Massacre d'Oran

Massacre d'Oran

Massacre du 5 juillet 1962

Le massacre du 5 juillet 1962 (ou Massacre d'Oran) se déroula à Oran, en Algérie, le 5 juillet 1962, quatre jours après le scrutin[1] d'autodétermination de l'Algérie. Oran, grande ville de 400 000 habitants, était la seule à majorité européenne. Ce massacre s'inscrivit après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), quelques heures avant l’indépendance.

Sommaire

Le contexte

La violence, d'août 1961 à février 1962

À partir d’août 1961, l’OAS s’est fondue dans la population européenne[2] d’Oran (220 000 personnes), tandis que le FLN faisait de même dans la population musulmane (180 000 personnes). Dans une ville qui a connu de longues années de calme, cette double infiltration a provoqué, dès septembre 1961, une flambée de violence qui va conduire les autorités à séparer les deux communautés.

La violence, après le cessez-le-feu

Les accords d’Évian (18 mars 1962) ont fixé la date de cessez-le-feu (19 mars) entre le France et le FLN, ainsi que le principe d’un scrutin d’autodétermination en Algérie. Dès le cessez-le-feu, le FLN n’étant plus contenu par l’armée française, une vague d’attentats et d’enlèvements de personnes[3] (particulièrement forte au mois d’avril[4]) s’est abattue sur Oran, épouvantant les harkis et les Européens, déclenchant en avril l’exode des Européens.

Le 26 juin 1962, l’OAS a cessé le combat[5]. Ses effectifs ont quitté la ville pour l’Espagne[6], dans les derniers jours de juin. Un comité de réconciliation entre les deux communautés a été créé[7]. Néanmoins, l’inquiétude est grande, concernant une possible recrudescence des violences.

Oran, enjeu de la lutte GPRA-ALN de l'extérieur

Le scrutin d’autodétermination a eu lieu, le 1er juillet. Les résultats en sont connus (99,72 % de voix favorables à l’indépendance[8]). L’ALN de l’extérieur[9], jusque là cantonnée au Maroc, se dispose à entrer en Algérie. L’ALN de l’extérieur (au contraire du GPRA) est hostile au maintien d’une présence européenne en Algérie[10]. Elle souhaite investir Oran, enjeu dans la lutte pour le pouvoir qui l’oppose aux modérés du GPRA[11]. Elle souhaite intervenir massivement, sans que cela paraisse un coup d’État[12].

Tout ce contexte fournit des arguments à ceux qui soulèvent l’hypothèse d’une opération préméditée en haut lieu[13]. Certes, le massacre du 5 juillet a servi de prétexte à l’ALN de l’extérieur pour entrer dans Oran le 8 juillet, pour « rétablir l’ordre » que le GPRA était incapable de maintenir. Mais, concernant un coup monté, on est toujours dans le domaine de l'hypothèse.

Reconnaissance et proclamation de l'indépendance

Il reste, le 5 juillet, environ 100 000 Européens à Oran. Le général De Gaulle, qui a « reconnu » l’indépendance de l’Algérie (le 3 juillet[14]), ne l’a pas encore « proclamée ». Il doit le faire le soir même, dans une allocution télévisée. La proclamation de l’indépendance va donc coïncider avec le 132e anniversaire de la prise d’Alger par les Français.

L'appel à la manifestation

Depuis le 1er juillet, de nombreuses manifestations musulmanes saluent joyeusement l’indépendance, « quelques défilés de voitures surchargées d’hommes et de femmes hurlant des slogans et des you-you mais, en somme, plutôt bon enfant[15] ». Depuis le 3 juillet, le chef de la willaya V d’Oranie, le colonel Othmane, acquis à l'ALN de l'extérieur, fait encadrer ces manifestants par les quatre ou cinq katibas (compagnies) de l'ALN locale qu’il a pu reconstituer après le cessez-le-feu[16].

