- Mors (equitation)
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Mors (équitation)
Pour les articles homonymes, voir mors.Le mors est une pièce, le plus souvent métallique, de harnachement insérée dans la bouche du cheval. En France le terme mors comprend toutes les catégories d'embouchures (filets et mors), en Suisse on l'emploie facilement comme terme générique.
Sommaire
Histoire du mors
- Date d'apparition
- Origine géographique: en mésopotamie
Utilisation
Le mors est placé dans la bouche du cheval pour le conduire et régler son allure.
En règle générale, il est recommandé d'utiliser les mors dont l'action est la plus douce possible, mais chaque cheval et chaque cavalier sont différents. Selon le caractère de chacun et les objectifs équestres, la recherche de mors spécifique peut s'avérer souhaitable.
La langue du cheval se trouve sous le mors. A noter cependant que le cheval réussit parfois à passer sa langue par dessus pour éviter son action.
Description générale
Le plus souvent, les mors sont en acier, mais bien d'autres matériaux peuvent être utilisés.
Le mors est maintenu grâce au bridon ou à la bride. Il existe plusieurs grandes familles de mors :
- les mors mors de filet, appelés plus simplement filets qui sont releveurs ;
- les mors abaisseurs.
Un mors se compose d’une partie droite, incurvée ou brisée se trouvant dans la bouche du cheval, appelée canon, et d’un anneau de chaque côté que l’on fixe aux montants du bridon. Les anneaux peuvent être de formes diverses, et se trouver à l'extrémité de branches.
Dans le langage courant, l'ensemble bridon et mors de filet est aussi appelé « filet ».
Action du mors
Le mors permet au cavalier d'agir sur la tête, l'encolure et les épaules du cheval par l'intermédiaire des rênes. Les mors agissent de différentes façons dans la bouche du cheval :
- action sur la langue : les mors à canons brisés agissent par pincement du renflement situé sur la langue du cheval. Les mors à canon droit agissent par simple pression.
- action sur la commissure des lèvres : tous les mors effectuent une traction sur la commissure des lèvres.
- action sur les barres : les mors abaisseurs effectuent typiquement une pression sur les barres du cheval, qui sont un espace de la mâchoire inférieure dépourvu de dents, se situant entre incisives et molaires.
- action sur le nerf mandibulaire : les mors équipés d'une gourmette agissent également par compression du nerf mandibulaire qui passe sous la mâchoire du cheval.
Chaque zone d'effet peut être classée par sensibilité croissante : la langue du cheval, musclée, est peu sensible aux pressions, mais un peu plus au pincement. Les commissures des lèvres sont un peu plus sensibles. Les barres, qui sont une muqueuse reposant presque directement sur l'os de la mandibule, sont très sensibles. Enfin, le nerf mandibulaire est extrêmement sensible, d'autant plus qu'il sera écrasé entre un os et une chaînette métallique.
Ainsi, il est possible de juger de la sévérité du mors sans même avoir à s'en servir. Un canon droit sera moins sévère qu'un canon brisé, par absence de pincement. Un canon fin sera plus dur qu'un canon épais, puisque la pression effectuée sera plus élevée. Les mors agissant par contact sur les barres seront plus sévères que les mors n'agissant que sur les commissures. Et la présence d'une gourmette augmentera très fortement la sévérité d'un mors, en fournissant un point d'appui au mors qui peut donc renforcer son effet sur les barres, et en écrasant le nerf.
Un mors peut être releveur, c’est-à-dire que son action aura tendance à ouvrir l'angle entre la tête et l'encolure, ou abaisseur (fermeture de l'angle tête-encolure), voire les deux, selon le point où la rêne agira, pour les mors utilisés avec deux paires de rênes.
Types de mors
Mors de filet
Les filets, en agissant sur la langue, ont un effet plutôt releveur sur la tête du cheval. Autrefois, ils étaient fait en bois.
