Acier

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Coulée d'un four électrique
Cet article est lié aux
composés du fer et du carbone
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Acier
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Câble dacier (Treuil de mine).

Lacier est un alliage métallique utilisé dans les domaines de la construction métallique (voir aussi larticle sur la théorie du soudage de lacier) et de la construction mécanique.

Lacier est constitué dau moins deux éléments, le fer, très majoritaire, et le carbone, dans des proportions comprises entre 0,02 % et 2 % en masse[1].

Cest essentiellement la teneur en carbone qui confère à lalliage les propriétés du métal quon appelle « acier ». Il existe dautres métaux à base de fer qui ne sont pas des aciers comme les fontes et les ferronickels par exemple.

Sommaire

Constitution des aciers

Les aciers sont élaborés pour résister à des sollicitations mécaniques ou des agressions chimiques ou une combinaison des deux.

Pour résister à ces sollicitations et/ou agressions, des éléments chimiques peuvent être ajoutés en plus du carbone. Ces éléments sont appelés éléments dadditions, les principaux sont le manganèse (Mn), le chrome (Cr), le nickel (Ni), le molybdène (Mo).

Les éléments chimiques présents dans lacier peuvent être classés en 3 catégories :

  • Les impuretés, originellement présentes dans les ingrédients de haut fourneau qui serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer lacier. Ce sont le soufre (S) et le phosphore (P) présent dans le coke mais aussi le plomb (Pb) et létain (Sn) qui peuvent être présents dans les aciers de récupération ainsi que nombre dautres éléments à bas point de fusion comme larsenic (As), lantimoine (Sb) ;
  • Les éléments daddition mentionnés plus haut et qui sont ajoutés de manière intentionnelle pour conférer au matériau les propriétés recherchées, et enfin ;
  • Les éléments daccompagnement que laciériste utilise en vue de maîtriser les diverses réactions physico-chimiques nécessaires pour obtenir en final un acier conforme à la spécification. Cest le cas déléments comme laluminium, le silicium, le calcium.

Aperçu de la composition, des avantages et des inconvénients

La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de lacier : en dessous de 0,008 %, lalliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %[2], on entre dans le domaine de l'eutectique fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de fonte.

Entre ces deux valeurs, laugmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la dureté de lalliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle daciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » (classification traditionnelle).

Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par frittage.

On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant dautres éléments, principalement métalliques, et on parle daciers alliés. De plus, on peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation) prenant en surface ou à cœur de la matière ; on parle alors daciers traités.

Outre ces diverses potentialités, et comparativement aux autres alliages métalliques, lintérêt majeur des aciers réside dune part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales :

Dautre part, leur coût délaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de lécorce) et sa réduction assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille.

On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de surface (peinture, brunissage, zingage, galvanisation à chaudetc.), soit par lutilisation de nuances dacier dites « inoxydables ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base daluminium, titane,compositesetc.), qui ont linconvénient dêtre plus chers.

De ce fait, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines dapplication technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à laction de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agro-alimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagersetc.

Histoire de l'acier

Fabrication dacier au Moyen Âge dans un bas-fourneau.

Depuis lÂge du fer, on utilisait les bas fourneaux pour produire des massiots composés de fer et dacier, qui devaient ensuite être travaillés à la main par les forgerons. La coulée de la fonte dans les hauts fourneaux et l'affinage à l'air pour obtenir de l'acier a été découvert par les chinois durant la période des Royaumes combattants (entre -453 et -221). En Europe et en Asie, durant l'Antiquité, on produisait également de l'acier en laissant le fer dans des gaz de combustion (cémentation).

On considère souvent Réaumur comme le fondateur de la sidérurgie scientifique moderne. En effet, il réalisa de très nombreuses expériences afin daméliorer la fabrication de lacier et publia les résultats de ses observations en 1712.

Lacier industriel est apparu, avec lévolution de la métallurgie, vers 1786. Cette année-, trois savants français, Berthollet, Monge et Vandermonde[3], caractérisèrent trois types de produits obtenus à partir de la coulée des hauts-fourneaux : le fer, la fonte et lacier. Lacier était alors obtenu à partir du fer, lui-même produit par affinage de la fonte issue du haut-fourneau. Lacier était plus dur que le fer et moins fragile que la fonte. La méthode était identique à la méthode chinoise, mais a bénéficié d'un développement important en raison de la forte demande liée à la révolution industrielle.

