Seine

Seine
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Seine
La Seine au niveau du Bois de Boulogne.
La Seine au niveau du Bois de Boulogne.
Carte du bassin versant de la Seine.
Carte du bassin versant de la Seine.
Caractéristiques
Longueur 777 km
Bassin 78 650 km2
Débit moyen 563 m3⋅s-1 (Le Havre)
Régime Pluvial océanique
Cours
Source plateau de Langres
 · Localisation Source-Seine, Côte-d'Or 21, France[1],[2]
 · Altitude 446 m
 · Coordonnées 47° 29′ 10″ N 4° 43′ 03″ E / 47.48618341, 4.71746138 (Source - Seine)
Embouchure Manche
 · Localisation Le Havre/Honfleur, Normandie, France
 · Altitude 0 m
 · Coordonnées 49°26′2″N 0°12′24″E / 49.43389, 0.20667 (Embouchure - Seine)
Géographie
Principaux affluents
 · Rive gauche Yonne, Loing, Eure, Risle
 · Rive droite Ource, Aube, Marne, Oise, Epte
Pays traversés Drapeau de France France
Principales villes Troyes, Melun, Paris, Rouen, Le Havre

La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres[3], qui coule dans le Bassin parisien et arrose Troyes, Paris, Rouen et Le Havre. Sa source se situe à 446 mètres d'altitude[2] à Source-Seine, en Côte-d'Or sur le plateau de Langres . Son cours a une orientation générale du sud-est au nord-ouest. Elle se jette dans la Manche entre Le Havre et Honfleur. Son bassin versant, d'une superficie de 78 650 km2, intéresse près de 30 % de la population du pays. Il est géré par l'agence de l'eau Seine-Normandie[4].

Sommaire

Étymologie

En langue gauloise le mot San signifie « rivière»[5],[6],[7],[8]. Seine dériverait du terme gaulois signifiant la rivière. Selon une autre approche étymologique, Seine proviendrait du latin Sequana, lui-même emprunté aux peuplades gauloises autochtones.

L'Yonne et la Seine auraient été considérées comme jumelles, seul le cours supérieur ayant été appelé Seine après transcription par César du mot latin (I)sicauna en Sequana. On y retrouve le nom de l'Yonne : Icauna ou Icaonna (le nom Seine pourrait donc être un diminutif du nom Yonne).

L'origine du nom Sequana est obscure. Certains y voient une erreur de transcription d'un ou de plusieurs mots celtes différents. D'autres un toponyme préceltique, au motif que le groupe 'kw' n'existe pas en celtique gaulois et brittonique, où il a évolué en 'p' (exemple : pimp en gallois, pemp en breton, par contre latin quinque > cinq. Ils procèdent tous de l'indo-européen *pénkʷe). Cependant, cette évolution a pu se produire postérieurement à l'attribution du nom Sequana par les premiers arrivants celtes : ceux-ci semblent en effet avoir parlé un « proto-celtique » où la mutation /kw/ > /p/ n'était pas encore réalisée, comme l'attesteraient certaines inscriptions celtibères retrouvées en Espagne.

Mais rien n'empêche une réinterprétation du nom en *se-ku-ana, l'élément -ana(m), transcrit par le latin paludem dans le glossaire d'Endlicher (De nominibus Gallicis, basé sur des copies, dont la plus ancienne date de 796), étant fréquent par ailleurs. Le nom de l'Yonne contiendrait plutôt l'élément -onno donné pour flumen, lui aussi répandu, dans ce même document. On peut douter de la celticité de ces deux termes, utilisés pourtant en gaulois, semble-t-il.

Géographie

Au pont de Normandie, près de l'embouchure

Le cours de la Seine

La Seine est partagée en cinq parties, d'amont en aval[9] :

  • la Petite Seine, de la source à Montereau-Fault-Yonne ;
  • la Haute Seine, de Montereau-Fault-Yonne à Paris ;
  • la traversée de Paris ;
  • la Basse-Seine, de Paris à Rouen ;
  • la Seine-Maritime, de Rouen à la mer.

