Boris Vian

Boris Vian
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Boris Vian
Boris Vian.
Boris Vian.

Activités Écrivain, poète, parolier, chanteur, musicien, peintre, compositeur
Naissance 10 mars 1920
Ville-d'Avray
Décès 23 juin 1959 (à 39 ans)
Paris
Distinctions Satrape du Collège de 'Pataphysique
Œuvres principales
* Romans : L'Écume des jours, L'Arrache-cœur, L'Automne à Pékin J'irai cracher sur vos tombes, Vercoquin et le Plancton, L'Herbe rouge
Compléments
* Chansons : Le Déserteur, La Complainte du progrès
  • Jazz : Écrits sur le jazz, Jazz in Paris


Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) et mort le 23 juin 1959 à Paris, est un écrivain français, poète, parolier, chanteur, critique et musicien de jazz (trompettiste). Ingénieur de l'École centrale (Promotion 42B), il est aussi scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre.

Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié de nombreux romans dans le style américain parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et a été interdit. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.

Boris Vian a abordé à peu près tous le genres littéraires : poésie, document, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de théâtre, des scenarii pour le cinéma. Son œuvre est une mine dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits au XXIe siècle. Toutefois, sa bibliographie reste très difficile à dater avec précision puisque lui-même ne datait pas toujours ses manuscrits. Ainsi, Noël Arnaud dans les Vies parallèles de Boris Vian, et Claude J. Rameil qui ont fait des recherches très poussées, ne donnent pas les mêmes dates que le proches de l'auteur sur l'année de publication de certaines œuvres, notamment les Cent sonnets.

Il a encore fait de la peinture, du dessin, des croquis humoristiques.

Pendant quinze ans, il a aussi milité en faveur du jazz, qu'il a commencé à pratiquer dès 1937 au Hot Club de France. Ses chroniques, parues dans des journaux comme Combat, Jazz-hot, Arts, ont été rassemblées en 1982 : Écrits sur le jazz . Il a aussi créé 48 émissions radiophoniques Jazz in Paris, dont les textes, en anglais et en français étaient destinés à une radio new yorkaise et dont les manuscrits ont été rassemblés en édition bilingue en 1996.

Son œuvre littéraire, peu appréciée de son vivant, a été saluée par la jeunesse dès les années 1960-1970. L'Écume des jours en particulier, avec ses jeux de mots et ses personnages à clef, ont fait de lui un véritable mythe. Il est désormais un classique qu'on étudie dans les collèges.

« Si, au cours de sa brève existence, il a multiplié les activités les plus diverses, son nom s'inscrit aujourd'hui parmi les plus significatifs de la littérature française [1]. »

Boris Vian réputé pessimiste adorait l'absurde, la fête, le jeu. Il est aussi l'inventeur de systèmes parmi lesquels figure le « peignophone », un instrument de musique composé d'un peigne et d'une feuille de papier à cigarettes dont il jouait au lycée.

De santé fragile, très couvé par sa mère, et à juste titre par les médecins, il ne s'est jamais ménagé, comme s'il était pressé d'entreprendre toutes les activités possibles, avec le sentiment de la mort qui rôdait autour de lui. Il est mort à 39 ans d'un arrêt cardiaque, lors de la projection de l'adaptation cinématographique de son livre J'irai cracher sur vos tombes.

Sommaire

Biographie

Enfance

une des étangs de Ville-d'Avray où les enfants Vian vont pêcher les grenouilles

Malgré son prénom et son physique qui ont longtemps alimenté la légende sur ses origines russes, Boris Vian est issu d'une famille française depuis des siècles[2]. Selon ses biographes le nom de la famille serait d'origine piémontaise : Viana[2]. Une famille dont la fortune avait été bâtie par un grand-père dans la ferronnerie d'art, qui a réalisé les grilles de la villa Arnaga résidence d'Edmond Rostand au Pays Basque, et qui a épousé Jeanne Brousse, héritière des papeteries Brousse-Navarre[2]. Le père de Boris, Paul Vian, épouse lui aussi le 2 décembre 1917 une riche héritière, Yvonne Woldemar-Ravenez, et il a assez de fortune pour n'avoir pas besoin de travailler[3].

Le couple Paul et Yvonne Vian s'installe dans très bel hôtel particulier, Les Fauvettes, rue de Versailles, non loin du Parc de Saint-Cloud[4]. Ils sont voisins de la famille d'Edmond Rostand. C'est là que naissent le 17  octobre 1918 Lélio Vian, et le 10 mars 1920, Boris. Il y aura deux autres enfants après Boris : Alain né le 24 septembre 1921 et Ninon née le 14 septembre 1924[5]. La villa des Vian est proche des étangs où les enfants iront pêcher les grenouilles avec François Rostand, le fils d'Edmondr[4]. Yvonne est musicienne, elle joue Eric Satie, Claude Debussy ou Maurice Ravel à la harpe et au piano, a donné aux enfants des prénoms issus d'opéra : Boris pour Boris Godounov et Lélio pour Lélio ou le Retour à la vie d'Hector Berlioz[6].