Au XIXe siècle sont apparues des méthodes de fabrication avec conversion directe de la fonte, avec les convertisseurs Bessemer en 1856 (Henry Bessemer); le procédé Thomas-Gilchrist de déphosphoration de la fonte en 1877 (Sidney Gilchrist Thomas et Percy Carlyle Gilchrist) et la méthode Siemens-Martin. Ces découvertes, permettant la fabrication en masse dun acier de « qualité » (pour lépoque), participent à la Révolution industrielle. Enfin, vers la seconde moitié du XIXe siècle, Dmitry Chernov découvre les transformations polymorphes de lacier et établit le diagramme binaire fer/carbone, faisant passer la métallurgie de létat dartisanat à celui de science.

Fabrication de l'acier

Article détaillé : Fabrication de lacier.

Composition et structure des aciers

Teneur en carbone

Diagramme de phase fer-carbone, permettant de visualiser les conditions dexistence des formes dacier, en absence déléments gammagènes et de trempe.
La température de transition α/γ varie avec la teneur en carbone

On distingue plusieurs types daciers selon le pourcentage massique de carbone quils contiennent :

  • les aciers hypoeutectoïdes (de 0,0101 à 0,77 % de carbone) qui sont les plus malléables ;
    • les aciers extra-doux ont une teneur inférieure à 0,022 % de carbone ; ils sont hors de la « zone dinfluence » de leutectoïde (perlite) et nont donc pas de perlite ; ils sont durcis par des précipités de cémentite en faible quantité ;
    • entre 0,022 et 0,77 % de carbone, la cémentite est présente dans la perlite mais nexiste pas sous forme « seule » ;
  • lacier eutectoïde (0,77 % de carbone) appelé perlite ;
  • les aciers hypereutectoïdes (de 0,77 à 2,11 % de carbone) qui sont les plus durs et ne sont pas réputés soudables.

La limite de 2,11 % correspond à la zone dinfluence de leutectique (lédéburite) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques.

La structure cristalline des aciers à léquilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en carbone mais aussi dautres éléments dalliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas dune trempe).

La structure du fer pur dépend de la température :

  • jusquà 912 °C, le fer (fer α) a une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite
  • entre 912 °C et 1 394 °C, le fer (fer γ) a une structure cristalline cubique à faces centrées appelée austénite
  • entre 1 394 °C et jusquà son point de fusion à 1 538 °C, le fer (fer δ) retrouve une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite delta (cette ferrite joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre et surtout le soudage des aciers duplex).

La structure du fer + carbone évolue dune façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que lon est hors de la « zone dinfluence » de leutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il sagit de fonte). Voir létude du diagramme fer-carbone.

Dune manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % :

  • jusquà 727 °C on trouve un mélange de ferrite et de cémentite ;
  • à partir de 727 °C le fer α se transforme en fer γ (changement de phase appelé austénitisation) ; La température de fin de transformation dépend de la teneur en carbone.

Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusquà 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par lajout déléments dits « gammagènes ».

Les différentes phases de lacier

Austénite Bainite Cémentite Ferrite Martensite Perlite

Éléments d'alliage

Le carbone a une importance primordiale car c'est lui qui, associé au fer, confère à l'alliage le nom d'acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l'addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse.

Laluminium : excellent désoxydant. Associé à loxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Peut rendre lacier inapte à la galvanisation à chaud.

Le chrome : cest lélément daddition qui confère à lacier la propriété de résistance mécanique à chaud et à loxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsquil est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone). Additionné de 0,5% à 9% il augmente la trempabilité (famille des aciers au chrome). Il a un rôle alphagène.

Le cobalt : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à ladoucissement lors du revenu.

Le manganèse : forme des sulfures qui améliorent lusinabilité. Augmente modérément la trempabilité.

Le molybdène : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité.

Le nickel : rend austénitiques (role gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température dausténitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. Cest lélément dalliage par excellence pour l'élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9% Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36%Ni dit INVAR pour la construction des cuves de méthaniers).

Le niobium : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux dapport.

