Pape

Pape
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Benoît XVI, pape depuis 2005.

Dans l'usage français reconnu par les dictionnaires usuels, et quoiqu'il ne résume pas la totalité de l'usage francophone, le terme de pape employé sans plus de précision désigne l'évêque de Rome, garant de l'unité de l'Église catholique romaine, et non son chef, et monarque temporel de l'État du Vatican, actuellement Benoît XVI. C'est dans ce sens seul que ce terme est employé dans cet article ainsi que dans les autres articles traitant des papes, sauf mention contraire. Toutefois, ce titre est également porté par le chef de l'Église copte orthodoxe, actuellement le pape Chenouda III qui réside au Caire, en Égypte.

Le titre de pape n'est réellement apparu qu'à partir du concile de Nicée en 325 mais le terme n'a désigné exclusivement l'évêque de Rome qu'à partir de Grégoire VII, au XIe siècle. La tradition catholique fait, elle, remonter la lignée des papes à l'apôtre Pierre.

Sommaire

Étymologie

Le mot pape (en grec πάππας / pappas) n’a rien d’un titre officiel, c’est une appellation d’affection respectueuse, celle que l’enfant donne à son père (« papa »). La première attestation de ce mot pour désigner un chef religieux de premier plan remonte à 306 à Alexandrie : la population chrétienne de cette ville le décerna comme titre à son évêque Pierre d'Alexandrie qui avait organisé la résistance extérieure à la persécution de Dioclétien[1]. Il n’est pas impossible que cette simple appellation familière soit devenue par la suite traditionnelle à propos du titulaire du siège d’Alexandrie. L’application du même titre à l'évêque du siège de Rome se serait faite parallèlement ou par imitation de ce qui prévalait à Alexandrie, suite au Ier concile de Nicée en 325.

Usage

Le premier évêque de Rome auquel est attribué le titre de « pape » (pp), au début du IVe siècle, sur le cubiculum d'un diacre nommé Severus est Marcellin (296-304) ; on y trouve l'inscription « jussu pp [papae] sui Marcellini »[2]. Néanmoins le titre sera encore utilisé pour de nombreux évêques - comme le montre la désignation « Papa urbis Romae (aeternae) » (Le pape de la ville (éternelle) de Rome) et ce n'est qu'à partir du VIe siècle qu'il désigne plus spécifiquement l'évêque de Rome, comme en atteste la chancellerie de Constantinople qui utilise ce titre pour les évêques romains qui eux-mêmes adopteront ce titre à partir de la fin du VIIIe siècle. À la fin du Xe siècle, au cours d'un concile qui se tient à Pavie en 998, Grégoire V demande à l'archevêque Arnolfe II de Milan de ne plus utiliser le titre et c'est Grégoire VII (1073-1085) qui édicte un Dictatus papae réservant l'usage du terme à l'évêque romain[3].

Aujourd’hui encore, les Grecs appellent pappas les simples prêtres de l’Église orthodoxe (ce mot grec est aussi à l'origine du mot russe pop utilisé péjorativement pour désigner les prêtres orthodoxes, qui est lui-même à l'origine du mot anglais « pope »).

Origine de la fonction du pape romain

Le prestige éminent de la position de l'évêque de Rome dans la chrétienté depuis l'antiquité paléochrétienne[4] réside avant tout en la présence supposée des tombeaux de Pierre et Paul de Tarse dans cette ville, l'un au Vatican, près de l'ancien cirque de Néron, et l'autre sur la via Ostiense, aux portes de Rome. Dans les premiers siècles de notre ère, Rome devient ainsi ville de pèlerinages « ad limina apostolorum »[5]. L'Église romaine a toujours revendiqué une fondation apostolique qui sera utilisée pour revendiquer l'autorité magistérielle dont elle se prévaut et que les titulaires du siège de Rome affirment à la suite de l'évêque Libère (352-366), le premier à utiliser l'expression de « Siège apostolique » (Sedes apostolica)[6]. Cependant, dans l'Église catholique, si le pape a une quelconque autorité, c'est uniquement parce qu'il est l'évêque de Rome. Ainsi, la seule titulature officielle du pape dans l'antiquité est le mot « Évêque », (sous-entendu : de la ville). Aujourd'hui encore, dans ses bulles les plus solennelles, le pape signe de ce seul titre d'« Évêque », accompagné de la formule grégorienne: « Ego, N., episcopus, servus servorum Dei »[7].

