Vampirisme

Vampirisme

Vampire

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Philip Burne-Jones, Le vampire, 1897

Un vampire est une créature chimérique non-morte et non-vivante qui, suivant divers folklores et superstitions populaires, se nourrit du sang des vivants afin d'en tirer une force vitale. La légende des vampires puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et l'on retrouve des êtres légendaires dotés de caractéristiques des vampires dans toutes sortes de cultures à travers le monde.

Le personnage du vampire fut popularisé en Europe au début du XVIIIe siècle et émergea plus spécifiquement en Europe orientale, particulièrement dans les Balkans : dans les traditions folkloriques locales, les vampires étaient dépeints comme des revenants en linceul qui, visitant leur aimée, causaient mort et désolation dans le voisinage. À la même époque, le bénédictin lorrain Augustin Calmet, décrit le vampire comme un « revenant en corps », se distinguant ainsi des revenants immatériels (fantômes ou esprits)[1].

Le personnage plus charismatique et sophistiqué du vampire des fictions modernes est apparu avec la publication en 1819 du livre The Vampyre de John Polidori dont le héros mort-vivant fut inspiré par Lord Byron dont Polidori était le médecin personnel. Le livre remporta un grand succès mais c'est l'ouvrage que Bram Stoker écrivit en 1897, Dracula, qui reste la quintessence du genre, établissant une image du vampire toujours populaire de nos jours dans les ouvrages de fiction, même s'il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques dont il ne conserve que peu des spécificités originelles.

Sommaire

Le vampire dans l'Histoire

Les contes de vampires apparaissent très tôt, mais trouveront leur apogée lors des XVIIe et XVIIIe siècles, où les récits de vampires se font plus nombreux.

Antiquité

Dans la Grèce antique, les ombres du royaume d'Hadès sont friandes du sang des victimes[2]. Les Anciens craignaient l’errance sur Terre s’ils n’étaient pas enterrés par leur famille ou leurs amis car le repos définitif venait de l’incinération, ce qui explique le mythe de Polynice. Aristée, Platon et Démocrite soutenaient que l'âme peut demeurer auprès des morts privés de sépulture. Les âmes malheureuses et errantes se laissent alors attirer par l'odeur du sang. On peut se référer à Porphyre de Tyr (Des sacrifices, ch. II « Du vrai culte »). Les devins se servaient alors de ces âmes pour deviner les secrets et trésors. Ayant connaissance de leur présence, les hommes cherchèrent des moyens pour les apaiser ou les contrer. En Crète, selon Pausanias, on enfonçait dans la tête de certains morts un clou. Ovide aussi parlera des vampires. Théocrite note aussi les empuses (spectres multiformes de la nuit pouvant se muer en monstres innommables ou en créatures de rêve, aussi appelées démons de midi).

Dans l'Empire romain, on trouve la loi Jus Pontificum selon laquelle les corps ne devaient pas être laissés sans sépulture. De plus, les tombes étaient protégées contre les voleurs et ennemis. Les violations étaient considérées comme sacrilège et punies de mort. On rencontre Lamia, une goule nécrophage, reine des Succubes dévorant les fœtus et effrayant les enfants la nuit (Horace, Art poétique, 340). De Lamia viennent les lamies, plus nécrophages que vampires : lascives, ondoyantes, serpentines, avides de stupre et de mort, aux pieds de cheval et aux yeux de dragon. Elles attiraient les hommes pour les dévorer et peuvent s'apparenter aux Succubes. On note aussi les stryges, démons femelles ailées munies de serres, ainsi nommées à cause de leurs cris perçants, et les omosceles, démons aux pieds d'ânes qui s'attaquaient aux voyageurs égarés...

