Loups-garou

Loups-garou

Lycanthrope

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Un loup-garou sur une gravure du XVIIIe siècle, par Ian Woodward.

Un lycanthrope [li.kɑ̃.tʁɔp], plus connu en français sous le nom de loup-garou [lu.ɡa.ʁu], est, dans les mythologies, les légendes et les folklores du monde entier, un humain qui a la capacité de se transformer, partiellement ou complètement, en loup ou en créature anthropomorphe proche du loup.

Cette transformation peut être due à plusieurs causes, comme la morsure dun loup ou dun autre lycanthrope, une malédiction ou un rituel volontaire. Elle se déclenche généralement durant la nuit et à chaque pleine Lune, condamnant le lycanthrope à errer sous forme de loup en poussant des hurlements jusquau matin. Les histoires de lycanthropes sont mentionnées depuis la mythologie grecque, puis se sont étendues à de nombreux pays européens et plus récemment, au monde entier. Les lycanthropes sont majoritairement décrits comme des hommes-loups maléfiques possédant les capacités du loup et de lhumain à la fois, une force colossale, et une grande férocité puisquils sont capables de tuer de nombreuses personnes en une seule nuit. Ils ne se rappellent généralement plus leurs méfaits nocturnes après avoir repris forme humaine. La transformation physique dhommes en loups étant, hormis les problèmes de différence génétique le recours à la chirurgie et lutilisation de déguisements, totalement impossible, il y a fort peu à croire que ces créatures aient existé réellement tel quelles sont décrites. Cependant, le peuple y a cru pendant longtemps, et continue parfois à y croire. Aujourdhui, la lycanthropie nest scientifiquement reconnue que comme un symptôme de maladie mentale : on parle alors de lycanthropie clinique.

Le thème de la lycanthropie est devenu un sujet de fiction moderne fréquent, abondamment repris par les arts, la littérature fantasy et fantastique ainsi que laudiovisuel il est au centre dun très grand nombre de film dhorreur et de sagas, bien que ces lycanthropes modernes puissent avoir des caractéristiques différentes des anciens, notamment leur vulnérabilité aux balles en argent.

Sommaire


Terminologie

« Lycanthrope » est un terme issu du grec λυκάνθρωπος / lykánthrôpos (de λύκος / lúkos, « loup », et ἄνθρωπος / ánthrôpos, « homme »)[1], il désigne donc un être humain qui est ou se croit transformé en loup. La thérianthropie ou la zoanthropie[Note 1] désignent la transformation dun être humain en animal ou la transformation inverse, quelle soit partielle ou complète. Elle sapplique donc aux lycanthropes et au loup-garou, mot utilisé de manière générique en Europe occidentale pour désigner tous les lycanthropes. Le terme « lycanthropie » a longtemps désigné la transformation physique ou mentale dun homme en tout type danimal[2], mais le terme thérianthropie tend aujourdhui à sy substituer.

  • « Loup-garou » est un terme qui provient du vieux français leus warous (« homme-loup »), de leus (« loup ») et de warous issu du francique wari wulf (« homme-loup »)[3]. Ce mot se rapproche de langlais werewolf lui-même issu du vieil anglais wer (ou were) dérivant de lindo-européen wiro (« homme » qui a donné vir en latin) et de wulf (« loup » en vieil anglais)[3]. En somme, comme le fait remarquer Henriette Walter, ce mot est un pléonasme puisque garou, du francique wari wulf, veut déjà dire « homme-loup »[4]. Au XIIe, on employait le terme de Leul garoul[5]. « Loup-garou » pourrait aussi être un dérivé du latin lupus, qui signifie « loup »[6]. Selon Collin de Plancy, le nom de loup-garou signifie « loup dont il faut se garder »[7]. « Vairou » était un terme employé autrefois dans le dialecte de certaines régions[8], comme en Basse-Normandie et en Bourgogne la lettre V ne subissait pas la mutation en G dur, fréquente lors de lévolution des mots bas-latins vers le français[9]. « Rougarou » est une évolution indépendante du terme français loup-garou en Louisiane, région dAmérique immigrèrent des colons francophones[10]. Aux Caraïbes, autre région de peuplement francophone, on emploie le nom de « Loogaroo[11] ».
  • « Werewolf » est le terme anglais équivalent du français loup-garou. Wolf viendrait de lallemand Wolf voulant simplement dire loup[12].
  • « Versipelle » est un terme latin équivalent, utilisé par Pline lAncien. Il signifie « qui retourne sa peau »[13].
  • « Volkodlak » est un terme russe issu de volk (« loup ») et dlak (« poil ») qui désigne le loup-garou daprès Ernest Jones[12]. En russe, loup-garou signifie littéralement « voleur »[Note 2],[14].
  • « Vukodlak » est un terme slave qui désigne également le loup-garou, utilisé en Bulgarie et en Serbie[12]. En tchèque, ce mot est vilkodlak et en grec, vrykolakas. Ces deux termes sont également utilisés pour désigner le vampire, indiquant quil existe un rapport étroit entre ces deux créatures.

Boris Vian joue avec le mythe et les mots en définissant, dans son recueil Le Loup-garou, lanthropolycie (anthropos, άνθρωπος « être humain » et lycos / lukos , λυκάνθρωπος / λύκος « loup ») comme le fait, pour un loup, de se transformer en homme une fois mordu par lun deux[15].

Caractéristiques du lycanthrope selon le folklore

Le loup-garou, par Lucas Cranach lAncien, vers 1512, gravure sur bois, 162 × 126 mm, Gotha, Herzogliches Museum.

Selon la croyance la plus répandue, lhumain affecté par la lycanthropie se transforme en loup énorme à chaque pleine Lune[5], il se met à marcher à quatre pattes et à hurler comme un vrai loup[16], en résumé, il acquiert toutes les caractéristiques attribuées à cet animal : sa force, son agilité, sa ruse et une grande férocité[17]. Il chasse et attaque sans merci ses victimes car il ne contrôle plus ses faits et gestes et peut faire de très grands ravages en une seule nuit[18]. Les lycanthropes aiment la chair fraîche, étranglent le bétail des fermes environnantes, les chiens, et les hommes avec une nette préférence pour les jeunes enfants, et ils dévorent ensuite leurs victimes[16]. Ils tuaient la première personne croisée durant leur errance nocturne pour la dévorer[19]. Leur pouvoir se trouve renforcé durant la nouvelle Lune, lhiver et en particulier au moment des solstices, pendant lavent et entre Noël et la Chandeleur[19]. Leur orgie de violence dure les trois nuits de la pleine Lune selon la croyance moderne, mais dans les textes anciens, les descriptions mentionnent parfois douze jours après Noël[20]. Lapparence du lycanthrope sous sa forme animale varie selon le folklore du pays, les croyances et les époques, même sil est généralement décrit comme difficile à différencier dun loup ordinaire, avec une grande gueule, des yeux étincelants et des dents crochues[21],[16]. Il peut être un loup immense, un humain ne possédant que la tête dun loup (cynocéphale) ou avoir le corps recouvert de poils, une queue, des griffes et des pattes de loup, mais rester sur deux pattes comme lêtre humain[21]. Le fait que les lycanthropes naient pas de queue est parfois attesté[Note 3], et ils garderaient des yeux et une voix humaine[21]. Un point commun universel du lycanthrope dans lEurope médiévale est son habitude de dévorer les cadavres fraîchement enterrés. Cette particularité est largement documentée, notamment dans les Annales médico-psychologiques du XIXe siècle[21].

Le chiffre sept, souvent considéré comme un chiffre saint et sacré[22],[23], est fréquemment associé aux lycanthropes. Certains sont condamnés à vivre sept ans sous forme de loup pour expier leurs crimes ou pour que le sortilège lancé sur eux cesse de faire effet[19], et briser le carême sept ans de suite provoque une transformation en loup-garou[24],[25]. Durant la nuit, dautres parcouraient sept paroisses et faisaient le tour dun clocher sept fois avant de trouver une place en enfer[19]. Il arrive aussi que les lycanthropes sunissent avec des louves, et de leurs propres aveux, le plaisir quils prenaient avec ces animaux était aussi intense, sinon plus, que celui quils prenaient avec les femmes[16]. Après avoir repris sa forme humaine, le lycanthrope est généralement affaibli et soumis à des dépressions nerveuses[21]. Il se roule sur le sol, demeurant longtemps raidi comme un cadavre et privé de sensations[26]. De nombreux rapports sur les lycanthropes décrivent aussi une grave mélancolie et maniaco-dépression lorsquils ont pris conscience de leurs crimes[21].

Le nom de lycanthropie désigne en premier lieu la métamorphose partielle ou complète dun homme en loup, car la métamorphose physique fut longtemps reconnue comme une réalité avant que la lycanthropie ne soit assimilée à une maladie psychiatrique[18], les croyances sur la lycanthropie sont ainsi loin dêtre uniformes et le terme est appliqué dans des cas assez différents les uns des autres. La transformation peut être temporaire ou permanente, lanimal peut être lhomme lui-même sous lemprise de la métamorphose, mais aussi un double dont lactivité naffecte pas la vie de lhomme. Il peut être son âme qui séchappe pour chercher à dévorer des victimes en laissant le corps en état de transe durant un voyage nocturne, il peut être le messager de lêtre humain, un animal ou un familier bien réel dont le lien intime avec le propriétaire est prouvé par le fait que toute blessure lui étant infligée se retrouve également sur le corps de lhomme, phénomène connu sous le nom de répercussion[12].

Acquisition de la lycanthropie

La lycanthropie peut être acquise de différentes façons. Il faut bien discerner deux formes de lycanthropie, la volontaire un individu choisit consciemment de pactiser avec le Diable, et linvolontaire qui est le plus souvent subie par un individu contre son gré. La lycanthropie peut sacquérir par la naissance, lhérédité, une exposition à la pleine Lune, une malédiction, un rituel satanique, en mangeant de la chair humaine, ou encore en revêtant une peau de loup.

Rôle de la Lune

Selon la plupart des croyances modernes, la pleine Lune est la première cause des lycanthropies.

Les nuits de pleine Lune sont invoquées comme la principale cause de transformations involontaires en loup selon les croyances modernes, mais elles ne sont que peu mentionnées dans les récits anciens. Gervais de Tilbury est lun des premiers à noter, entre 1210 et 1214 quen Angleterre, il est fréquent de voir des hommes se changer en loups lorsque la Lune entame un nouveau cycle[27] puis, en 1848, il est dit que lorsque la Lune est rousse, on assiste à des épidémies de lycanthropie[28]. En France, en Italie et en Allemagne, lhomme peut se transformer en loup sil dort seul dehors par une nuit dété certains mercredis ou vendredis et si la pleine Lune brille directement sur son visage[21]. Dans certaines cultures[Lesquelles ?], les personnes nées pendant la pleine Lune sont aussi considérés comme susceptibles de devenir des lycanthropes[28].

La Lune nest pas le seul facteur entrant en ligne de compte. Lhomme atteint de lycanthropie doit parfois ôter ses vêtements avant de prendre la forme du loup-garou[29],[30]. Il dissimule alors ses vêtements car, sil ne les retrouvait pas, il serait condamné à errer indéfiniment sous la forme dun loup[30].

Malédictions

Le Roi Lycaon changé en loup par Zeus, gravure du XVIe siècle.

Le pouvoir de transformer les autres en loups et en bêtes sauvages par une malédiction est attribué aux sorciers, aux dieux et au Diable, car la lycanthropie par malédiction peut aussi être le résultat dun châtiment divin. En France, le Diable transformait les sorciers en loups et les obligeait à errer dans la campagne en poussant daffreux hurlements[7]. Saint Thomas dAquin affirma un temps que tous les anges, bons ou mauvais, ont le pouvoir de transformer les corps humains[31]. Les prêtres et certains saints semblent également posséder ce pouvoir. La plus ancienne malédiction lycanthropique connue est celle que Zeus infligea au roi dArcadie Lycaon[32], mais on raconte aussi que saint Patrick transforma le roi gallois Vereticus en loup[33] et que Saint Natalis maudit une illustre famille irlandaise dont tous les membres devinrent des loups pour sept ans[34].

La littérature médiévale et de la Renaissance abonde dexemples des dieux et des saints maudissent ceux qui ont provoqué leur colère par la lycanthropie. Les excommuniés de lÉglise catholique romaine étaient souvent suspectés de devenir des lycanthropes[21].

En trinquant sans le savoir avec un lycanthrope qui prononce une formule de transmission, on peut également être affecté selon la croyance lituanienne[35]. William Shedden Ralston donne dailleurs lincantation russe courante pour invoquer la lycanthropie dans ses Chants du peuple russe[36].

Anthropophagie et consommation de viande

Durant lantiquité grecque, le cannibalisme est étroitement associé à la lycanthropie car quiconque consommait de la chair humaine au cours de banquets donnés en lhonneur de Zeus Lykaos était changé en loup[37],[38]. Dévorer la chair crue dun loup enragé transforme également en lycanthrope[28], tout comme manger de la viande un vendredi saint chez les chrétiens.

Morsures

La transmission par morsure est une invention très récente issue du cinéma américain, par rapprochement avec le mythe du vampire. Dans les films, lhumain mordu par un loup-garou se transforme lui-même en loup-garou à la pleine Lune suivante[Note 4]. Il nexiste que très peu de cas de contaminations par morsures dans les légendes anciennes[21].

Naissance, hérédité et maladies

Certains enfants nés avec des particularités physiques ou à certaines dates sont prédisposés à devenir des lycanthropes. En Roumanie, cest le cas pour les enfants sevrés puis remis au sein et au Portugal comme en Amérique latine, des septièmes garçons issus dune fratrie pauvre[39]. Ceux qui portent un embryon de queue au coccyx, les enfants conçus la veille dun dimanche ou dun jour saint, ceux qui naissent le jour de Noël sont prédisposés, et ceux qui sont « nés coiffés », cest-à-dire avec un morceau de placenta sur la tête[39], auraient une aptitude naturelle à la métamorphose, les hommes se changeant en loup-garous et les femmes en esprit malfaisant provoquant des cauchemars[40]. Les enfants de prêtres ou de nonnes sont aussi condamnés par leur naissance à se transformer en loups tous les sept ans[39]. Selon les serbes, les slovènes et dans la région de Kashubie au nord de la Pologne, si un enfant nait avec des cheveux, une marque de naissance ou une crépine sur la tête, il possède une habileté naturelle à la métamorphose et peut se transformer en lanimal quil souhaite, avec une nette préférence pour le loup[41]. Arétée de Cappadoce mentionne que les personnes qui souffrent dépilepsie se croient elles aussi susceptibles de devenir des lycanthropes[42].

Rituels d'invocation et métamorphoses volontaires

Dans dautres cas, le pouvoir de se transformer en loup pendant la nuit est un souhait invoqué par des rituels et des allégeances sataniques abominables, souvent pour satisfaire un désir de chair humaine[43]. Linvocateur agit de préférence à la pleine Lune et adopte non seulement la forme, mais aussi la nature du loup, sans sinquiéter de mettre à mort la plupart des créatures humaines[43]. Lun de ces rituels est décrit en détail, il faut entrer dans une forêt à minuit lors de la pleine Lune, puis dessiner deux cercles sur le sol : lun de six pieds de diamètre, lautre de quatorze pieds de diamètre, avant dallumer un feu au centre du cercle le plus petit. Placer un trépied de fer au-dessus des flammes et y suspendre un pot rempli deau, la porter à ébullition et y jeter de laloès, des graines de pavot, de la solanaceae et de la ciguë. Agiter les ingrédients en faisant appel à tous les mauvais esprits de la nuit, aux fantômes emplis de haine, aux loup-garous et aux satyres. Enlever ensuite tous ses vêtements et les frotter avec la graisse dun animal fraîchement tué mélangée à de lanis, du camphre et de lopium. Prendre la peau dun loup, la poser sur soi comme on porterait un pagne, puis se placer aux limites du grand cercle et rester dans cette position jusquà ce que le feu séteigne. Si tout a été fait correctement, linvocateur est désormais capable de prendre la forme du loup en revêtant la peau[28].

