- Gaulois (peuples)
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Pour les articles homonymes, voir Gaulois.
Le terme Gaulois désigne les populations protohistoriques de langue celtique qui résidaient en Gaule (Gallia, en latin), c'est-à-dire approximativement sur les territoires actuels de la France, de la Belgique, de l'Allemagne (rive gauche du Rhin), de la Suisse et de l'Italie du Nord, probablement à partir de l'âge du bronze (IIe millénaire av. J.-C.).
Les Gaulois étaient divisés en de nombreux peuples qui se comprenaient entre eux, qui pensaient descendre tous de la même souche et qui en connaissaient la généalogie. À ces liens de filiation, réels ou mythiques, qui leur créaient des obligations de solidarité, s'ajoutaient des alliances qui mettaient certains d'entre eux dans la clientèle d'un autre pour former des fédérations comme celles des Arvernes et des Éduens. Chacun de ces peuples était divisé en civitates, identifiées par un chef-lieu et un territoire, appelé en latin pagus, lui-même subdivisé en vicus, correspondant à peu près aux cantons, en France, par exemple.
Les civilisations gauloises sont rattachées, en archéologie, pour l'essentiel, à la civilisation celtique de La Tène (du nom d'un site découvert au bord du lac de Neuchâtel, en Suisse). La civilisation de la Tène s'épanouit sur le continent au Second âge du fer, et disparut en Irlande durant le haut Moyen Âge.
Sommaire
Le nom
Les Celtes se nommaient eux-mêmes « Celtes » en leurs langues.
Les Germains appelaient ces Celtes *Walχisk[1] « étranger »[2] devenu en allemand moderne Welsch, un terme souvent péjoratif par lequel les Allemands désignaient les populations de langue romane. Les Germains (Angles, Saxons et Jutes) arrivés sur le sol britannique au Ve siècle de notre ère ont utilisé ce même terme pour qualifier les celtes du Pays de Galles : Welsh, et de Wales leur pays. De même, le français Gaule et gaulois procède du même terme germanique : Walha et Walhisk, cependant il y a eu métathèse de /l/, d'où Wahla > Gwaula > Gaule.
Le nom latin de Galli, pluriel de Gallus, habitants de la Gallia « Gaule », a été associé à la Renaissance à son homophone gallus « coq », devenu ainsi l'animal emblématique de la France.
Quant aux Grecs, ils nommaient les Gaulois Κελτοι (Celtæ, comme l'écrit Jules César) ou encore Γαλάται, pluriel de Γαλάτης, Galátai / Galátēs, que l'on peut rendre en français par Galates.
Limites chronologiques et géographiques
Les origines
Les Celtes qui ont d'abord peuplé l’Europe centrale (Vindélicie, Norique) entre les Alpes et la forêt Hercynienne[3], ont commencé à migrer en -500 vers l'ouest rejoignant la population autochtone celtique (Galls) pour constituer une partie importante de la population des différentes régions de la Gaule.
Selon Strabon (VII 1, 2), les Germains sont identiques aux Gaulois par leur aspect physique et leur mode de vie, tout en étant plus sauvages, plus grands et aussi plus blonds (en fait cette blondeur généralisée à tous les Gaulois vient d'une teinture à l'eau de chaux qui éclaircissait les « cheveux chaulés » des Gaulois même bruns, ou d'une teinture, le sapo - savon utilisé comme onguent - à base d'un mélange de graisse de chèvre , de bois de hêtre et de suc de plantes qui donnait une chevelure blonde tirant vers le roux[4]). Cet auteur croit que les Romains eux-mêmes ont donné ce nom aux Germains pour signifier qu'ils étaient les Gaulois authentiques, « germanus » ayant ce sens en latin. On trouve d'ailleurs des calembours à ce sujet dans Cicéron (Phil. XI, 14), Velleius Paterculus (II 67, 4) et Sénèque (Apoc. VI 1). Les Celtes, n'utilisant pas l'écrit communément, apparaissent donc pendant la période dite protohistorique, à l’âge du bronze.
