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Éclogite
Une éclogite (du grec eklogê, choix) est une roche métamorphique qui s'est formée dans le faciès éclogitique, c'est-à-dire ayant subi les conditions de pression et température de ce champ.
Historiquement, Eskola a défini les faciès métamorphiques sur des roches issues de protolithes basiques (la roche avant d'être métamorphisée contenait moins de 53% de silice et était riche en ferro-magnésiens).
Initialement, le nom d'éclogite était réservé à une roche de nature basique. Mais, par abus de langage, on emploie le terme d'éclogite pour le faciès éclogitique et donc une éclogite peut être acide (plus de 53% de silice) ou basique.
Sommaire
Composition
Une éclogite basique est composée d'omphacite et de grenat (mélange d'almandin, de grossulaire et de pyrope). L'omphacite est une solution solide entre les 2 pôles suivants: la jadeïte, clinopyroxène sodique et le diopside, clinopyroxène.
Une éclogite acide est composée de grenat, mica blanc assez fréquent (phengite, paragonite). Il peut comporter aussi du talc.
Chemin P(ression), T(empérature), t(emps)
L'omphacite et le grenat pour l'éclogite basique, le grenat, la phengite et le talc constituent des associations de minéraux stables à des conditions P,T donnés qu'on appelle paragenèse.
Cependant, on trouve un autre minéral présent sur l'éclogite basique qui est l'amphibole et qui semble s'être développé à l'interface omphacite/grenat donc aux dépens de ces 2 phases. La présence de l'amphibole montre que l'éclogite une fois formée a subi un changement de conditions P,T et s'est retrouvée dans le champ des amphibolites.
Une roche métamorphique passe donc par différentes conditions P,T au cours de sa formation. Pendant l'enfouissement ou chemin prograde, les conditions P,T augmentent. Puis elle atteint son maximum métamorphique (ici, stade éclogite). Enfin, lors de l'exhumation, elle suit un chemin rétrograde où les conditions P,T diminuent (ici, présence d'amphibole).
Pour cette éclogite[1] ( voir photo des éclogites de Vendée, ci-contre), le grenat Gt et le clinopyroxène Cpx ne sont plus en équilibre, comme en témoigne la couronne noire autour du grenat. Cette bordure noire est constituée de hornblende et de plagioclase, conséquence de la déstabilisation de l'assemblage Gt + Cpx : réaction Gt + Cpx + Q = Hbl + Pl. Le Cpx est constitué de Cpx + Pl. Ce dernier résulte de la déstabilisation de l'omphacite, selon: Omphacite = Cpx + Albite.
Ces roches[2] peuvent contenir du disthène sous forme de petites plages rosées, et du rutile sous forme de petits grains rouge vif s'il est mince ou brun s'il est plus épais. Au contact (éventuel!) entre l'amphibole magnésienne et le disthène, il peut se former un mica très rare: la préisweirkite, dont il n'existe que 8 gisements dans le monde.
Les roches sont de mauvais conducteurs de chaleur. De ce fait le gradient géothermique et métamorphique ne sont pas les mêmes.
En général, le chemin rétrograde est mieux conservé que le chemin prograde.
Le temps (par exemple le maximum d'enfouissement) est estimé par radiochronologie. On peut utiliser le couple / ou la méthode Ar-Ar.
Signification géologique
Les éclogites sont caractéristiques d'un gradient métamorphique haute pression, basse température. Leur présence indique une zone de subduction ou d'une paléo-subduction. On les retrouve en général dans les zones à schiste bleu.
Gisements
On trouve des éclogites dans les Alpes italiennes (Dora Maira), au Japon, en Chine, des reliques d'éclogites dans le massif central et le massif armoricain…
Les éclogites se rencontrent en petites masses ou en lentilles à l'intérieur d'autres roches métamorphiques ou dans des remontées de laves.
Une importante carrière d'éclogite est située à « La Gerbaudière », Saint-Philbert-de-Bouaine, en Vendée, France.
Notes et références
Liens internes
Liens externes
- [1] site personnel de Christian Nicollet
- Portail des minéraux et roches
Catégorie : Roche métamorphique
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