Premiers siècles

Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis (Saint-Pétersbourg).

L'origine de la fonction papale est avant tout d'ordre spirituel, ou mystique, bien avant d'être politique (elle ne l'est que secondairement). Ainsi, la théologie catholique fait remonter la lignée des papes à l'apôtre Pierre. Elle affirme que le rôle de l'apôtre de présider à l'unité de l'Église a été énoncé par le Christ, ce qui s'exprime dans l'évangile de Matthieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église... je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16. 18-19) et dans l'évangile de Jean, par les paroles : « Simon [Pierre], (...) Pais mes agneaux... Pais mes brebis » (Jn 21. 15,16,17).

Au IIe siècle de notre ère, il existe des manifestations du prestige de la communauté chrétienne de Rome, ainsi qu'en atteste une lettre d'Ignace d'Antioche adressée à cette communauté, évoquant la mémoire des enseignements apostoliques dont elle est détentrice[8]. À la fin du siècle, Irénée de Lyon souligne lui aussi l'importance de cette tradition romaine dans son Contre les hérésies (III, 3, 2). Irénée - dans un texte qui entend combattre les gnostiques - présente le canal de la succession épiscopale comme le garant de la vérité apostolique pour chaque Église et pointe pour son exemplarité Rome, « cette Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul [y] fondèrent et [y] établirent (...) [car] en raison de son origine plus excellente[9] doit nécessairement s'accorder [avec elle] toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout[10], a été conservée la tradition qui vient des apôtres »[8].

La revendication d'apostolicité de Rome, qui est la seule ville occidentale de l'Empire à le faire, n'est pas contestée, pas plus que ne l'est celle d'autres villes orientales comme Corinthe ou Antioche ; ce n'est pas le cas de la revendication d'autorité et de primauté auxquelles elle prétend qui occasionnera nombre de débats, voire de schismes[8].

En 195, sollicité par des adversaire de l'évêque Polycrate d'Éphèse, l'évêque de Rome Victor, dans ce qui peut être lu comme un exercice de l'autorité romaine sur les autres Églises, rompt la communion avec les quartodécimans parce que ces derniers fêtent Pâques le 14 Nisan, même jour que la Pâque juive - une tradition transmise par Jean l'Évangéliste - tandis que les chrétiens de Rome la fêtent un dimanche[11]. Si cette première tentative est sans portée réelle, des documents attestent de la continuité dans cette souveraine prétention de l'Église de l'Urbs dans les décennies qui suivent[12]. Jean Guyon définit Victor Ier comme le premier évêque monarchique de Rome[13].

Émergence des métropolites

Le premier concile de Constantinople, mur peint dans l'Église de Stavropoleos, Bucarest (Roumanie).

Du point de vue de l’administration civile, l’Empire romain est divisé en provinces, chacune étant dirigée à partir de sa métropole (littéralement « ville-mère », en grec). Du point de vue de l'administration des églises, cette désignation ne s'applique qu'à Rome, Antioche, Alexandrie, Nicomédie puis Constantinople qui la remplace. À la fin du IIIe siècle ou au tout début du IVe siècle, l’évêque de chaque métropole, ou métropolite, a pris de l’ascendant sur les autres évêques de la province.

En 325, le Concile de Nicée entérine cet état de fait : nul évêque ne peut ordonner un prêtre ou un autre évêque sans l’accord de son métropolite. Le même concile affirme aussi, pour trancher le conflit mélitien et en se référant, dit-il, à un usage déjà constitué, que trois métropolites ont des compétences qui dépassent le cadre de leur province, ceux d’Alexandrie, de Rome et d’Antioche. La circonscription qui dépend d’Alexandrie regroupe toutes les provinces d’Égypte et de Libye. Bien que le concile ne précise pas quelles sont les limites des deux autres, on peut supposer qu’Antioche a la responsabilité de la Syrie, de la Palestine et des provinces limitrophes, et que Rome domine l’Italie (avec, peut-être, une certaine influence en Gaule et en Afrique, comme semble en témoigner le concile d’Arles en 314).

