Shetland

Shetland
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Shetland
Sealtainn (gd)
Carte des Shetland.
Carte des Shetland.
Géographie
Pays Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Archipel Aucun
Localisation Mer du Nord et océan Atlantique
Coordonnées 60° 18′ 14″ N 1° 16′ 08″ W / 60.3038, -1.268960° 18′ 14″ N 1° 16′ 08″ W / 60.3038, -1.2689
Superficie 1 468 km2
Nombre d'îles Une centaine
Île(s) principale(s) Mainland, Yell, Unst
Point culminant Ronas Hill (450 m sur Mainland)
Géologie Îles continentales
Administration
Statut Forme un Council area

Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation constitutive Écosse
Démographie
Population 21 900 hab. (2006)
Densité 14,92 hab./km2
Plus grande ville Lerwick
Autres informations
Découverte Néolithique
Fuseau horaire UTC+0
Site officiel www.shetland.gov.uk

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Shetland
Shetland

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Archipels du Royaume-Uni

Les Shetland, en gaélique écossais Sealtainn, forment un archipel écossais subarctique, situé au nord des Orcades, au sud-est des îles Féroé et à l'ouest de la Norvège. L'archipel est délimité à l'ouest par l'océan Atlantique et à l'est par la mer du Nord. Les shetland ont un climat océanique très prononcé.

L'archipel, avec une ligne de côte très dentelée, compte environ 100 îles dont 16 habitées. Il a une superficie totale de 1 468 km2[1]. La principale île de l'archipel est Mainland, elle est la 3e plus grande des îles d'Écosse[2] et 5e des îles Britanniques. La population de l'archipel est 22 210 habitants en 2009[3]. La principale agglomération et le principal centre administratif des Shetland est Lerwick.

La présence de l'homme est attestée depuis la période mésolithique, et la première références écrite de l'archipel date de l'empire romain. L'histoire ancienne de l'archipel est dominée par l'influence scandinave, tout spécialement de la Norvège. Les Shetland était une possession norvégienne jusqu'en 1472 lorsqu'elles furent vendues à la couronne écossaise. Quand les Shetland sont devenues, comme l'Écosse, une partie du Royaume de Grande Bretagne en 1707, le commerce et les liens avec l'Europe du nord se sont ralentis, même si la pêche est restée un aspect important de l'économie de l'archipel, jusqu'à aujourd'hui. La découverte du pétrole dans la mer du Nord dans les années 1970 a très fortement modifié l'économie des Shetlands, permettant l'embauche d'un grand nombre de personnes, notamment dans le secteur public.

La culture de l'archipel est marquée par ses héritages a la fois scandinave et écossais, le patrimoine viking étant resté important dans la vie culturelle de l'archipel. L'archipel est connu pour son festival Up Helly Aa, et possède une importante tradition musicale, notamment avec son style traditionnel fiddle. Les Shetlands ont aussi produit de nombreux écrivains tant en prose qu'en vers, qui ont parfois utilisé le dialecte local, le shetlandic.

De nombreuses réserves naturelles protègent la faune et la flore locales, incluant de nombreux sites de nidifications pour des oiseaux maritimes.

Sommaire

Étymologie

Dans la littérature irlandaise ancienne, les shetlands sont connus sous le terme de « Inse Catt », pouvant être traduit littéralement par « Îles aux Chats ». C'est le principal terme attesté avant l'arrivé des populations nordiques. La tribu des Chats, ayant occupé aussi une certaine partie du nord de l'Écosse, les termes de Caithness et de Sutherland[4], viennent également de cette origine.

La plus ancienne version moderne du terme Shetland connue est « Hetlandensis » en 1190, qui est devenue « Hetland » en 1431, après plusieurs transformations intermédiaires. Au XVIe siècle, « Hetland » est devenue « Hjaltland »[5][6], qui signifie hautes terres. Le mot a ensuite évolué en Hjetland[7] (Hj étant la lettre yogh). Avec la domination de la langue scots, « Hjetland » devient « Ȝetland », la lettre Ȝ se prononçant, « /hj/ » en scot. L'utilisation de la lettre Ȝ périclita, et est remplacé par la lettre z, donnant ainsi « Zetland ». Le z a été enfin altéré en Sh, ce qui donne « Shetland »[8][9].

Les Shetland sont appelées Sealtainn en gaélique écossais.

Géographie

Les Shetland sont un archipel situés à 80 km au nord des Orcades, à 280 km au sud-est des îles Féroé, à l'ouest de la Norvège et à 170 km de Dunnet Head, l'extrémité nord de la Grande-Bretagne. Le territoire des Shetland est très découpé, ainsi tous les points de l'archipel sont à moins de cinq kilomètres de la mer, avec une ligne de côte d'une longueur totale de 2 702 km[1]. La superficie de l'archipel est 1 468 km2[1], avec une longueur maximale d'environ 150 kilomètres du nord au sud, et de 60 kilomètres d'est en ouest. La population compte 21 940 habitants[3], appelés Shetlandais. La densité de population est 15 hab./km2.

La ville de Lerwick, sur la côte orientale de l'archipel, compte environ 7 500 habitants, et est le principal port de l'archipel. Scalloway, qui était la capitale de l'archipel jusqu'en 1708, n'a qu'une population de moins de 1 000 habitants[10][11]. L'archipel étant très marqué par le vent et la marée, et il y a de nombreux sites de naufrages, ainsi de nombreux phares[12].

