- Arioviste
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D'après Jules César, Arioviste était le chef d'une coalition germanique des Suèves qui tenta de s'installer dans l'est de la Gaule entre 75 et 58 av. J.C.
Vers 75 av. J.-C., les Germains suèves arrivèrent, venant de la région de l'Oder, sous le commandement d'Arioviste, dans les environs de Mogontiacum (Mayence), où ils traversèrent le Rhin en direction de la Gaule. Les Séquanes, peuple celtique installé dans le sud de l'Alsace et en Franche-Comté, décidèrent d'utiliser ces guerriers suèves pour contrer leur adversaire principal : le puissant peuple Éduens (peuple ami et allié des Romains). Entre 65 et 62 av. J.C. la coalition séquane-suève battit plusieurs fois les Eduens qui perdirent une grande partie de leur cavalerie et durent laisser des otages chez les Séquanes. Mais les demandes de rétribution faites par les Suèves aux Séquanes furent extrêmement lourdes. Les Séquanes durent leur laisser le sud de l'Alsace et un tiers de leur territoire. En outre les Suèves invitèrent d'autres Germains de même ethnie (Harudes…etc) à venir s'installer en Alsace. Devant cette menace et des exigences de plus en plus oppressantes, les Séquanes décidérent de renverser leurs alliances et de s'unir aux Eduens, formant ainsi une coalition gauloise contre l' "envahisseur" germain.
Au printemps 60 avant notre ère, les Gaulois éduens et séquanes rencontrèrent les Suèves à la bataille de Magetobriga ou 'Admagetobriga. {L'emplacement précis de cette bataille n'est pas connu, certains érudits la situant vers Pontailler-sur-Saône/Heuilley-sur-Saône, Mons Arduus,(Côte d'Or) aux limites des pays séquanes, éduens et lingons}[1]. Les Germains infligèrent aux Gaulois une défaite extrêmement sévère. (On estime l'effectif de chaque armée à environ 20 000 hommes). Arioviste alors exigea un second tiers du territoire des Séquanes, considérant désormais ce peuple comme un vassal. Désespérés les Gaulois envoyèrent un émissaire à Rome, l'Eduen Diviciacos, pour implorer l'aide du Sénat romain. La réponse fut longue à venir.
Voulant ménager sa frontière septentrionale assez vulnérable (La province romaine de Narbonnaise commençant à la hauteur de Genève), Rome confia à César, à la fin de son consulat de l'année 59 av. J.C., la charge de proconsul pour les provinces de Gaule cisalpine, Illyrie …et puis de Gaule transalpine. Contrairement à la règle qui stipulait que cette mandature ne devait pas excéder un an, César fut nommé proconsul pour cinq ans. Cette nomination conférait à César le commandement d'abord de quatre légions puis de six légions.
César entra en guerre contre Arioviste, en protégeant les peuples gaulois, faisant jouer la fibre anti-germanique, accentuant dans son récit de la Guerre des Gaules un danger pouvant toucher la Gaule entière.
Après une rencontre houleuse avec César auquel il avait proposé une partition de suzeraineté en Gaule, (le Nord dominé par les Germains, le Sud par Rome) Arioviste fut battu assez difficilement par les Romains en 58 av. J.-C., probablement près de Cernay en Alsace (au lieu-dit "Ochsenfeld"). Il s'enfuit en Germanie, abandonnant ses femmes et ses filles aux romains, puis mourut peu après[2].
Source primaire
- Jules César : Commentaires sur la Guerre des Gaules, livres I et V, 30.
Bibliographie
- Christian Goudineau, César et la Gaule, Errance, Paris, 1990
- Christian Goudineau, « César et la Guerre des Gaules », in J. César, Guerre des Gaules, Imprimerie nationale, Paris, 1994
Notes
- Journal des Sciences, des lettres et des Arts - Paris ( janvier 1808) A.L. Millin
- Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre V, 30. Jules César,
Catégories :- Adversaire de la Rome antique
- Personnalité de la guerre des Gaules
- Suèves
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