Lun des moyens les plus simples pour se transformer en loup-garou serait donc denlever ses vêtements pour porter une peau de loup, une ceinture magique en peau de loup pouvant suffire[44],[39] parfois en ajoutant un frottement du corps avec divers onguents magiques fabriqués par des sorciers et des sorcières, longuent populeum étant composé de suc de feuilles, de branches et de bourgeons de peuplier, de feuilles de jusquiame, de morelle noire, de pavot, daxonge et dalcool fort, mais il en existe trois variétés, lune transforme en loup-garou, la seconde fait croire aux sorcières quelles vont au sabbat (mais nest quillusion) et le dernier permet un véritable transport au sabbat[45].

Boire leau de pluie accumulée dans une empreinte de loup ou dun autre animal sauvage, boire à une source viennent sabreuver des loups[39], ou certains breuvages enchantés ainsi que dévorer la cervelle dun loup et dormir dans un lieu que cet animal fréquente habituellement serait aussi considéré comme un moyen daccomplir cette métamorphose[46],[39],[28], de même queffectuer trois ou neuf sauts périlleux, utiliser des ceintures en peau de pendu[39], et absorber certaines herbes[28]. Boire de la bière mêlée à du sang accélèrerait la métamorphose[28].

Voyages de l'âme

Dans certains cas, la lycanthropie ne résulte pas de la métamorphose du corps mais dun voyage de lâme. Le lycanthrope peut être un esprit qui sort de sa tombe sous forme de loup. Cette variété est connue sous le nom de loup-garou fantôme. On croyait par que le corps métamorphosé était celui dune âme damnée qui ne trouvait pas le repos dans sa tombe[12]. Cette âme damnée cherchait alors un hôte, humain de préférence, et il sensuivait une confrontation quotidienne entre lâme humaine et lâme damnée afin de prendre possession du corps. Si lâme damnée lemportait, alors la transformation pouvait avoir lieu[12]. Lâme qui séchappe peut chercher à dévorer des victimes tout en laissant le corps de la personne atteinte de lycanthropie en état de transe[12].

Lutte contre la lycanthropie

De nombreuses légendes décrivent des lycanthropes qui se mettent à hurler à la manière des loups lors des pleines Lunes.
Condamnation à mort de Peter Stumbb, loup-garou, en 1589 près de Cologne, par Lucas Mayer.

En fonction des époques et des mythes, les façons de lutter contre les lycanthropes afin de les soigner ou de les tuer ont évolué. Les lycanthropes possèdent une grande résistance aux blessures et retrouveraient rapidement leur intégrité physique même si des membres leur sont sectionnés[27].

Protections et combats contre les lycanthropes

Les lycanthropes sont des créatures malignes qui échappent le plus souvent aux pièges, aux embûches et aux attaques classiques, protégés par leur peau dune grande dureté[7],[37]. Les blessures faites aux lycanthropes sous leur forme animale se retrouvent généralement sur leur corps humain et certaines armes sont citées de manière récurrentes dans les légendes ou les fictions modernes, tels que les objets en argent comme les balles et les poignards[37]. Les balles en argent devaient être bénies de préférence, et cette bénédiction effectuée à certaines heures nocturnes, de préférence dans une chapelle dédiée à saint Hubert et avec des objets rares et précieux tels quun trèfle à quatre feuilles[47],[25]. Alors, le sorcier lycanthrope pouvait être tué et sa forme de bête disparaissait[47]. En Bretagne, ils étaient décapités à la hache ou la faux, et leur corps jeté à la rivière[47]. La vulnérabilité des lycanthropes aux balles en argent nest pas attestée avant le XIXe et lon raconte que la Bête du Gévaudan fut tuée avec cet objet selon les romanciers qui reprirent lhistoire vers 1935[48]. Le cinéma hollywoodien a majoritairement repris et répandu ces croyances concernant largent. La sensibilité des lycanthropes aux objets religieux tels que les crucifix et leau bénite est récente elle aussi, en tant que créatures du Diable, ils ont une répulsion profonde pour tous ces objets[25]. La dévotion à saint Hubert est à la fois un remède et une forme de protection contre les lycanthropes[47]. Le sorbier peut également être considéré comme efficace, selon cette croyance belge qui veut quune maison protégée par lombre dun sorbier soit un lieu sûr[21].

Remèdes à la lycanthropie

Différents remèdes sont attestés pour lutter contre la transformation en loup. Dans de nombreux cas, létat de loup-garou résulte dune malédiction ou dune possession et lexorcisme est une façon de chasser lesprit démoniaque qui a envahi le corps du malheureux maudit pour, peut-être, lui sauver la vie. Durant lantiquité, les grecs et les romains croyaient pouvoir soigner les personnes atteintes en les épuisant. La victime était soumise à de longues périodes dactivités physiques dans lespoir de la purger de la maladie[21]. La façon la plus commune de rendre son apparence humaine au lycanthrope est toutefois de trouver la peau de loup quil cache dans un endroit secret - généralement une souche darbre - et de la brûler[47]. Le lycanthrope souffre alors terriblement et pousse daffreux cris de douleur, mais il est ensuite délivré à jamais de sa malédiction[47]. Bon nombre de remèdes préconisés par les médecins médiévaux sont cependant fatals pour les patients. Une croyance sicilienne dorigine arabe atteste quun lycanthrope peut être guéri de sa maladie en frappant sur son front ou son cuir chevelu avec un couteau, ou en perçant ses mains avec des clous [21], on peut aussi le frapper avec une clef ou faire couler son sang, car quelques gouttes suffisent à lui faire retrouver sa forme humaine[47]. Selon la croyance québécoise, il faut marquer le loup-garou dune croix sur le front avec un canif, en souvenir du Christ, ou le piquer et faire couler son sang, en souvenir du martyre du Christ[24]. Parfois, des méthodes moins extrêmes ont été utilisées. Dans la plaine allemande du Schleswig-Holstein, un loup-garou peut être guéri si lon prononce tout simplement trois fois son nom chrétien, tandis que pour les danois, une simple réprimande guérit la lycanthropie[21]. La conversion au christianisme est aussi une méthode pour éliminer la malédiction du loup-garou durant la période médiévale. Les légendes scandinaves, russes occidentales et dEurope centrale mentionnent des filtres magiques qui rendent son aspect humain au lycanthrope, ils sont préparés avec de laconit, plante également connue sous le nom de tue-loup. Même guéri, un ancien lycanthrope garde généralement la faculté de comprendre le langage des loups[47].

Dans les jeux de rôle, les lycanthropes peuvent être soignés avec des feuilles de belladone (ou daconit) si elles sont ingérées moins dune heure après leur contamination par morsure, mais les lycanthropes de naissance ne peuvent jamais être guéris[49].

Reconnaître un loup-garou sous sa forme humaine

Gravures du Traité de physiognomonie de Charles Lebrun et Morel dArleux, 1806.

Lune des méthodes les plus classiques pour reconnaître un loup-garou sous sa forme humaine durant la période médiévale et la Renaissance consistait à inciser la peau des suspects et à regarder si des poils sy cachaient[21], car selon les croyances françaises et québécoises entre autres, lhomme na quà retourner sa peau pour se transformer en loup-garou[39]. Les personnes atteintes de lycanthropie peuvent aussi conserver quelques caractéristiques physiques du loup sous leur forme humaine, comme des sourcils qui se rejoignent au-dessus du nez (monosourcil), des ongles légèrement rougeâtres, le majeur et lindex de même longueur (comme une patte de loup), des pouces gros et courts[39], des mains poilues jusquà lintérieur des paumes, pourvues de doigts plats et palmés[39], des oreilles implantées un peu plus bas et en arrière de la tête, et de façon générale, plus de poils sur les mains, les pieds et dans le dos[21],[39]. Une tradition russe rappelle quun lycanthrope peut être reconnu grâce aux poils sous sa langue[21]. Les loup-garous auraient aussi lair triste et mélancolique, et niraient jamais à léglise[50]. De plus, après avoir repris sa forme humaine, un lycanthrope est généralement affaibli et souffre dun manque dappétit du fait quil sest repu et a couru toute la nuit[39], il peut aussi être soumis à des dépressions nerveuses[21]. Une fois démasqué sous sa forme humaine, il est théoriquement possible de le tuer, de lui administrer un remède, ou de lenfermer et dattendre sa transformation pour prouver sa culpabilité, à condition davoir une cage assez résistante.

Points communs avec les vampires

Déguisement de loup-garou ou vampire moderne.
Article principal : Vampire.

En Europe médiévale, les cadavres de certaines personnes exécutées furent incinérés en tant que loup-garous plutôt quenterrés afin dempêcher leur résurrection comme vampires, et avant la fin du XIXe siècle, les grecs estimaient que les cadavres de loup-garous non détruits revenaient à la vie en tant que vampires, sous la forme de loups ou de hyènes qui erraient sur les champs de bataille en buvant le sang des soldats mourants[21]. Dans certaines zones rurales de lAllemagne, de la Pologne et du nord de la France, les personnes mortes en état de péché mortel revenaient sous forme de loups pour boire du sang, avant de retourner à leur corps humain dès les premières lueurs du jour. Ces lycanthropes furent traités par décapitation à larme blanche et exorcisme par le curé de la paroisse, la tête était ensuite jetée dans un ruisseau et le poids de ses péchés lentrainait par le fond. Parfois, les méthodes employées étaient les mêmes que pour éliminer les vampires[21]. Le vampire est lié au loup-garou dans les pays dEurope orientale, en Bulgarie, en Serbie et en Slovaquie. En Serbie, le loup-garou et le vampire sont connus sous le même nom : Vulkodlak[21].

Dans la mythologie hongroise et celle des Balkans, de nombreux loup-garous étaient décrits comme des sorcières vampiriques qui devenaient loups afin de sucer le sang des hommes nés un jour de pleine Lune, dans le but de préserver leur santé. Sous forme humaine, ces lycanthropes seraient pâles, avec un visage émacié, les orbites creuses, les lèvres gonflées et les bras flasques[21].

Les lycanthropes sont très proches des vampires dans le sens le loup-garou est un pont entre lhomme et lanimal, un animal bestial qui détruit et dévore le monde, le vampire est un pont entre le monde des vivants et celui des morts[17].

Lycanthropes dans les mythologies, folklores et légendes

Les plus anciennes mentions de lycanthropes connues sont issues des traditions grecques et relatées par Hérodote au Ve siècle av. J.-C.. Par la suite, des légendes de lycanthropes se sont étendues à tous les pays du monde en partant dEurope. Des légendes à propos de lycanthropes sont présentes dans tous les pays mentionnés ci-dessous :


En ce qui concerne les régions de peuplement francophone, les légendes à propos de créatures lycanthropes sont très nombreuses, et le nom dorigine a subi de nombreuses évolutions :


Tradition gréco-romaine

Les poètes grecs furent les premiers à mentionner des formes de lycanthropie dans leurs textes mythologiques. Lidée danthropophagie y semble étroitement liée.

Neuri

La première mention dune forme de lycanthropie est le fait dHérodote (484 - 425 av. J.-C.). Il parle des Neuri, une tribu habitant le nord-est de la Scythie, contrées des bords de la mer Noire. Ils étaient capables de se métamorphoser en loups par magie et indépendamment dune malédiction quelques jours par an, avant de reprendre leur apparence humaine. Ces rites étaient apparemment destinés à la terre, ils symbolisaient la régénération et la renaissance. Cette légende est toutefois une exception parmi les récits gréco-romains.

« Les Neures observent les mêmes usages que les Scythes (…) Il parait que ces peuples sont des enchanteurs. En effet, sil faut en croire les Scythes et les Grecs établis en Scythie, chaque Neure se change une fois par an en loup pour quelques jours, et reprend ensuite sa première forme. Les Scythes ont beau dire, ils ne me feront pas croire de pareils contes ; ce nest pas quils ne les soutiennent, et même avec serment » »

— Hérodote, Histoires (Livre IV chapitre CV)

Arcadie

Les mentions les plus fréquentes sont toutefois liées à la région montagneuse dArcadie, alors peuplée de loups[5]. Des rites primitifs étaient liés à cet animal, entre autres en relation avec Zeus. Sur le mont Lykaion, lieu de naissance du roi des dieux (le « mont du Loup », rebaptisé en latin Mons Lycaeus puis mont Lycée en français), des jeux du nom de Lykaia avaient lieu tous les quatre ans. Ils étaient accompagnés de banquets en lhonneur de Zeus Lykaios, durant lesquels les pratiques de cannibalisme étaient courantes[5]. La chair humaine était partagée entre les différents participants qui se trouvaient alors changés en loups pour neuf ans avant de retrouver forme humaine, à condition quils naient consommé aucune chair humaine durant ce temps[5]. Pline lAncien (23 après J.-C. - 79 après J.-C.) mentionne que Déménète de Parrhasie fut métamorphosé en loup après avoir gouté des entrailles dun enfant immolé dans le sacrifice de victimes humaines que les Arcadiens faisaient encore dans ce temps à Jupiter lycéen[38]. Dans les mêmes récits, les Arcadiens tirent au sort lun des membres de la famille dun certain Anthus avant de le conduire au bord dun étang de la région. Après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, il traverse létang à la nage et gagne les solitudes il se transforme en loup et vit en troupe avec ses congénères pendant neuf ans. Si, durant ce temps, il sest tenu à lécart de lhomme, il retourne à son étang et, après lavoir traversé, il reprend sa forme humaine mais est vieilli de neuf ans. Il retrouve même ses vêtements[38].

Article détaillé : Lykaia.
Demaenetus de Parrhasie ou Damarchus

Demaenetus de Parrhasie fut changé en loup pour dix ans après avoir mangé un morceau de viande humaine au festival de Zeus Lycaeus. Une fois les dix ans passés et son apparence humaine retrouvée, il participa aux Jeux Olympiques[37],[53]. Il sagit certainement du même personnage que le Damarchus de lhistoire de Pausanias, un boxeur victorieux des Jeux Olympiques natif de Parrhasie en Arcadie, et vivant aux alentours de 400 av. J.-C. Il se changea en loup au cours du sacrifice en lhonneur de Zeus Lycaeus et redevint humain au bout de neuf ans[54].

Lycaon

Le roi dArcadie Lycaon avait cinquante fils, tous réputés pour leur impiété. Ils édifièrent un temple en lhonneur de Zeus au sommet du mont Lycée et pour les remercier, le roi des dieux vint leur rendre visite sous lapparence dun pauvre hère. Au cours du repas, ils servirent un plat à base de la chair du plus jeune des fils, fraîchement égorgé, parmi dautres nombreux plats à Zeus. Ils croyaient ainsi démasquer le Dieu des Dieux, mais ce dernier, indigné, repoussa la table du festin au loin et foudroya tous les fils du roi sauf Nyctimos qui monta sur le trône[32]. Lycaon fut transformé en loup :

« Ses vêtements se changent en poils, ses bras en jambes, devenu un loup il conserve encore des vestiges de son ancienne forme. Il a toujours le même poil gris, le même air farouche, les mêmes yeux ardents ; il est toujours limage de la férocité. »

— Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], I, 209.

