- Tilleul
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Tilia
« Tilleul » redirige ici. Pour les autres significations, voir Tilleul (homonymie). TiliaTilleul à petites feuilles, Tilia cordata Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Dilleniidae Ordre Malvales Famille Tiliaceae Genre Tilia
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Malvales Famille Malvaceae Arbre sur pied
Branches épicormique en bas de tronc
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le genre Tilia regroupe les tilleuls, des arbres sauvages et ornementaux dont les fleurs odorantes et les bractées sont utilisées en infusions apaisantes et calmantes. Les tilleuls appartiennent à la famille des Tiliaceae selon la classification classique, ou à celle des Malvaceae selon la classification phylogénétique.
Le mot français tilleul est issu du latin populaire *tiliolus, diminutif d'une probable forme masculine *tilius. Cette dernière forme est à l'origine de l'ancien français teil, encore utilisé dans diverses régions pour désigner l'arbre. Le latin classique *tilia désignait déjà le tilleul. Étymologiquement, *tilia proviendrait du grec *tilos, désignant la fibre, le liber du tilleul.
Sommaire
Caractéristiques
Les tilleuls sont des arbres à croissance rapide, pouvant atteindre 30 à 40 mètres de haut, aux branches assez largement étalées. Le tronc présente une écorce lisse, se gerçant avec l'âge. Les feuilles, caduques, sont simples, alternes, généralement en forme de cœur et à bord denté. Les fleurs sont hermaphrodites, à cinq sépales et cinq pétales libres de couleur blanc jaunâtre, avec de nombreuses étamines. Elles sont groupées en cymes bipares, chaque cyme ayant à sa base une bractée oblongue et translucide, de couleur jaunâtre. Les fruits sont des petites capsules sèches et globuleuses.
Principales espèces
- Tilia americana L., le tilleul d'Amérique
- Tilia amurensis Rupr.
- Tilia chinensis Maxim.
- Tilia cordata Mill., le tilleul à petites feuilles
- Tilia dasystyla Steven, le tilleul du Caucase
- Tilia ×euchlora K. Koch, le tilleul de Crimée
- Tilia ×europaea L. (synonyme Tilia ×vulgaris Hayne) - le tilleul commun ou tilleul intermédiaire
- Tilia ×flavescens A.Braun ex Döll
- Tilia henryana Szyszył. - tilleul de Henry
- Tilia insularis Nakai
- Tilia intonsa E. H. Wilson
- Tilia japonica (Miq.) Simonk.
- Tilia kiusiana Makino & Shiras.
- Tilia mandshurica Rupr. & Maxim.
- Tilia maximowicziana Shiras.
- Tilia miqueliana Maxim.
- Tilia ×moltkei Späth ex C. K. Schneid.
- Tilia mongolica Maxim.
- Tilia ×orbicularis Jouin
- Tilia oliveri Szyszyl.
- Tilia paucicostata Maxim.
- Tilia petiolaris DC.
- Tilia platyphyllos Scop., le tilleul à grandes feuilles
- Tilia platyphyllos subsp. cordifolia (Besser) C.K.Schneid.
- Tilia platyphyllos subsp. platyphyllos
- Tilia platyphyllos subsp. pseudorubra C.K.Schneid.
- Tilia taquetii C.K.Schneid.
- Tilia tomentosa Moench, le tilleul argenté
En France, une collection de Tilia, comprenant 45 taxons[1], est gérée par le conservatoire de Tilia dans le cadre de l'Arboretum de Chèvreloup situé dans la commune de Rocquencourt (Yvelines), établissement rattaché au Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Cette collection a été reconnue comme collection nationale par le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS).
Une longévité remarquable
Article détaillé : Liste des arbres remarquables.En Basse-Bavière, un tilleul à grandes feuilles domine la place du village de Ried. Cet arbre est probablement le champion de son espèce. Selon Thomas Parkenham, auteur du Tour du monde en 80 Arbres, c'est l'un des plus beaux arbres qu'il lui a été donné de voir. Pendant plus d'un siècle cet arbre porta le nom de Wolframslinde, c'est-à-dire le Tilleul de Wolfram von Eschenbach, troubadour auteur de la version originale allemande de Parzival. Le poète fit de longs séjours au château voisin de Haidstein, où il tomba amoureux de la châtelaine. Certains prétendent que quantité de ses poèmes, y compris Parzival, ont été écrits en son honneur, dont certains alors que le poète était installé sous ce tilleul.
