Lingons

Lingons
La Gaule et ses peuples en -59, à la veille de la campagne de Jules César contre les Suèves d'Arioviste et les Helvètes

Les Lingons étaient des populations celtiques ayant constitué l'un des plus anciens peuples gaulois.

L'ethnogenèse du Peuple lingon participe du développement socioculturel protohistorique de l'espace nord-alpin. L'histoire des Lingons, en tant que peuple identifié comme tel, est directement liée aux cultures successives de Hallstatt et de la Tène ; elle s'achève avec celle de l'Empire romain d'Occident. Une partie de la population lingonne s'établit au IVe siècle av. J.‑C. dans le nord de l'Italie, au sud du delta du Pô dans l'actuelle Province de Ferrare, où elle participa à la formation de la Gaule cisalpine au côté de celles d'autres peuples celtes.

L'ethnonyme des Lingons est constitutif du toponyme de la ville de Langres, leur capitale en Gaule transalpine qui devint l'un des plus puissants évêchés du Royaume de France. La capitale historique de la Bourgogne, Dijon, était leur métropole méridionale.

Situé entre les bassins parisien, rhodanien et rhénan, le territoire originel reconnu des Lingons couvrait à sa plus grande extension un espace d'environ 16 000 km² se partageant entre une partie de ceux des actuelles régions Champagne-Ardenne, Bourgogne et Franche-Comté. De par son positionnement topographique, ce territoire était une zone de transit des échanges commerciaux et culturels de l'Europe occidentale protohistorique puis antique, entre les civilisations du Bassin méditerranéen et les groupes de populations d'Europe septentrionale. Outre de bonnes ressources agro-alimentaires et un sous-sol recèlant plusieurs gisements de minerai de fer, cette position territoriale stratégique permit aux Lingons de bénéficier d'une prospérité économique et d'un développement culturel soutenus. Lors des premières manifestations significatives de l'expansion germanique à l'est de la Gaule chevelue, le territoire des Lingons transalpins ainsi que ceux de leurs voisins Éduens et Séquanes furent l'objet d'un important enjeu géostratégique entre Jules César et le chef suève Arioviste, dont l'issue déboucha sur la Guerre des Gaules

Un site archéologique de tout premier ordre a été notamment légué par les Lingons à la connaissance de l'Europe centrale protohistorique : le « complexe aristocratique » de Vix / Mont-Lassois.


Sommaire

Territoire originel et ethnonymie des Lingons

Territoire originel des Lingons

Implantation topographique du territoire originel des Lingons

La Douix, exsurgence considérée par les Lingons comme sanctuaire du culte de Divona

Topographiquement, le territoire originel identifié des Lingons est situé au centre du Seuil morvano-vosgien. Il s'étend entre les sections de cours d'eau et micro-régions naturelles suivantes[1],[2],[A 1]:

L'espace ainsi défini correspond essentiellement aux plateaux de Langres-Châtillonnais et du Barrois méridional ainsi qu'à la partie occidentale de ceux de la Saône. Ces plateaux sont entaillés notamment par les hautes vallées de la Seine, de la Marne, de l'Aube et de la Meuse; cours d'eau auxquels les Lingons associèrent des divinités tutélaires. Ce positionnement du territoire à l'intersection des lignes de partage des eaux entre Mer du Nord, Manche et Méditerranée a largement favorisé son développement économique et culturel en tant que zone d'échanges entre le nord de l'Europe occidentale et le Bassin méditerranéen[A 2],[3].

Lors de sa plus grande extension connue (à la veille de la Guerre des Gaules), le territoire originel reconnu des Lingons s'étend sur un espace d'environ 16 000 km² couvrant approximativement les divisions administratives territoriales actuelles suivantes (non compris l'ancien territoire des Mandubiens correspondant approximativement à l'Auxois, intégré à la Lingonie au début du Principat[4])[5],[6]:

Peuples voisins des Lingons du territoire originel

Article connexe : Gaulois (peuples).
Le Serein à Noyers, aux confins des territoires des Lingons. Sénons, Mandubiens et Éduens

Les territoires limitrophes de celui des Lingons sont ceux des peuples gaulois suivants[1],[2]:

Centres urbains et pagi du territoire des Lingons gallo-romains

(en Gaule transalpine, d'après la Notitia galliarum[note 1]et la Table de Peutinger[7])

Centres urbains du territoire des Lingons gallo-romains

(principales agglomérations de la Civitas lingonum)

Pagi du territoire des Lingons gallo-romains

(subdivisions territoriales rurales de la pertica de la Civitas lingonum)

Article connexe : Pagi bourguignons.

Ethnonymie des Lingons

Selon Jacques Lacroix[8] et Xavier Delamarre[9], l'ethnonyme « Lingons » serait basé sur la racine gauloise ling signifiant « sauter » ou « bondir » (en vieil irlandais, lingid signifie « il saute »). Plusieurs acceptions sont donc possibles pour Lingones : « les sauteurs », « les bondisseurs » (« les danseurs » ?), voire « les jureurs » pour Xavier Delamarre...

Ethnogenèse des Lingons

- cadres historiques : Europe néolithique et Âge du bronze en Europe
Diffusion de la métallurgie en Europe et au Proche-Orient

Les Lingons, Lingones pour les auteurs latins, constituent l'un des peuples celtiques les plus anciens de la Gaule. Leur ethnogenèse participe des complexes culturels puis du Complexe techno-économique nord-alpins liés au développement de la métallurgie du bronze puis du fer en Europe centrale [C 1], le territoire originel identifié des Lingons relevant de l'aire de diffusion initiale de la culture du Hallstatt comme ultérieurement de celle de La Tène[10].

Depuis le début du Néolithique centreuropéen, les modifications progressives des faciès archéologiques locaux dessinent un processus d'évolution culturelle sans réel hiatus[11],[A 3]. En outre, la forte densité démographique (eu égard aux périodes considérées) du territoire originel des Lingons lors des âges du bronze et du fer s'explique par un développement techno-économique complet des populations locales au plus tard au Néolithique final centreuropéen[A 4]. Par ailleurs, les analyses typo-chronologiques et archéométriques résultant des inventaires archéologiques des nombreuses sépultures protohistoriques des arrondissements de Langres[12]et de Montbard[13]révèlent, pour un bon nombre de sites, une occupation continue du Néolithique moyen centreuropéen à la Tène[B 1].

« Protohistoire ancienne » du territoire originel des Lingons

(approximativement de -8200 à -2300)

- cadre historique : Protohistoire

Premiers groupes humains sédentaires du territoire originel des Lingons

(approximativement de -8200[14]à -5300)

- cadre historique : Mésolithique
La TillePluvault), un des nombreux cours d'eau sillonnant le territoire originel des Lingons

Les prospections de surface (Verseilles-le-Bas[note 2], Rolampont, Crenay, Dammartin-sur-Meuse, Parnot...) révèlent qu'un peuplement assez important, dans la parfaite continuité de l'Épipaléolithique, est stabilisé au moins depuis le début de l'optimum climatique Atlantique (vers -7500[C 2]). L'évolution de ce peuplement, lors de l'extension maximum de la forêt sur le territoire[C 2], préfigure l'apparition des premières sociétés rurales locales[A 5].

Sur le substrat épipaléolithique constitué par l'Ahrensbourgien au nord (gisements de surface de Haute-Marne)[A 6] et l'Azilien au sud (reconnu à l'abri sous roche de Vaubeton[note 3])[A 7],[note 4], se superpose l'apport mésolithique du Tardenoisien (reconnu à l'abri sous roche du Moulin, à Fleurey-sur-Ouche)[B 2],[note 5].

Les stratigraphies des sites précités suggèrent que le territoire originel des Lingons ait déjà pu constitutuer une « plaque tournante » au débouché septentrional du Couloir Saône-Rhône, l'influence des groupes mésolithiques locaux en termes démographique et culturel dans l'accueil ou le développement de l'économie de production restant à mesurer[A 5],[note 6].

Premières sociétés rurales du territoire originel des Lingons

(approximativement de -5300 à -4100)

- cadre historique : Europe néolithique
Début de l'agro-pastoralisme en territoire originel des Lingons

(approximativement de -5300 à -5100)[C 3],[A 5]

La Culture rubanée apparaît à l'extrême nord du territoire originel des Lingons via le Rhin moyen (Rubané du Rhin[note 7])[A 5],[C 3]puis s'y diffuse au sud à partir du Bassin parisien (Rubané du sud-ouest[C 4]identifié à la sépulture des Lentillères à Dijon et sur le site des Maillys[B 2]). Aux marges septentrionale et orientale du territoire se manifestent les influences respectives des groupes épimésolithiques[note 8]du Limbourg et de la Hoguette[C 5],[note 9].

Le Rubané apporte des espèces végétales et animales domestiquées[C 6]:

L'apport de la pratique du brûli permet le développement du pastoralisme et de l'agriculture[C 6],[15].

Épicardial en territoire originel des Lingons

(approximativement de -5100 à -4700)[C 7]

Au Rubané du sud-ouest se superpose le groupe épicardial[C 7]de Villeneuve-Saint-Germain[A 5],[B 2]. Cet Épicardial, résultant de la diffusion du Cardial de la France méridionale vers le nord, apporte vraisemblablement la chèvre et le mouton[note 10]ainsi que le blé dur sur le territoire originel des Lingons[C 8].

Sous un climat humide et modérément chaud, la végétation des versants est dominée par la chênaie mixte (chêne, hêtre, orme et tilleul[16]). Les plateaux et les zones basses sont des espaces ouverts de prairies et chaumes à graminées. Trop humides, plaines et vallées sont délaissées au profit des coteaux[B 2].

Début du « Néolithique centreuropéen moyen » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -4700 à -4300)[C 9]

La Culture de Cerny à l'ouest et celle de Roessen à l'est se partagent l'influence culturelle territoriale (la Culture de Roessen étant notamment reconnue dans la grotte de Roche-chèvre à Barbirey-sur-Ouche et en gisement de surface à Serqueux)[A 8],[B 2].

Chasséen et Subchasséen en territoire originel des Lingons

(approximativement de -4300 à -4100)[C 10]

Article connexe : Chasséen.

Le territoire originel des Lingons est au carrefour des influences[3]du Chasséen méridional (identifié notamment à Barbirey-sur-Ouche), du Cortaillod et du Michelsberg[note 11]. Ce creuset culturel est à l'origine du « N.M.B. » (Néolithique moyen bourguignon), aboutissement régional du développement néolithique[A 9],[B 3],[C 11],[17].

« Néolithique accompli » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -4100 à -2700)

- cadre historique : Europe néolithique
« Néolithique moyen bourguignon » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -4100 à -3300)[17]

La conjonction régionale du Chasséen, du Cortaillod et du Michelsberg constitue le « N.M.B. » (Néolithique moyen bourguignon)[A 9],[B 2],[C 11],[17].

Des habitats permanents sont élevés de préférence sur des sites de hauteurs plus ou moins fortifiés : bordure de plateau à Véronnes et Andelot-Blancheville (Fort-Bévaux); éperons barrés de la Vergentière à Cohons, du Camp-du-Châtelet à Étaules[B 4],[18]et du Châtelet de Gourzon... A l'instar de ce dernier, occupé de façon continue jusqu'au Haut Moyen-âge, certains de ces sites seront réinvestis lors des périodes ultérieures[17].