La faible déclivité de la vallée de la Seine, en Île-de-France et en Normandie, a causé la formation de multiples et profonds méandres. Pour la même raison, les effets de la marée se font sentir sur une centaine de kilomètres, jusqu’à Poses (barrage le plus aval) et se manifestaient jusqu’à un passé récent, par le phénomène du « mascaret », appelé barre en Normandie.

La Seine est une voie navigable très importante, reliant Paris à la Manche. De ce fait, deux des plus importants ports fluviaux de France s'y trouvent : Paris (port de Gennevilliers) et Rouen qui est également un important port maritime permettant le transbordement (c'est le premier port céréalier d'Europe). Elle est navigable en amont de Paris jusqu’à Nogent-sur-Seine, important port céréalier. Autres ports fluviaux notables : Limay-Porcheville (agglomération de Mantes-la-Jolie), Montereau (sites gérés par le port autonome de Paris).

De nombreuses industries sont situées le long de la vallée de la Seine, automobile (Poissy, Flins, Cléon, Sandouville), pétrochimie (Port-Jérôme, Gonfreville-l'Orcher, Notre-Dame-de-Gravenchon, Petit-Couronne), centrales thermiques (Porcheville, Saint-Ouen).

Vue panoramique de la Seine avec le pont Saint-Michel à gauche et Notre-Dame de Paris à droite

L'eau de la Seine est utilisée pour le refroidissement de la centrale nucléaire de Nogent.

Le lac artificiel de la Forêt d'Orient, en amont de Troyes, a été créé dans les années 1960 pour régulariser le débit du fleuve.

Estuaire de la Seine, au sud du Havre, Seine-Maritime, Haute-Normandie
La Seine à Paris (vue de la Tour Eiffel)
Source de la Seine
Le pont Boieldieu à Rouen
Carte de la vallée de la Seine, vers 1750, BNF

Curiosité : les sources de la Seine sont la propriété de la ville de Paris depuis 1864. Une grotte artificielle a été construite l'année suivante pour abriter la source principale et la statue d'une nymphe symbolisant le fleuve. Cependant, la capitale s'en est désintéressée et la parcelle devrait revenir à la région Bourgogne qui souhaite valoriser le site[10]. Celui-ci abrite également les vestiges d'un temple gallo-romain (actuellement enfouis). Des objets témoignant du culte aux sources du fleuve (Dea Sequana) sont exposés au musée archéologique de Dijon.

Polémique entre Yonne et Seine

Une définition de la confluence indique que le cours d'eau entrant à une confluence avec le plus fort débit annuel (module) donne son nom au cours d'eau issu de cette confluence. Selon cette définition, ce ne serait donc pas la Seine, mais l'Yonne le cours principal du bassin parisien. En effet, à leur confluent à Montereau-Fault-Yonne, l'Yonne présente un débit et un bassin versant supérieurs à ceux de la Seine (respectivement 93 m3/s et près de 10 800 km2 pour l'Yonne, et à peine 80 m3/s et 10 300 km2 pour la Seine). La même situation se reproduit en amont avec l'Aube dont le bassin versant est de 4 700 km2, avec un débit de 41 m3/s , contre 4 000 km2 et 33 m3/s pour la Seine.[réf. nécessaire]

Principaux affluents

  • l'Ource (D) - 100 km ;
  • La Barse (D) - 50 km ;
  • l'Aube (D) - 248 km, en fait cours principal par rapport à la Seine ;
  • La Noxe (canal de Courtavant) (D) - 34 km ;
  • La Voulzie (D) - 44 km ;
  • l'Yonne (G) - 293 km, véritable cours d'eau principal (polémique sur le sujet) ;
  • le Loing (G) - 166 km ;
  • l'Essonne (G) - 90 km ;
  • l'Orge (G) - 50 km ;
  • l'Yerres (D) - 93,5 km ;
  • la Marne (D) - 525 km ;
  • la Bièvre (G) - 36 km, le seul affluent à rejoindre la Seine dans Paris ;
  • l'Oise (D) - 302 km ;
  • l'Epte (D) - 100 km ;
  • l'Andelle (D) - 54 km ;
  • l'Eure (G) - 225 km ;
  • la Risle (G) - 140 km, se jette dans l'estuaire de la Seine.