Sur Radio-Alger, le GPRA appelle à une nouvelle manifestation pour le 5 juillet. Elle sera, en Alger, présidée par Benyoucef Benkhedda et Krim Belkacem. Cette coloration GPRA de la manifestation ne peut qu'irriter la willaya d’Oranie, qui n’appelle pas à manifester. Mais, à Oran même, les milieux intellectuels, scouts et syndicalistes sont hostiles à l’ALN de l’extérieur[17]. Ils ont entendu les consignes de Radio-Alger. La manifestation aura donc lieu, n’en déplaise aux benbellistes, à l'ALN de l'extérieur et à la willaya d'Oranie.

Le massacre

Le matin du 5 juillet, la ville est calme. La manifestation se met en place. Des banderoles anti-benbellistes proclament : « Non au culte de la personnalité. Un seul héros, le peuple[18]. » La foule se dirige de la place Karguentah à la place d'Armes[19] (place Foch), c’est-à-dire des quartiers musulmans aux quartiers européens[20].

À 11 heures 15[21], un coup de feu d’origine inconnue est entendu, place d'Armes[22]. Un mouvement de panique s’empare des manifestants. Des inconnus armés se mêlent à la foule[23]. Certains sont en uniforme. On ignore s’il s’agit de membres de l’ALN de l’extérieur, d’auxiliaires de l’ATO (force armée de l’Exécutif provisoire algérien) ou de simples pillards.

Ils agressent et tuent tous les civils européens qu’ils rencontrent, dans un déchaînement meurtrier. C'est une véritable chasse à l’homme qui s’organise[24]. Elle va gagner de nombreux quartiers européens[25]. Sur les atrocités commises, tous les témoignages[26] se recoupent : ce ne sont qu'exécutions sommaires d’Européens et de musulmans soupçonnés de leur avoir été favorables[27], scènes de lynchage, actes de torture (pendaison à des crocs de boucher[28], amputations, énucléations). Sur le boulevard du 2e-Zouaves, deux mitrailleuses lourdes « se déchaînent[29] ». Les hommes en armes quadrillent la ville. Ils font des prisonniers, et les regroupent. C’est ainsi qu'ils conduisent des Français en cortège au commissariat central, ou vers Petit Lac[30] (quartier musulman, au sud-est), ou encore vers la Ville Nouvelle (quartier musulman du centre). Certains de ces prisonniers sont tués en chemin, d'autres sauvés par des musulmans[31].

Les dispositions encadrant une intervention française

Les accords d’Évian (article V) prévoient que l’armée française peut intervenir, au cas où la sécurité de ressortissants français serait menacée. Et ce, jusqu’à la remise des pouvoirs à une Assemblée nationale algérienne élue[32]. Il n'y a donc aucun risque de protestation de la part de l'Exécutif provisoire algérien.

Mais, lors du conseil des ministres du 24 mai, Louis Joxe ayant évoqué la peur dans laquelle baignaient les harkis et les Européens, le général De Gaulle a livré son sentiment là-dessus : « La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après l’autodétermination. Elle aura le devoir d’assister les autorités algériennes ; mais ce sera de l’assistance technique. Si les gens s’entre-massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités[33] ».

Du 13 juin au 1er juillet, le général Katz, commandant le corps d'armée d'Oran, a reçu d’Alger « vingt notes ou messages[34] », parfois contradictoires, restreignant la capacité d’intervention française (en particulier, les notes des 13 et 19 juin du général Fourquet, chef d’état-major en Algérie[35]). « Les dispositions arrêtées, dit le général Katz à propos de la note du 19 juin, étaient bonnes tout au plus à régler une manifestation dans une paisible sous-préfecture[36]. »

Le 21 juin, lors de la réunion du Comité des affaires algériennes, le général De Gaulle a rejeté l'instruction Messmer autorisant une intervention « d’initiative française » (c’est-à-dire non sollicitée par l’Exécutif provisoire algérien). La décision finale du Comité, prise le 21 juin, notifiée le 26, est donc plus restrictive : « L’intervention dite d’initiative ne devra être envisagée pour assurer la protection de nos forces ou celle de nos nationaux que dans les cas de légitime défense ou d’attaque caractérisée[37]. » Le général Katz a reçu, de la part de l’état-major, une instruction (du 23 juin) en ce sens[38].