L'éperon barré de la Vergentière a fourni des données décisives sur l'outillage (silex, bois de cervidés, os, roches tenaces...) et sa circulation régionale[A 10], l'élevage (bœuf, mouton, chèvre, porc, chien...), l'appoint non négligeable de la chasse dans le régime alimentaire et le travail de matières premières (peaux, dents, os, bois...). En outre, les analyses de pollens fossiles et autres recherches conduites à partir de prélèvements sur le site ont permis d'établir qu'un certain équilibre s'est maintenu entre zones cultivées à faible distance et couvert forestier, les zones agricoles étant modérément propices a la céréaliculture. L'abondante production céramique recueillie par ailleurs sur le site à permis de compléter le tableau typologique du « N.M.B »[A 9],[19],[note 12],[note 13].

Poterie du Néolithique moyen bourguignon (approx. -4100 à -3300 - Musée archéologique de Dijon)

Les sites précités ainsi que notamment ceux de la Grande-Charme à Couternon, de Marcilly-sur-Tille, du Trou-du-Diable à Mâlain[B 4]et des environs de Chaumont[note 14]ont livré des objets lithiques ou osseux très variés : armatures de flèche triangulaires ou losangiques, grattoirs, racloirs, denticulés, éléments de faucilles, meules, broyeurs, stylets, lissoirs, poinçons... Les objets de bûcheronnage (haches et herminettes) réalisés dans des roches tenaces importées des Alpes ou des Vosges (éclogite, fibrolite et notamment métapélite[note 15]provenant de ces dernières, identifiée à la Vergentière[A 10]) témoignent, outre de l'importance des travaux de défrichement, d'un commerce à longue distance»[A 11],[B 4],[note 16]. Ces sites ont livré d'autre part une quarantaine de formes de céramique : marmites, vases à provision, bols, jarres, « plats à pain »[A 12],[B 4]...

Article connexe : Mégalithisme.

Au « N.M.B.» est associé un mégalithisme régional dynamique, amorcé localement par la Culture de Cerny au début du Néolithique moyen : dolmens ou cistes sous tumulus ou cairn (rond ou ovale), dolmens monumentaux, menhirs... Des vestiges mégalithiques correspondants subsistent notamment à Cohons, Arbot, Ériseul (La-Brosse), Coupray, Chambain (menhir du Cheval-gris), Andelot-Blancheville (dolmen de Fort-Bévaux[note 17]), Nogent (dolmen de la Pierre-tournante[note 18]), Vitry-lès-Nogent (dolmen de la Pierre-Alot)[A 13], Francheville[B 4], Saint-Martin-du-Mont (bois de Baribœuf), Turcey[B 5], La Villeneuve-les-Convers, Coulmier-le-Sec (menhir de la Grande-borne) ainsi qu'au sud de Langres[note 19]et dans la forêt de Châtillon-sur-Seine[13],[20].

« Néolithique centreuropéen récent » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -3300 à -2700)

Dans la continuité du Néolithique moyen bourguignon, le territoire est en limites d'influences des cultures de Horgen (en)[note 20]au nord-est, Seine-Oise-Marne (S.O.M.)[note 21]au nord-ouest et Ferrières-septentrionale[note 22]au sud. La culture S.O.M. à notamment laissé l'allée couverte de Vitry-lès-Nogent. Celle de Ferrières-septentrionale est identifiée par quelques armatures de flèche en ramassages de surface, témoignant des mêmes influences méridionales qu'en Franche-Comté (Clairvaux-Chalain[note 23]et Arbois[note 24])[A 10].

Les habitats de « surface » reconnus confirment une occupation non sélective des sols et donc l'achèvement du processus de colonisation de l'ensemble du territoire engagé dès le début du Néolithique moyen. En outre, l'importance du mégalithisme indique un peuplement dense et stable[A 10].

Énéolithique en territoire originel des Lingons

(approximativement de -2700 à -2300)[C 12]

- cadre historique : Chalcolithique
Aire de diffusion approximative de la Culture de la céramique cordée (Corded ware)

Les fouilles entreprises dans les sépultures mégalithiques mettent en évidence un important « chalcolithique » local manifestant de nettes influences de la Culture de la céramique cordée et du Campaniforme[A 10].

Les sépultures mégalithiques collectives se regroupent fréquemment en nécropoles comme à Andelot-Blancheville (nécropole tumulaire de Fort-Bévaux[note 25]), Francheville[B 4]et Saint-Martin-du-Mont (bois de Cestre)[B 6].

L'industrie lithique voit se généraliser les armatures de flèche triangulaires à pédoncules et ailerons ainsi que les racloirs à encoches latérales et les poignards, ces derniers étant fréquemment taillés dans le silex importé du Grand-Pressigny (identifié notamment à Nicey, Balot et Vannaire)[B 6]. Les poteries en forme de gobelet sont décorées de lignes ou de bandes tracées à la cordelette ou au peigne à dents carrées sur la pâte fraîche. Ces gobelets sont généralement accompagnés in-situ d'objets de cuivre ou de bronze comme la petite plaque de Ternant ou l'alène de Fleurey-sur-Ouche[B 6]. Outre l'apparition de ces petits objets funéraires métalliques, la diffusion du métal sur le territoire originel des Lingons se manifeste par quelques objets plus significatifs tels que la grande hache plate en cuivre d'Auxonne[B 7] ou celle plus petite de Duesme.

Aire de diffusion approximative du Campaniforme

« Bronze nord-alpin » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -2300 à -780)

- cadre historique : Âge du bronze en Europe

« Bronze nord-alpin ancien » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -2300 à -1650)

- cadre historique : Bronze ancien
Épicampaniforme en territoire originel des Lingons

(approximativement de -2300 à -2000)

Article connexe : Campaniforme.
« Groupe Saône-Rhône » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -2000 à -1650)

De nouveaux objets en bronze tels que la hallebarde d'Euffigney apparaissent.

Territoire originel des Lingons dans le « Complexe des tumuli d'Europe centre-occidentale »

(approximativement de -1650 à -1350)

- cadre historique : Bronze moyen

Au début du Bronze moyen centreuropéen, la culture centreuropéenne des Tumuli orientaux s'étend au centre-est de la France. Cette culture, caractérisée par l'inhumation sous tumulus déjà pratiquée régionalement au Néolithique moyen, prend place sur un substrat culturel du Bronze moyen héritant de l'extension occidentale de la Culture d'Unétice, aux confins des aires de diffusion de l'Épicampaniforme rhôdano-rhénan et du Groupe des urnes à décor plastique. Le territoire lingon voit de nombreux tumuli s'y ériger, particulièrement dans les secteurs correspondant à l'arrondissement de Langres[12]et au Pays châtillonnais[13],[20]. Les inventaires archéologiques de ces sépultures révèlent une modification régionale de la circulation du métal. Vers -1450, une évolution artistique se dessine dans la production d'objets d'apparat tels que ceux de la tombe-A de la Combe-Bernard à Magny-Lambert : paire de jambières à double spirale, épingle à fût côtelé, bracelets torsadés, torque filiforme, bague spiralée, applique discoïde[21]...

Territoire originel des Lingons dans le « Complexe des champs d'urnes »

(approximativement de -1350 à -950)

Aire de diffusion approximative de la Culture des champs d'urnes (zone de couleur rouge)
« Groupe de la céramique à cannelures légères » en territoire originel des Lingons

(approximativement de -1350 à -1150)

- cadre historique : Bronze récent

L'évolution artistique de la période précédente s'affirme, à l'instar de la remarquable paire de jambières de bronze à double spirale et jambard décoré de motifs géométriques livrée par la fouille de la sépulture féminine-1 de Veuxhaulles-sur-Aube.

« Culture-R.S.F.O.» en territoire originel des Lingons

(approximativement de -1150 à -950)

- cadre historique : Bronze final

Les fouilles du tumulus de Chaume-lès-Baigneux, daté de la fin de la « Culture-R.S.F.O.», ont livré outre un monument funéraire, une riche céramique cinéraire et un rasoir ainsi que des perles en or et pâte de verre.

« Casque à crête » d'Auxonne (centre de la photographie / contemporain de la Culture-R.S.F.O.: approx. -1150 à -950 / conservé au Musée d'archéologie nationale français)

Territoire originel des Lingons dans le « Complexe techno-économique nord-alpin »

(approximativement de -950 à -780)[note 26]

Les profits résultant de la diffusion des objets manufacturés développés lors de la précédente période et la spécialisation du travail correspondante induisent une nouvelle structure sociale augurant de la forte hiérarchisation de la société du Hallstatt[22],[23]. Des ensembles d’armement[24] se multiplient dans les sépultures et dépôts[25],[note 27] tel que celui de Marmesse ayant livré en particulier plusieurs cuirasses[note 28] ou ceux de Chaugey et Cérilly ayant livré des haches à douille.

Les Lingons dans le « Monde celte protohistorique »

(approximativement de -780 à -110)

- cadre historique : Âge du fer
Article connexe : Celtes.

Les Lingons dans le « Hallstatt »

(approximativement de -780 à -480)

Article connexe : Civilisation de Hallstatt.
Aire de diffusion initiale de la Civilisation de Hallstatt

Les Lingons dans le « début du Hallstatt »

(approximativement de -780[26] à -700)

Au début de la phase initiale du Hallstatt, la structure sociale de l'espace culturel centreuropéen, auquel sont directement associés les Lingons[27], s'apparente à une « chefferie » : une communauté agro-pastorale sous l'autorité d'une élite de cavaliers-guerriers s'imposant à un groupe social de quelques milliers de personnes au plus.

L'aristocratie guerrière, héritière de la transformation sociale de la fin de l'Âge du bronze centreuropéen[26], dispose d'un nouvel armement[28], comme en témoignent en territoire lingon les épées de « type Tachlovice » trouvées à Aubepierre-sur-Aube et Humes-Jorquenay[29] ainsi que celle de « type Morenges » trouvée à Rolampont[30],[26]. Des éléments de harnachement équestre tels que les mors de dressage trouvés à Chalindrey attestent d'autre part une maîtrise de l'équitation.

Outre leur hiérarchisation marquée, les sociétés du Hallstatt se caractérisent par un changement des pratiques funéraires se singularisant par la réapparition de l'inhumation et sa coexistence avec la crémation pratiquée lors de la période précédente ainsi que par la réapparition du phénomène tumulaire en sépulture individuelle, particulièrement en territoire lingon[31],[12]où l'usage des tumuli est établi de manière plus ou moins continue depuis le Néolithique moyen bourguignon. Certains défunts sont incinérés, comme au « tumulus-2 » des Tillies au pied du Mont-Lassois, ou bien inhumés, comme au « tumulus Jean-Jacques » à Villecomte ou à celui de Bressey-sur-Tille[32].

Les Lingons dans le « Hallstatt ancien et moyen »

(approximativement de -700 à -540)

Les « tombes à armement » des élites masculines guerrières[note 29] se multipient en territoire lingon[33]. Ces sépultures privilégiées disposent d'un mobilier funéraire associant parfois à l'armement du défunt et ses objets personnels tels que le rasoir en bronze, de la vaisselle à boisson métallique et des vases en céramique comme à Poiseul-la-Ville-et-Laperrière[34],[35], Minot et Magny-Lambert[note 30]. Sur ce dernier site, la présence de vaiselle en bronze importée d'Italie révèle des relations avec la Culture de Villanova et temoigne des échanges à très longue distance qui contribueront à asseoir la structure sociale du Hallstatt.

Les Lingons dans le « Hallstatt final »

(approximativement de -540 à -480)

Le phénomène de complexification sociale amorcé en Europe centrale au Bronze final (vers -950) atteint son apogée à la fin du Premier âge du fer centreuropéen. Une organisation socio-politique de type pré-urbain se met en place sur une aire géographique couvrant toute la partie occidentale de la culture hallstattienne (du Bade-Wurtemberg au centre de la France), alors que que s'intensifient les contacts avec les Grecs et les Étrusques. Ce processus se traduisant par un contrôle accru du territoire favorise l'émergence de « complexes aristocratiques » tels que celui de Vix / Mont-Lassois[36].

