- Mandubiens
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Les Mandubiens (en latin Mandubii) sont un peuple gaulois, cité par César , dont la capitale est Alésia[1],[2],[3],[4]. Leur territoire correspondait au Haut-Auxois sur la rive nord de l'Ouche.
Un peuple indépendant ou rattaché à ses voisins ?
Selon Philippe Barral[5] la localisation des Mandubiens « ne suscite plus désormais aucune critique sérieuse ». En revanche il subsiste nombre d’inconnues sur le statut de ce peuple et ses rapports avec ses voisins, les Éduens et les Lingons, en particulier au premier siècle avant notre ère[6]. On place souvent les Mandubiens dans la dépendance éduenne[7], et ils sont souvent[7],[8] considérés comme une fraction des Éduens située dans la région de l'Auxois[4],[9]. En l’absence de texte, les analyses historiques ne peuvent se baser, pour répondre à la question, que sur la répartition et la typologie du matériel archéologique. À partir de l’analyse des monnaies trouvées à Alise-Sainte-Reine, Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu supposa que les Mandubiens dépendaient des Lingons, cette analyse fut confortée par la présence de deniers de Kaletedu à Alise car on les attribuait au monnayage Lingon[10],[11]. Cette attribution a toutefois été remise en question et pour Philippe Barral « rien ne permet à l’heure actuelle, dans la numismatique alisienne, d’affirmer que les Mandubiens se trouvaient dans l’orbite de l’un plutôt que de l’autre grand peuple de la zone bourguignonne, avant la conquête »[12]. La région présente aussi un faciès céramique particulier, visible dès le deuxième siècle avant notre ère dans l’oppidum d’Alise. L’originalité de la céramique mandubienne plaide donc pour une « relative indépendance, sinon politique, tout au moins économique et culturelle »[13].
À partir du règne d’Auguste le statut des Mandubiens semble plus clair, et on considère en général comme acquis le rattachement de leur territoire à la cité des Lingons lors de l’organisation des Trois Gaules au plus tard[14]. La culture matérielle de l’Auxois se rapproche des productions des Lingons à partir de la moitié du Ier siècle avant notre ère. Les Mandubiens ne sont plus une cité autonome mais un pagus[14]. Toutefois Monique Dondin-Payre a attiré l’attention des chercheurs sur la fragilité des témoignages épigraphiques sur lesquels on se base pour affirmer que les Mandubiens constituaient un pagus et considère qu'ils formaient une cité indépendante[15]. Le dossier épigraphique des Mandubiens est en effet « problématique car il rassemble des inscriptions soit fragmentaires […], soit difficiles à localiser »[16].
Par la suite les Mandubiens sont détachés de la cité des Lingons et rattachés au territoire des Éduens. La date de transfert n’est pas connue avec certitude. Philippe Barral la situe dans les années qui suivent la mort de Néron, et en fait une conséquence de la rébellion des Lingons en 68-69[17] mais pour Jacky Bénard elle est plus tardive et le transfert a pu avoir lieu au Bas-Empire[11].
Notes,sources et références
- César, De bello Gallico, VII, 68 : « Fugato omni equitatu Vercingetorix copias, ut pro castris collocaverat, reduxit protinusque Alesiam, quod est oppidum Mandubiorum, iter facere coepit celeriterque impedimenta ex castris educi et se subsequi iussit. »
- C. IULI CAESARIS COMMENTARIORUM DE BELLO GALLICO, en ligne.
- Le Gall (J.), Alésia ; archéologie et histoire, Fayard (puis Errance à partir de 1990), Paris, 1963.
- Reddé (M.), Alésia ; l'archéologie face à l'imaginaire, Errance, Paris, 2003.
- P. Barral, J.-P. Guillaumet et P. Nouvel, « Les territoires de la fin de l’âge du fer entre Loire et Saône : les Éduens et leurs voisins. Problématique et éléments de réponse » dans D. Garcia et F.Verdin dir., Territoires celtiques. Espaces ethniques et territoires des agglomérations protohistoriques d’Europe occidentale, Errance, Paris, 2002, p. 279
- Jérôme Carcopino d’un rattachement aux Séquanes a été complètement abandonnée : P. Barral, op. cit., 2002, p. 281 L’idée avancée par
- Barral (Philippe)¹, "Les Mandubiens : territoire, économie et culture" in Les Dossiers de l'archéologie, n°305 (pp. 30-35), Faton, Dijon, 2005. (¹)Laboratoire de chrono-écologie, UMR 6565, CNRS, Université de Franche-Comté, FRANCE
- Benard (J.), « L'agglomération de l'Oppidum d'Alésia à la Tène D2 : un exemple de proto-urbanisation en Gaule », Revue archéologique de l'Est, Dijon, 1997, vol. 48, pp. 119-165.
- Les Dossiers de l'archéologie, n°305 (Alésia ; Comment un oppidum gaulois est entré dans l'histoire), Faton, Dijon, 2005.
- Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, « Le statut des Mandubii et le témoignage de la numismatique », Hommages à Marcel Renard, t. III, collection Latomus, n° 103, Bruxelles, 1969, pp.146-153
- J. Bénard, M. Mangin, L. Roussel, Les agglomérations antiques de Côte-d’Or, Besançon, 1994, p. 33
- P. Barral, J.-P. Guillaumet et P. Nouvel, « Les territoires de la fin de l’âge du fer entre Loire et Saône : les Éduens et leurs voisins. Problématique et éléments de réponse » dans D. Garcia et F.Verdin dir., Territoires celtiques. Espaces ethniques et territoires des agglomérations protohistoriques d’Europe occidentale, Errance, Paris, 2002, pp. 281-282
- P. Barral, op. cit., 2002, p. 282
- P. Barral, op. cit., 2002, p. 279
- M. Dondin-Payre, « Magistrature et administration municipale dans les Trois Gaules », dans M. Dondin-Payre et M.-Th. Raepsaet-Charlier, Cités, Municipes, Colonies, Publication de la Sorbonne, Paris, 1999, p. 201 et 213
- CIL XIII, 2877 b,c,d et 11252 L. Lamoine, « Autocélébration, mémoire et histoire des notables des cités des Gaules » dans M. Cébeillac-Gervasoni, L. Lamoine, F. Trément éd., Autocélébration des élites locales dans le monde romain, P.U.B.P., Clermont-Ferrand, 2004, p. 448, n. 30. Les inscriptions qui peuvent mentionner le pagus des Mandubiens sont
- P. Barral, op.cit., 2002, p. 280
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