Le 5 juillet, le cas de légitime défense est suffisamment caractérisé pour qu’il puisse agir. Mais le général Katz n'ignore pas l’hostilité du chef de l'État à toute intervention « d’initiative ».

La réaction française

Le général Katz est à la tête des 18 000 soldats français présents à Oran[39]. Son attitude est jugée « incompréhensible » par Gérard Israël[40] et « atterrante » par Georges-Marc Benamou[41]. Le général Katz tarde en effet à réagir (six heures s’écoulent entre le début de l’émeute et le déploiement des militaires français). Doit-il se plier à un ordre précis[42] ? On ne trouve pas trace d’un ordre écrit de non-intervention, aux Archives actuellement accessibles[43]. Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées, comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture[44] ; ou comme celui du capitaine Croguennec, commandant la 2e compagnie du 2e Zouaves, qui fait libérer plus de 400 personnes du commissariat central et les accueille dans son cantonnement de l’école Jules-Ferry[45].

C’est à 14 heures 20 que le général Katz donne l’ordre d’intervenir[46]. À 15 heures 30, les premiers gardes mobiles sortent de leur caserne. Il faut attendre 17 heures pour que l’armée française prenne position dans la ville et commence à rétablir le calme.

Au soir de cette journée, le général De Gaulle apparaît comme prévu à la télévision, et proclame l’indépendance de l’Algérie.

Des charniers vont être découverts, notamment à Petit Lac[47]. On ne connaît pas alors le bilan exact du massacre. Mais, très vite, on estime qu'il y a eu par ailleurs des centaines d'enlèvements. Par la suite, certaines victimes auraient été retrouvées dans des maisons closes ou dans des mines[48].

Ce massacre, visant des innocents au hasard, terrorise la population civile européenne. Il lui montre qu’elle est privée de protection. Il lui montre la fragilité de son statut, tel que défini par les accords d'Évian. Le massacre suscite et terreur et désespoir chez les Européens, dont l’exode prend alors un tour massif. Fin 1962, il ne reste plus en Algérie que 100 000 Européens, sur près d'un million avant le massacre

Le nombre de victimes

Si tous les témoignages confirment les insoutenables scènes de massacre, l’ampleur de celui-ci est très difficile à estimer. Le désordre régnait alors. Au port, sur l’hippodrome et à l’aéroport, s’entassaient des milliers d’Européens espérant un départ[49]. Côté algérien, on était en pleine lutte GPRA-ALN de l’extérieur. La volonté de silence des autorités, tant algériennes que françaises, gêne toute vérification. Des centaines de plaintes furent déposées au consulat d’Oran, mais une plainte pouvait recouvrir plusieurs personnes d’une même famille, et la disparition de nombreux hommes isolés (leurs familles étant déjà parties) n’a pas été signalée à Oran, mais en métropole.

Les chiffres avancés de part et d’autre oublient le plus souvent des précisions importantes : parle-t-on bien des seules victimes européennes ? ou des musulmans et Européens confondus ? parle-t-on bien de la seule journée du 5 juillet[50], dans la seule ville d’Oran ? Il s’ensuit une grande disparité dans les chiffres, et des querelles, même au sein de la communauté pied-noir[51].

Premiers chiffres (nombre de morts musulmans et européens)

Les chiffres officiels de l’époque (basés sur le premier témoignage du docteur Mostefa Naït, directeur du Centre hospitalier, et par ailleurs militant du FLN[51]) faisaient état de 25 morts[52]. Le docteur Naït reviendra par la suite sur ce chiffre pour parler de 95 morts, avec un rapport d’une victime européenne pour quatre musulmanes, et d’une victime par balle pour deux à l’arme blanche[53].

Le général Katz parlait « d’une centaine de morts[54] ».