Le phosphore : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu.

Le silicium : favorise lorientation cristalline requise pour la fabrication dun acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à loxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant.

Le titane : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Élimine le carbone en solution à haute température et réduit le risque de corrosion intergranulaire (TiC se forme avant Cr23C6 évite donc lappauvrissement en chrome au joint de grain).

Le tungstène : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène.

Le vanadium : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à ladoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué).

Structure des aciers

Structure cristalline des aciers pour un refroidissement lent : répartition de la ferrite (jaune) et de la cémentite (bleu)
Lors d'un refroidissement lent, le carbone est chassé des mailles de ferrite et va former des carbures (gauche). Lors d'une trempe, le carbone reste piégé dans la maille lors de la transformation γα ; cela forme la martensite (droite)

Lors du refroidissement dun lingot, lacier se solidifie à létat austénitique. Au cours du refroidissement, à 727 °C, lausténite se décompose, soit en ferrite + perlite, soit en perlite + cémentite. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments dalliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de lacier. En effet :

De manière générale :

  • un refroidissement rapide donne de petits grains, alors quun refroidissement lent donne de gros grains ;
  • la réorganisation des atomes pour passer de la structure austénitique (cubique à faces centrées) à la structure ferritique (cubique centrée) se fait par des mouvements datomes de faible ampleur (quelques distances interatomiques) ;
  • la ferrite pouvant contenir moins de carbone dissout (voir Solution solide et Site interstitiel), le carbone doit migrer sur de plus grandes distances pour former de la cémentite ; la distance à parcourir est moins grande dans le cas de la perlite (eutectoïde), puisque la cémentite sintercale entre des « tranches » de ferrite ;
  • la germination des nouveaux cristaux se fait de manière préférentielle aux défauts, et notamment aux joints de grain de lausténite ; ainsi, la structure de solidification de lausténite joue un rôle important (voir Solidification).

Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou laluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite.

On peut modifier la structure de lacier par des traitements thermomécaniques :

  • déformations : écrasement du lingot, laminage à froid ou à chaud, forgeage
  • traitements thermiques, qui permettent de « rejouer » le refroidissement :
    • trempe, éventuellement suivie dun revenu : la rapidité de la transformation ne permet pas au carbone de diffuser et le « piège » dans la maille cubique centrée, qui se déforme pour donner de la martensite ; les cristaux forment de petites aiguilles ;
    • une trempe plus lente, ou bien une trempe étagée, permet la formation de bainite ;
    • recuit, permettant la diffusion des éléments, la réorganisation des atomes et lélimination des dislocations.

La métallurgie des poudres consiste à compacter de la poudre dacier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » (frittage). Cela permet de maîtriser la structure de lacier et son état de surface (en particulier pas de retrait ni de retassure[Quoi ?]), mais introduit de la porosité.

Différentes « familles » d'aciers

Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup déléments dalliage (par exemple, un acier inoxydable typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse).

Différentes classifications

Principes de désignation symbolique des aciers selon la norme EN 1007-1-2.

Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon la norme EN10027. Cette norme distingue quatre catégories :

  • les aciers non-alliés dusage général (construction) ;
  • les aciers non-alliés spéciaux, pour traitement thermique, malléables, soudables, forgeables… ;
  • les aciers faiblement alliés, pour trempe et revenu ; les éléments dalliage favorisent la trempabilité et permettent davoir des structures martensitiques ou bainitiques, donc des aciers à haute dureté, à haute limite élastique, pour les outils, les ressorts, les roulements
  • les aciers fortement alliés :
    • les aciers inoxydables,
    • les aciers rapides, pour les outils à forte vitesse de coupe comme les forets.

Aciers non alliés

Aciers non alliés dusage général

Ils sont destinés à la construction soudée, à lusinage, au pliageOn distingue :

  • Le type S qui correspond à un usage général de base (construction de bâtiment…)
  • Le type E qui est utilisé dans la construction mécanique

La désignation de ces aciers comprend la lettre du type dacier suivi de la valeur de la limite élastique (Re) en méga-pascal (MPa). Sil sagit dun acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée…)

Exemples :

  • S185 (anciennement A33), Re = 185 MPa
  • E295 (anciennement A50), Re = 295 MPa
  • GE295, acier moulé, Re = 295 MPa
  • S355 J2 WP, Re = 355 MPa, à grain fin et auto-patinable (cest lacier Corten A)

Aciers non alliés spéciaux (type C)

Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à lavance.

