- Occupation romaine de la Germanie sous Auguste
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Invasion romaine de la Germanie
Statue d'AugusteInformations générales Date 12 av. J.-C. à 9 apr. J.-C. Lieu Germanie, entre le Rhin et l'Elbe Issue Echec de l'occupation romaine Belligérants Empire romain Germains Commandants Drusus (12-9 av. J.-C.)
Tibère (8-7 av. J.-C.)
Lucius Domitius Ahenobarbus (3-1 av. J.-C.)
Marcus Vinicius (1-3 apr. J.-C.)
Tibère (4-6)
Publius Quinctilius Varus (7-9 av. J.-C.)Arminius
MarobodForces en présence 3 à 6 légions impliquées effectifs inconnus Pertes 3 légions : XVII, XVIII et XIX importantes Guerres romano-germaniques Batailles bataille de Teutobourg modifier L'Invasion romaine de la Germanie sous Auguste représente le point culminant des campagnes qui, en une vingtaine d'années (de 12 av. J.-C. à 9 apr. J.-C.), permirent à l'Empire romain de s'étendre au-delà du Rhin. Ces campagnes, nées de la volonté de l'empereur Auguste, constituaient une tentative de déplacer les frontières d'une limite Rhin-Danube à une limite Elbe-Danube, avec pour but réduire la longueur des frontières septentrionales de l'Empire romain.
La tentative d'annexion définitive de cette terre sauvage, couverte de forêts et de marais, occupée par une population difficile à contrôler car résidant non dans de grands centres urbains (comme l'avaient été les Oppida celtiques durant la Conquête de la Gaule par César), mais au contraire dans de petites communautés de 50 à 100 habitants, échoua lorsque l'armée envoyée pour diriger la nouvelle province de Germanie, fut anéantie dans la bataille de la forêt de Teutobourg, en l'an 9.
Sommaire
La guerre d'occupation
Contexte historique
Les peuples germaniques avaient par plusieurs fois tenté de passer le Rhin, causant de graves destructions dans les provinces gauloises : en 38 av. J.-C. (année au cours de laquelle les Ubiens, alliés germains des romains, furent transférés sur le territoire de l'Empire), en 29 av. J.-C. avec une invasion par les Suèves, et en 17 av. J.-C. à cause des Sicambres et de leurs alliés les Tenctères et les Usipètes (qui infligèrent une défaite du proconsul Marcus Lollius Paulinus et causèrent la perte des enseignes de la legio V Alaudae).
Auguste revenant en Gaule en 16 av. J.-C. accompagné de son fils adoptif Tibère, estima venu le moment d'annexer la Germanie, comme l'avait fait son père adoptif Jules César avec la Gaule. Il désirait repousser les limites de l'Empire romain plus à l'est, du Rhin jusqu'à l'Elbe.
Les motivations étaient plus de nature stratégique qu'économique ou commerciale - il s'agissait d'un territoire marécageux et couvert de forêts sans fins : l'Elbe aurait considérablement réduit les frontières impériales, permettant une meilleure distribution et économie des forces le long de leur tracé. Cela impliquait qu'il était nécessaire d'opérer en parallèle depuis un front sud, pour porter les frontières de l'Illyrie au cours moyen du Danube.
Ainsi, après la mort d'Agrippa, le commandement des opérations fut confié au second fils de l'empereur, Drusus, né de son épouse Livie. Il lui revenait la tâche de soumettre la population de la Germanie tout entière.
Forces en présence
Auguste fut en mesure de déployer une armée composée de nombreuses légions au cours de cette vingtaine d'années de guerres entre la Gaule, la Rhétie et l'Illyrie, en plus de nombreuses troupes auxiliaires. Il s'agit des légions suivantes :
- sur le front de Germanie occidentale : I Germanica, II Augusta, V Alaudae, XVII, XVIII et XIX;
- sur le front Illyrien : IX Hispana, XIII Gemina, XV Apollinaris et modifier] Campagnes militaires
Campagne de Drusus (12-9 av. J.-C.)
- 12 av. J.-C. : Au cours de sa première campagne, Drusus commença par repousser une invasion des Sicambres et de leurs alliés Tenctères et Usipètes. Il pénétra en territoire germain en passant par l'île des Bataves (probablement alliés à Rome) et dévasta les terres des Usipètes et des Sicambres. Après avoir descendu le Rhin avec sa flotte vers la Mer du Nord, il noua alliance avec les Frisons et envahit le territoire des Chauques, où il...