Les conciles de Constantinople (381) et de Chalcédoine (451) accordent le même statut de « super métropolite » (ce qui devait devenir la dignité de patriarche) aux sièges de Jérusalem et de Constantinople. Le premier échappe au pouvoir d’Antioche, arien, et devient autonome, le second obtient un rang égal à celui de Rome, celui-ci ne gardant qu’une « primauté d’honneur ». Ce système est calqué sur l’administration civile : Constantinople est la capitale de l'empire d'Orient, Rome se veut son égale en Occident - insistant spécifiquement sur une première place symbolique - tandis qu'Alexandrie demeure une capitale économique incontournable. Au même moment, le siège d’Antioche voit sa circonscription rognée par ses deux voisines (Constantinople et Jérusalem).

Lente prééminence

Pendant le IVe siècle, le siège de Rome reste un peu à l’écart des principaux débats théologiques, pour des raisons linguistiques et géographiques : les principaux conciles eurent lieu en Orient et en grec ; l'évêque de Rome n’y envoie souvent que de simples prêtres ou des évêques mineurs pour le représenter et ceux-ci ne prennent pas part aux votes. Malgré cette faible implication et l’absence d’autorité sur la chrétienté orientale, Rome réclame un certain prestige, équivalent à celui des métropoles orientales. Sa faible implication conduit à lui demander à plusieurs reprises son arbitrage, lors de la crise arienne, puis à propos des discussions sur la nature du Christ (ce qui ne veut pas dire que ses avis aient été écoutés). Elle sert surtout de soutien, dans les querelles doctrinales, au siège d’Alexandrie et Théodose, à son avènement, proclame pour loi religieuse de tout l’empire, « la foi de l’évêque de Rome et de l’évêque d’Alexandrie ».

Au cours des siècles suivants (Ve siècle - VIIe siècle), le siège de Rome prend de plus en plus d’autonomie et d’influence en Occident. Plusieurs facteurs ont favorisé cette évolution :

  • le prestige de Rome, ancienne capitale de l’Empire, et qui le reste dans les esprits longtemps après la chute de l’Empire d'Occident. C’est en ce sens que Michel Butor a pu parler au XXe siècle du Pape comme le « fantôme des empereurs hantant leur ville éternelle ». À ce prestige s’ajoute celui conféré par le titre de « successeur de saint Pierre », qu’il soit ou non justifié. Par ailleurs Rome était, et reste encore, un lieu de pèlerinage très fréquenté sur les tombes (véritables ou mythiques) des apôtres Pierre et Paul, apôtres considérés comme les fondateurs de l'Église, selon le mot d'Irénée de Lyon ;
  • l’éloignement de la puissance civile et militaire : les empereurs s'installent d’abord à Ravenne, puis il ne reste plus que l’empereur installé à Constantinople ;
  • l’absence d’autre chef religieux de premier plan en Occident. Tous les patriarches sont en Orient et le seul siège de métropolite qui ait quelque importance, celui de Carthage, est longtemps entre les mains des Vandales ariens, puis perd sa puissance ;
  • la politique active menée par des papes de forte personnalité, en particulier Grégoire le Grand, qui fut l'instigateur de la conversion des Anglo-Saxons, ou encore Léon dont l'épisode le plus connu est la rencontre avec Attila. Si le pape peut lancer des missions de conversion dans des pays lointains ou négocier face à Attila, cela montre également qu'il a acquis une indépendance politique, contrairement à celui de Constantinople qui est étroitement contrôlé par l'empereur.

Fonction politique (catholiques romains)

Drapeau de l'État de la Cité du Vatican.

Le pape est le souverain des États pontificaux, actuellement l'État de la Cité du Vatican. Il est aussi le garant de l'unité de l'Église catholique romaine, mais désigné à tort comme son chef.

Son mode de désignation est électif sur le mode oligarchique par le collège de ses électeurs, les cardinaux de l'Église romaine, réunis en conclave (lieu fermé). Les cardinaux ont eux-mêmes été créés par les papes, et sont électeurs jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 80 ans. C'est seulement à partir du XIe siècle que l'élection du pape fut réservée aux cardinaux romains, (décret de Nicolas II en date du 13 avril 1059). Antérieurement, pendant le premier millénaire, l'élection du pontife romain revenait canoniquement à l'Église de Rome, clercs et laïcs confondus. Mais bien souvent le pouvoir politique interférait et se prévalait de ce droit.