Les débuts de l'époque gauloise sont difficiles à dater et varient selon les régions considérées. Pour Henri Hubert, le processus aurait duré plusieurs siècles pendant lesquels plusieurs peuples auraient coexisté. Il ne se serait fait ni soudainement par une sorte de guerre d'invasion générale, ni en masse par la migration d'une multitude d'individus isolés, mais par l'arrivée de groupes organisés en clans, numériquement plus ou moins importants (voir la Civilisation de Vix), au milieu des autres peuples qui leur auraient accordé l'hospitalité, des droits définis par des traités et un territoire.
Il est communément admis que la civilisation celtique s'épanouit en Gaule avec La Tène, c'est-à-dire au deuxième âge du fer, à partir du Ve siècle av. J.‑C.. La ville de Marseille, colonie de la cité grecque de Phocée, est fondée vers 600 av. J.-C. sur le territoire des Ségobriges, peuple au nom bien celtique (sego, victoire, force et briga, colline, mont, forteresse[5]).
Dans les sources grecques, en particulier de l'époque macédonienne, de nombreuses mentions de Celtes — appelés alors « Galates » et formant des contingents mercenaires — apparaissent : il est surtout fait référence à leur courage et à leur valeur guerrière. Cela correspond à la période de la plus grande expansion celtique (IVe siècle av. J.‑C. et IIIe siècle av. J.‑C.).
Dans les sources latines postérieures, les Gaulois des IIe siècle av. J.‑C. et Ier siècle av. J.‑C. sont clairement distingués des Cimbres, des Teutons, des Bretons et des Helvètes.
La Gaule, à la veille de la conquête romaine, est un pays d'alternances de forêts, de plaines cultivées, de bocages et de cités fortifiées, sillonnés de routes, pour certaines empierrées, donc d'un espace densément mis en valeur, loin des clichés légués par les historiens du passé. L'archéologie, en particulier aérienne, a démontré que des milliers de fermes gauloises (nombreuses petites fermes « indigènes » mais aussi certaines villas gauloises aussi étendues que les futures villae gallo-romaines[6]) quadrillaient le territoire aux IIe siècle av. J.‑C., et les fouilles réalisées dans les oppida, par exemple à Bibracte, ont mis en valeur une structure urbaine complexe et élaborée.
Dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, César sous-estime le nombre d'habitants, tout en exagèrant le nombre de guerriers. Suivant ses écrits, les érudits du passé ont estimé à cinq ou six millions le nombre d'habitants d'une Gaule qui faisait près de 100 000 km2 de plus que la France actuelle[7]. Certains spécialistes pensent que la Celtica Gallica était peuplée de dix millions d'âmes environ, mais Ferdinand Lot[8] en prenant pour base l'espace mis en culture et en faisant des comparaisons avec les chiffres obtenus au Moyen Âge, avance le nombre de vingt millions d'habitants.
C'est ainsi à l'époque gauloise que l'essentiel du peuplement de la France se constitue. De plus, la Gaule fut le lieu, bien avant la conquête, d'une urbanisation en plein essor, comme le montrent, par exemple, les fouilles des oppida de Corent[9], ou de Bibracte et d'un commerce à grande échelle, comme le révèlent les nombreux dépôts d'amphores vinaires italiques découvertes en contexte de sanctuaires[10].
Enfin, la société gauloise, dont la structure a varié dans le temps, semble très complexe et hiérarchisée à la veille de la conquête, et laisse apparaître une tripartition fonctionnelle qui peut être interprétée comme un héritage indo-européen[11].
La fin de l'indépendance
« L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celtes, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par le langage, les coutumes, les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. »
— Commentaires sur la Guerre des Gaules I-1, Jules César
Ne formant pas d'entité politique unifiée, la Gaule fut incorporée militairement à la république romaine en deux étapes : la Gaule méridionale au-delà des Alpes (Gallia bracata en latin, c'est-à-dire Gaule en braies) fut conquise dès la fin du IIe siècle av. J.‑C. et « romanisée », semble-t-il, en moins d'un siècle. Elle devint la première province romaine hors d'Italie : la Narbonnaise, et compta la première cité de droit romain hors d'Italie (Narbonne).
