- Gervais De Tilbury
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Gervais de Tilbury
Gervais(e) de Tilbury (c.1155-1234)
Juriste, homme politique et écrivain du Moyen Âge.
Sommaire
Biographie
Sa jeunesse
Gervais de Tilbury est né en Angleterre vers 1150-1155, probablement à Tilbury dans le Comté d'Essex[1]. Il reçoit une éducation à la cour d’ Henri II Plantagenêt, puis à Reims entre 1176 et 1180, auprès de l'archevêque Guillaume aux Blanches Mains, oncle du roi de France Philippe II, le futur Philippe Auguste. Il y reçoit les ordres mineurs, condition indispensable pour briguer un bénéfice ecclésiastique. En 1177, il effectue un voyage à Venise où il est témoin oculaire de l'entrevue de réconciliation entre le pape Alexandre III et l'empereur Frédéric Barberousse. Quelques années plus tard, il reprend ses études de droit à l'université de Bologne, grand centre d'enseignement du droit canon et y obtient son diplôme de docteur et son titre de maître.
Un homme de cour
Il fréquente la cour d'Henri II Plantagenêt et fait partie d’un groupe de clercs passionnés par la philosophie naturelle, qui forment un cercle culturel autour de son fils, Henri le Jeune Roi. À la mort brutale de Henri en 1183, Gervais quitte l'Angleterre et vit un temps en Italie du Sud, à la cour du roi normand de Sicile, Guillaume le Bon. En 1189, à la mort de ce dernier, Gervais émigre à Arles[2], où il exerce ses talents de juriste auprès de l'archevêque[3] et du comte de Provence[4] et il s’y marie[5]. En 1207, il est nommé juge mage du comte de Provence Alphonse II de Provence[6].
Un fidèle de l’empereur Otton IV de Brunswick
En 1209, il accompagne Otton IV de Brunswick à Rome pour son sacre, puis est nommé maréchal de la cour impériale pour le royaume d'Arles[7] par l’empereur qui, formé dans sa jeunesse à la cour d'Angleterre, aime à s'entourer d'Anglais et de Saxons. Arles est à l'époque au carrefour de toutes les rivalités et ce contexte peut expliquer le portrait médiocrement flatteur de ses habitants tel que le dresse Gervais de Tilbury :
- Près du cours du Rhône, les souffles sont plein de force, et les hommes sont engendrés gonflés de vent, vains, inconstants et suprêmement menteurs dans leurs promesses[8].
Et c’est dans cette cité provençale qu'il entreprend pour l’empereur, en 1212[9], la rédaction des Otia imperialia (Les Divertissements pour un empereur).
En 1214 après la bataille de Bouvines, l’empereur vaincu se retire dans ses terres de Brunswick, et Gervais, tout en conservant sa charge de maréchal de la cour impériale au royaume d'Arles, le suit. Toutefois, le nom de maître Gervais apparaît une dernière fois à Arles dans une sentence arbitrale de juin 1221 où il est qualifié de Maréchal de la cour impériale du Royaume d'Arles[9]. Gervais de Tilbury demeure en Allemagne après la disparition de son protecteur, et devient vraisemblablement prévôt d'Ebstorf (de) de 1223 à 1234, date probable de sa mort[10]. Dans ces dernières années, il aurait supervisé la réalisation de la mappemonde[11] sur le modèle de celle qui figurait, peut-être, sur le manuscrit des Divertissements.
Œuvres
Les Divertissements pour un empereur
Les Divertissements pour un empereur également appelés Liber de mirabilibus mundi, Solatia imperatoris ou Descriptio totius orbis contiennent sous forme encyclopédique les connaissances de l’époque. Écrit en latin, cet ouvrage est divisé en trois parties : la première concerne la création et les premiers temps du monde, la deuxième une description des parties du monde, des provinces et des peuples, et la troisième une série de merveilles du monde. Pendant le Moyen-Âge, il fut beaucoup lu et fit l’objet de deux traductions en français, dont une par Jean de Vignay. Depuis, les opinions divergent quant à la valeur de son contenu. Si Leibniz le qualifie de ramassis d’histoires stupides de vieilles femmes, d’autres le prennent en grande considération du fait que ce maître médiéval de la jurisprudence y reconnaît la justesse des demandes pontificales dans le conflit opposant l’Église et l’Empire[12].