Le pape est élu à vie, même si certains ont démissionné, tel le pape Célestin V pour aller vivre dans un monastère — il y fut peut-être incité par son successeur, Boniface VIII. Un autre pape a démissionné: Grégoire XII en 1415 au sein du Concile de Constance, dans le but de mettre fin au grand schisme. Il l'a fait non pas en personne, mais par la voix d'un procurateur, le 4 juillet 1415. Son successeur fut Martin V élu plus de deux ans après, le 11 novembre 1417.

Le règne d'un pape se nomme pontificat. L'origine de ce mot tient à l'un des titres des papes : souverain pontife. La filiation de cette expression doit se trouver dans le titre du principal prêtre dans la Rome antique pontifex maximus, porté jusqu'au VIe siècle par l'empereur de Byzance.

Formellement, le pape n'est pas un chef spirituel. Il reçoit mission, en tant qu'évêque de Rome, successeur de l'apôtre Pierre, de veiller à l'unité de toutes les Églises catholiques, c'est-à-dire des diocèses gouvernés par les évêques. L'Église catholique ne se reconnaît en effet qu'un seul chef spirituel, Jésus Christ.

Jusqu'en 800

Rome est menacé par les attaques des princes barbares : dès 410, la Ville éternelle est saccagée par les Wisigoths.

À la fin du Ve siècle, Gélase Ier envoya à l'empereur Anastase une lettre dans laquelle il réaffirme comme le pouvoir des rois et celui des évêques sont dissociés, et que celui des évêques prévaut.

Au VIIIe siècle, les Lombards menacent le pape qui appelle à l'aide le Carolingien Pépin le Bref. La Donation de Constantin, un faux document composé à cette époque, fut rédigé pour laisser accroire qu'en quittant Rome l'empereur Constantin aurait remis à l'évêque de Rome non seulement le palais du Latran, mais encore les insignes de la dignité impériale, laissant l'Occident au pouvoir (potestas) du pape. Pépin le Bref constitue et donne l'embryon des États pontificaux en 754. En 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur d'Occident à Rome.

Le pape envoie des missionnaires dans les îles britanniques ainsi que dans l'est et le nord de l'Europe, afin d'évangéliser les populations païennes[14].

La réforme grégorienne

La lutte du sacerdoce et de l'Empire

Article détaillé : Lutte du sacerdoce et de l'Empire.

L'histoire de la papauté est inséparable de l'évolution doctrinale de la christologie et de la baisse de puissance des empereurs romains d'Orient. Le pape cherche à affermir son pouvoir spirituel et temporel et à passer du statut de simple évêque de Rome à celui de souverain.

Pendant le Moyen Âge, le pape dut affirmer son pouvoir face à l'empereur et à la croissance des royautés. L'autre problématique concerne la définition de la souveraineté du pontife : doit-elle se limiter aux affaires spirituelles (nomination des évêques et des abbés, définition du dogme) ou bien doit-elle déborder sur la sphère temporelle ? Dans la seconde option, le pape ne peut éviter l'affrontement avec les souverains qui règnent alors en Occident.

Grand Schisme

Article détaillé : Grand Schisme d'Occident.

De 1378 à 1418, ce schisme voit coexister et s'affronter deux séries de papes, l'un siégeant à Rome et l'autre à Avignon. Sur le terrain politique, il découle de l'affrontement entre papauté et les États modernes qui se créent à la fin du Moyen Âge et que la papauté n'a plus les moyens d'assujettir.

La Réforme et le concile de Trente

Caricature protestante du XVIe siècle représentant l'Église catholique romaine sous la double apparence du pape et du diable.
Article détaillé : Réforme protestante.

La Réforme protestante est un mouvement religieux qui met en cause radicalement l'existence même d'un pape.

Article détaillé : concile de Trente.

Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique romaine. Convoqué par le pape Paul III en 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545. Il se déroule en dix-huit ans, sur vingt-cinq sessions, cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV ) et trois villes.

En réaction aux progrès de la Réforme protestante[1], il définit le péché originel, la justification, une autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres. Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme ; il est le plus abondamment cité par le concile Vatican II.

L'historienne Régine Pernoud présente ce concile comme « la coupure entre l'Église médiévale et l'Église des temps classiques[15] ».

