits à balancier (chadouf), roue mue par des animaux (noria), barrages en Transoxiane, au Khuzistan et au Yémen, galeries souterraines au pied des montagnes en Iran (kanat) ou au Maghreb (rhettaras), repose sur une solide organisation communautaire et l’intervention de l’État. On laboure toujours avec l’araire et la terre reçoit peu d’engrais par suite de la faiblesse de l’élevage.
- La production agricole est stimulée par la demande des grandes agglomérations et des milieux aristocratiques. Les produits végétaux dominent : céréales (blé, riz), fruits (abricots, agrumes), légumes, huile d’olive (Syrie et Palestine, réservée aux riches), de sésame (Irak), de rave, de colza, de lin ou de ricin (Égypte), viticulture (Syrie, Palestine, Égypte), dattes, bananes (Égypte), canne à sucre. L’élevage reste important pour la nourriture, pour la fourniture de matières premières (laine, cuir) et pour le transport (chameaux, dromadaires, chevaux turco-mongol ou pur-sang arabes). Le mouton est présent partout mais l’élevage du buffle se développe (marais du bas Irak ou de l’Oronte). Les petits élevages de volailles, de pigeons et d’abeilles correspondent à une demande importante dans les classes aisées. La nourriture du peuple, très frugale, est essentiellement végétarienne (galette de riz, bouillie de blé, légumes et fruits).
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