La Gaule septentrionale (nommée Gallia comata, c'est-à-dire Gaule chevelue, par Jules César) fut soumise entre -58 et -51 par les légions de ce dernier. Cette « Guerre des Gaules » culmina avec la défaite d'une coalition gauloise menée par l'Arverne Vercingétorix, à Alésia, en -52. L'historiographie romaine ne situe toutefois la fin de la pacification qu'en -51, à la suite d'une ultime victoire sur les restes des coalisés rassemblés sous les ordres du chef Lucterios. La présence de très nombreux lieux-dits « camps de César » en France ne doit pas tromper : la plupart d'entre eux sont des sites postérieurs, datant parfois du Moyen Âge. Cependant, il est probable que la pacification fut plus longue que ce que l'on a longtemps cru et dura au moins jusqu'à l'imperium d'Auguste.
Les Gaulois de l'empire
Les termes « Gaulois » et « Gaule », ainsi que l'essentiel des noms de peuples et de tribus de la Gaule protohistorique restèrent en usage pour désigner peuples et territoires (cités). Par la suite, ces circonscriptions et leurs noms se fixèrent dans les diocèses pour parvenir jusqu'à nous: Périgueux, cité des Pétrocores, Vannes, cité des Vénètes, etc.
En archéologie et en histoire, les Gaulois romanisés ou romains sont appelés Gallo-romains, quoique ce terme n'ait jamais été employé dans les sources.
Héritage gaulois
L'héritage matériel et intellectuel
L'héritage que les Gaulois transmirent au reste du monde antique concerne principalement les domaines de l'artisanat : ébénisterie, forge, etc. (le tonneau, notamment, est une invention gauloise), des arts culinaires, des arts militaires (la cotte de mailles celtique fut sans doute le modèle utilisé par les Romains et son usage se répandit en Europe au haut Moyen Âge) et de la langue. Il a survécu à travers la culture romaine durant le haut Moyen Âge.
On connaît si mal la langue gauloise, quelques centaines de mots isolés mais peu de chose de la grammaire et de la prononciation, qu'il est peu aisé de définir quel est son apport réel dans l'ensemble des influences, notamment germaniques, qui ont conduit le latin de Gaule du nord à la langue française. Cependant, il est clairement établi que la français est de toutes les langues romanes, celle qui est la plus imprégnée de « celticismes ». Ainsi de nombreux noms d'arbres (if, chêne, érable, verne, etc.), de plantes (droue, beloce, fourdraine, etc.), de poissons (vandoise, limande, loche, etc.), de techniques (ardoise, gouge, quai, chai, etc.) sont propres au latin de Gaule, ainsi que des calques comme aveugle (aboculis < eksops), quelques influences phonétiques sûres comme « caisse » de *caxsa au lieu de capsa ou « chétif » (anciennement chaitif) de *caxtivu- au lieu de captivu-[12] ou[13].
Les Gaulois (certains Gaulois) utilisaient l'alphabet grec et comme monnaie des divisions du statère grec.
Les Gaulois utilisaient peut-être (mais les témoignages ne sont pas directs et peu sûrs) le système de numération vicésimal (en base 20) ; la présence résiduelle en français de ce système (80 se disant quatre-vingts et non octante comme en latin ; l'hôpital des Quinze-Vingts, héritier d'un hospice fondé vers 1260 par Saint Louis pour 300 aveugles, etc.) est probablement due à cet héritage.