La crise moderniste et le concile Vatican I

Articles détaillés : crise moderniste et concile Vatican I.

Plus de trois cents ans après le Concile de Trente, Pie IX décide de convoquer un concile en 1869. Ce concile, le vingtième, s'ouvre en décembre 1869 et est ajourné le 20 octobre 1870 à cause de la guerre.

Vatican I affirme, par l'encyclique Pastor Æternus du 18 juillet 1870, Infaillibilité pontificale et condamne les « idées nouvelles » issues du Siècle des Lumières au bénéfice de la Primauté pontificale.

Une autre caractéristique de ce concile est d'avoir été reporté sine die du fait de l'invasion de Rome et de l'annexion des États pontificaux.

  • Encyclique Pastor Æternus Constitution dogmatique « Pastor aeternus » — 1er concile du Vatican — 18 juillet 1870 :

« C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l’exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l’approbation du saint Concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu: le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème. »

Le concile Vatican II et la collégialité

Article détaillé : concile Vatican II.
Portrait officiel de Jean XXIII.

Le pape Jean XXIII, âgé de 82 ans, que l'on décrivait comme un pape de transition du fait de son âge lors de son élection, crée la surprise en annonçant un « aggiornamento » de l'Église catholique, c'est-à-dire un grand concile destiné à adapter l'Église au monde moderne.

Vatican II s'ouvre le 11 octobre 1962. Parmi les grandes réformes figurent l'ouverture envers les autres religions, la disparition du latin au bénéfice des langues locales pour les offices religieux et l'attention de l'Église aux problématiques sociales.

Les réformes sont présentées en 16 décrets[16] :

  • Dei Verbum (décret promulgué le 18 novembre 1965) réaffirme la primauté de la parole de Dieu ;
  • Lumen Gentium (décret promulgué le 21 novembre 1964) traite du rôle de l'Église ;
  • Sacrosanctum Concilium (décret promulgué le 4 décembre 1963) sur les liturgies ;
  • Christus Dominus (décret promulgué le 28 octobre 1965) décrit la charge pastorale des évêques ;
  • Presbyterorum Ordinis (décret promulgué le 7 décembre 1965) traite du sacerdoce des prêtres ;
  • Optatam Totius (décret promulgué le 28 octobre 1965) décrit les principes des formations sacerdotales ;
  • Perfectæ Caritatis (décret promulgué le 28 octobre 1965) rappelle les obligations de la vie religieuse ;
  • Gravissimum Educationis (décret promulgué le 28 octobre 1965) souligne le rôle des enseignements ;
  • Apostolicam Actuositatem (décret promulgué le 18 novembre 1965) soulignent le rôle des laïcs ;
  • Orientalium Ecclesiarum (décret promulgué le 21 novembre 1964) signifie le rapprochement avec les églises catholiques orientales ;
  • Ad Gentes (décret promulgué le 7 décembre 1965) décrit le rôle de la catéchèse et des missions ;
  • Gaudium et Spes (décret promulgué le 7 décembre 1965) est le plus connu des 16 décrets, il évoque le rôle de l'amour conjugal dans le mariage mais aussi les « énormes inégalités économiques qui s’accompagnent de discriminations individuelles et sociales » fondant la nécessité de partager les richesses et de promouvoir le développement économique des plus faibles ;
  • Unitatis Redintegratio (décret promulgué le 21 novembre 1964) prône la restauration de l'unité entre les chrétiens ;
  • Nostra Ætate (décret promulgué le 28 octobre 1965) condamne les discriminations religieuses ;
  • Dignitatis Humanæ (décret promulgué le 7 décembre 1965) proclame le droit aux libertés religieuses ;
  • Inter Mirifica (décret promulgué le 4 décembre 1963) ouvre l'Église vers les moyens de communication modernes tels les films, les programmes télévisuels et la presse comme vecteurs autorisés d'exposition de la doctrine chrétienne.

