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Bronze d'art
L'utilisation du bronze en sculpture remonte à la plus haute antiquité.
La technique de base n'a pas changé à travers les siècles : après avoir modelé un objet en cire, on le recouvre d'un mélange à base d'argile, on le fait cuire, ce qui vide la cire, puis on y coule le bronze. Il ne reste qu'à briser le moule de terre cuite pour voir apparaître l'objet.
Encore aujourd'hui, cette technique artisanale est utilisée au Bénin, au Burkina Faso et dans d'autres régions d'Afrique, en Inde, etc.
Dans la sculpture occidentale, les techniques ont profondément évolué. Le savoir-faire des fondeurs justifie que les œuvres portent leur empreinte, à côté de la signature du sculpteur.
Sommaire
Technique
La technique décrite ci-dessous est issue des techniques et traditions du Burkina Faso
Modelage de la cire
Le modelage de la cire s'effectue à mains nues et également à l'aide d'outils pour la sculpter. On peut la rendre plus ou moins malléable en la chauffant. Dès que le modèle présente une masse tant soit peu importante, on réalise un noyau en terre argileuse, plâtre,... Ceci permet d'éviter que des retraits et défauts apparaissent lors de la coulée de bronze. Le modelage de la cire offre la possibilité d'effectuer de petits détails jusqu'à un millimêtre d'épaisseur.
Lorsque le modelage de la cire est effectué, il faut y ajouter une tige de coulée (1 à 2 cm de diamètre) qui sera découpée une fois le bronze coulé. On ajoute également des tiges de coulée entre les parties les plus éloignées pour permettre au métal, lors de la coulée de se distribuer jusqu'aux plus fines extrémités.
Préparation du moule
Dans la méthode traditionnelle burkinabé, le moule est élaboré en plusieurs fois. Le modèle en cire est recouvert d'une première fine couche d'argile.
Après séchage, plusieurs couches composées d'un mélange d'argile et de crottes d'âne séchées, appelés banko, viennent recouvrir la première. L'ensemble est ensuite renforcé à l'aide de tiges métalliques et de fil de fer lorsque la pièce est de grande dimmension.
Séchage du moule
La préparation du moule est une méthode longue, car chaque couche de banko doit être appliquée une fois que la couche précédente est bien sèche. Un séchage à l'abri du soleil permet au moule de ne pas fissurer.
Evacuation de la cire et cuisson du moule
Une fois que le moule est bien sec, il faut le placer dans un feu moyen, en commençant par chauffer l'orifice de sortie (tige de coulée) puis en chauffant et vidant progressivement vers l'arrière du moule. La cire peut être récupérée pour une réutillisation future. Lorsque le moule est vide, un bruit comparable à celle d'une cuisson signale que l'étape est terminée.
Le moule peut alors être cuit. Pour cela, il faut le placer dans un feu très fort, durant plusieurs heures pour le cuire, dans les braises. Cette cuisson permet de durcir le banko, et aussi de brûler les matières organiques (dont le crottin d'âne) du moule. Cette étape rend alors le moule poreux et l'air pourra circuler lors de la coulée de métal.
Coulage du métal
La méthode traditionnelle burkinabé de coulage de bronze utilise divers métaux récupérés (bronze, étain, cuivre, zinc). Le mélange est soigneusement préparé lors de la chauffe et porté à 1200°C. Lors des derniers instants de cuisson, le fondeur ajoute une poignée de charbon sur le haut du creuset, qu'il ôte ensuite juste avant de couler le métal.
Les moules sont alors disposés bien droit dans du sable (on les sort du feu qui les a cuit). Bien calés entre eux, on y verse le bronze liquide soit à l'aide d'une louche en fer, soit directement en versant le creuset dans l'orifice.
Destruction du moule et finitions
Une fois les coulées effectuées, on attend que les moules refroidissent pendant quelques heures, puis on peut les détruire pour faire apparaître la sculpture. Des petits manques peuvent être présents, si les tiges de coulées étaient mal réparties, si le moule a été mal réalisé ou si la coulée n'était pas réussie. On peut ensuite effectuer les finitions (polir, limer, poncer...).
Patines
Les patines nécessitent un grand savoir. La sculpture obtenue après la coulée est généralement de couleur jaune, doré. Selon l'effet que l'on veut obtenir on peut appliquer différents produits pour oxyder le métal. Il faut alors chauffer la sculpture dans un feu doux, appliquer les mélanges et laisser agir (de une heure jusqu'à plusieurs jours). Lorsque la couleur de la patine souhaitée est atteinte, on stoppe l'oxydation avec de la cire (cire pour meubles).
Différents produits sont utilisés pour les patines, par exemple :
Évolution de la technique traditionnelle
Le sculpteur Yannec Tomada à réussi, depuis 2005, à transformer la technique de fabrication des moules en enlevant la matière organique (poils et crottin) qui aide traditionnellement l'argile à encaisser le choc thermique et permet le dégazage du bronze. Formé au départ à la technique Africaine à Ouagadougou par Bourahima Savadogo Baba puis par Pépito Espin Anadon à la ferme des Hautes-Planches de Saint Omer (14) et conseillé par les céramistes Paulettes Descamps et Frédéric Régnier ainsi que l'équipe du musée de la poterie de Ger (50) il a réussi en utilisant des argiles spéciales montées à haute température dans des fours à Raku à s'affranchir de la technique ancestrale. Il obtient ainsi des pièces hydrides ou le moule d'argile fait corps à la pièce. (voir photographies en lien externe).
Liens internes
Liens externes
- La statuaire d'édition au XIXe siècle
- Code déontologique des fonderies d'art
- Site de Sommevoire, savoir-faire
- Portail de l’histoire de l’art
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