Dans la Turquie actuelle, la Galatie est un lointain témoignage de la présence de Gaulois Volques (Galates) qui servirent Alexandre le Grand comme mercenaires avant de s'établir dans cette région d'Asie Mineure, où ils firent d'Ankara (Ancyre) leur capitale. Le quartier d'Istanbul nommé Galatasaray, « palais des Galates », pourrait provenir du fait de la résidence des mercenaires engagés par le pouvoir byzantin. À en croire saint Jérôme, dans son commentaire de l’Épître aux Galates, ces derniers parlaient encore au IVe siècle la même langue que les Trévires (Trèves). Il faut donc supposer qu’à cette époque le gaulois n’avait pas encore disparu d’Asie mineure, ni d'ailleurs des bords du Rhin, à moins que l'auteur ai repris des écrits antérieurs...
L'héritage symbolique au cours de l'histoire française
La légende de l'origine troyenne des Francs est un mythe historique apparu au VIIe siècle et couramment utilisé jusqu'à la seconde moitié du XVIe siècle. Il est popularisé par les écrivains et les chroniqueurs de Frédégaire à Ronsard, et évolue progressivement en intégrant celui de l'origine troyenne des Gaulois. Au XVIe siècle naît le mythe du « bon gaulois » vis-à-vis des Romains dont les Italiens se réclament les descendants légitimes, comme dans l'ouvrage de Pierre de La Ramée en 1559 De moribus veterum Gallorum (Livre des mœurs des Gaulois)[14].
Au XVIIIe siècle, l'image des Gaulois dans les milieux lettrés n'est pas valorisante : l'article Gaulois de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert conclut ainsi : « Les moeurs des Gaulois du temps de César, étaient la barbarie même .... Il faut, comme le dit M. de Voltaire, détourner les yeux de ces temps horribles, qui font la honte de la nature ». Cette image est radicalement changée à la même époque par deux courants : un courant archéologique et ethnographique porté par des antiquaire anglais puis français. Ce courant est initié par l'antiquaire anglais William Stukeley qui fait revivre le mythe druidique : dans The History of the Temples of the Ancient Celts publié en 1740, il développe la théorie selon laquelle les monuments mégalithiques sont les temples des druides. Le néodruidisme apparaît alors, remettant les Celtes et les Gaulois à l'ordre du jour. Le second courant littéraire est mené par le poète et faussaire écossais James Macpherson, auteur entre 1760 et 1763 d'Ossian et notamment de Fragments de poésie ancienne recueillis dans les montagnes d'Écosse qu'il attribue à un barde guerrier, redonnant ainsi la popularité aux Celtes et Gaulois par la littérature. La Révolution française se réclame plutôt de la République romaine ou de Sparte, à l'exception de l'abbé Sieyès : alors que la noblesse fait remonter ses privilèges à la conquête franque, l'essayiste et religieux français, favorable au Tiers état, rappelle que cette conquête s'est faite sur les Gallo-romains. L'origine du peuple français serait donc les Gaulois.
Au XIXe siècle, François-René de Chateaubriand réalise la synthèse entre le mégalithisme et l'ossianisme dans Les Martyrs publié en 1809. Sous la Restauration puis les Trois Glorieuses, de jeunes historiens Amédée Thierry (c'est lui qui fait naître le mythe de « Nos ancêtres les Gaulois » dans son Histoire des Gaulois publiée en 1828[15]) puis Henri Martin relisent les textes antiques grecs et romains et réécrivent l'histoire de France non plus sous la chronologie dynastique mais sous l'angle de la nation vieille de 2 000 ans : ils consacrent à nouveau les Gaulois comme ancêtres originels des Français et créent des légendes autour du premier héros national, Vercingétorix. Napoléon III, auteur d'une biographie de Jules César (en 1866)[16], a contribué à ranimer le passé gaulois : il commande au sculpteur Aimé Millet la statue monumentale de Vercingétorix, érigée sur le site d'Alésia ; il favorise le développement de sociétés savantes menant des fouilles archéologiques (Jacques Gabriel Bulliot et Bibracte en 1836, Joseph Déchelette engage des correspondances avec tous les savants européens pour y visiter leurs oppida) sous la houlette de Prosper Mérimée, il s'implique dans les chantiers de fouilles (Gergovie, Alésia, Bibracte dont on recherche alors les emplacements) sur les sites de la guerre des Gaules, chantiers confiés à son aide de camp le colonel baron Eugène Stoffel, historien dans l'âme.