Morts et disparus musulmans

La mort ou la disparition de musulmans, désignés comme favorables à la France et pris dans ce déchaînement de violence, ne fut pas signalée aux autorités françaises qui les considéraient depuis le 3 juillet comme des Algériens. Si l’on se réfère à la proportion donnée par le docteur Naït, on peut supposer leur nombre important. Ils ne seront peut-être jamais comptabilisés. Les chiffres aujourd’hui proposés concernent les seules victimes européennes.

Européens enlevés

Il y eut ce jour-là de nombreux morts européens dont les corps furent retrouvés. Mais il y eut plus encore d’enlèvements de personnes qui n’ont pas reparu depuis. Du côté des autorités, concernant les rapts, on se contente d’englober la journée du 5 juillet à Oran dans des chiffres plus généraux : sur l’ensemble de l’Algérie, en huit ans de guerre, de novembre 1954 au 19 mars 1962, 375 Européens furent enlevés par le FLN ; le phénomène s’amplifia brutalement dès le cessez-le-feu puisque, du 19 mars à octobre 1962, c’est-à-dire en sept mois, il y eut 3 018 Européens enlevés par le FLN[55]. Quarante-sept ans plus tard, la très grande majorité des personnes enlevées sont toujours considérées comme disparues.

Morts et disparus européens à Oran, le 5 juillet

Les rapatriés parlent de « 3 000 disparus » à Oran, ce jour-là[56]. Pour Jean-François Paya, il s’agirait de près d’un millier de morts[57]. Jean-Pierre Chevènement, préfet d’Oran par intérim[58] ce jour-là, cite le chiffre de 807 victimes que lui fournirent ses services (chiffre qu’il estime devoir être légèrement minoré, des habitants ayant peut-être gagné le port ou l’aérodrome, et trouvé un départ), et préfère pour sa part se résoudre à parler de centaines de victimes[59]. Jean Monneret, historien, spécialiste de la guerre d’Algérie qui s’est longuement penché sur ce problème des chiffres, parle (dans un livre paru en 2000) de 450 à 610 victimes[60]. En 2009, il estime toujours « raisonnable, toutes évaluations confondues », d’avancer que l’ordre de grandeur des victimes européennes du 5 juillet 1962 à Oran se situe « dans une fourchette de 400 à 600[51] ».

Liste de morts et disparus

La reconnaissance du massacre

À la question[61] d’un parlementaire, lui demandant de préciser ce qu’il envisage afin que la mémoire des victimes du massacre d’Oran puisse être commémorée, Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants, répond :

« Je tiens à rappeler que la République rend solennellement hommage aux combattants “morts pour la France” pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie le 5 décembre de chaque année. Conformément aux dispositions de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, les victimes civiles et les disparus en Afrique du Nord sont désormais associés à cet hommage national. À ce titre, dans le cadre de la cérémonie nationale du 5 décembre 2006, une plaque a été inaugurée par le Premier ministre, en présence du ministre de la défense et du ministre délégué aux anciens combattants, quai Branly, près du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, pour rappeler la souffrance des familles confrontées aux violences, aux massacres ou aux disparitions[62]. »

