- Cratere de Vix
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Cratère de Vix
Le cratère de Vix est un vase de bronze, du type cratère, découvert en 1953 dans la tombe d'une princesse celte à Vix (Côte-d'Or) datée d'environ 510 av. J.-C..
Il est aujourd'hui conservé et exposé au musée du Pays Châtillonnais, à Châtillon-sur-Seine.
Sommaire
Contexte
La Tombe de Vix fut découverte le 6 janvier 1953 par Maurice Moisson alors chef du chantier des fouilles menées par la société archéologique de Châtillon-sur-Seine, mais officiellement et pour la presse de l’époque par René Joffroy, archéologue autodidacte, président de la société archéologique locale.
Cette sépulture était située dans un champ, sous un tumulus arasé dont ne subsistaient plus que des pierres éparses qui attirèrent l'attention des archéologues, mais le caveau, comblé de terre était resté inviolé.
Une fois dégagé, dans des conditions assez difficiles, le caveau se révéla être la tombe à char d'une femme vite surnommée la princesse de Vix qui livra un important mobilier funéraire, bijoux, céramique et vaisselle de bronze. La pièce maîtresse de cette vaisselle est un cratère à volutes en bronze d'une contenance de 1 100 litres, le plus grand que l’Antiquité nous ait légué, sans doute sorti d’un atelier grec d’Italie du Sud vers 530 av. J.-C.
Sur le sol, des pigments bleu et rouge proviennent de tentures ou de peintures décoratives. La princesse est ornée de parures à caractère local : collier de grosses perles de pierre et d’ambre, anneaux de cheville en bronze, bracelet de lignite, fibules aux cabochons de corail. Elle porte à la nuque un torque, collier celte en or fin (480 g), travail d’un orfèvre local initié aux techniques méditerranéennes.
Plus généralement , la Tombe de Vix fait partie de l'ensemble des tombes celtes (Hochdorf, Reinheim, Kleinaspergle, Waldalgesheim) où les motifs de décoration et objets importés sont à peu près identiques (poteries étrusques et grecques, fibules et boucles en or celtes, bijoux et ambre venant des contrées vikings). Le pendant du cratère de Vix est, toutes proportions gardées, le célèbre Chaudron de Gundestrup en argent.
Le cratère
C'est un objet exceptionnel de par sa taille (1,64 m.) et sa facture. Il est constitué de l'assemblage de plusieurs pièces séparées, l'ensemble pèse 208,6 kg.
- Le vase proprement dit, d'une seule pièce en feuille de bronze martelée pèse environ 60 kg. Son fond est arrondi, son diamètre maximal est de 1,27 m. et sa capacité est de 1 100 litres, l'épaisseur moyenne de la paroi varie entre 1 et 1,3 mm. On n'arrive pas à déceler de soudure, la prouesse technique des artisans antiques laissent perplexes nos contemporains qui se sentent incapables de reproduire un tel travail[1]. Lors de sa découverte, du fait de l'effondrement du toit du caveau, le cratère a été retrouvé écrasé en accordéon, les anses se retrouvant au niveau du pied, un travail de restauration nous permet de le retrouver dans son état originel.
- Le pied est une pièce coulée d'un diamètre à la base de 74 cm et pèse 20,2 kg. Il reçoit le fond de la cuve et assure la stabilité de l'ensemble. Il est décoré de motifs classiques de végétaux stylisés.
- Les anses, fonte de bronze d'un poids de 46 kg chacune. En forme de volutes d'une hauteur de 55 cm, elles sont richement décorées de gorgones grimaçantes et tirant la langue suivant un modèle courant dans la vaisselle de bronze grecque.
- La frise des hoplites décore le tour du col qui est un cercle rapporté enserrant le haut de la cuve et supportant les anses. Huit quadriges conduit par un aurige de plus petite taille, suivant la règle d'isocéphalie nécessitée par la composition, sont suivis chacun par un hoplite à pieds en armes. Cette frise est un chef-d'œuvre du bas-relief grec.
- Le couvercle, feuille de bronze martelée de 13,8 kg, couvrait l'ouverture du cratère. Il est concave et perforé de multiples trous qui font penser qu'il servait en fait de passoire. En son centre, un ombilic relevé supporte une statuette.
- La statuette du couvercle, en bronze coulé, mesure 19 cm de haut et représente une femme, une main en avant qui tenait peut-être un objet perdu. Elle est vêtue d'un peplos, la tête recouverte d'un voile et paraît d'un style un peu plus archaïque que les autres éléments du cratère.
Les cratères étaient, dans l'antiquité, destinés à opérer un mélange entre le vin, imbuvable seul, l'eau, et sans doute divers aromates, la boisson y était ensuite puisée et distribuée aux convives lors de célébrations rituelles ou festives. Le cratère de Vix étonne par ses proportions et le chemin qu'il a dû accomplir pour parvenir des ateliers de la Grande Grèce jusqu'à cet oppidum bourguignon. Sans doute était-il un élément de prestige et une marque de puissance pour la principauté hallstattienne du Mont Lassois. Son enfouissement dans la tombe de la princesse de Vix a dû être suivi relativement rapidement par un déclin de la principauté et des évènements tragiques qui ont abouti à en perdre la mémoire, permettant ainsi sa préservation jusqu'à sa découverte en 1953.
Le cratère et la totalité des pièces retrouvées dans la sépulture de la tombe princière de Vix, se trouvent aujourd'hui exposés au Musée du Châtillonnais, à Châtillon-sur-Seine.
Galerie de photos
Notes et références
Voir aussi
- Tombe de Vix ~ Palais de Vix
- Celtes
Références bibliographiques
- Joffroy, René, La Tombe princière de Vix Côte d'or, Boudrot 1961
- Rolley, Claude (collectif, sous la direction de), La Tombe princière de Vix, Éditions Picard, Dijon, 2003, (ISBN 2708406973)
Liens externes
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