Titres pontificaux

Article détaillé : Titre pontifical.
  • Évêque sous-entendu du diocèse de la ville de Rome : (Urbis) episcopus.
  • Vicaire de Jésus-Christ : Vicarius Christi (réservé au pape depuis le XIIIe siècle).
  • Successeur du prince des apôtres : Successor principis apostolorum.
  • Chef suprême de l'Église : Caput universalis ecclesiae.
  • Souverain Pontife de l'Église universelle : Pontifex maximus.
  • Primat d'Italie : Primatus Italiae.
  • Archevêque métropolite de la Province romaine : Archiepiscopus ac metropolitanus provinciae ecclesiasticae Romanae.
  • Souverain de l'État de la Cité du Vatican : Princeps sui iuris civitatis Vaticanae.
  • Serviteur des serviteurs de Dieu : Servus servorum Dei.
  • Patriarche d'Occident : Patriarcha Occidentis (titre abandonné par Benoît XVI en 2006, qui n'a toutefois pas supprimé le patriarcat d'Occident, dont il est titulaire en tant que pape)[17].

En droit canonique, le pape est désigné sous l'appellation de « Pontife romain » (Pontifex Romanus), dérivé de l'appellation du grand prêtre romain (et plus tard, l'empereur) représentant de Dieu sur terre : "Pontifex Maximus".

La signature papale prend la forme « NN. PP. x » c'est-à-dire « un tel, Pontifex Primus [premier pontife], numéro tant » (ainsi, le pape Paul VI signait « Paulus PP. VI »), et son nom est fréquemment accompagné dans les inscriptions par les abréviations « Pont. Max » ou « P.M. » — abréviation de l'ancien titre hérité de l'Antiquité latine Pontifex Maximus, littéralement « le plus grand bâtisseur de ponts ». Le Pontifex Maximus ou Grand Pontife était le plus haut prêtre de Rome et était nommé par l'empereur. Concernant le pape, ce titre est habituellement traduit en français par « Souverain Pontife ».

Les bulles papales sont signées « NN. Episcopus Ecclesia Catholicæ » (« NN. Évêque de l'Église catholique »), alors qu'elles débutent par l'appellation « NN. Episcopus Servus Servorum Dei » (« NN. Évêque serviteur des serviteurs de Dieu »), ce dernier titre datant du pape Grégoire Ier le Grand.

D'autres circonstances officielles voient l'usage de titres tels que Summus Pontifex, Sanctissimus Pater (Très Saint Père — cette formule est d'usage en France pour la correspondance adressée au Pape), Beatissimus Pater, Sanctissimus Dominus Noster (Notre Très Saint Père), et à l'époque médiévale Domnus [et non Dominus] Apostolicus (Seigneur Apostolique).

Insignes pontificaux

Dans l'Église catholique romaine, un certain nombre d'insignes sont réservés au pape :

Emblème pontifical.
  • l'anneau du pêcheur (en or), symbolisant l'apôtre Pierre, utilisé pour sceller les brefs et les encycliques, personnel à chaque pape (le cardinal camerlingue le brise solennellement après la mort du pape en titre) ;
  • la Férule ou bâton liturgique ;
  • la soutane blanche, systématiquement depuis Pie V, en hommage à son origine dominicaine (autrefois le pape était souvent vêtu de rouge -mais pas obligatoirement, par exemple, le blanc était aussi utilisé- comme le sont, depuis Paul II, les cardinaux romains). Mais bien d'autres prêtres, ou évêques, portent une soutane blanche, d'une teinte légèrement différente de celle du pape ;
  • la calotte et la ceinture blanche armoriée. Si beaucoup d'évêques, surtout dans les pays chauds (et non uniquement dans les pays de mission), arborent la soutane blanche, de fait l'évêque de Rome est le seul à mettre une calotte blanche. C'est donc bien pour lui un signe distinctif.

Quant à la ceinture brodée aux armes du pontificat, aucun autre dignitaire ecclésiastique ne porte de ceinture à ses armes ;

  • les mules de velours rouge, en référence à la pourpre impériale. Depuis Paul VI, ces chaussures sont remplacées par des escarpins de couleur brun-rouge, fabriqués par un orthopédiste romain. Parallèlement, le même Paul VI supprime le rituel du baisement de pied ;
  • le manteau et le chapeau rouges, en souvenir de la couleur impériale, pourpre, fut léguée à l'évêque de Rome par l'empereur Constantin quittant Rome pour l'Orient ;
  • le camauro, ou bonnet rouge, plus guère porté par les papes depuis Clément XIV, au XVIIIe siècle, mais remis épisodiquement en usage par Jean XXIII, et maintenant par Benoît XVI.

