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Mésolithique
Le Mésolithique est une période de la Préhistoire qui succède à l'Épipaléolithique il y a 9 à 10 000 ans. Cette période est marquée par de nombreux changements économiques et sociaux liés notamment au développement de la forêt en Europe. Elle s'achève entre le VIIIe et le IVe millénaires av. J.-C. avec le début du Néolithique.
Le terme « Mésolithique » vient du grec μεσος / mesos (moyen) et Λίθος / lithos (pierre). Il peut donc se traduire littéralement par « âge moyen de la pierre ».
Sommaire
Mutations économiques, sociales et culturelles
Le Mésolithique est caractérisé par un certain nombre de changements comportementaux des groupes humains. Si certains de ces changements (réduction des territoires de chasse, développement de l'arc…) paraissent fortement liés aux modifications du milieu conséquents au réchauffement climatique post-glaciaire (reconquête forestière, disparition des grands herbivores migrateurs tels que le mammouth, le renne…), d'autres (bouleversement dans les représentations artistiques et symboliques, développement du microlithisme…) semblent liés aux dynamiques internes d'évolution des groupes humains [1] .
Ceux-ci conservent un mode de vie nomade ; cependant l'abondance et la diversité des ressources par rapport à l'âge glaciaire favorisent des déplacements sur des territoires plus restreints selon des rythmes saisonniers. Un campement a ainsi des chances d'être occupé d'année en année à une saison donnée pour effectuer des opérations plus ou moins spécifiques au site. L'idée de sites « agora » qui auraient accueilli à des moments clefs des rassemblements de groupes vivant séparément le reste du temps mais partageant des frontières et des intérêts communs (échange de matériau par don / contre-don, exogamie, chasse demandant des effectifs importants pour des battues…) a été avancé par certains chercheurs mais reste difficile à prouver[1] .
Les contacts entre les groupes sont néanmoins avérés par la diffusion de traits culturels (apparition du débitage Montbani, développement des trapèzes au sein du groupe des armatures de flèches…) sur des territoires importants. Les innovations semblent essaimer de proche en proche avec traduction et réinterprétation du groupe receveur en fonction de son propre système technique préexistant, ainsi que les possibilités mécaniques des matériaux à sa disposition.
L’emploi de l’arc et de la flèche, en particulier, se généralise sur le continent européen et en Afrique. La microlithisation des armatures de chasse s'accentue par rapport à la période précédente. Ces petits éléments sont en règle générale réalisés en fracturant des lames essentiellement débitées dans du silex (mais également dans de l'obsidienne, des quartz…). Au début du Mésolithique, les armatures les plus courantes sont les pointes. Le stade moyen (autour de 8000 BP) voit le développement des armatures triangulaires alors que pour la période récente (6500 BP), ce sont les trapèzes qui dominent les assemblages. L'utilisation de l'ensemble de ces armatures comme pointes de flèches est totalement hypothétiques car les tubes supports (branches de bois) ont depuis longtemps disparus. Les découvertes de flèches complètes (tube et armature) sont rarissimes [2].
La chasse de petits mammifères et la consommation de mollusques (escargots, etc.) se développent. En milieu côtier, la récolte de coquillages est assez développée et donne parfois lieu à la formation d'amas coquilliers (accumulation des déchets) qui ont pu servir de lieu de vie et parfois de sépultures.
Les principaux groupes mésolithiques, correspondant sans doute plus à des entités techniques qu'à de véritables cultures, sont le Sauveterrien, le Tardenoisien ou le Castelnovien en France, le Maglemosien et l'Ertebölien au Danemark.
Les représentations artistiques ont essentiellement un caractère symbolique non figuratif, témoignant d’un certain degré d’abstraction. Les galets du site du Mas d'Azil figurent parmi les témoins les plus importants de ce qu'a pu être l'art mésolithique à un moment donné. Ils sont décorés par des points, rayures, figures gravés ou dessinés à l'ocre.
Fin du Mésolithique
Le passage des économies de prédation à celles de production (Néolithique) est appelé néolithisation. En Europe occidentale, ce bouleversement culturel semble essentiellement lié à des contacts entre groupes néolithiques intrusifs et groupes mésolithiques autochtones. L'acculturation et le syncrétisme culturel sont la norme.
Voir aussi
Notes
- ↑ a et b J.-G. Rozoy, 1978, Les derniers chasseurs. L'Épipaléolithique en France et en Belgique, Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, numéro spécial juin 1978, 3 tomes
- ↑ M. Barbaza, 1999, Les Civilisations postglaciaires. La vie dans la grande forêt tempérée, Histoire de la France préhistorique, La Maison des Roches, 128 p., 76 fig.
Bibliographie
- M. Barbaza, 1999, Les Civilisations postglaciaires. La vie dans la grande forêt tempérée, Histoire de la France préhistorique, La Maison des Roches, 128 p., 76 fig.
- J.-G. Rozoy, 1978, Les derniers chasseurs. L'Épipaléolithique en France et en Belgique, Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, numéro spécial juin 1978, 3 tomes.
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