L'usage des tombes à char réservées aux personnalités de marque s'étend au territoire lingon[note 29]. Ces tombes sont dotées d'un char d'apparat à quatre roues et d'un très riche mobilier[37] comme au Mont-Lassois (sépultures de Sainte-Colombe-sur-Seine[note 31] et Vix[38],[note 32]) ainsi qu'à Veuxhaulles-sur-Aube et Magny-Lambert[21].

Les artéfacts des tombes à char de Vix[39],[40](particulièrement le cratère) et de Sainte-Colombe-sur-Seine (particulièrement le lébès[note 33]) ainsi que les phiales côtelées des sépultures tumulaires de Poiseul-la-Ville-et-Laperrière[35] et les amphores en céramique de la tombelle de Mantoche (en limite du territoire des Séquanes) attestent de relations avec les comptoirs grecs et le Monde-étrusque[41]. Les produits méditerranéens, tels que le vin et le corail rouge, sont échangés contre l'étain d'Armorique et des îles Britanniques nécessaire à la fabrication du bronze, l'ambre de la Baltique et l'or recueilli dans certaines rivières de la région rhénane ainsi que les armes et autres objets en acier dans la production desquels les métallurgistes du Hallstatt excellent[42]. Cette maîtrise du métal se manifeste particulièrement au travers d'un véritable Art hallstattien se diffusant notamment en territoire lingon[43], comme en témoignent le bracelet à triscèle de Montsaugeon ainsi que la très belle orfèvrerie des sépultures de Vix[note 34] et de Sainte-Colombe-sur-Seine[44],[45]. L'Art du Hallstatt en territoire lingon s'exprime aussi dans l'abondante production de poterie peinte, telle que celle du Mont-Lassois sur le territoire de la commune de Vix[46].

Les peuples occupant les points de passage obligés entre l'Europe centrale, septentrionale et méridionale, dont les Lingons sur le Seuil morvano-vosgien, prennent une position commerciale stratégique qu'il convient de défendre[47]. Cette position explique la multiplication des habitats de hauteur puissamment fortifiés comme ceux du Mont-Lassois[48],[note 35], du Châtelet d'Étaules et de celui de Gourzon (ces deux derniers ayant été occupés de façon continue depuis le Néolithique moyen[18]) en territoire lingon[49],[23].

A la fin du Hallstatt final, le dépôt crématoire en urne métallique, telles que celles des sépultures de Gomméville et Courcelles-en-Montagne, succède localement à l'inhumation sur char.

Les Lingons dans la « Tène »

(approximativement de -480 à -110)

Article connexe : La Tène.

Les Lingons dans le « début de la Tène »

(approximativement de -480 à -390)

À partir d'environ -480, la Culture de la Tène se diffuse en territoire lingon. Cette diffusion culturelle celtique[50] est marquée à son début par une mutation de la société du Hallstatt final, conséquence d'une crise interne, de la réorganisation des circuits commerciaux ou des luttes entre Grecs et Étrusques pour le contrôle des échanges commerciaux. Les citadelles du Premier âge du fer, poumons des relations commerciales, sont abandonnées au profit d'un mode de vie plus rural dominé par une chefferie guerrière[51]. Certains territoires, dont celui des Lingons, apparaissent comme de nouveaux pôles de développement économique et culturel du Monde celte centreuropéen[52].

Une lente évolution se produit dans les coutumes et les productions, de nouveaux objets d'apparat comme le stamnos[note 36] et le miroir importés d'Étrurie ainsi que le canthare attique prennent place dans les tombes de prestige telles que celle de la Motte-Saint-Valentin (Courcelles-en-Montagne)[note 37] en territoire lingon. Les mobiliers funéraires laissent entrevoir une moindre disparité sociale entre les puissants et le peuple[53] comme le font apparaître notamment les fouilles des tumuli lingons de Perrogney-les-Fontaines[33], Maigrefontaine[54], Vesvres-sous-Chalancey, Cohons et Cusey,

Les importations méditerranéennes décroissent, les bijoux sont moins somptueux, les sépultures des personnalités de haut-rang perdent de leur monumentalité tout en conservant leur mobilier type : le poignard de parade fait place à la panoplie guerrière complète, le char à deux roues, plus léger et plus rapide, y succède à celui à quatre roues. Les longues épées de fer à tranchants parallèles, caractéristiques de l'équipement militaire laténien[note 38], supplantent les armes de la période antérieure. De nouveaux types de fibules apparaissent. Les récipients destinés au vin tels que le tonneau et les vases en céramique, bien que ces derniers soient encore inspirés des œnochoés étrusques, sont fabriqués par des artisans locaux. Un art décoratif original s'affirme[55], dont la contribution des Lingons est attestée par des objets telle que la rouelle de Balesmes-sur-Marne[44].

Alors que l'usage du tumulus se perpétue dans la partie méridionale du territoire lingon, des nécropoles de tombes plates sans tumulus, destinées aux défunts des catégories populaires, se développent sous l'influence de la culture Marnienne dans les hautes vallées de la Marne et de l'Aube. Les femmes portent des agrafes de ceinture, des fibules, des torques. Les fantassins sont inhumés avec leur armement[56]: épée, lance, javelot, cotte de mailles[57]... Cette dernière, d'origine celte, deviendra le lorica hamata à la suite de son adoption par l'Armée romaine après l'invasion celtique en Italie à laquelle participeront les Lingons[58].

Les Lingons dans « l'expansion celtique de la Tène »

(approximativement de -390 à -190)

Article connexe : Gaule cisalpine.

Alors que le Monde celte apparaît globalement stable au milieu du Ier millénaire av. J.-C., les IVe et IIIe siècles av. J.‑C. voient d'importants groupes celtes se mettre en mouvement vers la plaine Padane, la Pannonie, le bassin des Carpates, les Balkans et la Grèce puis l'Asie Mineure[59],[60].

Au début du IVe siècle av. J.‑C. se produit l'invasion celtique en Italie, demeurée célèbre en raison de la victoire remportée en -387 sur les Romains lors de la bataille de l'Allia et de l'épisode des oies du Capitole suivi du célèbre « Vae victis » lancé par Brennus aux vaincus. Des groupes migrants de Lingons, Sénons, Boiens et Cénomans s'établissent en force en Italie du Nord. Au côté des peuples celtiques Insubre et Taurin y étant déjà établis depuis au moins le VIe siècle av. J.‑C., ils constituent la Gaule transpadane. Les Lingons prennent alors possession de la partie sud-est de la Plaine padane située entre le sud du delta du Pô et les Apennins du Nord, notamment de la cité étrusque de Spina dans l'actuelle province de Ferrare[61],[note 39].

La Troisième guerre samnite voit la défaite de la coalition constituée par les Sénons, Samnites, Étrusques et Ombriens devant les Romains à la Bataille de Sentinum en -295. Malgré cette défaite des Sénons, les Celtes de Gaule cisalpine, dont les Lingons du delta du Pô, parviennent à contenir les Romains au prix des batailles d'Arretium en -284 et du Lac Vadimon en -283[62].

En dépit de leur pugnacité, les Sénons doivent se retirer d'Étrurie et se replier sur la Plaine padane en -232. En -225 les Insubres sont défaits à la Bataille de Faesulae et perdent Mediolanum. Après l'échec de leur contre-offensive à Télamon la même année malgré le renfort des Gésates, les Celtes cisalpins ne parviennent pas à contenir la poussée de Rome, les Insubres étant défaits à Clastidium en -222. Lors de la deuxième guerre punique, les Celtes cisalpins s'allient à Carthage (exceptés les Taurins s'étant opposés au passage des troupes d'Hannibal sur leur territoire). L'issue du conflit n'ayant pas été favorable à la Cisalpine gauloise, les Romains défont de nouveau les Celtes à Betriacum en -200, bataille à l'issue de laquelle seuls les Boïens et Insubres opposent une résistance. Après la reddition de ces derniers à Mutina en -194, les Boïens résistent face à Rome jusqu'en -191. Dès lors, la Gaule-cisalpine tombe sous la dépendance de la République romaine[63],[64],[65].

Les Lingons dans la « Gaule transalpine des oppida »

(approximativement de -190 à -110)

Article connexe : Oppidum.

la Culture celtique centreuropéenne des oppida s'étend à la Gaule transalpine. Cette évolution se caractérise par la réinstallation de places fortes qui, outre leur fonction militaire, sont des centres de commerce sur d'importantes voies de communication. De puissants pouvoirs locaux s'y affirment, on y frappe la monnaie dont la circulation et le rôle dans les échanges s'accroissent rapidement, particulièrement entre Lingons, Éduens, Séquanes et Leuques[66]. Un monde nouveau apparaît ainsi sur des sites dont certains ont été occupés de manière plus ou moins continue depuis le Néolithique : éperon de Langres, Châtelet de Gourzon, Mont-Lassois, oppidum de Segessera, Mont-Avrollot (ce dernier étant aux confins des territoires lingon, sénon et tricasse)[67],[68]...

Cette mutation révèle une nouvelle organisation de la société gauloise marquée par l'influence grandissante des druides et l'autorité de l'aristocratie militaire incarnée par les vergobrets. Il apparaît aussi que la royauté familière aux Celtes au cours des siècles précédents a désormais disparu au profit des oligarchies dominantes des diverses cités. Les profondes transformations de la société gauloise et les migrations des Belges ont sérieusement ébranlé le Monde celte dont le centre de gravité se trouve à ce moment-là en Gaule transalpine, laquelle doit compter avec la pression des Germains au nord-est[69].

Les Lingons dans la « Gaule transalpine préromaine »

(-110 à -50)

Développement économique des Lingons transalpins

Article connexe : Gaule chevelue.
Statuette en bronze à l'effigie d'un personnage portant un bardocuculus tel que ceux produits par les Lingons (Champagne-Ardenne / Ier siècle av. J.‑C. / Musée d'archéologie nationale français - Inv. n°31 436)

Les Lingons de Gaule-transalpine, alliés des Éduens au sud, contrôlent les échanges commerciaux au carrefour des axes Rhône-Saône-Meuse et Seine-Marne, entre nord de l'Europe occidentale et Méditerranée[70].

Outre leur position commerciale, les Lingons du territoire originel disposent de gisements de minerai de fer[71] dont ils maîtrisent parfaitement l'extraction et le processus sidérurgique[72] ainsi que la métallurgie[73]. Ce savoir faire métallurgique se traduit aussi dans la production d'objets en bronze, comme en témoignent notamment les moules de bronziers trouvés à Langres et la belle chaudronnerie-dinanderie de Vertillum[74],[75],[note 40]. La Lingonie originelle est par ailleurs réputée pour sa richesse en céréales[76] et bois ainsi que pour son élevage ovin[77],[78],[note 41]. En plus de leur production métallurgique, les Lingons de Transalpine produisent d'autres produits manufacturés dont la qualité est reconnue[79]: maroquinerie de Dijon[80], étoffes[81] et Bardocucullus de Langres[82](sorte de coule ou de saie à capuche très portée en Gaule et exportée depuis Marseille, Arles et Narbonne dont ils se partagent le marché avec les Santons[77]). À partir d'environ 50, la viniculture est maîtrisée en Lingonie transalpine, comme en attestent les datations des bourbes du pressoir gallo-romain de Selongey.

Les nombreuses monnaies frappées par les Lingons transalpins identifiées dans le nord et l'est de la France ainsi qu'en Suisse témoignent de leur dynamisme économique[83],[84],[85],[86],[87],[88],[note 42].