Lycaon demeura incapable dassouvir sa faim et doublier son ancienne condition humaine[19].

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Autres mentions durant l'Antiquité gréco-romaine

Dolon, détail dun lécythe attique à figures rouges, vers 460 av. J.-C. Découvert en Italie, Paris, Musée du Louvre.

Au Ier siècle, Arétée de Cappadoce parle de certains hommes persuadés être faits de verre et craignant donc dêtre cassés, auquel cas ils seraient transformés en loups ; travaillés par les appétits et les affres de cet animal féroce, se jetant sur les troupeaux et les hommes pour les dévorer, sortant la nuit de préférence, hantant les cimetières et les monuments, hurlant à la mort, avec une perpétuelle altération, les yeux enfoncés et hagards, ne voyant quobscurément comme sils étaient entouré de ténèbres, les jambes meurtries par les égratignures et les morsures de chiens[42],[17].

Dans le Satyricon, Niceros raconte quil était invité au banquet dun soldat de ses amis qui se transforma en loup. Il décrit lincident comme suit : « Quand je me suis retourné vers mon ami, je vis quil sétait dépouillé de ses vêtements et quil les avait empilés au bord de la routeIl sassit dans un cercle autour de ses vêtements, puis, comme ça, se transforma en loup ! … Il poussa des hurlements de loup puis senfuit dans les bois[55]. »

Virgile (-70 -19) parle également des pouvoirs du lycanthrope dans sa huitième églogue, il fait dire à Alphésibée : « Jai vu Moeris se faire loup et senfoncer dans les bois »[56], il mentionne aussi que Moeris était sorcier et utilisa des herbes et des poisons[28].

Certaines divinités gréco-romaines sont également liées au loup. Toutes se transformaient occasionnellement, Zeus et Artemis prenant parfois la forme de loups, néanmoins, elles conservent leur caractère divin sous nimporte quelle forme[28].

Mythologie et folklore d'Europe du nord et d'Europe germanique

Le Loup-garou, estampe allemande de 1722 (représentation cynocéphalique dun lycanthrope).

Léquivalent scandinave du loup-garou se nomme vargúlfr, vargr signifie loup selon lacception antique et nordique, úlfr loup également selon lacceptation pangermanique[57].

Dans la Saga dEgill, fils de Grímr le Chauve, le grand-père Úlfr fut surnommé Kveld-Úlfr (qui signifie « le loup du soir »), car chaque soir il devenait farouche et avait envie de dormir. Egill hérita de cette propriété[58].

Dans la Völsunga saga Sigmundr et Sinfjötli découvrent deux hommes endormis : « Des peaux de loups étaient suspendues au-dessus deux dans la maison. Tous les dix jours, il leur était possible de sortir de ces peaux. Sigmundr et Sinfjötli leur passèrent les peaux de loups et alors, ils ne purent aucunement en sortir, quoiquen vérité, ils eussent conservé la même nature quauparavant : ils hurlaient comme des loups, chacun deux sachant la signification de ce hurlement[59]. »

Les femmes peuvent aussi se transformer en louves : dans lEdda poétique (Hárbardhsljódh), vargynjur est la femme-louve que Thórr a molesté[57].

Le loup et lours sont aussi deux aspects des guerriers berserkir[57]. Les lycanthropes de Fennoscandie sont généralement décrits comme de vieilles femmes qui possèdent des griffes empoisonnées et la capacité de paralyser les bovins et les enfants avec leur regard[21].

Dautres contes de fées germaniques mettent en scène des hommes qui se transforment temporairement en bêtes[Note 5].

Vironsusi

Le vironsusi est un lycanthrope finlandais, plutôt mélancolique de nature. Sa transformation est le plus souvent involontaire, parce quune sorcière lui a jeté un sort, il reste loup jusquà ce que quelquun ou quelque chose le libère de son sort[60]. Ils se cache dans les maisons et dévore parfois le bétail, mais sattaque rarement à des personnes et attend que quelquun le reconnaisse. Lorsque cela se produit (par exemple, grâce à la mère du vironsusi), cette personne peut briser le sort en appelant le lycanthrope par son prénom ou en lui donnant du pain à manger. Lorsque le vironsusi a retrouvé sa forme humaine, il garde toujours sa queue de loup jusquau jour de sa mort[61],[60].

Folklore d'Europe de l'ouest

Îles britanniques

Empreinte de loup.

Les lycanthropes sont rarement mentionnés en Angleterre, probablement car le loup fut éradiqué par les autorités durant la période anglo-saxonne[62]. Par contre, ils sont courants en Irlande et lîle fut même un temps nommée Terre des loups[26]. Plus tard, les croyances européennes sur les lycanthropes intéressèrent la société de cryptozoologie de Londres, qui décrivit la présence dun virus nommé le Lic-V dans le sang des lycanthropes, fonctionnant de la même manière que celui du SIDA pour changer les humains en loups[63].

Vers 970, un homme nommé Baianus se transforma en loup grâce à la nécromancie : « Il sest changé lui-même en loup ou dans la peau dun autre animal si souvent (…) »[64].

Wulver

Ce lycanthrope est propre au folklore des îles Shetland, en Écosse. Il est décrit comme un homme couvert dune fine toison brune mais avec une tête de loup. Contrairement à la majorité des lycanthropes, le wulver nest pas agressif si on ne lembête pas. Il passe la majeure partie de son temps assis sur un rocher à pêcher. On raconte quil laisse parfois du poisson sur lappui de fenêtre des familles pauvres[65].

Mélion

Un lycanthrope est mentionné dans le lai de Mélion, il se transforme en loup grâce à lenchantement dun anneau et demande à sa femme de le toucher ensuite avec une pierre vermeille pour quil redevienne un homme. La femme, infidèle, part en Irlande avec un écuyer en laissant son mari prisonnier de son corps de loup. Grâce au roi Arthur, Mélion parvient à redevenir humain[66].

Article détaillé : Mélion.
Folklore irlandais

Lorsque Saint Patrick arriva en Irlande pour évangéliser lîle, il trouva de nombreux lycanthropes sur place[28]. Giraud de Barri rapporte par exemple la mésaventure dun prêtre et dun jeune garçon qui quittaient lUlster pour se rendre dans le comté de Meath. Pendant la nuit, ils firent halte dans une forêt inconnue et allumèrent un feu sous un grand arbre quand surgit un loup qui déclara dune voix humaine « Ne vous alarmez pas, nayez nulle crainte ». Il sagissait dun homme qui vivait autrefois avec son épouse dans le sud-ouest du Leinster. Une malédiction frappait ce royaume tous les sept ans et un couple de villageois se trouvait changé en loup. Sils survivaient pendant les sept ans, ils retrouvaient leur forme humaine et rentraient chez eux, un autre couple était alors maudit à leur place. Le loup expliqua que sa femme et lui avaient purgé une partie de leur peine mais que son épouse, malade, pouvait mourir dun moment à lautre. Il supplia le prêtre de lui apporter les derniers sacrements, lequel accepta et suivit le loup avec lenfant dans les sous-bois, ils découvrirent une louve cachée dans un tronc darbre creux. La bête poussait de tristes soupirs humains. Le prête hésitait à offrir lhostie consacrée et le loup tira la fourrure qui recouvrait la tête de sa compagne, révélant une vielle femme. Quand le prêtre eut achevé ses prières, le loup le reconduisit avec lenfant à leur campement. Le lendemain matin, il les escorta jusquà lorée de la forêt. Lincident aurait été rapporté à Rome pour recueillir lopinion du pape[67].

Ce même historien rencontra vers 1182 des loup-garous irlandais qui se métamorphosaient durant la fête de Yule (correspondant plus ou moins à Noël). Ils étaient natifs dOssory, et avaient été maudits par St. Natalis en punition de leur méchanceté[34].

Folklore français

Lithographie de la Légende rustique de George Sand, 1858, Paris, bibliothèque des Arts décoratifs.

La France est un pays très fertile en légendes lycanthropiques, et les loup-garous y sont surtout vus comme des démons venus terroriser le peuple sous le commandement du Diable, les récits de transformations involontaires sont rares.

Au IXe siècle, Nennius rapporte dans son Historia Britannicum que certains hommes celtes étaient réputés pouvoir prendre la forme dun loup à volonté grâce à une force diabolique issue de leurs ancêtres. Ils sattaquaient ainsi aux moutons, et lorsque des gens armés de bâtons les poursuivaient, ils senfuyaient le plus vite possible. Pour se transformer, ils quittaient leur corps humain en ordonnant à leurs amis de ne pas les changer de position car, si cela arrivait, ils ne pourraient plus jamais reprendre forme humaine. Si quelquun les blessait sous leur forme de loup, la blessure se retrouvait exactement au même endroit sur leur corps humain[68].

Au Xe siècle, on donnait aux loup-garous le nom de melancholia canina et au XIVe siècle, de daemonium lupum[21]. Au XIIe siècle, selon Guillaume de Palerme, de nombreux sorciers Leu-Garou avaient pris lhabitude de courir dans les champs durant les nuits de pleine Lune, munis de peaux de loup, afin deffrayer les populations[69],[18].

Vers 1131, une légende mentionne que Hugues de Camp dAvesnes, comte de Saint-Pol quon appelait la Bête Canteraine, fut changé en loup-garou par une force divine en raison des crimes épouvantables quil avait commis. On le voyait pendant la nuit, chargé de chaînes, parcourir les rues en poussant des hurlements[70].

Claude Seignolle rapporte que dans le Doubs, on dit que les dents inférieures du loup-garou sont accrochées aux supérieures, ce qui fait quil ne peut ouvrir la gueule quaprès sêtre violemment frappé le museau sur le sol[71].

Lai de Bisclavret

Vers 1200, Marie de France compose le lai de Bisclavret (Bisclavret est le nom du loup-garou en Bretagne[51]), dans lequel un chevalier se transforme en loup pendant trois jours chaque semaine. Il se déshabille entièrement avant de se changer en loup et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse. Son épouse lui posant de plus en plus de questions, il finit par lui révéler lendroit il cache ses vêtements. Terrorisée, celle-ci le trahit en demandant au baron qui lui fait la cour de voler les vêtements. Le bisclavret ne peut plus retrouver sa forme humaine et réchappe de justesse à une chasse au loup donnée par le roi qui remarque son comportement humain et lépargne. Un soir, le bisclavret retrouve son ex-épouse et le baron à la cour du roi, il les attaque et arrache le nez de la femme. Le roi qui assistait à toute la scène interroge cette dernière, qui finit par lui révéler elle a caché les vêtements. Le bisclavret redevient humain et le baron comme lépouse infidèle sont bannis. Ils ne donnèrent naissance quà des enfants sans nez[30]. Ce lai est lun des rares textes français la lycanthropie apparait comme un destin subi plus que comme une dévotion au Diable.

Article détaillé : Bisclavret.
Mourioche

Jules Haize rapporte la légende de Mourioche, un lycanthrope qui vivait dans létang du château de Beauchêne, en Langrolay, au XIe. Il se nourrissait des enfants qui avaient le malheur de se trouver dehors après la tombée de la nuit. Il fut tué au cours dun combat épique par Jehan, jeune seigneur de Beauchêne[72].

Article détaillé : Mourioche.
Otia Imperalia

Le chroniqueur anglais Gervais de Tilbury rapporte dans ses Otia Imperialia, rédigées en 1212, lhistoire de Raimbaud dAuvergne, un ancien soldat devenu hors-la-loi. Déshérité par le noble Ponce de Chapteuil, il sexila dans les forêts et se transforma en loup-garou pendant la pleine Lune « Une nuit, sous le coup dune terreur excessive qui provoqua une aliénation de son esprit », il sattaqua aux enfants comme aux adultes, força des agriculteurs à quitter leur foyer et ses actes cruels se multiplièrent. « À la fin, grièvement blessé par un bucheron, il perdit un pied, sectionné dun coup de cognée et reprenant ainsi sa forme, il redevint homme (…) on laffirme en effet, les hommes qui se conduisent ainsi sont libérés de cette sorte dinfortune par lamputation des membres ». Raimbaud remercia le bucheron de lavoir définitivement débarrassé de sa malédiction et de sa damnation.

Dans le même livre, lhistoire de Calcefaria nest pas moins singulière : « Il dépose ses vêtements sous un buisson ou un rocher secret, et quand il sest longtemps roulé nu dans le sable, il revêt la forme et la voracité du loup. »[73],[27]

Pierre Burgeot et Michel Verdun

En 1521, Pierre Burgeot et Michel Verdun furent accusés de lycanthropie et racontèrent une étrange histoire : dix-neuf ans plus tôt, Pierre gardait son troupeau de moutons quand un violent orage éclata. Il rassembla ses bêtes et aperçut trois hommes vêtus de noir, montés sur des chevaux noirs, devant lui. Lun deux le questionna, étonné le berger répondit quil avait perdu plusieurs bêtes et quil craignait que des loups les mangent. Lhomme en noir lui conseilla de ne pas sinquiéter, si le berger lacceptait comme seigneur et maître, il narriverait jamais rien à son troupeau et il ferait même fortune. Pierre Burgeot accepta et convint dun rendez-vous avec létranger qui disait sappeler Moyset. Lors de leur entrevue, Moyset énonça les termes du contrat : Burgot devait renoncer à Dieu, à la Vierge, aux saints, à son baptême et à sa confirmation. Burgot accepta en jurant de ne plus se rendre à la messe ni de sasperger deau bénite. Lorsquil baisa la main de Moyset, celle-ci était aussi froide que celle dun cadavre. Au fil des années, Burgot oublia sa promesse dobéissance et fut rappelé à lordre par Michel Verdun, qui exigea quil se déshabille complètement et senduise le corps dun onguent magique. Celui-ci fit rapidement effet et transforma le berger en loup, il vit ses bras et ses jambes se recouvrir de poils, ses mains se transformer en pattes munies de griffes. Verdun se transforma également en loup et ils semèrent la panique dans la campagne environnante, attaquèrent un enfant de sept ans et le taillèrent en pièces, immolèrent une femme qui récoltait des petits pois puis enlevèrent une fillette de quatre ans dont ils ne laissèrent quun bras. Ils lapaient le sang de leurs victimes et saccouplaient avec des louves[26].

Auvergne
Statue de loup menaçant, Paris, Parc zoologique de Vincennes.

Le dictionnaire infernal rapporte lhistoire dun chasseur égaré dans les montagnes dAuvergne vers 1588, on qui fut attaqué par un loup énorme. En se défendant, il lui coupa la patte droite. Lanimal mutilé senfuit en boitant sur trois pattes et le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander lhospitalité au gentilhomme qui lhabitait. En le voyant, celui-ci lui demanda sil avait fait bonne chasse. Le chasseur voulut tirer la patte quil venait de couper au loup de sa gibecière, mais au lieu dune patte il trouva une main portant à lun de ses doigts un anneau que le gentilhomme reconnu comme celui de sa femme. Il se rendit auprès delle et la trouva blessée, cachant son avant-bras droit. Ce bras navait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapportée et elle fut forcée davouer que cétait elle qui avait attaqué le chasseur sous la forme dun loup. Le gentilhomme livra sa compagne à la justice, et elle fut brûlée[7].