Leurs applications courantes sont les forets (perceuses), ressorts, arbres de transmission, matrices (moules)…

Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100. Sil sagit dun acier moulé, on précède la désignation de la lettre G. Exemples :

  • C45, acier non allié comportant un taux de 0,45 % de carbone ;
  • GC22, acier moulé non allié comportant un taux de 0,22 % de carbone.

Aciers faiblement alliés

Aucun élément daddition ne dépassant 5 % en masse, ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance.

Exemples de désignation normalisée :

  • 35NiCrMo16 : contient 0,35 % de carbone, 4 % de nickel, du chrome et molybdène en plus faible teneur. Cet acier présente une bonne tenue aux chocs ainsi quune haute résistance mécanique jusque 600 °C ;
  • 100Cr6 : 1 % de carbone et 1,5 % de Chrome. Cest lacier typique utilisé dans les roulements à billes.

Aciers fortement alliés

Au moins un élément daddition dépasse les 5 % en masse, destinés à des usages bien spécifiques, on y trouve des aciers à outils, réfractaires, maraging (très haute résistance, utilisés dans laéronautique), Hadfields (très grande résistance à lusure), Invar (faible coefficient de dilatation)

Un exemple de désignation normalisée : X2CrNi18-9 (cest un acier inoxydable).

Les aciers rapides spéciaux (ARS, ou high speed steels, HSS) font partie de cette famille.

Aciers inoxydables

Ces aciers présentent une grande résistance à la corrosion, à loxydation à chaud et au fluage (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au chrome, élément qui confère la propriété dinoxydabilité, et au nickel, élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température (-200 °C).

Leurs applications sont multiples : chimie, nucléaire, alimentaire, mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 0,12 % de carbone.

Aciers multiphasés

Ces aciers sont conçus suivant les principe des composites : par des traitements thermiques et mécaniques, on parvient à enrichir localement la matière de certains éléments dalliage. On obtient alors un mélange de phases dures et de phases ductiles, dont la combinaison permet lobtention de meilleures caractéristiques mécaniques. On citera, par exemple :

  • les aciers Dual Phase qui sont la déclinaison moderne de lacier damassé, mais la distinction entre phase dure (la martensite) et phase ductile (la ferrite), se fait plus finement, au niveau du grain ;
  • Les aciers duplex formés de ferrite et dausténite dans des proportions sensiblement identiques ;
  • les aciers TRIP (TRansformation Induced Plasticity), l'austénite se transforme partiellement en martensite après une sollicitation mécanique. On débute donc avec un acier ductile, pour aboutir à un acier de type Dual Phase.
  • les aciers damassés des couches blanches ductiles pauvres en carbone absorbent les chocs, et les noires, plus riches en carbone, garantissent un bon tranchant perso.orange.fr ;

Propriétés et caractéristiques des aciers

Lacier est un alliage essentiellement composé de fer, sa densité varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité dun acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité dun acier inoxydable de type AISI 304 (X2CrNi18-10) est environ 8,02.

Ils ont un module de Young denviron 210 000 MPa, indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du traitement thermo-mécanique et des traitements de surface auxquels ils ont été soumis.

Le traitement thermo-mécanique est lassociation :

Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure dune couche extérieur dacier. Cela peut être :

Voir aussi larticle détaillé traitements anti-usure.

Symbolique et expression

  • Lacier est le 7e niveau dans la progression de la sarbacane sportive ;
  • selon certaines sources, lacier peut désigner le 11e anniversaire de mariage ;
  • le terme « acier » sert à caractériser ce qui est solide, par exemple un moral dacier ;
  • le « poumon dacier » désigne un ancien modèle de respirateur artificiel (respirateur à pression négative).
  • Le gris acier[4] est une couleur[5] gris neutre reproduisant la couleur de lalliage.
  • La couleur acier, en héraldique[6], désigne le gris.

