Augustodunum

Augustodunum
Augustodunum
Autun
Le théâtre romain d'Autun
Le théâtre romain d'Autun
Localisation
Pays Drapeau de France France
Coordonnées 46° 57′ 06″ Nord
       4° 17′ 58″ Est
/ 46.9516666667, 4.29944444444
France location map-Regions and departements.svg
Augustodunum
Augustodunum


Augustodunum est le nom celtique latinisé de l'ancienne cité d' Autun. La grande cité apparaît vers 16-13 av. J.-C., fondée par Auguste sur l'Arroux. Rome cherche à affirmer son pouvoir et veut éclipser les oppida gaulois. Chef-lieu de la civitas, la grande cité devient un centre administratif, économique, politique et intellectuel, un relais du pouvoir romain, la capitale des Éduens[1]. Aucune ville, mis à part Lugdunum (Lyon), ne peut se comparer à Augustodunum qui se pare du titre de « soror et aemula Romae », (sœur et émule de Rome). La population de Bibracte s'y déplace[2].

Autour des écoles de Droit et de Lettres les notables encouragent le développement d'un enseignement de qualité. L'étude de la géographie et de l'histoire y tient une place importante. « toute la plus noble jeunesse des Gaules » s'y réunissait dit Tacite. Ses écoles méniennes[3] sont réputées et constituent un centre de vie intellectuelle et littéraire intense. « Le grec y était connu et pratiqué ; des professeurs, des gens de lettres venaient d'Italie et de Grèce[4] ». Avec Eumène, grand défenseur des écoles méniennes, Autun laisse à la Bourgogne un illustre orateur, un rhéteur de grande réputation. La cité, trop à l'écart des grandes voies de communication connaîtra un déclin progressif.

Sommaire

Histoire

La cité d' Augustodunum (Autun) fut fondée durant le règne d'Auguste en -15 : son nom antique signifie « la forteresse d'Auguste » (voir article dun). Elle était destinée à remplacer Bibracte, capitale des Éduens, afin de remercier ce peuple de son alliance ancestrale avec Rome. Auguste avait la volonté de créer en Gaule une grande cité qui montrerait la puissance romaine. Augustodunum fut donc dotée de splendides monuments qui font sa renommée aujourd'hui encore.

La création d'Autun attira les populations environnantes et notamment les habitants de Bibracte, l'oppidum éduen, qui tomba peu à peu dans l'oubli.

Prise par Julius Sacrovir en l'an 21, elle fut le foyer de la révolte de ce Gaulois, qui se tua aux environs. Au IIIe siècle, elle fut assiégée durant sept mois, prise et détruite par l'usurpateur Victorinus en 270 et rebâtie au siècle suivant par Constantin.

Monuments

Enceinte et portes

Remparts

L'enceinte romaine d'Autun

La muraille antique d'Autun (l'une des mieux conservées de la Gaule Romaine) a été conçue sous l'empereur Auguste, fondateur de la cité. L'enceinte honorifique, longue d'environ 6 km[5],[CAG 71 1], comporte 53 ou 54 tours[CAG 71 2]. Elle a la forme d'un losange[CAG 71 1] et enclôt une superficie de 200 ha environ[5]. Elle était percée de quatre portes, d'où partaient les principaux axes de communication : vers Lyon ; porte dite de Rome (disparue, mais vers 1610, les fondations avaient été dégagées), vers Auxerre et Sens ; porte d'Arroux, vers Langres ; porte Saint-André et vers Digoin et Feurs, porte Saint-Andoche (une partie de la tour méridionale subsiste dans les vestiges de l'abbaye Saint-Andoche). Deux de ces quatre portes subsistent, aux extrémités des deux rues principales qui se coupaient à angle droit (cardo maximus et decumanus maximus). Les portes de Saint-André et d'Arroux constituaient deux des quatre entrées qui permettaient de franchir les murailles de la cité.

Porte Saint-André

La porte Saint-André

Dès le Ier siècle, cette porte monumentale fut l’entrée orientale du decumanus maximus, grand axe est-ouest de la cité. Comme toutes les autres portes de la ville, elle était flanquée de deux tours semi-circulaires, dont l'une est encore aujourd'hui conservée et abrite la chapelle Saint-André. Cette porte est haute de 14,50 m et large de 20 m[6].

Porte d'Arroux

Article détaillé : Porte d'Arroux.

La porte d'Arroux est située à l'extrémité nord de l'axe principal nord-sud de la ville : le cardo maximus. Ses deux tours semi-circulaires encadraient quatre arches : deux pour les chars, où sont visibles les rainures de la herse, et deux pour les piétons. Cette porte présente une hauteur de 17 m et une largeur de 19 m[6].