Évolution géostratégique affectant les Lingons transalpins

Alliances et enjeux dans la « Zone du Denier »

La soumission de la Gaule transpadane au pouvoir de Rome en -191, suivie de l'implantation romaine en Gaule-transalpine à partir de -125, marque le début du recul géostratégique du Monde-celte qui va subir la pression conjuguée des Germains, Romains et Daces...

À partir de -121 la limite nord de la Gaule narbonnaise, dépendant de Rome, correspond à la rive gauche du Rhône comprise entre le Léman et le confluent avec la Saône. Avec cette proximité géographique les Lingons transalpins et les Éduens, intermédiaires traditionnels des Romains dans les échanges commerciaux avec l'Europe septentrionale, voient leur position commerciale renforcée, le couloir Saône-Rhône constituant alors une « zone de libre-échange » dite du Denier à l'est de la Gaule chevelue[89],[90],[91].

Conséquences géostratégiques et politiques de la « Guerre des Cimbres »

Guerre des Cimbres
Battle icon gladii red.svg Défaites cimbres et teutonnes
Battle icon gladii green.svg Victoires cimbres et teutonnes
Article connexe : Guerre des Cimbres.

La Zone du Denier, de laquelle relèvent les Lingons, prend une importance géostratégique avec la guerre des Cimbres voyant ces derniers et leurs alliés la traverser vers -110 avant de s'imposer en Gaule chevelue et Narbonnaise[92]. Cette importante violation de la souveraineté territoriale de Rome prend place dans une crise politique affectant la République romaine. Pour repousser les barbares, Caius Marius modifie les règles du recrutement militaire, ses victoires contre Jugurtha et la qualité de son commandement lui conférant un grand prestige et un important pouvoir politique. Sa réforme à pour effet de subordonner à la réussite militaire l'ascension politique à Rome. Dès lors, une compétition pour l'accès aux postes clés de l'armée romaine s'engage entre les plus grands aristocrates tel que Jules César, lequel sera confronté à la pression des Germains sur le nord-est de la Gaule-transalpine et ses conséquences[93].

Conséquences géostratégiques de l'« Expansion germanique » du premier siècle av. J.-C.

Conséquences de la Migration des Suèves sur la « Zone du Denier »
Article connexe : Migrations germaniques.

Durant leur périple en Germanie et Norique, les Cimbres et leurs alliés ont bousculé les populations des territoires traversés dont celles d'une bonne partie des peuples celtes d'Europe centrale et de l'important groupe germanique des Suèves occupant un vaste territoire au centre-nord de la Germanie[92]. Au début du Ier siècle av. J.‑C. une grande partie des Suèves se met en mouvement vers le sud-ouest et se heurte aux peuples celtes des marges méridionales et occidentales de l'Espace germanique dont certains, en dépit de leur résistance, doivent migrer vers des territoires moins exposés[94]:

Article connexe : Suèves.

Poursuivant leur avancée dans les Champs Décumates, les Suèves s'adjoignent les Vangions avec lesquels ils atteignent le Rhin vers -65. Au nord, ils sont confrontés pour un temps à la résistance des Ubiens qui parviendront à se maintenir sur la rive-droite du Rhin jusqu'en -39 ainsi qu'à celle des Usipètes et Tenctères qui devront trouver refuge sur le territoire des Ménapiens en -55[94].

Solidement établis sur la moyenne vallée du Rhin[95], Suèves et Vangions sont au contact des Séquanes alors que ces derniers et leurs alliés Arvernes sont en guerre contre les Éduens auxquels ils disputent ainsi qu'à leurs alliés Lingons le contrôle des péages de la Saône[96],[note 44]. Les Séquanes pactisent avec le chef suève Arioviste duquel ils obtiennent une assistance militaire contre les Éduens pendant que Rome doit mater la révolte des Allobroges en Narbonnaise. Comme tribut de ce soutien, les Germains colonisent une grande partie du territoire des Séquanes, lesquels renversent leur alliance en se coalisant avec les Éduens pour les repousser... Après l'échec de la coalition gauloise entérinant la colonisation germanique du territoire séquane, Éduens et Séquanes sollicitent l'intervention de Rome. En tant que proconsul de la Narbonnaise, Jules César est mandaté par le Sénat romain pour contrer la menace germanique, Suèves et Vangions ayant été rejoints par les Harudes (en), Triboques, Marcomans, Némètes et Sédusiens[97]. Refusant la proposition de partition de la Gaule entre Romains et Germains faite par Arioviste, César défait les troupes germaniques fin -58 lors de la bataille de l'Ochsenfeld. Exceptés les Triboques ayant pris les deux tiers nord de la plaine d'Alsace au Médiomatriques[95], les Germains rescapés dont Arioviste se replient outre-Rhin[98],[99],[100].

La Gaule en -58 (avec l'itinéraire de la campagne de Jules César contre les Helvètes puis les Suèves)
Conséquences de la migration des Helvètes
Article connexe : Helvètes.

Dans le même temps la Rhétie-Vindélicie où sont établis les Rhètes, les Vendéliques et depuis peu les Helvètes voit s'y réfugier les Latobices, les Rauraques et les Tulinges déplacés du sud-ouest des Champs décumates par les Suèves ainsi que les Boïens expulsés de Pannonie supérieure par Burebista puis de Norique par les Taurisques… La pénurie alimentaire résultant de cette concentration de populations est très vraisemblablement la cause de la tentative de migration des Helvètes, Tulinges, Rauraques, Boïens et Latobices vers l'ouest de la Gaule-transalpine cette même année -58[101]. Pour éviter que cette migration permette l'installation des Germains au nord de la Narbonnaise[102], les troupes de César interviennent avec l'appui des Lingons et Éduens afin de contenir les populations déplacées sur le territoire des Ambarres[94]. En dépit de cette intervention, les migrants pénètrent en territoire éduen où ils sont mis en déroute devant Bibracte, les rescapés se réfugiant en territoire lingon[103],[note 45]. Exceptés les Boïens établis aux confins des territoires éduen, arverne et biturige, ces rescapés sont expulsés au-delà du massif du Jura sur le Plateau suisse où ils formeront l'Helvétie[98],[99],[100].

Le double succès diplomatico-militaire de César conforte son ambition politique ainsi que son alliance avec les Lingons, Éduens et Séquanes. Disposant d'une vaste zone sécurisée s'interposant entre les Germains et la Narbonnnaise, il en fait une tête de pont pour lancer ses légions à l'assaut du reste des Gaules.

« Civitas lingonum »

Les Lingons dans les provinces gauloises du Haut Empire romain (-50 à 253)

- cadre chronologique : Chronologie de la Gaule romaine
- cadre historique : Gaule romaine
Article connexe : Haut Empire romain.

Les Lingons dans la « romanisation de la Gaule transalpine »

Article connexe : Gallo-romains.

Après la conquête romaine de la Gaule-transalpine la Lingonie transalpine, dénommée alors Civitas lingonum (ou lingonenses), connaitra une forte instabilité territoriale se prolongeant dans l'Histoire... Relevant initialement de la Gaule lyonnaise, la Civitas-lingonum est intégrée à la Gaule belgique puis à la Germanie supérieure avant de perdre son autonomie administrative au Bas-Empire romain[4].

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Intermédiaires commerciaux de longue date de Rome puis alliés de Jules César depuis ses interventions contre les Suèves[note 46]et les Helvètes[104], les Lingons le demeurent lors de la Guerre des Gaules[note 47]. Au cours de celle-ci, le territoire lingon héberge épisodiquement l'état-major de campagne de César et sert de base logistique à ses légions, particulièrement l'hiver -52/-51[note 48]avant que la cavalerie lingonne l'aide à réprimer le soulèvement des Bellovaques[note 49],[105]. En contrepartie de cette alliance et forts d'une certaine puissance militaire[note 50], les Lingons obtiennent, pour compenser la perte de leur indépendance politique résultant de la victoire romaine en Gaule, le statut de peuple fédéré[106].

Consécutivement à la recomposition des provinces décidée par Auguste, Marcus Vipsanius Agrippa modifie les répartitions territoriales et les finages des civitates du quart nord-est de la Gaule transalpine. Celle des Lingons est intégrée vers -15 à la Gaule belgique ainsi qu'augmentée du territoire des Mandubiens[107]et amputée de son quart nord-ouest, cette partie du territoire lingon et celle soustraite de celui des Sénons formant désormais la civitas des Tricasses[108]. L'architecture et la décoration du grand mausolée de Faverolles témoigne pour l'époque augustéenne de la richesse de certains aristocrates lingons et de leur capacité à adopter le vocabulaire formel romain[109].

L'allégeance des Lingons au pouvoir central de Rome[110]s'affirme lors de la Révolte de Sacrovir en 21 sous Tibère et de la rébellion de Vindex contre Néron en 68[111], les Lingons prenant part avec les Trévires et Rèmes à la bataille de Vesontio (l'actuelle Besançon) au côté des troupes de Lucius Verginius Rufus[112]. Le début de la guerre civile met un terme au légitimisme des Lingons qui ne reconnaissent pas le pouvoir de Galba après le suicide de Néron. Cette prise de position entraîne la rupture du fœdus par Galba, la Civitas devenant alors une simple colonie romaine[113]. Après l'assassinat de ce dernier, Othon octroie la citoyenneté romaine aux Lingons pour s'assurer de leur soutien politique[114], lesquels prennent le parti de Vitellius en dépit de cette faveur[115]. Les Lingons laissent alors la Ve légion, emmenée par Fabius Valens depuis la Germanie inférieure pour porter Vitellius au pouvoir à Rome[116], traverser librement leur territoire et s'adjoindre les huit cohortes Bataves y étant stationnées[117],[note 51].

Article connexe : Année des quatre empereurs.

La désorganisation politique à la tête de l'Empire conduit les Lingons menés par Julius Sabinus à se joindre au Soulèvement des Bataves fomenté par Gaius Julius Civilis en 69[118]. A la suite de cette révolte réprimée par Petilius Cerialis[119] et de l'auto-proclamation de « César » par Julius Sabinus[120] dont cette usurpation le conduira à la mort, après la défaite de ses troupes devant les Séquanes et les légions d'Annius Gallus (Legio I Germanica, Legio VIII Augusta et Legio XI Claudia)[121], Vespasien retire la citoyenneté romaine aux Lingons[122]. Il les place en outre sous la surveillance directe de la VIIIe-légion Augusta[123]cantonnée sur l'actuel territoire de la commune de Mirebeau-sur-Bèze[124], vraisemblablement sous l'autorité de Frontin[125],[126].

La révolte de 69/70 a pour conséquences militaires une réorganisation et un redéploiement des troupes auxiliaires de l'armée romaine en Gaule, Germanie et Bretagne[127]. Cinq cohortes sont levées chez les Lingons qui contribuent ainsi à la défense de l'Empire romain[128]: quatre cohortes lingonnes participent aux opération militaires dans l'Île de Bretagne[129] où elles se fixent[note 52], une cohorte de Lingons trouvant avec Trajan sa garnison définitive en Dacie[130], sans doute après avoir servi aussi dans l'île de Bretagne[131]. Il est a noter que l'engagement militaire des Lingons au service de l'Empire semble s'être prolongé jusqu'au règne de Constance II, d'après les Annales de Jean Zonaras relatant leur fait d'arme dans la défense d'Amida, assiégée par les Perses sassanides de Shapur II en 359[132].

Dans le cadre de la réorganisation de la Germanie romaine par Domitien vers 90, la Civitas lingonenses est détachée de la Gaule belgique et intégrée à la Germanie supérieure, son territoire étant amputé de son extrême-est (espace compris approximativement entre une ligne Gray-Neufchâteau et la Saône) annexé à la Séquanie[112]et vraisemblablement de celui des Mandubiens annexé à la civitas des Éduens[133]. Depuis la fin de leur rebellion en 70, les Lingons sont entrés dans une période de paix et prospérité, la Pax romana, s'achevant au début de l'Empire des Gaules.