Moyen Âge

Au XIIe siècle, les vampires étaient censés être si nombreux en Angleterre qu'ils étaient brûlés pour calmer la passion populaire. Plus tard, au XIVe siècle, Herenberg cite précisément deux cas en 1337 et 1347 : les présumés coupables de vampirisme furent empalés et brûlés. De même, au XVe siècle, les épidémies de pestes sont l'occasion pour la population (surtout en Europe de l’Est) d'une véritable frénésie anti-vampire. On voit apparaître au XVIe siècle, la première grande figure du vampirisme : la comtesse hongroise Élisabeth Báthory. En Moravie, l'évêque d'Olmütz, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, mit sur pied des commissions d'enquêtes. Le premier cas de vampirisme attaché à un nom et étudié un tant soit peu est celui Michael Casparek, en 1718. Son cas fit l'objet d'une enquête officielle, dans son petit village de Liptov en Hongrie. Malheureusement, très peu de données ont pu parvenir jusqu'à nous. Le mot « vampire » apparaît pour la première fois en 1725, lorsqu'un rapport présente l'exhumation du récemment mort Peter Plogojowitz un paysan serbe, qui reste encore à ce jour le cas le plus célèbre de vampire historique dans le monde. Vient ensuite celui d'Arnold Paole, soldat et paysan autrichien mort en 1726 et à l'origine de deux épidémies de « vampirisme » dont la seconde, en janvier 1731, fit l'objet d'un rapport circonstancié par le médecin militaire Johann Flückinger, généralement connu sous le titre de Visum et Repertum. Ce rapport fut abondamment repris, traduit par Dom Calmet, et fit probablement couler encore plus d'encre que le cas Plogojowitz (pour les Serbes). Le plus célèbre reste cependant Sava Savanović. Auparavant, on parlait de « vampyr ». Un autre cas de vampirisme est celui de Johannes Cuntius de Silésie.

Le vampirisme était pour l'Église catholique (et pour Dom Calmet en particulier) un sujet sérieux et politique (à la manière de la Bête du Gévaudan). Les âmes des morts ont trois alternatives : Paradis, Enfer ou Purgatoire. Or le vampire est un mort qui ne se retrouve dans aucune de ces trois catégories, puisque c'est une âme qui erre sur Terre. Sa simple existence remet donc en cause le dogme catholique et donc la puissance de l'Église.

Le cas Báthory

La comtesse Élisabeth Báthory (ou Erzsébet) a grandement inspiré les légendes de vampires. Cette aristocrate hongroise du XVIe / XVIIe siècle, aurait torturé et tué un nombre incertain de jeunes filles. Des légendes prétendent qu'elle tuait dans le but de se baigner dans le sang de ses victimes afin de rester éternellement jeune. Ces histoires ont été largement écartées par les historiens modernes, mais elles subsistent dans les croyances populaires. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), elle reste pour beaucoup l'incarnation du côté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans.

Le cas Vlad Tepes Dracul

Vlad III Basarab, dit Ţepeş (« l'Empaleur » en roumain) ou encore Drăculea (« Dragonneau » en roumain) est aujourd'hui fortement associé au mythe du vampire. La source de la légende est une propagande lancé a l'époque contre le prince, qui pour être sanguinaire ne l'était pourtant pas d'avantage que ses détracteurs contemporains. Des luttes de pouvoirs de l'époque il nous reste ces écrit plus ou moins diffamatoires qui on fait entrer Vlad III Basarab dans l'histoire, il reste désormais pour l'imaginaire collectif connu sous le nom de Vlad l'empaleur. Ce prince de Valachie du XVe siècle, dont la réputation était sanguinaire, a inspiré Dracula, le roman de fiction de Bram Stoker, qui dépeint un vampire en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Les nombreuses reprises littéraires et cinématographiques ont fini par faire de Dracula un personnage de la culture populaire mondiale.

Science et vampirisme

Plusieurs causes rationnelles peuvent expliquer de nombreux cas de supposés vampirisme ou ont pu alimenter les fictions les concernant.

Pathologies

Différentes pathologies longtemps inexpliquées ont pu contribuer à l'édification des légendes concernant les vampires et dessiner leur spécificités.

La rage a été comparée au vampirisme par les fortes similitudes dans les symptômes et les comportements de ceux qui en sont atteints : chez les animaux, comportement agressif notamment par la morsure, hyperesthésie (sensibilité excessive des sens, à la lumière, ou aux odeurs, par exemple), ... chez les hommes, teint pâle, hydrophobie, ... En outre de ces symptômes qui suggèrent des similitudes avec les légendes sur le vampirisme, la rage se propage, entre autres par la morsure d'animaux, notamment de chauves-souris vampires. Enfin, une épidémie de rage a sévi en Europe de l’Est au moment de l'apparition des premiers récits de vampires.