Les Shetland, dont les côtes se dressent en falaises de schiste, se distinguent des Orcades voisines par un relief marqué compte tenu du découpage important du littoral. Le point culminant des Shetland est Ronas Hill à 450 m d'altitude. Au sommet de Ronas Hill, le soleil de minuit est visible le 21 juin, malgré la latitude relativement éloignée du cercle polaire.

Îles

Vue de l'île de Noss à partir de l'île de Bressay, en hiver 2011.

Sur la centaine d'îles qui composent l'archipel, seule une quinzaine sont habitées, principalement :

Les îles inhabités particulièrement connue sont notamment Mousa pour le Broch de Mousa, le plus bel exemple de bâtiment historique de l'âge de fer en Écosse, et Out Stack, l'île la plus septentrionale des îles britanniques[13][14][15]. La localisation des Shetlands, permettent un certains nombre de records similaire dont Muness Castle, le château le plus septentrional du Royaume-Uni[16].

Végétation

À l'exception de quelques arbres dans la partie centrale de Mainland et le centre de Lerwick, le sol est dépourvu de végétation arborée. De ce fait, les paysages sont tout à fait originaux pour ces latitudes. Ceci est la conséquence de la déforestation massive effectuée par d'anciens habitants des îles (probablement il y a plus de 2000 ans, les obligeant ainsi à maîtriser la construction en pierres). Le sol est le plus souvent constitué de tourbe, encore en exploitation comme combustible de chauffage dans les campagnes où l'on recense environ deux mille exploitations agricoles appelées « crofts ».

Climat

Les Shetland ont un climat océanique, avec des longs mais doux hivers, et des étés courts et frais. Le climat est toute l'année tempéré grâce à l'influence maritime du Gulf Stream. Les eaux maritimes entourant les Shetland ont des températures moyennes de °C l'hiver et de 13 °C l'été[17]. Les températures moyennes de l'archipel sont de 1,2 °C en janvier et de 14 °C en juillet et août. Les températures au-dessus de 21 °C sont rares. La plus haute température enregistré est de 23,4 °C en juillet 1991, et la température la plus basse est de -8,9°C en janvier 1952 et 1959[18]. Cependant la période annuelle sans gel épisodique n'est environ que de 3 mois[19].

La caractéristique fondamentale du climat de l'archipel est d'être venteux et pluvieux, avec 250 jours par an des précipitations de 2 mm ou moins. L'ensoleillement moyen est de 1090 heures par an[17]. La précipitation moyenne est de 1 003 mm par an, novembre et décembre étant les mois les plus humides de l'année. La neige n’est généralement que présente durant une période allant de novembre à février, et ne reste que rarement plus d'une journée entière. Si d'avril à août les précipitations sont moindres, aucun mois de l'année ne reçoit moins de 50 mm de pluies en moyenne.

Des vents fréquents (moyenne force 4 soit 24 km/h), parfois forts, sont responsables d'une situation météorologique toujours changeante, avec plusieurs épisodes de beau et mauvais temps successifs par jour. Le brouillard est courant en été du à l'influence froide de la mer sur l'air doux[17][18].

Grâce à la latitude de l'archipel, des aurores boréales peuvent parfois être visibles dans les nuits dégagées d'hiver, alors qu'en été, à certains endroits de l'archipel, le soleil ne se couche pas, phénomène qui est connu localement sous le nom de « simmer dim »[20].

Géologie

La géologie des Shetland est complexe, avec de nombreux failles et d'axes de plissement. L'archipel fait partie de la Chaîne calédonienne. L'archipel ont été totalement recouvert par les glaciations du pléistocène. Par exemple, le Stanes of Stofast est un bloc erratique, stationné à Lunnasting, de 2 000 tonnes, hérités de cette époque. Les Shetland sont situées à 300 km de l'Écosse à laquelle elles étaient reliées il y a plus de dix mille ans. Des éléments géologiques montrent également que vers 6 100 avant J-C un tsunami de peut-être 25 mètre de haut a frappé les Shetland et le reste de la côte est d'Écosse, causé par les glissement de terrain de Storegga[21]. La fonte des glaciers et la montée des eaux ont isolées l'archipel, submergeant les vallées et donnant naissance à une multitude d'îlots inhospitaliers.

L'archipel possède des affleurements de roches métaphoriques comme le Lewisian, le Dalriadan ou encore le Moine, des affleurements qui se retrouvent aussi dans le reste de l'Écosse. Les Shetlands possèdent aussi des affleurements de Old Red Sandstone, et des intrusions granitiques. Les îles de Unst et Fetlar se caractérisent par leur concentration de Gabbro, Péridotite et Ophiolite.

Histoire

Shetland est extrêmement riche en vestiges archéologiques notamment en ce qui concerne la période préhistorique. L'archipel compte ainsi plus de 5000 sites archéologiques[22], cette profusion est dû à la quasi-absence de forêt, qui a contraint les habitants à employer des constructions en pierre.

Mésolithique et Néolithique

La première preuve d'activité humaine date de 4320 à 4030 avant J.-C., au Mésolithique, près de la baie de West Voe sur la côte sud de Mainland[23][24]. Dans la même zone, le site de Scord of Brouster permet de dater le début de l'activité néolithique sur l'archipel, à environ 3400 avant J.-C. Scord of Brouster comprend 6 à 7 champs clos, 3 maisons circulaires et possède les plus anciennes lames à houe d'Écosse[25].

Il existe dans les Shetland plusieurs cairns comportant des sépultures[26], un exemple particulièrement imposant est présent sur l'île de Vementry. Le site de Staneydale Temple est une ruine néolithique de taille imposante contenant une chambre ovale, où s'organise des maisons, des murs et des cairns de la même période.