Les instituteurs de la Troisième République, par leur haine du Second Empire accusé de vouloir imposer son histoire officielle, remettent en cause ces emplacements, à tort[17]. Dans un but de propagande nationale destinée à exalter le patriotisme des Français, notamment au début du XXe siècle dans le contexte de l'opposition à l'Allemagne, l'idéologie de l'école de Jules Michelet et de la Troisième République a propagé une vision ethnocentriste du peuple français, privilégiant un élément gaulois indigène (Vercingétorix est vu comme un résistant à l’envahisseur) par rapport aux éléments romains, germaniques et romans postérieurs. Ainsi, dans l'église de Ham, on pouvait voir jusqu'à l'époque de la Grande Guerre, un plâtre (préfiguration d'un bronze) dans lequel Vercingétorix et Jeanne d'Arc se serraient la main, avec marqué au revers « Aux martyrs de la résistance »[18]. Les manuels scolaires sont illustrés de reproduction d'estampes avec des représentations archétypales : sacrifice humain par un druide sur un dolmen, reddition du valeureux Vercingétorix à cheval, jettant ses armes aux pieds de César. Ernest Lavisse, dans son Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu’à la Révolution aux nombreuses rééditions, parle des Gaulois comme des barbares indisciplinés mais « braves, intelligents et gais ». Le Tour de la France par deux enfants d'Augustine Fouillée, destiné au cours moyen, décrit la Gaule « presque entièrement couverte de forêts. Il y avait peu de villes et la moindre ferme de votre village, enfant, vous semblait sublime ». Dans cette vision, Rome a apporté la civilisation à la Gaule comme la France l'apporte à ses colonies.
Les deux guerres mondiales ne modifient pas cette vision d'une Gaule héroïque résistant bravement. L'archéologie de sauvetage développée à partir des années 1975 fournit un nouvel éclairage sur le monde celtique, notamment grâce aux nombreuses études fédérées par le Centre archéologique européen de Bibracte. Les historiens actuels travaillent à démêler tous ces mythes de « nos ancêtres les Gaulois » qui visaient à créer une grande épopée nationale et essayent de rétablir la place réelle des Gaulois dans l'histoire, à la lumière des recherches les plus récentes[19].
Les Gaulois célèbres :
- Brennos, qui conquiert Rome en 390 av. J.-C.
- Brennos, qui pille Delphes en 279 av. J.–C.
- Vercingétorix, roi arverne, chef de la coalition gauloise qui s'opposa à César en -52.
- Lucterios, (grec Lucterios) un des derniers chefs gaulois résistant à Jules César sur le site d'Uxellodunum.
- Diviciacos, vergobret éduen, druide, ami de Cicéron.
- Ambiorix, roi des Eburons chef de la révolte de -54. Il réussit à échapper à César.
- Ambigatos, roi des Bituriges
- Julius Sabinus
Clientélisme
Les Gaulois, comme nombre de civilisations antiques, tenaient entre eux des rapports fonctionnant sur le principe de la clientèle. Ce lien social très fort serait apparu pendant l'époque aristocratique (IIIe siècle av. J.‑C. et IIe siècle av. J.‑C.) et aurait perduré jusqu'à la conquête, lorsque des notables locaux (les « Vergobrets ») se seraient substitués aux nobles. Les clients servaient des patrons, sans doute originellement afin de rembourser d'anciennes dettes, de réparer certaines fautes, ou pour d'autres raisons à caractère social et ce lien se transmettait héréditairement. L'homme ou le peuple client était libre (le clientélisme antique est différent de l'esclavage) mais il devait rendre des services ou s'acquitter de tributs. Un patron pouvait avoir plusieurs clients. Il pouvait, enfin, défaire le lien qui pesait sur sa clientèle ou bien transmettre sa clientèle à un autre. Des gens, des familles entières, pouvaient ainsi être clientes d'une personne ou d'une famille puis d'une autre.
