- Aetius
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Flavius Aetius Titre Patrice des Romains
(435 - 454)Faits d'armes 451 : bataille des Champs Catalauniques Autres fonctions Consul ordinaire en 432, 437 et 446 Biographie Naissance v. 395
Durostorum (aujourd'hui Silistra) (Empire romain)Décès 21 septembre 454
RavennePère Flavius Gaudentius Conjoint Pelagia Enfants Gaudentius Flavius modifier Aetius ou Aétius (en latin Flavius Aetius), né vers 395 à Durostorum[1] (actuelle Silistra, en Bulgarie), mort le 21 septembre 454, est un sénateur romain et un généralissime de l'armée de l'Empire d'Occident sous le règne de Valentinien III (425-455).
Doté en 443 des titres de patrice et de "maître des deux milices", il est, avec la régente Galla Placidia, mère de Valentinien III, le principal dirigeant de l'Empire d'Occident des années 430 à sa mort.
On dit de lui qu'il a été « le dernier des Romains » en raison de sa lutte contre les barbares présents dans l'Empire au Ve siècle, notamment contre Attila en 451, et aussi parce qu'après lui, l'Empire d'Occident est gouverné par Ricimer, Suève et Wisigoth d'origine, et par Gondebaud, un Burgonde, avant de disparaître en 476 par la volonté du Skire Odoacre.
Sommaire
Biographie
Origines et jeunesse
Aetius est cependant d'origine semi-barbare : sa mère est une romaine[2] dont le nom n'est pas connu ; son père, nommé Gaudentius, est un officier romain d'origine scythe, élevé au rang très élevé de maître de la milice, puis de comte d'Afrique. Aetius est élevé à la cour impériale d'Honorius (395-423) à Milan, puis Ravenne, sous la direction du régent Stilicon, fils d'une Romaine et d'un haut fonctionnaire vandale.
Encore jeune, Aetius est envoyé comme otage à la cour d'Alaric, roi des Wisigoths, installés comme fédérés en Mésie, puis à celle de Ruga, roi des Huns[3]), où il devient un ami du jeune Attila, neveu de Ruga.
Débuts de carrière
Sous le règne d'Honorius
Lorsque les Huns s'en prennent à l'empire romain d'Orient, Aetius les utilise comme auxiliaires contre les Germains qui menacent la Gaule[réf. nécessaire][4].
Dans le même temps, il réussit à se maintenir malgré la victoire à Ravenne du parti « anti-barbares » qui triomphe en éliminant Stilicon (août 408).
L'usurpation de Jean (423-425)
Le règne de Valentinien III
Combats en Gaule (426-431)
En 426, il est nommé préfet du prétoire des Gaules par Galla Placidia, en 428, Magister militum per Gallias puis en 429 généralissime aux côtés de Flavius Felix.
Durant cette période, il repousse les Francs orientaux au-delà du Rhin, soumet les bagaudes d'Armorique, bat les Francs saliens du roi Clodion le Chevelu[5] à Hélesmes. Un traité de fédération est conclu en 431 entre Clodion et Aetius ; les Francs Saliens deviennent des « fédérés » combattant pour Rome et sont autorisés à s'installer dans l'Empire, en l'occurrence près du fisc impérial de Tournai. C'est l'origines du futur royaume franc de Clovis.
L'élimination du comte Boniface
Sa rivalité avec le général Boniface, comme lui sénateur et favori de Galla Placidia le conduit à comploter et à obtenir la disgrâce de Boniface. Ce dernier aurait réagi en appelant les Vandales d'Espagne en Afrique (429)[6], permettant la constitution d'un royaume vandale très dangereux pour Rome.
Leur conflit aboutit en 432 à une bataille près de Rimini et à la mort de Boniface.
En 432, Aetius devient pour la première fois consul.
Combats en Gaule (437-447)
Aetius est le véritable maître[réf. nécessaire] de l'Empire à partir de 433, mais il s'occupe surtout de ce qui se passe en Gaule.
A la fin des années 430, les Burgondes du roi Gondicaire, installés depuis 411 comme fédérés dans la région de Worms, opère un mouvement vers le sud-ouest, atteignant la région de Toul, où ils sont battus par Aetius. Celui-ci accorde aux vaincus survivants un nouveau traité au terme duquel les Burgondes sont installés en Sapaudia, territoire entre les Alpes et le Jura[7].
Il combat aussi les Francs et les Wisigoths.
En 435, Galla Placidia lui accorde le titre de patrice. En 437, il devient pour la seconde fois consul .
Enfin, il charge Goar, roi des Alains établis dans la région d'Orléans, de surveiller les Armoricains. Ainsi, il contribue par sa politique à dessiner certains des traits marquants du territoire français au haut Moyen Âge[réf. nécessaire][8].
Aetius est consul pour la troisième fois en 446.
Vers 447 qu'il octroie à Clodion, chef des Francs, le statut de fédéré ainsi qu'un territoire autonome, au sein de l'Empire, autour de Tournai, que les Francs saliens sont chargés de protéger contre les autres barbares[réf. nécessaire][9].
La guerre contre les Huns d'Attila
Vers 450, les Huns d'Attila entrent en Gaule, atteignant Paris, qui est épargnée, selon la tradition, grâce à l'intervention de Sainte Geneviève.