Les Shetland possèdent de nombreux mégalithes notamment sur l'île de Whalsay et de Unst. Le site de Hjaltadans, un anneau de pierres sur l'île de Fetlar, en est un bel exemple, même s'il n'existe pas de Cromlech aux Shetland. Funzie Girt est un mur divisant l'île de Fetlar, long de 4 km. Le niveau d'organisation que ces constructions impliquent, suggère que les îles Shetland au Néolithique avait une population relativement élevé peut-être autour de 10 000 individus[27][28].

Age du bronze et début de l'age du fer

Le site archéologique de Jarlshof. Ici sont présent la wheelhouse, ainsi qle broch de Jarlshof.

Le site de Jarlshof, est l'un des principaux sites archéologiques des Shetland[29][30], son activité commence au Néolithique, et reste utilisé jusqu'à l'époque des vikings. Des tessons de poterie du Néolithique ont notamment été trouvé[29]. Le site est structuré autour d'une Wheelhouse, d'une forge, et un peu plus tard d'un broch[31].

De très nombreux Brochs ont été érigés pendant l'Âge du Fer aux Shetland. Le Broch de Mousa est le plus bel exemple de broch conservé en Écosse[15]. En plus du Broch of Mousa, les Shetland comporte les sites archéologiques du Broch de Clickimin, du Broch de Culswick, de Old Scatness et du Broch de West Burrafirth[32]. En 2011, le Royaume-Uni tente de faire inscrire les 3 sites de Jarlshof, du broch de Mousa et de Old Scatness au patrimoine mondial au travers d'un ensemble appelé The Crucible of Iron Age Shetland[33][34].

Antiquité

Il n'y a aucune preuve de contact direct entre les Shetland et l'empire romain. La présence romaine en Écosse ayant été brève, partielle et intermittente, elle n'a pas eu avoir un impact suffisamment important sur le nord de la région, pour laisser des traces matérielles ou littéraires[35]. Les seuls liens possibles, sont les appellations qu'ont donné certains auteurs antiques.

En 43 et 77 après J-C, les auteurs romains Pomponius Mela et Pline l'Ancien, nomment « Haemodae » et « Acmodae », un ensemble d'île, qui serait peut-être maintenant les Shetland. En 98, Tacite, ferait référence à l'archipel avec le terme « Thulé », après la découverte et la conquête des Orcades par la flotte romaine. Le Thulé, ayant été mentionné pour la première fois par Pythéas, pour désigner une terre à 6 jours de voile du nord de la Grande-Bretagne et à 1 jour de voile de la banquise[36][37], description qui ne correspond pas aux Shetland.

Âge de fer tardif

Le broch of Mousa situé sur l'île de Mousa dans le sud-est des Shetland.

Les Pictes étaient probablement les principaux occupant des Shetlands durant la fin de l'age de fer. Au Vie siècle, le roi des Pictes, Bridei Ier aurait été le suzerain des Shetland, des Orcades, de Skye et des Hébrides, dont la population aurait parlé et été de culture picte[38].

Durant le VIIe siècle, des missionnaires arrivent sur l'île pour tenter de convertir les habitants au christianisme, sans réel succès.

En 1958, le trésor de île de Saint-Ninian est découvert, il contient des coupes d'argent, des bijoux et d'autres pièces qui sont datés aujourd'hui environ de l'an 800. C'est l'une des plus belles découvertes sur l'art et la métallurgie picte notamment pour les objets d'argent[39][40][41].

Période viking

Représentation de Harald Ier de Norvège tiré du Flateyjarbók écrit au XIVe siècle.

L'île est conquise par les Vikings dans le courant du IXe siècle[42] et reste norvégienne durant près de cinq siècles. Cette colonisation est principalement due à une importante croissance démographique en Scandinavie, qui pousse ses habitants à émigrer[43]. Le sort de la population indigène est cependant incertain, les Scandinaves ont établi une loi et une langue nouvelle, le Vieux norrois, qui a survécu jusqu'au 19e siècle.

Lorsque Harald Ier de Norvège prend le contrôle de toute la Norvège, la plupart de ses adversaires fuirent, notamment vers les Orcades et les Shetland. Selon la Orkneyinga saga, à partir de ces deux archipels, ils ont pillé l'Écosse et la Norvège. Harald a élevé une large flotte pour les réprimer et vers 875, lui et ses forces prirent le contrôle des Shetland et des Orcades. Ragnvald Eysteinsson, comte de Møre reçut les Orcades et les Shetland comme compensation contre la mort de son fils dans une bataille. Rognvald donne alors le comté à son frère Sigurd Eysteinsson[44]. Certains chercheurs pensent que cette histoire est apocryphe et est basée sur les voyages de Magnus III de Norvège.

Le roi Olaf Ier de Norvège convoque Sigurd Hlodvirsson pendant une visite des Orcades et dit : « Je vous ordonne à vous et tous vos sujets de vous baptiser. Si vous refusez, je vous tuerai sur le champ et je vous jure que je ravagerai chaque île avec le feu et l'acier. » Sans surprise, Sigurd et la population se baptisèrent[45]. À partir du XIe siècle, le jarl des Orcades devait allégeance, en étant aussi comte de Caithness, tant à la couronne norvégienne qu'écossaise[46].

En 1194, lorsque Harald Maddadsson est comte des Orcades et des Shetland, une rébellion éclate contre le roi Sverre Sigurdsson de Norvège. Le lendmann Hallkjell Jonsson et son frère du comte, Olav lèvent une armée appelée « Eyjarskeggjar ou Øyskjegger », qui peut être traduit par « Insulaires » dans les Orcades et s'embarquent pour la Norvège. Les Øyskjegger ont été battus dans la bataille de Florvåg près de Bergen. En 1195, Harald Maddadsson est obligé d'aller en Norvège pour s'expliquer devant le roi Sverre Sigurdsson sur son rôle durant le soulèvement. Comme punition, le roi plaça le comté de Shetland sous son autorité directe, situation qui continua pendant près de deux siècles[47][48].