NB : D : affluent de la rive droite, G : affluent de la rive gauche

Les régions et départements traversés

Les régions et départements traversés sont les suivants, en allant de la source vers l'embouchure :

Communes riveraines

De Source-Seine (ex-Saint-Germain-Source-Seine) à Honfleur, il y a 164 communes riveraines de la Seine, parmi lesquelles Paris, capitale de la France. L'une d'elles, L'Île-Saint-Denis est entièrement située dans l'île du même nom.

Aspects géologiques

La Seine formait avec la Loire un seul et unique fleuve il y a environ six millions d'années[11]. Elle traversait une vaste pénéplaine de nature argileuse sous un climat subtropical. Il y a trois millions d'années, la région subit un refroidissement et un soulèvement dû à la poussée des arcs pyrénéen et alpin au sud. Les glaciations de l'ère quaternaire firent baisser le niveau des mers et océans, si bien que la Seine se jetait alors au large de la Bretagne actuelle (la Manche n'existait pas)[12]. Cette période fut marquée par la migration des méandres du fleuve, encore visible en Haute-Normandie, et d'une intense érosion rabotant les plateaux et formant des terrasses alluviales. L'aspect actuel de la Seine remonte à la fin de la dernière glaciation, vers -12 000.

Hydrologie

La Seine a un régime relativement régulier, lié au climat océanique de son bassin hydrographique. Elle est néanmoins sujette à des crues importantes qui ont nécessité d'importants travaux de régulation dans la partie supérieure de son cours et de ses affluents. Son débit moyen à Paris est d'environ 328 m3/s et peut dépasser 1 600 m3/s en période de crue.

Quatre grands lacs-réservoirs ont été créés entre 1960 et 1990 sur la Seine (lac d'Orient), la Marne (lac du Der-Chantecoq), l'Aube (lac d'Amance et lac d'Auzon-Temple) et l'Yonne (lac de Pannecière agrandi qui alimentait déjà le canal du Nivernais dès le XIXe siècle). Ces lacs qui constituent une réserve de 800 millions de mètres cube permettent à la fois d'écrêter les crues et d'assurer un débit minimum d'étiage. Ils sont gérés par un établissement public, l'institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine.

À Paris, les crues sont mesurées depuis 1876 par une l'échelle hydrométrique installée au pont d'Austerlitz, néanmoins c'est la statue du zouave du pont de l'Alma qui reste l'indicateur le plus populaire. Au cours de la crue de janvier 1910, l'eau a atteint sur cette échelle la hauteur record de 8,68 mètres.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Poissy ()

Article détaillé : Débit de la Seine à Paris.

Environnement

Pollution

La situation au niveau de la pollution s'est améliorée depuis la fin des années 60 mais la Seine est toujours le fleuve le plus pollué d'Europe aux PCB (Le Havre et la baie de Seine, image NASA).

Le bassin de la Seine concentre 40 % de la production industrielle française et l'agriculture intensive occupe 60 % de la surface du bassin, avec pour résultat un fleuve dont le débit est parfois à moitié constitué d'eaux usées[13]. Au début des années 1960, les scientifiques considèrent la Seine comme presque biologiquement morte, seules trois espèces de poissons sur les 32 endémiques étant parfois aperçues[13].