Les Vian mènent une vie insouciante : ils ont chauffeur, professeur à domicile, coiffeur à domicile, jardinier[6]. Leur voisin, Edmond Rostand, demande parfois aux enfants Vian de lui attraper des grenouilles dans les étangs pour ses recherches[7] Mais le krach de 1929 ruine Paul Vian qui se voit obligé d'abandonner la maison principale et d'aller habiter avec les enfants et le jardinier dans la maison du gardien qu'il a fait réhausser d'un étage tout en conservant une étroite bande de terrain et un carré de pelouse[8]. La villa est louée à la famille Menuhin avec laquelle les Vian ont d'excellents rapports, les enfants jouent avec leur fils Yehudi Menuhin qui est un prodige et qui invite la famille Vian à venir l'écouter à Paris en concert[8], ce qui ravit Yvonne, elle-même musicienne. Ce sont les rares sorties où Yvonne ne s'inquiète pas pour ses enfants. De caractère anxieux et autoritaire, elle favorise tous leurs jeux à conditions de garder sa nichée à portée de voix[8].

Paul s'essaie à travailler, il commence à traduire quelques textes que lui procure Louis Labat, (lui-même traducteur de Walter Scott et Arthur Conan Doyle), mais les rentrées d'argent sont insuffisantes et il devient représentant-associé pour le laboratoire homéopathique de l'Abbé Chaupitre. Paul abandonne sa luxueuse Packard pour une fourgonnette qui lui sert à faire ses tournées chez les commerçants[9].

Mais il reste à la famille Vian un autre paradis, à Landemer, dans le Cotentin, à l'ouest de Cherbourg, une propriété où sont construits trois chalets en pins situés en haut des falaises où sa mère entretenait un jardin luxuriant. C'est cet univers que Boris reproduit dans son roman L'Arrache-cœur en inventant force nom de fleurs : «  Le Jardin s'accrochait partiellement à la falaise (...) des ormades sauvages, aux tiges filiformes, bossuées de nodosités monstrueuses, qui s'épanouissent en fleur sèches comme des meringues de sang, des touffes de réviole lustrée gris perle(...)[10]  »

À douze ans, à la suite d'une angine infectieuse, Boris est souffre de rhumatismes articulaires aigus, qui provoquent une insuffisance aortique chez l'enfant. À partir de là, le garçon est élevée dans du coton, à la manière de Wolf, enfant couvé de L'Herbe rouge où l'on retrouve des passages entiers décrivant la façon dont il était sur-protégé. Wolf explique à Monsieur Perle qui l'interroge sur ses parents : « Ils avaient toujours peur pour moi, je ne pouvais pas me pencher au fenêtres, je ne traversais pas la rue tout seul, il suffisait qu'il y ait un peu de vent pour qu'on me mette ma pour de bique (...)[11]. »

Paul Vian a par la suite construit une salle de bal où ses fils peuvent organiser des fêtes sur place, ce qui rassure Yvonne la mère poule, mais qui a pour conséquence de couper encore davantage Boris et ses frères du monde extérieur. Boris regrettera en partie ce confort de vie qui l'a maintenu dans l'ignorance des faits politiques et sociaux, et comme l'un des trumeaux de L'Arrache-cœur, (Joël, Noël et Citroën) il va par la suite se révolter comme Citroën[12].

Les études, la guerre, le jazz

Carte d'élève centralien de Boris Vian

Il fait ses études au collège et lycée de Sèvres (1927-1932), puis entre au lycée Hoche de Versailles, de la troisième à la classe de Philosophie (1932-1936). Sa scolarité est souvent interrompue en raison d'accidents de santé. S'il passe avec facilité la première partie du baccalauréat en 1935, il est contraint de suivre une seconde terminale au lycée Condorcet, à Paris, où il obtient le baccalauréat final A-philosophie, avec option mathématiques. Il suit les classes préparatoires des grandes écoles scientifiques du lycée Condorcet et entre à l’École centrale Paris en 1939 où il obtient son diplôme d'ingénieur en 1942[13].

Le 6 novembre 1939, Boris rejoint l'École centrale repliée à Angoulême. Mais en voyant passer les convois de réfugiés belges, il mesure l'absurdité d'une situation dont, jusque là, les échos ne lui parvenaient que sous forme de rumeurs. Confronté à une réalité qui le dépasse, il écrit par la suite : « Je ne me suis pas battu, je n'ai pas été déporté, je n'ai pas collaboré, je suis resté quatre ans durant un imbécile sous-alimenté parmi tant d'autres[14]. »

Parallèlement à ses études, Boris apprend à jouer de la trompette. Il s'inscrit au Hot Club de France, présidé par Louis Armstrong et Hugues Panassié, dès 1937. Avec son frère Lelio (à l'accordéon et à la guitare), et son autre frère Alain (à la batterie), il monte une petite formation qui anime d'abord les surprises-parties avant de rejoindre en 1942 l'orchestre amateur de Claude Abadie qui joue du dixieland[1], et qui s'efforce de sortir des sentiers battus et des sempiternelles jams de règle chez les musiciens amateurs français[15]. Deux ans plus tard, 10 janvier 1944, il rencontre Claude Luter et il se joint à lui pour ouvrir un club de jazz le New Orleans Club qui ne fonctionnera que quelques jours à Saint Germain-des-Prés[16]. Ils vont jouer ensemble, plus tard, au Caveau des Lorientais, et au Tabou. Après la Libération de Paris, on le retrouve avec l'orchestre Abadie qui est considéré comme l'un des meilleurs orchestres de jazz amateur de l'époque[16]