Expansion écossaise

Représentation de Håkon IV de Norvège et de son fils Magnus VI de Norvège, tiré du Flateyjarbók.

À partir du milieu du 13e siècle, les monarques écossais ont de plus en plus cherché à prendre le contrôle des îles entourant l'Écosse. Le processus a réellement commencé avec Alexandre II puis a été poursuivi par son successeur Alexandre III, après une trêve de 13 ans. Au même moment, après des décennies de guerre civile, la Norvège atteint une certaine stabilité, avec une influence militaire grandissante sur l'Europe du nord. Les Norvégiens considérés toutes les îles d'Écosse comme faisant partie du royaume de Norvège. Cette situation a finalement abouti par une attaque de Håkon IV de Norvège, après avoir activé le leidang. Sa flotte, l'une des plus importantes jamais réunie par la Norvège, s'est rassemblée dans le détroit de Bressay, sur la côte orientale des Shetland, avant de partir pour l'Écosse. Son armée débarque sur l'île d'Arran. Son objectif principal était d'avoir des compensations après des négociations, avec son armée comme menace. Alexandre III fait durer les négociations, pour attendre les tempêtes d'automne. Le roi Håkon décide alors d'attaquer, mais une tempête détruit et bloque à terre plusieurs de ses navires. La bataille de Largs d'octobre 1263 n'étant pas décisif, les deux parties revendiquèrent la victoire, mais la position de roi Håkon IV était très difficile. Le 5 octobre, il décide de retourner dans les Orcades avec son armée mécontente, et il y mourut d'une fièvre le 17 décembre 1263, divertit sur son lit de mort par des récitations de sagas. Sa mort arrête nette toute nouvelle expansion de Norvège en Écosse.

Le roi Magnus VI de Norvège rompt avec la politique d'expansion de son père et commence des négociations avec Alexandre III. En 1266, par le traité de Perth, les Hébrides et l'île de Man sont vendues au royaume d'Écosse, contre 4 000 marc sterling et un versement de 100 marc par an. Les Écossais par ce traité s'engageant également à reconnaître la souveraineté norvégienne sur les Orcades et les Shetland[49][50][51].

Une des principales raisons derrière cette volonté norvégienne de signer une paix avec l'Écosse était de favoriser le commerce avec l'Angleterre, qui souffrait de l'état de guerre permanent entre la Norvège et l'Écosse. Ainsi, en 1223, dans un accord commercial entre l'Angleterre et la Norvège, les Anglais avaient déjà exigé à la Norvège de faire la paix avec l'Écosse. En 1269, cet accord est élargi pour inclure une accord mutuel de libre-échange.

Période écossaise

Si au XIVe siècle, les Orcades et les Shetland sont restées une province norvégienne, l'influence écossaise devenait de plus en plus présente. En 1348 la Norvège a été gravement affaiblie par la peste noire. En 1397, la Norvège est entrée dans l'Union de Kalmar. L'influence danoise se faisant de plus en plus forte en Norvège, l'intérêt pour les Shetland diminue[52]. Au XVe siècle, Christian Ier, roi du Danemark et de Norvège, est en grande difficulté financière, il a besoin d'argent pour payer la dot de sa fille de Marguerite de Danemark qui se fiance avec Jacques III d'Écosse en 1468. C'est alors que, sans l'aval du Riksråd, Christian Ier conclut un contrat le 8 septembre 1468 avec le roi d'Écosse dans lequel il met en gage les Orcades pour 50000 florins rhénans, et le 28 mai de l'année suivante, il met également en gage Shetland pour 8000 florins rhénans[53]. En 1470, William Sinclair, comte de Caithness cède son titre sur les Shetland à Jacques III d'Écosse et l'année suivante les Orcades et les Shetland sont directement annexés à la couronne d'Écosse[54]. La Norvège obtient cependant une clause qui lui donne le droit de racheter les deux archipels pour une somme fixe de 210 kg d'or ou de 2 310 kg d'argent. Les tentatives ultérieures des Scandinaves au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle pour racheter ces îles resteront pourtant sans suite[55].

Principaux comptoirs de la ligue hanséatique.

Durant l'essentiel du Moyen Âge, la Norvège était un partenaire commercial essentiel, et en particulier à travers le port de Bergen. Celui-ci faisait partie de la ligue hanséatique dont les navires arrivaient à la fin mai aux Shetland, pour la saison de la pêche (julienne, Brosme brosme, raie, hareng). Les marchands achetaient le poisson, et échangeaient de la bière contre la permission de faire sécher le poisson sur la côte[Smith 1]. Les deux autres principaux produits d'exportation étaient le beurre et l'huile, qui étaient utilisés par les agricultures pour payer la location des terres, puis vendus par les propriétaires. Les principaux produits d'importation étaient ceux liés à la production du poisson salé et à la consommation des pêcheurs (spiritueux et tabac). Venaient ensuite l'alimentaire en général (seigle et farine de blé), puis des objets pour la maison (principalement du textile)[Smith 2]. Cette époque voit cependant le déclin des relations commerciales avec la Norvège, au profit des comptoirs allemands de la ligue. Ceci est dû en partie à l'impact de la peste sur l'économie norvégienne, mais surtout aux avancées technologiques rendant possible des voyages directs entre l'Allemagne et les Shetland. Le premier voyage direct fut réalisé depuis Hambourg en 1415[Smith 3], et un ou deux vaisseaux partirent de ce comptoir annuellement jusqu'en 1600, puis de deux à neuf au cours des trente années suivantes. Bien que les registres arrêtent leur décompte annuel en 1633, la présence d'un lien commercial soutenu est confirmé par les 26 navires venant de Hambourg en 1679[Smith 4]. Les marchands se trouvaient à des endroits très divers des Shetland. Le plus grand nombre de marchands, quatre, étaient situés à Laxfirth, au nord de l'actuelle paroisse de Nesting. Au nord, des marchands se trouvaient à Baltasound, sur l'île d'Unst, ainsi qu'à Burravoe et Cullivoe aux deux extrémités de Yell. A l'ouest, ils étaient présent à Papa Stour et à Hillswick dans la péninsule de Northmavine. Ils occupaient également la pointe sud avec Grutness, et aussi les îles de Burra Ouest et Vaila[Smith 5].

