- Louis VII De France
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Louis VII de France
Pour les articles homonymes, voir Louis le Jeune.Louis VII Roi des Francs Louis VII le JeuneRègne 1er août 1137 - 18 septembre 1180 Couronnement 25 décembre 1137 à Bourges Sacre 25 octobre 1131 en la cathédrale de Reims Dynastie Capétiens Titre complet Roi des Francs Prédécesseur Louis VI Successeur Philippe II Héritier Philippe de France Autres fonctions {{{fonction1}}} Période
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puis
Constance de Castille (1154)
puis
Adèle de Champagne (1160)Descendance avec Aliénor d'Aquitaine
Marie
Alix
avec Constance de Castille
Marguerite
Adèle
avec Adèle de Champagne
Philippe II
AgnèsRois des Francs Louis VII de France, dit Louis le Jeune, né en 1120, mort en 1180 à Melun, roi des Francs de 1137 à 1180. Il est le fils de Louis VI, dit Louis le Gros, roi des Francs, et d’Adèle de Savoie (v. 1100-1154). Il est le dernier monarque à porter le titre de Roi des Francs.
Sixième souverain de la dynastie des Capétiens directs, de par sa mère c'est aussi un bosonide[1]. Il épouse successivement Aliénor d'Aquitaine, Constance de Castille, et Adèle de Champagne. Son fils Philippe Auguste lui succède.
Sommaire
Début du règne
Il est sacré roi et couronné, à Reims, dès le 25 octobre 1131, par le pape Innocent II, après la mort accidentelle de son frère aîné Philippe de France (1116-1131) (à ne pas confondre avec Philippe, son frère cadet du même nom), suite à une chute de cheval le 13 octobre 1131.
Après la mort de son père Louis VI le Gros survenue suite à un excès de bonne chère[2], il est à nouveau couronné à Bourges, le 25 décembre 1137.
Avant de mourir, son père avait organisé son mariage avec Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), fille de Guillaume X de Poitiers, duc d’Aquitaine et d’Aénor de Châtellerault. Le mariage eut lieu à Bordeaux, le 25 juillet 1137. Il est lui-même couronné duc d'Aquitaine, à Poitiers le 8 août 1137. Ce mariage fabuleux permit au domaine royal de presque tripler, car la jeune mariée apporte dans sa dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord, c’est-à-dire une partie du Midi et de l’Ouest de la France, l’équivalent de 19 départements actuels. Le caractère du roi, dévot, ascétique (il aurait voulu être moine), naïf et maladroit, mou dans ses décisions, s’accorde mal avec le caractère fort et sensuel d’Aliénor, cependant les dix premières années semblent se passer sans réelle mésentente.
Louis VII écarte sa mère de la cour, mais garde les conseillers de son père, dont l’abbé de Saint-Denis, Suger. Il poursuit la politique de son père et continue de mettre en valeur le domaine royal ainsi que les travaux de rénovation et de transformation de la basilique Saint-Denis. Il fait de multiples concessions aux communautés rurales, encourage les défrichements et favorise l’émancipation des serfs. Il prend appui sur les villes en accordant des chartes de bourgeoisie (Étampes, Bourges) et en les encourageant hors de son domaine (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre). Il soutient enfin l’élection d’évêques dévoués au pouvoir royal.
En 1138, Louis VII s’oppose au comte Thibaud II de Champagne et au pape Innocent II au sujet de l’investiture pour l’évêché de Langres, pour lequel il avait imposé Guillaume de Sabran, un moine de Cluny au lieu d'un candidat de Bernard de Clairvaux[3]. Il s’oppose à nouveau au pape en tentant d’imposer son candidat au siège de Bourges en 1141 contre Pierre de la Châtre, soutenu par le pape Innocent II. Le pape finit par excommunier Louis VII, et Pierre de La Châtre trouve refuge en Champagne. En décembre 1142, le roi envahit le comté et lors de son avancée incendie en janvier 1143 Vitry-en-Perthois et son église dans laquelle s’étaient réfugiés les habitants du village, qui y trouvèrent une mort affreuse.
En vue d'apaisement, il signe le traité de Vitry avec le comte Thibaud II à l’automne 1143, acceptant l’élection de Pierre de La Châtre pour faire lever l'interdit qui pèse sur le royaume. Le 22 avril 1144, il participe à la conférence de Saint-Denis pour régler définitivement le conflit entre le Saint-Siège et lui.