Réalisations urbaines de la « Cité des Lingons »

Habitat gallo-romain de la Boussière à Mâlain

Infrastructures routières de la « Cité des Lingons »

La Pax-romana confirme la position de carrefour routier majeur occupée par la Civitas-lingonum sur l'axe Lyon-Trèves du réseau Agripa, comme l'indiquent la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin[134],[note 53]. Les importants vestiges du relais routier d'Andilly-en-Bassigny, à l'intersection des voies Lyon-Trèves et Langres-Strasbourg[note 54], ainsi que les nombreux restes de voies tels que ceux de Faverolles[135] et un bon nombre de bornes milliaires[136],[137]et leugaires[note 55] témoignent de cette importance routière[138].

Habitats et réalisations architecturales de la « Cité des Lingons »

Outre les restes de voies ainsi que de nombreux artéfacts[note 56] et une abondante épigraphie[139],[140], plusieurs vestiges architecturaux ou monumentaux témoignent du développement urbain de la civitas[141],[note 57], particulièrement ceux des sites suivants :

Porte Augustéenne de Langres (dite « Porte romaine », construite dans les années -20)

Divinités, lieux de culte et rites funéraires des Lingons transalpins

Divinités et sanctuaires des Lingons transalpins

Article connexe : Mythologie celtique gauloise.

Avec ses deux nécropoles[164] et le culte voué à Videtillus[165], Dijon était un site religieux lingon notable mais surtout Bourbonne-les-Bains. Cette station thermale, encore activement fréquentée, à livré une importante épigraphie votive[139] dédiée à Borvo et sa parèdre, Damona[166], La diversité d'origines des dédicants, attestée tant par l'épigraphie que par l'importance du trésor monétaire votif et la variété de ses monnaies[167], fait de ce site un haut-lieu du thermalisme religieux gallo-romain. Outre Bourbonne-les-Bains, le culte de Damona est identifié en territoire lingon à Balesmes-sur-Marne et Châtillon-sur-Seine[168]. L'épigraphie d'Essarois mentionne quant à elle le culte de Vindonnus[169]. En limite des territoires lingon et leuque, Grand était un important sanctuaire consacré à Grannos. Par ailleurs, les vestiges de nemetons et fanum tels que ceux du Tremblois à Villiers-le-Duc[170], d'Essarois[171],[note 76]et de Mirebeau-sur-Bèze ainsi que les artéfacts des sanctuaires de source[172] tels que ceux de la Seine[173], de la Marne, du Corgebin[note 77], de la Coquille[note 78] et de la Douix témoignent de la spiritualité lingonne[174].

Harpocrate, bronze du IIe siècle ou IIIe siècle ap. J.-C. des environs de Dijon (Musée du Louvre, Coll. Gréau)

Outre la grande déesse gauloise Epona[175], le Mercure gaulois[note 79] et Belisama, d'autres divinités telles que Sukellos[176] et sa parèdre Nantosuelta[177] de même que Rosmerta et Rigani ainsi que les époux de cette dernière, Taranis[178] et Ésus-Cernunnos, étaient vénérées par les Lingons, les vestiges du sanctuaire de Mirebellum révélant le culte lingon de ce dernier[179]. Une statuette représentant un personnage paré d'un torque et d'un plastron figurant un sanglier fut découverte vers 1922 sur la Côte d'Alun. Cette statuette dite du « Dieu d'Euffigneix »[note 80]est probablement l'effigie d'une divinité topique à l'instar de celles d'Atesmerta au sanctuaire du Corgebin[note 77] et de Sirona, parèdre de Grannos, à Mâlain[180]. Les divinités topiques les plus représentatives des cultes lingons sont toutefois les déesses hydronymiques Sequana[note 81]et Matteronna, respectivement divinités tutélaires de la Seine[181] et de la Marne, ainsi que Divona[182], divinité tutélaire de la Douix (et vraisemblablement de la Fosse Dionne à Tonnerre). La vitalité du panthéon gaulois en Lingonie laisse peu de place au syncrétisme gallo-romain durant la Pax Romana, comme en attestent les très nombreux ex-voto de cette période inventoriés sur son territoire ainsi que l'onomastique et la toponymie locales[183]. Cette vitalité demeure au Bas-empire malgré l'influence des cultes orientaux, notamment de Mithra et d'Isis ainsi que dans une moindre mesure d'Harpocrate, le Christianisme tardant à supplanter les cultes indigènes des Lingons[184]dans les zones rurales en dépit de l'Édit de Thessalonique en 380[185].

Rituel funéraire gallo-romain des Lingons transalpins

Les rites funéraires des Lingons gallo-romains[186],[187] sont rapportés par l'abondante épigraphie des stèles et cippes des nécropoles de Langres[note 82], Dijon[188], Bourbonne-les-Bains[153] et Nod-sur-Seine[139]. Celle de cette dernière à livré en particulier le « Testament du Lingon »[note 83] énonçant les ultimes volontés d'un riche testamentaire concernant notamment les objets devant être incinérés avec lui[189], l'architecture de son monument funéraire et les repas rituels devant y être célébrés. Outre les monuments funéraires de la nécropole de Nod-sur-Seine, dont celui du « Lingon »[190],[150], et les pyramidions de celles de Dijon[151], l'architecture funéraire de la civitas est particulièrement bien représentée par les vestiges du mausolée de Faverolles[191]et du monument du « Marchand de vin » du Clos-Lieutet à Til-Châtel[note 84].

Lingons et Lingonie dans la « Gaule de l'Antiquité tardive »

(253 à 587)

cadre historique : Antiquité tardive

Les Lingons dans la « Gaule transalpine du Bas-empire romain »

(253 à 406)

- cadre chronologique : Chronologie de la Gaule romaine
- cadre historique : Gaule romaine
Article connexe : Bas-Empire romain.

Selon Jacques Vignier[192] et d'après les Analecta Bollandiana, les Alamans de Chrocus Ier auraient mis à sac Langres lors de leur raid dévastateur de 258[193]. À partir de la fin de l'Empire des Gaules, vers 275, le Solum-lingonum originel subit leurs incursions[note 85], les Alamans étant défaits en 298 par Constance Chlore devant Langres[194]. Au terme de sa campagne contre les Francs de 293-295, ce dernier avait installé des lètes hattuaires sur une partie du territoire lingon dépeuplée par les ravages alamans et une épidémie de peste[195],[196]. Établie sur le Plateau de Langres et ses vallées ainsi que dans la plaine de la Vingeanne et la partie lingonne de celle de la Saône, la colonie de peuplement hattuaire est à l'origine du Pagus Attoariensis, l'Attouar, qui deviendra l'Atuyer de la Bourgogne carolingienne[99].

Constance Chlore, vainqueur des Alamans devant Langres (buste des collections du musée de Pergame)

D'après Adrien Valois dans sa Notitia galliarum[note 1], le territoire lingon transalpin est partitionné lors de la division de l'Empire romain par Dioclétien sous la Tétrarchie. Trois des provinces consulaires relevant du Diocèse des Gaules[note 86], dont l'administration prétorienne est à Trèves, se partagent ce territoire : le tiers nord entre les provinces de Belgique première et seconde, les deux tiers sud revenant à la Première-lyonnaise. La disparition concomitante de l'ordo municipal aboutit à une mise sous tutelle totale du territoire de la Civitas dont l'un des principaux fonctionnaires, l’évêque, survivra à l'effondrement de l’Empire[197].

En 352, Alamans et Francs coalisés ravagent la Lingonie transalpine lors d'un raid les conduisant jusqu'en Val de Loire. En 356, les Alamans la traversent de nouveau avant d'assiéger Autun puis Sens dans laquelle Julien l'Apostat s'est retranché. Après les avoir tenu en échec avec sa garnison dans Sens, ce dernier se met en campagne pour les repousser à partir du plateau de Langres et fait réaliser la voie Julienne[note 87] destinée à acheminer ses troupes depuis Langres vers le sud du massif des Vosges[198]. Pendant que les Lingons doivent contenir les Alamans en Gaule, une unité militaire lingonne se distingue aux confins orientaux de l'Empire dans la défense d'Amida assiégée par les Perses sassanides de Shapur II en 359[132]. En dépit du dispositif défensif mis en place par Julien l'Apostat en Lingonie transalpine et de sa victoire contre les Alamans à la Bataille d'Argentoratum en 357, les incursions germaniques s'y poursuivent épisodiquement durant la seconde moitié du IVe siècle[199],[198].

Selon la Notitia Dignitatum la majeure partie de la Lingonie transalpine, intégrée à la Première-lyonnaise sous la Tétrarchie, est placée dans la Maxima Sequanorum après la réforme territoriale de Théodose Ier vers 380[200].

Les Lingons dans « l'expansion germanique en Gaule romaine »

(406 à 486)

- cadre chronologique : Chronologie de la Gaule romaine
- cadre historique : Gaule romaine

Lors du déclenchement des grandes migrations européennes en 406, la Lingonie transalpine est traversée par des groupes de Suèves, Quades et Marcomans[198]. Entre 407 et 411 elle est en partie ravagée par les Vandales, qui s'en prennent notamment au clergé de Langres en 411[201],[185],[note 88], et de nouveau assaillie par les Alamans. En contrepartie d'un second fœdus leur ayant été accordé par Aetius (en 438 ou 443), les Burgondes ont notamment pour mission de contenir la pression de ces derniers. Selon Jacques Vignier[192], Langres aurait été en partie détruite par l'armée coalisée hunno-germanique lors du l'expédition conduite par Attila en 451. C'est vraisemblablement à la suite de cet évènement que les Lingons se seraient placés sous la tutelle des Burgondes en 457[202].

Pour contrer la rébellion d'Ægidius dans les Gaules en 461, le patrice Ricimer, accorde des concession territoriales au roi burgonde Gondioc avec lequel il a passé une alliance familiale[203]. Eu égard à sa fidélité, Gondioc est fait Magister militum des forces romaines en Gaules par l'Empereur romain d'Occident Libius Severus et voit ses possessions territoriales étendues. A la mort de Gondioc (vers 463 ou 473[note 89]), son frère cadet Chilpéric Ier lui succède comme seul Roi des Burgondes. De fait, la majeure partie sud de la Lingonie est incluse dans le Royaume burgonde jusqu'au nord de Langres[204],[205], la partie septentrionale étant dans l'éphémère Domaine gallo-romain depuis la sécession d'Ægidius en 461. Comme l'avait fait son frère aîné Gondioc et comme le fera son neveu Gondebaud avec la Loi gombette, Chilpéric Ier s'emploie à renforcer la cohésion entre Burgondes et Gallo-romains. À sa mort vers 476, son fils cadet Godégisile hérite de la moitié nord du Royaume burgonde, dont la Lingonie burgonde. De confession arienne, il prend pour épouse une catholique en gage d'allégeance des Gallo-romains. Dès son début de règne, Godégisile doit contenir les Alamans qui menacent le Royaume burgonde et investissent la Lingonie. Comme en 258[193], Langres est prise par ces derniers, l'évêque Apruncule devant se réfugier à Dijon[note 90],[206]. Cette pression des Alamans perdurera jusqu'à leur défaite devant Clovis Ier à Tolbiac (en 496 ou 506).

La partie septentrionale de la Lingonie, relevant du Domaine gallo-romain avant d'être occupée par les Alamans, entre dans le Domaine franc lors de la conquête du Domaine gallo-romain par Clovis Ier entre 481 et 486[207]. En 486, la chute du Royaume de Syagrius devant les Francs saliens au terme de la Bataille de Soissons marque la fin de la Gaule romaine. En revanche, elle ne signifie pas la fin de la « Cité gallo-romaine ». Le centre de pouvoir local gallo-romain qu'est le diocèse, héritier du pouvoir patricien de la Civitas, conserve en effet son autonomie politique et administrative longtemps après cet évènement, en particulier pour celui de Langres[208].