Le Bestiaire de Gervais(e) de Tilbury
Bestiaire de Gervais(e) de Tilbury
- Chapitre 1. Lion (Le Lion)
- Chapitre 2. Panthere (La Panthère)
- Chapitre 3. Unicorne (L'Unicorne)
- Chapitre 4. Idres et Cocadrile (L'Hydre et le Crocodile)
- Chapitre 5. Sereine (Les Sirènes)
- Chapitre 6. Centaurus (Les Onocentaures)
- Chapitre 7. Hyene (La Hyène)
- Chapitre 8. Singe (Le Singe)
- Chapitre 9. Elephant (L'Éléphant)
- Chapitre 10. Antule (L'Antilope)
- Chapitre 11. Serpent (et Vuivre) (Le Serpent (et la Vouivre))
- Chapitre 12. Corbeau (Le Corbeau)
- Chapitre 13. Vurpil (Le Renard)
- Chapitre 14. Castor (Le Castor)
- Chapitre 15. Eriçon (Le Hérisson)
- Chapitre 16. Formi (La Fourmi)
- Chapitre 17. Aille (L'Aigle)
- Chapitre 18. Caradrius (Le Charadrius)
- Chapitre 19. Pellicanus (Le Pélican)
- Chapitre 20. Perdriz (La Perdrix)
- Chapitre 21. Chamoi (Le Chamois)
- Chapitre 22. Hupe (La Huppe)
- Chapitre 23. Phenix (Le Phénix)
- Chapitre 24. Cerf (Le Cerf)
- Chapitre 25. Tortre (La Tourterelle)
- Chapitre 26. Sarce (Le Poisson scie)
- Chapitre 27. Belete (La Belette)
- Chapitre 28. Aspis (L'Aspic)
- Chapitre 29. Ibis (L'Ibis)
Notes et références
- ↑ Source Catholic Encyclopedia : ici
- ↑ Arles, sur la rive gauche du Rhône, est à cette époque terre d'Empire.
- ↑ Il s'agit de Pierre Isnard (1183-1190), puis d'Imbert d’Eyguières (9 octobre 1191 - 20 juillet 1202)
- ↑ Alphonse Ier (1181-1196), puis son fils Alphonse II
- ↑ Il épouse une parente de l'archevêque d'Arles, Imbert d’Eyguières; Annie Tuloup-Smith indique dans son ouvrage Rues d'Arles qui êtes-vous ?
- ..(La famille d'Aiguières ou Eyguières) est présente dans ce quartier (NDLR, le quartier de la Roquette) dès le XIIe siècle. En 1184, une demoiselle d'Aiguières se maria avec Gervais de Tilbury.
- ↑ Cf. La Provence au Moyen Âge de Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, page 84 - ISBN 2853996174
- ↑ Pour la Catholic Encyclopedia, il aurait été nommé dès 1198.
- ↑ Ibidem, page 332
- ↑ a et b Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de) - ARLES, histoire, territoires et cultures, page 343.
- ↑ Pour la Catholic Encyclopedia, il serait décédé vers 1220, à Arlington
- ↑ Cf. La mappemonde d'Ebstorf ici
- ↑ D'après la Catholic Encyclopedia
Voir aussi
Sources et bibliographie
- (en) Gervase of Tilbury, l'article anglais
- Sur le site de la BNF
- Louis Stouff - Arles au Moyen-Age, pages 39–43
- Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La Provence au Moyen-Âge, page 84 - (ISBN 2853996174)
- Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de) - ARLES, histoire, territoires et cultures, page 343 - (Éditions IMPRIMERIE NATIONALE), (ISBN 9782742751761)
- Le Livre des merveilles de Gervais de Tilbury, traduit et annoté par Annie Duchesne - Paris, Édition des Belles Lettres, 1992 - (ISBN 2251339140)
- Gervais de Tilbury, biographie et bibliographie : ici
Liens internes
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Liens externes
- (en) Catholic Encyclopedia: Gervase of Tilbury
- (en) David Badke, The Medieval Bestiary : Gervaise
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Catégorie : Arles
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