Jean Grenier et Pierre la Tilhaire

Une histoire bordelaise similaire à celle de Pierre Burgeot est rapportée par Jean Grenier dAquitaine, accusé de lycanthropie en 1603 alors quil était âgé de 13 ou 14 ans : un jeune garçon, Pierre la Tilhaire, lavait emmené au fond dun bois, pour lui présenter un grand homme mince vêtu de noir, monté sur un cheval noir. Il se présenta comme le Seigneur de la forêt, descendit de cheval et embrassa Jean Grenier sur la bouche. Ses lèvres étaient glacées. Lors de la seconde rencontre, les deux jeunes garçons jurèrent fidélité à ce personnage et se soumirent à une cérémonie, lhomme en noir les marqua dune griffure à la cuisse avec son ongle effilé, sortit une gourde de vin dont les deux garçons burent quelques gorgées, puis leur donna une peau de loup à chacun en précisant quils devraient senduire le corps de longuent quil leur remettrait avant de sen vêtir. Il leur demanda aussi de laisser pousser les ongles de leur main gauche et de le revoir pour se procurer de longuent lorsquils en auraient besoin. Lorsquil retourna dans la forêt pour obtenir longuent, Jean Grenier aperçut plusieurs fois le Seigneur de la forêt en compagnie de quatre ou cinq hommes qui ladoraient comme lobjet dun culte ou dune religion[26].

Alsace

Claude Seignolle rapporte quen Alsace, on parle encore, dans les campagnes reculées, du gigantesque loup gris fantôme qui hantait les environs de Marlenheim et égorgeait les voyageurs égarés. Si daventure, des rescapés pouvaient conter leur effroyable rencontre, les gens du terroir ne sétonnaient par car ce pays était autrefois celui de Nideck, les hommes saccouplaient avec des louves donnant ainsi le jour à des loup-garous[71].

Garache

La garache, dont le nom est un dérivé féminin de garou[74], est une personne humaine, généralement une femme, qui se transforme en loup-garou femelle durant la nuit, pour un temps plus ou moins long en fonction de la gravité dun crime commis sous sa forme humaine. Elle est mentionnée dans le folklore de Vendée et du Poitou[8],[74]. Les garaches blessées meurent ou retrouvent leur apparence originelle[8], le moyen le plus sûr de leur redonner forme humaine consiste donc à les blesser en faisant couler leur sang, mais pour les atteindre avec une balle, il faut que larme soit chargée avec trois morceaux de pain bénit lors des trois messes de minuit[74]. Il existe une confusion importante entre la garache et la birette[8].

À Aizenay, pour forcer les sorciers et sorcières à désensorceler les animaux et les habitants, ces derniers faisaient bouillir un mouton hérissé daiguilles à petit feu. À Angles, on a signalé quune garache avait été tuée dans le champ de Pérochelles, à lest de la ville. Une autre garache serait passée de vie à trépas dans les environs de la cabane de la petite Lamberde, près de la tour de Moricq. On racontait que cette dernière nétait autre quune reine dAngleterre transformée par la malédiction et condamnée à visiter sept paroisses par nuit pendant sept ans[74]. Le 1er janvier 1884, le métayer Roger Saboureau tua un loup énorme et revenant sur les lieux à laube, découvrit avec horreur le cadavre ensanglanté de sa femme. Elle était une garache condamnée à tourner 7 fois autour de 7 villages durant les nuits de pleine lune[75].

Article détaillé : Garache.
Voirloups
Représentation moderne dun voirloup (dessin numérique, 2009).

Les voirloups sont présents dans le folklore français du Pays dOthe[76]. Ce massif sétend entre Sens, Troyes et Joigny en unissant les départements de lAube et de lYonne, il forme une bande denviron vingt kilomètres de large sur cinquante kilomètres de long. La région comprise, à lest, entre Maraye-en-Othe et Bercenay-en-Othe est la plus fertile en légendes sur les voirloups. Contrairement à une croyance très répandue, il ne sagit pas dune sorte de loup-garou mais plutôt dun « cousin » de celui-ci, une espèce légèrement différente et régie par dautres règles.

Les voirloups sont à lorigine des hommes ou des femmes aux âmes noires, coupables des sept péchés capitaux et qui se laissent posséder par Satan[77],[78] ou le Bélial[79]. Pendant leur période de transformation, ces créatures peuvent prendre la forme de loups, mais aussi de renards, de sangliers, de boucs, ou de chats, en fait, de toutes les bêtes malfaisantes dans la peau desquelles il leur est facile de nuire impunément[78].

Les voirloups se métamorphosent à minuit, après sêtre enduits les membres inférieurs, devant et derrière, avec une mixture nommée lamalgame[80] (composée de semence humaine obtenue dans les sabbats, du sang nuptial dune vierge, de la graisse dun porc tué le vendredi saint, à trois heures de laprès-midi, qui est devenue rance, et dun filet de bave du Diable[78],[79]), ils adressent une supplique à Satan[Note 6] et sont recouverts par le pelage de lanimal désiré tout en conservant lentendement humain[80]. Ils se promènent dans la forêt de minuit à laube sans faire de bruit[78], égorgent et dépècent les chiens et le bétail et se désaltèrent du sang de leurs victimes. Les voirloups sont généralement solitaires mais ils savent se retrouver pour associer leurs pouvoirs maléfiques[79]. La vue du sang les affole et ils ne se calment quen versant le sang à leur tour[80]. Les voirloups sont souvent invulnérables, ce sont des adversaires très dangereux pour lêtre humain auquel ils sattaquent, toutefois, ils ne les tuent pas mais leur sucent parfois le sang comme des vampires[78]. Il est impossible de tuer les voirloups, en revanche, lorsquon les blesse, même sils sont insensibles à la douleur et guérissent très vite, ils en conservent toujours des cicatrices[78]. Les yeux du voirloup peuvent allumer la paille ou le fourrage à distance, à flanc de coteau, dans les champs, les granges ou les sinots[78],[80]. Plusieurs témoignages rapportent des feux nocturnes aux environs de Maraye-en-Othe et de Bercenay-en-Othe ; chaque fois, une silhouette furtive et inquiétante, mi-bête mi-homme, se dessinait sur la crête[79]. Les voirloups sont de plus nyctalopes et redoutent les premières lueurs du jour car lorsque le Soleil se lève et que le coq se met à chanter, leur peau animale éclate et ils reprennent forme humaine[78],[80].

Les voirloups passent leurs journées à épier les mortels pour vérifier quon ne dit ni nécrit rien sur eux[78]. Ceux qui se risquent à les décrire sous leur forme animale en font connaissance à la nuit tombée. On les piège difficilement, ils nont pas la faculté de jeter des sorts mais les voirloups sont par nature poussé à accomplir le plus de mal possible au nom de Satan. Sous leur forme humaine, ils sont facilement reconnaissables à la tache rougeâtre quils présentent au bas de la colonne vertébrale, ou encore à la fourche à deux dents qui se dessine sur leur épaule gauche[80].

Le père Vivien, curé de Maraye-en-Othe, fut attaqué par les voirloups alors quil traversait le bois de Vire-Loup la nuit, accompagné dun enfant de chœur qui portait la lanterne et la croix processionnelle. Ils se rendaient à La Perrière afin de porter les derniers sacrements au vieux Balthazar Cornarot qui agonisait. Certaines commères de la paroisse avaient vu la marque dune tête cornue avec une barbiche en pointe sur le bras gauche de Cornarot mais le curé Vivien ne voulait rien savoir, les voirloups sacharnèrent donc sur lui pour lempêcher de porter les derniers sacrements au vieux qui avait pactisé avec le Diable. Grâce à son courage et des aspersion deau bénite, le prêtre arriva au chevet du mourant pour lui administrer le viatique et lui appliquer les huiles saintes. Un vent furieux et vindicatif salua sa prière ; les voirloups accusaient leur défaite dun dernier geste rageur[80].

Birette

La birette est un voirloup femelle uniquement mentionnée dans le folklore des bords de la Loire et acquiert souvent la lycanthropie de la même façon que le voirloup, en établissant un pacte ou en se laissant posséder par le Diable[52]. Les birettes se changeraient plus volontiers en loup ou en sanglier, après que le Diable leur en aurait donné la peau. Elles ont donné naissance à lexpression locale « courir la birette », qui désigne leur habitude dattaquer le bétail et deffrayer les populations pendant la nuit. Elles conservent également les marques des blessures qui leur sont infligées sous leur forme animale en retrouvant leur forme humaine. Les enfants ainés des birettes héritent de leur aptitude démoniaque à la métamorphose, même sils sont de bons chrétiens dégoutés par les pratiques de leur mère, et sont condamnés à se changer en birettes à leur tour, quils lacceptent ou non, puis à transmettre cette tare à toute leur descendance[52].

Galipote

La galipote est très proche de la birette et de la garache, à la seule différence quil sagit dune bête métamorphe très rapide pouvant prendre la forme de nombreux animaux, et qui se reconnaît au bruit caractéristique de son galop, d son nom[81]. Elle se perche sur des branches darbre pour se laisser tomber ensuite sur des promeneurs, les étrangler et les étouffer sous son poids[81].

Lubins

Les lubins, parfois nommés « lupins », sont des créatures charognardes mentionnées dans le folklore du centre de la France, ils rongent les os des trépassés et dégagent une haleine repoussante[82] Ils sont décrits comme des loups se tenant sur deux pattes et parlant entre eux leur propre langage, inconnu des hommes. Si un humain passe à leur portée sans les saluer, ils se mettent à quatre pattes et bondissent sur lui pour le dévorer. Seule une balle bénite peut les détruire mais dans le Berry, il suffit de montrer ces créatures du doigt pour les vaincre[82].

Meneur de loups

Les meneurs de loups sont mentionnés par Georges Sand dans les Légendes rustiques, ils sont également nommés « serreux de loups » ou « charmeurs de loups ». Présents en Auvergne, dans le Berry et dans le Morvan. Ils parlent le langage des loups et sont parfois décrits comme des sorciers, danciens loup-garous ou des meneurs de bandes de loup-garous. Ils charment les loups avec de la musique ou des formules magiques et les cachent pendant les battues[82],[71].

Article détaillé : Meneur de loups.

Folklore d'Europe centrale

Peau de loup gris yougoslave, comme mentionnée dans la légende du vulkodlak.

Vârcolac

Le vârcolac est une créature du folklore roumain qui possède différentes formes selon les traditions, il peut être un lycanthrope ou un gobelin. En roumain, ce nom dérive de vukodlak, вълк (vâlk)/вук (vuk), signifiant « loup » et dlaka, signifiant « fourrure », et décrit à lorigine un lycanthrope (Fourrure du loup littéralement). Dans certaines version (notamment au nord-ouest de la Bulgarie), il sagit dun démon loup qui avale occasionnellement la Lune et le Soleil, causant ainsi des éclipses comme le fait le loup Fenrir de la mythologie nordique[83]. Ce terme renvoie également à un mage ayant la capacité de se transformer en loup pour se camoufler, que les hommes craignent bien entendu. Dautres légendes le décrivent comme un fantôme, un vampire ou un lycanthrope, sous le nom de Vrykolakas.

Article connexe : Vrykolakas.

Pricolici

Le pricolici, donc létymologie est douteuse[84] mais pourrait-être issue du mot grec pour loup[85], est également issu du folklore roumain et a exclusivement la forme dun lycanthrope. La première mention dun pricolici date de 1716, dans un manuscrit latin sur lhistoire de la Moldavie, il est comparé au loup-garou français. Comme les strigoi, les pricolici sont des esprits morts qui reviennent à la vie pour faire du mal aux vivants, mais contrairement à ces derniers qui possèdent une apparence similaire à celle quils avaient avant de mourir, les pricolici ressemblent toujours à des loups ou des chiens. Il sagit essentiellement dhommes violents de leur vivant qui reviennent pour continuer leurs méfaits[85]. Emil Petro Vici découvrit les légendes sur le pricolici durant ses voyages en Roumanie pendant les années 1930. Il dit entre autres quun mort qui devient pricolici se nourrit ensuite de sa propre famille. Si le cadavre est exhumé, on découvre quil a du sang sur les lèvres. Pour protéger la personne victime dun pricoloci, il faut prendre un peu de ce sang et lui en donner à boire, ainsi, elle retrouvera la santé[86]. Les enfants qui ont été sevrés puis remis au sein deviennent des pricolici, ils font alors subir mille tourments à leur famille et plus particulièrement à leur mère[86].

Vulkodlac

Les vulkodlak sont issus du folklore serbe et ont lhabitude de se réunir chaque année, pendant les mois dhiver, pour enlever leurs peaux de loup et les accrocher dans les arbres. Ils attendent alors un autre vulkodlak et lui transmettent la peau pour le maudire à son tour et se libérer, car la peau est la source de leur malédiction[21].

Folklore d'Europe de l'est, asiatique et baltique

Dans une vieille saga héroïque tartare, Bürûh Kahn régnait sur six cent loups et passait une partie de son temps sous lapparence dun loup resplendissant comme de lor[12].

Tradition arménienne

Selon la tradition arménienne, certaines femmes coupables de péchés mortels sont condamnées à passer sept ans en forme de louves. Dans lun de ces contes, une femme condamnée est visitée par un esprit portant une peau de loup qui lui ordonne de la revêtir à son tour. Ce faisant, la jeune femme a une épouvantable envie de chair humaine peu de temps après. Elle fait de son mieux pour lutter contre sa nouvelle nature mais dévore chacun de ses propres enfants, puis les parents des enfants de sa famille, et, enfin, les enfants des étrangers. Lorsquelle erre seule la nuit, les portes et les serrures souvrent seuls à son approche. Quand arrive le matin, elle revient à sa forme humaine et enlève sa peau de loup. Dans ces contes, la transformation est généralement involontaire, mais il existe dautres versions les femmes peuvent se transformer à volonté[87].

Vseslav de Kiev

Un byline met en scène le Prince biélorusse du XIe, Vseslav de Kiev, considéré comme un lycanthrope capable de se déplacer à des vitesses surhumaines. Dans Le Dit de la campagne dIgor il est écrit que « Vseslav le prince jugeait les hommes ; en temps que prince, il faisait la loi dans les villes ; mais à la nuit tombée il rôdait sous la forme dun loup. Depuis Kiev il rôdait, et il atteignit Tmutorokan avant son équipage. Le passage du Grand Soleil, il latteignit et le franchit en rôdant comme un loup[88] ». Ce prince mourut en 1101.

Wawkalak, vourdalak, vlkodlak et bodark

Le wawkalak, également nommé vourdalak, bodark ou оборотень en Russie, est un homme victime de la colère du Diable et puni par une transformation en loup, puis renvoyé parmi les siens qui généralement le reconnaissent et le nourrissent. Contrairement à la plupart des lycanthropes, il nest pas mauvais de nature et ne sen prend jamais aux hommes, allant même jusquà leur lécher les mains pour leur témoigner son affection. En revanche, sa malédiction fait quil ne peut rester longtemps au même endroit et voyage de foyer en foyer puis de village en village[89]. Le vlkodlak se transforme lui aussi à cause de la magie dun autre, mais reste généralement à lécart des gens.

Oborot

Oborot signifie littéralement un transformé en russe. Pour le devenir, il faut chercher dans une forêt un arbre dont la cime se courbe vers le sol, le poignarder avec un petit couteau de cuivre et tourner autour en répétant des incantations. Loborot jaillit alors de larbre et sélance vers la forêt, changé en loup[90].

