- Sigebert Ier
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Sigebert Ier Sigebert Ier selon Jean Du Tillet - Recueil des rois de France. Bibliothèque nationale de France. Peinture réalisée d'après la statue en métal de Sigebert Ier, érigée probablement au XIIe siècle, dans l'église Saint-Médard de Soissons. La statue représentait le roi assis sur un trône tenant un sceptre et la tête couronnée.Titre Roi de Reims 561 – 575 Prédécesseur Clotaire Ier Successeur Childebert II Biographie Titre complet Roi des Francs de Reims Dynastie Mérovingiens Date de naissance 535 Date de décès décembre 575 Lieu de décès Vitry-en-Artois (France) Père Clotaire Ier Conjoint Brunehilde Enfants Childebert II modifier Sigebert Ier ou Sigisbert Ier, né en 535, mort en décembre 575 à Vitry-en-Artois, est un roi mérovingien, fils de Clotaire Ier et d'Ingonde. Son nom signifie « Brillant de victoire[1] » en vieux francique.
Sommaire
Biographie
Clotaire Ier avait réunifié le royaume franc de Clovis Ier avec peine mais n'avait pas partagé le royaume avant sa mort, qui survint en 561. Ses fils allèrent l'enterrer à Soissons, dans la basilique Sainte-Marie[2] qu'il avait commencé à faire construire sur le tombeau de saint Médard[3].
En 562, les Avars, apparentés aux Huns, font des incursions en Thuringe. Sigebert doit alors transférer sa capitale de Reims à Metz, et il parvient à repousser les envahisseurs au-delà du Rhin. Chilpéric profita de l’absence de son frère pour enlever Reims et d’autres villes d’Austrasie. Sigebert lança une contre-attaque et battit Chilpéric Ier[4].
En 566, il épouse Brunehilde, fille du roi Wisigoth Athanagild. En effet, d'après Grégoire de Tours, Sigebert considère que les femmes de ses frères ne sont pas dignes de leur rang, et que seule la fille d'un roi peut prétendre au titre de reine d'Austrasie. Sous l’influence de Sigebert et des prêtres, Brunehaut dut se convertir au catholicisme[5].
En 567, Galswinthe, la sœur de Brunehilde et femme de Chilpéric Ier, roi de Neustrie son frère, est assassinée (étranglée dans son lit, probablement sur ordre de Frédégonde, la future femme de Chilpéric Ier[6]. Sigebert, influencé par Brunehilde, est décidé à venger sa belle-sœur : c'est le début d'une guerre entre Neustrie et Austrasie qui durera fort longtemps, survivant même à la mort de Frédégonde. Gontran, roi de Bourgogne, tente une médiation, et Sigebert accepte l'octroi de cinq villes d'Aquitaine en compensation du meurtre de sa belle-sœur.
Les Avars (ou Ogors) envahirent de nouveau la Thuringe. Moins heureux que lors de la première invasion, Sigebert est fait prisonnier, mais ses ennemis le relâchent rapidement en échange de présents faits au Chagan (Khan). Ils conclurent un traité de non-agression à vie[7].
En 567, la mort de son frère Charibert Ier lui donne une partie de l'Aquitaine[8].
Il fit attaquer par surprise la ville d’Arles, propriété de Gontran, qu’il voulait récupérer lors du partage du royaume de Charibert Ier. Le patrice de Bourgogne Celsus s’empara d’Avignon et repris Arles aux hommes de Sigebert. Gontran lui rendit alors Avignon, mettant ainsi fin à cette guerre[9].
Chilpéric Ier profita de cette guerre pour envoyer Clovis, le fils benjamin d'Audovère, contre Sigebert, qui s’empara de la Touraine et du Poitou. Gontran fit joindre des troupes à celles de Sigebert et envoya Mummol mener les opérations, qui mit l’armée de Chilpéric en fuite à Tours et Poitiers. Clovis se retira à Bordeaux mais fut attaqué par Sigulf, un officier de Sigebert. Clovis prit la fuite sous les sons des cors et trompettes comme lors d’une chasse au cerf[10].
Sigebert eut un différend avec Gontran au sujet d’un évêché qu’il voulait ériger à Châteaudun en son royaume, mais dépendant du diocèse de Chartres, appartenant à Gontran. Un concile fut mené à Paris pour statuer de l’affaire, mais n’aboutit guère[10].