La loi sur l'eau de 1964 permet un redressement de l'écosystème des eaux de la Seine, complétée par la loi sur l'eau du 3 janvier 1992. Des indicateurs de pollution sont créés et une aide financière et technique est proposée aux municipalités, aux agriculteurs et aux industriels. Des 1991 à 2001, 10 milliards d'euros, dont 5,6 milliards par l'État, sont investis dans des infrastructures, dont 500 stations d'épuration[13].

En résultat, la qualité des eaux s'améliore de manière continue, surtout à Paris, qui abrite vingt espèces endémique de poissons. Cependant les taux en azote sont toujours trop élevés, 66 % de la pollution provenant de l'agriculture, et la pollution par les nitrates et pesticides augmente, là aussi à cause de l'agriculture. Une autre pollution est liée aux eaux de pluie qui entraînent des polluants des zones urbaines : celles de Paris représentent à elles seules l'équivalent de tous les rejets des autres municipalités du bassin[13].

La Seine est le fleuve européen le plus pollué aux polychlorobiphényle (PCB) depuis vingt ans. Toxiques, les PCB s'accumulent dans les lipides tout le long de la chaîne alimentaire[14]. D'après des analyses effectuées par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) depuis 2008, 70 % des espèces de poissons sont impropres à la consommation à cause d'une contamination aux PCB. L'usage des PCB est interdit depuis 1987 mais, très utilisés dans les années 70, ils se sont accumulés dans l'environnement. L'association Robin des Bois dénonce une absence de réglementation au niveau de la pêche afin de protéger la population d'une consommation à Paris, dans le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine et les Yvelines[15]. Cette pollution aux PCB est étendue jusqu'à la baie de Seine où la pêche à la sardine est interdite en 2010[14].

En 2010, la Seine est touchée par une pollution de rondelles en plastique, pollution accidentelle, limitée et non dangereuse selon les autorités, provenant d'une station d'épuration[16].

Les déchets de la Seine normande représentent un volume d’environ 30 000 m3 ou 9 000 tonnes, soit la production annuelle de déchets ménagers des habitants d’une ville de 20 000 habitants[17].

Biodiversité

Barrage-écluse de Méricourt (Yvelines)

L'aménagement de la Seine en voie navigable, avec de nombreux barrages, a créé autant d'obstacles s'opposant au passage des poissons migrateurs. Un programme en cours, sous l'égide de VNF, vise à équiper tous les barrages de la Seine aval, entre Poses-Amfreville et Suresnes, de passes à poissons, ce qui permettra aux migrateurs de remonter jusqu'au confluent de la Marne[18].

Des saumons et des truites de mer ont été observées devant le barrages de Poses, à 150 km de l'embouchure, en 2007[19]. En 2008, 260 saumons ont été comptés dans la passe à poissons de ce barrage. Le 26 juillet 2008, pour la première fois depuis très longtemps, une truite de mer a été pêchée dans la Seine, au niveau du barrage de Suresnes, juste en aval de Paris[20]. S'agissant d'espèces de poissons migrateurs très sensibles aux conditions du milieu, ces événements indiquent une amélioration de la qualité des eaux de la Seine en aval de Paris. Le 3 octobre 2008, à hauteur du barrage de Suresnes en région parisienne, un saumon de 7 kg[21] a été pêché, pour la première fois à un point aussi éloigné en amont sur la Seine depuis 70 ans. Des chercheurs de l'INRA (en collaboration avec l'ONEMA et le CEMAGREF) ont été sollicités pour confirmer la présence de l'espèce sur la Seine[22]. Les résultats de l'étude, dévoilés en août 2009, montrent que les saumons pêchés dans la Seine ont des origines diverses. Il est important de noter qu'aucun poisson issu d'élevage n'a été déversé dans la Seine depuis 1895, contrairement à ce qui a été fait dans d'autres bassins où des espèces avaient disparu.