Théâtre romain

Théâtre romain d'Autun

Le théâtre romain pouvait contenir jusqu'à 20 000 personnes : c'était le plus grand en capacité de la partie occidentale de l'Empire romain.

L'amphithéâtre, aujourd'hui disparu, était situé à côté du théâtre. Son alimentation par un canal fut aménagé pour acheminer du bois du Morvan et alimenter l'arène lors de naumachies est hypothétique.

Un second théâtre romain a été découvert en 1976 par prospection aérienne[7] à proximité du temple de Janus. Des sondages ont permis d'en préciser le plan. (Site enfoui).

Vestiges du cardo

Temple de Janus
Temple de Janus

Une courte portion du cardo maximus, traversant la ville selon un axe nord-est/sud-ouest a été dégagée et reste visible.

Temple de Janus

Le temple de Janus date du Ier siècle après J.-C. Ce sanctuaire fut construit de manière typiquement gallo-romaine sous la forme d'un fanum, à la manière des nombreux édifices gaulois en bois qui ont précédé la conquête romaine. Celui-ci est constitué d'une cella (salle de culte), sorte de tour de plan carré, culminant à 24 m et large de 16 m, bien conservée jusqu’à nos jours, mais autrefois couverte. Elle était ceinte au rez-de-chaussée d'une galerie : l'emplacement des poutres destinées à maintenir sa couverture est visible sous les fenêtres du 1er étage.

Ce temple situé à l'extérieur de la cité est sans doute lié à tort au culte du dieu Janus, dans un faubourg à caractère rural, qu'on ne saurait comparer à la ville « officielle », comprise à l’intérieur des remparts.

Première restauration en 1874 par Jean Roidot-Déléage.

Pierre de Couhard

Pyramide de Couhard
Article détaillé : Pyramide de Couhard.

Ce monument fut sans doute construit au Ier siècle après J.-C. Seul le blocage intérieur nous est parvenu. Il était recouvert d'un parement régulier formant une pyramide et atteignait environ 33 m. La pierre se dressait dans une des grandes nécropoles de la cité : les cimetières de toutes les villes romaines se situaient toujours en dehors des murailles. La pierre de Couhard dont l'interprétation a donné lieu à de nombreuses controverses, était donc très probablement un monument funéraire : un tombeau recouvrant les restes d'un défunt, ou un cénotaphe, célébrant sa mémoire.

Cette pyramide apparaît aujourd'hui percée d'un orifice, dû à des fouilles effectuées en 1640. Au XIXe siècle, d'autres fouilles ont eu lieu, infructueuses elles aussi. On a toutefois trouvé à la base du monument une « tablette magique » du IIe siècle portant des inscriptions maléfiques en latin et en grec.

La Pierre de Couhard se situe à proximité de la cascade de Brisecou.

Notes et références

  • Alain Rebourg, Carte archéologique de la Gaule, Autun 71/1, Paris, 2008, 238 p. (ISBN 2-87754-025-4)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  1. a et b p. 42
  2. p. 43
  • Autre références :
  1. Jacques Marseille, p. 40.
  2. Comment s'effectua le transfert des habitants de Bibracte ? Une question (parmi d'autres posées par l'auteur) qui ne peuvent recevoir de réponse faute de documentation, in Lucien Febvre, p. 73.
  3. Le nom de cette université lui vient des portiques, moeniana, sous lesquels ont lieu les cours in Fernand Nathan, p. 31. Courtépée donne cette explication : Les uns dérivent ce mot du grec, ce qui annoncerait l’antiquité de ces écoles avant les Romains ; d’autres de Menius, censeur à Rome, qui le premier posa sur des colonnes de grandes avancées en forme de plancher, d’où l’on découvrait ce qui se passait en la place publique : c’était une galerie pour se promener, in Description du duché de Bourgogne, T. III, p. 512, r. 1.
  4. Jean Richard, p. 71.
  5. a et b Gérard Coulon, Les Gallo-Romains : vivre, travailler, croire, se distraire - 54 av. J.-C.-486 ap. J.-C., Paris : Errance, 2006. Collection Hespérides, ISBN 2-87772331-3, p. 21
  6. a et b Quid 2004, de Dominique et Michèle Frémy, édition Robert Laffont, p. 444 b
  7. revue Gallia, 1979, vol 37-2 page 454


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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Alain Rebourg, Christian Goudineau - Autun antique, guides archéologiques de la France - Monum, Éditions du patrimoine - Paris - 2002 - ISBN 2-85822-693-8

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Augustodunum de Wikipédia en français (auteurs)

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