- filet simple à anneaux : les anneaux peuvent tourner librement selon 2 axes de rotation.;
- filet olive : les anneaux sont en forme d'ovale. Ils ne tournent que selon un axe de rotation, ce qui évite les pincements de la commissure des lèvres;
- filet Verdun : similaire au filet à olives dans son fonctionnement. Ses anneaux en D sont caractéristiques. Le côté plat de l'anneau en D rend ce mors plus directif qu'un filet olive ou à anneaux.;
- filet à aiguilles : les "aiguilles" bien sûr non piquantes, placées de part et d'autre de la bouche, permettent de mieux contrôler la flexion latérale chez un jeune cheval et rendent ce mors très directif. ;
- filet Baucher : à branches supérieures, il a un effet légèrement abaisseur de l'encolure ;
- filet double brisure : permet une meilleure décontraction de la bouche du cheval par une transmission en douceur des ordres. En effet, à la différence du mors simple brisure qui agit sur le palais qui est une partie sensible de la bouche du cheval, le mors double brisure agit sur la langue sans provoquer de douleur ;
- filet releveur (ou gag) : ce filet est très utilisé au polo. Il présente la caractéristique d'utiliser des montants spéciaux qui passent au travers de deux anneaux perpendiculaires aux anneaux du mors. Cette particularité permet de l'utiliser à quatre rênes. Les rênes de filet auront alors un effet releveur traditionnel, et les rênes de gag, fixées aux montants spéciaux, un effet souvent abaisseur. De fait, il constitue une excellente initiation à l'utilisation de la bride. En polo, les rênes de filet servent à tourner, les rênes de gag à s'arrêter ;
- filet à quatre anneaux : ce filet est constitué de deux anneaux pouvant bouger librement entre les deux anneaux reliés au canon. Les deux anneaux libres sont fixés aux montants, les anneaux du canon sont fixés aux rênes. Cette embouchure est souvent utilisée par les meneurs des pays de l'est.
Article détaillé : filet (équitation).Mors abaisseurs
Description
Ces mors, en agissant sur les barres, et avec l'adjonction d'une gourmette, ont un effet abaisseur sur la tête du cheval. Ils fonctionnent tous par rotation du mors autour du canon, dans la bouche du cheval. Ces mors, de par la présence de la gourmette, sont souvent très sévères. Plus la gourmette sera serrée, interviendra tôt lors de la rotation du mors sous l'effet de la main, ce qui rendra le mors plus sévère. A l'inverse, une gourmette lâche est inefficace et diminue grandement l'efficacité de ces mors. Il est recommandé typiquement un début de contact de la gourmette pour une rotation de 45° du mors.
Variété
- Mors de bride
- Le mors de bride se caractérise par un canon non articulé, et deux longues branches perpendiculaires au canon. A l'extrémité supérieure des branches, à l'endroit où sont fixés les montants de bride, se trouve une gourmette. À l'extrémité inférieure sont fixées les rênes de bride, qui sont reconnaissables des rênes de filet grâce à leur couture, alors que les rênes de filet ont une boucle.
- Les mors de bride s'utilisent exclusivement avec une bride, c’est-à-dire avec deux mors dans la bouche du cheval.
- Le canon du mors de bride peut être cintré sur toute sa longueur (l'appellation est « pont »), ou présenter un cintrage au milieu, permettant au cheval de passer sa langue. L'effet du passage de langue est controversé. En effet, même si tous s'accordent à dire que le passage de langue diminue l'appui du mors sur celle-ci, il semble difficile de dire avec certitude si ceci rend le mors plus confortable, ou plus sévère, car l'appui diminuant sur la langue, il est renforcé sur les barres, endroit où les dents sont absentes, qui sont plus sensibles.
- Variantes du mors de bride :
- mors Lhotte : mors de bride sur lequel les branches sont fixes par rapport au canon.
- mors Saumur ou « à pompe » : mors de bride sur lequel les branches passent au travers de trous ménagés au travers des extrémités du canon. Les branches ont ainsi une liberté, toute relative, à la fois en rotation et en translation, ce qui rend ce mors plus décontractant et progressif par variation de la longueur du bras de levier.
- Mors anglais
- Ce mors est une sorte d'intermédiaire entre le filet et le mors[1].
- Mors espagnol
- Ce mors ressemble fortement au mors de filet Verdun, il est cependant équipé d'une gourmette. Dans sa variante à passants, deux encoches sont ajourées dans l'épaisseur du « D » de l'anneau, ce qui rend le montant et la rêne fixe, c'est alors un mors relativement puissant. Dans sa variante sans passants, la rêne peut coulisser librement le long de la courbure de l'anneau, en fonction de la rotation du mors. Une résistance légère sur la rêne placera celle-ci près du canon avec un effet de levier minimal. Une traction forte fera tourner progressivement le mors, et la rêne s'éloignera de plus en plus du canon, rendant le mors de plus en plus sévère.
- Pelham
- Ce mors ressemble fortement au mors de bride. Cependant, il peut avoir un canon brisé, et dispose toujours d'un gros anneau au niveau du canon, qui permet d'y fixer une seconde paire de rênes. Le fonctionnement du pelham et sa sévérité dépendent essentiellement du point de fixation des rênes.