Vilkacis

Les vilkacis, Vilkatas ou Vilkatis, sont des lycanthropes communs aux folklores letton et lituanien. Vilkacis signifie littéralement « loup-garou aux yeux de loup ». Le flou demeure pour savoir sil sagit dune transformation physique ou de lâme dune personne qui prend possession dun corps de loup car les récits font états de personnes apparemment endormies qui « courent le garou », après quoi la personne se révèle être morte et lâme ne peut plus réintégrer sa demeure de chair. Les vilkacis ne sattaquent quaux animaux (particulièrement aux troupeaux) et jamais à lhomme, à loccasion, ils se montrent bienveillants ou apportent des trésors. Pour se changer en vilkacis, il suffit dattendre la pleine Lune et de se placer sous un arbre dont la cime est courbée vers le sol en formant un arc de cercle. Lautre méthode rapportées par les contes de fées lettons est plus traditionnelle, il sagit de revêtir une peau de loup et de prononcer une incantation. Au temps des procès de sorcellerie, il suffisait quune femme possède une peau de loup chez elle pour se voir accusée.

Contrairement à la plupart de ses cousins, le vilkacis ne guérit pas de ses blessures, en particulier mortelles. Il existe un teika (traduit par « récit » ou « mythe » en letton) un homme se transforme en vilkacis pour attaquer le troupeau de vaches dun baron. Blessé par un coup de feu, il meurt peu après. Dans le folklore letton, les femmes se transformeraient plus volontiers en vilkacis (elles sont nommées vilkatas). Pour cela, elles se déshabillent complètement et cachent leurs vêtement dans un lieu personne ne peut les trouver car si quelquun y touchait, la vilkatas ne peut pas réintégrer sa forme humaine pendant un certain temps (de un à neuf ans). Lorsque cela arrive, la vilkatas erre autour de sa maison, et si elle a un mari et des enfants, elle hurle et tente de se rapprocher deux. Les vilkacis sont parfois nommés « Dieva Suni », qui signifie Chiens de Dieu, mais on ne sait pas si Dieu désigne la divinité lettone Dieviņš ou le Dieu unique après lévangélisation du pays[91].

Folklore lituanien

Olaus Magnus parle des loup-garous lituaniens dans son Histoire des peuples septentrionaux. Les loup-garous sont très craints des populations et particulièrement actifs le soir de Noël, ils assiègent les maisons de ceux qui vivent au fond des bois avec une extrême fureur, défonçant les portes des habitations et des étables pour dévorer les hommes et les bêtes. Ils entrent aussi dans les celliers ils vident des baquets de bière et de cervoise, buvant tout leur saoul avant de les reposer les uns au-dessus des autres. Ils dorment généralement sur place avant de repartir, et si par malheur quelquun trébuche à lendroit même un loup-garou sest couché, cette personne risque de mourir au jour de lan et ne vivra pas un an de plus. Les loup-garous lituaniens sont généralement danciens seigneurs à qui la malédiction du loup-garou a été transmise : lorsquun lycanthrope lituanien veut affecter une autre personne, il prend un hanap ou une coupe de cervoise et trinque avec sa victime en prononçant une malédiction. Lorsque la personne qui a trinqué boit, elle acquiert le pouvoir de se changer en loup, généralement en se cachant dans une forêt ou au fond dune cave, et de redevenir humain à volonté[35].

Folklore des Amériques

Les Vikings ont peut-être transmis leurs légendes sur les lycanthropes aux tribus amérindiennes du Nord du continent américain pendant la colonisation viking des Amériques[21]. Chez les indiens Navajo, on retrouve la croyance concernant la peau de loup, comme en Europe. Des sorciers nommés « skin-walker » (littéralement « peau-marcheur »), sont mentionnés comme capables de se transformer en lanimal quils souhaitent par magie[28]. Les chaman amérindiens sont aussi parfois décrits comme capables de se faire habiter par lesprit du loup[47]. Les Navajos craignaient aussi des sorcières habillées de peaux de loups, nommées les Mai-cob[92].

Rougarou, folklore amérindien et acadien

Le Rougarou (parfois aussi nommé Roux-Ga-Roux, Rugaroo ou Rugaru) est mentionné par les communautés francophones des Laurentides européennes, les histoires mentionnant cette créature sont aussi variées que lorthographe de son nom mais elles sont toutes liées à la culture francophone de Louisiane, dérivées du loup-garou français et influencées par les croyances amérindiennes sur le wendigo. Cette créature hante les marais en Acadiane et autour de la Nouvelle-Orléans, éventuellement les champs et forêts des alentours. Selon le mythe le plus courant, le rougarou est humain durant la journée il fait bien attention de ne pas révéler sa malédiction de crainte dêtre tué. La nuit, il se transforme en humanoïde avec la tête dun loup (cynocéphale) et sa malédiction ne se termine que lorsquil verse le sang dune victime humaine[93]. Dautres contes décrivent le rougarou comme un cavalier sans tête ou comme une sorcière. Dans ces derniers, seule une sorcière peut être à lorigine du rougarou, soit en se transformant elle-même en loup, soit en maudissant quelquun[94]. Selon certaines version, une telle créature chasserait les catholiques qui briseraient le carême et quiconque brise le carême sept ans daffilée se voit transformé en loup-garou[24].

Lauteur Peter Matthiessen soutient que le rougarou est une légende proche de celle du géant cannibale wendigo. Alors que le Wendigo est à craindre, il note que le rougarou est considéré comme sacré et en accord avec mère nature, un peu comme dans les légendes à propos du Bigfoot aujourdhui[10].

Article détaillé : Rougarou.

Folklore québécois

Un conte québécois rapporté par Honoré Beaugrand mentionne la rencontre entre des navigateurs et un groupe de loup-garous près de Trois-rivières, le jour de la Toussaint. Les marins aperçurent une vingtaine de possédés aux yeux brillants comme des tisons, avec des têtes et des queues de loup, qui dansaient autour dun feu au milieu de sapins en découpant un corps humain. Cétait une ronde de loup-garous que le Diable avait réunis pour leur faire boire du sang de chrétien et leur faire manger de la viande fraîche. Le prêtre qui se trouvait à bord du navire demanda une branche de rameau bénit, un trèfle à quatre feuilles et deux balles trempées dans leau bénite pour sen débarrasser, mais le matelot qui lui apporta les objets omit le trèfle ainsi que de tremper les balles. Deux coups de feu partirent accompagné dun signe de croix, mais ils restèrent sans effet. Pour la seconde tentative, le fusil fut chargé avec un chapelet et le coup dispersa la meute[25].

Dans le même recueil, un prêtre parvient à couper la patte dun loup-garou qui lattaque et trouve une main de femme en tirant lobjet de sa besace un peu plus tard[25].

Loogaroo

Le loogaroo est un lycanthrope des Caraïbes, ayant pris cette apparence suite à un pacte avec le diable. Il est mentionné dès le XVIe siècle et résulte dune combinaison des croyances européennes et vodou[11]. Il peut quitter sa peau (en la laissant généralement sous l’« Arbre du Diable », arbre à cotton) avant de chasser ses proies afin den offrir le sang au démon[11]. Il a cependant des habitudes compulsives et compte sans cesse les grains de sable sur le sol. Ainsi un moyen de sen défendre est de laisser un tas de grains de riz sur le pas de sa porte en espérant que le Soleil se lève avant quil ait fini de les compter. À ce moment-, il devra retourner dans sa peau sans avoir eu loccasion dattaquer quelquun. Selon certains contes, on peut retirer la peau de larbre afin quil ne puisse la retrouver à son retour[11]. Cest un sorcier qui officie avec le prêtre vaudou. Il fait partie de la dualité sociale ordre/désordre quil faut assumer par des rites magiques.

-rouges

Le -rouges (« yeux rouges ») haïtien est un esprit lycanthrope qui peut posséder le corps des personnes pendant la nuit et les transformer malgré elles en lycanthropes cannibales[21]. Il essaie aussi de tromper les mères en les réveillant la nuit pour leur donner volontairement ses propres enfants et leur demander lautorisation demporter lenfant humain. La mère, généralement désorientée, doit répondre par oui ou par non[21]. Ils diffèrent des lycanthropes européens par leurs tentatives répétées pour transmettre la lycanthropie aux autres, à linstar des vampires qui répandent le vampirisme[21].

Lobisón

Dans les folklores galiciens, portugais et brésiliens, le septième enfant (généralement un garçon après six filles) est condamné à devenir un lycanthrope. Il sagit dun loup gris ou noir de la taille dun petit cheval, qui chasse la nuit sous la pleine Lune, de préférence du bétail plutôt que des personnes. Cette croyance sest étendue au nord de lArgentine les septièmes enfants étaient parfois abandonnés, offerts à ladoption ou tués, car leurs parents craignaient quils ne deviennent des lobisón (ou luisón). Une loi argentine de 1920 mit un terme aux abandons en précisant que tous les septièmes enfants avaient pour parrain le président[60].

Affaires et procès impliquant des lycanthropes

Pendaison dun loup-garou en Allemagne.
Arrêt de la cour de Dole condamnant Gilles Garnier comme loup-garou en 1574.

Les lycanthropes commencèrent à faire parler deux durant le Moyen-Âge, et jusquà notre époque moderne, les affaires impliquant la lycanthropie nont jamais cessé dexister.

Statut des lycanthropes jusqu'en 1700

Scepticisme chez les penseurs et les lettrés

Lhomme-loup en tant que métamorphose physique posa des problèmes par son côté merveilleux, et suscita une certaine incrédulité chez les penseurs et les lettrés depuis lantiquité grecque. Pline lAncien indiqua quil ne faut pas y croire[95] et le médecin grec Arétée assimilait déjà la lycanthropie à une maladie[42]. Le statut des loup-garous était de plus incompatible avec lenseignement de lÉglise catholique, en effet, si les loups étaient considérés comme des créatures nuisibles tout à fait naturelles, les loup-garous étaient vus comme une manifestation du démon. Or, la Bible ne donne aucune explication à leur propos et les théologiens furent donc forcés de la trouver eux-mêmes : en affirmant que le démon peut transformer les corps humains en celui dun loup grâce à des pouvoirs magiques, ils contredisaient lun des fondements de la religion chrétienne selon lequel Dieu seul possède le pouvoir de création[96].

Lexplication selon laquelle un démon ou un sorcier pouvait projeter son âme dans le corps dun loup fut également rejetée car il sagit dune altération de la réalité divine qui implique que le démon ou le sorcier possède des pouvoirs équivalents à ceux de Dieu[26]. Une explication développée au moyen-âge fut celle selon laquelle « le Diable est une illusion et Dieu seul peut réaliser de vrais miracles, mais les démons peuvent réaliser de faux miracles, faire paraitre présentes des choses inexistantes, faire apparaitre un objet sous une forme qui nest pas la sienne et cacher ce qui se trouve réellement pour faire croire à son absence[97] ». Thomas dAquin sest appuyé sur les textes dAugustin dHippone, qui disait dans La cité de Dieu que les métamorphoses sont des illusions du Diable qui naffectent ni le corps, ni lâme, mais le phantasticum, sorte d’« image fantomatique » de lhomme. La métamorphose en loup est donc décrite comme une illusion perçue par les sens[98].

Aux XVIe et XVIIe siècles, les sceptiques prenaient le risque dêtre qualifiés damis des sorciers. Jean Wier remet la lycanthropie en doute dans Praestigiis daemonum paru en 1564, tout comme Paulus Zacchias dans Quaestio medico-legales en 1651. Rapin, en 1661, fut témoin du phénomène de possession dAumone et conclut « Nihil a demone pauca a morbo multa ficta ». Le rôle des médecins dans les affaires de sorcellerie fut néanmoins très effacé.

Persécution des loup-garous et croyances

Malgré les interrogations, la croyance en la culpabilité des loup-garous demeura la norme jusquau début du XVIIIe siècle et les hommes suspectés de lycanthropie furent très sévèrement châtiés. Au XVe siècle, lempereur germanique Sigismond réunit un collège qui conclut à lexistence des loup-garous et autres sorciers. Aux XVIe et XVIIe siècles, les procès de lycanthropes furent très nombreux[19]. Certains ouvrages étaient parfois dune violence extrême contre les lycanthropes, comme le célèbre Malleus Maleficarum publié en 1486, qui constitue un véritable manuel de chasse aux loup-garous et aux sorcières. Le juriste Jean Bodin publia en 1580 le célèbre La démonomanie des sorciers traité ou la sorcellerie et réquisitoire contre les sorciers, maintes fois réédité et de même acabit. Cet ouvrage donne pour objectif la poursuite et le châtiment implacable de tous les coupables de sorcellerie, dont les lycanthropes bien entendu. Ils étaient haïs des inquisiteurs et lun des plus célèbres dentre eux, Henry Boguet eut à juger sur Saint-Claude neuf cas impliquant des loup-garous. Selon lui, le loup-garou était une manifestation directe de lintervention du Diable : Satan abandonnait le lycanthrope endormi dans un buisson et en faisait sortir un loup. Lanimal commettait alors tous les crimes qui hantaient lesprit du dormeur, en troublant son imagination au point « que la victime croit véritablement sêtre métamorphosée en loup et avoir couru la campagne en tuant hommes et bêtes »[99]. Bien que la réalité de la transformation physique soit ici remise en cause, le loup-garou était considéré comme responsable de ses actes, notamment du fait davoir pactisé avec le démon, acte impardonnable.

Quelques grands penseurs accusèrent aussi les lycanthropes de pactiser avec le démon, entre autres Jacob Horstius qui écrit dans De Aureo Dente que le Diable sattaque de préférence aux complexions mélancoliques et timides. En 1546, Paracelse décrit dans son De Natura les transformations en loup comme réelles, en 1585, Hermann Witekind sen prend à la sorcellerie dans Christlich bedenken und erinnerung von Zauberey et en 1632, Ambroise Paré décrit la lycanthropie et limpuissance masculine comme des œuvres du démon dans Des monstres et prodiges. Dautres auteurs moins connus abondent dans le même sens : Peucer dans Des divinations et Pierre Borel en 1674.

Au XVIe siècle, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance en un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, de nombreux rapports dattaques de loup-garous ainsi que près de 30 000 procès[17], le nombre de procès en Europe étant probablement proche de 100 000 mais selon Collin de Plancy, des dizaines de milliers dautres personnes soupçonnées de lycanthropie auraient péri, victime de la vindicte populaire et sans autre forme de procès[7]. Les populations rurales croyaient fortement à lexistence physique de ces « hommes-loups » qui ravageaient les campagnes et sattaquaient aux animaux comme aux être humains, ces croyances ont mené aux pires carnages lorsquun individu était reconnu comme loup-garou[18]. Dans certains cas, il y avait des preuves de meurtre et de cannibalisme contre les accusés, mais aucune dassociation avec les loups, dans dautres cas, les gens avaient simplement été terrifiés par des loups[17]. En Europe, XVe au XVIIIe siècle, les procès de loup-garous se multiplièrent et les coupables étaient brûlés vifs. Lorsquun villageois était soupçonné dêtre un loup-garou, il était généralement attrapé et écorché vif, car la légende voulait que les poils de loup se cachent sous sa peau[21], puis exécuté, quelquefois par pendaison, plus généralement sur le bûcher. Les accusés qui échappaient à lexécution furent probablement marqués à vie par le traumatisme de linterrogatoire[26].

Au début du XVIIe siècle, la sorcellerie fut condamnée par Jacques Ier dAngleterre, qui considérait les warwoolfes comme des victimes dune illusion provoquée par « une surabondance de nature mélancolique »[100]. En France, il faut attendre le 21 juillet 1682 et la clôture de la Chambre ardente pour que les procès de sorcellerie soient interdits[101].