À la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, les Shetland sont dominés par Stewart Robert, comte des Orcades, demi-frère de la reine Marie Ire d'Écosse. Stewart Robert débute la construction du château de Scalloway. Après son exécution en 1609, la couronne écossaise reprend une gouvernance directe sur les Shetland, avant que Charles Ier n'accorde en 1643 cette gouvernance aux Douglas, comte de Morton. Les comtes de Morton détiennent ce titre jusqu'en 1766, quand James Douglas, 14e comte de Morton, le vend à Laurence Dundas[56][57].

Période britannique

Le commerce avec les villes d'Allemagne du Nord s'est très sensible réduit, après les actes d'Union de 1707, qui a mis en place des droits de douane élevés sur le sel. Les Shetlands sont entrées alors dans une dépression économique, de part sa dépendance au commerce du poisson salé, même si certains marchands réussirent à remplacer les intermédiaires allemands pour vendre leur poisson, eux-mêmes, sur le continent[58] .

Les compétences nautiques des shetlandais étant recherchés par la Royal Navy, quelque 3 000 personnes furent enrôlées pendant les guerres napoléoniennes de 1800 à 1815[59], l'enrôlement forcé était monnaie courante. Durant cette période, 120 hommes ont enrôlé à Fetlar alors que seulement 20 d'entre eux sont retournés chez eux.

À la fin du XIXe siècle, 90 % des terres des Shetland étaient détenue par seulement 32 personnes. Alors qu'entre 1861 et 1881 plus de 8 000 personnes émigrent de l'archipel[59][60]. Avec l'adoption du Crofters' Holdings Act en 1886, le premier ministre libéral William Gladstone émancipe les fermiers de la domination des propriétaires terriens. La Loi a permis à ceux qui étaient concrètement des serfs de devenir des propriétaires de petites parcelles[61].

XXe siècle

Durant la Première Guerre mondiale, de nombreux Shetlandais ont servi dans les Gordon Highlanders, environ 3 000 personnes ont servi dans la marine marchande et plus de 1 500 dans la réserve navale locale. En une seule année, à partir de mars 1917, plus de 4500 bateaux ont apponté à Lerwick dans le cadre du système de convoie escorté. Au total, les Shetland ont perdu plus de 500 hommes, une proportion plus élevée que n'importe quelle autre partie de la Grande-Bretagne[60][62].

Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, une unité navale norvégienne appelée Shetland Bus a été établie par la Special Operations Executive, pendant l'automne 1940, avec une première base à Lunna, puis après à Scalloway. Dans le cadre du Shetland Bus, environ 30 bateaux de pêche norvégiens ont été utilises pour mené des opérations secrètes, transportant des agents du renseignement (notamment de la Norwegian Independent Company 1), des réfugiés, des instructeurs de la résistance, et des fournitures militaires. Ces bateaux naviguaient entre la Norvège et les Shetlands, avec un total de plus de 200 voyages. Leif Andreas Larsen, l'officier le plus gradé de la seconde guerre mondial, en ayant fait 52[63][64]. Le Shetland Bus a également posé des mines marines, et agit directement contre des navires allemands. Le commandement de l'unité était au départ uniquement britannique avant que des Norvégiens ne l'intègre. Les attaques allemandes et le mauvais temps ont provoqué la perte de 10 bateaux, et la mort de 44 membres d'équipage et de 60 réfugiés. En réaction à ses pertes élevées, le Shetland Bus réussit à faire l'acquisition auprès des Américains, de trois chasseurs de sous-marins (HNoMS Hessa, HNoMS Hitra et HNoMS Vigra) ayant une plus grande vitesse[65]. Toujours durant la seconde guerre mondiale, plusieurs bases de la Royal Air Force ont été établis à Sullom Voe. Et plusieurs phares ont subi des attaques aériennes de l'Axe[62].

Les réserves de pétrole sont découvertes dans le deuxième moitié du XXe siècle tant à l'est qu'à l'ouest des Shetlands, devenant l'une des ressources principales de l'archipel. En 1978, le terminal pétrolier de Sullom Voe est ouvert. Le bassin pétrolier à l'est de Shetland est l'un des plus grands d'Europe. Cette manne pétrolière à renforcer le lien culturel avec la Norvège et a permis momentanément le développement d'un petit mouvement appelant à l'indépendance[66].