Selon l'estimation des historiens, cet arbre aurait mille ans. Il semble que ce soit là un maximum, le bois de tilleul étant trop tendre pour être résistant. Toutefois, il possède une capacité de régénération importante qui lui permet de rétablir une tête arrachée par une tempête. La majorité des tilleuls ne dépassent guère 400 ans, et les tilleuls à grandes feuilles semblent être les plus résistants[2],[3].
Usages et propriétés
Caractéristiques communes des bois de Tilleul
Le bois de Tilleul[2] est homogène, aux limites de cernes peu marquées. L'aubier et le bois ont un cœur non distinct. Il est jaunâtre à roussâtre, blanchâtre ou rosâtre, parfois veiné de vert avec quelques tâches médullaires. Il a une odeur de poussière.
Le bois est de densité faible pour les espèces européennes, et moyenne pour celles d'Amérique du Nord. Il est tendre et facile à travailler, à scier, tourner et sculpter. Au séchage, il se rétracte fortement. Une fois sec et mis en œuvre, il est très stable. Ce bois est peu durable et inadapté aux utilisations extérieures, mais est correctement durable à l'état sec.
En Europe, le bois de Tilia cordata est plus apprécié que celui de Tilia platyphyllos, car ce dernier est réputé pour être plus tendre et moins résistant, le tronc souvent plus large mais présentant des formes moins satisfaisantes. Faute d'étude scientifique, il est actuellement impossible de distinguer avec certitude le bois de Tilia platyphyllos de Tilia cordata.
Apprécié pour son homogénéité et son travail facile, le bois de Tilia cordata ne convient pas là où une forte résistance mécanique est nécessaire. Il a néanmoins de nombreuses utilisations :
- traditionnelles : sculpture, sabots légers, ustensiles de cuisine, instruments de dessin, bobines de fils, plateaux d'imprimerie, pinceaux plats, crayons, allumettes, moules de fonderie, meubles, jouets, boîtes et récipients divers, lutherie, ruches, prothèses, instruments de musique (virginal flamand), etc. Dans l'art sacré orthodoxe, le tilleul est le seul bois autorisé comme support des icônes.
- contemporaines : bois d'ébénisterie (parties sculptées), sculptures de toutes sortes, tournerie, crayons, placages, pâte à papier, panneaux de fibres et de particules
En Dauphiné, le bois de tilleul est utilisé pour confectionner des coffres à grains, car c'est un bois que les rongeurs ne peuvent détruire sans danger pour eux de suffocation en raison de sa pulvérulence.
Le charbon de bois, quant à lui, est très prisé pour le dessin et ses propriétés filtrantes, c’est un combustible médiocre mais à forte chaleur rayonnante[2]. Il entrait également dans la composition de la poudre de fusil[4].
Corderie
On utilise l’écorce interne, appelée « teille » ou « tille », du tilleul pour confectionner de la ficelle et de la corde d’une grande qualité.
Le cordier utilise différents peignes aux dents plus ou moins longues et écartées (aussi appelés seran). Le plus grossier sert à débarrasser le chanvre des débris de bois (c'est le teillage), le plus fin sert à séparer les fibres en fils très fins (c'est le peignage).
Vient ensuite le filage. Pour cela, le cordier prend de la filasse qu'il tient dans un tablier autour de la taille. Après avoir fait une boucle qu'il accroche au rouet, le cordier va dévider le chanvre tout en reculant le long de l'aire qui peut mesurer jusqu'à cent mètres, tandis que le tourneur fait mouvoir la roue. Cela a pour effet de produire un fil tordu sur lui-même soutenu de près en près par des rateliers (sorte de râteau). Tout l'art du cordier consiste à dévider le chanvre le plus régulièrement possible.
La dernière étape consiste à réunir les fils et à les tordre ensemble pour faire des cordes. Ce travail peut s'effectuer sur le rouet pour les petits diamètres ; pour les tailles plus importantes, on utilise un chariot. Le principe, qui est toujours le même, consiste à réunir plusieurs fils, par torsion, pour produire un toron, puis plusieurs torons pour obtenir une corde. La corde terminée est enduite d'une solution de colle et d'eau.
Parfumerie
Les connaisseurs savent distinguer les parfums des fleurs de tilleul de différentes provenances. La substance produisant cette senteur, le famésol, fut découverte à Zürich en 1923, par Leopold Ruzicka, prix nobel de la Chimie en 1939, connu pour ses nombreuses découvertes et synthèses de molécules organiques. Depuis, le famésol occupe une place importante dans la parfumerie[5]. Pour ce faire, on traite à l'éther de pétrole les fleurs séchées. Les concrètes obtenues sont vert foncé et ont une odeur herbacée de foin sec. Les absolues, quant à elles, sont visqueuses et verdâtres[6].