Activités liées à la Seine

Navigation

La Seine près de La Roche-Guyon
La Seine aux Andelys
La Seine à Paris

Pour les mariniers et les services navigation, la Seine se décompose en :

  1.  : « Petite Seine » de Marcilly-sur-Seine à Montereau-Fault-Yonne
  2.  : « Haute Seine » de Montereau-Fault-Yonne à Paris[23]
  3.  : « Seine parisienne » dans Paris
  4.  : « Basse Seine » de Paris à Rouen
  5.  : « Seine maritime » de Rouen à la mer

Depuis Troyes jusqu'à son confluent avec l'Aube à Marcilly-sur-Seine, elle est longée par le canal de la Haute-Seine qui n'est plus en service. De Marcilly-sur-Seine à Montereau-Fault-Yonne, la navigation est établie tantôt sur des dérivations latérales (trois au total), tantôt dans le lit de la rivière elle-même. De Montereau-Fault-Yonne à Tancarville, la navigation se fait toujours dans le lit de la Seine. De Tancarville au Havre, les bateaux fluviaux peuvent emprunter le canal de Tancarville.

La Seine est navigable sur une grande partie de son parcours. La responsabilité de la navigation appartient à Voies navigables de France et en particulier au Service de navigation sur la Seine en amont d'Amfreville-sous-les-Monts. Le bassin de ce Service de Navigation de la Seine s'étend aussi à ses principaux affluents (Oise, Marne, Yonne) et parfois à des canaux qui y sont reliés (canal de la Haute-Seine jusqu'à Méry-sur-Seine, par exemple). En revanche, il ne comprend pas les canaux parisiens (canal de l'Ourcq, canal Saint-Denis et canal Saint-Martin qui sont gérés par la ville de Paris.

La basse Seine, en aval du pont Guillaume-le-Conquérant à Rouen est accessible aux navires de haute mer (jusqu’à 280 m de long et 150 000 tonnes). Sur cette partie du fleuve, longue d'environ 120 km, les trois seuls ponts existants (Pont de Normandie, Pont de Tancarville et Pont de Brotonne) offrent une tirant d'air de 50 mètres et le fleuve est constamment dragué pour permettre aux bateaux ayant un tirant d'eau de 10 mètres de circuler. Compte tenu du nombre limité de ponts, plusieurs bacs permettent également de traverser le fleuve. Les installations portuaires y relèvent de l'autorité du port autonome de Rouen. Celui-ci, cinquième port maritime français avec environ 25 millions de tonnes de marchandises embarquées et débarquées, est spécialisé dans le trafic de céréales, engrais et produits pétroliers. Ses installations s'échelonnent le long du fleuve sur 120 km de l'agglomération de Rouen jusqu'à Honfleur.

Entre Rouen et Paris, la Seine a été canalisée au XIXe siècle. Sept barrages éclusés situés à Poses-Amfreville-sous-les-Monts, Notre-Dame-de-la-Garenne (Eure), Méricourt, Andrésy, Bougival, Chatou (Yvelines) et Suresnes (Hauts-de-Seine) permettent la navigation de péniches automotrices (350 t de fret) dites « bateaux automoteurs de gabarit Freycinet », de 38,5 mètres, de chalands automoteurs de rivière (de 800 à 1 350 t de fret), de 48 à 70 mètres, de convois de barges poussées (de 3 000 à 10 000 t de fret) et de caboteurs fluvio-maritimes (4 000 t de fret). ces barges transportent , entre autres choses, des conteneurs, des automobiles, des produits pétroliers, du ciment, etc.

L'écluse de Poses-Amfreville, première écluse sur la Seine à partir de l'embouchure

Les installations portuaires situées en Île-de-France relèvent du port autonome de Paris premier port fluvial français. Les principales installations portuaires pour le trafic de marchandises se situent à Limay (Yvelines) et Gennevilliers (Hauts-de-Seine). En projet, une plate-forme multi-modale (voie d'eau, autoroute, voie ferrée) est en cours d'étude sur la commune d'Achères en aval de Conflans-Sainte-Honorine.