Peuples gaulois
Liste des peuples au moment de la guerre des Gaules
ébauche Peuples de la Gaule[20] Nom français Localisation Adunicates Provence (localisation problématique) Agésinates Angoumois (Incertain) Allobroges Entre le Haut-Rhône et l'Isère Ambarres Basse vallée de la Saône Ambibariens Armorique (localisation problématique) Ambiens Vallée de la Somme Ambiliates (confusion possible avec les Ambiens) Ambivarètes Non localisés, p.-ê. Nord-Est Andes Anjou Arvernes Auvergne Atrébates Artois Atuatuques Belgique - Région de Namur Aulerques Brannovices Branche des Aulerques non localisée Aulerques Cénomans Maine Aulerques Éburovices Région d'Évreux Ausques Région d'Auch Bellovaques Région de Beauvais Bigerriones Région de Bigorre Bituriges Berry Blannoviens (confusion possible avec les Aulerques Brannovices) Boïens Étrangers installés chez les Éduens Cadurques Quercy Calètes Haute-Normandie Carnutes Beauce Caturiges Haute vallée de la Durance Ceutrons Haute vallée de l'Isère Cocosates Aquitains mal localisés Coriosolites Est des Côtes-d'Armor, vallée de la Rance Diablintes Mayenne Ecdiniens Haute vallée de la Tinée Édénates Basses-Alpes (Seyne) Éduens Nivernais, Morvan Éguituriens Haute vallée du Verdon Éleutètes Non localisés, p.-ê. entre le Cantal et l'Aveyron Élusates Aquitains - Région d'Eauze Élycoces Provence (localisation problématique) Ésuviens Calvados Euburiates Provence (localisation problématique) Gabales Gévaudan (aujourd'hui Lozère) Gates Aquitains non localisés Graiocèles Région du Mont-Cenis Grudiens Pagus ou client des Nerviens Helvètes Plateau suisse Helviens Basse-Ardèche et Cévennes Latobices Pagus ou client des Helvètes Lémovices Limousin Leuques Sud de la Lorraine (Meuse, Vosges, Meurthe, région de Toul) Lévaques Pagus ou client des Nerviens Lexoviens Lieuvin, Pays d'Auge Lingons Plateau de Langres Mandubiens Auxois (Alésia) Médiomatriques Lorraine - Région de Metz Meldes Brie Mémines Vaucluse Ménapes Belgique - Flandres Morins Boulonnais, Flandres occidentales Namnètes Région de Nantes Nantuates Valais suisse Némalones Provence (localisation problématique) Néméturiens Haute vallée du Var Nerviens Belgique - Hainaut, Brabant Nitiobroges Région d'Agen Osismes Finistère, Ouest des Côtes d'Armor Parisiens Région de Paris Pétrocores Périgord Pictons Poitou Pleumosiens Pagus ou client des Nerviens Ptianiens Aquitains non localisés Rauraques Suisse - Région de Bâle Redones Région de Redon et Rennes Reiens Riez, Haute-Provence Rèmes Champagne Rutènes Région de Rodez et d'Albi Santons Saintonge (Région de Saintes) Sédunes Suisse - Région de Sion Ségusiaves Forez Sénons Beauce, Gâtinais Sentiens Senez, Haute-Provence Séquanes Franche-Comté, une partie de la Haute-Alsace et de l'Ain Sotiates Aquitains - Région de Sos Suessions Soissonnais Suetriens Moyenne vallée du Verdon Tarbelles Région de Tarbes Tarusates Aquitains - Pays d'Albret ? Tigurins Alliés des Helvètes, non localisés Trévires Luxembourg, Allemagne - Région de Trêves Tricasses Troyes Triviatiens Vallées des Asses, Haute-Provence (localisation incertaine) Tulinges Alliés des Helvètes, non localisés Turons Touraine Unelles Cotentin Véaminiens Provence (localisation problématique) Védiantiens Région de Nice Véliocasses Vexin Vellaves Velay Vénètes Pays de Vannes Véragres Suisse - Région de Martigny Vergunnes Moyenne vallée du Verdon Vésubianiens Vallée de la Vésubie Viromanduens Vermandois, Thiérache Vocates Aquitains - Pays de Buch Voconces Comtat, Préalpes de Provence Volques Arécomiques Languedoc Volques Tectosages Haute vallée de la Garonne Le druide
Articles détaillés : druide et religion des Celtes.Les Gaulois étaient polythéistes, donc croyaient en plusieurs dieux. Le druide était un personnage important aux multiples facettes. Il était prêtre, maître d'école, médecin et juge[6]. Les vates secondaient les druides en remplissant la fonction de sacrificateurs.