Propriétés médicinales
Le Tilleul fait partie des 34 plantes médicinales légalement en vente libre en France.
Les fleurs
Les fleurs[5] du tilleul commun renferment du mucilage, des huiles essentielles (38%, dont le farnésol) des tanins, des glucosides, des gommes, des sucres, du manganèse et de la vitamine C. En teinture-mère ainsi qu'en infusion, elles sont recommandées[7] dans de nombreux cas de troubles nerveux (fatigue, crises d'angoisse, neurasthénie), de migraines, de grippe, et d’insomnies. Ces fleurs sont des anti-dépresseurs, des euphorisants et des sédatifs. Elles seraient également antispasmodiques, diaphorétiques[8] et rendraient le sang plus fluide et favoriseraient sa circulation[9]. À dose plus forte, l'infusion devient excitante et peut causer des insomnies[9]. On a par contre surestimé[5] les capacités du tilleul dans le traitement de véritables névroses ou même de l'épilepsie.
La forme la plus commune est l'infusion de fleurs sèches. En 1957, année de forte grippe en France, on infusa 500 tonnes de fleurs de tilleul (20% de plus que la moyenne). Les bains calmants sont aussi recommandés. Étonnamment, en Europe, la tisane de tilleul ne serait utilisée que depuis le XVIe siècle[5].
En Provence, il existe une véritable production industrielle de fleurs de tilleul depuis deux siècles, la récolte se faisant autant sur des arbres solitaires que dans des vergers taillés et greffés spécifiquement. Les fleurs sont séchées à l'ombre dans des greniers ou des fours où elles sont brassées régulièrement. Quatre kilogrammes frais donnent un kilogramme de fleurs séchées. Il existe des cultivars particuliers favorisant la résistance des branches au poids des échelles. Le cru de Carpentras (Drôme, Vaucluse, Hautes-Alpes, Basses-Alpes) est un des plus réputés. On y cultive notamment le tilleul commun. Cette région livre plus de 80% de la production française (250 tonnes). Réalisée par sélection empirique, la variété « Benivay » voit sa bractée mesurer 15 à 20 cm. En 1985, non loin du Mont Ventoux, est la Confrérie des Chevaliers du Tilleul des Baronnies. Son but est de promouvoir l'arbre porté sur leur blason. Ils organisent chaque année, début juillet, la foire du Tilleul, à Buis-les-Baronnies[5],[4].
L'aubier
L'aubier est la partie du tronc constitué des cernes les plus récentes, contenant le xylème. Noël Chomel, médecin ordinaire du Roi et Professeur au Jardin Royal, écrivait en 1709, « la décoction du bois, surtout des jeunes branches de deux ans soulage les hydropiques »[5].
Aujourd'hui, l'aubier de Tilia platyphyllos et celui de Tilia cordata sont considérés comme un draineur général qui intervient spécifiquement sur le foie et la vésicule biliaire. Il est utilisé sous forme d'infusion, de teinture-mère ou d'extrait aqueux. C'est un cholérétique[9]. Il permet ainsi une meilleure élimination des toxines organiques et des acides métaboliques perturbateurs. Son action hépato-tonique permet une meilleure filtration des toxines présentes dans le sang et leur élimination dans l’intestin par la bile dont le volume et la diffusion sont augmentés. Il est considéré par le Professeur Jean Valnet comme un dissolvant spécifique de l'acide urique et un diurétique remarquable. C'est aussi un antispasmodique qui permet la dissipation des migraines. Il a, par ailleurs, une action sur les phénomènes d'hypertension[9]. Enfin, les phytothérapeutes le donnent dans les cas de rhumatismes aigus, et notamment en cas de crise goutteuse, il rentre également dans la composition de certains régimes amaigrissants[7],[5].
Les bourgeons
En gemmothérapie, il est recommandé d'utiliser les bourgeons tout juste débourrés du printemps, spécifiquement ceux de Tilia tomentosa. En effet, une dilution homéopathique du macérat glycériné de bourgeons soignerait de façon intense la ménopause (bouffées de chaleur) et serait un fort tranquillisant[7]. Selon P. Andrianne, « le macérat glycériné de tilleul s'indique dans tous les cas d'insomnie, spécialement chez les enfants. Remarquable draineur du système nerveux, il favorise le sommeil mais en augmente aussi la durée. Sa prise régulière contribue à détoxifier l'organisme, principalement du cholestérol et de l'acide urique, uricémie »[10]. De manière plus subtile, il soignerait les problèmes de thyroïde, serait anti-inflammatoire et rentrerait dans certains régimes amaigrissant[7].