Le jazz et les fêtes sont un moyen pour Boris de compenser l'ennui que lui procure ses études à l'École centrale. Ce qui ne l'empêche pas d'être un élève très sérieux : il est le seul à prendre intégralement les notes des cours, dont il fait un document intitulé Physicochimie des produits métallurgiques, agrémenté d'alexandrins et de citations. Cette brochure ronéotypée de soixante pages est la première œuvre écrite de Vian[17]. Toutefois, il préfère les répétitions aux révisions et il exprime violemment le peu de crédit qu'il accorde aux cours « donnés par ces professeurs idiots qui vous bourrent le crâne de notion inutiles, compartimentées, stérotypées (...) Vous savez maintenant ce que j'en pense de votre propagande. De vos livres. De vos classes puantes et de vos cancres masturbés[18]... »

Rien d'étonnant à ce que son travail à l'Association française de normalisation (AFNOR), où il est engagé de 1942 à 1946[19],[20], lui pèse. Mais cela lui laisse assez de temps pour écrire des poèmes et de la musique de jazz. En 1943, il produit Cent sonnets et Trouble dans les Andains[21].

Son travail d'écriture doit beaucoup à sa compagne, Michelle Léglise, qu'il a épousée le 5 juillet 1941, en l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris, et à l'ambiance générale de la famille Vian[22] où l'on fabrique jeu de mots, contrepèteries, calembours. Michèle vient de commencer l'écriture d'un roman, et la famille se régale de la manière dont Boris joue sur les sonorités, il éprouve un grand plaisir à en jouer. Il passe d'ailleurs beaucoup de temps à compulser l'Almanach Vermot[22]. C'est pour Michelle qu'il a déjà écrit en 1942 un Conte de fées à l'usage des moyennes personnes. Littérature et jazz sont les deux dérivatifs qui permettent au normalisateur de l'AFNOR, de ne pas sombrer dans la mélancolie[23].

Le swing et le drame

Michelle et Boris ne sont peut-être pas des zazous, mais ils ont en commun avec cette population de jeunes gens le goût du swing et des fêtes, où ils emmènent parfois leur enfant, Patrick, né 12 avril 1942. Leurs surprises parties sont encore cantonnées à "Viledavret", c'est ainsi qu'il orthographie la ville dans sa correspondance et dans son journal intime publié ensuite sous le titre "journal à rebrousse poil" [24]. Dans ces fêtes-là, on trouve les zazous de la périphérie chic, là où la police de la zone occupée ne patrouille pas. Ils ne vont pas encore dans les bars du quartier latin, ni dans les caves. Mais l'attitude de Boris Vian est assez voisine de celle des zazous parce qu'ils sont d'abord « très très swing et qu'ils aiment le jazz[25]. » Dans Vercoquin et le Plancton , il fait une description vestimentaire des zazous : « Le mâle portait une tignasse frisée et un complet bleu ciel dont la veste lui tombait aux mollets (…) la femelle avait aussi une veste dont dépassait d'un millimètre au moins une ample jupe plissée en tarlatane de l'île Maurice[26]. »

Attaqués par les journaux conservateurs les zazous en rajoutent en investissant d'abord les cafés des Champs-Élysées, puis du quartier Latin. Mais malgré les éditoriaux de La Gerbe, l'occupant ne voit pas en eux des ennemis : ils ne sont ni communistes, ni juifs, ni résistants. Seul le journal L’Illustration en fait un portrait teigneux, et tellement surréaliste, qu'il ressemble à ceux de Boris Vian dans Vercoquin et le Plancton où l'écrivain a ressemblé toute la bande de ses frères, ses amis et Michèle pour laquelle Boris taille parfois des talons compensés (à ses chaussures)[27].

En 1944, Boris écrit un scénario ("Histoire naturelle") et des poèmes qu'il réunit dans un recueil intitulé après plusieurs avatars " Un Seul Major, un Sol majeur", en hommage à son ami Jacques Loustalot, dit Le Major, rencontré à Capbreton pendant la drôle de guerre. En 1944, il envoie une ballade à la revue Jazz Hot, (qu'il écrivait Jazote) et signe de son anagramme Bison Ravi[28].

Mais cette même année, le monde des Vian s'effondre : le père, Paul, est assassiné dans sa maison dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944. Les chalets de Landemer ont été détruits par les allemands. Et Boris, considéré comme le « plus sage de ses enfants » a reçu de son père la lourde mission de vendre la maison familiale à "Viledavret"[29].