Le 5 janvier 1993, le pétrolier Braer, battant pavillon libérien, propriété d'un armateur américain, transportant 184 000 tonnes de pétrole de Norvège au Canada, sombre près de la pointe de Wick, à l'extrême sud de l'archipel. Deux facteurs vont sauver les Shetland : la nature du pétrole de la mer du Nord, plus léger que celui des gisements terrestres, et la tempête elle-même. Sa violence a littéralement atomisé la nappe, les courants en entraînant une partie vers le fond et le vent projetant le reste en gouttelettes sur l'eau et la terre ferme.

Démographie

Plusieurs études génétiques ont été réalisées, afin d'étudier la composition génétique de la population de l'archipel d'aujourd'hui. La population a pour moins de la moitié une origine scandinave. La proportion d'ascendance matrilinéaire et patrilinéaire scandinave est identique avec 44% ca. Ainsi, la colonisation scandinave de l'archipel devrait avoir été fait tant par des hommes et que par des femmes, comme cela semble avoir été le cas dans les Orcades et les côtes nord et ouest de l'Écosse[67].

Au 16e et 17e siècle, les Shetlands est marqué par l'arrivé de milliers de familles d'Écosse. A la même époque, une faible émigration provient d'Allemagne et des Pays-Bas, via l'ancien commerce du poisson. La démographie des Shetland a été tout le long de l'histoire très influencé par les nombreux décès en mer, mais aussi par les épidémies. La variole a fortement affecté l'archipel pendant le 17e et le 18e siècle. Mais malgré cela, la population de l'île a fortement augmenté au 19e siècle passant en 1861, le seuil des 40 000 habitants. Cette augmentation de la population, a entrainait des vagues d'émigration notamment dans les années 1920 et 1930, qui couplé aux deux guerres mondiales et à l'enrôlement dans la marine marchande, à réduit cette population de près de deux en un siècle. Via ce phénomène, aujourd'hui, les pays nouveaux comme le Canada, Australie et Nouvelle-Zélande, ont une plus grande population d'origine shetlandaise que les Shetland eux-mêmes. L'augmentation de la population des Shetlands dans les années 1980, est très certainement lié à la découverte du pétrole dans la région.

Île Population 1961 Population 1971 Population 1981 Population 1991 Population 2001
Bound Skerry (& Grunay) 3 3 0 0 0
Bressay 269 248 334 352 384
Bruray 34 35 33 27 26
East Burra 92 64 78 72 66
Fair Isle 64 65 58 67 69
Fetlar 127 88 101 90 86
Foula 54 33 39 40 31
Housay 71 63 49 58 50
Mainland 13 282 12 944 17 722 17 562 17 550
Muckle Flugga 3 3 0 0 0
Muckle Roe 103 94 99 115 104
Noss 0 3 0 0 0
Papa Stour 55 24 33 33 25
Trondra 20 17 93 117 133
Unst 1 148 1 124 1 140 1 055 720
Vaila 9 5 0 7 2
West Burra 561 501 767 817 753
Whalsay 764 870 1 031 1 041 1 589
Yell 1 155 1 143 1 191 1 075 957
Total 17 814 17 327 22 768 22 522 22 990

Économie

Vue aérienne de la plateforme de Beryl alpha, situé à plus de 100 km à l'est des Shetlands[68].

Aujourd'hui, les principaux sources de revenue de l'archipel sont l'industrie pétrolière, l'agriculture, l'aquaculture, la pêche, les ressources renouvelables, l'artisanat et le tourisme[69]. Les trois quarts de la population active est employé dans le secteur tertiaire, le Shetland Islands Council employant 27,9% de la population active en 2003.

L'approvisionnement de l'industrie pétrolière en mer du Nord représente le principal secteur de l'économie[70]. L'industrie pétrolière est marquée par l'ouverture du terminale pétrolier de Sullom Voe, en 1978, qui est devenu le plus grand terminal pétrolier d'Europe[71]. Les impôts liés à la production pétrolière ont permit une forte augmentation des dépenses du secteur public, que cela soit dans des mesures d'accompagnement social, d'art, de sport ou même environnementale[72][73] and Shetland Islands Council alone accounted for 27.9% of output in 2003[74],[75].

L'agriculture dans l'archipel est fortement marqué par l'élevage ovin notamment avec la race de mouton Shetland, connu pour sa laine particulièrement fine[11][76][77]. Le tricot est un artisanat shetlandais très réputé, le motif Fair Isle est particulièrement connu[78]. Les cultures céréalières de l'archipel sont surtout l'avoine et l'orge, malgré l'environnement climatique difficile. Une autre particularité de l'archipel est le poney Shetland.

Les autres secteurs de l'économie sont l'aquaculture et la pêche. La pêche est resté au cœur de l'économie de l'archipel, avec des captures totales de 75 767 tonnes en 2009, pour une valeur de 73,2 millions de £. Le maquereau représente plus de la moitié des captures en poids et en valeur. Il y a également des prises significative de l'aiglefin, la morue, le hareng, le merlan, la lotte et les crustacés[60].

Shetland est une destination populaire pour les bateaux de croisière. Les dépenses touristique ont totalisé 16,4 millions de £ en 2006, année durant laquelle 26 000 passagers ont débarqué de paquebot dans le port de Lerwick. En 2009, les attractions touristiques les plus populaires ont été le Shetland Museum, la réserve RSPB de Sumburgh Head, le Weisdale Mill et le site archéologique de Jarlshof[79].

Les médias locaux sont composés du journal The Shetland Times, de la radio publique BBC Radio Shetland et de la station commercial SIBC[80].

Les Shetland comptent une petite dizaine d'établissements d'enseignement secondaire, et plus de 30 écoles primaires[81]. Dans l'archipel, sont aussi présent la « North Atlantic Fisheries College », le « Centre for Nordic Studies » et le « Shetland College », qui sont tous les 3 membres de l'University of the Highlands and Islands[82][83].