Soudabilité des aciers

La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances dacier nont pas la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité différents (voir larticle sur le soudage). Certains aciers sont dailleurs intrinsèquement non soudables. Pour quun acier soit soudable il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu'ils produisent dès lélaboration dans le souci doptimiser la mise en œuvre ultérieure. À titre dexemple, on signalera que le code ASME (American Society of Mechanical Engineer), dans son volume spécifique à la construction déquipements sous pression, exige que lattestation de conformité dun acier utilisé ne serait-ce que comme pièce provisoire soudée à titre temporaire sur un ouvrage soumis au dit code mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable ».

Ce qui influence le coût de production de l'acier

Sept facteurs au moins déterminent le coût de production dun acier :

  1. La composition de lacier selon sa teneur en éléments nobles (chrome, nickel, manganèse, cobalt…) et le niveau de pureté chimique (basse teneur en soufre, phosphore, éléments à bas point de fusion comme le plomb, larsenic, létain, le zinc…),
  2. Les exigences particulières liées à la règlementation (Directives, décrets, loi…) et les spécifications techniques des donneurs dordres,
  3. Les choix doption(s) proposée(s) par des normes ou des standards internationaux comme ; par exemple des aptitudes au pliage, à lemboutissage, à lusinage ; et qui ont un coût,
  4. Les exigences dimensionnelles (tolérance de planéité, classe dépaisseur…). On remarquera que chez les aciéristes, la densité de lacier nest pas une constante ! Par exemple, dans le cas de lacier de construction, elle nest pas égale à 7,85. Les aciéristes considèrent une densité de facturation différente de la densité physique tout simplement pour tenir compte du fait que le poids réel livré (pesé) est toujours supérieur au poids théorique (calculé) du produit commandé,
  5. Les examens et essais effectués sur échantillons prélevés sur coulée ou directement sur produit ainsi que le mode de réception du produit. Il existe 3 principaux modes de réception classés ci-après dans lordre de coût croissant :
    • par le vendeur (la réception du produit est donc effectuée par la première partie),
    • par lacheteur (la réception du produit est effectuée par la seconde partie), et
    • par une entité administrative extérieure (bureau de contrôle, compagnie dassurance, ministère, association…) autre que le vendeur ou lacheteur (la réception du produit est effectuée par ce que lon appelle une tierce partie).
  6. Les exigences internes (et donc supplémentaires) requises par les procédés de fabrication de lutilisateur (planéité, limitations de teneurs en éléments chimiques, marquage), et
  7. La loi de loffre et de la demande qui conditionne bien sûr le prix du marché.

Limpact des 6 premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines deuros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix d'un acier standard conforme à la norme et sans option), d limportance de consulter les aciéristes (quon appelle aussi « forges » ou « fonderies ») sur les bases dune spécification technique en accord avec les exigences contractuelles. Le 7e point quant à lui na pas de limite rationnelle.

Notes et références

  1. Valeur supérieure de la teneur en carbone :

    «  Les alliages fer-carbone contenant plus de 2 % de carbone constituent les fontes.  »

    — Philibert et coll. , Métallurgie du minerai au matériau (Dunod, 2002), p. 660

    «  Les fontes sont des alliages de fer et de carbone en quantité supérieure à 2 %.  »