Cette année là, avec Michèle, il se réfugie dans l'appartement des Léglise, rue du faubourg poissonnière, cependant que François Rostand confie à son père, qui publie chez Gallimard, le manuscrit de Vercoquin et le Plancton.Edmond le transmet à Raymond Queneau secrétaire général des éditions Gallimard. Et le 18 juillet 1945, Boris signe son premier contrat d'auteur. A partir de ce jour, Boris et Queneau (que l'on retrouve dans tous les caveaux de Saint-Germain-des-Prés), deviennent des amis très proches, avec sans doute, une relation père/fils, et en commun ce goût immodéré du jeu avec les mots[30].

Le rat de cave et l'écrivain

Le haut de la rue des Carmes, vue depuis la rue des Écoles, donnant sur le Panthéon de Paris. Là se trouvait en 1946 le Caveau des Lorientais
Rue Dauphine, Paris où se trouvait la cave Le Tabou

Contrairement à une légende, Boris Vian n'a pas créé Saint Germain-des-Prés, symbole de l'existentialisme et des zazous. S'il connaît le quartier depuis 1944, il ne commence à le fréquenter très régulièrement qu'en 1946 à la création de Caveau des Lorientais[31]. « Boris, qui prend parfois la trompette, fait règner une ambiance quasi religieuse[32]. » Si les frères Vian ont drainé le Tout-Paris au Tabou, si l'on surnommait Boris « le Prince du Tabou »[33], à partir de 1947, Boris ne participait que très rarement aux bacchanales qui comportaient l'élection de « Miss Vice » et autres fantaisies d'un goût douteux. Il préférait organiser Rue du Faubourg-Poissonnière des « tarte-parties » réunissant des musiciens de jazz[34].

Boris et ses amis fréquentent Le Caveau des Lorientais ouvert en 1946 rue des Carmes où l'on danse le Lindy hop ou le Bebop (danse)[35]. Il trouve cette population « très très swing [35].» selon l'expression qu'il affectionne . Dans le Manuel de Saint Germain des Prés, il fait une description de Claude Luter que l'on retrouve dans toutes les biographies : « 1,84m, 80kg etc.[36]. ». Et après la fermeture des Lorientais, la même population se retrouve au Tabou, au 33 rue Dauphine, où viennent également les intellectuels et les journalistes qu'il surnomme les « pisse-copie »[37]. Passionné de jazz, c'est dans ces caves de l'après-guerre qu'il joue de la trompette de poche (rebaptisée « trompinette-c'est une petite trompette »).

Les noms qui ont fait la réputation des caves de Saint Germain sont entre autres : Maurice Merleau-Ponty, Juliette Gréco, Marcel Mouloudji, Louis Armstrong, Jacques Prévert[38].

C'est aussi dans ces caves que le suivront des écrivains de ses amis comme Jean-Paul Sartre (le Jean Sol Partre de L'Écume des jours), Simone de Beauvoir (la Duchesse de Bovouard de L'Écume des jours) et surtout Raymond Queneau qui dirige chez Gallimard la collection La Plume au vent et qui compte y insérer Vercoquin et le plancton après quelques retouches. Mais au sein du comité de lecture de Gallimard, Jean Paulhan s'oppose à Queneau pour des raisons politiques. Queneau a fait connaître son écœurement devant l'épuration au sein du comité des écrivains, et cela ne plaît pas aux purs et durs auxquels Jean Paulhan appartient[39]. Queneau est malgré tout convaincu des qualités d'écrivain de Vian et il lui fait signer un nouveau contrat pour Les Lurettes fourrées dont il n'a lu aucune ligne[30].

La publication de Vercoquin et le plancton se fait attendre. Boris est très déçu, d'autant plus qu'il compte quitter l'AFNOR. En attendant, Queneau l'intègre à une joyeuse bande de journalistes de Combat : Alexandre Astruc, Jean Cau le gauchiste, Robert Scipion[40]. Beaucoup font du journalisme pour entrer sans payer là où il faut être vu. Ces jeunes gens sont lancés à l'assaut des lettres, mais aussi du spectacle. C'est avec eux que Boris est invité à se produire, avec l'orchestre Abadie dans le film Madame et son flirt de Jean de Marguenat[41]. De cette expérience, Boris tire un nouvelle Le Figurant inséré dans le recueil Les Fourmis édité par Les éditions du Scorpion en 1949[40].

Le 15 février 1946, Boris quitte l'AFNOR pour entrer à l'Office professionnel des industries et des commerces du papier et du carton. Son salaire est plus élevé, le travail plus léger, ce qui permet à l'écrivain de rédiger son premier véritable roman : L'Écume des jours dont l'auteur dit que c'est un mixage de toutes les périodes villdavraisoises. « Il y a beaucoup de bonheur dans dans l'Écume des jours. Et puis il y a le petit danger de l'homme qui sent pointer quelque chose qui le tenaille à l'intérieur [42] » . En effet, derrière le conte rôde la mort, comme celle qui rôde autour de Boris lui même, tenaillé par la maladie et dont l'univers au fil des années n'a cessé de se rétrécir[43].