Dans le domaine liturgique, seul le pape pouvait célébrer de droit à l'autel majeur des quatre basiliques majeures : basilique Saint-Pierre, archibasilique Saint-Jean-de-Latran, basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et basilique Sainte-Marie-Majeure. Cela ne signifie pas que personne d'autre ne peut y célébrer, mais qu'il faut être mandaté par lui pour le faire, ce qui se pratiquait déjà au moins depuis la Renaissance. Au XVIIe siècle, lorsqu'un cardinal célébrait à l'autel majeur d'une des quatre basiliques, on affichait une indulgence papale sur l'un des piliers du ciborium pour le signifier à tous[18].

Jusqu'à Paul VI, qui en abandonna l'usage, le pape possédait des insignes particuliers :

  • la tiare papale : coiffure non liturgique, à triple couronne (pouvoir terrestre sur les États pontificaux, pouvoir spirituel sur les âmes, pouvoir moral sur les princes). Elle n'est plus portée depuis Paul VI. Dans la première version publiée des armoiries pontificales de Benoît XVI, elle était remplacée par une mitre ; depuis, le Vatican a en certaines occasions utilisé une version avec tiare, bien que la version avec mitre semble la plus officielle ;
  • la symbole de Nicée-Constantinople ;
  • le chalumeau en or utilisé pour boire au calice; mais le chalumeau est un instrument prévu pour la communion au calice en toutes circonstances. Il n'est pas propre à la messe papale ;
  • le flabellum : éventail à long manche, frangé à son sommet de plumes d'autruches, supprimé par Paul VI ;
  • le gonfanon : étendard des armées pontificales ;
  • la sedia gestatoria : chaise à porteurs, qui n'est plus utilisée depuis la mort de Jean-Paul Ier (qui ne l'appréciait d'ailleurs pas, et qui ne l'utilisait que sur le conseil de son maître de cérémonie, dans le seul but de pouvoir être vu de tous), et que Jean-Paul II a remplacée par la papamobile.

N.B.

  • Les clefs de Saint Pierre qui figurent sur les armes pontificales sont un emblème héraldique dont la signification est purement symbolique et fait référence à l'Évangile (Matthieu 16: Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux.). Elles ne correspondent donc à aucun objet matériel dont le pape userait dans ses fonctions.

Mode d'élection

La Constitution apostolique Universi dominici gregis publié par Jean-Paul II le 22 février 1996 règlemente dans les détails la procédure à suivre à la mort d'un pape jusqu'à l'élection du suivant[19].

Collège électoral

Il est composé des cardinaux âgés de moins de quatre-vingts ans. Le pape Paul VI en avait fixé le nombre maximal à cent vingt, nombre que Jean-Paul II a confirmé par la constitution apostolique du 22 février 1996.

Éligibilité

Elle n'est pas précisée par Universi dominici gregis. Néanmoins, la constitution apostolique sous-entend :

  • que le pape est forcément un homme (et non une femme).
  • qu'il est prêtre catholique (le document n'envisage pas le cas contraire).

En revanche, Universi dominici gregis envisage que le nouveau pape ne soit pas évêque (l'ordination épiscopale immédiate est prévue). Elle mentionne également qu'il n'est pas nécessaire d'être présent au Vatican pour être élu, ce qui implique nécessairement de ne pas être cardinal. Par ailleurs, la constitution apostolique, en utilisant le terme “Cardinaux prêtres” (§ 74), envisage la possibilité qu'il y ait des cardinaux non prêtres.

Bien qu'en pratique, à l'époque moderne, le collège des Cardinaux se confonde avec le collège des personnes éligibles, ce n'est donc pas une règle édictée par l'Église Catholique. Théoriquement, en se référant à la constitution promulguée par Jean-Paul II, n'importe quel prêtre catholique peut être élu pape.

Processus électoral

À la mort du pape, les cardinaux se réunissent à la chapelle Sixtine suivant un mode particulièrement réglementé [19].

Le nombre des cardinaux électeurs ne peut pas dépasser 120.

Avant chaque Scrutin, deux ou trois bulletins de vote sont distribués au cardinaux électeurs, puis un tirage au sort est effectué pour désigner parmi tous les Cardinaux électeurs, trois scrutateurs, trois délégués pour recueillir les votes des malades, et de trois réviseurs ; ce tirage au sort est fait publiquement par le dernier Cardinal diacre.