    — Hazard et coll. , MémotechStructures métalliques (Casteilla, 2000), p. 14

    Cependant, les valeurs retenues varient selon les auteurs, entre 1,67 et 2,11 %, selon que l'on se base sur les teneurs habituellement utilisées par les fabricants ou les valeurs des diagrammes obtenus en laboratoire
  2. Les sources diffèrent, nous avons donc retenu la valeur de 2,1% ; quoi qu'il en soit, cette valeur est théorique car on n'utilise dans la pratique aucun acier non allié avec une telle teneur en carbone. Pour le diagramme métastable fer/carbure de fer :
    • (en) William F. Smith et Javad Hashemi, Foundations of Materials Science and Engineering, Boston, McGraw-Hill, 2006, 4e éd. (ISBN 978-0-07-295358-9) (LCCN 2005043865), p. 363  : 2,08 % ;
    • J. Philibert, A. Vignes, Y. Bréchet, P. Combrade, Métallurgie, du minerai au matériau, Paris, Dunod, 2002, 2e éd. (ISBN 978-2-10-006313-0), p. 655  : 2,11 % ;
    • (en) E. Paul Degarmo, J. T. Black et Ronald A. Kohser, Materials and Processes in Manufacturing, Hoboken, Wiley, 2003, 9e éd. (ISBN 978-0-471-65653-1), p. 75  : 2,11 % ;
    • Michael F. Ashby et David Rayner Hunkin Jones, An introduction to microstructures, processing and design, Butterworth-Heinemann, 1992  : 2,14%.
    Pour le diagramme stable fer/graphite, la valeur est de 2,03 % (Philibert et coll., op. cit.)
  3. Science&Vie N° 1106 de novembre 2009, p.130-131
  4. Gris acier (couleur).
  5. Liste de couleurs.
  6. Couleurs héraldiques.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • J. Barralis, G. Maeder, Précis de métallurgie, Paris, Afnor, Nathan, 1991, 4e éd. (ISBN 978-2-09-194017-5) 
  • J. Philibert, A. Vignes, Y. Bréchet, P. Combrade, Métallurgie, du minerai au matériau, Paris, Dunod, 2002, 2e éd. (ISBN 978-2-10-006313-0), p. 8-10, 150-186, 617-623, 651, 654-661, 681-700, 744-752 
  • J.-L. Fanchon, Guide des sciences et technologies industrielles, Paris, Afnor, Nathan, 2001 (ISBN 978-2-09-178761-9 et 2-12-494112-7) (OCLC 47854031), p. 161-166 


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Regardez d'autres dictionnaires:

  • acier — [ asje ] n. m. • XIIe; acer 1080; bas lat. °aciarium, de acies « pointe, tranchant » 1 ♦ Alliage de fer et de carbone (moins de 1,5%), auquel on donne, par traitement mécanique ou thermique, des propriétés variées (malléabilité, résistance). L… …   Encyclopédie Universelle

  • acier — ACIER. subst. masc. Sorte de fer affiné & endurci. Acier de bonne trempe. acier de Damas. lame d acier. miroir d acier. carreau d acier …   Dictionnaire de l'Académie française

  • Acier —   [a sje], Michel Victor, französischer Bildhauer und Porzellanmodelleur, * Versailles 20. 1. 1736, ✝ Dresden 16. 2. 1799; 1764 81 an der Porzellanmanufaktur in Meißen tätig. Seine Figuren zeigen stilistisch den Übergang vom Rokoko zum… …   Universal-Lexikon

  • acier — Acier, Chalybs, chalybis …   Thresor de la langue françoyse

  • acier — (a sié ; l r ne se lie jamais ; l acier et le fer, dites : l asié et le fer) s. m. 1°   Fer combiné avec le carbone et devenu susceptible d acquérir par la trempe un grand degré de dureté. 2°   Par extension, arme blanche, glaive, poignard. •   J …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • ACIER — n. m. Fer uni avec une faible proportion de charbon et devenu susceptible d’acquérir, par certains procédés, un grand degré de dureté. Tremper de l’acier, Le faire rougir au feu et le faire brusquement refroidir pour le rendre plus dur. Acier… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • ACIER — s. m. Nom que l on donne au fer combiné avec le charbon, et devenu susceptible d acquérir, par certains procédés de l art, un grand degré de dureté. Tremper de l acier, Le faire rougir au feu, et le plonger dans de l eau froide, pour le rendre… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • acier — arcier, acié, arcié m. acier. Acier rapide, inoxidable, ferritic, perfielat profielat : acier rapide, inoxydable, ferritique, profilé. « L èr, de mai en mai linge e sutiéu, prenié un blu d arcié… » J. Bourrilly …   Diccionari Personau e Evolutiu

  • Acier — Acciaio    Drame de Walther Ruttmann, avec Isa Pola (Gina), Piero Pastore (Mario), Vittorio Bellaccini (Pietro), Alfredo Polveroni (son père), Demenico Serra.   Scénario: Walther Ruttmann, Mario Soldati, Emilio Cecchi, d après un sujet de Luigi… …   Dictionnaire mondial des Films

  • acier — plienas statusas T sritis fizika atitikmenys: angl. steel vok. Stahl, m rus. сталь, f pranc. acier, m …   Fizikos terminų žodynas

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