- Age du Bronze
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Âge du bronze
L'Âge du bronze est une période de la Protohistoire caractérisée par l'usage de la métallurgie du bronze, nom générique des alliages de cuivre et d'étain. Aujourd'hui, il est admis que cette période succède à l'âge du cuivre ou Chalcolithique et précède l'âge du fer, dans les régions du monde où ces catégories sont pertinentes. En effet, comme pour les autres périodes de la Préhistoire, les limites chronologiques de l'âge du bronze varient considérablement selon l'aire culturelle et selon l'aire géographique considérées.
Il est plus difficile à identifier dans certaines régions du monde, telles que l'Amérique latine où les civilisations précolombiennes connurent une métallurgie de l'or et du cuivre jusqu'à la conquête espagnole.
Sommaire
Historique
Thomsen et la théorie des trois âges
Le chercheur danois Christian Jürgensen Thomsen inventa la notion d'« âge du bronze ». Sans formation spécifique, Thomsen, se voit confier en 1816 le classement des collections d’antiquités danoises au musée national du Danemark. Il se retrouve à la tête d’un amoncellement indescriptible d’objets de toutes sortes et de toutes origines. Se basant sur les idées de l’historien Lauritz Schebye Vedel Simonsen, professeur à l'université de Copenhague, qui avait envisagé en 1813 que les outils des peuples antiques scandinaves avait d’abord été de bois et de pierre avant d’être de cuivre et de fer[1],[2], Thomsen classe par matière première les collections. Il les présente au public, dans trois cabinets différents, en 1819. Le premier regroupe les objets de pierre, le deuxième les objets en cuivre et en bronze et le dernier les objets en fer. Devenu le premier directeur des musées archéologiques et ethnographiques de Copenhague, il formalise sa théorie des trois périodes préhistoriques, l’Âge de pierre, l’Âge du bronze et l’Âge du fer, en 1836 dans Ledetraad til nordisk Oldkyndighed (Guide des antiquités nordiques).
Son successeur à la tête du musée, Jens Jacob Asmussen Worsaae, ira sur le terrain faire des fouilles pour prouver, grâce à la stratigraphie, la véracité de l'intuition de l'emploi successif par l'humanité de la pierre, du bronze et du fer[3]. Avant eux, le moine bénédictin Bernard de Montfaucon, en publiant au XVIIIe siècle la sépulture mégalithique découverte prés d’Évreux en 1685 par monsieur de Cocherel, avait initié les études paléographiques. Il avait relevé dans l’étude des textes anciens que Pausanias ou Homère citaient l’utilisation par les hommes du cuivre avant l’utilisation du fer[4].
Déchelette et les premières subdivisions
En France, les premiers essais sur l'âge du bronze datent du XIXe siècle. Le Manuel d'archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine de Joseph Déchelette, paru en 1910, constitua longtemps la référence pour l'étude de cette période[5].
En 1955, Jean-Jacques Hatt s'associa dans le Bulletin de la Société préhistorique française aux travaux de deux auteurs allemand et anglais (W. Kimmig et N.K. Sandars). Leur dernier exposé proposait une division de l'âge du bronze en trois parties, le Bronze ancien, le Bronze moyen et le Bronze final. Cette tripartition sert aujourd'hui de référence à la majorité des chronologies de l'âge du bronze.[réf. nécessaire]
- Bronze ancien : il correspond à l'apparition de la métallurgie, avant le Ve millénaire en Anatolie mais vers le IIe millénaire en Europe occidentale comme France ;
- Bronze moyen : appelé aussi l'« âge du bronze véritable »[6], il correspond à la culture des tumuli protoceltiques ce qui en Europe centrale se situe vers le IIe millénaire et vers 1500 av. J.-C. en France ;
- Bronze final : il est marqué par le début des grandes invasions, principalement celtiques, et se confond en Europe centrale avec la culture des champs d'urnes. Il commence en Europe occidentale comme en France vers le XIIe siècle av. J.-C.[7]
Pour les besoins de précisions régionales, chacune de ces parties peut être subdivisée à son tour.
Naissance de la métallurgie
Les métaux comme le cuivre – travaillé en Mésopotamie dès le IXe millénaire av. J.-C. – l’or – nécropole de Varna milieu du Ve millénaire av. J.-C. – l’argent et l’électrum sont utilisés dès le Néolithique, à la période dite Chalcolithique, parallèlement à l’utilisation de la pierre. Pendant cette période, les métaux sont utilisés à partir de leur forme native par martelage à froid ou à chaud de pépites, pour réaliser des petits objets généralement d’apparat[8].