On peut également mentionner la tuberculose dont le mode de propagation ressemble beaucoup à certains récits de vampirisme, le lupus erythematosus, la catalepsie ou encore la porphyrie, déficit d'une des enzymes intervenant dans la dégradation de l'hémoglobine qui peut entrainer un rougissement de l'urine après exposition à la lumière ou se traduire par une hyperpilosité (hypertrichose).

On peut citer également la maladie xeroderma pigmentosum. Les individus atteints ne peuvent s'exposer aux rayons solaires, sous peine de voir apparaître de graves lésions au niveau de la peau ; la peau acquiert aussi une couleur très pâle du fait d'un bronzage totalement inexistant.

Enfin, une pathologie rare appelée vampirisme clinique est un comportement qui consiste en l'ingestion de sang humain, le sien propre (auto-vampirisme) ou celui d'autrui. Ce comportement est généralement le symptôme d'une affection psychiatrique.

Autres éléments

D'autres éléments ont pu alimenter les légendes tels des enterrements accidentels ou les cadavres bien préservés dans des terres riches en arsenic, qui favorise leur conservation. Les cas les plus célèbres de vampirisme sont signalés en terre orthodoxe, où certains cas de non-putréfaction, ceux notamment d'excommuniés est signe diabolique (au contraire du catholicisme qui la considère comme un signe divin).

Les vampires dans les œuvres de fiction

Les vampires dans la littérature

Le thème du vampire a inspiré les poètes et écrivains depuis 1748, année à laquelle Heinrich Augustin von Ossenfelder écrit Der Vampyr.

En 1797, soit un siècle avant Bram Stoker, Goethe, dans la Fiancée de Corinthe, aborde sous forme de métaphore l'état non mort d'une jeune femme se nourrissant de sang.

Le premier texte anglais sur ce thème fut the Vampyre de John Stagg en 1810. Mais le premier personnage qui attira l'attention fut Lord Ruthven, créé par John William Polidori en 1819 dans une longue nouvelle intitulée Le Vampire. Le contexte d'écriture de cette dernière nouvelle est remarquable. Un défi fut lancé par Lord Byron lors d'une journée pluvieuse à, entre autres, Percy (qui refusa) et son épouse Mary Shelley, avec le but d'écrire une nouvelle mettant en scène un mort-vivant. Mary Shelley engendra d'ailleurs Frankenstein. En revanche, Lord Byron, manquant d'inspiration, abandonna ses notes à son secrétaire John William Polidori, qui travailla cette ébauche et eut un succès immédiat en Europe. De fait, la paternité de ce récit fut âprement disputée entre les deux écrivains et fût finalement attribuée à Lord Byron[3]. Avec sa publication, le thème du vampirisme devient alors incontournable et de nombreux auteurs britanniques, allemands, français s'y essaient : Théophile Gautier, Hoffman, Tolstoï, etc.

Le virage suivant est pris par Sheridan Le Fanu avec Carmilla en 1872. Il présente le vampire comme une victime de son propre état et s'oppose du même coup au bien-pensant de la Grande-Bretagne en abordant le lesbianisme du personnage, sachant que l'homosexualité était fortement condamnée.

En 1897, Bram Stoker crée Dracula qui sacre le vampire personnage de fiction à part entière.

Anne Rice contribuera à donner une seconde jeunesse au mythe des buveurs de sang, avec ses Chroniques des vampires qui débutent en 1976 avec l'opus Entretien avec un vampire. Dans cette série, Anne Rice donne une interprétation originale des origines des vampires[4], et axe une bonne partie de l'œuvre autour des interrogations métaphysiques et morales qui peuvent tenailler les vampires.

Plus récemment, dans la Saga du désir interdit (Twilight en anglais) débutée en 2005, Stephenie Meyer, certaines créatures nommées des vampires bien que très différentes du vampire traditionnel vivent parmi les humains et mènent une vie normale en se nourrissant uniquement de sang animal, quand d'autres suivent le régime alimentaire traditionnel.

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Voir sur Wikisource : Vampire.

