- Joinville (Haute-Marne)
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Joinville
Vue générale. À l'arrière-plan, la colline où se situait le château d'En HautAdministration Pays France Région Champagne-Ardenne Département Haute-Marne Arrondissement Saint-Dizier Canton Joinville Code commune 52250 Code postal 52300 Maire
Mandat en coursBertrand Ollivier
2001-2008Intercommunalité Communauté de communes Marne Rognon Démographie Population 4 380 hab. (1999) Densité 231 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 181 m — maxi. 350 m Superficie 18,94 km2 Joinville, appelée également Joinville-en-Vallage ou encore Joinville en Champagne , est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne et la région Champagne-Ardenne.
Ses habitants sont appelés les Joinvillois.
Sommaire
Géographie
Placée au carrefour de la Champagne et de la Lorraine, à 239 km de Paris, Joinville est la 5e ville de la Haute-Marne.
Géologie, hydrographie et reliefs
La Marne qui traverse la ville est régulée en aval par le plus grand plan d'eau artificiel d'Europe, le lac du Der-Chantecoq.
Voies de communication et transports
urbanisme
Occupation du sol
logements
Projets d'aménagement
La commune a remanié un projet de lotissement sur 3 ha, initié en 2004, par un projet d'écoquartier. Un des objectifs principal est la mixité sociale et intergénérationnelle, avec la création d'une maison d’accueil rurale pour les personnes âgées[1].
Histoire
La fondation de Joinville remonte, selon certains auteurs, à Jovinus qui, en 354, y aurait élevé un fort et des remparts pour contenir les Alamans vaincus par Julien.
Étienne de Vaux (mort en 1060) fait édifier le château en 1027.
Parmi les descendants directs d'Étienne de Vaux, Geoffroy III, en 1163 fonde l’église collégiale Saint Laurent où Jean de Joinville est le premier à être inhumé. La famille directe Vaux-Joinville donne deux évêques à l’église : celui de Châlons meurt en croisade et celui de Langres devient archevêque de Reims et sacre Louis VIII, roi de France.
Geoffroy IV meurt en Terre Sainte (1197).
Geoffroy V se bat en Palestine en 1199 aux côtés du roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, qui, à la vue de son courage, l’autorise à porter la moitié de ses armes. Son écu écartelé Vaux-Joinville et Angleterre sont les armoiries de la ville de Joinville aujourd’hui. Ce sont également celles du Pays de Gex, Léonette dame de Gex ayant épousé un seigneur de Joinville (en 1178); on les trouve par conséquent dans les armoiries du département de l'Ain.
Le fief de Joinville se transmet par trois Maisons :
- Vaux-Joinville avec une descendance directe par les mâles
- Lorraine-Guise par liens du sang au travers des filles
- Orléans par héritage : Philippe duc d’Orléans et frère de Louis XIV, devient prince de Joinville en 1693
La ville obtient des chartes communales en 1258 et 1524.
Joinville passe à la maison de Lorraine au XIVe siècle (1386). La dernière descendante d’Étienne de Vaux épouse en effet Ferry, deuxième fils de Jean Ier, duc de Lorraine.
En 1544, Charles Quint assiège Joinville et la livre aux flammes ainsi que beaucoup de villages dans ses environs. Elle est rebâtie peu après par les soins de Claude de Lorraine et érigée en Principauté en 1551 par Henri II, en faveur des ducs de Guise.
Jusqu’au XVIIIe siècle, le château joue un rôle militaire indéniable face à la frontière de Lorraine qui dépend de l’Empire Germanique, ce qui justifie la devise ajoutée aux armes de la ville : 'Omnia tuta time' : Quand tout paraît calme, reste vigilant.
À la Révolution, en 1791, la seigneurie appartient à Philippe-Égalité, duc d’Orléans et prince de Joinville. Il meurt guillotiné le 6 novembre 1793. Les douze membres du Comité révolutionnaire de Joinville profitent de l'anarchie qui règne en 1793 et 1794 pour faire main basse sur le château en faisant rédiger un faux acte de vente au nom des sieurs Bergé et Passerat, en stipulant qu'ils ont la charge de le faire démanteler. Le château était en réalité occupé par des membres de la famille de Louis-Philippe Ier et des personnes attachées à leur service, une cinquantaine de personnes vivaient au château contrairement à ce qu'affirmaient les bourgeois révolutionnaires qui justifiaient le démantèlement du château en disant qu'il était à l'abandon.