Accusations et procès de lycanthropes

  • Le célèbre compagnon de Jeanne dArc, Gilles de Rais, surnommé Barbe bleue, fut entre autres crimes accusé de lycanthropie et dactes de barbarie. Il fut exécuté en 1440[102].
  • En 1521, Pierre Burgeot et Michel Verdun furent accusés dêtre des loup-garous par le prieur du couvent dominicain de Poligny, Jean Bodin. Le procès eut lieu à Besançon et attira une foule nombreuse. Les deux accusés furent déclarés coupables et brûlés vifs[19]. Leur portrait demeura affiché dans léglise locale pour rappeler ce que les hommes sont susceptibles de faire sous linfluence du démon[26].
  • En 1541, à Pavia, en Italie, un fermier passait pour avoir déchiqueté un grand nombre de personnes avec ses dents, sous forme de loup. Après sa capture, il affirma que lunique différence entre un véritable loup et lui résidait dans la fourrure, qui pousse vers lextérieur chez le loup et vers lintérieur chez lui[103].
  • En 1542, cent cinquante loup-garous se réunirent sur une place de Constantinople selon Henry Boguet[19].
  • En automne 1573, alors quune terrible famine sévissait, les villageois de la Dole furent terrorisés par des crimes commis sur des enfants retrouvés déchiquetés et dévorés. Il y avait des preuves dattaques par des loups mais aucune contre un être humain. Suite à une autorisation du Parlement dolois de « sassembler avec épées, hallebardes, piques, arquebuses et autres bâtons », les soupçons se portent sur Gilles Garnier, un marginal qui vivait avec sa femme en pleine forêt à lermitage Saint-Bonnot. Il fut conduit par un groupe dhabitants au tribunal de Dole. Après ses aveux, les minutes du tribunal du 18 janvier 1574 précisèrent le verdict : « Gilles Garnier, tombé en sorcellerie, ayant pris et occis plusieurs enfants de 6 à 12 ans tant avec ses mains semblant pattes quavec ses dents, la Cour le condamne à être aujourdhui trainé à lenvers sur une claie depuis la conciergerie de Dole jusquau tertre de ce lieu et y être brûlé vif… »[104]. Lun de ses chefs daccusation était davoir commis cet acte un vendredi, jour la consommation de viande est interdite[19].
  • En 1584, Pierre Gandillon et son fils Georges furent arrêtés et accusés davoir assassiné et dévoré de nombreux adolescents sous linfluence dun onguent dont ils sétaient enduit le corps. La dégénérescence avait modifié leur apparence, ils se déplaçaient à quatre pattes, avaient des ongles épais, durcis par lâge et aiguisés comme des griffes[26].
  • En 1589 eut lieu le procès et la mise à mort de Peter Stumbb, célèbre tueur en série allemand pratiquant le cannibalisme. Il était connu sous le nom de loup-garou de Bedburg. Lors de son procès, il a clamé que le diable lui avait donné une ceinture magique qui lui a permis de se métamorphoser dans « la similarité dun loup, avide, fort de voracité et puissant, avec de grands yeux larges qui miroitaient comme le feu dans la nuit, une bouche grande et large avec des dents pointues, un corps énorme, et des pattes puissantes. »[105].
  • En 1598, dans la vallée de la Loire, Jacques Rollet, un simple desprit qui se prenait pour un loup, fut découvert à proximité du cadavre ensanglanté dun jeune garçon de 15 ans[17]. Il était connu sous le nom de loup-garou de Caude. Selon les témoignages, il avait fuit le lieu de son forfait et fut retrouvé à moitié nu dans les bois. Ses longs cheveux et sa grande barbe étaient emmêlés, ses mains couvertes de sang serraient encore des morceaux de chair. Pendant son jugement, il raconta quil avait assassiné des juges, des avocats et des baillis en précisant que la chair de ces derniers était dure et insipide. La cour lavait condamné à mort mais il fut considéré comme mentalement déficient et fut interné dans un asile il resta deux ans[26].
  • Le cas non daté dun tailleur sadique est rapporté. Il errait déguisé en loup dans les forêts au crépuscule, et sattaquait plus particulièrement aux jeunes et aux enfants pour leur ouvrir la gorge. Il en attirait dautres dans son échoppe, les frappait et leur tranchait le cou avant de les découper comme de la viande de boucherie. Il mourut sans manifester de remords et le compte rendu du procès aurait été si horrible que la cour préféra ne pas le conserver, ordonnant sa destruction[26].
  • En 1603, Jean Grenier dAquitaire, un enfant de treize ou quatorze ans, fut accusé dêtre un loup-garou. Mentalement déficient et physiquement retardé, il fut néanmoins considéré comme responsable de disparitions denfants, dont celle dun nourrisson dans son berceau. Après son arrestation, il admit avoir dévoré quinze enfants et se dit fils dun prêtre. En réalité, son père était un valet de ferme qui lavait souvent battu et pour lui échapper, Jean sétait enfui, livré à lui-même, il pratiqua occasionnellement le métier de vacher, se livra à la mendicité et vécut dune manière totalement sauvage. Le juge prit en compte son âge et ses déficiences, et ordonna son internement à vie dans un cloitre. Sept ans plus tard, Pierre de Lancre lui rendit visite et Jean Grenier était squelettique, ses yeux enfoncés brûlaient dune lueur inquiétante, ses mains ressemblaient à des serres aux ongles recourbés, ses dents étaient longues et pointues. Il imitait les loups, se déplaçait à quatre pattes et avec agilité. Il avait toujours refusé de salimenter normalement et préférait dévorer des immondices. Une année après cette visite, Jean Grenier mourut en laissant le souvenir impérissable de lenfant-loup[26].
  • Ce dernier cas modifia lattitude des juges sur les affaires de loups-garous mais en France, il faudra attendre lédit de 1682 pour que les procès et les tortures qui en découlent soient interdits[19].
  • En 1692, à Jurgenburg en Lituanie, une exception notable à lassociation de lycanthropie et du Diable est relatée par un dénommé Thiess. Il témoigna sous serment que lui et dautres loups-garous étaient les chiens de chasse de Dieu, affirma quils étaient des guerriers revenus de lEnfer ils firent la bataille contre les sorcières et les démons. Leurs efforts auraient contribué à ce que le Diable et ses séides ne lemportent pas. Thiess fut ferme dans ses affirmations, selon lui, les lycanthropes dAllemagne et de Russie participèrent également à la bataille contre les serviteurs du diable en Enfer. Il insista sur le fait que lorsque des lycanthropes mourraient, leurs âmes étaient accueillies au ciel en récompense de leurs services. Thiess fut finalement condamné à dix coups de fouet pour idolâtrie et croyances superstitieuses[106].

Affaires modernes

Au cours du XVIIe siècle, les explications des médecins au sujet de la lycanthropie clinique mirent un terme à la plupart des tortures et mises à mort, toutefois, la population demeura longtemps effrayée et préféra les explications magiques[26]. De nombreux cas dattaques danimaux sur des troupeau ou, plus rarement, des hommes, firent ressurgir la légende du loup-garou à lépoque moderne. À notre époque, une expérience tentée récemment par la Fox Broadcasting Company, qui avait créé un numéro de téléphone pour signaler la présence de lycanthropes, prouve quencore aujourdhui, on trouve des personnes qui se prennent pour des loup-garous et croient aux transformations physiques en loup[26].

  • En 1764, la bête du Gévaudan terrorisa lactuelle Lozère. La créature donna naissance à de nombreuses théories et fut parfois décrite comme un loup géant voire un loup-garou[107],[108].
  • En 1766, la « bête de Sarlat », à Sarlat en Dordogne, fit une quinzaine de victimes[109].
  • Au milieu du XIXe, la plus belle fille dun petit village situé le long de la Vistule, en Pologne, fut enlevée par ce qui semblait être un loup-garou[110].
  • En 1887, en Saskatchewan au Canada, un coyote fut abattu avec une balle en or, lobjet fut extrait du corps de lanimal et lhistoire rapportée en 1940 par des mineurs à lécrivain Ed Bodin[28].
  • En 1899, en Pennsylvanie, un vieil homme sympathique passait pour être un loup-garou. Il mourut dans un lieu désormais connu comme « die Woolfmans grob[28] ».
  • Avant la Première Guerre mondiale, trois loup-garous étaient censés hanter les Ardennes belges[110].
  • À la même époque, en Écosse, la rumeur publique accusait un berger des environs dInverness dêtre un loup-garou[110].
  • En 1925, un jeune garçon dun petit village alsacien proche de Strasbourg fut accusé dêtre un loup-garou[60].
  • En 1930, ce qui semblait être un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine[17].
  • En 1946, une bête mystérieuse présentant toutes les caractéristiques dun loup-garou terrorisa une réserve Navajo, en Amérique du Nord[17].
  • En 1946 et 1947, laffaire de la « bête du Valais », en Suisse, ne fut jamais élucidée[18].
  • En 1949, à Rome, la police enquêter sur un étrange cas de lycanthropie : tous les mois, à la pleine Lune, lun des citoyens de cette ville était en proie à dinquiétantes hallucinations et poussait des hurlements sinistres[17].
  • En 1957, des loup-garous sattaquèrent aux pensionnaires dun foyer dinfirmières à Singapour. La police recueillit le témoignage dune des infirmières sur lîle principale, qui se réveilla pour voir « un horrible visage, avec des poils qui atteignaient larête du nez, et de longs crocs proéminents ». Le mystère na jamais été résolu[17].
  • En 1975, les journaux anglais rapportèrent la tragique histoire dun jeune homme de dix-sept ans, originaire du village dEccles Hall, qui se croyait sur le point de se transformer en loup-garou. Pour mettre un terme à ses souffrances, il se plongea un couteau à cran darrêt dans le cœur. Une enquête fut ouverte après sa mort et lun de ses compagnons de travail révéla que le malheureux avait téléphoné avant son geste fatal en disant « Que son visage et ses mains changeaient de couleur et quil était en train de devenir un loup-garou[17] ».
  • En 1975 et 1976, la bête des Vosges égorgea des bêtes domestiques et ne fut jamais identifiée. Elle réapparut en 1994 et égorgea quatre-vingt animaux[111],[18].
  • En 1978 au sud du Brésil, une petite collégienne de seize ans, Rosario do Sul, était en proie à des visions démoniaques et prétendait que lesprit dun loup féroce sétait emparé delle[17].
  • En 1982, laffaire de la « bête de Noth », dans la Creuse, ne fut jamais élucidée[112].
  • En 1988, près de Wittlich, en Allemagne, une créature « semblable à un chien » passa les alarmes dune base militaire, franchit le mur denceinte en se dressant sur ses pattes. Les chiens de la base refusèrent de la prendre en chasse[28].
  • En 2003, un homme est poursuivi pour avoir massacré son épouse à coups de couteau. Ses déclarations insolites tenus devant le tribunal criminel de Lausanne, en Suisse furent : « Jai vu ses canines pousser. Elles dégageaient une odeur étrange. Comme celle dun loup-garou ». Laccusé a conservé « un contact avec la réalité », indiqua de son côté lexpert psychiatrique[113].

Origines des légendes de lycanthropes

Taille comparée entre une empreinte de loup et une main humaine dans la neige.

Le débat sur lorigine des lycanthropes dure depuis des centaines dannées et voit saffronter des théories très diverses qui impliquent à la fois des théologiens, des anthropologues, des enquêteurs, des médecins, des occultistes et des spécialistes du loup. Bien que les attaques de loups, les berserkers, les symptômes de maladies, de troubles psychiatriques et dabus de drogues expliquent largement les légendes de lycanthropes, il reste une part de mystère dans luniversalité de ce mythe et le fait quencore aujourdhui, la croyance dans la métamorphose physique et la possession demeure largement répandue.

Lanthropologue Robert Eisler attire lattention sur le fait que de nombreux noms tribaux indo-européens ainsi que quelques noms de famille modernes signifient « loup » ou « homme-loup ». Largument est que la transition européenne de la cueillette de fruits à la chasse fut un processus conscient, accompagné dun bouleversement émotionnel qui reste gravé dans le subconscient de lhumanité. On retrouverait les traces de ce bouleversement à travers la superstition et la croyance aux lycanthropes[114].

Lhomme a toujours été fasciné par le loup, animal de meute et principal prédateur des régions dEurope occidentale[18]. Le loup incarne symboliquement la face sombre de lespèce humaine, la cruauté de lhomme livré à lui-même, et de lhomme libre des contraintes que la civilisation tente de lui imposer[18]. Plus tard, les théoriciens de lécole pessimiste anglo-saxonne magnifient cette énergie carnassière de l’« humaine nature[18] ».

Loups mangeurs d'hommes

La bête du Gévaudan dévorant une femme.
La bête du Gévaudan dans limagerie populaire.

Les loups mangeurs dhommes sont attestés depuis lAntiquité. Ainsi, jusquau XXe siècle, les attaques de loups sur lhomme étaient occasionnelles, mais généralisées et caractéristiques de la vie en Europe[115]. Contrairement au loup-garou qui est généralement décrit comme un tueur solitaire, le loup est un animal de meute qui sattaque en priorité aux proies les plus faibles ou les plus faciles[116]. Les registres paroissiaux donnent de longues listes des loups sattaqueraient plus particulièrement aux femmes et aux enfants. En France, près de 1 600 actes de décès concernant la période qui va de 1580 à 1840 ont été rassemblés, pour lesquels le rédacteur incrimine le loup ou une bête carnivore[117]. Le cas des loups enragés est particulier car ils sattaqueraient alors plus volontiers à lhomme, en portant leurs attaques à la tête de leurs victimes, contrairement aux loups sains qui procèdent par égorgement ou par étranglement[118]. Les loups ne mangent jamais la tête ni la peau des animaux quils prennent[118]. Sur les 1 600 décès attribués aux loups entre 1580 et 1840, 1 165 seraient imputables à des loups indemnes et environ 400 seraient attribués à des loups enragés. Cependant, ces informations sont à nuancer du fait de la confusion possible entre une attaque de loup et de chien sauvage ainsi quau climat de peur du loup à lépoque. Il était inévitable que le loup, prédateur le plus redouté dEurope, devienne une créature du mal dans les folklores. Cette théorie est corroborée par le fait que dans les zones géographiques les loups son absents, dautres prédateurs se retrouvent au centre de légendes thérianthropes, comme la hyène en Afrique, le tigre en Inde[21], le puma (runa uturunco)[119],[120], et le jaguar (yaguaraté-abá ou tigre-capiango)[121],[122] en Amérique du Sud. De nombreuses attaques de loups sont encore recensées dans les zones rurales de Roumanie. Les animaux sont décrits comme anormalement grands, attaquant silencieusement des personnes solitaires qui ne sy attendent pas. Ces victimes assurent quil ne sagit pas de loups ordinaires, même aujourdhui à lépoque moderne.

Articles connexes : Loup et Bête du Gévaudan.

Diabolisation du loup par les autorités chrétiennes

Les mythes, légendes et folklores impliquant des loups comme forces positives sont presque essentiellement issus de traditions dites païennes, donc opposées à la culture chrétienne, quil sagisse des deux loups Geri et Freki qui accompagnent Odin dans la mythologie nordique, de ceux de Lug dans la mythologie celte, de la louve qui allaita Romulus et Rémus ou encore les Turcs et les Mongols qui se disaient descendants de la race des loups. Cette particularité a pu contribuer à faire du loup-garou une créature diabolisée par les autorités chrétiennes. De plus, pour les habitants des campagnes dans une Europe en pleine expansion démographique et en phase de défrichement massif, le loup passait pour un envoyé du Diable, on comprend facilement pourquoi les autorités religieuses de lépoque se mirent à le diaboliser et à prôner son extermination[123].

Berserk : guerriers-ours ou guerriers-loups

Guerriers berserkir sur lune des matrices de Torslunda.