La caractéristique première de l’Âge du bronze n’est donc pas l’utilisation des métaux mais la découverte et le développement de la métallurgie, technique nécessaire pour l’obtention du bronze, alliage à 90/10 de cuivre et d’étain. La métallurgie se définit comme un traitement thermique permettant l’extraction de métaux à partir de minerai. Elle nécessite un savoir-faire parfait de l’art du feu, acquis avec la cuisson de la céramique. Il existe d’ailleurs une parenté certaine entre le four du potier et le four du bronzier. Pour extraire un métal d’un minerai, il faut la maîtrise de fours à haute température (le cuivre fond à 1084°C)[9].
C’est en Anatolie qu’il faut chercher les premiers objets en cuivre fondu au VIIe millénaire av. J.-C. Le plus ancien foyer métallurgique européen se trouve dans les Balkans vers 3 500 av. J.-C. pour s’étendre à l’ensemble de la péninsule euro-asiatique vers 2 000 av. J.-C[10].
Conséquences sociales de la métallurgie
Si la première métallurgie du cuivre ne s’est développée que dans les zones disposant de gisements de cuivre, l’âge du bronze se développe dans des régions dépourvues de minerais de cuivre ou d’étain. C’est le cas de la Mésopotamie (Sumer et Ur) où sont très certainement coulés les premiers bronzes[11].
Le façonnage des outils lithiques, la confection du tissage ou la fabrication de la poterie ne nécessitent que des produits et des compétences qui ne relèvent que d’une économie locale. Par contre, la métallurgie est à l’origine de la première économie complexe basée sur une production et une distribution couvrant de vastes territoires. Même si les échanges lithiques ou de céramique existent depuis longtemps, ils n’ont jamais atteint un tel niveau de complexité que les échanges minéraux et d'objets métalliques. Le Chalcolithique, durant lequel n'est produit qu’un nombre limité d’objets métalliques, ne marque encore aucune rupture sociale dans le mode de vie du Néolithique. L’apparition d’échanges à grandes distances, les propriétés particulières du bronze, qui est utilisé pour produire des armes tandis que les outils domestiques restent souvent lithiques, et la convoitise de nouvelles richesses non périssables entraînent l'apparition d'une différenciation économique qui n'est pas directement productive (celle des armes) et l'apparition d'une hiérarchisation sociale marquée[12].
Spécialisation sociale
Si des indices de spécialisation sont perceptibles avec certaines production lithiques très particulières du Chalcolithique (poignards du Grand-Pressigny), avant le développement de la métallurgie, la production se faisait généralement au sein de la famille élargie, d'un clan ou d'un village. Avec la métallurgie, les activités de production vont se spécialiser. Elle nécessite dorénavant des artisans, mineurs ou forgerons, et des marchands qui exercent leur activité, du fait de la complexité ou de la durée, à plein temps. Il faut donc que d’autres personnes leur fournissent en échange subsistance et bientôt protection[13]. Cette spécialisation se lit dans l’organisation des sites tels que Fort-Harrouard, sur la commune de Sorel-Moussel où, au sein d’un site protégé, un quartier des bronziers a pu être localisé avec une production spécifique et différente par artisan[14].
Développement économique
L’innovation de l’industrie du bronze est son développement hors zone de gisements métallifères. L’approvisionnement, la production et la distribution élargissent leur horizon. Les centres d’extraction sont parfois très éloignés des centres de production, eux-mêmes éloignés des centres d'échange. Cela implique la création d’un mouvement commercial qui semble avoir eu un développement important. Si aujourd’hui la typologie mais aussi les analyses chimiques permettent de tracer des voies d’échanges économiques, - comme les routes de l'ambre décrite quelques dizaines de siècles plus tard, par Pline l'Ancien à qui l'on doit le nom de cette route - les conditions de commercialisation comme les mécanismes de distribution (colportage, marchés, diffusion, grand commerce, etc.) ou les moyens d’échanges (ambre, fourrures, poterie, nourriture etc.) restent encore largement ignorés[15].
Naissance de l’insécurité
La mise en place progressive d’échanges économiques dans lesquelles la valeur d'usage, base du troc, est accompagnée de notions nouvelles de valeur d'échange. La compétence nécessaire à la production, la relative rareté des produits semi-finis (haches-lingots) et finis vont donc générer des profits. Les scientifiques mettent ces notions en parallèle avec les témoignages archéologiques (retranchements, fortifications, armes etc.) d’une insécurité grandissante à partir du IIIe millénaire av. J.-C. Les gisements de minerais et les dépôts de métaux entraînent la convoitise, nécessitant une protection comme celle des voies commerciales[16] ; « c’est alors que la guerre fait une apparition non déguisée parmi les communautés paysannes d’Occident »[17].