Transport

Vue du terminal et de la piste atterrissage de l'aéroport de Sumburgh, principal aéroport des Shetland.

Les transports entre les iles sont essentiellement assurés par ferry, le Shetland Islands Council opère de nombreux ferry entre les îles[84]. Les Shetland sont desservies par un ferry depuis Aberdeen et Kirkwall, jusqu'à Lerwich. Ce trajet en ferry dure 12 heure, il est géré par l'entreprise Northlink Ferries[85][86].

L'aéroport de Sumburgh ("LSI" pour Lerwick Sheltland Island) est l'aéroport principal des Shetland. Il est situé près de Sumburgh Head à 40 km au sud de Lerwick, à l'extrémité méridional de l'archipel. L'aéroport de Sumburgh est desservi essentiellement par Loganair, avec une moyenne de 10 vols par jours. L'aéroport a comme destination : Kirkwall, Aberdeen, Inverness, Édimbourg, Glasgow et Londres[87].

Des vols entre la plupart des îles habitées des Shetland sont aussi possibles, tant à partir de l'aéroport de Sumburgh que de l'aéroport de Tingwall à 11 km à l'Ouest de Lerwich[88][89]. Des vols charters sont également disponible entre les Shetland et Aberdeen, via l'aéroport de Scatsta près du terminal pétrolier de Sullom Voe, assurant ainsi le transport pour les employés de l'industrie pétrolière[90]

Un service de bus publique est disponible sur les îles de Mainland, de Whalsay, de Burra, de Unst et de Yell[91].

Politique

Le Shetland Islands Council est la principale autorité locale de l'archipel, il est basé au Lerwick Town Hall. Les Shetland sont subdivisées en 18 conseils communautaires et 12 paroisses civiles, qui n'ont plus aucune compétence administrative, mais sont parfois utilisés à des fins statistiques[92]. La composition actuelle du Shetland Islands Council est de 22 indépendants sur 22 représentants. C'est l'un des 3 seuls conseils en Écosse à avoir une majorité d'indépendants[93][94].

Les Shetland sont représentés a la Chambre des communes, par la circonscription électorale des Orcades et des Shetland, qui élit en un membre. L'actuel représentant est Alistair Carmichael. Ce siège est détenu par les Liberal Democrats et leur prédécesseur le Liberal Party depuis 1950, qui en fait le siège avec la plus longue continuité politique de tout le Royaume-Uni[95][96][97].

Les Shetland sont également représenté au Parlement écossais. Ils élisent un député par un système majoritaire, via la circonscription des Shetland incorporé à la région électorale des Highlands and Islands. Le député actuel est Tavish Scott du Scottish Liberal Democrats[98].

Les Shetlands sont également une des régions de lieutenance d'Écosse.

Culture

Procession au flambeau durant le Up Helly Aa.

La culture de l'archipel est marquée par ses héritages à la fois scandinave et écossais. L'héritage scandinave est notamment visible à travers l'archéologie, la toponymie, les influences linguistiques, tout particulièrement durant la période Viking.

Le patrimoine viking étant resté important dans la vie culturelle de l'archipel. Le dernier mardi de janvier a lieu la procession aux flambeaux d'Up Helly Aa. A l'origine, cette fête avait pour rôle de simplement briser les longues nuits d'hiver, le festival a de plus en plus valoriser le patrimoine local. Il comporte actuellement chaque année, une procession de personnes habillées en Viking ou dans d'autres costumes, et la mise en feu d'une réplique d'un drakkar[99].

L'archipel possède une importante tradition musical, notamment son style traditionnel fiddle[100]. Le groupe The Forty Fiddlers s'est formée dans les années 1950, pour promouvoir ce style. Les autres musiciens notable des Shetlands sont Aly Bain, Tom Anderson, Peerie Willie Johnson ou Thomas Fraser[101].

La cuisine des Shetland est basé sur l'agneau, le bœuf et fruits de mer. L'archipel accueille la brasserie la plus septentrional des îles britanniques[102].

Shetland participe aux Island Games, dont il a assuré l'organisation en 2005[103].

Langue

Durant l'antiquité, la langue picte était parlée dans l'archipel. Elle a été remplacée par le vieux norrois qui a évolué en norne, lequel a été parlé jusqu'au XVIIIe siècle avant d'être remplacé par le scots et notamment le shetlandic[104]. Peu de sources écrite persiste de la langue norne. L'accent des habitants est très doux et un peu chantant, et le rythme de scansion est plus lent que dans le reste de l'Écosse. Le shetlandic est utilisé régulièrement à la radio locale et dans la littérature, il est notamment mis en avant par la « Société Shetland Folk »[105][106][107].

La plupart des îles de l'archipel possède des noms d'origine scandinaves, mais il existe également des dérivations et des héritages pictes et celtiques[108][109].

Religion

Si les Shetlands se sont christianisé au XIe siècle, le christianisme pratiqué actuellement est largement teinté de protestantisme. La Réforme protestante est arrivé dans l'archipel en 1560, celle-ci s'est fait pacifiquement, sans trace de heurt, d'intolérance, ou de ferveur religieuse particulière[110]. D'autres confessions religieuses sont présentes sur l'archipel, l'Église méthodiste a une important communauté d'adhérent[111].

Littérature

Les shetlands ont été le sujet de nombreux écrivains tant en prose qu'en vers, qui ont parfois utilisés le dialecte local, le Shetlandic.

La roman de 1822 de Walter Scott, The Pirate, se déroule sur les Shetland, il s'est inspiré de l'archipel après une visite en 1814[112][113].