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Les membres du Comité révolutionnaire de Joinville ont sommé les habitants du château de quitter les lieux et devant leur refus ont assailli le château en décembre 1794 avec une escouade de sans-culottes, recrutés pour faire la police révolutionnaire, tuant tous ceux qui y résidaient, ainsi que les femmes et les enfants et ils ensevelirent les corps dans une fosse commune creusée près du château. Les pierres du château furent utilisées pour construire la mairie et la résidence personnelle des douze membres du Comité révolutionnaire de Joinville. Les richesses qui étaient contenues dans le château furent partagées entre les douze membres du Comité révolutionnaire qui constituèrent leur patrimoine familial avec le butin.
Administration
Liste des maires
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1790 - 1792 Bernard Laurent - - 1792 - 1794 François Petitjean - - 1794 - 1795 Louis-Joseph Denayer - - 1795 - 1798 Jacques Paillette - - 1798 - 1800 Pierre Boulland - - 1800 - 1815 Louis Royer - - 1815 - 1815 Auguste Cornet - - 1815 - 1823 Louis Royer - - 1824 - 1847 G. Haste-Roquemont - - 1848 - 1848 François Perin - - 1848 - 1851 Antoine Hancenot - - 1852 - 1860 François Tanret - - 1860 - 1870 Nicolas Ragon - - 1870 - 1874 François Hervotte - - 1874 - 1876 Georges Gillet - - 1876 - 1888 François Hervotte - - 1888 - 1893 Charles Noel - - 1893 - 1894 Jules Royer - - 1894 - 1908 Pierre Cheronnet - - 1908 - 1929 Émile Humblot - - 1929 - 1944 Louis Sylvestre - - 1944 - 1958 Albert Gigoux - - 1958 - 1971 Raymond Hanin RPF puis RI Conseiller général (1951-1988) 1971 - 2001 Jacques Lemoine - - 2001 - 2006 Daniel Jacomme DVD - janvier 2006 Bertrand Ollivier SE Conseiller général (depuis 2008) Jumelages
Ville jumelée avec :
- Sprendlingen ( Allemagne, depuis 1974)
Ville jumelée avec :
- Buckingham ( Angleterre, depuis 1974).
Population et société
Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 4015 4565 4774 4804 4755 4380 3809 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Santé
Enseignement
Événements sportifs
Joinville est associée aux passages du Tour de France cycliste :
- en 2003, Joinville est la ville étape d'où part la quatrième étape du Tour de France
- le Tour de France traverse Joinville en 2005
- en 2011, Joinville accueille les Championnats de France d'escrime handisport
Économie
Culture locale et patrimoine
Monuments et lieux touristiques
- Demeures anciennes du XVIe siècle et du XVIIe siècle.
- Le Quai des Peceaux et le Poncelot.
- À l’intérieur du cimetière, la chapelle Sainte-Anne présente des vitraux XVIe siècle de l’École troyenne. C'est également le tombeau des seigneurs et princes de Joinville.
- L’auditoire de Joinville, tribunal de haute justice, construit en 1561 par François de Guise et sa mère Antoinette de Bourbon - Vendôme, permet de voir :
- La Pompe Funèbre de Claude de Lorraine, premier duc de Guise,
- l'historial des Seigneurs et Princes de Joinville,
- Des anciennes prisons,
- Une horloge du XVIIIe siècle.
- Cariatides du mausolée de Claude de Lorraine à l'intérieur de la chapelle du château du grand jardin.
- Vestiges, au sommet de la colline surplombant la ville, du château d'En-Haut, disparu à la Révolution
- L'ancienne pharmacie de l'hôpital où une collection de pots en faïence est rangée dans des boiseries d'un état remarquable.
Église Notre-Dame (XIIe – XIIIe siècle)
Elle présente notamment :
- Un sépulcre du XVIe siècle
- La ceinture "dite de Saint Joseph", exposée dans une chapelle latérale, rapportée de Palestine par Jean de Joinville en revenant de croisade.
- De très belles orgues d'époque Renaissance, superbement sculptées, à la tribune. Leur fabrication remonte à 1688 et leur installation à Joinville en 1696. De facture française typique de cette époque, et après de nombreuses modifications au cours des siècles, cet instrument a été entièrement restauré à partir de 1978 et son inauguration, dans sa forme actuelle date de 1984. Le buffet du grand orgue est d'origine (époque Louis XIV), celui du positif a été reconstruit dans le même style. Il possède 30 jeux (2142 tuyaux), 3 claviers. Un pédalier « à la française » a été réinstallé, pour conserver la facture classique de l'instrument d'origine.
Château du Grand Jardin
Entre 1533 et 1546, Claude de Lorraine, premier duc de Guise, construit le château du Grand Jardin, grand pavillon dédié aux fêtes, un des fleurons de l'architecture de la Renaissance.
Le site, en friche et en ruine au début des années 1980 a été racheté par le conseil général de la Haute-Marne.