« ... faillit périr dans une incursion qu'il fit par le lac dans le pays des Chauques, le reflux de l'Océan ayant laissé ses vaisseaux à sec. Le secours des Frisiens, qui lui fournirent des troupes de terres, lui permit (on était en hiver) d'opérer sa retraite (...) »
— Dion Cassius, Histoire Romaine, LIV.32
- 11 av. J.-C. : Drusus opéra plus au sud, affrontant et vainquant tout d'abord le peuple des Usipètes. Il jeta un pont sur la Lupia, l'actuel fleuve Lippe (situé face à Castra Vetera, l'actuelle Xanten aux Pays-Bas) et envahit le territoire des Sicambres (alors occupés par une guerre contre leurs voisins les Chattes), construisant quelques forteresses (parmi lesquelles Aliso) ; il entra, finalement, dans le territoire des Marses et des Cherusques, jusqu'au fleuve Visurgis, l'actuelle Weser. Sur la route du retour, il fut assailli par les Germains, probablement dans les gorges étroites et les épaisses forêts du territoire des Marses, et évita de peu, grâce à son sang-froid et ses qualités de commandement, la fin tragique que connaîtrait son successeur Publius Quinctilius Varus, défait dans la bataille de Teutobourg. Pour ces succès, il reçut les ornamenta triumphalia[3].
- 10 av. J.-C. : les opérations se déroulèrent encore plus au sud, depuis le camp de légionnaires de Mogontiacum (l'actuelle Mayence), en premier lieu contre les Mattiaces, puis contre les Chattes, ravageant leurs terres, construisant quelques forts, parmi lesquels celui de Rodgen, et un pont à Bonna, l'actuelle Bonn[4], le protégeant avec une flotte stationnée sur le Rhin (Classis Germanica)[5].
- 9 av. J.-C. : Drusus contraignit à la soumission les Marcomans (qui suite à ces évènements décidèrent de migrer vers la Bohème), puis la puissante tribu des Chattes et quelques populations limitrophes des Suèves (probablement les Hermondures) ainsi que les Cherusques, et s'avança jusqu'où aucun romain n'était jamais parvenu, au fleuve Elbe[6]. Il mourut peut après, sous les yeux de son frère Tibère accouru à son chevet, suite à une banale chute de cheval[7].
Campagne de Tibère (8-7 av. J.-C.)
- 8-7 av. J.-C. : Tibère retourna en Germanie pour continuer la conquête inachevée de son frère Drusus mort l'année précédente (9 av. J.-C.). En ces deux années de campagnes militaires, il parvint à consolider, en faisant en même temps appel à des actions diplomatiques, l'occupation romaine jusqu'à la Weser[8].
Il attaqua d'abord les Sicambres, en massacrant un grand nombre, et déportant 40 000 Suèves (peut-être des Marcomans) en Gaule (8 av. J.-C.). L'année suivante, il couvrit de forts et de camps de légionnaires (tels ceux d'Oberaden et de Haltern) les territoires germains allant jusqu'à la Weser (7 av. J.-C.)[9].
La province de Germanie (6 av. J.-C.-3 apr. J.-C.)
De nouvelles actions furent entreprises dans cette zone au cours des années qui suivirent (de 6 av. J.-C. al 3 apr. J.-C., après que Tibère se fut retiré volontairement en exil), par d'autres généraux d'Auguste : un gouverneur "inconnu" (que certains identifient à Gnaeus Sentius Saturninus, gouverneur de 6 à 3 av. J.-C.), Lucius Domitius Ahenobarbus de 3 à 1 av. J.-C. et Marcus Vinicius de 1 à 3.
On sait que Domitius Ahenobarbus construisit, au cours de ses campagnes, les pontes longi (des routes tracées à travers les marais) entre le Rhin et l'Ems vers 3 av. J.-C. ; il atteignit également l'Elbe avec l'armée de Rhétie. Des rares informations qui nous sont parvenues des historiens de l'époque, quelques études modernes[10] estiment qu'il mena son armée à partir d'Augusta Vindelicorum (l'actuelle Augsburg), traversa le Danube près de Regensburg), suivit le cours de la Saale (le confondant sans doute avec le haut cours de l'Elbe), et atteignit réellement l'Elbe sur son cours moyen. Là, après avoir traversé le fleuve, il éleva un autel, comme afin de délimiter la frontière de la nouvelle province de Germanie, en réponse à celui de Colonia Ubiorum situé à l'Ouest (2 av. J.-C.. Lors de son expédition, il rencontra et défit le peuple des Hermundures, qui errait à la recherche d'une terre où s'établir. Ahenobarbus les installa dans une portion de la Marcomannie, entre les Chattes, les Chérusques et les Marcomans de Bohème. Cette expédition avait comme objectif d'isoler la Bohème de Marobod sur son côté occidental, en interposant une tribu des Hermundures devenue alliés reconnaissants de l'Empire.
Ahenobarbus s'immisça dans les affaires des Chérusques (qui se trouvaient au-delà de la Weser), mais afin d'éviter une défaite sur le terrain, il se garda bien d'entreprendre de nouvelle campagne dans cette région, non encore soumise à l'autorité de Rome (1 av. J.-C.). Pour toutes ces actions militaires, il se vit récompenser des ornamenta triumphalia.
Entre l'an 1 et l'an 3, Marcus Vinicius, nommé légat pour la Gaule Chevelue, Germanie (jusqu'à la Weser) et la Rhétie occidentale, parvint à réprimer une grave révolte parmi les Germains, au premier rang desquels les Chérusques, à l'issue de quoi il reçut les Ornamenta triumphalia de Cherusciis.
Retour de Tibère en Germanie (4-5)
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