Les guerriers berserkir ont une réalité historique puisquils sont mentionnés non seulement dans les sagas mythologiques, mais aussi dans des documents historiques[124]. Dans les sagas, ils étaient censés prendre pour compagnes des femmes-louves nommées vargynfur et porter des chemises en peau de loup (d le nom úlfhedhnar - qui porte une pelisse de loup[57]). Ils partaient à lassaut en poussant des cris de bêtes et des hurlements de loups[52], leurs adversaires se croyaient ainsi en face de guerriers mi-hommes mi-bêtes. Daprès lEdda de Snorri, les Berserker allaient au combat sans cotte de maille, enragés comme des chiens ou des loups, en mordant leur bouclier, forts comme des ours ou des taureaux. Ils tuaient et ni le feu ni le fer navaient de prise sur eux[125]. Ils entraient dans cette fureur guerrière appelée Bärenhaftigkeit lors des combats, il sagissait dune frénésie sacrée[Note 7] et ces guerriers étaient des combattants délite[57]. Leur extase pouvait être due à la consommation de psychotropes ou à des rituels chamaniques, elle décuplait leur force et les rendait insensibles à la douleur[52]. Les guerriers berserkir pourraient avoir marqué les populations de lépoque et contribué à répandre la légende des lycanthropes.

Article connexe : Berserk.

Tueurs en série

De nombreux auteurs ont associé lorigine des légendes du vampire et du lycanthrope aux meurtres en série pour lesquels il fallait trouver une explication à des époques moins rationnelles. Cette théorie est accréditée par le fait que les tueurs en série modernes sadonnent parfois au cannibalisme, aux mutilations et aux attaques cycliques[103].

Article connexe : Tueur en série.

Étiologie des lycanthropes

Plusieurs symptômes maladifs peuvent aussi avoir laissé croire quune personne était atteinte de lycanthropie dans le sens elle se transformait en loup et se nourrissait dêtres humains. Dans le domaine de la psychiatrie, penser que son corps se transforme en celui dun animal (un loup ou autre) est un symptôme de maladie psychiatrique. Certaines théories ésotériques se sont également développés en sinspirant des croyances nordiques anciennes à propos de la Fylgja et de hamr, lâme animale, et des personnes souffrant du syndrome de Down ont parfois été citées comme pouvant être à lorigine du mythe des lycanthropes[92].

Lycanthropie clinique

Un loup.

La lycanthropie passa peu à peu du statut de transformation physique réelle a celui de maladie psychiatrique et de nombreuses explications furent avancées au fil des siècles. Les Latins nommaient la lycanthropie « mélancolie, rage lupine, insania lupina ou folie louvière ». Les lycanthropies cliniques sont probablement à lorigine de nombreux aveux lors de procès de loup-garous.

Jean Wier (1515-1588), médecin des Pays-Bas, explique la lycanthropie comme un phénomène imaginaire et maladif[126]. Il décrit ainsi les malades qui en sont atteints : ils sont pâles, ont les yeux enfoncés et la langue fort sèche[126]. Certains chercheurs affirmèrent aussi que la lycanthropie clinique était due à un excès de mélancolie ou un déséquilibre des humeurs, cest-à-dire des fluides qui circulaient dans le corps[26]. Selon les médecins, cette mélancolie pouvait provoquer des hallucinations et des fantasmes jusquà conduire à la folie. On recommandait de soigner les lycanthropes avec des bains, des purgations, des saignées et un régime, ou encore de leur enduire les narines dopium. En 1621, Robert Burton associa la lycanthropie à une forme de démence due à linfluence de magiciens et de sorcières, un déséquilibre du régime alimentaire, une atmosphère délétère et un manque de sommeil ou dexercice[127],[45] Deux siècles plus tard, Collin de Plancy, dans son Dictionnaire infernal, publié en 1818, définit la lycanthropie comme une « maladie qui, dans les siècles lon ne voyait partout que démons, sorcelleries et maléfices, troublait limagination des cerveaux faibles, au point quils se croyaient métamorphosés en loup-garous, et se conduisaient en conséquence. Les mélancoliques étaient plus que les autres disposés à devenir lycanthropes, cest-à-dire hommes loups. »[7].

Une affaire implique un homme de trente-sept ans qui hurlait à la Lune, dormait dans des cimetières et sallongeait au milieu dautoroutes fréquentées. Il sétait laissé pousser les cheveux et la barbe mais ne consommait ni drogues ni alcool. Il avait lâge mental dun enfant de huit à dix ans. Une biopsie de son cerveau révéla un tissu cérébral détérioré, il fut finalement soigné mais resta mentalement déficient[26].

Vers 1977, une femme de quarante-neuf ans se prenait pour une louve et en adoptait le comportement. Elle faisait des rêves érotiques elle se livrait à des orgies avec dautres femmes, accompagnée dun loup dont elle sentait « le fascinant regard rivé sur elle et le souffle tiède sur sa nuque la nuit ». Elle ne put résister longtemps à ses pulsions et lors dune réunion de famille, elle se déshabilla complètement et se mit à quatre pattes devant sa propre mère, dans la position dune louve en chaleur. Le lendemain soir, elle grogna pendant deux heures et lacéra son lit conjugal avec ses ongles et ses dents après avoir eu des relations sexuelles avec son mari. Selon elle, « le Diable avait pris possession de son corps et lavait transformée en animal ». Elle suivit une longue psychothérapie et connut plusieurs rechutes elle était en proie à une forte excitation sexuelle et une envie de tuer, notamment pendant les pleines Lunes. Les médecins qui la soignèrent notèrent une schizophrénie, un syndrome cérébral organique accompagné de psychose, une réaction dépressive psychotique, une névrose hystérique de type dissociatif, une psychose maniaco-dépressive et une épilepsie psychomotrice[128].

Article détaillé : Lycanthropie clinique.

Psychotropes et hallucinogènes

Les effets toxiques de certaines plantes hallucinogènes et les céréales infectées par un champignon pourraient avoir convaincu de nombreuses personnes quelles sétaient transformées en loups. Les médecins prescrivaient autrefois la belladone hallucinogène, ou morelle noire, contre les maux de tête et dautres affections. Cependant, si elle est prise en trop grands quantité ou mélangée à un baume, cette drogue provoque des hallucinations. Au moyen-âge, le blé qui servait à faire le pain était souvent infecté par lergot de seigle, un champignon alcalin qui a des effets hallucinatoires comparables à ceux du LSD et provoque lergotisme[26].

Les voirloups du pays dOthe pourraient acquérir le comportement danimaux et altérer la perception de leurs victimes avec la datura stramoine[Note 8].

La lycanthropie clinique semble être accentuée ou même due à labsorption de certaines drogues hallucinogènes. Des affaires impliquant la légende du loup-garou sont liées à labsorption de végétaux aux propriétés psychotropes, ainsi, un soldat américain de vingt ans se prit pour un loup-garou après avoir absorbé du LSD et de la strychnine pendant quil se trouvait dans une forêt en Allemagne. Il prétendit avoir vu pousser une fourrure sur ses mains et sur son visage et ne put résister à lenvie de chasser et dattraper des lièvres vivants pour les dévorer. Il erra ainsi plusieurs jours durant avant de revenir à sa caserne il subit une désintoxication progressive et se fit prescrire une thérapie de neuf mois, pendant laquelle il affirmait entendre des voix désincarnées et avoir des visions sataniques. Il affirmait être possédé par le démon et avoir des pouvoirs extraordinaires. Ses hallucinations sapparentaient à une « psychose schizophrénique ou toxique aiguë ». La thérapie restant sans effets, il fut redirigé vers une clinique de jour mais après deux visites, il interrompit le traitement et disparut[129],[26].

En 1951, à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, 50 personnes furent hospitalisées et 7 dentre elles moururent empoisonnées par du pain qui aurait été infecté par lergot de seigle. Les victimes eurent dhorribles visions et se crurent attaquées par des tigres et des serpents, elles se croyaient transformées en bêtes sauvages[130].

Articles connexes : Ergotisme et Hallucinogène.

Rage

Un édit de larchevêque dYork, daté de 766, dit que : « si un loup attaque quelque troupeau et quun animal ainsi attaqué en meurt, il est interdit aux chrétiens den consommer la viande[26] ». On ignore si cet édit a un rapport avec le mythe du loup-garou mais les symptômes de la rage (excitation incontrôlable, salivation abondante, incapacité à boire…) présentent en effet des points communs remarquables avec la description des lycanthropes dans les légendes. Cette maladie affectant le système nerveux central fut principalement véhiculée par les loups, les chiens et les renards, et être mordu par un loup enragé pourrait effectivement, de ce point de vue, changer la victime en homme-loup[21]. Toutefois, il nest pas fait état de transmissions de lycanthropies par morsures dans les légendes anciennes, lidée nayant été développée que très récemment[21].

Article détaillé : Rage.

Hypertrichose

Lhypertrichose est une maladie qui se manifeste par lapparition dune pilosité excessive sur tout le corps, que ce soit chez la femme ou chez lhomme. Bien que le nombre de cas observés soit très rare, on peut supposer que dans le passé, les personnes atteintes étaient stigmatisées et prises pour des bêtes[131].

Article détaillé : Hypertrichose.

Porphyrie

Article détaillé : Porphyrie.

La porphyrie est une maladie génétique rare qui se caractérise par une surabondance de porphyrines dans lorganisme, précurseurs de lhème, qui conduit à un déficit pigmentaire dans les cellules des globules rouges. Ce dérèglement saccompagne de symptômes extérieurs qui ont sans doute laissé penser à des cas de lycanthropie ou de vampirisme : coloration des dents et des ongles en rouge, nécrose des gencives faisant ressortir les dents, croissance rapide des cheveux, forte photosensibilité qui provoque des douleurs à chaque exposition à la lumière du jour et condamne les malades à vivre dans lobscurité, etc. Lévolution de la maladie rend lapparence de la victime de plus en plus effrayante, la peau se décolore, la pilosité augmente, des lésions cutanées attaquent le cartilage et les os en atteignant fortement le nez, les oreilles, les paupières et les doigts. De plus, cette maladie est souvent accompagnée de troubles mentaux, hystérie, délire, et psychose maniaco-dépressive. La porphyrie se transmet génétiquement et des cas nombreux de lycanthropie peuvent avoir été mentionnés en des lieux précis, à lépoque la médecine nexistait pas encore, les victimes devenaient des parias et des bouc émissaires, leur transformation physique étant attribué à lintervention des forces démoniaques[132],[133],[Note 9].

Expériences chamaniques et Voyage astral

Représentation dun voyage astral. Le phénomène de répercussion fait que les blessures infligées au corps astral sous sa forme de loup se retrouvent sur le corps humain.

Selon Claude Lecouteux, la croyance aux lycanthropes est liée à celle des voyages de lâme dont elle ne représente quun cas particulier. Dans la mythologie nordique, hamr, « la peau », est une des formes que peut prendre lâme, celle-ci pouvant en avoir plusieurs. Elle est précisément la forme interne qui épouse intimement lenveloppe corporelle. La manifestation de lhamr s'accompagne dun accroissement de force, peut prendre laspect dun animal et se jouer des distances et des obstacles. Le changement de forme, « tandis que lindividu tombe en léthargie », est « un point qui rappelle exactement la transe pendant laquelle lesprit du chaman visite lautre monde et entre en communication avec les esprits quil interroge[134] ».

Selon Régis Boyer, le Hugr de la tradition scandinave est un principe actif universel qui peut parfois être capté par des gens malveillants pour produire des effets nuisibles. Cest ainsi que dans la Saga de Thórdr hredha, un homme voit en rêve dix-huit loups qui sont en fait le « hugr de loup » de ses ennemis, cest-à-dire le « mauvais hugr ».

On trouve mention dans les très anciens rites païens issus de sociétés traditionnelles, notamment amérindiennes et chez les anciens celtes, dhommes-loups revêtus de peaux et coiffés de la tête de cet animal. Il ne sagissait pas, dans ce cas, de lycanthropes, mais dun chamane à la fois sorcier et guérisseur, capable de communiquer avec les esprits et, entre autres, celui du loup[47].

Au XIXe siècle, Eliphas Lévi rejette la « manie furieuse » et les théories de la médecine pour expliquer la lycanthropie par lexistence dun corps sidéral, ou corps-fantôme qui agit en tant que médiateur entre lâme et un organisme matériel. « Ainsi, chez un homme dont linstinct est sauvage et sanguinaire, son fantôme errera vers lextérieur sous la forme dun loup, alors quil dort paisiblement chez lui, rêvant quil est un vrai loup[135]. » La lycanthropie sexpliquait par une expérience extrasensorielle, le corps humain était sujet à des influences magnétiques et nerveuses et recevait les blessures reçues sur la projection de lui-même[135]. Plusieurs théosophes étudièrent les phénomènes parapsychiques et proposèrent des théories similaires, selon Charles Webster Leadbeater, le doublement des blessures était le résultat dune projection astrale dirigée par la personne blessée, et le transfert de blessure vers le corps matériel sappelait répercussion. Les entités astrales seraient capables de matérialiser le corps astral dune personne violente et brutale pour le contrôler, le transformer en loup ou en autre animal et le propulser dans une course frénétique[136].

Au XXe siècle, lexorciste et voyante britannique Rose Gladden pensait également que le voyage astral pouvait expliquer lactivité des loup-garous. « Supposons que je sois une personne cruelle, tirant plaisir de choses horribles dans la vie. Si je projetais mon corps astral à lextérieur de mon corps matériel, tout le mal environnant pourrait entrer en moi. Et il se saisirait de ma projection astrale ou de mon double. Je serais alors transformée en loup ou en un autre animal féroce. Les forces du mal se matérialisent mieux dans le genre humain - en la personne dun homme mauvais - que dans un vide nébuleux. Les lycanthropes sont les manifestations les plus néfastes de toute lhumanité »[26].

Articles connexes : Chamanisme et Voyage astral.

Lycanthropes dans la fiction

Représentation moderne dun Lobo hechizado dans le folklore de Castille.

Les lycanthropes sont des personnages de fiction récurrents, présents dans toutes les formes dart modernes.

Littérature

Les contes à propos de loup-garous sont fréquents dans la littérature médiévale et surtout influencés par les textes grecs. Parmi les œuvres anciennes, le Scapin de Molière se transforme parfois en loup garou pour échapper aux pièges qui le menacent et Miguel de Cervantès mentionne le loup-garou dans Les Travaux de Persille et Sigismonde[137]. Dans La Duchesse dAmalfi de John Webster, lun des personnages, Ferdinand, a des accès de lycanthropie : il déterre des cadavres, hurle à mort, et sa fourrure est cachée sous sa peau. Cet ancien texte est lun des premiers à mentionner la lycanthropie comme une maladie[138]. En 1859, lœuvre dErckmann-Chatrian, Hughes-le-loup, fait référence au loup-garou. Parmi les oeuvres contemporaines, le roman poétique Le Loup Garou de Roger Vitrac, écrit en 1938, mêle la violence à lhumour noir et lhumour rose.

Dans le roman Un roi sans divertissement de Jean Giono, publié pour la première fois en 1947, un tueur en série sévit en hiver dans un village de montagne en perpétrant ses meurtres à la manière dun loup. Dès le début du récit, la figure du loup-garou est explicitement évoquée[139]. La même année, Boris Vian raconte, dans Le Loup-garou, la vie dun loup condamné à se transformer en homme lors des nuits de pleine Lune[140]. Hermann Löns parle dans Le Loup-Garou dune confrérie secrète qui sidentifie aux lycanthropes pour se défendre des pillards. Dans les enquêtes de Kay Scarpetta, Patricia Cornwell met en scène un loup-garou sous le nom de Jean-Baptiste Chandonne. Wolfendieu ou diable de Whitley Strieber met en scène un loup-garou, en 1982.

