- Cairn
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Un cairn est un amas artificiel de pierres. On les trouve la plupart du temps sur les reliefs, les tourbières ou au sommet des montagnes. Ce terme est souvent utilisé en référence à l'Écosse, mais peut aussi être utilisé dans d’autres lieux.
Autre nom : Montjoie n.f. Anc. Monceau de pierres pour marquer les chemins ou pour rappeler un événement important. (Petit Larousse)
Sommaire
Utilisation
Ils remplissent plusieurs fonctions :
- baliser un sentier traversant un sol rocailleux ou aride, ou traversant un glacier
- repérer le sommet d’une montagne
- marquer un site funéraire ou célébrer les morts
En outre, les cairns furent utilisés pour commémorer toutes sortes d'événements : un site de batailles, un endroit où un chariot fut renversé, etc...
Ils peuvent varier de simples amas branlants à de savantes prouesses de construction. En certains lieux, des jeux sont régulièrement organisés pour déterminer celui qui construira le plus beau cairn.
Histoire
Le mot vient de l'écossais càrn qui a un sens beaucoup plus large : il peut désigner plusieurs types de collines ainsi que des amoncellements naturels de pierres. Évidemment, à cause de la simplicité du concept, les cairns sont présents partout dans le monde dans les régions alpines et montagneuses. On peut aussi les trouver dans les déserts et les toundras.
Ces traditions actuelles dérivent de la coutume, remontant au moins au Néolithique moyen, de construire les sépultures à l'intérieur de cairns. Ils étaient situés de manière proéminente, souvent sur les hauteurs du village des défunts. On en trouve encore, et ils sont souvent plus grands que les cairns modernes d'Écosse. On pense que ces pierres étaient placées là pour plusieurs raisons, comme par exemple dissuader les pilleurs de tombes ou les charognards. Une théorie plus sinistre prétend qu'ils empêchaient les morts de renaître. Il est intéressant de remarquer que, encore de nos jours chez les Juifs, la tradition veut qu'on dépose des petits cailloux sur la tombe que l'on visite. Il est possible que cela ait une origine similaire. Les stûpas d'Inde ou du Tibet ont probablement été érigés pour les mêmes raisons, bien que, désormais, ils contiennent généralement les cendres de saints bouddhistes ou de lamas.
En Écosse, il est de coutume de transporter une pierre jusqu'en haut de la colline pour la déposer sur un cairn. Ainsi, les cairns deviendraient de plus en plus grands. Un ancien dicton écossais dit « Cuiridh mi clach air do chàrn », c'est-à-dire « Je déposerai une pierre sur ton cairn ».
En Bretagne, le cairn est un monument en pierre recouvrant des sépultures comme le grand cairn de Barnenez dans les Finistère, construit entre 4 500 et 3 900 ans avant J.-C., mesurant 75 mètres de long sur 28 de large et qui abrite onze chambres funéraires.
En Afrique du Nord, ils sont parfois appelés kerkour, et ils sont également fréquents en Corse.
Dans les îles Féroé, qui sont exposées à de fréquents brouillards et à de fortes précipitations, et qui ont quelques-unes des plus hautes falaises du monde, les cairns sont souvent utilisés comme moyen de repérage au milieu des collines ou sur terrain accidenté. De plus, autrefois, la plupart des déplacements autour des îles se faisant par la mer plutôt que par la terre, les reliefs se retrouvaient souvent abandonnés.
Dans les régions montagneuses d'Amérique du Nord, les cairns sont souvent utilisés pour baliser les sentiers de randonnées ou les pistes de cross-country au-delà de la limite forestière. La plupart sont petits, 30 centimètres ou moins, mais certains sont construits plus haut pour pouvoir dépasser de la neige. La tradition veut que chacun, arrivé au niveau d’un cairn, ajoute une pierre, entretenant ainsi l'ouvrage et combattant les effets destructeurs des intempéries hivernales. Souvent, la coutume est d'en ajouter seulement au-dessus, et d'utiliser une pierre plus petite que la précédente, formant alors un assemblage instable de petits galets.
Le cairn en tant que personnage
Bien que la pratique ne soit pas répandue en français, les cairns sont souvent désignés par leurs attributs anthropomorphiques. En allemand et en néerlandais, les cairns sont appelés respectivement Steinmann et Steenman, qui signifient littéralement « homme de pierre » ; en piémontais, ils sont appelés omèt « petit homme ». Une forme d'inukshuk inuit évoque aussi une silhouette humaine, et est appelée un inunnguat (« imitation d’une personne »).
Concernant les religions de l'Antiquité, et particulièrement le Panthéon grec, ces pratiques seraient à l'origine du culte d'Hermès, divinité du voyage, du commerce, de l'échange, des bergers. L'habitude d'ériger des monticules de pierre à destination des voyageurs dans un objectif de repérage d'un itinéraire aurait amené à créer des cultes héroïques locaux pouvant être amené à se diffuser. En grec, ces monceaux de pierre sont des Hermios.
Voir aussi
Articles connexes
- Mégalithisme
- Cromlech
- Dolmen
- Inukshuk
- Mégalithe
- Sépulture
- Stûpa
- Tumulus
- Allée couverte
- Galgal
- Tombe tour
Bibliographie
Liens externes
Catégories :- Site mégalithique
- Néolithique
- Pierre sèche
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