Œuvres classiques

Œuvres modernes

Séries de Romans
Anthologie
  • De sang et d'encre, de Léa Silhol
  • Territoires de l'Inquiétude n°4, anthologie, Alain Dorémieux
  • Vampires, anthologie, Francis Lacassin
Jeunesse

Les vampires au cinéma

Après des représentations du Dracula de Bram Stoker au théâtre, le mythe fut porté à l'écran. Le premier film fut Nosferatu le Vampire par Friedrich Murnau en 1922. Ce film lui valut des poursuites judiciaires de la part de la veuve de Stoker qui estimait que le film était une adaptation du livre et que Murnau aurait dû en acheter les droits pour le porter à l'écran.

Vampyr, ou l'Étrange Aventure de David Gray (Vampyr – Der Traum des Allan Grey) est un film danois de Carl Theodor Dreyer sorti en 1932. (Synopsis : David Gray s'installe un soir dans l'auberge du village de Courtempierre. Pendant la nuit, un vieillard lui rend visite et lui confie un grimoire sur le vampirisme et les moyens d'y faire face. Dès cet instant, David doit affronter et déjouer les pièges d'une femme vampire…)

En 1931, Bela Lugosi joue pour la première fois Dracula dans un film de Tod Browning. Il endossera ce rôle quatre fois en tout. Pour l'anecdote, Bela Lugosi fut enterré avec la cape de Dracula. C'était en 1956. Le deuxième acteur le plus représentatif du rôle de Dracula fut Christopher Lee qui apparut en 1958 dans le film de Terence Fisher le Cauchemar de Dracula. Lee joua ce rôle dans une dizaine de films.

Le cinéma présenta ensuite des œuvres plus ou moins noires ou parodiques sur le thème des vampires : Le Bal des vampires de Polanski en 1967 (parodie) avec Sharon Tate, Les Lèvres rouges en 1971 de Harry Kümel, Les Prédateurs de Tony Scott en 1983 avec Catherine Deneuve et David Bowie, les deux Vampire, vous avez dit Vampire? de Tom Holland en 1985 et de Tommy Lee Wallace en 1988… On peut noter l'excellent remake du Nosferatu de 1922, 'Nosferatu fantom der Nacht' (1978) de Werner Herzog, avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani et Bruno Gans, mis en scène avec un romantisme magnifique et un travail de lumière éblouissant.

Un peu en marge, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, le cinéaste français Jean Rollin contribua à érotiser très fortement le mythe dans des réalisations d'un esthétisme très personnel.

En 1987, sortent deux films produits aux États-Unis Aux frontières de l'aube (Near Dark) et Génération perdue (Lost Generation) qui relancent l'intérêt pour les films de Vampire.

Mais ce n'est qu'en 1992 que le thème des vampires reviendra en force sur les écrans avec Dracula de Francis Ford Coppola. Par la suite, la production de films sur ce thème augmenta et permit autant d'œuvres remarquables que d'œuvres inintéressantes[6].

Quelques films depuis 
Article détaillé : Liste de films de vampires.

Anime

Certains animes japonais exploitent aussi le thème des vampires, le mariant à la culture traditionnelle nippone, le vampire oriental étant plus proche du démon que du mort-vivant.

Les vampires à la télévision

Les vampires les plus connus à la télévision sont issus du monde créé par Joss Whedon dans les séries Buffy contre les vampires et Angel. Ceux-ci affichent une faible partie des caractéristiques classiques des vampires. Mais, dans les scénarios de cette série, ils représentent essentiellement une métaphore des peurs et des angoisses que les adolescents doivent affronter pour devenir adultes, et que les jeunes adultes doivent surmonter pour mener leur vie.

Dans la série Supernatural, les frères Winchester luttent également contre des vampires. On peut aussi citer les séries Moonlight et Blood Ties : dans Moonlight, on découvre des vampires modernes, integrés à la société contemporaine. Dans cette série, il existe deux moyens de venir à bout d'un vampire : le feu ou la décapitation. Un pieu paralyse le vampire et l'argent (le métal) fonctionne comme un poison sur celui-ci.

La série Ultraviolet montre des scientifiques luttant contre des Codes V.

Les sœurs Halliwell de la série Charmed ont également à faire aux vampires dans plusieurs épisodes. Ces vampires sont dirigés par une reine et cette race est en conflit avec les démons et les sorciers qui les ont rejetés de la société infernale. Si on tue la reine des vampires, tous ses sujets meurent également.

La série True Blood, inspirée des romans La communauté du sud (Southern Vampire Mysteries) de Charlaine Harris décrit une coexistence fictive de vampires et d'humains au cœur d'une petite ville de Louisiane.