À Paris existe aussi un trafic de voyageurs, principalement touristique (bateaux-mouches, mais aussi une tentative d'utiliser la Seine pour les déplacements quotidiens (Batobus). Des navettes circulent régulièrement entre la Tour Eiffel et le Jardin des Plantes ; toutefois, ce service semble intéresser davantage les touristes que les Parisiens créant une concurrence gênante pour les bateaux-mouches. Un autre service voyageur, (Voguéo), est également expérimenté entre la gare d'Austerlitz et Maisons-Alfort (sur la Marne).

Un projet de liaison fluviale à grand gabarit entre le bassin de la Seine et le bassin de l'Escaut, la liaison Seine-Escaut devrait être réalisé à l'horizon 2012, doublant le canal de Saint-Quentin (1810) et le canal du Nord (1960). Il mettra en communication les ports normands et l'Île-de-France avec le réseau navigable du nord de la France et du Benelux en offrant le gabarit de la classe Vb européenne.

En aval de Rouen, seuls trois grands ponts enjambent la Seine (ponts de Brotonne, de Tancarville et de Normandie). De ce fait, la traversée peut encore se faire grâce à plusieurs bacs reliant les deux rives.

Histoire

La plus ancienne crue de la Seine relatée dans les textes anciennes est celle de l'hiver 358, relatée par Julien l'Apostat, qui se trouvait alors à Lutèce, dans son Misopogon[24]. Celle de février 582 est rapportée par Grégoire de Tours dans son Historia Francorum.

Dès 855, des bandes de Vikings remontent la Seine, pillent la Normandie et assiègent Paris. Les Vikings s'installent de façon permanente dans l'embouchure de la Seine vers 896. À partir du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, le duché de Normandie est reconnu par le roi de France Charles III. Sa limite est un petit affluent de rive droite de la Seine, l'Epte.

À partir du milieu du XVIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, l'approvisionnement en bois de chauffage de Paris s'est fait par flottage sur l'Yonne et la Seine à partir des forêts du Morvan.

En 1684, le roi Louis XIV inaugure la machine de Marly installée dans le lit de la Seine à Bougival pour pomper l'eau du fleuve afin d'alimenter les jeux d'eaux du parc de Versailles.

À partir de 1830 commence l'aménagement de la Seine par la construction de barrages et d'écluses.

Le 4 septembre 1843, Léopoldine Hugo, fille de Victor Hugo et son époux, Charles Vacquerie, se noient dans la Seine à Villequier (Seine-Maritime) par suite du chavirage de leur canot à voile[25].

En 1910, la Seine a connu sa dernière crue centennale.

En 1944, en mai et juin, des vagues de bombardements alliés, préparant le débarquement en Normandie, visent de nombreux points stratégiques, et tous les ponts situés entre Paris et la mer, qui sont tous atteints et pour la très grande majorité détruits. Dans la nuit du 19 au 20 août, des éléments avancés de l'armée américaine franchissent la Seine pour la première fois en empruntant le barrage de Méricourt. Par la suite un pont de bateaux installé à Rosny sur Seine permit d'établir une tête de pont sur la rive droite.

Aspects culturels

La Seine et les peintres

Régates à Argenteuil par Claude Monet (Musée d'Orsay)
La Seine à Bougival par Alfred Sisley (Metropolitan Museum of Art)

La Seine a inspiré de nombreux peintres, et aux XIXe siècle et XXe siècles, les peintres suivants :

Constant Troyon, Charles-François Daubigny,

Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind, Claude Monet, Frédéric Bazille, Gustave Caillebotte

Édouard Vuillard, Félix Vallotton, Raoul Dufy, Othon Friesz, Albert Marquet,

Robert Antoine Pinchon, Emilio Grau Sala, Gaston Sébire, Maurice Boitel

Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet.