Claude Seignolle a abondamment traité du loup-garou, notamment dans Le Gâloup en 1960 et Comme une odeur de loup en 1966.

Dans le domaine de la fantasy, J. R. R. Tolkien mentionne ses loup-garous comme des créatures féroces possédées par des esprits terrifiants qui parcouraient le Beleriand durant le Premier Age. Ils sont au service de Sauron, alors grand lieutenant et le plus terrible des serviteurs de Morgoth, que lon appelait aussi le Seigneur des Loup-garous.

Dans la saga Harry Potter, la question des loup-garous est abordée à partir du troisième tome, dans lequel un professeur de lécole Poudlard, Remus Lupin, est un loup garou, qui tente de se faire accepter parmi les humains malgré sa malédiction. À partir du tome 5, on entend parler de Fenrir Greyback, le loup-garou qui a provoqué la transformation de Lupin. Greyback, au contraire de Lupin, encourage les loup-garous à vivre hors de la civilisation et à mordre autant dhumains que possible pour se renforcer en tant quorganisation.

Dans la saga Twilight, ou Saga du désir interdit de Stephenie Meyer, les loup-garous sont dotés dune force phénoménale, qui leur permet de se mesurer aux vampires du même univers de fiction. Ils se transforment à volonté et restent guidés par leur conscience humaine quand ils sont sous cette forme, quoiquils puissent se transformer et perdre le contrôle deux-mêmes sous leffet de la colère. Ils restent largement plus forts que des humains ordinaires quand ils ont leur forme humaine, et ont de nombreux attributs inédits (transmission de pensée, uniquement entre eux, par exemple). Il sagit dAmérindiens quileutes, leurs légendes expliquant leur transformation par les facultés magiques de leurs ancêtres[141]. Certains personnages de la saga signalent quils ont connaissance de loup-garous qui, eux, ne se transforment quà la pleine Lune, et préfèrent réserver lexpression « loup-garou » à ces « enfants de la Lune », et appeler les Amérindiens des « métamorphes ». Dans les deux cas, les loup-garous sont les ennemis naturels des vampires[142].

Parmi les œuvres fantastique et dhorreur, on trouve des loups-garou dans plusieurs romans de Stephen King : LAnnée du loup-garou les apparitions de la bête coïncident avec les dates symboliques du calendrier américain (Independence Day, Thanksgiving), dont est tiré le film Peur Bleue, ainsi que dans Le Talisman. Laurell K. Hamilton met en scène Anita Blake dans une série de romans la jeune femme vit dans une Amérique la population cohabite avec des vampires, des loups-garous et dautres monstres qui ont, pour certains, acquis une existence légale. Le roman Les loups de la pleine lune dÉdouard Brasey, écrit en 2005, raconte les mésaventures dun voyageur qui ségare dans une forêt sombre et se réfugie dans un manoir. Les relations érotiques et le mécanisme de la possession sont détaillés[143].

Lauteur Fred Vargas met aussi la lycanthropie au centre de son livre intitulé Lhomme à lenvers. Le titre fait référence à lune des caractéristiques qui serait propre aux loups-garous ; celle dêtre sous forme humaine, totalement glabre et davoir leur pilosité « à lintérieur ».

La bande dessinée Le Chasseur de Voirloups raconte les aventures dun homme mandaté par le gouvernement français pour enquêter sur une secte du Pays dOthe dont les adeptes se déguisent en hommes-loups. Les membres de la secte napprécient pas cette incursion dans leurs activités. À la fin, ce qui semble être un véritable voirloup surgit des ténèbres et se jette sur une adepte qui venait aider le héros de lhistoire à qui la secte sen était prise. Il semble profondément irrité par tout ce tapage et les simagrées de la secte, mord sa victime à la gorge et la dépouille de sa peau de loup dans un état de rage intense, au nez et à la barbe du chasseur de voirloups qui assiste impuissant à la scène. Ladepte décède peu après son transfert à lhôpital de Troyes[144].

Plusieurs anthologies ont aussi été rédigées sur ce thème, comme celle présentée par Claude Lecouteux : Elle courait le garou : lycanthropes, hommes-ours, hommes-tigres[145] ou bien encore celle dAlain Pozzuoli intitulée Les morsures du loup-garou. Barbara Sadoul en a présenté deux autres sur ce thème : Le bal des loup-garous[146] et Gare au garou ![147], mentionnons aussi Treize histoires de loup-garous aux éditions Marabout[148].

Films

Le Monstre de Londres par le Dr Wilfred Glendon, au Witchs Dungeon Classic Movie Museum.

Le thème de la lycanthropie est très populaire et à donné naissance à près dune centaine de films dhorreur dont certains sont de grands succès au box-office. Les loup-garous sont dailleurs plus connus en tant que personnages cinématographiques que pour leurs apparitions dans la littérature.

Le premier lycanthrope anthropomorphe est apparut dans Le Monstre de Londres en 1935, il sagit dun scientifique londonien qui garde la plupart de ses traits humains après sa transformation[149]. Comme lacteur principal Henry Hull ne souhaitait pas passer de longues heures à se faire maquiller[150], Universal Studios a monté une histoire à partir dune plante des Balkans associée à la lycanthropie puisquil ny avait pas, à lépoque, dessai sur les lycanthropes tel quon pouvait en trouver sur les vampires. Ce film ne fait pas non plus référence à largent et aux autres aspects liés à la lycanthropie comme le cannibalisme[150].

En 1941, The Wolf Man capta limagination du public. Le maquillage y est plus élaboré[150] et il a fixé limage du loup-garou dans la conscience publique[149]. Les apparitions du monstre sont rares, mais notables, le protagoniste jouant un rôle dhomme torturé. Dans Le loup-garou de Londres David Naughton, est moins angoissé, plus confiant et plus charismatique[151]. En 1961, La malédiction du loup-garou est une adaptation du roman de 1933 Le loup-garou de Paris par lauteur américain Guy Endore. Il sappuie sur la légende traditionnelle selon laquelle un enfant la veille de Noël est maudit[150]. La forme du loup-garou dans les films est généralement anthropomorphe, comme cest le cas dans The Wolf Man et le loup-garou de Londres[152] et la transformation est souvent décrite comme pénible. La vulnérabilité des lycanthropes aux armes en argent fut évoquée pour la première fois dans The Wolf Man[150]. Cette réaction à largent est parfois si forte que le simple fait de toucher ce métal provoque des brûlures sur le loup-garou.

Dans Ladyhawke, un film adapté dune légende médiévale, un homme est condamné par un prêtre à se transformer en loup chaque nuit tandis que sa compagne se transforme en faucon durant la journée. Jack Nicholson a fait une apparition remarquable dans le film Wolf sorti en 1994, il subit la lycanthropie contre son gré après une morsure et tente de lutter contre sa nouvelle nature[153].

Dautres loups-garous sont beaucoup plus volontaires et malveillants, tels que ceux de la saga Hurlements, pur classique du film dhorreur. Parmi ceux-ci, citons aussi Underworld qui met en scène une guerre ancestrale entre des vampires et des loup-garous. Dans Van Helsing, le célèbre chasseur de vampires se transforme en loup-garou pour affronter Dracula.

Article connexe : Liste de films de loup-garou.

Séries

  • Le Loup-garou du campus est une série canadienne mettant en scène un jeune étudiant atteint de lycanthropie.
  • Dans Buffy contre les vampires, Seth Green interprète Oz, un loup-garou qui tente de contrôler sa condition et devient membre du Scooby-gang. Varuca, quant à elle, considère sa forme louve-garou comme sa vraie identité.
  • Dans La Malédiction du loup-garou, Eric Cord a été mordu par un loup-garou quil pensait être un ami et se transforme chaque nuit en terrible homme-animal. Pour sortir de cette malédiction, il doit retrouver un autre loup-garou, Janos Skorzeny, tout en évitant dêtre attrapé par un chasseur de primes parti à ses trousses.
  • Dans l'épisode 2 de la saison 2 de Doctor who apparait un loup-garou.A la fin de l'épisode,le docteur et Rose se rendent compte que la reine Victoria est devenue elle même loup-garou,mordue plus tôt dans l'épisode.

Jeux

Autres

  • Lécrivain allemand Christian Morgenstern a composé un poème dans lequel un loup-garou interroge le fantôme dun maître décole à son sujet, ce qui donne lieu à de nombreuses plaisanteries grammaticales[154].
  • Des lycanthropes sont mentionnés dans la saga Naheulbeuk, ils vivent sur les terres de Fangh[155].
  • Les univers Marvel mettent en scène de nombreux lycanthropes[156].
  • Dans le manga Rosario+Vampire, lun des personnages principaux, Ginei Morioka (alias Gin), est un loup-garou.
  • Dans Dragon Ball, Akira Toriyama crée un amalgame du loup-garou et de King Kong : le peuple des Saïyens a le pouvoir de se transformer en singe géant lorsque la Lune est pleine.

Notes

  1. Terme utilisé dans la série de jeux vidéo Bloody Roar les créatures métamorphes sont nommées zoanthropes
  2. Dans le Rigveda, le loup est appelé le voleur et la coutume voulait que lon pende cet animal aux côtés de tout voleur sur le gibet.
  3. Cest un trait caractéristique des sorcières sous forme animale.
  4. Par exemple, dans Wolf avec Jack Nicholson en 1994.
  5. Dans Blanche-neige et rose-rouge, un ours capturé est en réalité un prince ensorcelé, et dans loiseau dor, le renard doué de parole est en réalité un homme.
  6. Dont la formule cabalistique finale ne pourrait être connue des non initiés et se rapprocherait de « Seigneur Satan, maitre de lunivers, ton humble et dévoué serviteur tinvoque pour que par ta puissance, il puisse en cette nuit de ton règne se changer en (donner le nom de lanimal choisi) afin dobéir à toutes tes volontés et semer la terreur chez ceux qui se refusent à te servir ».
  7. Voir le Furor Teutonicus de Tacite ou lamok malais.
  8. Cette plante se trouve en quantité dans la forêt dOthe.
  9. David Dolphin la évoqué lors du colloque organisé en 1985 par lAmerican Association for the Advancement of Science.

Sources et références

  1. (en) C. Rose, Giants, Monsters & Dragons: An Encyclopedia of Folklore, Legend and Myth, Norton, New York, 2000 (ISBN 0-393-32211-4), p. 230 .
  2. Article LYCANTHROPIE, le Trésor de la langue française informatisé : « forme de délire dans lequel le sujet se croit transformé en loup (ou, par extension, en un animal quelconque) et en imite le comportement. »
  3. a et b (de)gebruder Grimm, « Werwolf ». Consulté le 7 juin 2005.
  4. Henriette Walter - Pierre Avenas, LÉtonnante histoire des noms de mammifères, Paris, Payot, 2003. (ISBN 2221091574)
  5. a, b, c, d et e Édouard Brasey, La petite encyclopédie du merveilleux, Le pré aux clercs, Paris, 2008, p. 377 (ISBN 978-2-84228-321-6).
  6. (en)The American Heritage Dictionary of the English Language.
  7. a, b, c, d, e et f Jacques Auguste Simon Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, Slatkine, Genève, 1980. Reproduction en fac-similé de la 6e édition, H. Plon, Paris, 1863 (ISBN 2-05-1001391) Édition de 1845 à lire en ligne.
  8. a, b, c, d, e, f et g Édouard Brasey, La petite encyclopédie du merveilleux, Le pré aux clercs, Paris, 2007, p. 376 (ISBN 978-2-84228-321-6).
  9. Évolution des mots bas-latin dans le Dictionnaire le Littré, Lire en ligne.
  10. a et b (en)Entrevue avec lauteur Peter Mathiessen sur Spooner online, site web consulté le 19 mai 2009.
  11. a, b, c et d (en)« Loogaroo » sur Monstropedia, site web consulté le 19 août 2008.
  12. a, b, c, d, e, f, g et h Ernest Jones - Anette Stronck-Robert, Le Cauchemar, éditions Payot, Paris, 2002. (ISBN 2228896608).
  13. Pline lAncien, Historia naturalis, VIII, XXXIV, §80. [(la) lire en ligne].
  14. Danzig Baldaev, Sergey Vasiliev, Anne Applebaum, Miles Murray Sorrell, Alekseĭ Plut︠s︡er-Sarno, Andrew Bromfield Russian criminal tattoo encyclopedia / Encyclopédie du tatouage criminel en Russie photos de Sergey Vasiliev, traduit par Andrew Bromfield, illustré par Danzig Baldaev, Sergey Vasiliev, collaborateur Sergey Vasiliev, Alekseĭ Plut︠s︡er-Sarno. FUEL Publishing, 2006 vol2 (ISBN 0955006120), (ISBN 9780955006128) 399 pages.
  15. Boris Vian, Le Loup-garou, Le livre de poche, Paris, 1er décembre {{{année}}}, 177 p. (ISBN 978-2253148531) .
  16. a, b, c et d Roland Villeneuve, Dictionnaire du Diable, Bordas 1989, 418 p.  (ISBN 978-2258049918).
  17. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l Sophie Bobbé, Le Loup Le cavalier bleu, 2003 p. 97-100 (ISBN 2846700664).
  18. a, b, c, d, e, f, g, h et i anthologie présentée par Alain Pozzuoli, Les Morsures du loup-garou, Les Belles Lettres, Paris, 2004 (ISBN 978-2-251-44266-9) Lire des extraits en ligne.
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Voir aussi

Articles connexes

Liés aux lycanthropes

À propos des métamorphoses de manière générale

Liens externes

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Bibliographie

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  • Édouard Brasey, La petite encyclopédie du merveilleux, Le pré aux clercs, Paris, 2008 (ISBN 978-2-84228-321-6)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Joan Finnigan, Witches, Ghosts & werewolves : Scary Tales from Canadas Ottawa Valley Quarry Pr, Mai 1995 (ISBN 978-1550820867) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Ian Woodward, The Werewolf Delusion, Paddington Press, New York, 1979, 256 p.  (ISBN 0448231700) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Montague Summers, The Werewolf London, K. Paul, Trench, Trubner, 1933 (1re edition), 1934 New York, E.P. Dutton, 1966 New Hyde Park, N.Y : University Books, 1973 Secaucus, N.J: Citadel Press, 2003 Mineola, N.Y.: Dover, avec un nouveau titre The Werewolf in Lore and Legend) (ISBN 0-7661-3210-2)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Brad Steiger, The Werewolf Book : The Encyclopedia of Shape-Shifting Beings Omnigraphics, janvier 1999 (ISBN 978-0780807174) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Brad Steiger, Demon lovers : cases of possession, vampires, and werewolves, Inner Light Global communications, 6 janvier 1986 (ISBN 978-0938294180)
  • (en) Brad Steiger, Totems : the transformative power of your personal animal totem Harpercollins, 2 janvier 1997 (ISBN 978-0062514253)
  • (en) Lewis Spence, An encyclopedia of occultisim 1960
  • (de) Karl Lyncker, Deutsche Sagen und Sitten in Hessischen Gauen 1854
  • (de) Karl Bartsch, Sagen, Marchen und Gebrauche aus Meklenburg 1879
  • (la) Johannes Fridericus Wolfeshusius De Lycanthropia : An vere illi, ut fama est, luporum & aliarum bestiarum formis induantur. Problema philosophicum pro sententia Joan. Bodiniadversus dissentaneas aliquorum opiniones noviter assertum Leipzig: Typis Abrahami Lambergi, 1591.
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