La série Being Human est une série anglaise récente de 2008. Dans cette série, Mitchell, Georges et Annie voudraient être comme toute personne de leur âge. Un problème : ils sont respectivement un vampire, un loup-garou et un fantôme. Ce trio désespéré cherche à tout prix à se rapprocher de l'humanité (d'où le titre Being human).

Dans la série Kindred : le Clan des maudits, inspirée de l'univers du jeu de rôle Vampire : la Mascarade, des clans de vampires s'affrontent dans la ville de San Francisco.

Vampire Host ou Vampire gigolo, est une série japonaise de 2004 inspirée de l'univers du manga Blood Hound de la mangaka Kaori Yuki. L'héroïne, Rio Kanou, est une étudiante qui, à la suite de la disparition de plusieurs personnes dont sa meilleure amie, enquête dans un club de vampires avant de sympathiser avec ceux-ci.

Dans Sanctuary, série d'abord diffusée sur le Web, Amanda Tapping incarne une scientifique spécialisée dans les créatures non humaines depuis cent-cinquante ans. Au fil des épisodes, on apprend qu'elle et ses amis de l'époque se sont injecté du sang de vampire, ce qui a eu pour conséquence de leur conférer à chacun un pouvoir spécifique.

Bandes dessinées

Bande dessinée
Mangas

Jeux vidéo

Jeux de rôle

Article détaillé : Vampire dans les jeux de rôle.

Archétype du monstre à visage humain, le vampire apparaît dans nombre de jeux de plateau (La Fureur de Dracula), de jeux vidéo et de jeux de rôle comme l'archi-ennemi à affronter dans le dernier épisode. Mais également comme personnage à incarner dans les jeux de rôle :

Œuvres basées sur l'univers du jeu de rôle Vampire 
  • Rongé par la Bête tomes 1 et 2
  • Trilogie Le Cycle de la mort rouge
  • Trilogie Le Pacte du Graal
  • Trilogie La Malédiction du Sang
  • L'Age des Ténèbres : le Cyle des Clans est une série de treize romans (seuls les neuf premiers ont été traduits en français)
  • Trilogie Vampire : Ere Victorienne (seuls les deux premiers tomes ont été traduits en français)

Facultés prêtées aux vampires de fictions

Selon les mythes, légendes ou auteurs, le vampire dispose de forces ou de faiblesses différentes. Ainsi, dans le roman de Bram Stoker, les facultés de Dracula sont énumérées de façon précise par l'un des personnages, le docteur Van Helsing :

« Il faut savoir que le nosferatu ne meurt pas, comme l'abeille, une fois qu'il a fait une victime. Au contraire, il n'en devient que plus fort ; et, plus fort, il n'en est que plus dangereux (...). Il se sert de la nécromancie, art qui, comme l'indique l'étymologie du mot, consiste à évoquer les morts pour deviner l'avenir, et tous les morts dont il peut approcher sont à ses ordres (...). Il peut, avec pourtant certaines réserves, apparaître où et quand il veut et sous l'une ou l'autre forme de son choix ; il a même le pouvoir, dans une certaine mesure, de se rendre maître des éléments : la tempête, le brouillard, le tonnerre, et de se faire obéir de créatures inférieures, telles que le rat, le hibou, la chauve-souris, la phalène, le renard et le loup ; il peut se faire grand et se rapetisser et, à certains moments, il disparaît exactement comme s'il n'existait plus[7]. »

Le même personnage précise toutefois plus loin que plusieurs moyens sont utilisables pour éliminer le vampire :