Le Docteur Bach, pour ses Elixirs floraux utilise le bourgeon de Tilia tomentosa pour soigner les « Chagrins d'Amours que l'on croyait éternels »[7].
Nectar, miellat et pollen
Les tilleul à grandes feuilles et tilleul à petites feuilles représentent pour les abeilles un apport conséquent en nectar et en pollen aux mois de juin/juillet. Le miel de tilleul se récolte essentiellement en Roumanie. En France, on le récolte dans le bassin parisien dont Paris intra-muros et quelques terroirs des Pyrénées, des Alpes, du Massif Central et du Jura. La sécrétion de nectar est plus importante par temps peu humide et assez chaud. Intense et trés rapide, la miellée s'achève en quelques jours. De ce fait, sa production est capricieuse. Les nectars de Tilia oliveri, Tilia euchora, Tilia tomentosa et Tilia dasystila sont considérés comme toxiques pour les abeilles. Le tilleul ne produit pas de propolis[11].
Au mois de juillet, les abeilles ne se contentent pas de visiter le fond des corolles, elles récoltent également le miellat, produit par les pucerons se développant sur le feuillage dont ils ponctionnent la sève. Cette sève digérée, ils régurgitent le miellat brillant et collant sur les feuilles, véritable friandise pour les abeilles. En effet, après l'avoir longuement léché, ce miellat est une fois de plus digéré, ventilé et stocké à l'instar du nectar[11].
Le miel de Tilleul peut soit rentrer dans la composition poly-florale du miel de forêt soit faire l'objet d'un miel mono-floral. Dans ce cas il est ambré-clair et prend, à l'état solide (cristallisation courte à longue), une teinte jaune plus ou moins sombre dont la granulation est moyenne. A l'état liquide, la présence de miellat fonce sa couleur. Au nez, son odeur mentholé caractéristique est forte et assez persistante. En bouche, l'arôme très puissant d'infusion de tilleul et de menthol est souvent associé à une saveur balsamique et persistante. Il laisse régulièrement une légère amertume en fin de bouche. Sa conservation est bonne malgré sa teneur en eau parfois élevée. Le miel de tilleul est conseillé aux personnes nerveuses et insomniaques[11],[12].
Usages alimentaires
Les fleurs
Le tilleul est connu pour ses inflorescences parfumées, dont on fait des infusions au goût agréable[4]. Mais on peut également les ajouter aux salades estivales afin de les parfumer[9].
La sève
Récoltée lors du débourrage des bourgeons, la sève de tilleul peut être bue à l'instar de celle du bouleau. Il est possible d'en faire du sirop (opération fastidieuse compte tenu de la très faible quantité de saccharose présent dans cette sève). Pourtant il est mentionné dans certains ouvrages, l'existence de morceaux de sucre de Tilia ×europaea[9].
Les feuilles
Les jeunes feuilles des tilleuls originaires d'Europe sont comestibles crues. Elles sont légèrement mucilagineuses et ont un goût agréable. Elle accompagnent aisément une salade. Ces feuilles contiennent des sucres intervertis, facilement assimilables, même par les diabétiques[9].
Les feuilles parvenues à leur maturité, une fois séchées, pulvérisées, tamisées, créent une farine verte très nutritive (riche en protéines) qui fut utilisée en France lors de la Seconde Guerre mondiale. Un kilogramme de feuilles fraîches donne 300 grammes de farine. Mélée à des farines communes, on en fait du pain ou de la bouillie[4],[9].
Les feuilles séchées ont également été employées en lieu et place du thé[9].
Les fruits
Les fruits contiennent une huile grasse. Le chimiste français Missa découvrit au XVIIIième siècle qu'en broyant et en malaxant les fruits avec des fleurs de tilleul, on obtenait un produit dont l'arôme était très proche de celui du chocolat. On tenta de commercialiser ce procédé en Prusse. Pourtant cet ersatz de chocolat fut abandonné car il se décompose trop rapidement[9],[4].
Des fruits torréfiés, il a été fait un succédané du café[9].