Organisation sociale
Une source de profits, des produits non périssables et la possibilité nouvelle d’accumuler des richesses alliés à une spécialisation du travail entraînent une nouvelle organisation sociale qui débouchera sur l'économie palatiale. Cette organisation est lisible dans les habitudes funéraires. Les sépultures et le mobilier funéraire témoignent d’une hiérarchisation sociale liée à une confiscation des richesses aux profits de potentats. Dans la nécropole de Varna, datant du milieu du Ve millénaire av. J.-C., les chercheurs ont trouvés dans un endroit spécifique de la nécropole des sépultures contenant un riche mobilier d’or dont une hache de pierre au manche de bois décorée d'or et considérée comme un sceptre par les spécialistes. Ces sépultures sont interprétées comme celles d’une petite élite riche et puissante[18]. Un peu partout, l’âge du bronze voit apparaître les tombes individuelles, jusqu’aux tombes mégalithiques, distinguant les puissants, et non plus les tombes collectives du Néolithique final[19].
L'âge du bronze dans le monde
Afrique
- Égypte
L'usage du bronze est connu en Égypte dès la IVe dynastie (2700 - 2500 av. J.-C.), et sera utilisé couramment jusqu'à la généralisation du fer, apparu sous la XVIIIe dynastie et couramment répandu à partir de la XXVIe dynastie[20].
L'épave d'Uluburun, découverte au large de la Turquie, témoigne des échanges entre l'Égypte et d'autres contrées méditerranéennes à l'âge du bronze récent (XIVe-XIIIe siècle).
- Reste de l'Afrique
Il n'y a pas eu de métallurgie du bronze hors des pays en bordure de la mer méditerranée.
Asie
- Asie du Sud-Est
En Asie du Sud-Est, la culture Dong Son, nommée ainsi d'après le village éponyme dans le nord du Viêt Nam, remonte au IIIe siècle av. J.-C..
- Chine
En Chine, l'âge du bronze coïncide avec la dynastie Shang. La culture Sanxingdui, dans le Sichuan lui est contemporaine (de 2800 à 800 av. J.-C.), mais développe d'autres techniques métallurgiques. Elle n'est documentée que par l'archéologie, les écrits chinois ne semblant jamais la mentionner. Le bronze est progressivement remplacé par le fer durant la Dynastie Zhou.
- Corée
L'âge du bronze en Corée est caractérisé par l'abondance des dolmens : plus de 30 000 ont été recensés dans les deux Corées.
- Inde et Pakistan
La Civilisation de la vallée de l'Indus connaît son apogée à l'âge du bronze. La cité de Mohenjo-daro en est le site archéologique le plus célèbre.
- Iran
La Civilisation proto-élamite, puis élamite, de même que la Civilisation de Jiroft, employaient le bronze comme métal. Pour cette dernière, on peut citer les sites de Tepe Yahya et de Konar Sandal.
- Mésopotamie
L'âge du bronze correspond, en Mésopotamie, à plusieurs périodes historiques : la civilisation sumérienne, l'Empire d'Akkad (de la fin du XXIVe au début du XXIIe) siècle , c'est-à-dire la Période des dynasties archaïques, ainsi que les périodes paléo-babylonienne et paléo-assyrienne.
- Proche-Orient
La cité d'Ougarit est le lieu où a été découvert le plus ancien système d'écriture alphabétique. Le site Minet el-Beida, en Syrie, était l'avant-port d'Ougarit.
Des hommes préhistoriques ayant vécu dans les premières zones minières de l'actuelle Jordanie ont été victimes de saturnisme et d'une forte augmentation des taux osseux de cuivre. Des contaminations humaines et animales sont connues dès l'âge du bronze dans cette région[21].
Europe
Article détaillé : Âge du bronze en Europe.- Corse
La forteresse de Cucuruzzu et les statues-menhir de Filitosa illustrent les spécificités de l'âge du bronze en Corse.
- Espagne et Portugal
La Culture des Castros se développe dans la péninsule ibérique durant l'âge du bronze final (IXe siècle av. J.-C.) et se poursuit à l'âge du fer jusque la conquête romaine. La culture d'El Argar fait également partie de l'âge du bronze espagnol.
- Europe centrale
L'âge du bronze débute en Europe centrale avec la culture d'Unetice, vers 2300 av. J.-C. – 1600 av. J.-C. Cette culture doit son nom à la ville d'Únětice, située au nord-ouest de Prague en région de Bohême (République tchèque). Elle s'étend sur tout le territoire de l'actuelle République tchèque, le centre et le sud de l'Allemagne, et l'ouest de la Pologne. Exploitant les gisements d'étain des monts Métallifères, la culture d'Unetice a largement exporté ses productions dans les régions voisines, où elles ont parfois été imitées [22].