« Il est prisonnier, plus qu'un homme condamné aux galères, plus qu'un fou enfermé dans un cabanon. Aller là où il a envie lui est interdit. Lui qui n'est pas un être selon la nature, il doit cependant obéir à certaines de ses lois - pourquoi, nous n'en savons rien. Toutes les portes ne lui sont pas ouvertes ; il faut au préalable qu'on l'ait prié d'entrer ; alors seulement il peut venir quand il le désire. Son pouvoir cesse, comme d'ailleurs celui de toutes les puissances malignes, dès les premières lueurs de l'aube. Il jouit d'une certaine liberté, mais en des moments précis. S'il ne se trouve pas à l'endroit où il voudrait être, il ne peut s'y rendre qu'à midi, ou au lever, ou au coucher du soleil (...). Ainsi, tandis que le vampire peut parfois accomplir sa propre volonté, pourvu qu'il respecte les limitations qui lui sont imposées et se confine dans son domaine : son cercueil à lui, son enfer à lui, ou encore dans un endroit non béni (...) ; et encore ne peut-il se déplacer qu'à des moments bien précis. On dit aussi qu'il ne peut franchir des eaux vives qu'à marée haute ou lorsque la mer est étale. Et puis, il y a des choses qui lui ôtent tout pouvoir, comme l'ail, nous le savons assez ; comme ce symbole, ma petite croix d'or, devant laquelle il recule avec respect et s'enfuit. Il y en a encore d'autres (...) : une branche de rosier sauvage, posée sur son cercueil, l'empêche d'en sortir, une balle bénite que l'on tirerait sur son cercueil le tuerait et il deviendrait alors un mort véritable. Quant au pieu que l'on enfonce dans son cœur, nous savons qu'il lui donne également le repos éternel, repos éternel qu'il connaît de même si on lui coupe la tête. Il ne se reflète pas non plus dans les miroirs et son corps ne fait pas d'ombre[8]. »

Dans le premier film s'inspirant du roman, Nosferatu, Murnau n'indique qu'un seul moyen permettant d'éliminer le vampire : une femme au cœur pur doit faire oublier le lever du jour au comte. C'est de là qu'est née la croyance dans les effets nocifs des rayons du soleil sur les vampires, laquelle sera exploitée dans la plupart des films. Par ailleurs, Murnau comme les autres cinéastes ne détaillent pas autant les facultés des vampires - par souci d'alléger l'intrigue, très certainement. Mais ils leur en prêtent d'autres ; ainsi, les films dans lesquels a joué Bela Lugosi ont développé l'idée que les vampires possédaient un pouvoir hypnotique leur permettant, notamment, de séduire efficacement les femmes.

Dans son Dracula, Coppola invente de nouvelles règles. Ainsi, son personnage principal est capable de boire et de manger. Il peut également se déplacer le jour - et pas seulement à certaines heures.

Ainsi, le vampire

  • se nourrit de sang ;
  • est déjà mort et ne peut-être tué à nouveaux que par des pratiques spéciales : pieu dans le cœur, clou dans la tête, une décapitation ou une crémation (la tradition populaire réclamait les quatre à la fois[9]). Il doit ensuite être enterré à l'angle d'un carrefour (plusieurs variantes) ;
  • est immortel (c'est-à-dire n'est pas soumis à la vieillesse) ;
  • pratique la « mastication ». Dans de nombreuses légendes, le vampire ne se nourrit pas que de sang, mais aussi d'excréments humains et de chair, même de la sienne propre : le vampire pratique en effet l'automastication de sa chair et de ses vêtements ;[10]
  • devient plus puissant avec l'âge, c'est-à-dire qu'il résistera mieux aux lieux saints ou à l'eau bénite par exemple ;
  • a le teint pâle [9] ou une peau d'une blancheur blafarde ;
  • a la faculté de se transformer en animal (animal quelconque[9] ou uniquement loup, chauve-souris selon les auteurs) ou en brume[9]. Les formes qui lui sont prêtées selon les auteurs peuvent être diverses : grenouille, araignée, parfois même légumes et autres objets inanimés. Il convient de noter que, contrairement à l'homme atteint de lycanthropie, qui doit ôter ses vêtements avant de prendre la forme du loup-garou, le vampire ne semble pas avoir besoin de se déshabiller pour se changer en animal ;
  • est très fort, très rapide, a une excellente vision nocturne[9] ;
  • peut être repoussé, blessé par des symboles sacrés (crucifix, eau bénite)[9] ;
  • ne supporte pas la lumière du soleil ; mais n'est pas tué par elle.
  • peut lire dans les pensées ;
  • ne se reflète pas dans les miroirs (selon Bram Stoker dans son roman "Dracula") ;
  • ne peut franchir un seuil ou pénétrer dans un bâtiment sans y avoir été invité ;
  • ne peut franchir l'eau courante ;
  • est indisposé par l'odeur de l'ail ;
  • est obligé de compter toutes les graines d'un sac renversé devant lui, et de dénouer tous les nœuds qu'il croise, même si le jour arrive, et ne peut s'en détourner que lorsqu'il a fini de les compter ;[11]
  • a un don pour la séduction dont il se sert pour approcher certaines de ses proies, souvent des femmes.
  • ne doit pas boire le sang et manger la chair d'un humain mort, qui peut leur causer un empoisonnement très grave.

