- Paix
-
La paix (du latin pax) désigne habituellement un état de calme ou de tranquillité comme une absence de perturbation, d'agitation ou de conflit. Elle est parfois considérée comme un idéal social et politique.
Dans la mythologie grecque, Irène ou Eiréné est une divinité allégorique personnifiant la Paix.
Sommaire
Définitions
Sociologiquement, la paix désigne l'entente amicale de tous les individus qui compose une société. Elle n'implique pas l'absence de conflit, mais une résolution systématiquement calme et mesurée de toute difficulté conséquente à la vie en communauté, principalement par le dialogue.
En ce sens, la paix entre les nations est l'objectif de nombreux hommes et organisations comme la défunte SDN ou l'actuelle ONU. Le « village de la paix » de Neve Shalom - Wahat as Salam qui œuvre pour la paix entre israéliens et palestiniens en est un bon contre-exemple.
A contrario certaines idéologies réprouvent la paix en émettant le postulat qu'elle aveulit les hommes, tandis que la guerre les exaltent[1]. C'est notamment le cas du nazisme[réf. nécessaire] ou du fascisme.
Psychologiquement la paix désigne l'état d'un esprit placide et serein et plus généralement de sentiments enthousiastes, et positifs. Elle est donc souhaitée pour soi-même et éventuellement pour les autres, au point de devenir une salutation (Pax vobis en latin, la paix soit sur toi, salam alei kum en arabe, shalom en hébreu) ou un but de vie.L'articulation entre la paix et son opposé (guerre, violence, conflit, colère, etc.) est une des clés de nombreuses doctrines, religieuses ou politiques, clé fondamentale bien que généralement non explicite.
- Passage de la paix à la guerre (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »)
- Passage de la guerre à la paix : voir Léthé
Savoir quel est l'état naturel ou originel de l'Homme (paisible ou violent), et comment il passe de l'un à l'autre, conditionne en effet :
- le statut de l'individu, (fauve à dompter ? esclave à libérer ?), tout particulièrement dans son jeune âge (idéal à retrouver ? ou animal à surveiller ?), mais aussi en tant que majeur (prédateur égoïste, que la société et l'état doivent surveiller ? ou paisible responsable, qui ne fera appel à la force publique que pour se défendre d'abus ?)
- la formation des enfants (part respective de l'éducation et de l'enseignement, durée, etc.).
- les moyens admissibles (force aussi brute que celle du violent rebelle, ou douceur libérale ?)
- les valeurs morales et éthiques d'une civilisation reposant sur des valeurs de civilisation (corruptrice du bon sauvage ou apaisante du barbare ?)
- le statut et la place des organisations (état, entreprises, syndicats, etc.) : nuisibles à détruire, moindres maux nécessaires, ou bien piliers du système ?
- la place absolue et relative des activités matérielles et spirituelles (dans quelle mesure sont-elles, pour le maintien ou l'acquisition de la paix, indispensables, utiles, inutiles, ou nuisibles ?)
- etc.
Dans le yi-king, l'hexagramme opposé à celui de la paix est celui de la stagnation. Symboliquement, cela indique que la paix n'est pas un absolu, mais une recherche permanente. Et que le conflit n'est pas l'opposé de la paix. Il convient dans une démarche de paix de transformer le conflit pour le résoudre sans répondre par la violence, non pas de le supprimer. Les démarches non-violentes incarnent cette démarche de transformation pacifique du conflit.
Comme l'indique le préambule de l'UNESCO « c'est dans l'esprit des hommes que naissent les guerres, c'est dans leur esprit qu'il faut ériger les défenses de la paix ».
Outils et organisation de moyens en faveur de la paix
Au cours des dernières années, plusieurs universités de paix ont été fondées, comme l'université pour la paix de l'ONU, au Costa Rica (UPEACE), l'université de la paix de Brasilia (UNIPAZ), ou l'Université de Paix de Namur, le Centre mondial de la paix[2] à Verdun.
Elles dispensent un enseignement et contribuent à des échanges de savoir et savoir-faire visant à étendre l'action individuelle et collective sur et pour la paix (chef d'œuvre de paix inspirée par le compagnonnage à UNIPAZ). Ces formations touchent à l'écologie globale, autant qu'à l'écologie intérieure, sociale et environnementale. Elles intègrent aussi la notion de résilience, pour sortir du cycle infernal de la vengeance ou vendetta.