La Lingonie dans la « formation de la Gaule mérovingienne »

(486 à 587)

Articles connexes : Royaumes francs et Burgondes.

Godégisile, duquel dépend la Lingonie burgonde, s'allie en 499 avec Clovis Ier pour s'emparer du territoire de son frère Gondebaud. En 500 ou 501, ce dernier est défait par Clovis Ier et Godégisile à la Bataille de Dijon[note 91]. Contraint d'abandonner son royaume et de s'exiler en Avignon[209], Gondebaud parvient à le reconquérir avec l'appui des Wisigoths. En 501, il prend Vienne dans laquelle son frère s'est retranché et le fait exécuter[210].

Devenu Souverain du Royaume burgonde, Gondebaud est à l'origine de la Loi gombette. Cette loi, associant Droit romain et Droit germanique, est complétée par ses successeurs Sigismond et Godomar III[211]. Outre le fait qu'elle préfigure le Droit romano-germanique, en entérinant la politique de renforcement des liens entre Burgondes et Gallo-romains conduite par leurs prédécesseurs elle prépare la fusion des deux communautés, creuset de la future Bourgogne[207]. Aux Gallo-romains, dont ceux de la Lingonie franque, Clovis Ier fait appliquer le Bréviaire d'Alaric[212].

Limite territoriale entre Austrasie et Burgondie fixée par le Traité d'Andelot en 587, correspondant à la limite septentrionale de l'ancien Diocèse de Langres

Les Alamans s'étant définitivement sédentarisés en Alémanie à la suite de leur défaite devant Clovis Ier à Tolbiac (en 496 ou 506), ce dernier s'empare de la majeure partie des territoires du Royaume Wisigoth en Gaule à l'issue de la Bataille de Vouillé en 507. A la mort de Clovis Ier en 511, ses fils Thierry Ier, Clodomir, Childebert Ier et Clotaire Ier se partagent un Regnum francorum couvrant désormais la majeure partie de la Gaule. Thierry Ier hérite d'un domaine comprenant un grand quart sud-ouest de cette dernière et un territoire correspondant approximativement à la future Austrasie dans lequel est notamment incluse la Lingonie franque. En 523, Clodomir, Childebert Ier et Clotaire Ier s'attaquent au Royaume burgonde de Sigismond, Thierry Ier renonçant à combattre son beau-père[note 92]. Lorsque Thierry Ier meurt en 534, son fils Théodebert Ier hérite du Royaume de Reims qui devient celui de Metz. Cette même année 534, ce dernier s'engage dans la Guerre de Burgondie aux côtés de Clotaire Ier et Childebert Ier avec lesquels il défait Godomar III.

A l'issue de la Guerre de Burgondie, les trois vainqueurs se répartissent le territoire du Royaume burgonde, Théodebert Ier adjoignant son tiers nord au Royaume de Metz (future Austrasie). L'ancien territoire de la Civitas des Lingons recouvre alors pour une ultime fois son unité territoriale, jusqu'au partage en 561 du Regnum francorum réunifié par Clotaire Ier en 558. Dans le cadre de ce partage, les territoires du Royaume d'Orléans et de l'ancien Royaume burgonde sont attribués à Gontran, celui de l'ancien Royaume de Metz étant attribué à Sigebert Ier. La limite définie entre ces deux derniers étant approximativement la même qu'avant la Guerre de Burgondie, la majeure partie sud de l'ancien territoire des Lingons se voit réintégrée dans la Burgondie[213],[205].

En 587 le fils de Sigebert Ier, Childebert II, et sa mère Brunehilde rencontrent Gontran pour tenter d'établir une paix durable entre leurs royaumes respectifs. Cette rencontre à lieu à Andelot, au nord de l'ancien territoire lingon, entre l'Austrasie et la Burgondie. Au terme des négociations, le Traité d'Andelot fixe notamment les possessions territoriales des parties, la limite entre Burgondie et Austrasie telle qu'avant le traité étant entérinée[214]. Cette limite territoriale correspond à la limite septentrionale du Diocèse de Langres qui demeurera inchangée jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Le Diocèse de Langres, « héritier de la Cité des Lingons »

(587 à 1223)

Article connexe : Liste des évêques de Langres.

Formation du Diocèse de Langres

(587 à 751)

- cadre chronologique : Chronologie du Haut Moyen Âge
Article connexe : Mérovingiens.

À partir de l'Édit de Thessalonique en 380, les évêques reprennent progressivement à l'échelon du diocèse les pouvoirs administratifs, financiers et politiques des magistrats laïcs[215]. Durant la formation de la Gaule mérovingienne, une aristocratie ecclésiastique locale issue très majoritairement de la Nobilitas gallo-romaine se constitue. Particulièrement à Langres, cette aristocratie s'instaure en oligarchie municipale prenant le relais de l'ancien Municipe. Dans le prolongement de l'essor des écoles chrétiennes sous Gondebaud[216], la prééminence intellectuelle et l'influence politique de la Nobilitas sont confortées par Brunehilde lors de sa seconde régence entre 596 et 613[217], date à laquelle la Burgondie est annexée à la Neustrie par Clotaire II.

Après un plein exercice du pouvoir par Dagobert Ier, ses successeurs ne sont plus que des « rois fainéants », les maires du Palais se disputant le pouvoir palatin. Les prélats vont alors asseoir l'autorité de l'Église et reprendre à leur compte le pouvoir politique laissé vacant. Profitant de l'affaiblissement des Francs, les Sarrasins remontent la vallée du Rhône puis celle de la Saône. En 725 ou 731, ils pillent notamment Langres. Devant la passivité de la noblesse de Burgondie face aux razzias sarrasines, Charles Martel la destitue aux profit de celle de Neustrie. Les évêchés ne sont pas épargnés, Langres étant alors placée par ce dernier sous la tutelle d'un de ses fils, Rémy, demi-frère du futur premier roi de la dynastie des Carolingiens, Pépin le Bref[218].

Le Diocèse de Langres dans la « Renaissance carolingienne »

(751 à 937)

Article connexe : Renaissance carolingienne.
L'Évêque et les clercs de Langres lors d'une cérémonie processionnelle devant les murs de la cité

La perte provisoire du pouvoir politique n'enraye pas le développement culturel et économique du Diocèse de Langres. Revitalisée par l' Admonitio generalis, la « Romanité » se régénère dans les communautés ecclésiastiques[216], qu'elles soient épiscopale à Langres ou monachistes comme à l'école monastique de Bèze et à celle de Saint-Bénigne de Dijon ainsi qu'à Saint-Seine. De 774 à 780 cette dernière accueille l'un des principaux acteurs de la de la Renaissance carolingienne, Benoît d'Aniane.

Lors d'un concile provincial à Langres en 830 Louis le Pieux confirme à l'évêque Albéric, en présence du futur Charlemagne, les libéralités accordées à son prédécesseur Belto. Les possession territoriales et bénéfices ecclésiastiques de l'église de Langres sont dûment inventoriés par polyptyque et pouillé. Entre 857 et 874 ces prérogatives sont étendues, les évêques adjoignant notamment à leur ministère la charge de Missi dominici. En 874, Charles II le Chauve accorde aux clercs de Saint-Mammès le droit d'émettre leur propre monnaie. Avec le Capitulaire de Quierzy en 877, l'autonomie politique et la puissance économique du Diocèse de Langres se renforcent, certains de ses évêques cumulant leur fonction ecclésiastique avec le titre héréditaire de Comte. En 887, Charles III le Gros rétablit officiellement l'épiscopat de Langres dans son autorité politique. En dépit des raids dévastateurs des Normands de 888 à 894, l'évêché de Langres accroît sa prospérité par des acquisitions domaniales successives. En 924, l'évêque de Langres Gosselin II de Bassigny participe à une expédition punitive qui défait le chef normand Ragenold de Nantes. À partir de 927, les évêques de Langres nomment les gouverneurs militaires de la place dont les fortifications s'avèrent dissuasives lors des incursions des Magyars de 935 à 937.

Le Diocèse de Langres dans la « Renaissance ottonienne »

(937 à 1030)

Article connexe : Renaissance ottonienne.

Succédant à la Renaissance carolingienne, la Renaissance ottonienne insuffle un renouveau culturel dont les réseaux intellectuels monachistes puis épiscopaux sont les vecteurs. Ayant eu pour écolâtre Gerbert d'Aurillac, l'évêque de Langres Brunon de Roucy établit en 989 l'Ordre de Cluny à Saint-Bénigne de Dijon qui se donne pour abbé Guillaume de Volpiano. Il institue en outre l'École cathédrale de Langres qui forme notamment deux futurs archevêques de Lyon : Halinard et Odolric. De 1025 à 1030 Saint-Bénigne de Dijon accueille l'un des principaux chroniqueurs de l'An mil, Raoul Glaber.

Apogée du Diocèse de Langres

(1030 à 1223)

- cadre historique : Moyen Âge classique
Article connexe : Capétiens directs.


L'influence politique grandissante malgré la Réforme grégorienne, le développement économique et le rayonnement culturel de l'évêché de Langres à la faveur des renaissances médiévales successives, parallèlement à celle de la Féodalité, font de Langres une puissante Cité du Moyen Âge classique, héritière de la Civitas[215].

Article connexe : Renaissance du XIIe siècle.

Bénéficiant pleinement de la Renaissance du XIIe siècle, le Diocèse de Langres devient un duché pairie, ses évêques étant à la fois ducs et pairs de la Couronne de France : Hugues III de Bourgogne octroie le titre de Comte de Langres à son oncle l'évêque Gauthier. Louis VII de France y ajoute la pairie et Philippe-Auguste accorde le titre de duc aux évêques en confirmant cette dernière.

Outre son important essor épiscopal, le diocèse contribue très largement à celui du monachisme cistercien. Terre natale de Bernard de Clairvaux qui y reçoit sa formation à la collégiale de Châtillon et foyer de l'Ordre cistercien avec l'Abbaye de Molesme, il voit s'y ériger la plupart des premières « filles de Citeaux » avec notamment les abbayes de Pontigny, Clairvaux, Morimond, Fontenay et Tart. Ces dernières fondent très rapidement leurs propres établissements tels que ceux de Belmont, de la Crête, de la Bussière, d'Auberive et du Lieu-Dieu. En 1136 le neveu de Bernard de Clairvaux et futur évêque de Langres, Robert de Châtillon, fonde l'Abbaye de Noirlac[note 93]. Le diocèse est aussi l'un des bastions de l'Ordre du Temple dont la création est particulièrement soutenue par Bernard de Clairvaux avec son Éloge de la Nouvelle milice. Le Concile de Troyes auquel il participe en 1129 le charge d'en rédiger la règle. Co-fondateur de l'Ordre du Temple et oncle de Bernard de Clairvaux, André de Montbard en devient le cinquième Maître en 1154. Cette ascendance favorise la création de nombreuses commanderies templières sur le territoire du diocèse; notamment celles de Langres, Dijon, Genrupt, Mormant, Ruetz, Voulaines-les-Templiers, Bure-les-Templiers, Fontenotte, Fauverney, Saint-Philibert, Ruffey-lès-Echirey, Magny-Lambert, Curtil-Vergy et Marsoif ainsi que celles d'Épailly, d'Is-sur-Tille, de la Romagne, du Corgebin et d'Avalleur[219]. Le futur dernier Maître de l'Ordre du Temple, Jacques de Molay, voit le jour sur le territoire du Diocèse de Langres vers 1244/1245.