Maladies et Parasitisme
Tilia cordata est peu sensible à la sécheresse (il est capable de perdre ses feuilles puis de débourrer en cas d'apport d'eau) et supporte 2 mois d'inondation (Tilia platyphyllos : 2 à 3 semaines) Tilia platyphyllos est plus sensible aux gels tardifs que Tilia cordata car ses bourgeons sont plus précoces. A l'inverse ce dernier résiste moins bien aux bris de neige. Tout deux résistent bien aux tempêtes.
Les chevreuils représentent une véritable menace pour les jeunes tilleuls. Il n'existe pas de parasites dangereux. Cependant la galle de phytoptus (acarien) est fréquente sur les feuilles. Elle forme des petites cornes rouges ou des feutrages de poils blancs[4].
Les chenilles de plusieurs espèces de lépidoptères se nourrissent du tilleul[13].
Monophage
- Bucculatrix improvisa - sur le Tilia americana
- Coleophora tiliaefoliella
Polyphage
- Acronicta aceris
- Acronicta psi
- Alcis repandata
- Amphipyra berbera
- Bucculatrix thoracella
- Coleophora
- Coleophora albovanescens
- Coleophora anatipennella
- Cosmia trapezina
- Crocallis elinguaria
- Epirrita autumnata
- Erannis defoliaria
- Erannis tiliaria
- Euproctis chrysorrhoea
- Eupsilia transversa
- Hemithea aestivaria
- Mimas tiliae
- Odontopera bidentata
- Operophtera brumata
- Orthosia gothica
- Phalera bucephala
- Ptilodon capucina
Us et Coutumes
- Couleur :
Tilleul est aussi une couleur : vert tilleul, qui est un vert clair, un vert doux.
- Calendrier :
- En Pologne, le mois de juillet est appelé « lipiec », mois du tilleul[4], alors qu'en Croatie, c'est le mois de juin qui s'appelle « lipanj » (même signification).
- Dans le calendrier républicain, créé pendant la Révolution française de 1789, le tilleul correspond au 19 Prairial, ce qui équivaut au 7 juin du calendrier grégorien.
- Monnaie :
En Croatie, la monnaie nationale est la kuna qui signifie Martes (animal). Une kuna est divisée en 100 lipa qui signifie tilleul.
- Rugby :
Le club de rugby, TSV Victoria Linden, de Hanovre (créé en 1900) a pour emblème un tilleul.
Symbolique
Feuilles, Amours et Arbres à danser
Les tilleuls ont des feuilles en forme de cœur... la mythologie en a fait un symbole d'amour et de fidélité.
- « Pour peu que les époux séjournent sous leur l'ombre, ils s'aiment jusqu'au bout malgré l'effort des ans » (Jean de La Fontaine, Philémon et Baucis, Fables, Livres XIII) On retrouve également dans ce même récit rapporté par Ovide, la symbolique de la générosité : Zeus transforme Baucis, femme généreuse en tilleul, pour que selon son voeu, elle reste très longtemps près de son époux, lui-même transformé en chêne[4].
- Dans les pays germaniques, certains tilleuls étaient taillés selon un rituel bien précis et étayés par des béquilles de bois ou des piliers de pierre. Cette taille particulière permettait à ces arbres de faire office de tilleuls à marches (Stufenlinde). À l'ouest de Bamberg (Allemagne), se situe un tilleul composé de sept niveaux mais seuls les inférieurs ont un rôle pratique. À Limmersdorf et Peersten on rencontre également des Tilleul à danser (Tanzlinde) dans lesquels se trouvent des pistes de danse (ou des passerelles). Des escaliers taillés dans le tronc ou d'autres en colimaçon permettent d'y accéder. La plupart ont aujourd'hui disparu, toutefois il est possible d'en rencontrer en Bavière.
Lors des célébrations, le tilleul devenait le centre des festivités : les villageois le décoraient et dansaient autour de son tronc à l'occasion d'un mariage. En effet, les jeunes mariés venaient danser à l'intérieur de l'octogone ou sur les pistes de bois et se souhaitaient bonheur et amour. Un autre festivité voulait que l'on fête le printemps et la nature au mois de mai autour de ces arbres (vivants ou abattus pour l'occasion) sur la place du village. Ces arbres était appelés des « mais ». En France, l'usage de ces mais a évolué pour se transformer en Arbre de la Liberté pour les sans-culottes[4],[3].
Révolution française
Une grande partie des 60 000 arbres plantés dans chaque commune de France en 1792 furent des tilleuls. Ainsi, cet arbre fut érigé en arbre civique, arbre symbole de la liberté, symbole qui fut repris lors du bicentenaire de la Révolution française. En effet, en 1989, le tilleul a officiellement été choisi en France pour commémorer la Révolution de 1789[4].