Rédigé à une rapidité folle, le roman est prêt début juin 1946 pour être présenté au prix de la Pléiade sur lequel Boris compte beaucoup. Le livre est dédié à Michèle et Queneau, qui trouve Vian très en avance sur son temps, espère beaucoup puisque Jean Paulhan s'est en quelque sorte engagé[44]. Les membres du jury sont André Malraux, Paul Éluard, Marcel Arland, Maurice Blanchot, Joë Bousquet, Albert Camus, Jean Grenier, Jacques Lemarchand, Jean Paulhan, Jean-Paul Sartre, Roland Tual et Raymond Queneau[44]. Mais malgré le soutien de Sartre, Queneau et Lemarchand, tous les autres membres ont suivi l'avis de Paulhan, et Boris n'aura pas le prix de la Pléiade qui est décerné à un ecclésiastique pour contrebalancer les soupçons de collaboration qui pèsent sur la maison Gallimard. Ce prix est sans rapport avec le contenu du livre : c'est un acte politique[45]. Mais c'est surtout une immense déception qui provoque une colère de Boris dont on trouve des traces dans L'Automne à Pékin[46] où il fustige « L'abominable contremaître Arland »,« Ursus de Jeanpolent » et « l'abbé Petitjean » (celui auquel on a décerné le prix s'appelait l'abbé Jean Grosjean[47].)

Il lui reste, pour se consoler, le jazz et la peinture, ainsi que sa grande amitié avec le couple Sartre-Beauvoir, et toute la bande des sartriens. Le 12 décembre 1946, Michèle et Boris donnent une « tartine-partie » dans l'appartement des Léglise où Boris assiste, éberlué, à la rupture entre Maurice Merleau-Ponty et Camus, ainsi qu'à la première brouille entre Sartre et Camus[48].

Cependant, bien que Vercoquin et L'Écume aient, selon Paulhan, bénéficié de la même promotion que le prix de la Pléiade, les deux livres de Vian sont un échec commercial. Tirés à quatre mille exemplaires, il s'en est vendu quelques centaines, et il n'y a pas de revue de presse[49]





Reproduction du diplôme de l'Ordre de la Grande Gidouille de Boris Vian, le 22 Palotin 80.
Document tiré du magazine trimestriel Bizarre, J. J. Pauvert, numéro spécial Boris Vian de février 1966.
Reproduction du diplôme de membre du Collège de 'Pataphysique de Boris Vian.

Il est aussi directeur artistique chez Philips et chroniqueur dans Jazz Hot de décembre 1947 à juillet 1958, où il tient une « revue de la presse » explosive et extravagante. Henri Salvador disait de lui : « Il était un amoureux du jazz, ne vivait que pour le jazz, n'entendait, ne s'exprimait qu'en jazz ».

À Saint-Germain-des-Prés, il fréquente aussi le café de Flore ou Les Deux Magots, à l'époque où ceux-ci rassemblent intellectuels et artistes de la rive gauche : Jean-Paul Sartre (le Jean Sol Partre de L'Écume des jours), Raymond Queneau, Simone de Beauvoir (la Duchesse de Bovouard de L'Écume des jours), Juliette Gréco, Marcel Mouloudji ou Miles Davis[38].

Après diverses expériences cinématographiques, il publie son premier roman sous l'hétéronyme de Vernon Sullivan: J'irai cracher sur vos tombes, en 1946 aux éditions du Scorpion[13]. Le roman est très controversé, car il traite de la sexualité, de la violence et du racisme[13]. Boris Vian est condamné en 1950 pour outrage aux bonnes mœurs. S'ensuivent des romans tout aussi noirs et sarcastiques : Les morts ont tous la même peau, Et on tuera tous les affreux et Elles se rendent pas compte. Et la même année deux autres romans beaucoup plus poétiques : L'Automne à Pékin et L'Écume des jours. Ce dernier roman, qui n'a aucun succès du vivant de l'auteur fera de Boris Vian un véritable mythe auprès de la jeunesse après sa mort[50]

Si les œuvres à succès, signées Vernon Sullivan, ont permis à Vian de vivre, elles ont aussi occulté les romans signés de son vrai nom, œuvres plus importantes à ses yeux. D'après lui, seuls ces derniers avaient une véritable valeur littéraire. Après l'échec de L'Arrache-cœur, il décide d'abandonner la littérature.

1951 et 1952 seront des années sombres pour Boris Vian. Il vient de quitter son épouse Michelle Léglise, dont il a eu deux enfants, Patrick en 1942 et Carole en 1948, et vit difficilement de traductions dans une chambre de bonne, au 8, boulevard de Clichy. Il n'a plus un sou, mais le fisc s'acharne à lui soutirer des impôts anciens qu'il ne peut payer. Son esprit fécond l’amène cependant à collaborer au Collège de 'Pataphysique (la science des solutions imaginaires), fondé en 1948. Il y retrouve Raymond Queneau et est nommé Équarrisseur de première classe en 1952, puis satrape en mai 1953[13]. Dans cette aimable corporation, il donne libre cours à son imagination pour fournir des communications et des inventions baroques telles que le gidouillographe ou le pianocktail[note 1]. En 1954, il se remarie avec Ursula Kübler.

Il fait quelques apparitions sur scène, au théâtre et dans quelques films. Il joue par exemple le cardinal de Paris dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy.