En qualité de Troisième pair ecclésiastique, l'évêque de Langres détient le sceptre royal durant le sacre du Roi de France. Au cours cette cérémonie il présente aussi la couronne, avec les onze autres grands pairs de France, au-dessus du chef royal avant que l'archevêque de Reims l'y dépose. Le 6 août 1223 c'est à un ancien évêque de Langres, Guillaume de Joinville, que revient le privilège d'accomplir ce rituel. Issu d'une illustre famille originaire du Vallage au nord de l'ancien territoire des Lingons, ce grand prélat de l'Église de France procède au couronnement de Louis VIII le Lion en la Cathédrale Notre-Dame de Reims, A la fois grands vassaux et grands pairs de France, les ducs-évêques de Langres sont partie prenante dans les affaires générales du Royaume de France en tant que membres du Parlement du Roi et nombre de grands seigneurs leur doivent l'hommage féodal.

Annexes

Sources historiographiques mentionnant les Lingons ou leurs territoires

Les Lingons ou leurs territoires sont notamment mentionnés par les historiographes ou mémorialistes anciens suivants :

Sur les autres projets Wikimedia :

Historique des recherches archéologiques en territoire originel des Lingons

Notes et références se rapportant aux Lingons ou à leurs territoires

Notes

  1. a et b Notitia galliarum par Adrien Valois
  2. Le gisement mésolithique ancien de Verseilles-le-Bas
  3. Le gisement en abri de Vaubeton à Courcelles-en-montagne
  4. Le peuplement de l'Est de la France du Tardiglaciaire au début du Postglaciaire
  5. Les premières manifestations du Mésolithique en France (lire en ligne)
  6. Mésolithique récent, Mésolithique final, Néolithique ancien dans le quart nord-est de la France : pour une réinterprétation des données
  7. Rubané du Rhin
  8. Les composantes autochtone et danubienne en Europe centrale et occidentale entre 5 500 et 4 000 av. J.-C. (lire en ligne)
  9. La diffusion du Néolithique en Europe (7000-5000 av. J.-C.) et sa représentation cartographique
  10. a et b Comment l'élevage apparaît en France (lire en ligne)
  11. Éléments pour une chronologie relative fine des ensembles Rôssen final, post-Rôssen, Michelsberg, Chasséen, dans le Bassin parisien
  12. Site du Néolithique moyen bourguignon de la Vergentière à Cohons
  13. La plupart des artéfacts collectés lors des fouilles de la Vergentière à Cohons sont conservés par le Musée d'Art et d'Histoire de Langres.
  14. Les Gisements néolithiques des environs de Chaumont
  15. métapélite identifiée sur la site de la Vergentière à Cohons (Néolithique moyen bourguignon)
  16. objets néolithiques de la Collection Camille Royer
  17. dolmen de Fort-Bévaux à Andelot-Blancheville (Néolithique moyen bourguignon)
  18. dolmen de la Pierre-tournante à Nogent / 52 (Néolithique moyen bourguignon)
  19. Mégalithes de Haute-Marne
  20. Culture de Horgen
  21. Culture de Seine-Oise-Marne
  22. Culture de Ferrières
  23. Littoraux néolithiques de Clairvaux-les-lacs et Chalain
  24. Le Néolithique récent de la grotte des Planches à Arbois
  25. Nécropole tumulaire de Fort-Bévaux à Andelot-Blancheville (Néolithique moyen bourguignon)
  26. Les subdivisions du Bronze final
  27. Dépôts et frontières au Bronze final en France
  28. Musée d'archéologie nationale, « Fiche sur la Cuirasse de Marmesse »
  29. a et b Dimension socio-économique et symbolique des dépôts funéraires aristocratiques d'Europe occidentale (VIIIe-Ier s. avant J.-C.)
  30. Musée d'archéologie nationale, « Fiche sur le Sépulture de Magny-Lambert »
  31. Lébès de Sainte-Colombe-sur-Seine
  32. Le char de Vix et les tombes à char
  33. Lébès de Sainte-Colombe-sur-Seine
  34. Torque en or de la Tombe de Vix
  35. Site du Mont-Lassois
  36. stamnos étrusque
  37. Canthare attique de la tombe princière de la Motte-Saint-Valentin
  38. Armement laténien
  39. (it) Lingons de Gaule-cisalpine
  40. Bronziers de Vertillum
  41. L'élevage dans la Gaule indépendante (lire en ligne)
  42. numismatique des Lingons
  43. Tacite, La Germanie, XXVIII-2
  44. Le port le plus septentrional sur la Saône était Corre, aux confins des territoires lingon, leuque et séquane (Louis Bonnard, « La navigation intérieure de la Gaule à l'époque gallo-romaine », A.Picard & fils à Paris, 1913)
  45. Jules César, La guerre des Gaules, I, 26: « Cent trente mille hommes environ s'échappèrent et durant cette nuit là ils marchèrent sans arrêt. Le quatrième jour, sans jamais avoir fait halte un moment la nuit, ils arrivèrent chez les Lingons. Nos troupes n'avaient pu les suivre, ayant été retenues trois jours par les soins à donner aux blessés et par l'ensevelissement des morts. » - César envoya aux Lingons une lettre et des messagers pour les inviter à ne fournir aux Helvètes ni ravitaillement ni aide d'aucune sorte, sinon il les traiterait comme eux.
  46. De Bello Gallico, livre 1, paragraphe 40, trad L.-A. Constans, ed.Les Belles Lettres, coll.Budé : ...Du blé, les Séquanes, les Leuques, les Lingons en fournissaient, et les moissons étaient déjà mures dans les champs...(« Discours de César » succèdant à « la Panique de l'armée romaine »)
  47. Jules César, La Guerre des Gaules, VII, 63: « La décision est laissée au suffrage populaire. Celui-ci confirme à l'unanimité Vercingétorix dans le commandement suprême. Les Rèmes, les Lingons, les Trévires ne prirent point part à cette assemblée ; les premiers parce qu'ils restaient les amis de Rome, les Trévires parce qu'ils étaient trop loin et étaient menacés par les Germains. »
  48. Jules César, La guerre des gaules, VII, 9: « Jules César ne cessant de marcher ni jour ni nuit se dirige à travers le pays des Éduens vers celui des Lingons où deux légions hivernaient. »
  49. Jules César, La guerre des Gaules, VII, 11: « En attendant, César emprunte à tour de rôle à la cavalerie des Rèmes, des Lingons et des autres peuples dont il avait mobilisé un fort contingent.»
  50. : Lucain, Pharsale / livre-1.i-v.398 : «...On quitte les tentes plantées aux bords du Léman profond et les camps assis sur les roches escarpées des Vosges pour contenir le belliqueux Lingon aux armes peintes...»
  51. Le 2 janvier 69, le légat de Gaule Fabius Valens entre à Cologne où sa cavalerie salue Vitellius. Ce dernier le charge de traverser la Gaule avec Alienus Caecina et de fondre sur Rome pour renverser Galba. La nouvelle de l'assassinat de Galba et de l'élévation d'Othon parvient à Valens alors sur le territoire des Leuques, à la tête de troupes d'élite de la Germanie inférieure : Ve légion augmentée de forces auxiliaires, soit environ 40000 hommes. Tacite décrit l'expédition de Fabius Valens comme émaillée d'exactions contre les populations locales : Metz en particulier eut à déplorer le massacre d'environ 4 000 personnes. Après avoir traversé le territoire des Leuques, le corps expéditionnaire se rend en teeritoire lingon.
  52. D'après l'épigraphie locale (site Livius) et selon Frontin dans son Stratagemata (information reprise par Tacite), les cantonnements de trois de ces cohortes auraient été les suivants :
  53. Selon Strabon cet axe du réseau Agrippa passait par Anse, Mâcon, Tournus, Chalon-sur-Saône, Dijon, Langres et au-delà (Toul et Reims).
  54. Relai routier gallo-romain d'Andilly-en-Bassigny
  55. Leugaire de Dijon
  56. céramiques lingonnes
  57. Les Gallo-romains en Haute-Marne
  58. Pré-inventaire archéologique de Langres
  59. Grande porte romaine de Langres
  60. Grande porte romaine de Langres (photos)
  61. Grande porte romaine de Langres (vidéo)
  62. Mosaïque de Bacchus du Musée d'Art et d'Histoire de Langres
  63. Vue panoramique de la « Mosaïque de Bacchus » et visite virtuelle du Musée d'Art et d'Histoire de Langres
  64. La Mosaïque de Grand (Vosges)
  65. Mausolée gallo-romain de Faverolles
  66. Mausolée de Faverolles (vidéo)
  67. musée de Bourbonne-les-Bains
  68. villa-mutatio d'Andilly-en-Bassigny
  69. villa-mutatio d'Andilly-en-Bassigny (vidéo)
  70. villa gallo-romaine de Rolampont
  71. Sanctuaire gaulois et gallo-romain de Mirebeau-sur-Bèze
  72. Castrum de Mirebeau-sur-Bèze
  73. habitat gallo-romain de la Boussière à Mâlain
  74. Habitat rural gallo-romain de Blessey-Salmaise
  75. Habitat gallo-romain d'Ainvelle
  76. Historique d'un Temple dédié à Apollon près d'Essarois par T.J.A.P.Mignard (1851)
  77. a et b sanctuaire du Corgebin
  78. Sanctuaire de la Coquille
  79. Mercure gaulois
  80. Dieu d'Euffigneix
  81. Bronze (à l'effigie de Sequana ?) du sanctuaire des Sources de la Seine
  82. Découvertes funéraires gallo-romaines dans le faubourg Saint-Gilles de Langres
  83. Testament du Lingon
  84. Monument funéraire du « Marchand de vin » du Clos-Lieutet à Til-Châtel
  85. Le trésor votif monétaire des thermes de Bourbonne-les-Bains fait apparaître une quasi-absence de fréquentation à partir d'environ 275 (Henri Troisgros, Bourbonne-les-Bains et sa région, Dominique Guéniot à Langres, 1994, p.53)
  86. diocèses romains
  87. voie Julienne
  88. La vie et passion de monseigneur sainct Didier, martir et évesque de Lengres
  89. 463 pour Justin Favrod dans Les Burgondes, un royaume oublié au cœur de l'Europe - Presses polytechniques et universitaires romandes, 2002, p.64 (ISBN 2-88074-596-9) lire en ligne. Pour Katalin Escher dans Genèse et évolution du deuxième royaume burgonde, 443-534, vol.2, p.773 : « date indéterminée après 463 »
  90. Soupçonné de pactiser avec les Francs, l'ancien évêque de Langres Apruncule s'établira ultérieurement à Rodez où il aura Quintien comme successeur en tant qu'évêque.
  91. Selon J. Marilier dans son Histoire de la Côte-d'Or, chap. Moyen Âge, p.115 : « En prenant en compte un faisceau d'indications précises fournies par les chroniques, cette bataille a dû se dérouler près de Saint-Apollinaire, à environ à deux milles du castrum de Dijon. L'auteur cite comme source Les miracles de saint Apollinaire, texte du Xe siècle (éd. Acta sanctorum, juillet, V, p. 353)
  92. D'après Grégoire de Tours, Thierry Ier épousa une fille de Sigismond qu'il ne nomme pas mais qui serait vraisemblablement Suavegothe de Burgondie
  93. Abbayes cisterciennes en Haute-Marne