Notes et références

  1. Il s’agit bien d’un scrutin, et non d’un référendum (Journal officiel, 4 juillet 1962).
  2. Benjamin Stora, Histoire de la guerre d'Algérie (1954-1962), La Découverte & Syros, 2004.
  3. Pierre Montagnon, Histoire de l’Algérie : des origines à nos jours, Pygmalion/Gérard Watelet, 1998, p. 320.
  4. « Dans les deux camps, c'était à qui se massacrerait, s'étriperait avec le plus de haine. Le fossé était devenu fosse, où se perdaient les charniers. » (Andrée Montero — dont le mari et le frère furent enlevés le 25 avril 1962, à Oran —, Le Cri retenu, L'Harmattan).
  5. La Dépêche quotidienne d’Algérie, 28 juin 1962.
  6. Jean-François Paya, « Oran, 5 juillet 62 : les causes du massacre », dans Les Cahiers secrets de l'histoire, n° 42, septembre 2002.
  7. Jean-François Paya, article cité. On trouve dans ce comité des notables européens, dont le premier adjoint au maire, et des musulmans engagés comme le capitaine Bakhti, lié à Ben Bella et à l’ALN de l’extérieur.
  8. Benjamin Stora, op. cit., p. 84.
  9. Par opposition aux maquis de l’intérieur. On dit aussi « ALN (ou armée) de la frontière ». Le comité inter-willayas de l'intérieur (sans la willaya V d’Oranie) avait lancé un appel au GPRA pour en finir avec l'état-major de l'ALN de l’extérieur, basé à Oujda (Maroc), et avec son chef, le colonel Boumédiène (El Watan, 26 décembre 2006).
  10. Georges-Marc Benamou, Un mensonge français, p. 245.
  11. « Les troupes de la redoutable ALN de l’extérieur, menées par Boumédiène, allié à Ben Bella », s’opposent au « modéré Benkhedda à la tête du GPRA. » (Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 245). Ben Bella, craignant pour sa vie, a fui Tunis le 28 juin pour Tripoli, et s’est allié à Boumédiène (Pierre Montagnon, op. cit., p. 330). Répondant au vœu du comité inter-willayas de l’intérieur, Benkhedda, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, a destitué Boumédiène et deux commandants (El Watan, article cité).
  12. Mohamed Harbi, ancien responsable FLN et historien : « Avec la France, la Tunisie et le Maroc, il faut bien manœuvrer. Car si ces États apportent leur soutien au GPRA et bloquent l'ALN à l'extérieur, c'en est fini de la coalition benbelliste. » Rapporté par Jean-François Paya, article cité.
  13. Jean-François Paya, article cité.
  14. Journal officiel du 4 juillet 1962. La reconnaissance, avec remise des pouvoirs le même jour à l’exécutif provisoire algérien, rendait effective l’indépendance de l’Algérie dès le 3 juillet. La formalité de proclamation, deux jours plus tard, répondait au vœu des Algériens, qui préféraient la date symbolique du 5 juillet pour fêter leur indépendance.
  15. Geneviève de Ternant, discours prononcé à l’église du Vœu, à Nice, le 5 juillet 2001.
  16. Jean-François Paya, article cité.
  17. Jean-François Paya, article cité. On pourrait ajouter à ces fidèles du GPRA les responsables de l’Organisation civile du FLN d'Oran (zone 3), soutenant Benkhedda, et en conflit avec la willaya d'Oranie. Mais, le 4 juillet, le capitaine Bakhti, chef de la zone autonome d’Oran, les écarte sur Bouisseville (Fouad Soufi, L'Histoire face à la mémoire : Oran, le 5 juillet 1962).
  18. Jean-François Paya, article cité.
  19. Geneviève de Ternant, discours cité.
  20. Benjamin Stora, op. cit., p. 85.
  21. Témoignage du commandant du Service social des armées, boulevard Joffre.
  22. Nul n’est parvenu, à ce jour, à déterminer l’origine du ou des coups de feu (Benjamin Stora, op. cit., p. 85). Il s’agirait pour certains (notamment pour Thierry Godecher, secrétaire privé du général Katz, qui soulève cette hypothèse dans Le Monde du 25 juillet 1972) d’une vengeance de l’OAS. Pour d’autres (comme l’historien Jean-François Paya, « De Gaulle est bien responsable des massacres », dans Pieds-noirs d’hier et d’aujourd’hui, n° 92, 1998), ce serait une provocation de l’ALN de l’extérieur, hostile à la présence européenne et cherchant à créer des troubles pour justifier son entrée dans la ville (l’ALN de l’extérieur, retardée par des problèmes de logistique, ne prendra Oran que le 8 juillet).
  23. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 255.