Vieil arbre creux, les émousses de tilleul étaient des caches utilisées par les Chouans pour échapper soit aux gabelous soit aux soldats républicains pendant la Révolution française.
Linguistique
Toponyme
Chaque lieu a été nommé de façon à le décrire sans avoir besoin de carte pour le visualiser. Ainsi, il décrivait souvent une situation topographique mais aussi des données concernant sa végétation et l'action de l'homme sur son paysage. Dans certaines zones, le toponyme trouve encore une vérité, dans d'autres il est un témoin du passé. Le tilleul, comme beaucoup d'arbres d'importance culturelle a laissé des traces. On le retrouve à travers ces préfixes[4] :
- *till- : (toponyme latin, France) Certillieux, Craintillieux, Le Tilleul-Dame-Agnès, Le Tillou, Saint-Ouen-du-Tilleul, Tillet...
- *th- : (toponyme latin, France) Aisy-sous-Thil, Conthil, Saint-Étienne-la Thillaye, Le Tey, Le Theil, Thillot, Thyez...
- *teil- : (toponyme latin, France) Le Teil, Teil ..
- *lind- : (toponyme germanique)
- en Allemagne, plus de 1000 localités portent le nom du Tilleul : Hohenlinde, Lindau, Lindenfels...
- en France (Nord et Lorraine) : Le Lindois, Lindeboeuf, Lindre, Lynde...
- en Angleterre : Lime street à Londres (il s'y déroulait un marché au tilleul)
- *lip- : (toponyme slave)
Selon le grand dictionnaire Van Dale (Utrecht/Antwerpen), le néerlandais linde « tilleul » vient du latin lentus (souple, flexible) qui désignait le bois particulièrement tendre et souple du tilleul, qui pouvait être cintré sur de petites circonférences. Ce prédicat s'est donc appliqué à l'arbre lui-même. Le terme latin lentus est à l'origine par exemple du village « Lendo » sur le littoral de La Corogne (Galice, Espagne), selon un mutation courante du latin vers l'espagnol, comme le latin totus devenu en espagnol todo. Le patronyme « Lendo » est très courant dans la péninsule ibérique et dans les anciennes colonies d'Espagne et du Portugal.
Patronyme
Le tilleul a également laissé ses traces dans certains noms de familles[4] :
- *till- : (patronyme latin) : Dutilleul, Dutilleux, Tille, Tillet, Tilmann, Tilloy...
- *lind- : (patronyme germanique) : Lindegger, Lindenfeld, Lindenmann, Linder, lindmeyer...
Le célèbre botaniste suédois, Carl von Linné, choisit son nom d'après le nom de la ferme familiale, Linnagård (littéralement : ferme au tilleul). Après l'avoir latinisé (Carl Linnæus), il le francisa selon la mode de l'époque dans nombre de pays de langue germanique.
Notes et références
- ↑ Arboretum de Chèvreloup, site officiel
- ↑ a , b et c Flore forestière française Montagne ; JC Rameau, D.Mansion G.Dumé, IDF, 1989
- ↑ a et b Le tour du monde en 80 arbres, Thomas Pakenham, Ed du Chêne, 2006
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k et l Histoire d'arbres, de la science aux contes, Philippe Domont et Edith Montell, ONF, Delachaux et Niestlé, Paris, 2003
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Lieutaghi P. Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux, Arles, Actes Sud, 2004
- ↑ Les arbres parfumeurs, Jeau-Luc Ansel, Ed Eyrolles, 2003
- ↑ a , b , c , d et e Guide éthnobotanique de Phytothérapie, Gérard Ducerf, Éditions Promonature, 2006
- ↑ Les plantes médicinales, Guide vert, Roberto Chiej (ISBN 2-263-00667-2)
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j et k Le régal végétal, Plantes sauvages comestibles, Vol I ; François Couplan, Ed Equilibres, 1989
- ↑ La gemmothérapie, Philippe Andrianne, Editions AMYRIS, 2004
- ↑ a , b et c Le traité Rustica de l'apiculture, ouvrage collectif, Ed. Rustica, Septembre 2002
- ↑ Le goût du miel, Gonnet Michel et Vache Gabriel, UNAF
- ↑ Caterpillar Hostplants Database
Liens externes
- Référence Flora of Pakistan : Tilia (en)
- Référence Flora of Missouri : Tilia (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Tilia (fr)
- Référence ITIS : Tilia L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Tilia (en)
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