En 1957, est créé à l'Opéra de Nancy Le Chevalier de Neige, un opéra sur un livret de Boris Vian d'après les Chevaliers de la Table ronde dont Georges Delerue a écrit la musique.

Le matin du 23 juin 1959, Boris Vian assiste à la première de J'irai cracher sur vos tombes, film inspiré de son roman, au cinéma Le Marbeuf. Il a déjà combattu les producteurs, sûrs de leur interprétation de son travail, et publiquement dénoncé le film, annonçant qu'il souhaitait faire enlever son nom du générique. Quelques minutes après le début du film, il s'effondre dans son siège et, avant d'arriver à l'hôpital, meurt d'une crise cardiaque. Le Collège de 'Pataphysique annonce la mort apparente du « Transcendant Satrape ».

Postérité

Son œuvre connut un immense succès public posthume dans les années 1960 et 1970, notamment pendant les événements de mai 1968. Les jeunes de la nouvelle génération redécouvrent Vian, l'éternel adolescent, dans lequel ils se reconnaissent. Au fil des années, il devient un classique, son nom est donné à des écoles, ses œuvres romanesques passées inaperçues de son vivant entrent à la bibliothèque de la Pléiade en 2010.

En 2011, l’exposition « Boris Vian » [51] à la Bibliothèque Nationale de France éclaire d’un nouveau jour la naissance à la littérature de Boris Vian et le rapport qu'il entretient avec elle, en révélant nombre de manuscrits. Les feuillets des Cents sonnets, du Contes de fées à l’usage des moyennes personnes et de Trouble dans les Andains permettent de comprendre combien sont liés écriture et humour dans cette expérience familiale de la littérature destinée à n’amuser que les proches et les voisins. Jeux de mots, personnages à clefs et pseudonymes facétieux sont la marque indélébile de cette première approche littéraire, très vite remplacée par une littérature plus grave et sérieuse, parfaitement représentée par J’irai cracher sur vos tombes. Le désir de reconnaissance apparaît alors, mais sa pratique première de la littérature ne cesse de perturber ses ambitions. Par la supercherie littéraire, Boris Vian joue à cache-cache et déroute son lecteur. La littérature n’est pas le seul domaine où ce phénomène vient briser ses rêves : le journalisme est aussi une profession où, bien que voulant être pris au sérieux, Boris Vian désoriente ses interlocuteurs par son goût pour la facétie. Inaudible pour ses contemporains qui ne perçoivent de lui qu’un parfum de scandale et de dandysme, c'est avec le temps que les malentendus se dissipent et qu’apparaissent enfin les tensions qui ont structuré – ou déstructuré – une œuvre qui s’apparente aujourd’hui à celle d’un poète maudit.

Pseudonymes

Bois Vian a utilisé plusieurs psudonymes parmi lesquels : [52].

  • Honoré Balzac[53] (sans particule)
  • Baron Visi (anagramme)
  • Bison Ravi (littéraire) (anagramme) pour signer le poème Référendum en forme de ballade publié en mars 1944 dans le magazine Jazz Hot.
  • Boriso Viana (jazz) pseudonyme associé à Lydio Sincrazi (cf ci-dessous)
  • Brisavion (anagramme)
  • Grand capitaine (littéraire)
  • Butagaz (jazz)
  • Bison Duravi (littéraire) dérivé des précédents, pour signer L'ékume des jhours, un poème inédit en quatorze variantes.
  • Andy Blackshick (jazz) (Festival du rire au Théâtre de Ranelagh)
  • Agénor Bouillon avec Henri Salvador sur un 45 tours (Barclay no 70246)
  • Xavier Clarke (articles de presse) — notamment dans Jazz News et À la manière de, La guerre froide des deux hot s'attiédit à Saint-Germain.
  • S. Culape (jazz) pour Le Spectacle de K. Dunham.
  • Aimé Damour pour Nous avons été trompés ! le Manifeste du Cocu (Comité d'organisation des consommateurs et usagers).
  • Charles de Casanove
  • Amélie de Lambineuse dans sa lettre Conseils à mes neveux signée : Votre Grand-tante Amélie de Lambineuse pcc Boris Vian.
  • Gédéon d'Éon (incertain)
  • Michel Delaroche (> 100 articles de presse dont Jazz News no 8 novembre 1949) De petites et de grandes nouvelles.
  • Joëlle du Beausset (littéraire) pour La Valse.
  • Gérard Dunoyer (articles de presse) et pour la publication C'est gagné pour Zizi Jeanmaire.
  • Jules Dupont (Socio-Politique) pour écrire son Traité de civisme, inachevé et publié « post-mortem ». Ancien combattant de réserve, officier d'académie, chef de services de la compagnie d'assurance La Cigogne parisienne.
  • Fanaton : Boris Vian a signé sous le pseudonyme de Fanaton les notes de pochette d'un disque de M. Dupont. Le pseudonyme est une anagramme du nom de l'éditeur : Fontana. (45 tours no 460563).
  • Hugo Hachebuisson, Hugo Hachebouisson (articles de presse) à rapprocher de Hugo Hackenbush, personnage de Groucho Marx dans Un jour aux courses, Les Pères d'Ubu-roi.
  • Zéphirin Hanvélo (avec Henri Salvador) Rapport du brigadier cycliste Zéphirin Hanvélo.
  • Onuphre Hirondelle (avec Henri Salvador)
  • Odile Legrillon pour Du nouveau dans les achats en viager.
  • Otto Link (jazz) et pour Silhouette du Hot-Club : Jean Berdin.
  • Gédéon Mauve pour Panégyrique du savant Cosinus.
  • Eugène Minoux pour présenter certains 45 tours, en particulier de Michel Legrand.
  • Gédéon Molle, Dr G. Molle, Professeur Gédéon Molle (jazz) (articles de presse) notamment Le jazz est dangereux.
  • Jacques K. Netty pour présenter quelques pochettes de disque en tant que directeur artistique des disques Fontana (33 tours 25 cm Philips no 76.089, entre autres disques).
  • Josèfe Pignerole, amateur de Jaze Bande (jazz) article sur Boris Vian (textes rassemblés par Claude Rameil) Écrits sur le Jazz et Lettre au père Noël.
  • Adolphe Schmürz (articles de presse) et pour Quand vos femmes se querellent.
  • Vernon Sinclair pour l'écriture de morceaux de rock parodique (avec Henri Salvador et Michel Legrand). Des historiens du rock'n roll français les considèrent comme les créateurs des quatre premiers morceaux de rock'n and roll français.
  • Lydio Sincrazi pour plusieurs textes de chansons sur un 45 tours Pathé 45 EA 130, Fredo Minablo, un disque produit par Fontana : texte signé Lydio Sincrazi, adapté par Boriso Viana (Boris Vian).
  • Vernon Sullivan (littéraire) (1946), le plus connu. En référence à Paul Vernon, musicien de l'orchestre Abadie et Joe Sullivan, pianiste de jazz dans une prise de position contre le racisme et la discrimination. J'irai cracher sur vos tombes, etc .
  • Anna Tof, Anna Tof de Raspail (articles de presse) pour présentation de disques (notamment le 45 tours chez Fontana no 460.574).
  • Claude Varnier (articles de presse) et pour Et dire qu'ils achètent des voitures neuves.

