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Guerre de Burgondie
La guerre de Burgondie ou conquête du royaume des Burgondes par les Francs commence en 523. Cette conquête s'achève une dizaine d'années plus tard par le partage du royaume des Burgondes entre les héritiers de Clovis Ier.
Sommaire
Le contexte
La reine Clotilde, deuxième épouse de Clovis Ier et mère de trois enfants : Clodomir Ier, (roi d'Orléans, † 524), Childebert Ier (roi de Paris, † 558), et Clotaire Ier, (roi de Soissons puis de tous les Francs, † 561), était depuis longtemps désireuse de venger Chilpéric, son père, que son oncle Gondebaud avait assassiné.
Le royaume des Francs avait été divisé à la mort de Clovis (en 511), entre les quatre fils. Clodomir Ier, héritier du royaume d'Orléans avait des visées d'expansion vers les importantes possessions de Sigismond. Il avait épousé Guntheuca, une princesse burgonde[1].
En 522, Sigismond, le fils de Gondebaud régnait sur le royaume Burgonde. Fervent catholique, fondateur de la grande abbaye d' Agaune, conseillé par saint Avit, il se prive du soutien d'une partie de l'aristocratie burgonde en persécutant les ariens. Il se laisse persuader par sa seconde femme et met à mort Sigéric, son fils, que lui avait donné sa première femme, fille du roi ostrogoth Théodoric le Grand et s'aliène son appui.
Le conflit
Clodomir voulut-il profiter de ces circonstances pour faire valoir des droits sur le royaume burgonde[2] ?
Le moment semble propice aux héritiers de Clovis, à l'exception de Thierry qui renonce à combattre contre son beau-père[3]. En 523 ses trois frères lancent leurs troupes sur celles du roi burgonde Sigismond et son de frère Godomar qui sont vaincus. Sigismond cherche à s'enfuir à l'abbaye d'Agaune mais il est capturé par Clodomir, emmené en captivité avec sa femme et ses enfants, emprisonné dans le territoire de la ville d'Orléans et finalement assassiné, en 523 avec sa famille. Clodomir donne l'ordre de les jeter dans un puits localisé à Saint Sigismond, village dans le Loiret. Un eglise fut contruite sur le puit et il devient un lieu de pelerinage. son eau guérirait les fièvres.
Godomar III se ressaisit et soutenu par les grands du royaume de Burgondie reprend la lutte et lorsque les quatre frères réunis lancent en 524 une nouvelle expédition contre la Burgondie, Gondemar réussit à battre les Francs le 21 juin 524 avant l'arrivée de leurs alliés Ostrogoths à Vézeronce. Clodomir trouve la mort dans la bataille.
« Grégoire de Tours raconte la mort de Clodomir en ces termes : [...]. Or, tandis que Godomar tournait le dos avec son armée et que Clodomir qui le poursuivait, s'était écarté des siens à une grande distance, les adversaires contrefaisant son signe (de ralliement) lui crient : "tourne toi par ici ! dirent-ils car nous sommes tes hommes". Mais, lui, leur ajoutant foi, partit et se jeta au milieu des ennemis. Sa tête fut coupée et on l'éleva en l'air fixée à une lance. Ce que voyant, les Francs, qui reconnaissaient Clodomir tué, mettent en fuite Godomar après s'être ressaisis, écrasant les Burgondes[4] et soumettent le pays à leur domination... De nouveau Godomar récupéra son royaume ... »Le royaume Burgonde connaît un sursis d'une dizaine d'années. En 532 ou 533, Clotaire Ier et Childebert Ier reprennent la lutte et s'emparent de la ville d'Autun. Une campagne décisive, à laquelle se joignit Théodebert Ier, le fils de Thierry reprit en 534 mirent en déroute Gondemar et ils partagèrent son royaume. Dijon fit partie du lot de Théodebert Ier
Citations
Grégoire de Tours raconte le meurtre du burgonde Chilpéric, fils de Gondioc, par son frère Gondebaud :
« [[]] avait été roi des Burgondes : il appartenait à la famille d'Athanaric, le roi pérsecuteur de qui nous avons parlé ci-dessus. Il avait eu quatre fils : Gondebaud, Godégisile, Chilpéric et Godomar. Gondebaud égorgea Chilpéric son frère et noya la femme de celui-ci en lui attachant une pierre au cou. Il condamna à l'exil ses deux filles ; l'aînée, qui prit l'habit, s'appelait Croma, la plus jeune Clotilde. Or, comme Clovis envoie souvent des ambassades en Bourgogne, la jeune Clotilde est aperçue par ses ambassadeurs. Comme ils l'avaient trouvée élégante et sage et qu'ils avaient su qu'elle était de famille royale, ils l'annoncèrent au roi Clovis. Sans tarder, celui-ci envoie à Gondebaud une ambassade pour la demander en mariage. Ce dernier n'osant pas opposer un refus la remit aux ambassadeurs, et ceux-ci, amenant la jeune fille, la présentant au plus vite au roi. Quand il l'eut vue, le roi fut rempli d'une grande joie et il se l'associa par le mariage, alors qu'il avait déjà d'une concubine un fils nommé Thierry.
(Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre II, paragraphe XXVIII, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen-Âge, volume 27, p. 116-117, in La Bourgogne au Moyen-Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, Dijon, 1972.) »Notes et références
- ↑ Histoire de la Bourgogne, p. 95.
- ↑ Histoire de la Bourgogne, p. 95. C'est la question que se pose l'auteur sans pouvoir en apporter la réponse. L'auteur ne se tient pas strictement à la version rapportée par Grégoire de Tours de la vengeance de la reine Clotilde pour l'assassinat de ses parents par son oncle Gondebaud. (Gondebaud, l'auteur ou le responsable du crime était mort en 516). « il ne faudrait pas mes très chers, que je me repente de vous avoir nourris tendrement, manifestez, je vous prie, de l'indignation pour l'outrage que j'ai subi, et vengez la mort de mon père et de ma mère avec une sagace ténacité » C'est en ces termes que Grégoire de Tours rapporte l'épisode de l'origine de le conquête du royaume burgonde. Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphes VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen-Âge, volume 27, p. 146-147 et 152, in La Bourgogne au Moyen-Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, Dijon, 1972, p. 17.
- ↑ D'après Grégoire de Tours, Thierry épousa une princesse burgonde, fille du roi Sigismond, qu'il ne nomme pas mais que l'on identifie communément à une certaine Suavegotha regina (Suavegothe).
- ↑ La bataille de Vézeronce avait été en réalité une victoire de Godomar sur les Francs et le royaume burgonde dura encore dix ans. In Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphe VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen-Âge, volume 27, p. 146-147 et 152, in La Bourgogne au Moyen-Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, Dijon, 1972, pp17 et 18, r. 9.
Voir aussi
Articles connexes
- Burgondes (Grandes invasions) | Liste des rois burgondes
- Géographie : Sapaudie | Burgondie
- royaumes burgondes : Guerre de Burgondie (523-524) - Bataille de Vézeronce (524)
- Clodomir Ier, (section Guerre contre le royaume burgonde)
- Antiquité tardive
Articles génériques
Liens externes
- Les Burgondes
- Justin Favrod : Les Burgondes - Un royaume oublié au coeur de l’Europe. (Document pdf)
- Lex romana burgundionum (Texte latin) (vers 500)
- (Le site de MEMO)
Sources
- Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphes VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen-Âge, volume 27, p. 146-147 et 152.
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