Ensuite, en juin ou septembre 451, l'armée des Huns, formé de Huns, mais aussi de divers Germains, notamment de nombreux Ostrogoths, rencontre une armée dirigée par Aetius, comprenant outre les éléments romains, de nombreux fédérés germaniques (Burgondes, Alains, Francs et Wisigoths) ; le lieu de la bataille dite des Champs Catalaunique est controversé[10] (près de Châlons-en-Champagne ou près de Troyes).
Durant cette bataille, le roi des Wisigoths Théodoric Ier est tué, probablement de la main du roi ostrogoth Valamir), mais Aetius en sort vainqueur.
A la fin de la bataille, « … au milieu de son camp, Attila fait dresser un énorme bûcher. Le bruit court qu'il va s'y jeter vivant, plutôt que de subir la honte de la reddition, et peut-être incendier son camp. Mais Aetius ne donne pas l'assaut, et congédie ses alliés. Sans doute n'est-il pas mécontent du problème de succession chez les Wisigoths, potentiellement dangereux. »[11]
Attila peut repartir. Par la suite, il fait des incursions en Italie, où il saccage des villes en Vénétie[11].
Mais la victoire des Champs Catalaunique marque la fin des incursions hunniques en Gaule. Cependant, Aetius a été soupçonné[réf. nécessaire] d'avoir délibérément laissé la liberté à Attila, avec qui il s'était lié d'une certaine amitié lorsqu'il était, dans sa jeunesse, otage d'honneur chez les Huns.
L'assassinat d'Aetius
Triomphant, il est assez rapidement victime des jalousies que ses victoires suscitent et des craintes de la famille impériale vis-à-vis de ses ambitions et de sa capacité à devenir empereur romain par coup d'État.
Aetius rédige des mémoires, surtout destinées à son fils Gaudentius Flavius. Il veut laver son honneur et rétablir la vérité, selon lui déformée par ses détracteurs, en particulier Galla Placidia. Ses détracteurs romains voient en lui un traître et un « Hun romanisé ».
Il meurt poignardé de la main de l'empereur Valentinien III le 21 septembre 454.
Procope relate que, d'un Romain à qui Valentinien demandait s'il avait bien fait, il reçut cette réponse : « Je ne sais si vous avez bien ou mal fait, mais je sais que de la main gauche vous vous êtes coupé la droite »[12].
Bibliographie
Sources
- Jean Barbeyrac, Recueil historique et chronologique des traitez répandus dans les Auteurs Grecs & latins & autres monumens de l'antiquité, dans Jean Rousset de Missy, « Supplément au corps universel diplomatique du droit des gens », 1739
Études contemporaines
- Ouvrages généraux sur la période
- Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux, La France avant la France, 481-888, Belin, 2010, [chapitre 1]
- Michel Rouche, Clovis, Fayard, 1996 [voir l'entrée Aetius de l'index]
- Karl Ferdinand Werner, Les origines (avant l'an mil), Livre de Poche, 1984 [chapitre X]
- Sur Aetius
- David Coulon, Aetius, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d'Ascq, 2000, 350 p. [ISBN 2-284-03464-0]. Thèse de doctorat sous la direction de Michel Rouche.
- Gilbert Sincyr, L'Épopée d'Aetius, dernier général de la Rome antique, Dualpha, coll. « Vérités pour l'histoire », Coulommiers, 2006, 318 p. [ISBN 2-915461-89-9]
Voir aussi
Romans historiques
- Pierre Michon, L'Empereur d'Occident, Fata Morgana, 1989 (réédition : Verdier, 2007) : un récit de fiction dont le narrateur est Aetius (et qui reprend aussi l'histoire de Priscus Attale)
- Ilbéric de Féride, Aétius, le dernier Romain, Edilivre.com, 2009
- Michelle Loi, Attila mon ami, mémoires d'Aetius, Berg International, coll. « Anamorphoses », 1997
Filmographie
Liens internes
Notes et références
- site. Ou Dorostolus. Cf.
- C'est-à-dire une femme libre ressortissante de l'Empire romain, indépendamment de tout lien avec la ville de Rome.
- empire romain au Ve siècle Les Wisigoths et les Huns sont parmi les principaux rivaux et alliés de l'
- Cette phrase doit être développée : telle quelle elle n'est pas claire du tout.
- Mérovée et le grand-père supposé de Clovis Selon la tradition, Clodion est le père de
- « Vers ce temps Gizéric, roi des Wandales, fut appelé en Afrique par Boniface, qui, étant tombé dans la disgrâce de Valentinien, ne trouva le moyen de se venger de l'empereur qu'au détriment de l'empire. », Jordanès, Histoire des Goths, chap. 33
- Sapaudia a donné "Savoie", mais les territoires ne correspondent pas strictement.
- Cette phrase n'est pas claire.
- Il faudrait déterminer si cela se produit en 447 ou en 431 (supra) : un des deux énoncés est inexact.
- Il n'y a pas lieu de traiter en détail cette controverse sur la page Aetius. Voir page ad hoc.
- Anne Logeay et maître de conférences en littérature et civilisation latine à l'université de Rouen. Historia
- Barbeyrac, page 94
Catégories :- Personnalité du Ve siècle
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