Généralement bâtis sur des collines, les villages de la culture d'Unetice sont entourés de palissades en bois. Les maisons, longues de 5 à 10 m, sont en bois et torchis, avec un plancher de bois ou un sol de terre battue. Parfois, les murs sont décorés d'un motif géométrique. Dans les plus grands ensembles, comme à Barca Slovaquie, de véritables rues larges de 2,50 m séparent les maisons, qui ont parfois plusieurs pièces [22].
Du point de vue économique, la culture d'Unetice est caractérisée par la pratique de l'élevage du mouton, du porc et du boeuf, ainsi que par la chasse du cerf et du sanglier. Le cheval est domestiqué, comme en témoignent de nombreux mors de bride. Pour l'agriculture, on travaille la terre à l'araire de bois, parfois avec un soc de pierre polie [22].
- Finlande
Le site funéraire de l'âge du bronze de Sammallahdenmäki, constitué de 33 cairns funéraires en granite, édifiés entre -1500 et -500, est le premier site archéologique finlandais à être intégré à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
- France
Dans le sud de la France, l'âge du bronze commence il y a 4000 ans, lorsque les communautés paysannes intègrent un mouvement d'unification européenne, et dure jusque vers -800, alors que des bouleversements sociaux venus de l'Est amènent la montée en puissance d'une aristocratie guerrière.
La production d'outils et d'autres objets en bronze permet aux archéologues d'individualiser les groupes humains d'alors, à côté du reste de la culture matérielle (essentiellement constituée par les céramiques). La production en bronze permet également d'établir des chronologies et des délimitations de populations, à défaut d'autres indices.
La vallée des Merveilles est une vallée du massif du Mercantour dans les Alpes où ont été découvertes plus de 40 000 gravures, datées pour la plupart de l'âge du bronze.
- Grèce et Crète
La civilisation des Cyclades (de -3200 à -2000 av. J.-C.), présente dans les Cyclades, mais aussi en Grèce continentale, fait partie de l'âge du bronze. En Crète, se développe la Civilisation minoenne (de -2700 à -1200 av. J.-C.). Enfin, la civilisation mycénienne correspond à la fin de l'âge du bronze en Grèce et en Crète.
- Grande-Bretagne
Le célèbre sanctuaire de Stonehenge existait bien avant l'âge du bronze dans les îles britanniques, mais il a été transformé et étendu durant cette période (voir Stonehenge III). Le site de Flag Fen est également considéré comme un sanctuaire probable. Le Cercle de Brodgar est un cercle mégalithique situé dans les Orcades.
- Irlande
Voir l'article Histoire de l'Irlande primitive
- Italie
Les cultures de Villanova et de Terramare font partie de l'âge du bronze italien. L'art rupestre du Valcamonica relève essentiellement de cette période.
- Scandinavie
L'âge du bronze danois commence en -1800 et se termine en -500. Le Char solaire de Trundholm, daté du premier âge du bronze (vers -1400), en est l'une des productions célèbres. En Norvège, l'étude des gravures rupestres joue un rôle important dans la connaissance de l'âge du bronze. En Suède, les gravures rupestres de Tanum sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994.
Annexes
Notes et références
- ↑ B. G. Trigger (1990) p.75
- ↑ C. K. Maisels (1999) p. 11
- ↑ Svend Hansen (2001) pp. 10-23
- ↑ A. Bondy (2001) p. 8.
- ↑ J. Déchelette (1910) tome 2
- ↑ M. Mourre (1998) p. 138
- ↑ M. Mourre (1998) pp. 137-138
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 2
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 1
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 2
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 2
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 6
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 6
- ↑ J.-P. Mohen et G. Bailloud (1987)
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 6
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 7
- ↑ J. Guilaine (1980)
- ↑ Musée de Varna consulté le 2 juin 2008
- ↑ C. Louboutin (1988) p. 7
- ↑ Jean Vercouter, L'Égypte et la vallée du Nil, t. I, Des origines à la fin de l'ancien empire, Nouvelle Clio, Presses universitaires de France, 1992.
- ↑ F.B. Pyatt, A.J. Pyatt, C. Walker, T. Sheen, and J.P. Grattanc, « The heavy metal content of skeletons from an ancient metalliferous polluted area in southern Jordan with particular reference to bioaccumulation and human health », Ecotoxicology and Environmental Safety, 60 (2005) 295–300.
- ↑ a , b et c Jacques Briard, L'âge du Bronze en Europe. Économie et société, 2000-800 avant J.-C., Paris, Errance, 1997, chap. II - « Unétice, tumulus et Danube », pp. 23-50.
Bibliographie
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- (fr) Claude Mordant, La production métallique : le bronze et le fer dans la société protohistorique
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