Références

  1. Dom Augustin Calmet, Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie, 1751
  2. cf. Homère, Odyssée, ch. X, 520-540, « Circé »
  3. Estelle Valls de Gomis, Le vampire au fil des siècles: enquête autour d'un mythe, éd Cheminements, 2005, p. 91 en ligne
  4. cf l'ouvrage Lestat le vampire
  5. titre originel : The Vampire Diaries; les quatre premiers volumes sont réédités en français en deux volumes en 2009/2010 sous le titre Le journal d'un vampire
  6. Sur la corporalité des vampires au cinéma, on consultera l'étude de Thomas Schlesser (cf. bibliographie). Celle-ci montre en quoi le vampire, par opposition à la figure effacée et anonyme du zombie, est « tête d'affiche et affirmation physique », un « support privilégié à la composition de l'acteur » ainsi qu'« au spectacle du fantastique » et le symbole du surgissement violent et dramatique de la mort
  7. Bram Stoker, Dracula, trad. Lucienne Molitor. Bruxelles, ed. Marabout, coll. Babel, 1975, p. 396
  8. Ib. , p 398
  9. a , b , c , d , e  et f Tradition populaire Cf. Jean Goens, Loups-garous, vampires et autres monstres, 1993
  10. La Mastication des morts : De masticotione mortuorum, Phillipe Retrius, 1679 et De masticatione mortuorum in tumulus, Michael Ranft, 1728, relatant des linceuls retrouvés mâchonnés
  11. Dracula II : Ascension (2003) de Patrick Lussier

Bibliographie

Ouvrages anciens

  • Phillipe Retrius, De masticotione mortuorum, 1679
  • Michael Ranft, De masticatione mortuorum in tumulus, 1728
  • Dom Augustin Calmet, Traité sur les apparitions des anges, des démons et des esprits et sur les revenants, et vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie, 1751
  • Collin de Plancy, Histoire des vampires et des spectres malfaisans, 1818

Ouvrages modernes

  • Roland Villeneuve, Loups-Garous et vampires, éd. J'ai Lu, A235, 1971 (éd. orig. 1960)
  • Jean Marigny, Sang pour Sang, Le Réveil des Vampires, éd. Gallimard, coll. « Découvertes » n°161, 1993
  • Jean Goens, Loups-garous, vampires et autres monstres, éd. CNRS, Paris, 1993
  • Pérel Wilgowicz, Le Vampirisme, de la Dame Blanche au Golem, Essai sur la pulsion de mort et sur l'irreprésentable, éd. Césura, juin 2000
  • Claude Lecouteux, Histoire des vampires, autopsie d'un mythe, éd. Imago, 1999, rééd. 2002.
  • Ioanna Andreesco, Où sont passés les vampires ?, éd. Payot, 2004
  • Estelle Valls de Gomis, Le vampire au fil des siècles: enquête autour d'un mythe, éd. Cheminements, 2005, extraits en ligne
  • Les Représentations du corps dans les œuvres fantastiques et de science-fiction, figures et fantasmes, textes réunis par Françoise Dupeyron-Lafay, éd. Michel Houdiard, 2006
  • Jacques Sirgent, Le livre des Vampire, éd. Camion Noir, 2009

Articles

  • Thomas Schlesser, Surnature et sous-nature du corps dans le cinéma fantastique, in Représentations du corps dans les œuvres fantastiques, Actes du colloque annuel du CERLI, Université Paris XII-Créteil, Paris, éd. Michel Houdiard, 2006

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

  • (en) Paul S. Sledzik and Nicholas Bellantoni, Bioarcheological and Biocultural Evidence for the New England Vampire Folk Belief in The American Journal of Physical Anthropology, n° 94, 1994, article en ligne
  • (en) Jeffrey et William Hempl, Pellagra and the origin of a myth: evidence from European literature and folklore, in Journal of the Royal Society of Medicine, vol. 90, novembre 1997, pp. 636-639, article en ligne
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