La deuxième croisade
Pour sceller le règlement du conflit, il accepte de prendre part à la deuxième croisade prêchée par saint Bernard, et aux environs de Noël 1145, Louis VII annonce sa décision de partir pour porter secours aux États chrétiens de Palestine, menacés par les Turcs qui viennent d’envahir le comté d'Édesse où de nombreux chrétiens sont massacrés. Vers Pâques 1146, le roi prend la croix en même temps que de nombreux barons lors de l’assemblée de Vézelay.
Le 11 juin 1147, le roi Louis VII et Aliénor partent pour la deuxième croisade, à la tête de 300 chevaliers et d’une nombreuse armée, suivie peu à peu par des dizaines de milliers de pèlerins. Se mettant en marche à partir de Metz, ville impériale, ils passent par la vallée du Danube, où ils sont rejoints par l’armée de l’empereur Conrad III et prévoient de passer en Asie Mineure par Constantinople, où ils arrivent le 4 octobre 1147.
L’expédition est marquée par la discorde entre les clans français et allemand, l’inexpérience de Louis VII qui se montre velléitaire, et la perfidie des Byzantins qui nuisent plus aux chrétiens qu’ils ne les aident. Trompé par ceux-ci, Louis VII est battu par les Turcs en Asie Mineure et connaît plusieurs revers en Syrie. Il rejoint à grand peine Antioche en mars 1148, alors aux mains de Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor, qui reçoit les Croisés avec beaucoup d’égards.
Raymond espérait que Louis VII allait l’aider à combattre l’ennemi qui l’avait dépouillé de certains de ses territoires, mais le roi ne pensait qu’à aller à Jérusalem. Aliénor tenta en vain de convaincre son mari d’aider son oncle Raymond de Poitiers. Le roi préféra prendre conseil du Templier eunuque Thierry de Galeran. Après coup, les chroniqueurs de l’époque se sont déchaînés et ont accusé la reine d’adultère: Guillaume de Tyr l’accusa même d’un inceste avec son propre oncle.
Louis VII forçant Aliénor à le suivre, quitta Antioche et gagna Jérusalem où il accomplit le pèlerinage qu’il s’était imposé. En juin 1148, il tenta de prendre Damas, devant laquelle son armée fut repoussée. Le couple royal séjourna encore une année en Terre sainte avant de revenir séparément vers la France, par mer. Le roi fut même fait prisonnier par les Byzantins avant d’être délivré par le Normand Roger de Sicile.
Au final la participation de Louis VII à cette deuxième croisade est lourdement préjudiciable à l’avenir du royaume, car l’expédition se solda par un très lourd échec sur tous les plans :
- Financier, car cette expédition appauvrit considérablement le trésor royal ;
- Politique, car le roi ne s’est pas occupé directement du royaume pendant ses deux années d’absence, et par conséquence, a relâché son emprise sur les grands féodaux ;
- Militaire, car la croisade est une succession d’échecs militaires ; de plus, une partie de sa chevalerie et une grande armée ont été sacrifiées ;
- Dynastique et patrimonial, car cette croisade va provoquer la rupture du roi avec Aliénor ;
- Territorial, car lors de la séparation, Aliénor va récupérer les fiefs qu’elle avait apportés dans sa dot ;
- Stratégique, car Aliénor en épousant le futur roi d’Angleterre va apporter d’immenses territoires à la couronne d’Angleterre, permettant ainsi la présence sur le continent d’un redoutable concurrent au roi de France. Par ce mariage, le roi Henri II d'Angleterre règne sur un territoire qui s’étend de l’Écosse aux Pyrénées, comprenant l’Angleterre, l’Anjou, le Maine, la Normandie, l’Aquitaine et la Bretagne.La guerre de Cent Ans en sera la suite tragique.
La séparation avec Aliénor
Dès le voyage de retour en France, en novembre 1149, Louis VII pense à se séparer d’Aliénor. Mais le pape Eugène III, lors d’un arrêt au Mont-Cassin, puis l’abbé Suger réussissent à les réconcilier, et en 1150, Alix de France (1150-1195), seconde fille du couple royal, vient au monde.
Cependant, après le décès de Suger, en 1151, le roi désirant toujours la séparation, le concile de Beaugency trouve finalement une faille, au motif que l’arrière-grand-mère d’Aliénor, Audéarde de Bourgogne, était la petite-fille de Robert le Pieux, grand-père du roi (cousinage au 9e degré civil, mais au 5e degré canonique), et de ce fait prononce l’annulation du mariage le 18 mars 1152. Aliénor reprend sa dot, et le 18 mai 1152, elle épouse en secondes noces le comte d’Anjou Henri II Plantagenêt, qui devient roi d’Angleterre en 1154. Il a 19 ans et elle, 30 ans.