La société gauloise était régie par des classes : clergé, noblesse, peuple. Le clergé, composé de prêtres, nommés druides, la noblesse, composée des guerriers les plus riches et les plus braves, dirigeaient le peuple. Les druides enseignaient l’immortalité de l’âme et adoraient les forces de la nature.
Ils étaient fort respectés, car seuls, parmi les Gaulois, ils faisaient de longues études et possédaient quelque instruction. Ils enseignaient que l’âme ne meurt pas avec le corps. Ils ne s’occupaient pas seulement du culte religieux, mais ils étaient encore juges, professeurs, médecins.
Les nobles se réunissaient pour gouverner leur tribu ou bien se choisissaient un chef. Ils avaient des compagnons d’armes qui devaient les suivre partout et même se tuer sur leur corps lorsqu’ils venaient à mourir. Ils avaient aussi de nombreux esclaves. Le peuple, en temps ordinaire cultivait la terre déjà fertile en blé, gardait les troupeaux, chassait et pêchait. Mais, en temps de guerre, il prenait les armes et partait en bandes, sans discipline, sans organisation. Pour cette raison, les guerriers gaulois étaient parfois vaincus, malgré leur grand courage.
Ils avaient un mépris complet de la mort, car ils croyaient que l’âme revit ensuite dans un autre corps. Ils n’adoraient pas, comme les autres peuples païens, des dieux de pierre ou de bois, mais tout ce qui leur semblait beau ou terrible dans la nature : le soleil, le tonnerre, les montagnes, et surtout Teutatès, dieu protecteur de la touta, du peuple. Selon les auteurs antiques prompts à rappeler la sauvagerie des gaulois, les druides immolaient à leurs dieux des victimes humaines, des criminels ou des prisonniers de guerre. Ils les brûlaient dans des cages d’osier, en chantant pour étouffer leurs cris.
La plus connue de leurs cérémonies religieuses était la cueillette du gui auquel ils attribuaient la vertu de guérir toutes les maladies. C'était un travail long et minutieux que les druides exécutaient avec précision. Le premier jour de l’an, un druide en robe blanche, monté sur un chêne, coupait avec une faucille d’or le gui qu’il laissait tomber dans un drap blanc, tenu au pied de l’arbre par d’autres druides. On le partageait ensuite entre les druides, qui passaient la fin de la journée en festins et en réjouissances.
Principaux peuples gaulois
- Allobroges (capitale : Vienna / Vienne)
- Arvernes (capitale : Gergòvia / Gergovie)
- Bellovaques (capitale : Cæsaromagnus / Beauvais)
- Cadurques Cadurci (Capitale : Cahors)
- Séquanes
- Segovellaunes (Capitale : colonia Valentia / Valence)
Voir aussi
Liens internes
- Gaule
- Celtes
- Druide
- Âge du fer
- Civilisation de Hallstatt
- La Tène
- Liste des peuples gaulois en France
- Liste des peuples celtes de Belgique
- Liste des peuples celtes d'Espagne
- Liste des peuples celtes d'Italie
- Liste des peuples celtes de Suisse
- Liste des peuples celtes d'île de Bretagne
- Mythologie celtique
- Légende de l’origine troyenne des Gaulois
- Astérix : bande dessinée de Goscinny et Uderzo qui raconte les aventures du héros éponyme. Astérix doit défendre son village contre les troupes romaines de Jules César. Il s'agit bien sûr d'une fiction, qui peut apprendre au lecteur informé quelques données importantes du monde antique. Il ne faut cependant pas perdre de vue que l'image proposée dans cette bande dessinée est caricaturale et ne représente que de loin ce qu'était le peuple gaulois. L'aspect chauvin des personnages, par exemple, n'a que peu à voir avec ce que les textes antiques nous rapportent.