La Seine dans la littérature

  • Honoré de Balzac a décrit la Seine sous tous les angles : à Paris, à la campagne. C'est dans Modeste Mignon (1844) qu'il lui accorde le plus de place : « Les quatre cavaliers, se trouvant dans un chemin assez large, allèrent de front et gagnèrent le plateau d'où la vue planait sur le riche bassin de la Seine, vers Rouen, tandis qu'à l'autre horizon les yeux pouvaient encore apercevoir la mer.- Dieu est un grand paysagiste, dit Canalis en contemplant ce point de vue unique parmi ceux qui rendent les bords de la Seine si justement célèbres[26]. ». Il la décrit encore à Rouen[27] et au Havre[28].

Tourisme et patrimoine

Le cours de la Seine est jalonné de nombreux points d'intérêts pour les touristes.

En amont de Paris :

À Paris, les rives de la Seine sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991[29].

En aval de Paris :

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Notes et références

  1. Pierre Gounand, « A qui appartiennent les sources de la Seine ? », dans Le Bien public, 21 septembre 2003 [texte intégral] .
  2. a et b D'après le repère de nivellement Z.C.R3-7 du service de géodésie et nivellement de l'IGN. L'altitude s'entend comme l'altitude normale dans le système IGN69, elle est exactement de 446,765 m pour un repère à 0,75 m du sol. Les coordonnées sont données dans le système WGS 84 et ont été obtenues par transformation depuis le système NTF en projection Lambert 2 grâce au logiciel Circé fourni par l'IGN.
  3. SANDRE, « Fiche fleuve la seine (----0010) ». Consulté le 18 octobre 2008.
  4. Mairie de Paris & DICOM, « La Seine ». Consulté le 30 novembre 2008
  5. Puisqu'il est impossible de les énumérer tous, citons au moins : Brda, Brenna, Bzura, Drwęca, Mroga, Nida, Raba, San, etc. Bzura selon Jan Rozwadowski correspond avec Brigulos, Drwęca aves Druentia, Durance, Nida avec Nidder, Raba avec Raab, San avec Sadne et Sein." [in:] Ethnologia Polona, Instytut Historii Kultury Materialnej (Polska Akademia Nauk), 1981, p. 49.
  6. « An adouci en san, eau, rivière ; stach, sinueux, qui tourne. Allusion au cours sinueux de la Charente ». op. cit. Antiq. de France. [in:] Revue des études historiques, Société des études historiques, 1835, p.242. ; Senne, nom propre de rivière. - Scène, ». Le lieu on l'on joue. — Seine, sf, sorte de «lot. 17. Cen», sm, impôt. — San, np Sen», sm, jugement [...]". [in:] Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, Ferdinand Édouard Buisson, 1883, p. 980.
  7. « Le terme sawn « cleft, gully » est rapproché du breton san, saon s.f. « aqueduct, san-dour »." Études celtiques. Société d'Éditions Les Belles Lettres, 1985 p. 337.
  8. « La racine san est à la base des patronymes : Sangnier, Sagne, Sagnolle, Lassassaigne et Delassassaigne dont un ancêtre a habité près d'un marais. » [in:] Paul Bailly, Toponymie en Seine-et-Marne : noms de lieux, éditions Amatteis.
  9. Selon Projetlabel.org
  10. Xavier Grizot, « La Seine reviendrait enfin aux sources — La ville de Paris pourrait céder son terrain au département », dans Le Bien public, 13 janvier 2004 [texte intégral] 
  11. Jérôme Chaib, « Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance », dans Études normandes n°2, 2007, (ISSN 00142158), p.40
  12. Jérôme Chaib, « Vallée de la Seine : entre naissance et renaissance », dans Études normandes n° 2, 2007, (ISSN 00142158), p. 41
  13. a, b, c et d (en) World Water Assessment Programme: Seine-Normandy Basin (France), UNESCO, 2001.
  14. a et b PCB : les poissons de la baie de Seine touchés par la pollution, Paris-Normandie, 14 Mars 2010 extrait
  15. Eaux: alerte à la pollution dans la Seine, 70 % des poissons contaminés, 20 Minutes, 2/6/2010.
  16. Embarras autour d'une pollution au plastique dans la Seine, Sophie Verney-Caillat, Rue89, 05/03/2010.
  17. Les Boucles de la Seine Normande et les macro-déchets.
  18. La restauration des fonctionnalités écologiques des voies navigables, VNF, p. 2. [PDF]
  19. Le retour du saumon en Seine, une réalité ! SIAAP
  20. Une truite de mer pêchée à Paris, Le Figaro, 21 juillet 2008
  21. Communiqué de la fédération nationale de pêche.
  22. Analyser le retour du saumon dans la Seine : quels enseignements pour la gestion des rivières ?, 05/08/2009, Fiche de Presse Info. disponible en ligne sur le site web de l'INRA
  23. Attention ! Pour les canoë-kayakistes, la "haute Seine", c'est plutôt en amont de Troyes !
  24. Charlotte Lacour-Veyranne, Les colères de la Seine, Éd. Paris-Musées, 1994, ISBN 978-2-87900-191-3
  25. Le drame de Villequier, Sequana-Normandie
  26. Édition dite du Furne, vol.4, p. 310
  27. Furne, p. 117-118
  28. Furne, p. 116
  29. Rives de la Seine sur le site du patrimoine mondial de l'Unesco