Débute ensuite le scrutin proprement dit, les cardinaux électeurs ont à leur disposition des bulletins de vote rectangulaire pouvant être pliés en deux comportant sur la partie supérieure l'inscription "Eligo in Summum Pontificem", le cardinal inscrit le nom de l'élu dans la partie inférieure.

Chaque cardinal se dirige ensuite vers l'autel de la chapelle où est placé un calice recouvert d'un plateau sur lequel il dépose son bulletin plié en deux. Il prononce alors la formule : "Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu", puis fait glisser son bulletin dans le calice.

Dès que tous les cardinaux électeurs ont voté, les scrutateurs procèdent au dépouillement et au décompte des voix. Une fois dépouillé chaque bulletin est enfilé à l'aide d'un aiguille le long d'un fil. Pour être élu, il faut obtenir deux tiers des voix. Si cette majorité n'est pas atteinte, les bulletins ainsi que toutes les notes des cardinaux sont brulés dans le poêle de la Chapelle Sixtine et un fumigène est adjoint pour donner une fumée noire et un nouveau scrutin est organisé. Autant de scrutins que nécessaire sont organisés jusqu’à ce que quelqu'un obtienne la majorité des deux tiers.

Si la majorité des deux tiers est atteinte, le cardinal doyen pose plusieurs questions à l'élu. Tout d'abord, "Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ?" Et aussitôt qu'il a reçu le consentement, il lui demande : "De quel nom voulez-vous être appelé ?".

Si l'élu n'est pas encore évêque, il est consacré immédiatement.

Les bulletins de vote et les notes des cardinaux sont alors brulés dans le poêle de la Chapelle de façon à produire une fumée blanche. Le décompte des voix est remis au Pape et est ensuite conservé dans les archives du Vatican, dans une enveloppe scellée qui ne peut être ouverte par personne, à moins que le Souverain Pontife ne le permette expressément.

Le Conclave prend fin aussitôt après que le nouveau Souverain Pontife ait donné son consentement à son élection.

Les Cardinaux ont l'interdiction de dévoiler des renseignements sur le déroulement de l'élection sous peine d’excommunication.


Habemus papam

Article détaillé : Habemus papam.

Notes et références

  1. Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu, éd. Bayard, Paris, 2000
  2. Orazio Marucchi, Christian epigraphy, éd. Cambridge University Press Publication date, 1912, p. 207, retranscription de l'inscription en ligne
  3. (en) Philippe Levillain, The Papacy. An Encyclopedia, vol. 2, éd. Routledge, 2002, p. 1227, extrait en ligne
  4. Voir, par exemple, l'épître attribué à Clément de Rome de la fin du Ier siècle
  5. Expression latine signifie, mot à mot, « au seuil des apôtres ». Faire un pèlerinage ad limina apostolorum, se rendre à Rome
  6. Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 22-23
  7. « Moi, x, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu »
  8. a, b et c Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 35
  9. certains traduisent « de son autorité plus forte »
  10. La traduction de ce passage est malaisée et controversée
  11. Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 37
  12. Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 38
  13. Des origines au Vs siècle. Naissance de la Rome chrétienne, in Le monde de la Bible, hors série automne 2007
  14. Le monde de la Bible, Bayard, numéro hors-série : « Aux origines de la papauté moderne »
  15. Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, éd. Seuil, 1977, p. 159.
  16. référence, citation ou lien
  17. article de Zénit du 22 mars 2006 : Benoît XVI renonce au titre de « patriarche d’Occident », devenu « obsolète » sur le site catholique.org
  18. Cf. Dom Jean Mabillon, "Iter italicum".
  19. a et b (fr) Universi dominici gregis, Saint-Siège, 22 février 1996. Consulté le 20 octobre 2011.

Voir aussi

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Listes de papes

Autres liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Yves-Marie Hilaire, Michel Perrin et Michel Rouche, Histoire de la papauté. 2000 ans de missions et de tribulations, éd. Seuil/Tallandier, coll. Points/Histoire, 2003, compte-rendu en ligne
  • Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 2006 (direction d'ouvrage)
  • (it) Claudio Rendina, I Papi, Storia e Segreti, Newton Compton, Roma, 1983


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