- Alix : bande dessinée de Jacques Martin qui narre les aventures d'un jeune Gallo-Romain, ami de César et auteur de nombreux voyages dans le monde antique. Les derniers tomes, en particulier, sont d'une exactitude historique remarquable, à l'exception des aventures elles-mêmes qui sont imaginaires.
Références
- ou Walhisk avec h guttural
- du germanique walχ- « étranger » avec suffixe adjectival -isk- (The Oxford dictionary of English Etymology)
- Tite-Live, Histoire romaine
- Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, tome4, vol.2, article sapo p. 1062
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance, 2003, p. 86 et p. 268.
- Jean-Louis Brunaux, Nos ancêtres les Gaulois, Seuil, 17 janvier 2008, 299 p. (ISBN 978-2-02-094321-5)
- Ferdinand Lot, La Gaule, édition revue et mise à jour par Paul-Marie Duval, Collection marabout université, librairie Arthème Fayard 1967. p. 57.
- Ferdinand Lot, Op. cité, p. 58.
- |Site du Laboratoire Universitaire d’Enseignement et de Recherche (LUERN)
- M. Dietler, « L'art du vin chez les Gaulois », Dossier pour la Science, n° 61, octobre-décembre 2008, p. 42-49.
- « La société celtique », 29 septembre 2008.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994.
- X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2003.
- Claude-Gilbert Dubois, Celtes et Gaulois au XVIe siècle : Le développement littéraire d'un mythe nationaliste (de Pétrarque à Descartes), Vrin, 1972, p. 110
- Jean-Louis Brunaux, « Nos ancêtres les Gaulois... », L'Histoire n° 326, décembre 2007, p. 37-41
- Dans sa préface, il écrit que, malgré la résistance héroïque gauloise, le césarisme fait le bonheur des peuples.
- À cette époque, les fouilles archéologiques réalisées par des professeurs d'Université ne concernaient que les pays étrangers (Grèce, italie, Egypte, etc.), celles réalisées en France n'étaient que le fait d'amateurs manquant de moyens et de connaissances: notaire, médecin, instituteur ou professeur du secondaire.
- Joël Mack, « Une poignée de main imaginaire : Vercingétorix et Jeanne d'Arc, symboles d'une mystique de la nation (1870-1918) », Cahiers d'histoire, 44-2, 1999.
- Vercingétorix Conférence de Christian Goudineau le 8 août 2010
- Jean-Louis Brunaux Les Gaulois, Paris, Éditions Les Belles Lettres, 2005.
Liens externes
- Dominique Garcia, Les Celtes de Gaule méditerranéenne, définition et caractérisation, éditions Bibracte, 2006,[1],
- La religion gauloise par Jean-Louis Brunaux, Chargé de recherche au CNRS.
- Cartes des peuples gaulois vers l'an I
- Les Gaulois en Provence : l’oppidum d’Entremont par Patrice Arcelin directeur de recherche au Centre Camille Jullian; Gaétan Congès, conservateur en chef du patrimoine, Martine Willaume, conservatrice en chef du patrimoine produit par le ministère de la culture (collection Grands sites archéologiques).
- Lattes en Languedoc, les Gaulois du Sud par Thierry Janin et Michel Py (CNRS, UMR 5140) produit par le ministère de la culture (collection Grands sites archéologiques).
- Le calendrier gaulois
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