- Utilisé sur l'anneau du haut, le pelham est légèrement releveur. Ce mors est un peu plus puissant qu'un filet.
- Utilisé sur l'anneau du bas, le pelham est abaisseur. Dans cette utilisation, le pelham est un mors extrêmement puissant.
- Utilisé avec une « alliance », terme désignant un passant de cuir reliant les deux anneaux, sur lequel sont fixé les rênes, sa puissance devient variable, suivant un principe identique au mors espagnol, mais avec une sévérité accrue.
- Utilisé à quatre rênes, il s'agit d'une alternative à la bride, bien que la précision soit bien moindre.
- Il fut le mors réglementaire de la cavalerie des États-Unis[2].
- Le pelham est souvent utilisé pour les chevaux de club à bouche dure : les cavaliers débutants à la main peu assurée peuvent ainsi le monter avec les rênes sur l'anneau du haut, les cavaliers plus confirmés avec des alliances, et les cavaliers chevronnés avec quatre rênes. Le tout, sans jamais avoir à démonter le bridon.
Hackamores, bosals et autres équipements de ce type
Stricto sensu, ces dispositifs ne sont pas des embouchures, puisqu'ils ne comportent aucune partie dans la bouche et agissent par pression sur le chanfrein. Il est cependant habituel de les ranger dans la catégorie des mors.
Le hackamore comprend un anneau de direction, prolongé par deux tiges au bout desquelles sont fixées les rênes. Un hackamore s'utilise en rênes contraires . Il a un effet levier très puissant : sa sévérité vient de l'appui sur les os fragiles du chanfrein! Il se voit désormais sur les terrains de CSO, parfois en doublon d'un mors simple afin de combiner les deux actions. il nécessite dans tous les cas une main légère et expérimentée.Le bosal est un ovale de cuir dur attaché à la tétière. Sur son extrémité inférieure, sous l'auge, est fixée une cordelette sur laquelle agissent les rênes[3].
Side-pull et licol ne sont pas comparables. Le système du side pull permet plus de précision et il permet d'empêcher le side pull de tourner et de le maintenir en place sans avoir a serrer la muserolle.
A la différence des mors qui agissent sur la bouche, licol, bosal, side-pull et hackamore agissent sur la tête. De ce fait, ces derniers sont moins directifs et moins fins que les mors. En principe, ils sont moins contraignants, aussi le cheval y répond souvent volontiers. Un autre avantage est que le cheval peut boire ou manger sans être gêné par son mors. Ce sont donc des « embouchures » particulièrement adaptées à l'équitation d'extérieur [4].Matériaux utilisés
Les mors peuvent être fait de différents matériaux.
- Nickel : très bon marché, mais rouille facilement ;
- Inox : résiste mieux, mais plus cher que les mors en nickel ;
- Laiton : son principal interêt est esthétique. Sa couleur s'accorde parfaitement avec les boucles du bridon ;
- Cuivre : son principal interêt est l'action decontractante qu'il aurait sur le cheval. En effet le cuivre libère des ions qui engendre une salivation du cheval. De part ses propriétés (souple et fragile), le cuivre est souvent utilisé en alliage comme le maillechort ou l'Aurigan© qui est l'alliage à la fois le plus chargé en cuivre et le plus solide. En effet l'ajout de silicium le rend plus résistant sans altérer la ionisation du cuivre. D'autre part, le cuivre est reconnu comme agent bactériostatique, il inhibe le développement d'un certain nombre de parasites infectieux et de bactéries ;
- Caoutchouc, cuir ou matériaux synthétiques (résine) : le but est le même, adoucir l'action du mors, particulièrement pour les jeunes chevaux. Ces mors sont moins punitifs, que leurs équivalents en métal non recouvert. La souplesse de ces matériaux permet de faire des canons souples afin d'éviter l'effet "casse-noisette" d'un mors articulé, tout en ayant un appui plus léger sur la langue qu'un mors à canon rigide. Cependant, lors d'utilisations intensives, le caoutchouc peut chauffer et irriter la commissure du cheval.
Notes et références
- ↑ Le cheval, Dr Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, ed Larousse 1991
- ↑ Le cheval, Dr Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, ed Larousse 1991
- ↑ Le cheval, Dr Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, ed Larousse 1991
- ↑ Site Stephane Bigo (consulté le 16/11/2006)
Voir aussi
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