Œuvres

Il a écrit onze romans, quatre recueils de poèmes, plusieurs pièces de théâtre, des nouvelles, de nombreuses chroniques musicales (dans le magazine Jazz Hot), des scénarios de films, des centaines de chansons (notamment pour Magali Noël, Serge Reggiani et Juliette Gréco), le tout avec une verve qui lui est propre.

Sous son propre nom, il a écrit des romans fantastiques, poétiques et burlesques, les plus connus étant entre autres L'Écume des jours, L'Automne à Pékin, L'Arrache-cœur et L'Herbe rouge.

Il a également publié sous de nombreux pseudonymes. (voir ci-dessus)

Il est par ailleurs auteur de pièces de théâtre, de nouvelles (L'Oie bleue, La Brume, Les Fourmis…), de chansons, et fervent défenseur de la 'Pataphysique.

Sa chanson la plus célèbre, parmi les 461 qu'il a écrites, est Le Déserteur, chanson anti-militariste composée à la fin de la guerre d'Indochine (soit le 15 février 1954), juste avant la guerre d'Algérie. Cette chanson fut interdite sur les ondes dans sa version d'origine en raison du couplet final litigieux :

Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je possède une arme [note 2]
Et que je sais tirer

Cette version est attestée par Françoise Renaudot dans son ouvrage Il était une fois Boris Vian ; cependant, selon un ami de Harold Berg, la première version de la chanson aurait dès l'origine contenu les vers pacifistes[54]

Ce couplet fut ultérieurement remplacé par Vian, à la suggestion de son ami Mouloudji, par :

Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'arme
Et qu'ils pourront tirer

Boris Vian fut l'objet de poursuites de la part de paramilitaires d'extrême-droite. Sous sa deuxième rédaction, la chanson, chantée par Richard Anthony et par Peter, Paul and Mary, connut un vif succès dans les années 1960, mais Vian était déjà mort.

Romans et nouvelles

Figure d'abord la date de publication, puis, après le titre et entre parenthèses, la date de composition[55].

Théâtre et opéra

Poésies

Essais

  • 1951 : Manuel de Saint-Germain-des-Prés.
  • 1958 : En avant la zizique... Et par ici les gros sous, Le Livre contemporain. Ouvrage décrivant toutes les étapes de la création d'une chanson, de l'écriture jusqu'à l'enregistrement.

Chansons

Entre autres :

Rock français

Selon Gilles Verlant, Boris Vian est un des initiateurs du rock français dans les années 50, alors qu'il détestait le rock (il trouvait les mélodies et textes rock simplistes). Il a écrit et adapté des tubes rock pour s'en moquer[58].
Les 4 premiers rocks en Français, selon Gilles Verlant, furent écrits par Boris Vian sur des musiques de Michel Legrand pour Henri Salvador en 1956 : Rock and Roll Mops, Vas te faire cuire un œuf, Dis-moi que tu m'aimes et Rock Hoquet chantés par Henri sous le nom de Henri Cording[58].
Citons aussi Rock-feller', Fais-moi mal Johnny pour Magali Noël, D'où viens-tu Billy Boy pour Danyel Gérard. Toujours selon Gilles Verlant, Boris Vian aurait inventé le terme « tube » (chanson à succès) qu'on surnommait auparavant « saucisson »[58].