De nombreuses ONG dites « humanitaires » travaillent aussi au commerce équitable, à plus de justice, à la réconciliation des peuples et à la réparation des dégâts de catastrophes naturelles, économiques, militaires ou sociales, dont par exemple Green cross[3] fondée par Mikhaïl Gorbatchev après la Glasnost et la fin de l'URSS
Néanmoins, la paix ne peut être atteinte au sein d'un ou de plusieurs peuples que par la contribution absolument volontaire de tous ceux qui composent ces peuples. La paix est donc, à cause de cette nécessité, une vertu aussi noble que difficile à atteindre. Aussi, au delà des organisations humanitaires et internationales, se trouvent des hommes et des femmes qui espèrent que le lendemain sera meilleur que la veille.
Personnalités engagées pour la Paix
De nombreux artistes se sont engagés en faveur de la Paix, à travers leurs actions ou leur œuvre, comme par exemple Picasso et sa Colombe de la paix, John Lennon et son album Imagine[4], ou Carl Fredrik Reuterswärd et sa sculpture Non-violence, le pistolet noué, exposé sur le parvis de l'ONU à New York[5].
Parmi les figures emblématiques ayant joué un rôle pour la Paix, figurent Gandhi et son action non-violente, Martin Luther King lors de sa lutte pour les droits civiques, Nelson Mandela et sa lutte contre l'Apartheid, le Dalaï-lama, mais aussi des organismes comme Amnesty International, Prix Nobel de la paix en 1977 « pour avoir concouru à garantir les bases de la liberté et avoir ainsi contribué à la paix dans le monde »[4] et la World Policy Conference fondée par Thierry de Montbrial.
Le pape Paul VI a institué en 1968 une Journée mondiale de la paix le 1er janvier[6].
Paix internationale
La paix entre les nations est la mission fondatrice des Nations unies.
Historique des organisations :
- Union interparlementaire, 1889
- Bureau international de la paix, 1891
- Cour d'arbitrage international de La Haye, 1899
- Organisation internationale du travail, 1919
- Société des Nations, 1919 - 1946
- Nations unies, 1945
Notes et références
- « Non seulement je ne crois pas, moi, à la paix perpétuelle, mais je la considère comme déprimante, comme une négation des vertus fondamentales de l'homme qui se révèlent seulement à la pleine lumière du soleil, dans l'effort sanglant d'une guerre.», Mussolini, 26 mai 1934, Discours à la Chambre des députés
- Centre mondial de la paix
- http://www.greencross.fr/
- ISBN 9782203002197) La grande encyclopédie de la paix, Isabelle Bournier, Marc Pottier, Ed. Casterman, 2007, (
- http://newyork-un.mae.lu/fr/Non-Violence-Le-revolver-noue
- 1er janvier : Journée Mondiale de la Paix
Voir aussi
Bibliographie
- Coll. Paroles de paix en temps de guerre, Toulouse, Privat, 2006, 332 p.
- Paix et guerre selon saint Augustin. Paris : Migne, 2010 (éd. Pierre-Yves Fux, coll. "Les Pères dans la foi, 101"). 212 p. (ISBN 978-2-908587-62-3).
- Boucher, François-Emmanuël, Sylvain David et Janusz Przychodzen [dir.], La Paix. Esthétiques d'une éthique, Bern / Berlin / Bruxelles / Frankfurt am Main / New York / Wien, Peter Lang, 2007, 227 p.
- Bournier, Isabelle, Pottier, Marc "La Grande Encyclopédie de la Paix" Bruxelles, Casterman, 2007, 96 p. ill.
Articles connexes
- Journée mondiale de la paix
- Mouvement pacifiste
- Liste des traités de paix
- Prix Nobel de la paix
- Brigades de Paix Internationales
- Mémorial pour la Paix de Caen
- Pèlerinage International pour la Paix
- Pax romana
- Paix de Dieu
- Prince de la Paix
- Symbole de la paix
- Monuments aux morts pacifistes
- Rue de la Paix
Liens externes
- www.irenees.net: Un site web de ressources pour la Paix
- Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits
- Bibliographie et documentation concernant « Paix » dans le catalogue du Centre pour l'action non-violente
Catégories :- Paix
- Concept lié à la non-violence
Wikimedia Foundation. 2010.