Cette faute politique s'ajoute en tant qu'élément déclencheur dans la rivalité entre les rois de France et les rois d’Angleterre, qui a débuté sous le règne de Henri Ier de France, pour se terminer au milieu du XIIIe siècle. Louis VII soutient les révoltes de Bretagne et du Poitou contre l’Angleterre, et celle des fils d’Henri II contre leur père. Il est aidé en cela :
- par le despotisme d’Henri II Plantagenêt qui pousse à la révolte ses grands vassaux,
- par le soutien du clergé au roi de France, en raison de la piété de Louis VII et des liens historiques étroits entre l’épiscopat et la royauté capétienne,
- et par la révolte des fils d’Henri II qui exigent des apanages et trouvent refuge et protection auprès de Louis VII, et qui sont appuyés par leur mère, Aliénor d'Aquitaine.
Les remariages
Au printemps 1154, Louis VII épouse en deuxièmes noces Constance de Castille (1140-1160), qui lui donne deux filles, Marguerite de France (1158-1197), et Adélaïde ou Alix, future comtesse du Vexin.
En 1158, Louis VII et Henri II Plantagenêt se réconcilient et se font la promesse d’un mariage entre Marguerite de France et Henri le Jeune. Apaisement de courte durée, dès mars 1159, Henri II s’en prend au comté de Toulouse, et durant l’été, Louis VII contraint le roi d’Angleterre à lever le siège de la ville de Toulouse.
En 1160 :
- La reine Constance de Castille meurt le 4 octobre en accouchant d’une fille, Alix ou Adèle, à ne pas confondre avec Alix de France, née en 1150 de son premier mariage.
- Henri II rend hommage à Louis VII pour la Normandie au nom de son fils Henri le Jeune.
- Louis VII fait alliance avec les comtes de Flandre et de Champagne
- Il épouse, le 13 novembre, en troisièmes noces, Adèle de Champagne (ou Adèle de Blois), future mère :
- du roi Philippe Auguste (1165-1223);
- d’Agnès ou Anne de France (1171-1207 ou après), impératrice byzantine.
Les dernières années de règne
En 1163 :
- Pose de la première pierre de la cathédrale Notre-Dame de Paris par le pape Alexandre III. Louis VII offre la somme de deux cents livres pour la construction dirigée par Maurice de Sully, évêque de Paris.
- Affrontement entre Henri II Plantagenêt et Thomas Becket l’archevêque de Cantorbéry, soutenu par Louis VII. Finalement quatre chevaliers fidèles d’Henri II tuent l’archevêque.
Le 21 août 1165, naissance de Philippe Auguste, unique héritier mâle de Louis VII.
En 1169 : traité de mariage d’Adèle et Richard Cœur de Lion.
En 1172 et 1173, Louis VII pousse Henri et Richard, les enfants d’Henri II Plantagenêt, à entrer en conflit avec leur père. Fin 1173, Louis VII et Henri II concluent à Caen une trêve provisoire et réaffirment vers le printemps 1174 l’intention de marier leurs enfants Adèle et Richard.
En 1177, le pape impose à Henri II la conclusion du traité d'Ivry, signé le 21 septembre, et par lequel les deux rois se jurent amitié ; traité suivi, le 22 juin 1180, par la signature d’un pacte de non-agression.
Le 1er novembre 1179, il fit sacrer son fils Philippe Auguste, et épuisé par la maladie, il lui abandonna le pouvoir l’année d’après.
En 1180 :
- fiançailles d’Agnès et d’Alexis II Comnène
- Le traité de Gisors du 28 juin 1180 marqua la fin de cette série de guerres continuelles entre la France et l’Angleterre.
- Le 18 septembre 1180, Louis VII meurt à Melun de cachexie paralytique. Le lendemain, il est inhumé à l’abbaye royale Saint-Port de Barbeau qu’il a fondée près de Fontaine-le-Port, en bord de Seine entre Melun et Fontainebleau. Son fils Philippe Auguste lui succède. Ce dernier exerçait en fait le pouvoir depuis le 28 juin 1180, jour où son père lui abandonna le pouvoir.
Suite à l'abandon de l'abbaye de Barbeau, Louis XVIII fait transporter le 30 juin 1817, les cendres de Louis VII à la basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France.