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  • SEINE — Bien que le bassin de Paris ne présente pas d’unité hydrographique, le réseau de la Seine forme le collecteur principal d’un ensemble qui, des confins de la Lorraine au Morvan et de la Somme à la Risle, s’étend sur environ 90 000 kilomètres… …   Encyclopédie Universelle

  • Seine — (spr. Sähn), 1) Fluß in Nordostfrankreich, entspringt im Departement Côte d or, unweit St. Seine u. Chanceaux, 1338 Fuß hoch, am Fuße des Berges Tasselot, durchfließt die Departements Aube, Seine Marne, Seine Oise, Seine, Eure u. Nieder Seine,… …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Seine [1] — Seine (spr. ßän[e], bei den Alten Sequana), einer der Hauptströme Frankreichs, entspringt 471 m ü. M. im Depart. Côte d Or auf dem Südwestabhang des Plateau von Langres bei Chanceaux, durchströmt in nordwestlicher Hauptrichtung die Departements… …   Meyers Großes Konversations-Lexikon

  • Seine — Seine, n. [F. seine, or AS. segene, b?th fr. L. sagena, Gr. ????.] (Fishing.) A large net, one edge of which is provided with sinkers, and the other with floats. It hangs vertically in the water, and when its ends are brought together or drawn… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • Seine [2] — Seine (spr. ßǟn[e]), Departement im nördlichen Frankreich, aus einem Teil der ehemaligen Provinz Ile de France gebildet, wird von dem Depart. Seine et Oise ganz eingeschlossen, ist das kleinste Departement Frankreichs, mit einem Areal von 479 qkm …   Meyers Großes Konversations-Lexikon

  • Seine — • Seine, né à Maymont au IVème siècle, moine à Réomé, fonda un monastère près des sources de la Seine. Fête le 19 septembre. • Seine, abbé en Bourgogne, au VIème siècle. Nom gaulias Sequanus …   Dictionnaire des saints

  • Seine — Seine: I.Seine,das:⇨Besitz(1) II.dieSeinen:⇨Verwandtschaft(1) …   Das Wörterbuch der Synonyme

  • Seine — the Seine a river in northern France which flows through Paris and Rouen, and flows into the English Channel near Le Havre …   Dictionary of contemporary English

  • seine — (n.) O.E. segne drag net, from W.Gmc. *sagina (Cf. O.S., O.H.G. segina), a West Germanic borrowing of L. sagena (source of Fr. seine), from Gk. sagene a fishing net, also a hunting net, of unknown origin …   Etymology dictionary

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