Etrurie

Etrurie

Étrurie

Carte de l'Étrurie à son expansion maximum

L'Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond en gros à l'actuelle Toscane, s'étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l'Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s'étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

Sommaire

Les cités

Une douzaines de cités confédérées, formant une nation, et correspondant à autant de Lucomonies formait la Ligue étrusque ou dodécapole : Véies, Caere, Tarquinia, Vulci, Volsinii novi, Clusium, Pérouse, Cortone, Arretium, Volaterrae, Vetulonia, Rusellae.

À chaque ville correspondait autant de districts comprenant des cités plus petites, des bourgs et des villages. Chacune de cités était administrée par un Lucumon, gouverneur issu de l'aristocratie. Cependant, il existait d'autres magistrats : le vocable Zilath par exemple, apparaît à plusieurs reprises dans l'épigraphie et était relatif à une magistrature, mais on ne sait pas exactement en quoi celle-ci consistait.

Les villes étrusques étaient nombreuses, les plus importantes étaient :

Les premières villes étrusques ne présentaient pas de plan caractéristique, mais les villes plus tardives furent aménagées selon un plan orthogonal : deux axes, nord-sud (cardo) et est-ouest (decumanus) formant une intersection à partir de laquelle s'ordonnait la ville, dessinant des îlots affectés à des fonctions diverses (espace public, espace sacré, habitations). Adduction d'eau, égouts, chauffage « central », comptent parmi les inventions reprises ultérieurement par les Romains.

Fonctionnement des cités

Ces cités furent d'abord gouvernées chacune par un roi, ensuite par une oligarchie, émanant des grandes familles de l'aristocratie. Ces villes se regroupaient parfois en confédérations ou en ligues de nature religieuse. En s'enrichissant avec le temps grâce aux produits agricoles des terres alentour, notamment le blé, et à un élevage florissant, à l'exploitation des mines et au commerce, les cités étrusques réussirent à s'affirmer rapidement. Le peuple étrusque connut une expansion entre le VIIe et le Ve siècle av. J.-C. dans la plaine du , au nord, où s'épanouirent les cités de Felsina (Bologne), et Marzabotto, reliées à Spina, sur la mer Adriatique, cité recueillant l'influence du monde grec, et favorisant le lucratif commerce de l'ambre et de l'étain avec le Nord, au sud, dans le Latium, et avec une forte présence en Campanie, en Corse enfin à Alalia (aujourd'hui Aléria). Sur mer en revanche, la concurrence avec les flottes carthaginoises et grecques fut serrée. Rome fut un domaine étrusque durant un siècle, et la dynastie des Tarquins, rois de provenance étrusque, reflète la supériorité et l'importance des cités étrusques méridionales, qui ont laissé d'ineffaçables traces dans la religion, les usages, les institutions et les édifices de Rome, largement confirmées par l'archéologie.

Selon l'historien romain Tite-Live, Lucumon fut d'ailleurs le prénom originel de Tarquin l'Ancien, le premier roi étrusque de Rome, prénom latinisé par la suite en Lucius.

Gouvernement

Le centre religieux des Étrusques était à Voltumna, près de Volsinies. Après des fêtes et des jeux pariétrusques, les représentants de la Dodécapole élisaient un magistrat fédéral (zilath meχl rasnal, sacerdos ou rex des Latins) qui avait un rôle religieux et sans doute économique, mais très peu politique.

Au VIIe et VIe siècles, ces cités connurent un régime monarchique. Certains monarques (ou lucumon) paraissent légendaires (Mézence de Caere, Properce de Véies ou Thybris), d’autres sont attestés par les textes et l’archéologie (les Tarquins, Servius Tullius, Mastarna de Rome, Porsenna de Clusium). Issu de l’aristocratie, leur pouvoir semble avoir été absolu, bien que surveillé par une oligarchie princière, et s’exerçait dans le domaine politique, religieux et militaire. D’abord élective, la royauté devint vite héréditaire par les femmes. Il n’y a aucune trace d’assemblée comparable au Sénat romain.

Entre la fin du VIe siècle et le milieu du Ve siècle, un régime républicain oligarchique basé sur la tyrannie s’instaura dans la plupart des cités étrusques où se développa une société quasi égalitaire en une classe unique. Le pouvoir alla aux princeps (selon la transcription latine), oligarques exerçant des magistratures (zilath, purth, macstrevc). Les mêmes familles, rivales entre elles, exercèrent le pouvoir avec continuité.

Économie

Tombe de la chasse et de la pêche, Tarquinia (détail).

La base de l’économie de l'Étrurie était constituée par l’agriculture, la pêche et la chasse mais aussi de la piraterie. Les gisements de cuivre, d’étain, de fer, de plomb argentifère furent exploités dès la période villanovienne et les minerais travaillés. La pierre de construction utilisée le plus couramment fut le tuf volcanique.

La métallurgie suscita le développement du commerce au VIIe siècle. Les Étrusques exportèrent au moyen de leurs propres navires des objets en bronze (trompettes, rostres) de l’Espagne à Athènes, de Carthage à la Grande-Bretagne, au Danemark, à la Suède, et par la Gaule, à l’Allemagne du Sud et à la Bohême. Le trafic vers la Grèce fut le plus important (céramique attique contre blé de Grande-Grèce et métaux). La Gaule du Sud achetait du vin et des métaux et fournissait des peaux, des fourrures et de l'étain.

Chronologie

Voir aussi

Cette ancienne province historique a également formé un royaume en lieu et place du grand-duché de Toscane, par le traité de Lunéville (1801). Il fut absorbé en 1807 dans l'Empire français et supprimé en 1814. Voir : Royaume d'Étrurie

Bibliographie

  • Les étrusques - La fin d'un mystère Jean-Paul Thuillier, septembre 1990, (ISBN 2070530264)
  • L'étrusque- Mika Waltari.
  • Alain Hus, Vulci étrusque et étrusco-romaine, ed Klincksieck, 1971, 228p.
  • Histoire des Etrusques. JM Irollo, editions Perrin, 2004
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