Bilan du règne
Bien qu’éduqué pour être clerc ou moine plutôt que roi, Louis VII a joué un rôle important dans l’histoire de France :
- Il consolide le pouvoir royal dans les provinces qui étaient sous son influence et combat le pouvoir féodal ;
- Il s’entoure de conseillers de grande qualité et publie des ordonnances importantes pour la gestion du royaume ;
- Le royaume de France s’enrichit sous son règne, l’agriculture se transforme et gagne en productivité, la population augmente, le commerce et l’industrie se développent, une véritable renaissance intellectuelle apparaît, et le territoire se couvre de châteaux forts construits en pierre.
Cependant, la deuxième croisade fut calamiteuse, et la séparation d’avec Aliénor d’Aquitaine est une erreur lourde, qui fournit à un vassal mineur le moyen de s’imposer, en plaçant le roi de France en infériorité territoriale pendant près d’un demi-siècle. Il fallut l’action de trois grands rois, Philippe Auguste, Louis VIII le Lion et Louis IX, pour redresser la situation et arriver à réduire les conséquences de cette lourde décision.
La monarchie, jusque-là itinérante, s’est fixée à Paris car la présence du roi dans tout son domaine n’est plus nécessaire. Un embryon d’administration centrale et locale s’est formé. Autour de lui, des familiers lui ont donné des conseils politiques, et vont former le Conseil du roi, les services centraux de la monarchie regroupent les chefs des services domestiques du palais. En province, des prévôts ont été chargés par le roi de collecter les revenus, de lever des contingents militaires et de rendre la justice. Comme son père, le roi va soutenir le mouvement d’émancipation des communes, va accorder des privilèges aux communautés rurales et émanciper des serfs.
Enfants
- Avec Aliénor d'Aquitaine :
- Marie de France (1145 - 11 mars 1198), épouse en 1164 Henri Ier de Champagne, comte de Troyes, dit « Le Libéral ». Régente du Comté de Champagne de 1190 à 1197.
- Alix de France, (1150 - 1195), elle épouse Thibaud V de Blois dit « Le Bon » (1129 - 1191), comte de Blois 1152 - 1191.
- Avec Constance de Castille, (1140 - 1160) fille de Alphonse VII de Castille.
- Marguerite de France (1158 - 1197), épouse en 1172 le prince d’Angleterre Henri, duc de Normandie (mort en 1183), et en 1186, le roi de Hongrie Bela III.
- Adèle de France (1160-1221) (ou Alix, comtesse de Vexin) (1160 - 1218 ou 1221, épouse en 1195, Guillaume III de Ponthieu (ou de Montgomery).
- Avec Adèle de Champagne (ou Adèle de Blois) :
- Philippe Auguste (1165 - 1223), roi de France.
- Agnès ou Anne de France (1171 - 1240, impératrice byzantine par son mariage avec Alexis II Comnène en 1180, empereur de Constantinople (1169-1183). Puis par un autre mariage en 1183 avec Andronic Ier Comnène, empereur de Constantinople (1110-1185). Vers 1204 elle épouse Théodore Branas, seigneur d’Andrinople.
- Philippe de France (1161), illégitime.
Bibliographie
- Yves Sassier, Louis VII, Fayard, 506 pages, 1991, (ISBN 2-213-02786-2)
- Tome 41 de la Société des sciences et art de Vitry-le-François
- Ivan Gobry, Louis VII Père de Philippe II Auguste, Pygmalion, 347 pages, 2002, (ISBN 2857047576)
- François Guizot, Histoire de la croisade du roi Louis VII, Paleo, 154 pages, 2004, (ISBN 2849090816)
- Suger, A. (Auguste) Molinier, Vie de Louis le Gros suivie de l'histoire du roi Louis VII, A. Picard, 195 pages, 1887.
- Henri Waquet & Ode de Deuil, La Croisade de Louis VII roi de France, P. Geuthner, 87 pages, 1949.
Lien externe
Notes et références
- ↑ Rattachement d'Adèle de Savoie aux Bosonides
- ↑ Selon l'Académie française, « Faire bonne chère » signifiant « faire bon accueil », est utilisé dès le XIXe siècle au sens de « faire un bon repas » parce qu'un bon repas est une partie d'un bon accueil. Dans ce sens chère comprend tout ce qui regarde la quantité, la qualité et la préparation des mets
- ↑ Ivan Gobry, Les Capétiens (888-1328), 2001, p. 219
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