En 573, Chilpéric ranime la querelle autour du meurtre de Galswinthe, et ravage la part de l'Aquitaine qui appartient à son frère en envoyant son fils aîné Théodebert qui fut prisonnier de Sigebert, l’obligeant à se parjurer du serment qu’il avait fait de ne plus l’attaquer en échange de la liberté. Celui-ci s'empare alors de Tours et avance jusqu’à Poitiers, où il affronte le duc Gondebaut dont l’armée est massacrée. Théodebert brûle une partie de la Touraine. Il attaque Limoges et Cahors en ravageant tout le pays, s’attaquant même au clergé. L'année suivante, Sigebert fait appel aux barbares d'outre-Rhin pour combattre son demi-frère Chilpéric. Il menace Gontran, qui a établi un traité de secours mutuel avec Chilpéric Ier par peur des barbares, de lui faire la guerre si celui-ci ne le laisse pas passer. Sigebert poursuit Chilpéric jusqu’à Albuye où ils conclurent la paix, avec pour condition que ce dernier rende toutes les villes dont Théodebert s’est emparé. Mais les barbares alliés de Sigebert pillent les environs de Paris et Sigebert doit les haranguer pour imposer le calme[11].
Chilpéric rompt alors l’accord de paix, s’allie à Gontran, et attaque l’Austrasie jusqu’à Reims. Sigebert doit rappeler ses troupes d’Outre-Rhin. Il dépêche vers Tours et Châteaudun deux de ses chefs, Godégisile et Gontran, pour faire face à Théodebert : ce dernier, abandonné par ses soldats, est tué après une tentative de résistance avec quelques fidèles. Un serviteur, nommé Arnulphe, récupérera le corps du prince pour l’enterrer à Angoulême[12].
Sigebert conquiert alors la vallée de la Seine dont Rouen, tandis que son frère se réfugie à Tournai en 575.
Il retourne à Paris pour rejoindre la reine Brunehilde et ses enfants. Les Francs du royaume de Paris envoient une délégation pour lui rendre hommage et destituent Chilpéric[13].
Alors qu’il s’avance vers Tournai, l’évêque de Paris Germain l’avertit en ces termes :
« Si tu vas, sans aucun dessein contre la vie de ton frère, tu retourneras vivant et victorieux ; si tu as d’autres pensées, tu mourras ; car voici ce que dit le seigneur par la bouche de Salomon : Celui qui aura creusé une fosse à son frère y tombera lui-même[14]. »
À Vitry-en-Artois, l’armée de Chilpéric le reconnaît comme roi de Neustrie ; mais alors qu’il part se faire sacrer roi, il est poignardé par des pages de Frédégonde à coup de scramasaxe de chaque côté dans le flanc. En tentant de s’enfuir, les deux pages tuent eux-mêmes Charésille et blessent Sigila, les deux chambellans du roi, avant de trouver la mort[13].
Chilpéric sort de Tournai, fait ensevelir Sigebert à Lambres, puis le transfère dans l’abbaye Saint-Médard de Soissons, pour y être enterré auprès de Clotaire Ier[13].
Sigebert est mort à l’âge de 40 ans, après quatorze années de règne[13].
Son fils Childebert II, qui n'a que 5 ans, est proclamé roi d'Austrasie à Metz.
Lors du règne de Sigebert, la charge de maire du palais est pour la première fois mentionnée.
Notes et références
- Jean-Louis Fetjaine, Les reines pourpres Tome 1 : Les voiles de Frédégonde. Éditions Belfond, 2006, p. 14.
- Ivan Gobry, Clotaire II, collection « Histoire des rois de France », éditions Pygmalion, p. 12.
- Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre IV, 19, 21, 54.
- Ibid., livre IV, 23.
- Ibid., livre IV, 27.
- Ibid., livre IV, 28.
- Ibid., livre IV, 29.
- Ibid., livre IV, 26.
- Ibid., livre IV, 30.
- Ibid., livre IV, 47.
- Ibid., livre V, 49.
- Ibid., livre V, 50.
- Ibid., livre V, 51.
- Livre des proverbes, XXVI, 27.
Bibliographie
- Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux, La France avant la France (481-888), Belin, coll. Histoire de France dirigée par Joël Cornette, octobre 2010 (ISBN 978-2-70113358-4)
- Magali Coument et Bruno Dumézil, Les royaumes barbares en Occident, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », mars 2010 (ISBN 978-2-13-057577-1)
- Bruno Dumézil, La reine Bruhehaut, Fayard, mars 2008
- Grégoire de Tours (trad. J.J.E. Roy), L'histoire des rois Francs, Éditions Gallimard, coll. « L'aube des peuples », 1990 (ISBN 2-07-071793-3)
- Régine Le Jan, Les mérovingiens, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », janvier 2011 (ISBN 978-2-13-058517-6)
- Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs, Les temps mérovingiens, 1999
Références littéraires
- Jean-Louis Fetjaine, Les reines pourpres, tome 1 : Les Voiles de Frédégonde, Paris, Belfond, 2006 (ISBN 978-2-298-00115-0)
Articles connexes
Catégories :- Personnalité du VIe siècle
- Personnalité de Metz
- Monarque du Moyen Âge
- Roi des Francs
- Mérovingien
- Souverain assassiné
- Naissance en 535
- Décès en 575
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