  24. « On s’interroge encore sur la spontanéité de cette soudaine chasse à l’homme. » (Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 258).
  25. Benjamin Stora, op. cit., p. 85.
  26. Notamment les nombreux témoignages recueillis dans les trois volumes de L’Agonie d’Oran, de Geneviève de Ternant.
  27. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 256.
  28. « À un croc de boucherie, près du cinéma Rex, on peut voir, pendue, une des victimes de ce massacre. » Benjamin Stora, op. cit., p. 85.
  29. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 255.
  30. Serge Lentz, envoyé spécial du magazine Paris-Match, confirme avoir vu un cortège d’environ 400 Européens conduits à Petit Lac, où plus tard sera découvert un charnier. Rapporté par Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 256. Serge Lentz donne un récit de cette journée dans Paris-Match, n° 692, du 14 juillet 1962.
  31. Le massacre d'Oran
  32. Jean-François Paya, article cité.
  33. Alain Peyrefitte, C’était De Gaulle, t. I, p. 136.
  34. Joseph Katz, L’Honneur d’un général.
  35. La note du 19 juin est citée par Maurice Faivre, Les Archives inédites de la politique algérienne, 1958-1962, L'Harmattan, 2000, p. 66.
  36. Joseph Katz, op. cit., p. 334.
  37. Maurice Faivre, op. cit., p. 297.
  38. Maurice Faivre, op. cit., p. 65.
  39. 12 000 militaires français intra-muros, plus les garnisons extérieures Marine et Air.
  40. Gérard Israël est l'auteur du Dernier Jour de l'Algérie française.
  41. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 259.
  42. Les Européens d’Oran accusaient alors le général Katz d’avoir temporisé délibérément. Avec le recul, les historiens voient plutôt en lui un soldat qui obéit aux ordres. C’est à cette dernière thèse que se rallie Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 259.
  43. Jean-François Paya, article cité.
  44. Mohand Hamoumou, Et ils sont devenus harkis, Fayard, 1993, p. 275.
  45. Témoignage du commandant Brénugat, in Geneviève de Ternant, L'Agonie d'Oran, t. II, p. 77-78. Confirmé par Serge Lentz (qui fut lui-même tiré d’affaire par les zouaves du poste de garde, et trouva refuge dans leur cantonnement), Paris-Match, article cité.
  46. Journal de marche et d’opérations, archives de Vincennes, cité par Maurice Faivre.
  47. Bulletin de renseignement n° 1512 du 12 juillet 1962, classé secret, révélant un enfouissement de cadavres au bulldozer, avec photos d'hélicoptère, zone de Petit Lac, sud-est d'Oran.
  48. Selon des témoignages rapportés par Geneviève de Ternant, op. cit.
  49. Benjamin Stora, op. cit., p. 80.
  50. Le massacre aurait eu des prolongements les 6 et 7 juillet, faisant alors essentiellement des victimes musulmanes.
  51. a , b  et c Jean Monneret, [1], Le difficile bilan des massacres du 5 juillet 1962.
  52. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 257.
  53. Benjamin Stora, op. cit., p. 85.
  54. Rapport du 12 juillet.
  55. Jean Monneret, [2], Le nombre des Pieds-noirs disparus après le « cessez-le-feu » monte en flèche.
  56. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 253.
  57. Jean-François Paya, « Oran, 5 juillet 62 : les causes du massacre », dans Les Cahiers secrets de l'histoire, n° 42, septembre 2002.
  58. Lieutenant, Jean-Pierre Chevènement était alors attaché militaire à la préfecture d’Oran. Le préfet français, René Thomas, se trouvait à Mers-el-Kébir. Un préfet algérien était déjà nommé : Salah Abdelkader.
  59. Rapporté par Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 257.
  60. Jean Monneret, La Phase finale de la guerre d’Algérie, L’Harmattan, 2000.
  61. Journal officiel du 10 octobre 2006, question n° 106845.
  62. Journal officiel du 16 janvier 2007.

Bibliographie

  • Gérard Israël, Le Dernier Jour de l'Algérie française, Robert Laffont, 1970.
  • Geneviève de Ternant, L'Agonie d'Oran (3 volumes), édition Gandini, Nice, 2001.
  • Georges-Marc Benamou, Un mensonge français : retours sur la guerre d'Algérie, Robert Laffont, 2003, p. 252-262.
  • Jean Monneret, La tragédie dissimulée : Oran, 5 juillet 1962, édition Michalon, 2006.

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