Références

Références issues de la bibliographie principale
  • (fr) Jean Jacques Thévenard, Alain Ville & Robert Neiss, La Haute-Marne, Paris, Maison des sciences de l'Homme, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 1996 (ISBN 2-87754-049-9) 
  1. p.77-78
  2. p.4 & 41
  3. p.55-56
  4. p.55
  5. a, b, c, d, e et f p.51
  6. p.50
  7. p.49
  8. p. 51-52
  9. a, b et c p.52
  10. a, b, c, d et e p.54
  11. p. 54-55
  12. p. 52 & 55
  13. p. 52-54
  • (fr) Michel Provost, La Côte d'or, Paris, Maison des sciences de l'Homme, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 2009 (ISBN 978-2-87754-227-2).
    tome-I
     
  1. p.131-132
  2. a, b, c, d, e et f p.130
  3. p.130-131
  4. a, b, c, d, e et f p.131
  5. p. 132-133
  6. a, b et c p. 132
  7. p.135
  1. p. 185-186, 240-243 & 256
  2. a et b p.11
  3. a et b p.82
  4. p.90
  5. p. 116-119
  6. a et b p.85
  7. a et b p.114
  8. p.111
  9. p. 93 & 115
  10. p. 120-121
  11. a et b p.121
  12. p.172

lire en ligne

Autres références
  1. a et b S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835, p.25
  2. a et b Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, Errance à Paris / 2004
  3. a et b Pascal Duhamel dir., La Bourgogne entre les bassins rhénan, rhodanien et parisien : carrefour ou frontière ? Actes du 18ème colloque inter-régional sur le Néolithique à Dijon, 25-27 octobre 1991, Société Archéologique de l’Est à Dijon / 1996
  4. a et b Pierre Nouvel, Reconstituer les territoires politiques de la Gaule romaine, Séminaire franco-suisse, Université de Franche-Comté / UMR-6249 Chrono-environnement, Novembre-2009 lire en ligne
  5. Monique Clavel-Lévêque, « Résistance, révoltes & cadastre : problèmes du contrôle de la terre en Gaule transalpine », Formes de commande et de subordination dans l'antiquité, démarches du colloque international pour des études sur les mondes antiques, université de Senshu à Tokyo - janvier 1986, pp.177-208
  6. Stephan Fichtl – Le IIIe siècle avant notre ère : genèse des entités politiques en Gaule, in Mennessier-Jouannet (Chr.), Adam (A.-M.), Milcent (P.-Y.) – La Gaule dans son contexte européen aux IVe et IIIe s. av. n. è., acte du XXVIIe colloque AFEAF tenu a Clermont-Ferrand du 29 mai au 1er juin 2003, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 2007, pp.283-290
  7. S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835, p.27-28
  8. Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise, Errance / 2003, (ISBN 2-87772-264-3)
  9. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, errance 2003, p. 202. (ISBN 2-87772-237-6)
  10. Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire / « le problème des origines » (collection Bouquins), R. Laffont à Paris / 2000
  11. B.Decron, L.Lepage & G.Viard - Préhistoire et Protohistoire en Haute-Marne et contrées limitrophes - D.Guéniot à Langres/1994
  12. a, b et c Georges Drioux, « Les Tumulus de l'arrondissement de Langres », Bulletin de la Société préhistorique française, 1941, vol.38, n°3, p.77-80 lire en ligne
  13. a, b et c B.Chaume, « Recherches sur les tumulus de la forêt de Châtillon-sur-Seine et des zones circumvoisines, Bull, de la Soc. archéol. et hist. du Châtillonnais, n°9-10 / 1987, p. 351-396
  14. Marcel Otte, La Préhistoire, De-Boeck & Larcier, 2003, p.196-197 (ISBN 2-8041-4417-8) lire en ligne
  15. Hervé Richard & Pascale Ruffaldi - Premières traces polliniques d'influence de l'Homme sur le couvert végétal de l'Est de la France, Néolithisation précoce : premières traces d'anthropisation du couvert végétal à partir des données polliniques - coll. Annales littéraires, Presses universitaires de Franche-Comté à Besançon / 2004 lire en ligne
  16. Roland Jussiau, Louis Montméas & Jean-Claude Parot - L'élevage en France: 10000 ans d'histoire - Éducagri à Dijon / 1999 - p.100 Aux origines de l'économie productrice (lire en ligne)
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  164. P.Barral & G.Depierre, La nécropole celtique des Quétinières à Longvic, R.A.E./ 1993, t.44, p.365-410
  165. A la rencontre des dieux gaulois, L'archéologue, n°40, 1999
  166. Henri Troisgros, « Offrandes et ex-voto au couple divin Borvo-Damona dans la station thermale gallo-romaine de Bourbonne-les-Bains », Cahiers haut-marnais à Chaumont, vol.203, 1995, pp. 97-108
  167. Eberhard Sauer - Coins, cult and cultural identity : augustan coins, hot springs and the early roman baths at Bourbonne-les-Bains - Leicester Archaeology Monographs / 10 - University of Leicester / 2005 - ISBN 0-9538914-4-5 - trésor votif & thermalisme gallo-romain de Bourbonne-les-Bains
  168. Henri Bourcelot, La déesse Damona, Omnigraphie à Bourbonne-les-Bains, 1979
  169. Paul-Marie Duval, Les dieux de la Gaule, Payot à Paris / 1976 (ISBN 2-228-88621-1)
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  171. R.Daviet, La cave d'Essarois (campagne 1963), Bulletin de la Société archéologique du Châtillonnais, série n°4, Imprimerie Boudrot à Châtillon-sur-Seine, 1965
  172. Patricia Hotel, Sanctuaires et divinités du culte des sources en Éduie, Lingonie et Mandubie, S.N., 1975
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  177. Georges Drioux, « Nantosuelta chez les Lingons », Revue archéologique, 1929, p.14-18
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  193. a et b S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835, p.19
  194. Alain Catherinet, « La bataille de Peigney (sous Constance Chlore) a-t-elle bien eu lieu près de Langres ? Critique des sources et apports de la toponymie aux sciences historiques », Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres à Langres - vol.24, 348, 2002, pp.61-72
  195. Victor Duruy, Histoire des Romains / 1879
  196. Sylvie Bazin-Tacchella, Danielle Quéruel & Evelyne Samama - Air, miasmes et contagion : les épidémies dans l'Antiquité et au Moyen Âge, Dominique Guéniot à Langres, 2001, ISBN : 287825208X
  197. Ferdière, Capitales éphémères : des capitales de cités perdent leur statut dans l'Antiquité tardive, Actes du Colloque de Tours en 2004, FERACF / 2004
  198. a, b et c Henri Troisgros, Bourbonne-les-Bains et sa région, Dominique Guéniot à Langres, 1994, p.53
  199. S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835
  200. Pierre Nouvel, Reconstituer les territoires politiques de la Gaule romaine, Séminaire franco-suisse, Université de Franche-Comté / UMR-6249 Chrono-environnement, Novembre-2009, p.19 lire en ligne
  201. Jacques Laurent, Ancien diocèse de Langres (Cartulaire de l’Abbaye de Molesme), 1907
  202. Justin Favrod - Les Burgondes, un royaume oublié au cœur de l'Europe - Presses polytechniques et universitaires romandes, 2002, p.61 (ISBN 2-88074-596-9) lire en ligne
  203. Gondioc épousa la sœur de Ricimer avec laquelle il eut quatre fils qui lui succédèrent conjointement : Gondebaud, Godégisile, Chilpéric II et Gondemar Ier
  204. Jean-Baptiste-Stanislas-Martial Migneret & Théodore Pistollet-de-Saint-Ferjeux, Recherches historiques et statistiques sur les principales communes de l'arrondissement de Langres, Sommier à Langres / 1836, p.11 lire en ligne
  205. a et b Henri Troisgros, Bourbonne-les-Bains et sa région, Dominique Guéniot à Langres, 1994, p.54
  206. S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835, p.54
  207. a et b Jean-Baptiste-Stanislas-Martial Migneret & Théodore Pistollet-de-Saint-Ferjeux, Recherches historiques et statistiques sur les principales communes de l'arrondissement de Langres, Sommier à Langres / 1836, p.12 lire en ligne
  208. S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu à Langres / 1835, p.57
  209. Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre-II,32.
  210. Guichard, Essai sur l'histoire du peuple Burgonde, p. 258
  211. Mémoires lus à la Sorbonne - De la famille chez les Burgondes, par Valentin Smith, 1864, p. 2-3
  212. Périn (1990), p.114
  213. Abbé Mangin, Histoire du diocèse de Langres et de celui de Dijon à Paris / 1765
  214. Bruno Dumézil, La reine Brunehaut, Fayard à Paris / 2008, p. 241-243
  215. a et b Jean-Baptiste-Stanislas-Martial Migneret & Théodore Pistollet-de-Saint-Ferjeux, Recherches historiques et statistiques sur les principales communes de l'arrondissement de Langres, Sommier à Langres / 1836, p. 9-10-11 lire en ligne
  216. a et b P.Riche, Culture et éducation dans l'Occident barbare, VIème-VIIIème siècle, Seuil à Paris / 1962
  217. Charles Commeaux, Histoire des Bourguignons, Fernand Nathan, coll. « Dossiers de l'Histoire », 1977, t.1, p.48 (ISBN 2-09-282516-1)
  218. Charles Commeaux, Histoire des Bourguignons, Fernand Nathan, coll. « Dossiers de l'Histoire », 1977, t.1, p.55 (ISBN 2-09-282516-1)
  219. Edme Béguillet, Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, édition-2, tome-1, livre-VI, p.145, chez Victor Lagier à Dijon / 1847

Bibliographie se rapportant aux Lingons

N.B.: classement chronologique selon l'année de publication

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.
  • (fr) Jean Jacques Thévenard, Alain Ville & Robert Neiss, La Haute-Marne, Paris, Maison des sciences de l'Homme, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 1996 (ISBN 2-87754-049-9)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Michel Provost, La Côte d'or, Paris, Maison des sciences de l'Homme, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 2009 (ISBN 978-2-87754-227-2).
    tome-I
      Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Vignier (Jacobo Vignerio), Chronicon lingonense ex probationibus decadis historiae contextum uiriusque, Langres, 1665 (Décade historique du diocèse de Langres, traduction en français par Rallet & Bideaud pour la Société historique et archéologique de Langres, 1891-1894)
  • Abbé Mangin, Histoire du diocèse de Langres et de celui de Dijon, Paris, 1765
  • S.Migneret, Précis de l'Histoire de Langres, Dejussieu, Langres, 1835
  • Georges Drioux, Cultes indigènes des Lingons, A. Picard, Paris (Imprimerie champenoise à Langres), 1934
  • Georges Drioux, Les Lingons : textes et inscriptions antiques. Les Belles Lettres, Paris, 1934
  • Georges Drioux, « Les Tumulus de l'arrondissement de Langres », Bulletin de la Société préhistorique française, 1941
  • C.Peyre, La Cisalpine-gauloise du IIIe au Ier s. av. J.C., Paris, 1979
  • Yann Le Bohec et André Buisson, Traduction du Testament du Lingon, Université Jean-Moulin - Centre d'études romaines et gallo-romaines, 1990
  • Venceslas Kruta, Les Celtes en Italie, Mondadori, Milan, 1999
  • Martine Joly, Carte archéologique de la Gaule : Langres, 52/2 - pré-inventaire archéologique publié sous la responsabilité de M. Provost, Académie des inscriptions et belles-lettres - Ministère de la Culture et de la Communication, Maison des sciences de l’Homme à Paris, 2001
  • Yann Le Bohec, Inscriptions de la cité des Lingons & lapidaire de la Civitas fœderata lingonum, CTHS à Paris, 2003
  • René Goguey, « Légionnaires romains chez les Lingons : la VIIIe Augusta à Mirebeau », Revue archéologique de l'Est, 2008, n°58 (lire en ligne)

Articles connexes à celui sur les Lingons

Liens externes se rapportant aux Lingons


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