Hugh MacDiarmid, le poète et écrivain écossais, vécut à Whalsay du milieu des années 1930 à 1942, et il y écrit beaucoup de poèmes, dont un certain nombre qui abordent directement l'environnement des Shetland tels que On A Raised Beach, inspiré de West Linga[114]. Le roman North Star écrit en 1975 par Hammond Innes se déroule largement dans les Shetland et le livre de poésie A Choreographer's Cartography écrit par Raman Mundair en 2007, s'arrête longuement sur les paysages de l'archipel[115]. En 2008, la romanciere britannique Sharon Bolton publie "Sacrifice"[116] ,un thriller qui se deroule sur plusieurs des iles de l'archipel et qui repose sur les traditions scandinaves et vikings. Vagaland, qui a grandi à Walls, est sans doute le meilleur poète shetlandais du 20e siècle[117].

Il y a deux magazines mensuels en activité: Shetland Life et i'i' Shetland[118][119].

Cinéma

Michael Powell a réalisé le film The Edge of the World en 1937, le film est basée sur l'histoire de l'évacuation des 36 derniers habitants de l'île de Saint-Kilda, le 29 août 1930. Powell n'étant pas capable d'obtenir l'autorisation de filmer là-bas, il a réaliser le tournage sur l'île de Foula pendant les quatre mois de l'été 1936. Quarante ans plus tard, le documentaire Return To The Edge Of The World, retrace le tournage du film, et revisite l'île en 1978.

Un certain nombre d'autres films ont été tourné dans les Shetland, y compris A Crofter's Life in Shetland (1932)[120], A Shetland Lyric (1934)[121], Devil's Gate (2003) et It's Nice Up North (2006).

Drapeau et Armoirie

Drapeau des Shetland

Le drapeau des Shetland a été dessiné par Roy Grönneberg et Bill Adams pour marquer l'anniversaire des 500 ans de l'incorporation des Shetland à l'Écosse après son rachat à la Norvège. Les couleurs du drapeau sont identiques à celles du drapeau de l'Écosse, mais en forme de croix scandinave. Après plusieurs tentatives infructueuses, y compris un plébiscite en 1985, le Lord Lyon l'a approuvé comme étant le drapeau officiel de Shetland en 2005[122].

La devise des Shetland est Með lögum skal land byggja. Cette devise vient du vieux norrois et signifie : « le pays doit être bâti avec des lois »[123].

Nature

Les Shetland possèdent 3 National Nature Reserves, les deux colonies d'oiseaux maritimes de « Hermaness » et de « Noss », celle de « Keen of Hamar » pour préserver la "flore serpentine". Les Shetland ont également 81 SSSI, dont 45 sur l'île de Mainland, mais qui couvre aussi plus de 66% de Fair Isle, Papa Stour, Fetlar, Noss et Foula[124].

Flore

Comme le paysage des Shetland est marqué par ses pâturages ovins et ses conditions climatique difficiles, le nombre d'espèces végétales est relativement limité avec un total d'environ 400 espèces. Des arbres indigènes tels que le Sorbus aucuparia ou le Pommier sauvage ne se trouvent plus que dans quelques endroits isolés tels que les falaises et les abords des lochs. La flore est dominée par des plantes caractéristiques des milieux arctiques et alpins, notamment la Scille de printemps, le Plantain corne de cerf, les Ligusticum, la Rhodiola rosea et le Silene maritima. Découvert en 1827, la Cerastium nigrescens est un plante à fleur endémique de l'île de Unst. Les Mertensies se retrouvent sur plusieurs îles de l'archipel[125][126][127][128].

Faune

Photographie de 2004 d'un Grand Labbe aussi appelé Bonxie.

Les shetlands ont de nombreux colonies d'oiseaux maritimes. L'archipel compte des espèces comme le Macareux moine, les Hydrobatidae, le Plongeon catmarin, le Fou de Bassan et le Grand Labbe[129]. De nombreux oiseaux rares ont aussi été repéré comme l'Albatros à sourcils noirs et l'Oie des neiges, ainsi qu'un couple d'Harfang des neiges sur l'île de Fetlar de 1967 à 1975[129][130]. Les Troglodytes troglodytes zetlandicus et fridariensis, présents respectivement au Shetland et à Fair Isle, et le Sturnus vulgaris zetlandicus sont des espèces endémiques des Shetlands[131][132]. Il existe également des population du milieu des landes, comme le Courlis, la Bécassine et le Pluvier doré[133].

L'isolation géographique de l'archipel, ainsi que les récentes glaciations, ont limité la présence de mammifères sur les Shetlands. Le Mus musculus et la Rattus norvegicus et l'Apodemus sylvaticus sont les uniques rongeurs de l'archipel[132]. Il existe des traces archéologiques qui suggèrent que ce dernier était présent dès le milieu de l'age de fer de 200 av. J-C à 400 ap. J-C.

Il existe sur les Shetland des variétés indigènes d'espèces domestiques, dont le poney Shetland est probablement le plus connu[134][135]. La première preuve écrite de l'éxistence de ce poney remonte à 1603 dans le « Court Books of Shetland ». D'autres races insulaires existent comme le Berger des Shetland, la race bovine Shetland[136], la race d'oie Shetland[137][138] ou la race de mouton Shetland[139]. Une des curiosités animales des Shetlands était, avant sa disparition, la race de cochon Grice, cochon caractérisé par une forte agressivité notamment contre les agneaux[140].

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  1. p. 15-16.
  2. p. 17-18.
  3. p. 7-8.
  4. p. 11-12.
  5. p. 13

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