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Séquanes
Les Séquanes étaient l'un des peuples gaulois de l'est de la Gaule au contact des Helvètes. Ils s'opposaient à leurs voisins Éduens au sud-ouest. Si la Saône figure chez César sous le nom d'Arar, il est probable que le terme *sequana soit l'appellation primitive de la rivière (la même forme est connue pour désigner la Seine).
Sommaire
Protohistoire
Étymologiquement, ils se nomment "ceux de la déesse Séquana" ou "ceux de la Seine"[réf. nécessaire], ce qui n'implique pas qu'ils devaient occuper avant les mouvements de population du III siècle avant Jésus Christ, les abord de ce fleuve, d'autant que le nom de Seine, désignait peut être plus une divinité que le seul fleuve qui y était consacré: "Su-ik-wana" est "la bonne source (ou donneuse) d'eau" par opposition à "Ik-wana", qui a donné "Yonne", et qui, elle, n'est pas qualifiée de "bonne". Il faut pourtant constater une proximité de la haute Seine et de ses sources en Côte d'or et se rappeler ce que César dit à propos de la contestation entre Eduens, dont la capitale et le territoire regardaient la Loire, et Séquanes sur le contrôle du bassin de la Saône.
Ils contrôlaient un vaste territoire correspondant aujourd'hui à la Franche-Comté, entre la Saône, le Rhône, le Jura, les Vosges et l'Alsace qui leur fût enlevée peu avant l'intervention de César par Arioviste. Leur capitale était Vesontio (Besançon). Parmi les autres villes importantes connues on trouve Epomanduodurum (Mandeure), Segobodium (Seveux) et Luxovium (Luxeuil).
La conquête romaine
Peuple de cavaliers[réf. nécessaire], les Séquanes, apres le déclin des Arvernes, devinrent une des plus puissantes tribus de la Gaule. En concurrence directe avec les Éduens, ils remportèrent une guerre contre ces derniers peu avant la conquête romaine. Ils avaient conclus certaines alliances avec Rome, qui permettait à la république d'avoir les Séquanes en barrière face aux Germains[réf. nécessaire].
Vers 60 av. J.-C, « Quand César arriva en Gaule, un de ces partis avait à sa tête les Héduens, et l’autre les Séquanes. Ces derniers qui, réduits à leurs seules forces, étaient les plus faibles, car les Héduens jouissaient depuis longtemps d’une très grande influence et leur clientèle était considérable, s’étaient adjoint Arioviste et ses Germains, et se les étaient attachés au prix de grands sacrifices et de grandes promesses »[1].
Cependant, les Suèves s'installent sur les terres des Séquanes (vers l'Alsace actuelle).
En 58 av. J.-C, Casticos un notable, fils de Catamantaloedis qui avait régné sur ce peuple, se serait emparé du pouvoir suprème à l'instigation d'Orgétorix, notable des Helvètes prétendant au trône. Le but des Helvètes, était ainsi d'obtenir l'autorisation de traverser le territoire séquane et de migrer vers l'océan atlantique chez les Santons.
Jules César choisi le prétexte de cette migration pour déclencher la guerre. Après avoir battu les Helvètes, il part vers le nord, occupe Besançon puis vainc Arioviste et les Suèves. Il fait hiverner ses légions chez les Séquanes et renforce le pouvoir des Eduens.
Les Séquanes fourniront 12 000 hommes à l'armée de secours de Vercingétorix lors du siège d'Alésia[2]. Selon Dion Cassius, c'est sur leur territoire que se déroula la bataille d'Alésia en -52. Ce passage de l'historien grec tardif amena dès le XIXe siècle un certain nombre de chercheurs à penser que, contrairement aux affirmations de Napoléon III partisan d'Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or), le site d'Alésia se situerait probablement dans le Jura. Plusieurs sites furent proposés puis pour la plupart abandonnés, le dernier à avoir été proposé est Chaux-des-Crotenay (Jura). Si l'hypothèse d'une Alésia jurassienne est farouchement défendue par ses partisans[3], elle est aujourd'hui abandonnée dans la communauté scientifique.
Époque impériale
Durant l'Empire romain, les Séquanes sont restés une cité puissante intégrée aux provinces de Gaule et de Germanie. L'archéologie témoigne essentiellement de cette période, avec certains monuments importants comme la Porte Noire de Besançon datant du deuxième siècle. La Tétrarchie en a fait le centre d'une province appélée "Grande Séquanaise", Maxima Sequanorum.
Sources
« Sequanes » dans Les Celtes de Henri Hubert [4] pages 151, 161, 233, 234, 236, 368, 461, 470, 476, 480, 483, 497
Notes
- ↑ Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 12.
- ↑ Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 75.
- ↑ Voir par exemple le chapitre « Alésia identifiée » dans Franck Ferrand, L'histoire interdite, Tallandier, 2008, p. 17-57.
- ↑ Henri Hubert, Les Celtes, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l'Evolution de l'Humanité », 1932, 733 p. (ISBN 2-226-12260-5)
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