Cinéma

Scénariste
Acteur
Vian vu par les cinéastes

Traductions

Amoureux de la culture américaine, Vian a traduit en français divers textes américains, en particulier des romans noirs et des romans de science-fiction :

Lfut bouyeure et les filuants toves
Gyrèrent et bilbèrent dans le loirbe...
Tout smouales étaient les borogoves
Et les dcheux verssins hurliffloumèrent..[59]

Recueil de partitions

  • Boris Vian 83 Chansons et Poèmes P/V/G, Éditions Capte Note (juin 2009).

Collaboration à des périodiques

Entre beaucoup d'autres, les plus importantes sont :

  • Jazz Hot, de 1946 à 1958.
  • Collège de 'Pataphysique, de 1953 à 1959.
  • Les Temps modernes, no 9 à 13, et 108 à 111. Un recueil de ces chroniques se trouve dans le livre "Chroniques du menteur", édition "le livre de proche".

Bibliographie

Notes

  1. Le pianocktail, mot-valise créé par Vian et inspiré par l'orgue à bouche de Huysmans (dans À rebours) est un piano qui produit de la musique (de jazz) et des mélanges alcoolisés. Il unit ainsi, par une fausse synesthésie artistique, deux plaisirs sensuels, l’ivresse de l’alcool (gustatif) et celle de la musique (auditif).
  2. Le texte exact du vers originel est très discuté, on trouve : « Que j'emporte des armes », « Que je possède une arme », « Que je tiendrai une arme », « Que j'ai gardé mon arme », etc. Pour des raisons de prosodie, des versions telles que « Que j'emporte une arme », « Que j'aurai une arme », « Que j'ai une arme » ou même « Que je suis armé » (!) semblent très improbables.

Notes et références

  1. a et b Clergeat et al, p. 1300
  2. a, b et c Boggio, p. 7
  3. Boggio, p. 9
  4. a et b Boggio, p. 10
  5. Noël Arnaud, le Magazine littéraire n° 182 du 18 mars 1982lire en ligne
  6. a et b Boggio, p. 11
  7. Boggio, p. 12
  8. a, b et c Boggio, p. 13
  9. Boggio, p. 14
  10. 'L'arrache-cœur cité par Boggio, p. 16
  11. L'Herbe rouge, chapitre XVI, cité par Boggio, p. 17
  12. Julliard, p. 135
  13. a, b, c et d Berman, p. 605
  14. Richaud, p. 31
  15. Vian Rameil, p. 411 publié dans Jazz News n°11 de juin 1950
  16. a et b Richaud, p. 48
  17. Julliard, p. 40
  18. Richaud, p. 42
  19. Arnaud 1966, p. 83
  20. Boggio, 1993, p. 82
  21. Richaud, p. 43
  22. a et b Richaud, p. 38
  23. Richaud, p. 39
  24. Arnaud 1984, p. 486
  25. Vian Arnaud, p. 132
  26. Vercoquin et le Plancton, p.47-48 cité par Boggio, p. 53
  27. Boggio, p. 57
  28. Richaud, p. 51
  29. Boggio, p. 84-85
  30. a et b Richaud, p. 54
  31. Richaud, p. 78
  32. Boggio, p. 175
  33. Boggio, p. 224
  34. Richaud, p. 80
  35. a et b Freriks et al, p. 62
  36. Vian Arnaud, p. 218
  37. Vian Arnaud, p. 56
  38. a et b Vian Arnaud, p. 110à 120
  39. Boggio, p. 110
  40. a et b Boggio, p. 111
  41. Richaud, p. 55
  42. Richaud, p. 57
  43. Richaud, p. 58
  44. a et b Boggio, p. 123
  45. Boggio, p. 126
  46. Boggio, p. 130
  47. qui se souvient de l'abbé Jean Grosjean
  48. Boggio, p. 142
  49. Boggio, p. 183
  50. Berman, p. 606
  51. L'exposition à la BnF à découvrir sur L'Intermède.com
  52. copié-collé du site
  53. « Le ton de certaines critiques signées Honoré Balzac dans le no 34 de Jazz Hot (juin 1949) permet de supposer un pseudonyme de Vian. » Obliques no 8–9, Boris Vian De A à Z, 1976
  54. Music Sheet Of Le Déserteur - Partition musicale de la chanson Le Déserteur
  55. D'après la bibliographie parue dans Romans, nouvelles et œuvres diverses (La Pochothèque).
  56. a et b Boggio, p. 463
  57. Le Déserteur
  58. a, b et c Émission La Scandaleuse histoire du rock du 22 juin 2011 sur France Bleu
  59. Cité d'après l'anthologie Les 20 meilleurs récits de science-fiction, choisis et présentés par Hubert Juin, Marabout, 1964, p. 410.

Articles connexes

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