Le bâtiment a pu être ainsi restauré et le grand parc créé au XIXe siècle a retrouvé pour partie son aspect d'origine. Ce jardin remarquable, superbement restauré, est considéré comme le troisième grand jardin historique français de la Renaissance avec Villandry (Indre-et-Loire) et Chamerolles, situé sur la commune de Chilleurs-aux-Bois dans le Loiret.
Il est composé en partie d'une reconstitution d'un jardin Renaissance, comprenant des parterres fleuris, des carrés bouquetiers (fleurs pour les bouquets d'autels) et des carrés de plantes aromatiques et médicinales. Une importante collection d'arbres fruitiers taillés en espalier et en plein-vent agrémente cette partie du jardin.
Le jardin Renaissance laisse progressivement place à un jardin à l'anglaise, sous forme d'arboretum, qui présente différentes essences d'arbres plus ou moins rares.
« Le plus beau et le plus accompli qu'on pourrait souhaiter…soit pour le comptant d'arbres fruitiers…soit pour la beauté du parterre… » a écrit Remy Belleau, poète de la Pléiade, à propos du Grand Jardin.
Le site a retrouvé sa vocation première en redevenant un lieu de Culture : on y présente ainsi des concerts de musique classique, des expositions d'art contemporain, des colloques à vocation culturelle. Le château du Grand Jardin est devenu membre du réseau européen des Centres culturels de rencontre dans les monuments historiques.
Personnages célèbres
Des personnages illustres sont nés, ont habité ou sont passés à Joinville :
- François Devienne, compositeur français du XVIIIe siècle, y est né ;
- Jean de Joinville, historien de saint Louis ;
- Claude de Lorraine, le bâtisseur du Château du Grand Jardin
- Charles de Guise, cardinal de Lorraine ;
- Louis de Guise, cardinal évêque de Metz ;
- Henri duc Guise (le balafré) assassiné à Blois par la garde d’Henri III ;
- Henri II de Guise, le masque de fer selon les travaux de l'historien Camille Bartoli ;
- Louis XIII et Richelieu ;
- Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, « La Grande Mademoiselle » ;
- François d'Orléans, prince de Joinville, fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français, rapatrie les cendres de Napoléon de Sainte-Hélène aux Invalides à Paris ;
- À l’occasion d'un mariage dans la famille joinvilloise Ménétrel, à laquelle appartient le docteur Louis Ménétrel, compagnon d'armes de Philippe Pétain durant la Grande Guerre, un président de la République, Paul Doumer, et le maréchal séjournèrent à Joinville : « on imagine l’émoi formidable provoqué, le 26 juillet 1931, dans le bourg de Joinville, lorsque le président de la République et le maréchal Pétain sont les témoins au mariage d’Annie Ménétrel ! Joinville qui s’émerveille aussi de voir le Maréchal canoter sur la Marne en manches de chemises [...] » (extrait de : Le docteur Ménétrel - Éminence grise et confident du maréchal Pétain de Bénédicte Vergez-Chaignon, page 53) ;
- Paul André Marie Maistre, général de la sixième puis de la dixième armée au cours de la Première Guerre mondiale.
Héraldique
Les armes de Joinville se blasonnent ainsi :
D'azur à trois broyes d'or liées d'argent, et au chef aussi d'argent à un lion issant de gueules.
Les toutes premières armoiries de la Maison de Joinville avec ses trois broyes d'or sur champ d'azur sont issues d'Étienne de Vaux, second fils présumé de Renaud de Broyes[2] Le lion des Plantagenêt a été offert à Geoffroy V de Joinville par Richard Cœur de Lion.
Pour approfondir
Articles connexes
Bibliographie
- Jules Fériel : Histoire de Joinville (ISBN 2-87760-215-X)
- Mireille Fuselier-Guillaume, Joinville, Retour au XXe siècle, Édition Alan Sutton, 2005 (ISBN 2-84910-167-2)
- Emile Humblot : Notre vieux Joinville (ISBN 2-84373-603-X)
- Jean-Michel Musso et Aline Lecoeur, Joinville : le château du Grand-Jardin, Chaumont, Conseil général de la Haute-Marne, 1993.
- Diane Vlaswinkel-Timmer, « Le château du Grand Jardin à Joinville : un joyau de la Renaissance », Cahiers haut-marnais, 1992, 188-189, p. 42-59.
Liens externes
- Site officiel de la mairie de Joinville
- L'office de Tourisme Intercommunal
- Château du Grand Jardin site officiel
- Joinville en Champagne par Yves Renaud
- Joinville sur le site de l'Institut géographique national
- Joinville sur le site de l'Insee
Notes et références
- Joinville, projet d'écoquartier, Le Moniteur n°5614 du 1er juillet 2011, p.94.
- Pages sur Étienne de Vaux
Catégories :- Commune de la Haute-Marne
- Ancien chef-lieu de district
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